Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

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    Station de Métro Saint Paul (IVe)

     

    Le Président de la RATP vient d’annoncer que la Régie lançait un plan de 350 millions € sur 5 ans pour venir à bout de la saleté du Métro. Il est vrai que cette initiative est plus que nécessaire et mérite d’être saluée. Ce sujet que nous évoquons périodiquement pour nos rues est aussi celui des stations de métro (366 au total), celles desservant le Marais n’y échappent pas. Si pour Pierre Mongin, le PDG de la RATP, la propreté est un « élément essentiel de la qualité de service pour les voyageurs », nous pouvons ajouter qu’elle est aussi pour les touristes un élément de différenciation entre les capitales équipées d’un Métro. En ce domaine, Paris fait, à leurs yeux, pâle figure …

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    L’engagement que prend la régie est de faire en sorte que d’ici 18 mois l’amélioration soit significative avec notamment la fin de l’insalubrité de certaines stations, l'enlèvement des tags qui inondent les couloirs et tunnels et la suppression des mauvaises odeurs… Bien entendu pour parvenir aux résultats espérés, un autre niveau de prestations est exigé des cinq prestataires (1 000 agents) qui sont en charge du nettoyage des 400 km de voies et des 1 000 trains qui circulent. La mise en œuvre s’accompagnera d’une organisation fondée sur la mesure de la qualité et des contrôles inopinés se traduisant par un système de bonus-malus, comme cela se pratique souvent dans d’autres domaines de prestations. 

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    La RATP ne limite pas là ses ambitions, elle veut aussi s’attaquer aux infiltrations d’eau qui salissent murs et plafonds et créent des flaques parfois dangereuses car glissantes. Ce second chantier est estimé à 40 millions € et s’étalera sur 2 ans.

    Alors que la fréquentation augmente au 1er semestre de cette année (+ 4%), une demande de hausse des amendes et sanctions à l’encontre des fraudeurs a été adressée récemment au Ministre de Transports. La Régie espère ainsi pouvoir financer une partie de ses investissements. Les recettes annuelles provenant des amendes dressées par les 1 000 contrôleurs en poste s’élèvent à 19 millions € alors que le préjudice (plus prégnant d’ailleurs dans les bus et les tramways) est estimé à 100 millions €. Il convient de souligner que 800 000 voyageurs bénéficient de transports gratuits (bénéficiaires du RSA ou de la Couverture Maladie Universelle Complémentaire).

    Ces engagements d’amélioration pris par la RATP sont positifs et chacun s’en réjouira. Nous espérons qu’ils s’inscriront dans un plan de plus grande ampleur visant à rendre à Paris et à notre quartier plus particulièrement la propreté qu’il mérite.

    Dominique Feutry

     

  • Perle 1 hôtel musée bricard

    L'ex-musée Bricard, 1 rue de la Perle (IIIe) – Photo VlM prise depuis la maison de retraite qui lui fait face. On doit ce monument historique construit en 1685 à l'architecte Libéral
    Bruant (article du 26 décembre 2012). Il était connu jusqu'au début des
    années 2000 pour abriter le musée de la serrurerie.

     

    La nouvelle nous vient de Danièle Pourtaud, Adjointe au Maire de Paris pour le Patrimoine et membre de la "commission du secteur sauvegardé" du Marais : la création d'une terrasse fermée sous les arcades de la place de Thorigny vient de faire l'objet d'un arrêté de refus du Maire de Paris.

    A l'origine de la demande, une déclaration préalable de travaux déposée au
    début de l'été auprès de la direction de l'urbanisme de la Mairie de
    Paris, pour un bar-restaurant en cours de création à l'angle de la place de Thorigny et de la rue Elzévir, avec réalisation d'une terrasse privée sous  les arcades.

    Cette  place est au coeur d'un ensemble patrimonial d'une exceptionnelle richesse, avec à cinquante mètres l'hôtel de Fontenay, dit "hôtel Salé" qui abrite le musée Picasso en cours d'extension et tout contre l'ex-musée Bricard qui borde la place.

    Les habitants autour de la place de Thorigny, apprenant lʼouverture prochaine dʼun bar sur ce site, expriment le désir que le calme soit respecté par cet établissement. Il n'y a de leur part aucun procès dʼintention, mais lʼexpérience montre, notamment avec la brasserie "La Perle", que la clientèle qui nʼhabite pas le quartier se sent complètement indifférente aux troubles quʼelle provoque.

