Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Charlot 57 porche et nanashi 15 11 13

     

     

     

    Le tour de l'îlot commence par le beau porche fin XVIIème siècle du 57 rue Charlot. C'est ici et autour que vivent une cinquantaine de riverains qui souffrent depuis des mois du tapage nocturne d'établissements qui se sont établis à la place du restaurant italien "Innamorati" et d'un espace de bureaux. Les travaux sur la devanture  durant l'été 2013, qui avaient ét refusés par la Mairie de Paris, n'ont pas reçu non plus l'approbation de la copropriété. Un procès au civil est en cours.

     

    Forez 3 nanashi 15 11 13

    Rue du Forez.

    Cette terrasse fermée disgracieuse est celle du restaurant japonais Nanashi. On constate son immensité. La scansion des ouvertures (le rythme) d'origine n'a pas été respectée. La Mairie de Paris a dressé procès-verbal. Il est spécialiste des "Bentos" (repas à emporter). Ouvert tard le soir, il donne accès à des caves pour des fêtes qui s'avèrent très bruyantes. Ces caves sont communes avec le café "rock-bar" voisin, le "Jacket's", créant ainsi une fréquentation supplémentaire. L'idée du propriétaire était d'en faire une boite de nuit. Il en a été dissuadé pour le moment par la résistance manifestée par les voisins.

     

    Picardie forez calicots 15 11 13

     

    Rues du Forez et de Picardie
    Nanashi fait l'angle. Les voisins du dessus ont accroché des calicots aux fenêtres qui dénoncent le tapage nocturne. La Préfecture de police de Paris vient de lui imposer une fermeture administrative de trois semaines. Même sanction pour le bar adjacent en sombre sur la photo, le Jacket's. Fermé jusqu'au 29 novembre.

     

    Ces deux établissements appartiennent au même industriel de la nuit Adrien Samsam Bakhtiari, alias Addy Bakhtiar, propriétaire aussi du Showcase sous le pont Alexandre III rive gauche et attributaire récemment par le Maire de Paris, qui manifestement le porte dans son coeur, de l'exploitation de son pendant rive droite.  Déjà condamné pour tapage nocturne par le tribunal de police à payer 2.000 € de dommages-intérêts aux riverains de l'îlot Charlot, il invoque son insolvabilité pour se défausser. Comprenne qui pourra ! Pierre Aidenbaum a refusé de le recevoir ces jours-ci. L'Hôtel de Ville serait bien inspiré d'agir de même.

     

    Picardie forez pérée carrefour 15 11 13Carrefour des rues du Forez, de Picardie et Pérée.

    Derrière nous, le Carreau du Temple. En sous-sol, un café est prévu. Le Maire Pierre Aidenbaum s'est hasardé à annoncer qu'il pourrait y avoir une terrasse sur la rue, ouverte jusqu'à 02h00 du matin. Compte-tenu du calvaire que vivent les habitants avec ce qui existe déjà, ceux qui ont entendu cette déclaration en ont perdu la voix.

    Une pétition est en cours contre cette idée qui est mal-venue dans les circonstances actuelles. Comment le Maire peut-il soutenir les riverains dans leur démarche pour que leur quartier retrouve le calme et se faire le promoteur, en même temps, de l'ouverture d'un nouveau lieu festif susceptible d'apporter des nuisances additionnelles ?

    D'une manière plus générale, Il faut qu'il soit attentif à ne pas laisser se développer dans ce quartier une mono activité exclusivement orientée vers les bars et autres débits de boisson. Il n'y a pas que l'alcool dans la vie.

    Le collectif Charlot-Forez-Picardie (photos VlM – clic gauche dans l'image pour agrandir)

     

    Nota Bene : l'afflux désormais journalier de "commentaires" fantaisistes et probablement malfaisants (hackers) nous a conduits, pour un temps au moins, à exiger des déposants leur identification. Merci de ne pas nous en tenir rigueur. Nous reviendrons à un mécanisme plus convivial dès que ce problème sera réglé.

    "Vivre le Marais !"

                       

     

  •  Post_file_19502

    Un des slogans de la campagne de la Mairie de Paris contre les déjections canines 

     

    Ramasser les déjections de votre chien c'est obligatoire depuis avril 2002, tel est le titre d’une campagne que mène actuellement la Ville de Paris.

