Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  •  Ste catherineLa place telle que nous l'aimons…
     
     
     
    La place du Marché Sainte Catherine pour laquelle le maire du IVe et ses Adjoints  avaient promis des améliorations est plus bruyante que jamais pour les riverains qui en cette période estivale subissent chaque jour les nuisances sonores nocturnes des bars et restaurants. Leurs clients attablés aux nombreuses terrasses se lâchent créant un  brouhaha et des cris qui se multiplient, l'alcool aidant … Pour accentuer le tout, des musiciens ambulants se produisent chaque soir au mépris de la tranquillité des habitants qui se trouvent privés de sommeil 
     
    Comme à chaque fois en pareille circonstance, les riverains sont ignorés et leurs récriminations sont jugées presque éhontées, notamment par les exploitants des établissements qui n'ont d'attention que pour leur tiroir-caisse !

    Cette situation n'est pas acceptable. Elle pose la question des droits des citoyens qui paient au final leurs impôts pour ne pas connaître ce qu'est la quiétude…, le droit pourtant dû au sommeil…, la possibilité d'ouvrir leurs fenêtres par forte chaleur…! 

     
    Ste catherine occupation généralePanorama de la place la nuit
     
     
    Les riverains n'en peuvent plus.
     
    Un rapide verbatim donne l'étendue de leur exaspération.  
     
    "Je ne comprends pas pourquoi la Mairie ne fait rien ! Passés les beaux discours et les belles promesses électorales c’est la loi des restos qui s’impose et tout le monde s’en moque. Le "conseil de la Place" ne sert à rien en dehors d’essayer de nous endormir. Hélas le vacarme des terrasses qui ne respectent pas leurs limites et les musiciens qui défilent sans contrainte nous empêchent précisément de dormir et nous obligent à vivre toutes fenêtres fermées !!…
     
    "Et comment faire pour que Le bistrot de la place cesse de s'étendre ? Entre le magasin vide devant lequel la terrasse s'est étendue, les tables s'étalent également en largeur de plus en plus. Jamais la limite n'est respectée. La surface est impressionnante"…
     
    "La situation place du Marché Sainte-Catherine est insupportable, les terrasses occupent tout l’espace et comme vous savez, le bruit se répercute comme sur une scène de théâtre. Les habitants sont exaspérés par les nuisances sonores . Venez faire un tour le soir ! Vous verrez que les restaurateurs se moquent de vos règlements. Pourquoi ne faites-vous pas des verbalisations tous les soirs ?"… 
     
    Une question revient sans arrêt lancinante :  Que fait le Maire?  

    Car sur le terrain ce sont les restaurants et leurs exploitants qui mènent le bal… les riverains étant devenus quantité négligeable.
     
    Les élus du IVe montrent à nouveau qu'il y a loin de la coupe aux lèvres en termes d'annonces dont ils ont le secret, puisqu'au lieu d'une amélioration de la situation à laquelle ils devaient s'atteler, celle-ci ne fait qu'empirer. A l'approche des élections régionales, et il ne reste plus beaucoup de temps aux élus pour réagir, les riverains tant ignorés, voire oubliés, de la Place du Marché Sainte-Catherine sauront faire les comptes au moment de glisser leur bulletin de vote dans l'urne.

    Dominique Feutry

     

  • Turenne 60 hôtel équevilly grand veneur cour intLogements réhabilités 60 rue de Turenne (IIIe). Hôtel d'Ecquevilly, dit du Grand Veneur (Photo VlM)

     

    Le discours ambiant autour du logement à Paris s'apparente au mouvement brownien, l'agitation désordonnée des molécules d'un gaz dont la résultante est la pression sur le vase. Pression qui en matière d'habitat a pour effet de pénaliser les accédants à la propriété et les locataires en faisant flamber les prix.