    En attendant de pouvoir juger, ils se réjouissent que le paysage de la place soit désormais protégé de l'arrivée d'une nouvelle terrasse marchande et organisent un collectif d'habitants qui sera attentif au respect de la tranquillité des riverains. 

    Gérard Simonet

     

     

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     IMG00108-20130913-0810

       Le décor-tag nouvellement installé de la boulangerie Huré 18, rue Rambuteau (IIIe)

     

    Curieux décor intérieur que celui de la boulangerie Huré, 18 rue Rambuteau (IIIe) qui, après de lourds travaux, propose à ses clients, en guise de décoration, un tag qui n’est pas du meilleur goût et laisse songeur quant à son rapport avec le pain et la pâtisserie.

    Le mur principal de la boutique a été recouvert de briques qui imitent les immeubles des banlieues des villes américaines, donnant d’ailleurs ce petit côté vintage qui est redevenu à la mode ces derniers temps. Mais alors pourquoi pousser la transposition jusqu’à y faire apposer un tag coloré où figure la mention «Créateur de plaisir» ? Nos rues n’en sont-elles pas déjà suffisamment envahies ?

    Je ne suis pas convaincu que ce type de décor attirera davantage le chaland…ni même qu’il fera des adeptes lors de prochaines rénovations de magasins. Le commerce perd son âme et son côté chaleureux avec la présence de ce dessin quasiment dérangeant.

    Dommage que parfois, pour se singulariser, certains aménageurs ne trouvent rien d’autre que de choquer, souvent pas manque de créativité. Mais nous dira-t-on, « vous n’avez rien compris ! », « soyez davantage dans la modernité ! », « épouser votre temps et sorter de vos stéréotypes ! ».

    Max Ernst que l’on ne peut pas taxer de conservateur s’exprimait ainsi sur la création : « Si ce sont les plumes qui font le plumage, ce n’est pas la colle qui fait le collage ».

    Alors osons, mais avec de l’imagination.

    Dominique Feutry

  • IMG00089-20130822-1924 Affiche de l'édition 2013 des Journées du Patrimoine 


    Les Journées du Patrimoine auront lieu ce prochain week-end (voir notre article du 18 août 2013), nous pensons qu’il est opportun de vous donner quelques idées de visites insolites ou inhabituelles au cœur même du Marais.

    Ainsi l’Atelier de Restauration et de Conservation des Photographies de la Ville de Paris situé 5 rue de Fourcy (IVe) ouvrira exceptionnellement ses portes. Pour ceux que l’art de la photographie intéresse, cet accès exceptionnel à l’atelier est une véritable aubaine. Il permettra de découvrir la politique et les techniques mises en œuvre par cette institution créée en 1983 afin de préserver le patrimoine photographique des musées, archives et bibliothèques de la Ville.

    De son côté le Préfecture de Police, 9 boulevard du Palais (IVe), permet aux visiteurs d’accéder au chantier de fouilles consécutif aux travaux qu’elle a engagés (voir notre article du 6 juin 2013), ainsi pourront être admirées notamment les fondations de l’église et les trouvailles qui s’y rapportent.

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    Atelier de Restauration et de Conservation des photographies 5 rue de Fourcy (IVe)


    Visite insolite s’il en est, très intéressante sur l’architecture de la Belle Epoque, la Brasserie Bofinger 5-7, rue de la Bastille (IVe) est ouverte au public qui souhaite la découvrir.

    Autre curiosité à voir, l’Hôtel Boutillier de Chavigny, magnifique bâtisse du XVIIe siècle aménagée sur des plans de Mansart, située 9, rue de Sévigné (IVe) et abritant la plus ancienne caserne de pompiers de Paris. 

    Dans le même esprit, les Hôtels de Beauvais 68, rue François Miron et l’Hôtel d’Aumont 9, rue de Jouy (IVe), sièges respectifs de la Cour Administrative d’Appel de Paris et du Tribunal Administratif de Paris recevront le public pour l’occasion.

