Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • ArtRobert Rickhoff, Park Bench, 2012

     

    Le BMO (Bulletin Officiel de la Ville de Paris) du 29 janvier fait état  d’un arrêté portant sur  la création, auprès de la Maire, d’une « Commission pour l’art dans l’espace public dans Paris ». Il est déjà en prévision du vote probable de la nouvelle loi patrimoine qui officialisera  le désengagement de l‘État (voir notre article du 14 novembre 2015).

    Cette instance voulue par Anne Hidalgo aura pour but, dit l’arrêté, d’éclairer la maire sur toutes les missions de sa compétence.

    Quelles sont ces missions ?

    • Rendre des avis sur les projets d’installation d’œuvres éphémères (c’est-à-dire d’une durée inférieure à 9 mois).
    • Proposer des orientations et émettre des avis en matière d’intégration d’œuvres dans les opérations de construction et d’urbanisme.
    • Se prononcer sur les propositions émises par les parisiens dans le cadre des "budgets participatifs" et ayant trait à l’espace public.
    • Accompagner la réflexion et l’action municipales dans le domaine de la médiation et de la valorisation des œuvres existantes.
    • Assurer un rôle particulier de suivi en matière de « street art ».

    Il est spécifié enfin que la commission qui se réunit 4 fois par an rend des avis après avoir examiné les projets sélectionnés par la Directeur des Affaires Culturelles quant au contexte et à la pertinence de la proposition, à leur qualité artistique, au rapport au site proposé, aux modalités d’appropriation par le public et à leurs conditions de durabilité.

    Les objectifs poursuivis par la mise en place de cette commission nouvelle sont louables, l’important en la matière étant d’assurer un rôle de veille de manière à ne pas dénaturer l’environnement dans lequel les œuvres pourront s’insérer. Officialiser les choix est une excellente chose mais encore faut-il que le rôle de la commission soit respecté à la lettre. Or concernant par exemple le « street art », la mission de la commission est laconique et vague. Et justement ce qui est qualifié à tort de « street art » défigure souvent nos murs et rues de nos quartiers.

    StreetStreet art et humour anglais

     

    4 représentants de la Ville siègent dans cette commission (le 1er Adjoint en charge de la culture, le Directeur des Affaires culturelles, la Conseillère culture au cabinet de la Maire et le responsable de la mission programmation, expérimentation, animation et valorisation de l’espace public au sein du Secrétariat général. Trois personnes qualifiées désignées pour 3 ans y siègent par ailleurs, la Responsable du programme culture de la Fondation de France, la Directrice du Musée d’Art contemporain du Val de Marne et une conservatrice du musée d’Art moderne de la Ville de Paris ;

    Lors d’une récente interview consacré à son dernier livre intitulé « L’imposture de l’art contemporain » paru aux éditions Eyrolles, l’auteur, Anne de Kerros, n’a pas caché qu’aujourd’hui « N’importe quoi peut devenir de l’art contemporain à l’exception du grand art qui suppose un talent, une excellence. ».

    Nous souhaitons vraiment que les membres de la nouvelle "commission pour l’art dans l’espace public dans Paris" gardent à l’esprit ce conseil pertinent lorsqu’ils auront à rendre un avis à la Maire de Paris. Le centre historique de Paris est très concerné, lui qui concentre nombre de monuments et d’œuvres d’art, il doit être absolument préservé.

    Dominique Feutry

     

  • Fête en italie 01 02 16Réunion nocturne à Pise, centre-ville (Photo "Corriere della Serra" 31 janvier 2006)

     

    Sous le titre "Degrado e rumore, a Pisa il vertice di trenta comitati anti-movida : allo studio una proposta di legge", le quotidien Corriere della Serra consacre un article illustré à l'initiative d'une trentaine de comités de lutte contre le tapage nocturne et les dégradations de l'environnement urbain dans les villes (notamment Rome, "la ville éternelle").

    Plusieurs têtes de chapitre à cet article que nous invitons nos lecteurs à parcourir, s'ils comprennent plus ou moins  l'italien :

    • Création d'une coordination nationale pour lutter contre le phénomène
    • Lancement d'une coordination européenne
    • Défense des articles de lois qui sanctionnent les troubles à la tranquillité publique
    • Enjeux de santé publique et mise sous protection des centres historiques et de leur partrimoine
    • Ventes sauvages d'alcool sur le domaine public
    • Dépréciation des biens immobiliers en zone agitée

    Le réseau "Vivre Paris !" auquel nous  sommes affiliés s'est rapproché de cette coordination italienne qui fait du reste école dans plusieurs pays d'Europe, ceux dont l'Histoire a forgé un patrimoine qui se concentre dans les centes-ville et attire le tourisme.

