Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • St merri 14 who's ret 30 04 13Angle St Merri n° 14 et Pierre au Lard (IVe) (photo VlM)

     

    La pétition est partie hier à destination du Maire de Paris Bertrand Delanoë et de son Adjointe à l'urbanisme, candidate à la Mairie de Paris aux élections de 2014, Anne Hidalgo, leur demandant de s'opposer "à ce projet néfaste".

    Les 95 signataires, regroupés dans un Collectif d'habitants strictement riverains du site, ont demandé au Maire du IVe, Christophe Girard, de recevoir leurs représentants. M. Girard dispose de un mois pour donner son avis sur la demande de permis de construire. Les riverains comptent sur sa constance pour qu'il confirme la position qu'il a déjà prise en octobre 2009 en participant au vote unanime du conseil d'arrondissement contre la création d'une boite de nuit rue Pierre au Lard.

    A vrai dire, le nouveau projet va plus loin que l'ancien car il en accroît la surface. Jusque là, Il s'agissait de l'ancienne galerie d'art du 1-3 rue Pierre au Lard ; on parle maintenant de relier ce bâtiment au restaurant du 14 rue Saint Merri, le WHO's, en perçant une ouverture entre les deux structures. Le nouveau projet augmente la capacité d'accueil de 100 personnes, de quoi inquiéter encore plus la population sur les  désordres potentiels qu'il causerait et les risques qu'il créerait s'il venait à aboutir.

    On observe de surcroît que les habitants, qu'on a vivement incités à s'intéresser à la révision du plan de sauvegarde du Marais, ont bien retenu que la parcelle du 1-3 rue Pierre au Lard est vouée à la démolition (tâche jaune sans restriction) dans la version revisitée du plan. Ils ne comprendraient évidemment pas qu'un des premiers gestes à l'égard du plan révisé soit …. de ne pas le respecter en accordant un permis qui ne tiendrait pas compte de cette disposition.

    Pour prendre connaissance de la pétition :  cliquer ICI

    Yvon Le Gall

     

  • Haudriettes matin nov 08

    Le jardinet Temple-Haudriettes et la placette (dite "Renée Vivien") – IIIe

     

    L'association "L'Atelier Local d'Urbanisme du 3ème" prend le contrepied de notre position sur le devenir de cet espace au titre de l'enquête publique pour la révision du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.

    Ses responsables s'expriment ainsi sur leur site Internet :

    Le "square" Renée Vivien est, en réalité, un terrain constructible en attente, qui a été aménagé pour réduire le désagrément que cette vacance pouvait occasionner aux riverains. Le PSMV devrait pouvoir, par les moyens à sa disposition, établir sous forme d'orientations voire de contraintes, les formes souhaitées d'occupation mixte de la parcelle : un équipement avec un jardin accessible au public. Le maître d'oeuvre devra maintenir libre de constructions et végétalisé, un pourcentage à définir du sol de la parcelle, le bâtiment sera construit partiellement sur pilotis, des terrasses plantées seront accessibles au public ; etc., etc. texte intégral ICI 

    Cette association a été créée en 2000 par un groupe d'une douzaine de personnes (membres fondateurs). Elle compte aujourd'hui 13 adhérents, des bénévoles qui travaillent sur des sujets qui intéressent la mairie. Des bénévoles certes, mais dont l'activité est financée par les contribuables. Ils ont perçu de 2004 à 2011 (les chiffres ne sont pas disponibles pour les années précédentes, le chiffre 2012 n'est pas encore disponible) la bagatelle de 45.000 € de subventions de la Mairie de Paris, au titre du IIIe et 5.000 € au titre du Xe (arrondissement voisin)…

    En clair nous les rémunérons par nos impôts mais ils n'ont pas jugé utile de nous consulter avant de prendre position sur un sujet qui intéresse les habitants du IIIe : leur cadre de vie. Ils auraient appris que nous sommes nombreux à avoir vivement réagi à cette idée saugrenue de construire un bâtiment sur le square Renée Vivien (sur pilotis de surcroît, comme ils le suggèrent …) et d'y installer une crèche au mépris de la santé des nourrissons qui seraient ainsi plongés au coeur de la pollution aux particules fines la plus élevée du quartier, à un carrefour où les véhicules stationnent longuement à cause des feux rouges et des encombrements dus aux livraisons pleine voie.