    L'actualité  nous en fournit un nouvel exemple : en tentant d'encadrer les loyers parisiens par une loi "usine à gaz" qui va faire s'arracher les cheveux à plus d'un, la Mairie de Paris, volontaire pour son expérimentation, crée une raison supplémentaire aux yeux des investisseurs de se méfier de la location traditionnelle, pour se tourner vers des formes plus souples comme la location meublée saisonnière.

    On peut, sans prendre de risque, prédire l'échec total de cette mesure que le gouvernement défend d'ailleurs du bout des lèvres tant il sent bien qu'elle est inappropriée.

    Il reste que le problème du logement à Paris est réel et qu'il faut le traiter. Mais personne n'y réussira, à gauche comme à droite, si la situation n'est pas regardée en face. Quelques chiffres à ce propos nous éclairent.

    Les statistiques de l'INSEE nous apprennent qu'il y avait fin 2013, 26  Millions d'emplois en France pour environ 65 Millions d'habitants. Ratio : 26/65 = 40 %

    Pour l'Île-de-France hors Paris, 4,2 Millions d'emplois pour environ 10 Millions d'habitants. Ratio : 42 %

    Pour Paris, 1,9 Million d'emplois pour 2,2 Millions d'habitants. Ratio : 86 %

    Existe-t-il un ratio idéal ? Non, mais si la France comptait 2,0 Millions d'emplois supplémentaires, ce qui veut dire deux Millions de moins de chômeurs, chacun considèrerait cette situation comme satisfaisante. Le ratio serait alors de 43 %.

    Avec un ratio hors norme de 86 %, la population parisienne ne suffit pas à pourvoir les emplois concernés. C'est la périphérie qui les fournit. Il en résulte un flux journalier de ce que les anglo-saxons appellent les "commuters", ces gens qui font l'aller-retour chaque jour entre leur banlieue et Paris. Beaucoup d'entre eux en souffrent et ne rêvent que d'une chose : habiter Paris. Il y a de ce fait une demande considérable de logements et plus particulièrement de logements "Ville de Paris" car les prix de marché pour l'achat et la location à Paris dans le privé dépassent leurs moyens.

    Les politiques ont traité cette problématique dans leur campagne pour les municipales de 2014. Anne Hidalgo s'est engagée à produire 10.000 logements sociaux par an. Nathalie Kosciusko-Morizet a enchéri à 12.000. On sait que ces chiffres sont irréalistes et ne peuvent être approchés qu'au prix de réhabilitations extrêmement coûteuses qui produiront du logement social avec un prix de revient qui lui ne sera pas "social" mais conforme au prix de marché. Le déficit résultant alourdira d'autant les comptes de la Ville et retombera en impôts sur les classes moyennes, qui elles ne bénéficient pas, sauf privilégies, des faveurs de la Ville.

    MorlandImmeuble "stalinien" du 17 boulevard Morland (IVe), délaissé par les services de l'urbanisme de la mairie de Paris et par la préfecture de Paris Île-de-France, pressenti pour être transformé en logements de la Ville

     

    De plus, densifier Paris, la ville la plus dense d'Europe (*) est un non-sens que avons plusieurs fois dénoncé en en donnant les raisons. Ajoutons que l'augmentation du nombre d'habitants crée des emplois induits (commerces, services publics, services à la personne…) qui à leur tour provoquent une hausse de la demande de logements…. Toute proportion gardée, c'est le même principe que la bombe atomique. Les parisiens ne veulent pas faire les frais d'une explosion urbaine de leur ville.

    On comprend que Mme Hidalgo, dont l'adjoint au logement est Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris, ait cédé aux instances de celui qui lui a fourni des renforts pour son élection. On comprend moins que Mme Kosciusko-Morizet, qui est polytechnicienne et forcément attachée aux raisonnements logiques, se soit laissée entrainer dans ce qui est une erreur d'analyse.