     

  • A1État des affiches sauvages gorgées d'eau par la pluie, 11 rue Michel le Comte (IIIe) (Photo VlM)

     

    Nous attirons souvent les services de la propreté sur l’affichage  sauvage et l'enlaidissement qu'il provoque avec le risque, l’enlèvement tardant d'un effet d'entrainement qui attire d'autres afficheurs, alors c'est tout le secteur environnant  qui devient sale, les fautifs n'étant pas une  incivilité près.

    Nous avons à ce sujet alerté déjà les services compétents sur l'état du mur de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris par exemple (articles des 04 novembre  et 04 décembre 2015) qui a depuis été débarrassé de ses affiches diverses suite à la reprise du fonctionnement de l'application "dansmarue",  le service avait été interrompu pour des raisons de panne  informatique.

    Nous  avions alors oublié dans le mode d'emploi de demande d'enlèvement des affiches que nous rappelions à ce sujet,  la pluie. Celle-ci particulièrement  abondante ces derniers jours a permis en effet non pas de se dégager un mur de l'ensemble des couches d'affiches qui le recouvraient (une autre hypothèse est qu'un résident citoyen s'en soit chargé, et nous le comprenons !), mais de faire tomber une partie seulement de l'affichage tel un gros bloc en carton épais. Espérons que personne n'était dessous au moment de la chute !

    L'action continue de la pluie sur cet ensemble en papier,  surtout une fois à terre l'a transformé en une pâte blanche étalée sur le trottoir qui peut provoquer un accident aux piétons imprudents qui marcheraient dessus. Gare en particulier aux pauvres habitants du n° 11 lorsqu'ils entrent chez eux ou qu'ils en sortent !

    Triste situation pour le  mur, le trottoir, les piétons et le Marais, en particulier dans ce secteur de la rue déjà bien sale d'ordinaire ! Espérons que le prochain Conseil de Paris où sera  annoncé le lancement d'un plan de propreté ne sera pas une opération vaine. 

    Dominique Feutry

     

  • Blancs-manteaux 1 street art 28 01 16

    Blancs-manteaux 2 street art 28 01 16

     

    Ces collages papier se font face  à hauteur du Mont de Piété, 19-21 rue des Blancs-Manteaux (IVe), dans le renfoncement qui abrite la Fondation Municipale de 1849 et la Galerie d'Art Jamault. On reconnait volontiers leur valeur décorative. Naturellement elles n'en sont pas pour autant licites puisque l'auteur n'a pas demandé l'accord des propriétaires des murs avant de se les approprier. Elles enfreignent donc la loi du 29 juillet 1881. Aussi, lorsque les services de la Ville interviendront pour nettoyer les murs, nous comprendrons qu'ils fassent leur travail et nous les en remercierons, avec juste une pointe d'amertume de voir ces décorations disparaitre.

     

  • Paris-1Vue de Paris (Photo Hitheroad)

     

    Le classement effectué tous les 2 ans par Anholt-GfK, un institut international reconnu pour ses enquêtes de notoriété concernant aussi bien le tourisme que les marques, vient de placer Paris au 1er rang des 50 villes les plus admirées du monde, alors que cette place avait dû être cédée par notre capitale en 2011.  L’étude est fondée sur un échantillon de 5.000 personnes et sur plusieurs critères d’attractivité tels que les transports, le standing international, les conditions de logement et la qualité des équipements publics, la sécurité, la diversité culturelle…

    Nous nous réjouissons de ce beau résultat pour Paris mais cette fierté est émoussée lorsque l’on songe aux nombreux nuages qui pèsent sur notre ville et le risque qu’elle a de perdre à nouveau ce titre dans les prochaines années.

    Récapitulons les éléments contraires à la pérennité de la place de leader.

