Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  •   Spring
    Place de la République, vestiges de la manifestation "Charlie" (Photo "Spring in Paris – WordPress")

     

    Dans une lettre du 20 juillet dernier, le Maire du IIIe arrondissement Pierre Aidenbaum, fort des nombreuses plaintes qu’il a reçues de riverains et de commerçants, attire l’attention de la Maire de Paris sur  «… les nuisances sonores engendrées par la succession de concerts organisés place de la République… ».

    Dressant la liste des événements qui se sont déroulés sur la place depuis le printemps, y compris des manifestations, il souligne combien ceux-ci, de jour comme de nuit, sans oublier les nuisances dues aux montages et démontages des installations insupportent au plus haut point habitants et salariés concernés. Il demande à la Maire de Paris en associant les maires des autres arrondissements riverains de «…réétudier la politique sur la validation des concerts sur la place…» en ajoutant qu’il faut «… une occupation équilibrée de la place …».

    Il est vrai que la place de la République n’est plus que l’ombre de ce qui était pourtant attendu lors de sa restauration longue et coûteuse. Nous reprendrons les propos d’un riverain qui nous a écrit à son sujet et décrit la situation telle qu’elle est.  «… Cette place était un lieu de rencontre, de discussion, d'échange. La place de la palabre calme et enjouée. Un magnifique terrain de jeu pour tous les âges et dans la bonne humeur et  le respect mutuel. Les minorités pouvaient s'exprimer sans déranger les autres. Les événements étaient originaux et sans excès. Même le bistrot était réussi sympa, sans prétention et accessible à tous. Je trouve que cela tourne vinaigre. La saleté a fait son apparition, les dalles se dégradent déjà, la crasse, la graisse des vendeurs de merguez, les traces des boissons diverses, tessons de bouteille, emballages des kebab, mac do, et gobelets sont de retour. Les SDF se sont réapproprié les bancs. Les manifestations nocturnes qui génèrent de la pollution sonore et autres n'ont aucun sens …».

    N’oublions pas non plus les tags et dégradations qui ont envahi la statue à la gloire de la République, œuvre des frères Charles et Léopold Morice, restaurée elle aussi à grands frais lors des travaux d’aménagement de la place… 

    Au vu de l’état de la place de République et de ce qui s’y passe, faut-il vraiment que la Maire de Paris se lance dans de nouveaux aménagements des places de la Bastille et de la Nation pour finalement dupliquer l’exemple grandeur nature donné par l’évolution de la République ? 

    La Maire et son équipe doivent réagir, la place de la République montre de façon criante les limites du « tout festif » voulu, encouragé et développé sans mesure. Les nuisances de tous ordres, les dégradations, la pollution, le « ras le bol » des riverains et des  salariés constituent une  sérieuse alerte qui doit être prise rapidement en compte. Que ce soit "Vivre le Marais !" ou le réseau "Vivre Paris !" auquel adhère notre association, ce n’est pas faute pourtant d’avoir lancé aux autorités de multiples mises en garde, mais elles n’ont pas été prises au sérieux ou ont donné lieu à des « mesurettes » bien éloignées des enjeux. 

    Le temps du « n’importe quoi et du laisser-faire » doit céder la place à celui de « l’écoute et d’un certain sens de la mesure ». 

    Dominique Feutry

     

  •    IMG_1964Une grue imposante vient de hisser une structure peinte en vert alors que des soudeurs sont à la manœuvre au haut du Centre Pompidou côté rue Rambuteau (IVe) (Photo VlM) 

     

    Nous annoncions par un article du 30 avril 2013  que le Centre Pompidou allait subir un "lifting" discret ».  

    Depuis lors nous avons montré  à deux reprises  (nos articles des 8 septembre 2014  et  5 juillet 2015)  la progression des aménagements réalisés avec l’aide de semi-remorques et de  grues qui ont déplacé les lourdes structures peintes en bleu pour le remplacement des appareils alimentant les circuits d’air. En effet,  les couleurs distinguent  les réseaux  techniques. Ainsi les gaines jaunes sont celles destinées au réseau électrique, les vertes sont réservées à l’eau, les bleues concernent justement les circuits d’air. Précisons que le rouge est attribué à la circulation des visiteurs !