    En effet l’obligation de ramasser a été décrétée par arrêté du Maire du 2 avril 2002. Le ramassage des déjections est obligatoire même dans le caniveau. Des affichettes placées autour des arbres ou des candélabres annoncent à ceux qui sont intéressés que « des éducateurs canins professionnels répondent à toutes vos questions relatives à l'éducation, aux soins et à la propreté de votre chien ». Ces personnes qui ne sont pas là à titre répressif sensibilisent les maitres.

     

    IMG00002-20131110-0931

    Une des affichettes qui fleurissent actuellement dans la quartier. Ici place de Thorigny (Photo VlM !)

     

    Il faut rappeler que la Ville fait une campagne deux fois par an et demande plus de civisme à ceux qui ne respectent pas les règles. Des slogans comme « J'aime mon chien, je ramasse », ou « J'en suis responsable » et « J'en prends soin » font florès.

    Chien ramassantEn attendant qu'on ait des chiens comme ça !

     

    Nous disons que cette action est très utile, de telles campagnes rappellent aux propriétaires de nos amis canins que la propreté est à privilégier en toutes circonstances. Dans la communication de la Ville il est même écrit «… veiller à ce que la chaussée ne devienne pas des toilettes publiques canines ». Ce slogan pourrait convenir à une action de plus grande ampleur. il suffirait de supprimer tout simplement le dernier mot de la phrase, car si les chiens sont pointés du doigt il y a aurait fort à dire et à faire à l’encontre de ceux qui prennent effectivement la voie publique pour des toilettes !

    Dominique Feutry

     

  •  

    IMG_3023Impasse de la Planchette (IIIe) : un cloaque 

     

    Présente sur les plans de Paris depuis le XVIIe siècle, l'impasse de la Planchette (IIIe) débouchant sur la rue Saint Martin face à la rue Blondel, tire son nom soit d'une enseigne de magasin, soit d'un petit pont qui servait à franchir un égout. Depuis plus d’un an l'impasse est recouverte de graffitis. Les services dévolus à leur enlèvement alertés sont venus et ont effectuées à plusieurs reprises leur effacement. Toutefois ils ne sont pas intervenus sur les murs d'accès au parking privé qui s'y trouve et sur lesquels les tags pullulent appelant d'autres tags et surtout force saletés.

    L'endroit est en effet fréquenté par des SDF qui en ont fait leur petit QG, leur squat. Le bruit la nuit est fréquent du fait de l'alcoolisation des intéressés et malgré les interventions du Commissariat du IIIe, ils reviennent sachant que le propriétaire du lieu, qui n'a pas souhaité donner suite à des pourparlers amiables, n'a cure de ces problèmes de voisinage qui deviennent, il faut le dire, préoccupants…

    Des lettres adressées à la Mairie et à la Direction du Logement et de l'Habitat, par les riverains au cours de l'été ont été suivis de peu d'effet comme d'ailleurs la déclaration d'insalubrité faite parallèlement.
    Un rendez-vous a néanmoins été obtenu le mois dernier à la Préfecture. Il s'en est suivi une rencontre avec le Directeur de cabinet du Maire du IIIe arrondissement à qui il a été rendu compte de la situation déplorable et d'insalubrité dans laquelle se trouvaient les habitants de l'impasse… Depuis lors c'est le statu quo.

     

    IMG_2624Déchets, tags, squat … l'état actuel de l' Impasse de la Planchette (IIIe)

    La difficulté dans ce dossier est que la parcelle concernée par le squat, la saleté et les tags, appartient à une personne privée. Certes pour ce qui est du bruit, de la sécurité des personnes et des biens ainsi que de l'insalubrité, les autorités sont compétentes pour agir, ce qu'a fait à plusieurs reprises la Police du IIIe mais au-delà, il faut que le propriétaire soit partie prenante, ce qui n'est pas le cas à cet endroit… Il reste aux riverains la solution d'une action judiciaire coûteuse et longue pour contraindre le propriétaire à installer un dispositif, par exemple une grille, fermant l'entrée permettant d'accèder au parking …

    Certaines dispositions légales devraient être revues afin de contraindre les propriétaires ne se sentant par concernés à prendre les mesures pour remédier à des situations telles que celle que nous décrivons et qui créent une véritable souffrance pour le voisinage immédiat.

    L'exemple des débordements de terrasse comme celui du bruit la nuit par les clients alcoolisés d'établissements ouverts très tard ressortissent de la même problématique. Sans verbalisation et décisions administratives fermes, il sera difficile d’éradiquer le phénomène. Certains des candidats déclarés pour les prochaines élections municipales ne semblent pas aller dans cette voie…            

    Les électeurs l'ont déjà noté !