    Tout d’abord, et nous avons beaucoup écrit à ce sujet, la ville de Paris est la plus dense d’Europe, or nos élus veulent encore l’intensifier (voir notre article du 15 janvier 2016). Au plan architectural, l’unité de Paris qui force l’admiration est menacée par des projets que nous avons dénoncés, les tours, les appels à projet dans lesquels il n’est pas exclu de proposer la construction d’immeubles sur les ponts comme au Moyen Age (voir note article du 24 juin 2014). La loi permet de rehausser une partie des immeubles de la capitale. Qu’adviendra-t-il lors du prochain classement annoncé des toits de Paris au patrimoine mondial de l’UNESCO ? L’exposition actuellement présentée au musée Carnavalet sur les 50 ans du PSMV montre ô combien la préservation du Marais ne s’est pas faite sans embuche.

    Est-ce que Paris sera encore la plus admirée si jamais les compétitions olympiques de 2018 (Gay Games) et 2024 (notre article 7 novembre 2014) et l’exposition universelle en 2025, tant voulues par les édiles, lui font perdre son charme et une certaine qualité de vie, même si celle-ci est déjà de plus en plus bousculée ?  

    Vouloir promouvoir à tous crins et développer au-delà du raisonnable la fête à Paris, notamment la nuit avec toutes les nuisances induites largement exposées dans notre blog, constituera à n’en pas douter un élément très négatif, contrairement à ce qui est souvent avancé par ceux qui y voient un avantage. En fait le trop plein de fêtes sera plus une source de désintérêt que d’intérêt dans le palmarès d’Anholt-GfK. Le tort serait de confondre fête et culture, le meilleur moyen de tuer notre principale richesse, l’art sous toutes ses formes, l’art véritable qui fait de Paris une des premières villes de culture au monde.

    Ce commentaire serait incomplet si nous ne parlions pas aussi de la propreté qui doit être encore améliorée, ni  de la pollution atmosphérique qui doit régresser fortement, afin, au-delà de la santé des habitants, de ne pas être distancé par d'autres villes concurrentes qui, elles, prennent et prendront les dispositions nécessaires.

    Sauf à revoir certains choix, il va être difficile de maintenir Paris au 1er rang des villes les plus admirées au monde.

    Dominique Feutry

     

  • Bourg tibourg 3 contre-terrasse 28 01 16Rue du Bourg Tibourg, contre-terrasse et son dispositif de chauffage (Photo VlM)

     

    Le quotidien "Le Parisien" nous apprenait ce 26 janvier que le Tribunal Administratif a fait droit à le requête d'un bar-restaurant contre la Mairie de Paris qui l'avait sanctionné pour chauffer une contre-terrasse.

    Par contre-terrasse, on entend une portion de l'espace public séparée de l'établissement, contrairement aux terrasses simples qui sont des excroissances du local de l'exploitant sur le domaine public.

    Il est rappelé qu'une autorisation d'emprise sur le domaine public est accordée à titre personnel et qu'elle est temporaire, précaire et révocable.

    Dans la dernière version du règlement des étalages et terrasses du 6 mais 2011, rédigé par la Directrice de l'Urbanisme de l'époque Élisabeth Borne en concertation avec "Vivre Paris !", il est indiqué (Titre 1 – DG 6 – Développement durable) que "les demandeurs d'autorisation doivent prendre en compte des impératifs de développement durable", notamment renoncer aux dispositifs de chauffage extérieurs au gaz et quel que soit le mode tout dispositif de chauffage pour les contre-terrasses.

    En moins abscons : chauffer l'extérieur si ce n'est pas au gaz, oui pour les terrasses, non pour les contre-terrasses.

    Vosges ma bourgogne terrasse 28 01 16Terrasse simple chauffée place des Vosges (photo VlM)

     

    Il y a donc dans le règlement une discrimination évidente. Nous avions demandé que tout  chauffage extérieur soit interdit car c'est chauffer l'atmosphère alors que la planète est invitée à livrer un combat contre le gaspillage de l'énergie, la pollution de l'air et le dérèglement climatique qui en résulte.

    La mairie a concédé au lobby des commerçants le chauffage des terrasses. Elle a tenu bon pour les contre-terrasses. Est-ce sa complaisance à leur égard qui lui vaut aujourd'hui d'être condamnée par le tribunal ? Faute de connaitre les attendus du jugement, nous ne pouvons nous prononcer mais il nous semble peu probable que les juges se soient fondés sur une réflexion qui ne repose que sur le bon sens. Ce n'est pas faire preuve d'irrévérence à l'égard des magistrats du tribunal administratif que de dire qu'ils s'attachent presque exclusivement aux questions de forme.

