Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Rambuteau brancusi (2)Ventes à la sauvette de livres derrière l'atelier Brancusi rue Rambuteau (Photo VLM)

      

    Fruits, légumes, babioles, livres, eau fraîche, cuirs, artisanat… les vendeurs à la sauvette ne sont pas à cours d’idées et s’installent sur des tréteaux de fortune ou même le sol non loin des bouches de métro (voire dans les couloirs du métro) dans les lieux touristiques restant aux aguets en prévision de l’arrivée éventuelle de policiers. 

    Dans un article du 9 juin 2014, nous indiquions qu’il était « dommage que le "trafic" organisé par ces personnes perdure grâce à des "clients" peu scrupuleux qui achetaient les produits proposés et encourageaient de ce fait ce commerce non autorisé». 

    Plus récemment dans un article du 20 mai 2015 relatif aux pseudo masseurs installés Place de Thorigny (IIIe), nous constations que « l’arsenal contre ces pratiques semblait assez aléatoire et peu efficace. Le législateur prompt à produire des réglementations multiples ferait bien de s’intéresser davantage à ce trafic qui est exercé dans l’illégalité la plus totale, échappe aux taxes et à l'impôt et vient concurrencer les professionnels établis légalement… ». 

     SauvetteEtal sauvage de fruits près de la station de métro Rambuteau (Photo VlM)

     

    Les vacances d’été et l’afflux de touristes multiplient les vocations. Le nombre de vendeurs installant leurs marchandises à même le trottoir ne fait par exemple qu’augmenter le long de la rue Rambuteau (IVe) sous les arbres, côté Centre Pompidou face l’enseigne Leroy-Merlin et au cinéma MK2, un lieu de passage extrêmement dense. 

    Il faudra bien, tôt ou tard, résoudre ce « trafic » illégal qui échappe à tout contrôle. Le problème est entre les mains des autorités… 

    Dominique Feutry   

     

  •    A2La nouvelle pharmacie 20 rue Rambuteau (IIIe) (Photo VlM)

     

    Les vacances  d’été sont toujours propices aux travaux, il suffit pour s’en rendre compte de lire les nombreuses publicités mises en avant dans les magasins de bricolage pour s’en rendre compte. C'est souvent aussi le moment où les commerçants profitent de la fermeture de leur magasin pour le rénover ou lui faire peau neuve à la suite d’un changement de propriétaire.

    Aucun quartier n’échappe à ces travaux. Sans prétendre être exhaustif pour le Marais, nous avons remarqué que les magasins PICARD et MUJI tous deux rue des Francs Bourgeois (IIIe et IVe), respectivement aux 48 et 47, étaient en cours de réaménagement. En revanche la boutique toute proche de l'enseigne Picard Surgelés qui abritait la marque Nickel reste fermée et des tags sont peinturlurés sur les vitrines et enlevés régulièrement.

    Non loin de là, 20 rue Rambuteau (IIIe), la pharmacie tenue depuis 30 ans par Sylvaine Yvenou a dû être cédée. Une affichette apposée sur la vitrine indiquait pendant les quelques semaines de fermeture précédant la rénovation combien la pharmacienne était appréciée par les habitants du quartier. Le repreneur a choisi de refaire la façade de la boutique en bleu pâle, sur le fronton est écrit en lettres noires « Pharmacie des Musées ». La pharmacie ainsi rajeunie affiche un bel aspect.

     

    A1Magasin "Le Creuset" 26 rue des Rosiers (IVe) (Photo VlM)

     

    En face au n° 7 (IVe), les aménagements du bar « Le Fontenoy » (notre article du 20 février 2015) qui a été réuni pour l’occasion au bar-restaurant « Le Felteu » qui le jouxte 15 rue Pecquay, devrait bientôt ouvrir au terme d'une rénovation lourde.

    13 Rue Sainte Croix de la Bretonnerie (IVe) vient de s'installer avec sa vitrine grise très sobre, le "Comptoir des Savonniers" qui propose toutes sortes de savons traditionnels. 

    Inattendue à cet endroit, une boutique de cocottes en fonte de la marque "Le Creuset " resplendit au  26 rue des Rosiers (IVe). Est-ce dû à la proximité des maisons qui vendent des falafels ?

    Dominique Feutry  

     

  • A2Affiche de la campagne de sensibilisation sur la sécurité routière menée par la Ville de Paris en 2008 

     

    Plusieurs quotidiens ont rapporté récemment le malheureux accident mortel d’une cycliste, survenu dans le IXe arrondissement, percutée par un camion qui roulait et n’a pas vu la victime alors dans l’angle mort du chauffeur. 