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    La maison du Pastel 20 rue Rambuteau (IIIe)

     

    Pour les adeptes de la peinture au pastel, une visite exceptionnelle est organisée par la Maison du Pastel fondée en 1720 et se trouvant 20, rue Rambuteau (IIIe). Toute l’histoire de cette fabrication sera expliquée sur rendez-vous préalable. Les passionnés de lecture pourront se rendre à la Bibliothèque des Amis de l’Instruction 54,rue de Turenne (IIIe) qui abrite plus de 20 000 volumes, ils se verront proposer un parcours qui apporte un éclairage intéressant sur "le conservatoire de la lecture populaire au XIXe siècle".

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    Une salle de la Bibliothèque des Amis de l'Instruction 56 rue de Turenne (IIIe)

     

    En ce qui concerne les impatients enfin, il sera possible et sur rendez-vous de visiter le chantier du Carreau du Temple 2, rue Perrée (IIIe) construit en 1865 et dont l’histoire sera contée (voir nos articles des 15 mars 2009, 17 novembre 2011 et 2 juillet 2013).

    Dominique Feutry

     

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    La place du Marché Sainte Catherine (IVe)

     

    Nous informions nos lecteurs dans un article du 23 juillet dernier du triste sort réservé aux habitants de la place du Marché Sainte Catherine (IVe) confrontés chaque soir et chaque nuit au bruit incessant des terrasses extensives des restaurants ceinturant la place. Nous nous interrogions sur l’action des autorités à qui nous demandions par écrit des actes.

    Nous avons obtenu des réponses du Commissaire Central et du Maire du IVe arrondissement, en revanche aucun retour de la part du Directeur de l’Urbanisme. La police, en effet, de concert avec la mairie du IVe est intervenue durant l’été pour une concertation entre les protagonistes et une mise en garde des exploitants. Dès lors des contrôles ont été effectués et des procès verbaux dressés par la police et par la DPP (direction de la prévention et de la protection de la mairie de Paris), pour non-respect des autorisations de terrasse.

    Mais hélas la faiblesse du montant des contraventions (38€) et le fait que la police ne puisse pas indéfiniment mobiliser des effectifs à cette seule action ont fait que l’accalmie a été de courte durée. Dès le début du mois, le bruit et les débordements ont à nouveau été constatés, les mauvaises habitudes et les incivilités revenant au galop ! Les riverains qui ont décidé de se battre ne sont pas prêts de baisser les bras. Ils feront tout, nous les soutenons dans cette entreprise, pour que les autorisations de terrasse soient respectées et que le bruit soit contenu. *

    Il est regrettable que le concertation et les efforts menés par les pouvoirs publics n’aient abouti qu’à de si courtes accalmies.

    Il est regrettable que les exploitants ne raisonnent que « business » sans se soucier de leurs voisins résidents.

    Certains font remarquer que l’encombrement de la place est souvent tel qu’il ne faut pas sous-estimer les risques d’entraver l’accès aux véhicules de secours (SAMU, Pompiers…). Il serait effectivement dommageable qu’en raison uniquement d’un incident sérieux, des mesures plus énergiques soient enfin appliquées afin que la place retrouve une vie et une occupation plus normales !

    Dominique Feutry

     

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    La boutique Mariage Frères 30 rue Bourg Tibourg (IVe)  

    Spécialisée dans le commerce des épices, du thé et des produits coloniaux, la famille Mariage appartient dès le  XVIIe siècle au prestigieux Six Corps marchands, distingués par ordonnance royale aux côtés notamment des orfèvres et des drapiers. Un siècle plus tard, Jean-François Mariage, né en 1766, entretient toujours l'activité de négoce de thés, épices et denrées coloniales à Lille et forme ses quatre fils, Louis, Aimé, Charles et Auguste, à cette même activité. Vers 1820,les trois premiers créent la société Auguste Mariage et Cie, avant qu’Édouard et Henri ne fondent, le 1er juin 1854, à Paris, la maison qui porte leur nom et devenue depuis lors une marque très connue.

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     Une boîte de thé Mariage Frères

    Mariage a su profiter, fort de son expérience, de l'engouement pour le thé des français. Il faut savoir que le thé était un breuvage réservé aux dignitaires nobles et impériaux de la Chine. Il est d'alleurs considéré comme la plus ancienne boisson connue au monde. Son introduction s'est faite au Japon,  au IXe siècle. La route des caravanes a permis ensuite que le thé arrive  en Europe au XVIIe siècle  En Hollande d'abord, sans doute vers 1610, puis en France et en Angletrerre. La célèbre Compagnie des Indes Orientales en développe le commerce d'autant que le roi Louis XIV est un grand amateur de thé et toute la cour l'imitera. Cette boisson  ne s'imposera auprès de la bourgeoisie qu'au XIXe siècle.