    Domlnique Feutry

     

  • Consommateur debout

    J'ai eu le plaisir de rencontrer il y a presque quatre ans Eric Labbé, celui qui "fait le buzz" en ce moment avec l'élection d'un "maire de la nuit". Nous partageons, je peux le dire car il n'y a en cela rien de diffamatoire, le même intérêt pour la cosmologie. La passion de l'espace-temps cher à Einstein, l'infini et les étoiles. Pas celles que voit ce consommateur en levant pour la nième fois son verre. Les vraies, qui reproduisent peu ou prou notre soleil à des milliards de milliards d'exemplaires.

    Eric Labbé organise des évènements et il a montré qu'il sait le faire. C'est lui, en 2010, qui avait eu l'idée de cette pétition sur le thème des "nuits parisiennes qui meurent en silence". Initiative soutenue à la Mairie de Paris par Ian Brossat, puis par Mao Péninou, Maire-Adjoint chargé du Bureau des Temps, à qui Bertrand Delanöe avait confié la tâche d'organiser des "états généraux de la nuit".

    Le cahier des charges de M. Labbé vis à vis de ceux qu'il défend se résume à quelques objectifs : représenter par un "maire de la nuit" les gens qui veulent se divertir à Paris et par voie de conséquence ceux qui leur en procurent les moyens, c'est-à-dire les propriétaires de lieux nocturnes, les débitants de boissons et les fournisseurs de matériel de sonorisation ; rendre l'exploitation des établissements plus aisée en allégeant leurs obligations et les sanctions en matière de maintien de l'ordre et de respect du voisinage. Accessoirement, essayer d'obtenir des subventions de la Ville ou de la Région, sur nos impôts, pour financer des travaux d'insonorisation.

    On retrouve les mêmes arguments qu'en 2010 pour le même but poursuivi, pour une même cible : les élus de Paris. Alors, il convient de rappeler quelques vérités.

    Rappeler d'abord que les gens qui "font la fête" à Paris sont minoritairement des parisiens qui vivent et votent à Paris. Les candidats à l'élection du Maire de Paris ne doivent pas s'y tromper ! Lors de la séance d'ouverture des "états généraux de la nuit", le 12 novembre 2010, Luc Gwiazdzinski, géographe d'un cabinet d'études commandité par la Ville, nous apprenait qu'à partir de minuit, 95 % des parisiens sont couchés et veulent dormir. Il en résulte que la majorité (75 % selon certaines sources) des noctambules de Paris ne sont pas des parisiens.

    Ce même cabinet d'études soulignait que pour 1.000 établissements de nuit dans Paris intra-muros, il n'y en avait que 60 dans la couronne. Chacun sait qu'il y a 10 millions d'habitants en périphérie pour 2,2 millions à Paris. On constate la disproportion des ratios. Paris regorge d'activités nocturnes, dans un habitat résidentiel très dense donc inadapté, mais trône au milieu d'un désert.

    Alors, nous disons à ceux qui veulent bien nous entendre : ne vous acharnez pas à vouloir étouffer la plainte des parisiens qui ne peuvent pas se reposer la nuit, ne leur demandez pas de partir à la campagne quand le bruit les rend fous, n'essayez pas de convaincre les pouvoirs publics qu'ils doivent ignorer la protestation légitime de ceux qui souffrent. Nous disons nous, au contraire, qu'ils doivent être encore plus défendus.

    Observons que les défenseurs de la nuit débridée ne font aucun cas d'autres activités nocturnes au moins aussi respectables : les restaurants, le cinéma, le théâtre, l'opéra, les concerts, les soirées en ville, les évènements culturels, les expositions, les nuits thématiques, les séminaires…. Autant d'activités qui ne créent généralement pas de nuisances. Voilà ce qu'un Maire éclairé, soucieux de hausser le niveau de sa ville, doit soutenir et ne pas se borner à promouvoir la bamboche de M. Eric Labbé et de son allié "Culture Bar-Bars".

    Car Paris et ses nuits ne meurent pas. Paris est la ville la plus visitée du monde (27 millions de touristes en 2012, autour de 35 millions en 2013 – source Wikipédia). Si Paris meurt, que dire des autres ? Paris souffre plutôt d'hyperactivité. Bientôt, il sera impossible de prendre le métro, les taxis sont introuvables, il est même difficile de marcher dans les rues les week-ends. Si Paris est la ville de loin la plus fréquentée, personne ne veut croire que tous ces gens ne sortent pas le soir. C'est bien ce qu'on observe du reste en parcourant la ville la nuit.