     IMG_1966La grue installée au pied du Centre Pompidou rue Rambuteau (IVe) (Photo VlM)

     

    En ce début de semaine de rentrée, des soudeurs  s’activaient à fixer une structure verte  acheminée en haut du bâtiment par une imposante grue stationnée rue Rambuteau.

    Il est vrai que pour être spectaculaires ces travaux n’en sont pas moins longs mais ils s’étalent sur la période de 3 ans prévue dans le cahier des charges. Nous arrivons donc  dans la  dernière ligne droite.

    Dominique Feutry

     

  •  A1Le mauvais état de la façade de l'église des Billettes 24 rue des Archives (IVe) (Photo VlM)

     
     

    L'association du Paris Historique organise depuis le 1er septembre et jusqu'au 1er février 2016, une exposition  intitulée « Les églises parisiennes en danger ! ». Elle fait écho aux différents articles que nous avons publiés à ce sujet concernant notamment les lieux de culte du Marais (27 novembre 2012, 4 novembre 2013, 15 octobre 2014 et 31 mars 2015 ). 

    L'annonce de l'exposition est ainsi libellée :

    "La ville de Paris, qui a la charge de l’entretien des édifices cultuels depuis la loi du 14 avril 1908, a annoncé en avril 2015 un plan de sauvegarde « sans précédent ». 80 millions d’euros (sur la mandature) doivent être affectés à la restauration des lieux de culte, avec une participation de l’État de 11 millions et la contribution de fondations et mécènes.

    Ce budget est-il à la hauteur de cet exceptionnel patrimoine, à savoir : 96 édifices, 40.000 œuvres d’art et 130 orgues ?

     

    AéDétail des importants désordres de la façade de l'église des Billettes (IVe) (Photo VlM)

     

    Lorsque l’on observe d’un peu plus près l’état actuel des lieux et que l’on compare les précédents budgets alloués à leur  entretien et restauration, il y a pourtant de quoi être inquiet… La restauration de ces monuments demandera d’importants moyens : en témoigne la restauration de la tour nord de Saint-Sulpice qui a coûté, à elle seule, 28 millions sur quatre années.

    L’association pour la Sauvegarde et la Mise en valeur du Paris historique souhaite ainsi sensibiliser les habitants et touristes de l’état alarmant des églises parisiennes et de susciter l’envie de se rendre dans ces lieux de culte encore parfois trop méconnus."                      

    •Du lundi au vendredi de 11h à 18h

    •Le samedi de 11h à 19h et le dimanche de 14h à 19h

    •44-46 rue François Miron 75004 Paris (Métro Saint-Paul)

     

  •    ViewmultimediadocumentL' entrée des Ateliers de Paris 30 rue du Faubourg Saint-Antoine XIIe (Photo Mairie de Paris)  

     

    Ce lundi   7 septembre  à 18h00 aura lieu au Musée Carnavalet  (16 rue des Francs Bourgeois IIIe), le lancement de la première édition du catalogue d’objets-souvenirs « Esprit de Paris  2015-2016».

    Ce recueil propose  37 objets qui évoquent l’esprit de Paris. Ils sont sélectionnés par un jury de professionnels pour être vendus à des entreprises ou des institutions.

    Ces réalisations ont pour objectif de démontrer et de rappeler que Paris qui accueille à cette occasion nombre de designers, artisans d’art … fait partie des capitales qui comptent en  matière de création.

    Cet évènement, initié à l’origine par la ville de Montréal,  ne pourrait avoir lieu sans le soutien de mécènes et de Paris Création, un fonds aux financements privés  créé par la Ville de Paris. Il regroupe des acteurs publics et privés engagés pour le développement des métiers d’art, de la mode et du design. Le Fonds soutient notamment comme le précise la Mairie, " les Ateliers de Paris, pôle conseil et incubateur de projets pour le développement des jeunes entrepreneurs dans ces domaines". 

     

     

  •   710x471_duperre_dup_ext_dsc3666L’école Duperré, 11 rue Dupetit-Thouars (IIIe)

     

    École supérieure des métiers du design, de la mode et de la création, établissement d’enseignement public, l’école Duperré forme des étudiants (Bac + 2 à + 5) aux métiers de la création ((graphisme, mode, broderie, tissage, tapisserie et céramique…). Parmi ses anciens élèves, on trouve aujourd’hui des stylistes, des photographes, des artistes peintres, des céramistes, des sculpteurs, des dessinateurs ou des réalisateurs…

    Cette école dont on entend souvent parler et que l’on connait finalement peu est située dans le Haut Marais, 11 rue Dupetit-Thouars (IIIe) non loin du Carreau du Temple.