    Il faut savoir qu'aujourd'hui chaque fançais consomme en moyenne 100 tasses de thé par an !

    D'abord installé rue des juges Consuls (IVe) à quelques mètres de l'église Saint-Merri, le 1er magasin de vente au détail est transféré en 1985 dans les bureaux historiques du 30 rue Bourg Tibourg (IVe) en plein coeur du Marais. Le Thé Mariage est distribué désormais dans plus de 60 pays au travers de plus de 1 000 revendeurs dans de nombreuses villes du monde, Mariage Frères détient en direct cinq maisons de thé à Paris et quatre au Japon. Des "Comptoirs" ont été insatllés dans des grands magasins et des palaces prestigieux. 

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    Alignement des différentes boîtes de thé

    Mariage Frères propose à ses clients des thés en vrac, des créations à base de thé et des objets liés au thé ainsi que des produits dérivés comme des gâteaux. Il est posssible de se restaurer dans le salon de thé-restaurant. la cuisine étant à base de thé.

    La carte des thés de Mariage Frères comprend 650 références de 36 pays producteurs et toutes les familles de thés (thé blanc, thé jaune, thé vert, thé bleu, thé noir…thé parfumé…). Le premier magasin installé rue Bourg Tibourg a été complété en 1999 par un second situé juste en face. Celui-ci est spécialisé dans les thés français. Il est à noter que les différentes implantations sont toutes réalisées sur le même modèle : un décor d'inspiration coloniale, des personnels habillés de costumes en lin beige.

     

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    Vue d'une des salles du musée du Thé Mariages Frères 30 rue Bourg Tibourg

    Nous recommandons la visite du musée insatallé en 1991 dans les locaux du 30, rue Bourg Tibourg. Les souvenirs de famille y sont présentés, en particulier des malles de voyage, des théières, des boîtes à thé et ustensiles liés au thé dont des théières, ainsi que du mobilier chinois.

    Un détour incontournable pour les touristes mais aussi les parisiens qui ne connaissent pas l'endroit. Dès l'entrée, nous sommes plongés dans des senteurs et une ambiance toutes particulières qui nous laissent imaginer, à petite échelle, ce que devait être l'Asie au temps du commerce florissant des épices et du thé.

    Dominique Feutry

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    Un des nombreux bus destinés aux touristes qui sillonnent notre quartier

     

    L’Office du Tourisme et des Congrès de Paris (OTCP) vient de publier les données relatives à la fréquentation touristique à Paris au premier semestre. Sur un an celle-ci a baissé du fait de la diminution de la clientèle française. L'année 2013 devrait être légèrement en deçà de 2012 qui, il est vrai  avait atteint un record absolu de taux de fréquentation (29 millions de touristes).

    Doit-on en déduire que c’est une mauvaise année ? Certainement pas indique l’OTCP pour qui 2013 sera une très belle année. Simplement "Paris ne battra pas son meilleur score de 2012".

    Quelles sont les raisons précises de ce léger recul ? Une contraction des arrivées hôtelières de 2% au cours du premier semestre et un recul de 1,4 % du taux d'occupation des hôtels en sont principalement la cause. Il est peu probable que la fréquentation du deuxième semestre corrige cette tendance. Les prévisions font état de 36,6 millions de nuitées en 2013 soit 300 000 de moins sur un an,  avec un taux d'occupation de 79%, en recul de 0,6 %.

    Si 2012 avait été "la meilleure année de tous les temps", 2013 est fragilisée par la situation économique, les arrivées de la clientèle française, qui représentait 45% de la clientèle des hôtels de la capitale en 2012, reculent de 8,9%, l’absence des JO a aussi été un élément qui a joué. …. Ce recul a été en partie compensé par la venue d’étrangers (+ 4,1% ) plus importante en provenance d’Europe et d’Amérique du Nord, ainsi qu’un fort développement des clientèles des pays émergents.