    On va voir maintenant ce que dira la Cour d'Appel. Nous répétons à cette occasion que dans les circonstances actuelles il est saugrenu et aberrant de chauffer l'extérieur pour étendre sa surface commerciale et accroitre ainsi son chiffre d'affaires alors que l’État met la pression sur les citoyens pour qu'ils améliorent à grands frais l'isolation de leurs logements. On marche sur la tête et il est désolant que la justice incite à aller sans ce sens.

    Nous déclarons en tout cas notre soutien à la Mairie de Paris dans le prochain combat judiciaire en soulignant que les commerçants n'ont aucun  droit sur l'espace public et que la Ville est discrétionnaire dans sa décision de leur accorder on non – et de leur retirer – ce qui est un privilège et pas un droit.

    Gérard Simonet

     

    Postscriptum du 28 janvier

    Nous ne pensions pas si bien dire en suspectant des erreurs tactiques qui engendrent des maladresses sur la  forme. Nous nous sommes procurés l'ordonnance du jugement. En voici un résumé succinct mais cruel :

    Dans un 1er arrêt, la Ville entendait se faire payer des droits pour le chauffage d'une contre-terrasse exploitée sans autorisation, alors que : 1°/ l'autorisation avait été obtenue, et que 2°/ il est interdit de chauffer les contre-terrasses.   

    Dans un second arrêt, alors que le cafetier prétendait contre toute évidence qu'il n'avait pas de système de chauffage sur sa contre-terrasse, la Ville se contente de produire deux photos non datées ! Pas de constat d'huissier, pas de rapport d'agent assermenté ! Autant dire que son dossier est vide.

     

     Il s'agira de faire mieux en appel !

     

  • Brocante-d’automne-2015-de-la-Rue-de-BretagneStands rue Eugène Spüller lors d'une précédente édition de la brocante du IIIe (Photo Mairie du IIIe)  

     

    Ce week-end se tiendra dans les rues proches de la Mairie du IIIe (Bretagne, Eugène Spuller, Perrée, Debelleyme et Caffarelli) la très attendue brocante d’automne, une des plus importantes de Paris qui avait dû être reportée en raison des évènements tragiques du 13 novembre.

    Elle est ouverte aux professionnels et aux habitants du quartier (y compris aux enfants qui souhaitent vendre leurs jeux et jouets)  et débutera vendredi 29 pour se terminer dimanche 31 janvier 2016 à 18 heures.

    Certes cette manifestation attire nombre de visiteurs et provoque des désagréments aux riverains, notamment lors de l’installation souvent tôt le matin et du démontage moins tardif quant à lui, mais elle donne une certaine notoriété au Haut-Marais qu’elle fait davantage  connaitre. De plus ce rendez-vous des amateurs d’antiquités n’a lieu que 2 fois par an, l’autre brocante se tenant en juin.

    Alors avis aux accros de brocantes, en espérant que le temps sera de la partie.

    Dominique Feutry

     

  • Archives 43 piéton à la cannePiéton à la canne (photo VlM)

     

    Si vous n’avez jamais été muni d’une canne, vous avez sans doute croisé des personnes rivées à leur béquille, ou canne ou autre aide. Regardez bien autour de vous, il y en a beaucoup

    Sachez que la vie de ces « mal marchants » n’a rien de sympathique et que la qualité de leur quotidien mérite toute votre attention car vous pouvez agir. J’ai la chance de pouvoir marcher mais mal, lentement et avec une béquille, je peux donc affirmer que Paris (et le Marais n’est pas exempt) est un admirable lieu de galère où les nombreux obstacles sont fortement aidés par des passants passionnés par leur portable ou autre moyen d’ignorer les humains.

    Deux lieux d’innombrables difficultés : la surface et le dessous.

    Sur la surface, le parcours du combattant est assuré avec non seulement les piétons ignorant les handicapés mais encore avec des pavés ou autres dalles qui ne sont pas à même hauteur et constituent donc de magnifiques buttées permettant d’agréables chutes. Il est à noter que les travaux de percement des trottoirs ne donnent pas lieu à l’aplanissement de la surface. Une mention sur des entrées hautes (Poste ou autres) sans marches plus petites. Une attention particulière pour les très très étroits trottoirs où le pauvre "béquilleur" essaie de survivre entre des passants peu amènes, des caddies, des vélos, des motos ou des poussettes…

    Les bus ne sont pas toujours très accessibles. Encore une gentillesse des architectes et autres décorateurs : dans certains magasins le superbe carrelage brillant est une patinoire où cannes et béquilles se font un plaisir de glisser et de tenter d’entraîner le malheureux humain par terre pour mieux admirer la qualité des carreaux.