    Les candidats à la Mairie de Paris doivent bien réfléchir. S'ils écoutaient les sirènes de "Culture Bar-Bars", et si le gouvernement et ses ministres décidaient de les suivre, ils développeraient sans doute l'économie de la nuit. Mais les parisiens s'en iraient. Paris s'acheminerait vers une sorte de ville "Club Med". On en perçoit les prémisses dans le IVe arrondissement. C'est le plus agité du Marais. Il perd ses habitants (6,84 % de baisse entre 1999 et 2007). A l'inverse du IIIe, plus sage, qui progresse chaque année. Certes les mouvements sont lents, comme les aiguilles de l'horloge, mais l'heure tourne.

    Dans les immeubles, on constate déjà que les habitants traditionnels sont remplacés par des visiteurs, sympathiques au demeurant avec leurs valises à roulettes, qui profitent d'un contrôle insuffisant de la location meublée saisonnière, le nouvel eldorado des propriétaires qui voient dans cette pratique la seule façon de faire un investissement rentable dans l'immobilier – et la loi Dufflot n'est pas encore promulguée !

    Les candidats déclarés nous laissent perplexes à ce stade. Anne Hidalgo veut nommer un Maire-Adjoint à la nuit. Un de plus, nous répond Nathalie Kosciusko-Morizet qui la raille sur le fait qu'il y déjà trop d'Adjoints, dont le coût individuel serait de 600.000 € par an. Ajoutons qu'il existe déjà un Maire-Adjoint faisant fonction de Maire de la Nuit. C'est Philippe Ducloux qui a repris les fonctions précédemment tenues par Mao Péninou pour le suivi des "états généraux de la nuit".

    Nous attendons avec intérêt que les autres se prononcent. On commence à percevoir leur intérêt pour les thèmes que nous défendons. Il faut qu'ils aillent plus loin, il faut que les ténors (ou sopranos) revoient aussi leurs positions, trop ambigües à notre gré.

    Nous tenons cependant à les rassurer. Il n'est pas indispensable de trancher dans le vif. Chacun s'accorde à dire que dans le Marais, qui est un véritable laboratoire en la matière, les choses se passent bien car chacun respecte l'autre. Notre association n'y est sans doute pas étrangère. Il y a tout juste, on va dire, UN abcès par arrondissement. Dans ce cas on le traite avec l'aide des mairies, de la police et de la préfecture et, s'il le faut, des tribunaux. Mais attention, l'équilibre est fragile et chacun en est conscient. Il n'y a pas de place pour l'implantation de nouveaux "lieux festifs" susceptibles de faire pencher intempestivement la balance. On l'a vu pour la rue Pierre au Lard, l'Îlot Charlot et la place Thorigny.

    Nous publierons avec plaisir les réponses des uns et des autres. Mme Kosciusko-Morizet a déjà fait l'honneur de sa visite aux associations réunies en formation "Vivre Paris !" ; Mme Hidalgo a été officiellement invitée à nous rencontrer, les autres sont les bienvenus. M. Labbé aussi, avec qui nous ne partageons pas toutes les analyses, mais nous savons en discuter dans la bonne humeur.

    Sachant que si la conversation s'échauffe, nous avons toujours la ressource d'aller faire un tour dans les galaxies.

    Gérard Simonet

     

  •   661b972a821ce3ede2ac36941c7dce43_QA5L'entrée des urgences de l'Hôtel Dieu rue de la Cité (IVe)

     

    Nous l’annoncions dans un article du 14 mai 2013 et les médias ont largement diffusé l’information, le service des urgences de l’Hôtel Dieu n’est plus depuis le 4 novembre.

    Triste décision pour le plus ancien hôpital de Paris que la disparition des urgences qui sont le poumon voire le cœur de l’activité d’un établissement hospitalier. Etablissement qui couvrait 9 arrondissements sur un périmètre accueillant 20 millions de touristes par an…

    Tout a été dit concernant cette décision. Les positions entre les partisans et les non partisans de l’arrêt des urgences ne sont pas conciliables et les politiques ont été interpellés sur le risque de saturation des urgences à Paris. Bien sûr un centre de consultation de médecine générale effectif depuis le mois dernier a été maintenu à cet endroit et sera ouvert 24 heures sur 24.

    Notre avis est qu’entre ceux qui refusaient le transfert des urgences, ceux qui voulaient le retarder et ceux pour qui cette fermeture-évolution était inéluctable, c’est la Direction de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris qui a eu le dernier mot ! L'arrivée annoncée de Martin Hirsch à la tête de cette dernière va-t-elle modifier le cours a priori scellé de ce dossier ?   