    En effet, la meilleure façon d'obtenir que le ratio de Paris baisse assez pour que sa fonction de pompe aspirante sur la banlieue s'assagisse, c'est que les emplois migrent en masse hors de Paris, vers toutes ces zones de l'Île-de-France où le ratio est faible. On est en droit d'en attendre une meilleure qualité de vie des "commuters", une baisse de la densité d'habitants à Paris et la maîtrise des nuisances liées à la foule (occupation abusive de l'espace public, saturation des services publics, tapage, saleté et pollution de l'air), avec comme conséquence directe une détente du marché de l'immobilier pour les accédants et pour les locataires.

    Grand parisParis et la Seine (Photo "Le Parisien")

     

    Ceci veut dire qu'il faut cesser de promouvoir l'attractivité de Paris et de tout faire pour l'accroitre, en  privilégiant au contraire des pôles distribués sur l'Île-de-France. De là notre attitude négative à l'égard de plusieurs décision de la Maire : modification du PLU (plan local d'urbanisme) pour supprimer le COS (coefficient d'occupation des sols) et permettre ainsi de densifier l'habitat (en autorisant les surélévations par exemple), construction de tours, notamment la monumentale Tour Triangle, maintien à tout prix de Roland Garros à Paris, alors que Versailles était volontaire, et enfin une candidature pour les J.O. de 2024 (après des Gay Games déjà prévus pour 2018) pour mettre les projecteurs une fois encore sur Paris.

    Le projet de "Métropole du Grand Paris", qui sera mis en œuvre dès 2016 avec Paris et les 123 communes de la petite couronne, va dans ce sens pour ses 6,7 Millions d'habitants, pour autant que ses dirigeants y voient un moyen de procéder à un rééquilibrage salutaire. Nous sommes à la veille de ce qui sera une mutation profonde pour la région parisienne. Alors, pourquoi les élus de Paris ne décideraient-ils pas, en attendant, de surseoir à toute décision du genre de celles que nous dénonçons, pour simplement laisser les parisiens tranquilles et leur permettre de respirer.

    Gérard Simonet

     

    (*) A titre de comparaison, Londres affiche des densités deux fois plus basses que Paris pour les 3.232.000 habitants des "inner boroughs" (équivalents aux arrondissements de Paris), soit 13.200 habitants/km² (contre 24.000 à Paris). (Chiffres Alain Bertaud – New York pour 2011).  Télécharger les chiffres

     

  •   Photo (7)Porche de la rue de Turenne (IIIe) laqué bordeaux (Photo VlM)

     

    Longer la rue de Turenne de part en part au départ de la place des Vosges nous permet de faire un inventaire des porches des immeubles qui bordent l’artère.

     

    Photo (9)Porche de la rue de Turenne laissé bois naturel verni (Photo VlM)

     

    Les formes sont de deux types, des ventaux arrondis sur le haut ou bien rectangulaires. Très peu sont en fer. Mais lorsqu'ils le sont, ils sont très ouvragés En revanche les couleurs sont très diverses avec des porches rouges bordeaux qui tranchent avec des verts sombres et pâles comme les gris utilisés ou les bleus dont certains sont dit-on électriques. Sans oublier le noir réservé au portails métalliques… La rue est à elle-seule un nuancier de couleurs de porches bien parisiens.

     

    Photo (10)Magnifique porche en fer forgé d'époque fin XIXème rue de Turenne (Photo VlM)

     

    Il est dommage que certains d'entre eux ne soient pas bien entretenus ou maltraités par leurs utilisateurs ou des tagueurs malveillants. Certaines portes peu nombreuses toutefois mériteraient peinture ou vernis car elles font grise mine.

    Dominique Feutry

     

  • Carnavalet mai 2010Le Musée Carnavalet (IIIe)

     

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE JUILLET 2015

    LE MARAIS EN HÉRITAGE(S)
    50 ANS DE SAUVEGARDE, DEPUIS LA LOI MALRAUX

     

    « Sur la plupart de ces quais au-delà de Notre-Dame ne figure aucun monument illustre […]. Ils sont les décors privilégiés d'un rêve que Paris dispensa au monde, et nous voulons protéger ces décors à l'égal de nos monuments.»
    André Malraux, Intervention à l’Assemblée Nationale, 23 juillet 1962.