    Son histoire est ancienne puisque sa fondation remontre à 1856. Elle doit son nom à celui de la rue éponyme dans laquelle elle s’est installée en 1882, dans le IXe arrondissement alors qu’il ne s’agissait que d’un simple atelier de couture réservé aux femmes  qui fut ouvert ensuite aux métiers artistiques.

    En 1923, le bâtiment actuel très moderne pour son époque est construit rue Dupetit-Thouars, afin d’accueillir deux établissements d’arts appliqués de garçons dénommés Germain Pilon et Bernard Palissy. Ce n’est qu’en 1969 que l’école de la rue Duperré rejoint le IIIe et qu’elle deviendra mixte et appelée École des Arts appliqués.  Jean Fressinet qui en a été le  directeur de 1932 à 1953 apportera beaucoup à la réputation de l’école compte tenu de son aura en matière de création et de décoration. A cette époque en effet, l’État et le Mobilier National ont acquis des meubles et des tapis de sa création.

      558283-681388Broderies réalisées par Catherine Troude de l'école Duperré (Photo école Duperré)

     

    Il est bon de préciser que l’école est sous la triple tutelle des deux ministères de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et de l’Éducation Nationale  ainsi que  de la Mairie de Paris. Ce n’est peut-être pas de trop pour les 500 élèves qui la fréquentent.

    Dans la présentation de l’établissement il est spécifié que celui-ci « est titulaire de la charte Erasmus, ce qui lui permet l’échange d’étudiants et de professeurs avec de nombreuses écoles partenaires situées dans la communauté européenne… La Classe internationale accueille des étudiants étrangers … »

     

    DDAYS-2013-ECOLE-DUPERRESpontex version Duperré par l'équipe DSAA Mode et Environnement (Photo école Duperré)

     

    Depuis quelques années, l’école délivre un diplôme supérieur des écoles de design de la ville de Paris (bac + 5), commun à l’École Boulle et à l’École Estienne.

    Les métiers de la création enseignés dans le Marais, voilà un trait d’union entre le passé d’une part, avec l’énorme héritage artistique qui lui est attaché, et l’avenir où sont perpétuées des traditions qui ont fait sa richesse.

    Dominique Feutry

     

  • IMG_1950De magnifiques géraniums lierre pendant sur plus d'un mètre 12 rue de Birague IVe (Photo VlM)

     

    A la suite de l’appel à projets opéré dans le cadre de l’opération « budget participatif », sur un total de 77 sélectionnés par la Mairie de Paris, 12 ont été retenus  pour le IVe arrondissement et 16 pour le IIIe (soit en nombre 37 % des projets concentrés dans le Marais). Ces dossiers sont le plus souvent liés à la végétalisation, quelques arbres ici [2 sont prévus rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe), des orangers en pot sur le Pont Saint-Louis (IVe)], des  murs végétalisés là [École Saint-Merri et  rue Geoffroy l’Angevin (IVe) ou rue Au Maire (IIIe)],  ou bien des jardins partagés [Quartier  de l’Horloge(IIIe)].

    Nous profitons d’ailleurs  de cette volonté affichée d’accroître la végétalisation pour souligner que les habitants, sans attendre les réalisations annoncées, font, quand ils le peuvent, des efforts sur ce plan. La photographie  des plantes installées au  1er étage du 12 rue de Birague (IVe) l’illustre fort opportunément…

    Parmi les autres projets qui devraient voir le jour si le vote des parisiens leur est favorable, nous notons que le Square Léonor Fini rue du Temple (IIIe) devrait être relié au jardin du musée Picasso. Une idée à l’origine du Président du Musée, Laurent  Le Bon. La création d’une rampe d’accès entre les deux est inscrite pour un budget de 120 000 €. Parallèlement la rue des Coutures Saint-Gervais qui longe ces deux espaces verts sur un côté sera  fermée à la circulation aux heures de sortie d’école en période scolaire.

    Mais attention ceux qui voteront ne pourront répondre que par OUI car il n'est pas possible de voter contre un projet. Une curieuse aberration à l'évidence !  