    Il sera néanmoins difficile de battre le record de 2012, mais déjà Paris semble avoir tiré son épingle du jeu alors que le monde souffre de la crise économique. Il n'empêche que des efforts sont encore à faire en matière d'accueil des touristes étrangers souvent critiques à ce sujet et surtout en matière de propreté Paris restant et nous l'avons déjà souligné pour notre quartier au bas du classement des grandes capitales sur ce plan.

    Dominique Feutry

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    La place de Grève au XVIIIe siècle par Nicolas Raguenet

     

    La place de Grève située devant l’Hôtel de Ville fut cédée aux bourgeois de Paris par Louis VII au XIIe siècle. Il s’agissait du principal point par lequel les bateaux chargés de blé, de paille et de bois accostaient du fait de l’existence d’une plage de sable et de gravier qui la bordait. Progressivement ce port remplaça celui appelé Saint Landry situé en face sur l’Ile de la Cité. L’importance du trafic s’accompagna du développement à proximité d’un marché et attira les travailleurs journaliers venant offrir leurs bras. Cette pratique appelée « faire grève » signifiait donc se tenir sur la place de grève dans l’attente d’obtenir un travail. La signification de cette expression a évolué depuis !

    Très vite la ville organise des fêtes sur la place ainsi que des cérémonies importantes comme celle des feux de la Saint Jean qui attirait une foule nombreuse. C’est à partir du XIVe siècle que sont perpétrées à cet endroit les exécutions. La première eu lieu en 1310, une femme jugée hérétique y fut brûlée. La place évoluera peu si ce n’est l’implantation de la municipalité dans une maison achetée à cet effet par Etienne Marcel. François Ier fera d’ailleurs remplacer l’édifice en commandant les plans à l’architecte Domenico Bernabei da Cortona dit Boccadoro qui a participé à l’élaboration des plans de Chambord. Le nouvel édifice ne sera achevé qu’en 1628. Progressivement l’endroit est donc devenu le centre de la cité à partir duquel se développe la rive droite.

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    Exécution de Ravaillac

     

    La principale attraction restait cependant les exécutions dont le « cérémonial » évolua peu… Les supplices se déroulaient au sud de la place où s'élevait une croix devant laquelle les condamnés faisaient leur repentance et leur prière. Le gibet était dressé en permanence au centre. Il y avait aussi un pilori, une échelle de justice. Les exécutions avaient toujours lieu à 16h00. Le clergé y venait en procession chaque année lors de la Fête Dieu afin d’exorciser l'espace. On y installe la guillotine en 1792, les suppliciés seront nombreux en cette période de troubles. Soucieux de ne pas voir se reproduire les combats terribles des Trois Glorieuses, le Garde des Sceaux de Louis Philippe, Félix Barthe, décide après bien des difficultés, afin de trouver un endroit plus discret, que les exécutions se dérouleraient le matin au carrefour formé par les rue et boulevard du Faubourg Saint Jacques.

    Aujourd’hui et après d’autres évènements majeurs et historiques qui ont eu lieu à cet endroit, de la Commune à la Libération, l’ancienne place de Grève reste l'endroit où convergent les parisiens lors de manifestations populaires telles les retransmissions sportives ou lors de la tenue de salons voire au moment de Noël où elle est transformée en patinoire.

    Beaucoup d’entre nous peinent à imaginer combien de condamnés ont souffert atrocement à cet emplacement même. La dernière exécution a eu lieu le 22 juillet 1830, soit 520 ans après la première. Ravaillac, Cartouche, la marquise de Brinvilliers, la Voisin et Fouquier-Tinville pour ne citer que les plus célèbres, mais combien d’anonymes sont morts place de Grève ? Charles Nodier a écrit à ce sujet une phrase poignante : « Si tous les cris que le désespoir a poussés sous la barre et sous la hache, sous les étreintes de la corde et dans les flammes des bûchers pouvaient se confondre en un seul, ils seraient entendus de la France entière ».

    Dominique Feutry

     

  • Pierre au  lard psmv révisé 

    PSMV révisé, quartier St Merri (photo du dossier prise en mairie du IVe le 12 mars 2013 pendant l'enquête publique, par Anne-Sophie Pubellier). La parcelle du 1-3 rue Pierre au Lard apparait en jaune en bas à gauche sur le plan. Cette couleur signifie que l'immeuble a vocation à être démoli. D'autres parcelles apparaissent en jaune aussi, mais frappées de la lettre "E", qui indique que la démolition ne peut être demandée tant qu'une activité économique s'exerce. Il n'y a pas de "E" sur la parcelle de la rue Pierre au Lard. La Mairie de Paris, qui a approuvé ce plan révisé, ne peut se déjuger en y autorisant l'installation d'une boite de nuit.