    En attendant sans doute de nouveaux développements, il est dommage pour les habitants de notre quartier et du centre de Paris de devoir désormais aller se faire soigner plus loin de leur domicile. Espérons simplement que l’offre de soins n’évoluera pas défavorablement pour les parisiens faute des moyens financiers et donc d’équipements suffisants pourtant nécessaires pour pouvoir assurer une médecine de qualité.

    Dominique Feutry

     

  • Plâtre 9 immeuble bhv 07 11 13
    Façade de l'immeuble BHV, 9 rue du Plâtre (IVe)

     

    Une demande de permis de construire a été déposée par la S.A. des Galeries Lafayette, propriétaire du BHV-MARAIS, le 8 octobre 2013 sous la référence PC-075-104-13-V0019, pour la tranformation de l'îlot qui va du 9 rue du Plâtre au 44 rue Ste Croix de la Bretonnerie (IVe). Architecte : O.M.A. Amsterdam.

    La rue du Plâtre porte ce nom depuis le 13ème siècle, sans doute parce qu’un four à plâtre y était installé… Sur cette rue, commandé en 1891 par le créateur du BHV, Xavier Ruel, un édifice « à usage de magasin » y est construit, dans le style des bâtiments industriels et commerciaux typiques de cette période à Paris.

    Les quatre étages de l ’ensemble, en U autour d’une cour intérieure, étaient dédiés à la confection, le rez-de-chaussée et le sous-sol étant occupés par chevaux et chariots (avec une rampe pour atteindre les caves), qui allaient et venaient depuis le porche au 44 rue Ste Croix.

    La parcelle a été entièrement libérée le 1er août 2012.

    En 2010, Philippe Houzé, président du directoire des Galeries, sous l’impulsion de Guillaume Houzé, héritier de la passion familiale pour la création, décidait la  mise en place d’une Fondation d’entreprise d’intérêt général, et son déploiement « dans un immeuble situé au cœur du Marais à Paris »

     Sur la base de l’engagement du groupe des Galeries Lafayette d’être  « un acteur de la vie culturelle de la société, et de  participer à la réinvention des grands magasins par l’art et la création », le programme du projet propose :

    •  un  espace de production ouvert aux créateurs,
    • des expositions et rencontres artistiques,
    • un « laboratoire de pensées et de paroles »,
    • un restaurant lié à un labo des arts culinaires,
    • un espace enfants autour de "l’écologie du regard",
    • une boutique-librairie. 

    Le projet, tel qu'il est présenté, «s’attache à préserver au maximum l’identité patrimoniale du site en engageant une grande part des travaux dans la remise en état, la restauration et la valorisation  de ce patrimoine architectural, qui a subi de nombreuses transformations ou détériorations  au cours du temps".

    L’îlot présentera une forte cohérence, par l’unité intrinsèque des bâtiments existants et grâce à la grande galerie d’exposition verticale positionnée en son centre ». il sera possible de traverser de part en part cet îlot, depuis le 9 rue du Plâtre jusqu’au passage du 44 rue Ste Croix.

    Ce passage, actuellement couvert d’une dalle béton, sera  réouvert, permettant à l’îlot de retrouver un véritable espace extérieur, offrant des vues vers la galerie d’exposition  verticale".

    Ste croix 44 immeuble bhv 07 11 13L'accès côté rue Ste Croix

     

    Quatre phases successives de travaux sont prévues :

    • Retrouver l’état d’origine du bâtiment existant, débarrassé de ses adjonctions
    • Restauration minutieuse de la construction de la fin du XIXème.
    • Amélioration du réseau de circulation et de distribution du bâtiment, sur la base d’expositions avec libre circulation du public.
    • Et, pour répondre à ce dernier objectif : création d’un élément architectural neuf, permettant  d’articuler entre eux les espaces existants,  et  favorisant le développement dans  L’ESPACE  de programmes  de création et de démonstration,  par la construction d’une GALERIE  VERTICALE  VITREE  emboitée dans la cour, composée de plateaux mobiles couvrant une surface de 75 m2 au sol, permettant d’aménager différents types d’espaces  (49 combinaisons possibles…) .

     Fondé sur une démarche culturelle solide, qui débouche sur un programme ambitieux, le projet architectural est remarquablement présenté. Il confirme un grand respect du patrimoine du Marais, qu'il enrichit de cette belle idée de plateaux mobiles qui devraient devenir l’âme de l’ensemble.