    Ce fait divers particulièrement triste montre qu’une bicyclette n’est pas un jouet et que rouler dans les rues des villes n’est pas sans risque bien au contraire (3 tués et plus de 700 blessés ont été recensés en 2014). Les accros à la petite reine ne tarissent pas d’éloges sur ce mode de locomotion et d’une certaine façon nous pouvons nous en réjouir, il n’empêche que tout le monde n’est pas à même de bien diriger son vélo, il suffit d’observer nombre de ceux qui enfourchent des Vélib’ et s’engagent sur la chaussée tout hésitants faisant mine d’être assurés et décrivant des sinusoïdes car ils sont mal à l’aise pour conserver leur équilibre et stabiliser le guidon !

    Le problème est qu’il n‘y a pas de règles en la matière et qu’aucun permis ou épreuve probatoire n’est exigé. Le permis cycliste existe pour les enfants, il est ludique sans être pour autant obligatoire. Or ces derniers sont-ils les plus concernés ? Ce n’est pas si sûr car le non-respect fréquent des règles pourtant évidentes lorsque l’on se déplace à vélo, contraire au sens de la responsabilité individuelle, émane des adultes qui n’hésitent pas à rouler sur les trottoirs, à user de la sonnette du guidon (c’est tellement drôle) pour faire déplacer les piétions surpris voire apeurés qui « gênent »… tels des conducteurs de chars débutants que rien n’effraie avec leur engin.  

    Aussi faut-il faire davantage de prévention et ne pas hésiter à verbaliser lorsque les règles de conduite sont enfreintes. Une bicyclette n’est pas une trottinette, elle n’est pas sans danger, nécessite de bien maitriser sa conduite et ne donne pas tous les droits à son conducteur.

    Dominique Feutry

     

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    Pelles et balais pour plus de propreté

      

    Il est notamment précisé que « Les équipes de propreté interviennent 7 jours sur 7, dès la première heure du jour, pour une remise en état complète des différents sites (NDLR les sites les plus touristiques). Les restes des pique-niques, les bouteilles et leurs débris sont ramassés, les corbeilles de rue et les conteneurs sont collectés, les souillures causées par les épanchements d’urine et les papiers gras sont nettoyées.

    Des nettoyages et collectes supplémentaires peuvent également être réalisés au long de la journée et en soirée.

    Les plans d’eau, Bassin de la Villette et canal Saint-Martin sont quant à eux nettoyés jusqu’à 6 fois par semaine aux beaux jours. Pour donner aux Parisiens et aux touristes les moyens de respecter l’espace public, la Ville met à leur disposition de nombreuses corbeilles de rue et colonnes à verre supplémentaires et, sur certains sites, des urinoirs et cabines mobiles sont installés. Cet été, dans le cadre de la campagne de lutte contre la prolifération des mégots sur l’espace public, des cendriers de poche sont distribués aux usagers, notamment sur Paris Plages et le Canal Saint-Martin.

    En plus de la distribution de sacs en papier kraft destinés aux restes des pique-niques, 140 bacs pouvant contenir des volumes plus importants de déchets sont installés depuis début juillet sur l’espace public et dans les jardins les plus fréquentés pour inviter les pique-niqueurs à y déposer leurs déchets avant de quitter les lieux.

    Poubelles 17 08 15
    Container supplémentaire mis à disposition du public (Photo Paris.fr)

     

    Afin de répondre aux besoins des Parisiens et des visiteurs de la Capitale, et pour lutter contre les épanchements d’urine dans les quartiers à forte fréquentation nocturne, les horaires des sanisettes viennent d’être étendus : sur les400 sanisettes implantées sur le territoire parisien, 108 bénéficient désormais d’horaires élargis de 6h à 1h du matin (contre 66 précédemment), et de manière inédite, 20 sanisettes sont ouvertes 24h sur 24. Les 272 autres sanisettes sont, elles, ouvertes de 6h à 22h ».

    Nous nous réjouissons de ces actions qui restent cependant limitées et encore insuffisantes. Contre la saleté il faut absolument mettre les moyens. Espérons qu’il s’agit d’un début d’actions sachant que l’effort à mener est énorme, sans doute coûteux mais indispensable, la saleté est encore trop fréquente, les épanchements d’urine de plus en plus nombreux et les déjections canines, pendant un moment réduites, reprennent de l’ampleur.

    Il faut faire confiance aux équipes sur le terrain mais elles doivent être appuyées par une politique de la propreté particulièrement volontariste.