    En-dessous, il m’arrive de prendre le bus ou le métro. Sympathiques endroits où le métro a oublié – alors même que la place est suffisante – d'installer des escaliers roulants, et lorsqu'ils existent dans les gares par exemple  (gare de Lyon, gare Montparnasse, gare de l’Est…) il n'y en a pas partout, ce qui a le grand avantage de rappeler aux handicapés qu’ils le sont mais aussi aux autres vulgaires mortels qu’il leur faut porter leurs valises ou autres porte bébés.

    Vous ne pouvez imaginer ce qu’est le parcours d’une personne en béquille dans une ville qui ne fait rien ou presque contrairement à d’autres. La qualité de la vie étant une des préoccupations de "Vivre le Marais !" et au-delà de bien des Parisiens, une mobilisation générale pour faire garantir des accès facilités serait bienvenue.

    Un conseil, il faut toujours laisser le côté mur à une personne en béquille pour deux raisons : d’une part le mur peut être un appui en cas de problème, d’autre part, si le trottoir est très petit, le "béquilleur" risque de voir sa béquille glisser dans le caniveau ce qui le déséquilibre dangereusement.

    Une remarque à méditer : Bien sûr ce n’est pas votre cas mais le plus souvent les personnes à me laisser leur place assise dans les bus ou le métro sont les femmes, rarement les hommes. Il est vrai qu’ils sont accablés par leur travail et leurs nombreuses responsabilités, ce qui n’est jamais le cas des heureuses femmes qui n’ont que le ménage, la cuisine, les enfants et pour une large majorité d’entre elles un travail extérieur amusant et délassant. Sur un tel constat, un peu d’humour ne nuit pas, vous en conviendrez.

    Marie Françoise Masfety-Klein

     

  •  

    "Vivre le Marais !" a été reçu par le Commissaire central du IVe arrondissement Eric Moyse accompagné du Commandant Beorchia, de Emmanuel Dubail, qui dirige la police administrative (établissements, fermetures administratives, expulsions, autorisations spéciales …) et de Christine Bonnefoy chargée de communication. Cet échange très franc s’inscrit dans le cadre de rencontres périodiques qui ont été instaurées entre notre association et les autorités ou administrations avec lesquelles nous sommes le plus en relation.

    Sur un plan général le Commissaire Moyse dresse un bilan plutôt encourageant  de l’action des forces de police dans l’arrondissement ajoutant qu’avec l’arrivée, dans les lieux sensibles, depuis les attentats de novembre, de militaires, la délinquance est en baisse tant en matière d’atteinte aux biens et aux personnes, que de violences gratuites. Il précise que l’action de terrain menée par l’équipe d’Emmanuel Dubail vis à vis des commerçants, gérants de débits de boissons et restaurateurs a été payante.

    Ils estiment tous deux que la présence renforcée et visible de la police combinée à une concertation avec les différents  exploitants a été efficace et a permis d’améliorer sans  la régler la situation, si on la rapporte aux signalements de débordement plus fréquents des années passées. Il faut noter qu’en plus les équipes municipales de la DPP (direction de la prévention et de la protection) de la mairie de Paris agissent de leur côté y compris de nuit.

    Quincampoix 60Bel immeuble rue Quincampoix dont les habitants se sont plaints longtemps du tapage nocturne dans la rue (Photo VlM)

     

    Le contexte économique difficile joue un rôle lui aussi dans cette tendance baissière. Tous ces éléments amènent donc à la raison ceux qui sont tentés de s’affranchir de la réglementation, le risque d’une fermeture très pénalisante ne peut  être pris par les intéressés. Ce qui n’empêche pas l’envoi de demandes d’avertissement à la Préfecture voire de fermeture lorsque nécessaire. Une fermeture de nuit, rue Qincampoix, a même été obtenue pour un établissement qui faisait fi des mises en garde concernant les nuisances sonores qu’il occasionnait.