    Pierre  Colboc,

    Président de l'association MARAIS-QUATRE

     

  • Boutault réunion terrasses zoom

    Jacques Boutault (photo VlM), élu de Paris "Europe Ecologie-les Verts" et Maire du IIe arrondissement vient de déposer une motion devant le Conseil de Paris en vue de sa réunion des 12-13 novembre, pour demander le maintien de la placette Renée Vivien (IIIe) et de son jardin en l'état.

    Le texte de la motion :

     

    Vœu relatif à la place Renée Vivien

    Rattaché
    au projet de délibération 2013 DU 258

     

    déposé par Jacques BOUTAULT et les
    élu/es du groupe Europe Ecologie – Les Verts et Apparentés

     
    Vu la délibération DU 258 donnant avis sur le projet de Plan de
    Sauvegarde et de Mise en Valeur du Marais (3e et 4e) ;

    Considérant que la parcelle qui correspond à la place Renée Vivien (IIIe) est
    déclarée constructible dans le nouveau PSMV et réservée pour y construire une
    crèche ;

    Considérant les aménagements réalisés sur cette parcelle (bancs,
    plantations, fresque, etc.) qui participent à l’animation du quartier ;

    Considérant que cette place est un espace public de respiration
    apprécié des habitants, qui ont clairement exprimé leur attachement à ce lieu
    lors de l’enquête publique ;

    Considérant la nécessité de ne pas surdensifier cette zone du Marais
    qui est particulièrement construite et pauvre en espaces verts ;

    Considérant qu’il est préférable de mobiliser le bâti existant pour
    créer des équipements de proximité ;

     

    Aussi, sur proposition de Jacques BOUTAULT et des élu/es du groupe Europe Ecologie – Les
    Verts et Apparentés, le Conseil de Paris émet le vœu que l’emplacement
    de la place Renée Vivien soit déclaré non constructible et soit réservé à
    l’aménagement d’un espace vert.

     

    Il y a quelques imperfections dans ce voeu. Par exemple, il n'y pas lieu d'aménager sur la placette un espace vert puisqu'il y est déjà mais plutôt d'en améliorer la qualité et l'entretien. Ceci étant, il nous est agréable de constater que des groupes politiques, dans la perspective des municipales, privilégient la qualité de vie des parisiens et ne s'égarent pas dans des discours qui font l'apologie de la bamboche des nuits parisiennes et de la consommation immodérée d'alcool, notamment par les jeunes.

     

     

  •  IMG00234-20131103-0923Le magasin Mona Lisait désormais fermé 17 bis rue Pavée (IVe) (Photo VLM!)

     

    Mona Lisait, une quasi institution dans la vente de livres, de magazines, d'affiches, de peintures et même de faïences a tiré le rideau. Le magasin du 9 rue Saint Martin (IVe), le plus ancien dans le quartier et celui du 17bis rue Pavée (IVe) en face de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris présentent des affichettes indiquant qu'ils sont à céder.

    En effet, la société qui contrôlait les 11 magasins que compte l'enseigne (8 à Paris) a été déclarée en liquidation judiciaire le mois dernier. Un plan de reprise a échoué. Il est vrai que lors de son dernier exercice l'entreprise affichait une perte qui représentait le tiers de son chiffre d' affaires, ce dernier ayant lui-même diminué de 15 % en un an, nécessitant un apport en fonds propres que le groupe familial actionnaire, qui a créé l'affaire en 1987, ne souhaitait plus assurer.

    Outre la crise que traverse que l'industrie du livre après la fermeture de Virgin et d'autres comme Del Duca ou la librairie Charlemagne rue Saint Antoine (IVe) (voir notre article du 18 octobre 2012), ce sont 50 salariés qui ont perdu leur emploi, ce qui ne peut que nous attrister.  Il reste un maigre espoir dans le cas où une offre de dernière minute serait arrivée avant la date limite fixée au 5 novembre.

     

    IMG00236-20131103-0949Le magasin Mona Lisait lui aussi fermé 9 rue Saint Martin (IVe) (Photo VLM!)