    (Double cliquer dans la photo pour agrandir)


    Le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais est un des aspects du dossier. La cinquième demande de permis de construire est toujours en cours d'instruction par la Direction de l'Urbanisme au 17 boulevard Morland. Le Maire du IVe, Christophe Girard, devait faire connaitre son avis, comme l'avait fait la Maire précédente Dominique Bertinotti en s'y opposant. Après avoir été reçue avant les vacances par M. Girard, l'association amie "MARAIS-QUATRE" espérait une réponse. Elle se fait attendre.

    Le Préfet de Police de Paris, de son côté, s'est vu notifier par le Tribunal Administratif, l'obligation de réexaminer l'autorisation de nuit qu'il avait retirée au restaurant le "WHO's, 14 rue St Merri, partie prenant du nouveau projet de boite de nuit. Le Préfet devait rendre sa décision fin juin. Il semble qu'il ait renouvelé son refus car nous constatons de visu que l'établissement est inactif la nuit.

    La mobilisation de l'association de parents d'élèves et des enseignants contre l'implantation d'un établissement de nuit à deux pas des écoles primaire et maternelle et du centre sportif, a attiré l'attention de ceux qui considèrent justement que les enfants doivent être protégés des débordements inhérents à ce genre d'activité. Près de 500 personnes ont signé la pétition.

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    Patrick Bloche, député PS et conseiller de Paris

     

    Enfin, le Député de la 7ème circonscription (qui inclut le IVe), Patrick Bloche, est intervenu récemment après avoir accordé un entretien aux riverains de la rue Pierre au Lard. Dans un courrier adressé à Anne Hidalgo, première Adjointe à la Mairie de Paris et candidate au fauteuil de Maire en 2014, au Préfet de police Bernard Boucault et au Maire du IVe Christophe Girard, il souligne les raisons qui conduisent les riverains à refuser le projet et demande que leurs craintes "fassent l'objet d'une attention toute particulière".

    Le collectif Pierre Aulard

     

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    La fontaine de Joyeuse 41 rue de Turenne (IVe) à l'arrêt et entartrée le 28 août 2013. (Photo VlM!)  

     

    Dans un article du 4 avril dernier consacré aux deux fontaines qui encadrent la rue de Turenne  (IVe), nous retracions leur histoire en montrant combien celles-ci s’inséraient magnifiquement au paysage de cette rue. Nous concluions sur la fontaine de Joyeuse, la plus récente, située au n°41, réalisée au XIXème siècle et décorée par Isidore Romain Boitel, avec ces mots « l’ensemble….met en valeur l’eau accentuée par le bruit de sa chute…»

    Malheureusement et bien qu’entièrement restaurée en 2008, la fontaine s’est tue et semble abandonnée. Les papiers ont envahi ses alentours immédiats, la grille qui la protégeait ne ferme plus et l’eau qui faisait tout son charme ne coule plus. Son joli bassin est vide.

    Que s’est-il passé ?

     Une panne ? Etonnant car cette situation dure depuis plusieurs mois.

    La volonté du voisinage de ne plus être dérangé par le bruit de l’eau ? Un système pourrait réguler son fonctionnement et faire en sorte que l’écoulement s’arrête la nuit.

    Des problèmes budgétaires de la Ville ? Il est peu probable qu’une restauration lourde soit à nouveau nécessaire 5 ans après sa remise en état complète.

    Alors doit-on privilégier de la négligence ? Si tel est le cas, cela est bien dommage car la fontaine égaie le quartier et constitue une animation qui attire les touristes et les badauds.

    Il est tout de même désolant que la fontaine ne fonctionne pas durant la période de l’année où les touristes sont les plus nombreux à visiter notre quartier. Espérons que nos édiles et les services se sont saisis de ce dossier et que la fontaine fonctionnera bientôt à nouveau justifiant pleinement son nom, Joyeuse.

    Dominique Feutry

    NDLR: Début novembre 2013, la fontaine refonctionne. nous remercions ceux qui sont intervenus pour lui redonner vie.