    40 ans après la mort d’André Malraux et à l’occasion du 50e anniversaire du tracé du premier secteur sauvegardé parisien, le musée Carnavalet propose une exposition dédiée au Marais, quartier qui occupe une place singulière dans le cœur des Parisiens.
    À la suite de la loi du 4 août 1962, instaurant les secteurs sauvegardés dont le caractère historique justifie « la conservation, la restauration et la mise en valeur », ce quartier bénéficie depuis 1964 d’un dispositif de protection patrimoniale spécifique, à l’instar des centres historiques des villes comme Lyon, Chartres, Clermont-Ferrand ou Aix-en-Provence.

    La sauvegarde du Marais a suscité d’exceptionnelles aventures humaines, individuelles et collectives. À travers les récits où se croisent des décideurs, des aménageurs, des élus, des bailleurs sociaux, des architectes, des urbanistes et des résidents émergent de multiples visions et controverses.

    Quels ont été les défis, les succès et les revers de la valorisation ? Que révèlent-ils ? Vers quel renouveau tendent-ils ? La rétrospective évoque les questions patrimoniales et esthétiques que pose ce plan de sauvegarde mais aussi ses dimensions sociologiques, économiques et humaines. Riche de presque 300 oeuvres, elle met en perspective 50 ans de l’évolution d’un quartier exceptionnel par l’abondance de ses hôtels particuliers érigés aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles qui côtoient des architectures contemporaines et au coeur duquel se trouve le musée Carnavalet.

    Témoignages, photographies, films, cartes, maquettes, instruments, échantillons, affiches, dessins in situ, prélèvements, éléments d’architecture rendent compte de ce quartier vivant en évolution permanente. Le visiteur est invité à une véritable « immersion sensorielle » à travers les couleurs et les matériaux du Marais.

    À travers de nombreuses pièces inédites issues d’hôtels particuliers, de maisons de rapport ou de lieux de culte sauvés de la destruction, et provenant aussi de fouilles archéologiques récentes, un Marais secret s’offre au public qui redécouvre ainsi le savoir-faire, l’art de vivre et l’esthétique si spécifiques à ce quartier. Des prêts exceptionnels issus de monuments fermés au public comme l’hôtel Amelot de Bisseuil, actuellement en restauration, sont présentés pour la première fois.

    EXPOSITION
    4 NOVEMBRE 2015 au 28 FÉVRIER 2016

    RÉSEAUX SOCIAUX
    @museecarnavalet
    #MaraisHeritages

    PUBLICATION
    144 pages
    130 Illustrations
    Éditions Paris Musées
    ISBN : 978-2-7596-0306-0
    Prix TTC : 25 €

    COMMISSARIAT
    Valérie Guillaume, Directrice du musée Carnavalet – Histoire de Paris

    ATTACHÉ DE PRESSE
    André Arden,
    andre.arden@paris.fr
    Tél. +33 (0)1 44 59 58 76

    BILLETTERIE
    Plein tarif : 9€
    Demi-tarif : 6€
    MUSÉE CARNAVALET
    HISTOIRE DE PARIS
    16, rue des Francs-Bourgeois 75003 Paris
    Tél. +33 (0)1 44 59 58 58
    Ouvert de 10h00 à 18h00
    Fermé le lundi et certains jours fériés

  • A7Façade de la pâtisserie "Bontemps" 57 rue de Bretagne (IIIe) (Photo VlM)

     

    Une ancienne de la haute finance qui s'est lancée dans les gâteaux pour créer la Maison Bontemps 57 rue de Bretagne (IIIe). L'évolution n'est pas peu banale.

    Le magasin est discret et fait face au Square du Temple. Mais lorsque l'on pénètre dans la pâtisserie le décor est soigné avec sa jolie vitrine bleue remplie de présentoirs à gâteaux anciens, cette belle vaisselle d'autrefois qui rappelle le « bon temps ». Le laboratoire est au sous-sol.