    Dominique Feutry   

     

     

  •   Beautreillis 6 portail 05 04 14Le Portail de l'hôtel Raoul, seul vestige encore en place de la bâtisse rue Beautreillis (IVe) (Photo VlM) 

      

    Les vacances d'été sont propices à la lecture et à la découverte d'écrits intéressants. Une amie m'ayant offert un livre intitulé "Destruction de Paris" écrit par Georges Pillement et paru chez Grasset en 1944,  je me suis plongé dans ses 17 chapitres relatant les destructions envisagées à Paris dès avant la guerre, afin de moderniser les différents quartiers de la capitale. 

    En 1925 déjà, Le Corbusier avait dévoilé le plan Voisin qui proposait de raser une bonne partie du Marais pour y faire construire de grandes tours d’habitations.

    Le chapitre X consacré au Marais est dénommé "Menaces sur les quartiers Saint-Paul et Saint-Gervais démolition de l'ilôt 16".  Il fait allusion à deux projets e modernisation défendus l'un par la Ville et l'autre par deux architectes repris dans la revue "Architecture" de  décembre 1940. Le quartier étant qualifié d'insalubre la solution proposée est de la raser en ne conservant que les églises  Saint-Gervais- Saint-Protais et Saint-Paul-Sant-Louis ainsi que  2 voire 3 hôtels particuliers, l'hôtel de Sens, l'hôtel de Beauvais, l'hôtel de Châlons- Luxembourg et l'hôtel d'Aumont. L'auteur ajoute que 300 millions de francs de crédits sont déjà votés, que l'on n'essaie même pas de savoir "si cette amputation peut être évitée". Il dénonce aussi la volonté des architectes en charge du dossier de mettre en avant, afin de justifier  les destructions, leur souhait d'élargir à tout prix toutes les rues du quartier.

     

    Photographie du début du XXème siècle de la Voussure de l'Hôtel du maréchal d'Estrée 8 rue Barbette (IIIe)

     

    Georges Pillement s'insurge et écrit, en rappelant  toute notre histoire qui transparaît au détour des rues,  que "Paris ne sera bientôt plus qu'une ville neuve et banale, avec ça et là des nécropoles de souvenirs" en citant notamment le Square Georges Cain (IIIe) où sont entreposées de vieilles pierres récupérées lors de démolitions passées.

    L'auteur reprend rue après rue, qu'il s'agisse des rues des Nonains-d'Hyères, Geoffroy-l'Asnier  ou de l'Hôtel de Ville, les immeubles remarquables en ajoutant qu'il "serait imbécile de les démolir". Il s'insurge contre le dégagement souhaité de l'hôtel de Sens, alors en restauration, qui consisterait à raser des maisons très anciennes. Nous savons malheureusement ce qu'il en est advenu. Il rappelle  à ce propos de douloureuses démolitions telles que l'hôtel  du maréchal d'Estrées rue Barbette, celle  de l'hôtel Le Pelletier de Morfontaine 20 rue Sainte Croix de la Bretonnerie, le couvent de la rue des Guillemites ou l'hôtel d'O rue des Francs Bourgeois dont les derniers vestiges venaient juste d'être enlevés.

    Évoquant la réhabilitation du Marais, l'auteur indique en guise d'introduction " une des plus nobles parures de Paris,  un des rares  ensembles qui nous reste, après tant de démolitions inutiles, après tant de massacres barbares… Ces hôtels du Marais sont un des attraits les plus sûrs de Paris auprès des touristes, je parle des vrais, de ceux qui ne se contentent pas de voir l’opéra et la Tour Eiffel avant de courir les boîtes de nuit… Il faut qu'un plan d'ensemble permette de restaurer et de dégager les plus beaux hôtels."

    Propos prémonitoires quand nous savons tous ce qu'il est advenu ensuite mais intéressants aussi, en particulier sur les touristes !

    Dominique Feutry

     


  • Musée Picasso, soirée du 4 août 2015. Cliquez dans la vidéo : renversant !

     

    Plusieurs articles récents de notre blog ont relaté les soirées bruyantes qui se déroulent à la chaîne dans le jardin du Musée Picasso dont personne n'imaginait qu'il devienne ce que nous appelions (voir notre article du 10 juillet) "un champ de foire" c'est à dire une destination dévoyée par rapport aux activités mêmes de tout musée qui se respecte.

    Dorénavant face à la multiplication, à la diversité et surtout aux horaires auxquels ont lieu les dites manifestations le jardin du musée est devenu une cour des miracles. En effet, les rassemblements se succèdent à un rythme effréné. La foule est attirée sans doute par tant de décibels en un tel lieu !