    Nous craignons, ne le cachons pas, que ces évolutions soient le prétexte à davantage de fêtes privées organisées par le musée qui ne manque pas d’incommoder, et  le mot est  faible, tout le voisinage comme nos avons dû le relater à plusieurs reprises.

    A1Panneau de la Mairie annonçant le montant du budget participatif 2015 et sa répartition par arrondissement

     

    Il semblerait aussi que, par le bais de cette opération, l’aménagement de la place du Marché Sainte-Catherine (IVe) devienne réalité puisque pour ce projet, rattaché au Conseil de quartier Saint-Gervais ainsi que l’indique la note explicative de la Mairie du IVe, il est prévu 300 000 €, une somme qui permettra de créer  « … un environnement végétal et d'implanter du mobilier urbain ».  Les riverains et amoureux de la place attendent beaucoup, et avec impatience, de  ces installations. Ce lieu a en effet besoin de retrouver, comme nous l’avons souvent souligné, authenticité et sérénité…

    Mais le projet de loin le plus important budgétairement (620 000 €) pour nos deux arrondissements concerne  « l’aménagement du parvis de la Mairie du IIIe et la sécurisation du jardin ». L’objectif est de supprimer les « chaussées et les trottoirs et sécuriser la circulation des piétons ». Il n’est pas indiqué si, à cette occasion, le tracé des emplacements de la prison du Temple et la plaque rappelant que la famille royale y a été enfermée seront restitués…

    Dominique Feutry

     

  •    IMG_1952Trois gros pots plantés "anti stationnement de motos" installés 15 rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe) (Photo VlM)

     

    De gros pots ont été installés devant le 15 rue du Grenier Saint Lazare (IIIe) et le débouché de la rue Brantôme permettant d’accéder  au Quartier  de l’Horloge.

    A cette hauteur des motos stationnent sur le bord de la chaussée. Il est vrai qu’elles en prenaient à leur aise débordant sur le trottoir et gênant la circulation des piétons, ce d’autant que le restaurant qui leur fait face dispose d’une terrasse.

    Aussi, pour remédier à cette colonisation de l’espace, de gros pots agrémentés de plantes ont été disposés tout le long du trottoir empêchant, sinon diminuant fortement le stationnement des  motos à cet endroit.

    Ce nouvel épisode entre piétons et motos illustre une nouvelle fois un sujet pour lequel "Vivre le Marais !" s’est exprimée à de multiples occasions en soulignant le régime inéquitable entre les quatre- roues qui paient notamment leur stationnement et  les deux-roues motorisées qui en sont dispensés  (voir notre article du 24 novembre 2014).

    Il faudra vient trancher cette question récurrente !

    Dominique Feutry

     

  •    A0 Le nouveau fixé sous verre installé 29 rue des Francs Bourgeois (Photo VlM)

     

    Voilà plus de deux ans, nous nous étions émus (voir nos articles des 13 avril et 8 mai 2013) lorsque nous avions découvert que le fixé sous verre qui ornait la vitrine du magasin « Spontini » installée 29 rue des Francs Bourgeois (IVe), dans une ancienne boulangerie avait été brisée. Enlevée elle laissait apparaitre le mur de la façade où étaient seulement peints  des noms indiquant quels types de pains vendait alors la maison.

     P38-06imLe fixé sous verre avant qu'il ne soit brisé (Photo VlM)

     

    Quelle n’est pas notre surprise de constater que loin d’avoir mis cette belle plaque de verre peinte à l’envers qui semblait irréparable, les propriétaires du magasin ont réinstallé le panneau peint restauré qui brille à nouveau dans son emplacement d’origine. La peinture noire de la vitrine constituant un fonds qui renforce son bel aspect.

     

    IMG00506-20130503-1939Les inscriptions apparaissant après l’enlèvement du panneau décoratif  (Photo VlM) 

     

    Voilà une initiative qui honore son ou ses auteur(s) et mérite d'être rapportée.

    Dominique Feutry

     

  • Universo-curvo-cloitre-des-billettes-blog-2Le Cloître des Billettes, 24 rue des Archives (IVe)

     

    Un spectacle inhabituel  sera donné dans l’écrin du Cloître des Billettes, 24 rue des Archives (IVe), du 4 au 11 septembre (5 représentations sont prévues) par la Compagnie Théâtre et Cinéma. La pièce retenue est "Richard III" de Shakespeare dont l'intrigue se déroule en pleine Guerre des Roses.