    A7Intérieur de la pâtisserie "Bontemps" (Photo VlM)

     

    Quant aux gâteaux il sont aussi agréables à l’œil que délicieux. Fiona, la responsable passionnée, vous explique chaque fabrication et vous oriente plutôt vers le cœur Framboises de Corrèze et Fruits de la Passion, le Bontemps Pistache Bio de Sicile ou l'exceptionnel cake au citron, le sablé restant la base des productions.

     

    A7La vitrine bleue et la collection de ses présentoirs à gâteaux en porcelaine (Photo VlM)

     

    Un spécialiste de la pâtisserie a écrit sur cette maison … "La pâte et les préparations sont réalisées chaque jour avec les meilleurs produits. Les ganaches sont légères, les accords de saison (fruits), les chocolats et le pralinés reçoivent de notre part une médaille d’or. L’ acidulé des fruits de la passion semble avoir trouvé sa moitié avec le sel de Guérande discret de la pâte sablée".

    Alors avis aux gourmets et aux gourmands.

     

  • BostonBoston, Massachusetts – USA

     

    On ne peut pas dire que les habitants de Boston soient des plaisantins. Héritiers des migrants du Mayflower (les Pilgrim Fathers) qui aborda les côtes du Massachusetts en 1620, ils vivifient une métropole de près de cinq millions d’habitants qui accueille les plus grandes universités du monde, le M.I.T. (Massachusetts Institute of Technology) et Harvard. Et Princeton, qui hébergea Albert Einstein, n'est pas loin …

    Les habitants de Boston viennent de se déterminer : ils disent NON à une candidature aux Jeux Olympiques de 2024. Leur Maire, Marty WALSH, vient de l'annoncer, en souhaitant avec une pointe d'humour, bonne chance à d'autres villes plus dignes que la sienne d'organiser une manifestation de cette envergure….

    Parmi elles Paris, dont la Maire Anne Hidalgo a été un temps hésitante puis a cédé au lobby qui va du président François Hollande à tous ceux dont c'est l'intérêt que la Ville se lance dans l'aventure au risque de se trouver face à un déficit financier dont elle aura du mal à se remettre et que les contribuables parisiens devront bon gré mal gré assumer. Il faut méditer sur Londres, dont le budget initial des JO de 2012 était de 3 Milliards d'€ et qui a fini par atteindre la bagatelle de 13 Milliards d'€. Sans que les retombées soient au rendez-vous (voir à ce propos l'article très documenté de "The Economist" de février 2015  "Just Say No !")

    L'erreur majeure de cette candidature ne s'arrête malheureusement pas à cette considération financière.

    Paris, qui étouffe sous une densité d'habitants record en Europe (24.000 habitants au km², alors que Boston par exemple n'en affiche que 5.000), dont l'activité économique aspire ou stérilise celle de sa périphérie et engendre une demande de logements qu'on ne peut pas raisonnablement satisfaire. Paris dont la pollution aux particules fines est devenue intolérable et cause des ravages sur la santé de ses habitants. Paris où il est devenu impossible de faire régner un semblant de propreté tant les foules qui l'occupent deviennent incontrôlables avec un record mondial de 35 Millions de visiteurs par an (*). Paris ne peut pas assumer et ne veut pas d'un évènement qui ne peut qu'accentuer ses souffrances.

      CanalUn haut-lieu de Paris : l'eau du canal Saint Martin (Xe) (Dossier "Marion", habitante du Xe) Article "Les Inrocks"

     

    A l'image des habitants de Boston, qui sont tout aussi respectables que ceux de chez nous, il faut que les parisiens fassent savoir urbi et orbi qu'ils ne sont pas d'accord pour que leur ville fasse acte de candidature. Le Comité International Olympique est sensible à l'accueil que réservent les citoyens au projet. Nous comptons sur de nombreux commentaires de nos lecteurs pour enrichir ce dossier.