     

    Le quartier perd donc une à une ses librairies. Mona Lisait avait l'avantage d'offrir un large choix de livres à des prix attractifs qu'il s'agisse d'histoire, d'art, de littérature ou des livres d'enfants ou de cuisine. Selon les arrivages et les stocks achetés, il était possible de trouver des exemplaires neufs comme des années cinquante, voire plus anciens encore, ainsi que des revues qui n’étaient plus éditées. Les locaux très étendus et disposés sur plusieurs niveaux de la rue Pavé permettaient aux touristes, aux passants, aux habitués et aux chineurs de découvrir tout en flânant des titres recherchés ou des exemplaires de qualité ainsi que des éditions inconnues. Il n'était pas rare de dénicher des partitions de musique, des cartes de géographie, des cartes postales, des peintures et sculptures dites « d'art brut ». Un foisonnement de marchandises qui attiraient le chaland mais nécessitaient de lourds financements en des lieux bien placés et donc plus coûteux à louer.

    Que pouvons-nos espérer désormais à ces emplacements et notamment celui très étendu de la rue Pavé ?

    Les prétendants ne vont pas manquer compte tenu du nombre de touristes qui s'y bousculent. Des habitués nous diront que les secteurs du prêt à porter ou de la restauration seront intéressés, renforçant ainsi la mono activité grandissante du quartier (notre article du 30 juin 2013 concernant la rue des Archives)…

     

    Jardin-francs-bourgeois-rosiersJardin des Rosiers à l'arrière de l'Hôtel de Coulanges (Maison de l'Europe) 35-37 rue des Francs Bourgeois (IVe)


    Il existe aussi une autre solution, l'ancien maire du IVe arrondissement, Dominique Bertinotti, voulait faire à l'emplacement du magasin une entrée dans le jardin des Rosiers, au moins dans la seconde partie. Peut-être que cette cession des locaux va relancer le dossier, tout le moins si la Mairie du IVe marque toujours son intérêt pour cette réalisation ?

    Dominique Feutry

     

  •  

    39908122Filets de protection contre les chutes de pierres  sur la façade de l' église Saint-Merri (IVe)

     

    A plusieurs reprises des articles documentés sont parus récemment au sujet de l'entretien du patrimoine religieux de Paris. Il est vrai que les élections municipales incitent à mettre cette question en lumière mais surtout deux associations, SOS Paris et l’Observatoire du Patrimoine Religieux  (OPR), ont tiré la sonnette d'alarme concernant les 96 lieux de culte (85 églises) dont la ville est propriétaire qui nécessiteraient selon leur estimation sur 15 ans, 500 millions € pour les restaurer.  

    Il ne faut pas être grand observateur pour se rendre compte que cet appel repose sur des faits tangibles ne serait-ce que dans notre quartier.

    Ainsi l'église Saint Nicolas des Champs (notre article du 13 octobre 2012) mériterait non seulement un sérieux ravalement mais de nombreuses fuites sont à colmater, l’ensemble des verrières qui ont souffert de la tempête de 1998, est à revoir, certaines parties du sol s'enfoncent et doivent être reconsolidées, l'orgue historique est à bout de souffle, une partie du cloitre extérieur subsistant tombe en ruines …La liste est longue. Certes à l’occasion de l'exposition du Musée Carnavalet « Les couleurs du ciel » des fresques du XVIIe ont été refaites mais d'autres attendent, couvertes de pansements, une restauration d'ampleur….

    La façade de l'église Saint Paul-Saint Louis a été magnifiquement refaite (notre article du 14 septembre 2012) de même que l'église Saint-Gervais Saint-Protais (notre article du 6 août 2013 ) mais cela n'est pas suffisant. Ainsi pas très loin du Centre Pompidou, l'église Saint-Merri (IVe) est dans un telle situation que l'organisation internationale non gouvernementale, World Monuments Fund, l'a classée, après avis d’experts éminents, dans sa dernière liste des 100 monuments les plus en danger au monde ! Cela ne grandit pas l’image de Paris qui est la capitale la plus visitée.

     

    Eglise_Saint_Nicolas_Champs
    Des parties des restes de cloître s'écroulent sur le côté longeant la rue Cunin Gridel (IIIe) 

     

    Alors est-ce seulement une question de budget destiné à la restauration et à l’entretien des lieux de culte, si l'on sait que celui-ci a diminué des deux tiers en 10 ans? Est- ce un désintérêt pour notre histoire, notre passé ? A t-on le droit de traiter ainsi le travail des artistes de renom et moins connus qui ont donné le maximum d'eux mêmes pour réaliser ces chefs d’œuvre que nous envient bien des pays  ?