    La Compagnie Théâtre et Cinéma a été fondée par Olivier Bruaux (formé au cours Florent et par Daniel Mesguish) et Axelle Vilain. La troupe compte 20 acteurs/réalisateurs et s’est distinguée cette année en produisant Athalie de Racine jouée exclusivement par des femmes.

    Lundi, vendredi, samedi et dimanche à 20h30

    Réservations au 06.88.77.24.77

     

  •   Golden_Gate_Bridge_Yang_Ming_LineLe "Golden Gate Bridge", si caractéristique de San Francisco

     

    Plusieurs reportages et émissions de télévision ont été réalisées sur le pari pris en 2009 par la ville de San Francisco, et que s’apprêtent à prendre d’autres villes, sur l’élimination des déchets. L’objectif étant de parvenir à zéro déchet en 2020, c’est-à-dire demain.

    Ce plan, exigeant et lourd à mettre en œuvre, a commencé pour les habitants,  à  obligatoirement trier leurs déchets sous peine d’amende. Des puces ont été posées au fond des poubelles. Les sacs plastiques sont interdits (remplacés par des sacs papier payants recyclables). Des taxes sont perçues sur les débris non recyclables.

    Chaque maison, chaque  immeuble, dispose de 3 poubelles (verte, noire et bleue). Elles sont utilisées en fonction du type de déchet mis au rebut.  La ville peut déjà aujourd’hui se targuer d’éliminer elle-même 80 % des déchets produits (contre 40 % pour la plupart des autres grandes villes américaines), ce qui est énorme.

    Toute infraction due au non-respect du tri demandé est passible, selon son importance, d’une amende de 100 à 1.000 $.

    Sf_bins-650x433Alignement de containers dans une rue de San Francisco 

     

    Au fil des années les habitants ont appris et compris que ces déchets ne sont plus une charge mais constituent des ressources qu’il faut savoir gérer tout en acceptant que la collecte reste payante afin de financer le « système ». La nourriture constitue à l’évidence une part significative du tonnage de déchets ramassés quotidiennement ce qui a conduit les autorités à sensibiliser la population et les fabricants sur l’utilité de redistribuer vers les banques alimentaires, plutôt que de gaspiller et de jeter les aliments qui finiront brûlés.

    Afin de ne rien perdre, les textiles aussi sont récupérés (20 0000 tonnes étaient habituellement mis à la décharge chaque année). Ils sont maintenant déposés dans des containers en toute sécurité chez les commerçants (ce qui justifie une réduction sur les achats dans certaines enseignes) évitant ainsi qu’ils en soient pillés. Ils sont ensuite triés et recyclés (en matériau d’isolation par exemple).

    L'année 2016 verra l’application d’une nouvelle mesure du plan élaboré par la ville  portant sur l’interdiction de vendre et de distribuer des bouteilles d’eau à usage unique sur la voie publique (des fontaines à eau seront installées dans toute la ville et seuls des verres biodégradable pourront être distribués  lors d’événements publics), la récupération, le recyclage des bouteilles plastique et leur traitement étant particulièrement onéreux. Capture-d’écran-2014-05-29-à-10_19_07Ce plan, notablement critiqué pourtant lors de son lancement, est en passe de réussir. Ses résultats ont d’ailleurs convaincu ceux qui étaient les plus opposés à sa mise en place. Il a permis aux habitants d’adopter un comportement citoyen chacun ayant compris en l'appliquant tout l’intérêt qu’il présentait tant au plan économique qu’au plan environnemental.

    La ville, il faut le signaler, y gagne également en propreté, sujet lié à l'élimination des déchets.

    D’autres villes américaines, des villes étrangères et même des états de l’Union sont acquis à l’idée de mettre en œuvre un type de plan identique, tout n’étant finalement qu’une question de volonté. 

    Pourquoi alors Paris qui rêve d'être à la pointe dans bien des domaines ne suivrait-elle pas les traces de  San Francisco en mettant en place un plan pluri-annuel ambitieux de cette ampleur ? Elle en deviendrait le fer de lance en France et en Europe où des expériences commencent à être engagées. La ville et ses habitants en seraient les grands bénéficiaires avec comme corollaire une propreté, dont nous dénonçons les insuffisances (voir notre article du 17 août 2015), en nette amélioration, la capitale en a vraiment grand besoin !

    Dominique Feutry