    Dire comme on l'entend que les français y sont favorables n'a pas de sens. Ce sont les parisiens exclusivement qu'il faut consulter et nous maintenons qu'un référendum doit être organisé à Paris, puisque c'est la Ville de Paris qui postule.

    Nous demanderons aux médias de nous relayer. Les temps ont changé : sous la mandature précédente, les équipes dirigeantes de la Mairie de Paris pouvaient à coup de communication savante et de pseudo concertation ou démocratie de proximité faire passer des vessies pour des lanternes. Aujourd'hui, avec Internet et les réseaux sociaux, il n'est plus aussi facile de nous infantiliser avec un enfumage subtil car nous raisonnons et nous échangeons.

    L'opposition mérite d'être fustigée son tour. Elle a cédé au chant des sirènes des promoteurs de la "Tour Triangle", elle a voté comme un seul homme en faveur des Jeux Olympiques de 2024 (sachant que nous sommes déjà concernés par les Jeux Gay de 2018 et l'Exposition Universelle de 2025), elle vote à chaque conseil de Paris le déluge de subventions aux associations qui emplissent les ordres du jour (voir celui des 29-30 juin et 1er juillet 2015) et vident nos poches. Il y a des élections importantes en décembre (Régionales). Il faudra que les masques tombent et que des engagements crédibles soient pris pour que nos bulletins aillent vers ceux qui partagent réellement nos convictions.

    Gérard Simonet

     

    (*) Ces 35 millions de visiteurs effectuent 4 nuitées environ par séjour. Ceci se traduit par un excédent "d'équivalent population" dans Paris de 350 à 400.000 personnes

     

  •  1ds_cr-luc-boegly-2007-45Façade sur cour de l'Hôtel de Mongelas 62 rue des Archives (IIIe) (Photo Fond. F. Sommer)

     

    Dans un article du 27 mars 2014, nous avions retracé de façon abrégée l’histoire de l’Hôtel de Guénégaud qui abrite le musée de la chasse. Ayant eu besoin de s’étendre compte tenu de l’importance de ses collections, nous n’avions pas alors évoqué l’autre Hôtel qui le jouxte, 62 rue des Archives (IIIe), l’Hôtel de Mongelas devenu « par annexion » en 2007, une extension du musée. 

    Ce bâtiment a été construit au XVIIe siècle par Antoine Foucquet. De cette époque il ne subsiste plus que la façade arrière en briques et pierres. Des modifications ont été opérées sous la direction de Nicolas Liévain en 1705 à la demande du nouveau  propriétaire Romain de Mongelas, Trésorier général de l’extraordinaire des Guerres, c’est-à-dire le responsable de la paie des militaires et gestionnaire des sommes qui ne sont pas prévues au budget de la guerre.

    Les spécialistes estiment que ces travaux ont permis de moderniser l’hôtel dans l’esprit du XVIIIe car des recherches ont montré qu’il existait à la même époque un projet bien plus lourd établi par Mansart et qui n’a pas été semble-t-il suivi d’effet. D’autant que dès la fin des travaux, avec la reconstruction des ailes latérales et du corps de logis sur rue,  la bâtisse réaménagée en 3 appartements est mise en location avant d’être vendue quelques années plus tard au Trésorier des secrétaires du roi, Michel d’Olivier.

    Avant la  Révolution, les descendants de ce dernier cèdent la propriété au marquis de Vallières, Directeur général de l’Artillerie de France. Saisi à la Révolution l’Hôtel n’en est pas moins restitué ensuite à la famille. 

    1ds_cr-luc-boegly-2007-45Façade sur rue de l'Hôtel de Mongelas avec ses hautes fenêtres et son porche  (Photo Flickriver)  

     

    Vendu en 1800 à Nicolas Bellart qui fut le procureur au procès du maréchal Ney, l’immeuble passe ensuite aux mains de fabricants d’éventails et est loué au bijoutier Charles Murat, ainsi que d’autres occupants à compter de 1865. L’enseigne du même nom ne l’acquerra qu’en 1908.