    Nourrisseur 1 de pigeons 20 09 12L'irréductible nourrisseur de pigeons des IIIe et IVe arrts (photo UC)

     

    Des actions ciblées et régulières sont conduites  à l’encontre des vendeurs à la sauvette comme des poseurs de cadenas sur les ponts, des marchands d’oiseaux dont l’espèce est protégée et du nourrisseur de pigeons près du Centre Pompidou, mais elles doivent  être périodiquement renouvelées !

    Quant aux deux roues, notamment les bicyclettes, qui roulent sur les trottoirs ou dans des endroits  interdits, il nous est assuré que de fréquentes opérations de verbalisation sont diligentées.

    Nous convenons à l’issue de la réunion de rester très en contact, notre association, par le biais de ses adhérents, est un « capteur » de l’évolution du quartier, y compris sur le plan sécuritaire et les forces de police, ainsi que l’a rappelé le Commissaire Moyse, sont au service des habitants pour assurer plus particulièrement leur sécurité.

    Dominique Feutry

     

  • Locations saisonnièresCette plaque apparait désormais dans les résidences. Elle prévient les touristes qu'ils peuvent être dans l'illégalité (Photo VlM)

     

    Tandis que la Mairie de Paris et son Adjoint au logement Ian Brossat font feu de tout bois pour contenir la pratique souvent illégale de la location meublée saisonnière, les copropriétés  s'organisent de leur côté pour que la qualité de vie des résidents n'ait pas à souffrir du développement anarchique de cette forme d'accueil des touristes dans leur ville.

    Rappelons que le dossier doit être vu sous plusieurs angles. A la base, le règlement de copropriété. Pour que la location saisonnière puisse être proposée, il faut que ce règlement autorise la présence de logements sous statut "commercial" (par opposition à "habitation") car la location meublée saisonnière est une activité de nature commerciale. A Paris, cependant, un habitant RÉSIDENT peut mettre son propre logement à disposition de locataires payants dans la limite de quatre mois par an d’hébergement cumulé, sans en changer le statut.

    En matière d'urbanisme et de politique logement des municipalités (Paris en ce qui nous concerne), les propriétaires NON RÉSIDENTS ne peuvent louer en meublé qu'avec des baux de durée supérieure à un an (six mois pour un étudiant). S'il entendent pratiquer la location coute durée, le logement doit bénéficier du statut "commercial". Si ce n'est pas le cas, le propriétaire doit déposer devant la mairie une demande de changement de destination. Elle est accordée sous certaines conditions, plutôt contraignantes.

    En cas d'infraction constatée par l'autorité publique, l'amende peut atteindre 25.000 € ! Attention, on y échappera de moins en moins car chez nous la Mairie de Paris déploie ses limiers et active sa communication (dernière en date BFM/TV le 23 janvier).

    AaaCe logement de 40 m² sera loué 1.000 € par semaine au moment de l'Euro de football

    Reste la question fiscale. Les revenus de la location saisonnière sont évidemment imposables, même si les abattements consentis restent très favorables (ils sont passés de 72 à 50 %). Le mode de commercialisation à travers Internet peut donner le sentiment qu'on échappe à l'impôt. L'impression est trompeuse : les sites qui proposent les logements offrent aussi une grande visibilité aux agents du fisc…. Mieux vaut là aussi être en règle.

    L'enjeu du combat pour l'Hôtel de Ville est de conserver pour Paris ses habitants traditionnels en évitant que la ville devienne majoritairement peuplée de touristes, et de lui éviter les nuisances qui découlent inévitablement d'une hyper densité du tissu urbain.

    Le dossier nous inspire de surcroît une réflexion de nature politique. Pour avoir trop voulu favoriser les locataires au détriment des propriétaires, les gouvernants, depuis Paul Quilès en 1983 jusqu'à la loi ALUR de Cécile Duflot, ont détruit l'attractivité financière de la location traditionnelle et installé une grande méfiance dans les rapports entre bailleurs et candidats au logement.

    Il n'est pas surprenant dans ces conditions que les investisseurs se tournent vers des pratiques qui garantissent mieux la disponibilité de leurs biens immobiliers, l'absence de risque de non-paiement des loyers et accessoirement une rentabilité que des années de contraintes sur les bailleurs ont fini par sérieusement écorner. Sans pour autant entrainer la baisse du foncier car, dans une ville attractive comme Paris, des étrangers fortunés suppléent la rareté des acheteurs français et se transforment à leur tour en loueurs en meublés touristiques….

    Gérard Simonet