    Le problème est que les riverains sont saoulés par ces "événements " à répétition qui se déroulent aussi bien le soir que dans la journée… Il suffit pour s'en rendre compte d'écouter la courte vidéo que vient de nous adresser un habitant montrant à quelle intensité de bruit le quartier a été soumis en plein après – midi le 4 août… Une horreur si nous ajoutons aussi le brouhaha créé préalablement par les spectateurs nombreux qui devaient faire la queue rue des Coutures Saint-Gervais avant de pénétrer dans l'ex-jardin du musée, devenu salle de spectacles en plein air.

    Voilà comment est rentabilisé le musée ! Qui aurait pu concevoir un telle évolution des activités de l'établissement après les travaux gigantesques entrepris et qu'il faut désormais rentabiliser pour boucler le budget de fonctionnement ? Le droit au sommeil et le droit à la tranquillité des habitants riverains sont bafoués en toute légèreté par la direction du musée qui a davantage les yeux rivés sur ses comptes que sur les préoccupations de ses voisins ; une forme de mépris grave et délétère.

    Cet enfer auquel sont soumis les riverains ne peut rester sans suite. "Vivre le Marais !" vient d'alerter les autorités compétentes sur ces abus de droit  répétition.

    Dominique Feutry

     

  •  Images.jpg IRCAM

     Entrée de l'IRCAM ,1 place Igor Stravinsky (IVe) (Photo IRCAM) 

     

    A quelques mètres du Marais, à deux pas du Centre Pompidou et de la Fontaine Stravinsky (voir notre article du 19 mars 2013) au N°1 de la place du même nom, se trouve tout de verre et de briques, l’IRCAM (Institut de recherche et coordination acoustique/musique), créé en 1969, une spécificité française. Il se consacre à la recherche et la création musicale contemporaine.

    Dirigé à sa création par Pierre Boulez à qui l'on doit son existence, le Centre fait se rencontrer art et science afin de renouveler le langage musical dans une volonté de coordination entre recherche et création.

    Lors de la journée portes ouvertes du Centre en juin dernier, la note incitant à la visite précisait que la présence des compositeurs et artistes invités à dialoguer avec les équipes scientifiques était essentielle. Elle ajoutait que l’IRCAM contribuait au débat posé par les enjeux actuels, qu’ils soient théoriques, musicaux, esthétiques ou politiques. 

    Des créations musicales sont régulièrement programmées dans les salles de concert du centre Pompidou. au travers de la création, recherche, transmission (ont lieu aussi un festival annuel, des tournées en France et à l’étranger). L’établissement est associé au Centre Pompidou sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Communication.

    Depuis 1995, le ministère de la Culture et de la Communication, l’IRCAM et le CNRS sont associés dans le cadre d’une unité mixte de recherche STMS (Sciences et technologies de la musique et du son) rejoint, en 2010, par l’université Pierre et Marie Curie.

    L'IRCAM a développé une politique de partenariats nationaux et internationaux qui lui permettent de mener des expérimentations sur les plus grandes scènes internationales anticipant ainsi les évolutions actuelles en termes de révolution numérique sur les langages et ses influences sur les pratiques artistiques.

    L'IRCAM est en ce sens un véritable laboratoire et mérite que l'on s' y intéresse. 

    Dominique Feutry

     

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    Photo réalisée par Philippe Cometti visible à la Maison Européenne de la Photographie dans le cadre de l'exposition "Êtres interdimensionnels. Le plat et le volume" 

     

     

    À la Maison Européenne de la Photographie, Philippe Cometti et Dominique Quessada exposent leurs réalisations sous le titre : Êtres interdimensionnels. Le plat et le volume.

    L'annonce de cette exposition est ainsi rédigée par Dominique Quessada :"Nous avons l’habitude de concevoir les formes selon des modalités qui semblent s’exclure : soit une chose appartient au registre de la longueur et de la largeur, soit elle s’inscrit dans le domaine tridimensionnel. Ce qui est l’un ne saurait être l’autre. (…) Chaque objet présenté dans cette exposition tient en même temps du plat autant que du volume – de l’image, donc, autant que de la sculpture : un objet impur. Il s’agit à travers ces propositions de donner à voir, à ressentir autant qu’à comprendre, une nouvelle dimension, située entre le trait et le volume, quelque part entre la deuxième et la troisième dimension." (…)

    Philippe Cometti a étudié la photographie à l’ENS Louis-Lumière à Paris, spécialiste de la photographie de mode, son travail a connu la notoriété à la suite de la réalisation d'une série de portraits d’Yves Saint-Laurent. 