    Divisé dans les années 60 pour être vendu à la Guilde des Orfèvres d’une part et aux Nouvelles Galeries d’autre part, la fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature  achète l’Hôtel de Mongelas en 2002. Des restructurations sont nécessaires, des bâtiments « parasites » et des étages sont supprimés avant que cette « nouvelle aile » du musée ouvre en 2007.   

    Parmi les éléments remarquables de l’Hôtel conservés encore aujourd’hui se trouve, outre la façade arrière, l’escalier de service avec sa rampe en fer forgé Louis XIV (le grand escalier datant du début du XIXème a été a été détruit lors des travaux de restauration de l’hôtel en 2004). Le porche de l’aile droite est considéré comme remarquable et le joli portail sur rue très classique est très équilibré. Un petit cabinet situé au rez-de-chaussée a conservé ses 3 peintures de Jean-François de Troy fils de François) qui a travaillé pour Versailles et Fontainebleau.  

    Alors, lorsque vous vous rendrez au musée de la Chasse, n’hésitez pas à vous attarder sur ce beau bâtiment magiquement restauré.

     

    Bibl. : sources diverses dont Fondation François Sommer, "Les hôtels de Guénégaud et de Mongelas : Rendez-vous de chasse des Sommer au Marais" par Alexandre Gady et Jean-Pierre Jouve et Wikipedia.

     

  • Faire la fête 11 05 14Image de fêtards,(illustration Huffington Post)

     

    La presse qui ne semblait pas accorder grande importance au sujet du bruit lié aux fêtards commence à prendre la mesure du problème en s’emparant de la question de l’alcoolisation des jeunes et de ses conséquences en ricochet sur la santé des habitants. 

    Les titres récents de plusieurs quotidiens nationaux, régionaux ou d’émissions de télévision « un français sur trois gêné par les nuisances sonores nocturnes » ou bien « Le Canal Saint-Martin, haut lieu de l'alcoolisation parisienne… » sont révélateurs. Ils constituent peut-être les prémices d’une petite révolution salutaire, une prise de conscience d’un phénomène qui tendait à se banaliser au détriment des riverains au seul profit des fêtards et des tiroirs caisse de ceux qui les entrainent dans cette spirale infernale de la boisson et du n’importe quoi ensuite. 

    La question du bruit nocturne incessant qui peut polluer toute une rue, tout un quartier s’ajoutant souvent au bruit diurne ambiant est cruciale car le bruit soutenu à un certain niveau de décibels entraîne immanquablement des problèmes de santé publique qu’il faut arrêter de vouloir sous-estimer. Toutes les études le démontrent, le nombre de personnes touchées, de tous les âges,  grandit chaque jour. 

    Nous le rappelons nous sommes face à une forme de pollution qui s’ajoute aux autres pollutions connues. Pour cette raison mais aussi du fait de l’action de nos associations, des réseaux que nous avons constitués et des collectifs de riverains qui fleurissent ici et là, au travers d’une communication appropriée et soutenue, que le phénomène est pris davantage en considération.  

    Nous sommes en effet face à un phénomène de société et il doit être endigué, sinon au moins régulé. Personne ne peut accepter aujourd’hui qu’un lobbying  habilement exercé puisse se permette d’empester la vie de milliers d’habitants à Paris  comme dans d’autres villes de province ou d’autres pays ! Cela suffit et a déjà bien alimenté notre blog depuis que nous sensibilisons nos lecteurs et tous les acteurs sur cette question. 

    Nous observons donc l’évolution en cours, sans baisser la garde, mais il est certain qu’un pallier vient d’être franchi. Les politiques, les élus et autres acteurs vont devoir cesser de faire l’autruche et agir sans faux semblant. Leurs électeurs attendent des résultats, les incantations ne suffisent plus.