    Bien sûr qu'il est lourd d’entretenir un tel patrimoine qui comprend non seulement les bâtiments mais aussi le mobilier, les orgues, les installations électriques, les cloches, le chauffage….Le législateur n'imaginait pas en 1905 ce type de conséquence. Plusieurs communes d'ailleurs commencement à détruire des églises non classées trop lourdes à entretenir pour leur budget, gommant souvent aux yeux des habitants un passé récent, ce qui provoque des réactions négatives. D'autres localités se mobilisent pour sauver par tous les moyens ce qui est souvent indissociable du paysage, ne serait-ce que la sonnerie des cloches qui rythme les journées des habitants et donne une vie au village.

    A Paris les moyens financiers dont dipose la vlle sont d'une toute autre ampleur et lorsqu'il s'agit de monuments classés les financements ne proviennent pas uniquement de la Mairie. Aujourd'hui cependant l’État est exsangue et les financements ou les subventions sont distribuées avec parcimonie, raison pour laquelle nos élus doivent gérer le budget de la capitale au scalpel en évitant des dépenses somptuaires voire inutiles ou en subventionnant trop d'associations.
    Certains vont jusqu'à mettre en parallèle des 500 millions € nécessaires pour ces restaurations le coût de la Gaieté Lyrique, 85 millions € ou le surcoût du chantier des Halles !
    L'exercice n'est pas simple mais Paris ne peut délaisser ses lieux de culte, y compris dans le Marais, qui ont tous un intérêt architectural, tous un passé riche et célèbre, abritant tous des œuvres d'art connues et des orgues liturgiques remarquables (notre article du 27 novembre 2012) …

    Il sera intéressant de suivre les solutions que les candidats comptent apporter s'ils sont élus. Car à part une ré allocation budgétaire décidée par nos édiles et le recours au mécénat, il ne faudra pas attendre grand chose du ministère de la Culture qui a déjà fort à faire sur tout le territoire face à des moyens qui diminuent comme peau de chagrin. Pourtant un plan d'ensemble programmé sur plusieurs années devient urgent et indispensable si nous voulons éviter la misère des lieux de culte parisiens.

    Dominique Feutry

     

  • Jardin temple haudriettes 02 11 13Le square Temple-Haudriettes (IIIe), dit place Renée Vivien, à l'emplacement de "l'Echelle du Temple", où les condamnés de droit commun sous l'autorité des Templiers étaient supliciés. L'Ordre a détenu un pouvoir de Haute Justice (droit de condamner à mort) même à l'extérieur de l'enclos jusqu'en 1674.

     

    Le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, en cours de révision, en fait un espace constructible. Il faut souligner qu'il l'était déjà au titre du plan de 1996 mais la mairie avait opté pour un aménagement en forme de placette avec espace vert. Un nom du reste lui a été donné : place Renée Vivien, en mémoire d'une femme poète du XIXème siècle, disciple de Sappho.

    Une fresque de Catherine Feff – "L'esprit des Lieux" – a été peinte sur le mur pignon qui la délimite et un peu de verdure est venue compléter cet espace qui a la vertu de donner de la respiration au quartier.

    Va-t-on tout détruire ? et pour construire quoi ?

    L'indigence architecturale du gymnase Miche le Comte juste en face nous rend méfiants. La mairie a abandonné le projet absurde d'une crèche à cet endroit-là au profit d'emplacements plus pertinents, notamment le 64-66 rue des Archives. Elle parle désormais d'un "équipement" collectif, sans en préciser la nature. Mais elle admet que l'existence, sous le sol de la place, de ces commodités que sont l'assainissement, l'électricité, le gaz, le téléphone, la fibre optique et le chauffage urbain ne facilite pas la démarche et reconnait sotto voce que le statu quo est l'issue la plus raisonnable.

    Ce qui ne l'empêche pas de qualifier de "téléguidé" le déluge des protestations qui se sont exprimées auprès du commissaire-enquêteur et dont elle n'a d'ailleurs fait aucun cas. Il appartient aux riverains de répondre s'ils se sont sentis contraints d'une quelconque manière, pour dire ce qu'ils avaient à dire ; en d'autres termes s'ils sont des drones ou des citoyens libres de leur comportement.

    Nous tenons à rappeler pour notre part que le rôle de notre association est d'informer et, si un sujet fait débat, d'argumenter. On ne peut "téléguider" que si on distribue des récompenses : un poste, un logement, une subvention … Ce n'est pas notre cas.

    Nous encourageons à rester confiants tous ceux qui de leur plein gré ont exprimé leur refus de voir leur quartier se densifier encore plus et perdre une part de son âme. Qu'ils soient prêts à agir avec nous le moment venu s'il le fallait. Nous avons la conviction rassurante ceci dit, quel que soit le résultat des prochaines élections, que le bon sens s'imposera.

    Gérard Simonet