    Dominique Quessada est écrivain et docteur en philosophie. Ses principaux écrits publiés sont notamment Le Dos du collectionneur (Paris, Méréal-Maison Européenne de la Photographie, 1999), L’Esclave maître (Paris, Verticales, 2002) et L’Inséparé, Essai sur un monde sans Autre (Paris, PUF, 2013).

    A voir jusqu'au  23 août 2015 à la Maison Européenne de la Photographie 5/7 rue de Fourcy (IVe). Ouvert au public du mercredi au dimanche, de 11h à 19h45.

  • CIMG6861L’immeuble  21 rue Michel Le Comte (IIIe) où habita d'Alembert

     

    Jouxtant l'Hôtel Beaubrun situé au 19 rue Michel Le Comte (IIIe) (nos articles des 3 juillet 2014 et 1er janvier 2015), une belle bâtisse du XVIIe, au n° 21, attire actuellement le regard car elle est en cours de ravalement. Un panneau « pelles Starck » de l' Histoire de Paris est planté prés de l'entrée afin de nous rappeler qu'un habitant célèbre y séjourna plusieurs décennies ! 

    Ce personnage n'est autre que Jean Le Rond d'Alembert, le père avec Diderot de la fameuse Encyclopédie. Abandonné par sa mère peu après sa naissance en 1717 sur les marches de l’église Saint-Jean le Rond (aujourd'hui détruite elle était accolée au collatéral Nord de Notre Dame à l'emplacement actuel de la rue du Cloître Notre Dame). Fils naturel de la marquise du Tencin et du chevalier Destouches, le bébé fut recueilli par l'épouse d'un vitrier, Madame Rousseau, qui habitait justement au 21. D'Alembert restera toujours très attachée à cette femme qu'il ne quittera pas malgré sa célébrité et le monde dans lequel il évoluait. 

    Jean_d'Alembertd'Alembert, pastel de Maurice Quentin de La Tour 

     

    Rappelons le propos que d'Alembert a lui-même écrit sur sa mère d'adoption et son départ de la rue Michel Le Comte « Mr. d’Alembert a conservé la même reconnoissance [que celle qu’il devait à son maître de pension] pour une femme qui l’avoit nourri et élevé jusqu’à l’age de 4 ans ; presque au sortir du collège il alla demeurer avec elle ; il y resta près de 30 années, et n’en sortit qu’en 1765, après une longue maladie, par le conseil de Mr. Bouvart son médecin, qui lui représenta qu’il étoit nécessaire à sa santé de chercher un logement plus sain que celui qu’il occupoit ». 

    Le panneau résume la vie exceptionnelle de l'homme illustre en ces termes «…Bachelier ès arts, il se consacre aux mathématiques après avoir essayé le droit et la médecine ; ses premiers travaux le font entrer à l'Académie des sciences comme associé astronome adjoint, à 24 ans. En 1745, il s'engage avec Diderot dans la grande aventure de l'Encyclopédie ; charge de la rédaction du discours préliminaire, véritable manifeste des Lumières salué comme un chef d’œuvre dès sa parution (1751), il y souligne le lien, entre le progrès social et celui des sciences. Sa célébrité lui ouvre tous les salons de Mme Godfrin à Julie de l'Espinasse chez laquelle il s'installe en 1764. Élu membre de 1'Académie française en 1754, il en devint le secrétaire perpétuel jusqu'à sa mort intervenue le 17 octobre 1783. »

    Dominique Feutry 

     

  • Photo (11)Pots de lauriers roses et de palmiers au croisement des rues de Turbigo et Réaumur (IIIe) (Photo VlM)

     

    Quelle surprise pour les promeneurs et les parisiens de pouvoir côtoyer dans leur marche de magnifiques lauriers roses ainsi que des palmiers plantés par la Direction des Espaces Verts de la Ville de Paris dans des potiches qui se trouvent au croisement des rues de Turbigo et Réaumur ! Joliment fleuris ils donnent un air méditerranéen au carrefour et en poussant la comparaison on imagine certains quartiers de Nice. Mais arrêtons là les analogies nous sommes bel et bien dans la capitale, le temps particulièrement chaud a favorisé la pousse et la floraison de ces plantes du soleil qui rappelons le n'en sont pas moins toxiques…

    Ainsi l'ingestion de 2 ou 3 feuilles est mortelle pour un chien de 10 kg, 30 à 60 g peuvent tuer un cheval ou un bovin. Alors ne pas le confondre avec le laurier sauce ! 

    Bravo aux équipes de jardiniers pour ce choix judicieux comme l'a été celui de mettre ici et là, notamment rue Beaubourg (IIIe), quelques grenadiers resplendissants avec leurs petites fleurs orange.

    Dominique Feutry