    Dominique Feutry

     

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    Festival-cinemaVue du festival "Au Clair de lune " place des Vosges lors d'une édition  précédente (Photo Artsixmic)

     

    Voilà bientôt 15 ans qu'a lieu le festival "Cinéma au Clair de Lune" organisé par la Mairie de Paris.

    Cette année il se déroule du 24 juillet au 9 août 2015. Le prinicpe étant de proposer des séances gratuites de cinéma en plein air. Il est précisé pour cette édition 2015 que la programmation se veut "… éclectique et grand public, concentrée sur de grands classiques du cinéma".

    Le samedi 25 juillet aura lieu place des Vosges, à partir de 21h30 le visionnage du film "BANCS PUBLICS", de Bruno Podalydès réalisé en 2009. Un événement inhabituel à cet endroit.

    Les critiques étaient très partagées lors de la sortie de ce film où les nombreux acteurs connus à l'affiche se succèdent donnant au film cette  impression de séries de saynètes.

     

    Les mélomanes noteront que les 24 et 25 juillet auront lieu à 20h00 deux concerts donnés dans le cadre du festival "Jeunes Talents" dans la cour de  l'Hôtel de Soubise (60, rue des Francs Bourgeois IIIe). Au programme du concert du 24, intitulé "Violoncelles en Harmonie", seront joués Bizet, Piazzolla et Paganini alors que le lendemain le "Quintette Respiro Tango" se produira sur des rythmes de Duke Ellington et à nouveau de Piazzolla notamment.

     

  • LuthierVitrine de la boutique du luthier, 6 rue Charlot (IIIe) (Photo VlM)

     

    Le Marais était autrefois le lieu de prédilection des artisans, pour la plupart des métiers d’art dirions-nous aujourd’hui. Bon nombre ont disparu avec l’évolution du quartier mais fort heureusement, il en reste encore quelques-uns et souvent qui œuvrent dans des domaines insoupçonnés (voir notre article du 30 janvier 2013 sur les éventails) demandant une longue expérience.

    Le bas de la rue Charlot (IIIe), non loin de la rue des Quatre Fils et de la cathédrale arménienne (notre article du 28 décembre 2013) abrite un rescapé, au N° 6, les « Ateliers de Lutherie Vent Bois » dont la destinée est aux mains de Guy Collin depuis 1988.

    Spécialisé notamment dans la réparation et la vente de flûtes bois et métal, de saxophones, hautbois, bassons et clarinettes, Guy Collin fait un peu figure de résistant face aux magasins de mode et aux bars–restaurants  qui ont remplacé peu à peu, depuis plusieurs décennies, ses nombreux collègues artisans.

    Après avoir enseigné la musicologie, musicien lui-même, être passé par Copenhague, Guy Collin passionné par les instruments de musique, s’est dirigé vers son métier actuel comme le prolongement de son attrait pour ces beaux objets, fruit de nombreuses heures de travail, qui ont pour les pièces d’occasion toute une histoire connue ou imaginaire qui leur est attachée.

    Les amateurs de ces « belles mécaniques » ont un premier aperçu en admirant les instruments exposés en vitrine, mais pénétrer dans l’atelier qui en   est plein aussi est autre chose ! Guy Collin vous fera découvrir les plus remarquables donnant de nombreuses explications qui vous plongeront dans un monde inconnu qu’il maîtrise à la perfection.

    Vous apprendrez davantage sur les opérations d’entretien, de révision, de  retamponnage ou de débosselage qui redonne vie et allure aux instruments les plus abîmés.

    Nombre d’artistes ont franchi la porte pour faire reprendre leur flûte ou leur basson et leur joie est immense lorsqu’ils récupèrent leur « outil de travail » qui semble avoir subi une cure de jouvence, le sourire qu’affiche leur visage est la plus beau remerciement que peut recevoir Guy Collin.

    « Objets inanimés avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer » (Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses)

    Dominique Feutry