    Au vu de leur contribution au dossier de révision du PSMV du Marais, et malgré ce qu'il nous en coûte, on aurait préféré qu'ils usent de leurs subventions pour célébrer leurs dix ans d'existence, comme ils l'ont proposé lors de l'assemblée générale ordinaire du 23 juin 2011 (voir compte-rendu), au lieu d'oeuvrer pour dénaturer et alourdir le paysage urbain d'un secteur du Marais qui manque cruellement de respiration.

    Jean-Claude Théodart

  • Malgre-les-travaux-qui-devraient-durer-plusieurs-annees-le-musee-va-rester-ouvert-au-public-photo-afp
    Vue aérienne du Centre Pompidou 

     

    Une petite palissade disposée en carré, située côté rue Rambuteau, entoure la structure d’un ascenseur provisoire de couleur verte. Voilà ce qui est visible à l’extérieur du Centre Pompidou, exception faite de transbordements d’éléments métalliques qui se déroulent le week-end. Depuis l’été dernier pourtant, et après 35 ans de bons et loyaux services, la réfection du système de traitement de l’air du Centre est en cours et les travaux s’étaleront sur 3 ans. Cette opération qui n’est pas commune coûtera 30 millions d’€, elle est totalement financée par le Ministère de la Culture.

    Beaubourg a en effet la particularité de disposer de réseaux techniques qui l'enveloppent et que leur couleur permet de distinguer. Les gaines jaunes sont celles destinées au réseau électrique, les vertes sont réservées à l’eau, les bleues concernent justement les circuits d’air. Précisons que le rouge est attribué à la circulation des visiteurs !

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    La palissade et l'ascenseur provisoire au pied du Centre rue Rambuteau (IIIe) (Photo VlM)

    Le Centre Pompidou dispose de 13 centrales de traitement de l’air disposées sur son toit, des sortes de coffres bleus. Indispensables pour réguler, sur les 100 000 m2 de surface, la température, la stabilité thermique et hygrométrique, elles servent pour les visiteurs et le personnel mais aussi pour les œuvres d’art. Toutes ces machines sont remplacées par un système de pompe à chaleur. La consommation énergétique sera réduite de 20 %. La gageure est que ce chantier (déconstruction, désamiantage, reconstruction…) est mené sans aucune fermeture, à la différence des réaménagements significatifs opérés en 1997 et 2000 où les portes étaient restées closes pendant 27 mois. Cela aurait été difficile lorsque l’on sait que le Centre accueille près de 6 millions de visiteurs dont près de 4 millions au Musée d’Art Moderne et aux expositions temporaires, soit 4 fois plus que prévu à l’origine.

    Mais il ne faut pas se tromper, avec autant de succès, du fait aussi des intempéries et de par sa conception même, le Centre Beaubourg est un bâtiment usé aux équipements devenus vétustes. Ce sont finalement 100 millions d’€ d’investissements qui sont prévus sur 10 ans (traitement de l’air compris). La réfection du système d’alarme et de sécurité déjà engagé représente à lui seul 10% de ce montant qui est autofinancé par le vente de biens immobiliers situés dans le quartier et propriété du Centre. Il importera ensuite de se consacrer à la rénovation des ascenseurs et des escaliers mécaniques.

    Sans être une cathédrale, le Centre Pompidou sera continuellement l’objet de soins attentifs qui occuperont les corps de métiers spécialisés, mais il est clair qu' une bonne partie des fonds nécessaires devront être trouvés en dehors de la sphère publique.

    Dominique Feutry

     

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     SeverineHubardRectoRéalisations de Séverine Hubard dans le nouvelle Galerie Eva Meyer 11, rue Michel Le Comte (IIIe) 

     

    Depuis le 26 avril, les personnes au naturel curieux qui sont passées devant le 11 rue Michel Le Comte ont pu remarquer une exposition insolite. Des tuyaux en PVC et en fer mêlés à des bouteilles de gaz, sorte de  « bricolages » paraissant presque anachroniques. Ce sont pourtant des réalisations de Séverine Hubard, une jeune artiste originaire de Lille. Produit d’une réflexion sur l’espace en milieu urbain, elle a créée des réalisations plus connues qui mettent en scène des planches de bois brut en position de chute ou bien des fenêtres cassées ou des portes d’immeuble. Une façon toute particulière d’exprimer son art.

    La Galerie Eva Meyer qui accueille cette exposition est nouvelle dans le Marais et remplace un commerce de gros. Forts d’une expérience avec les Avant-Gardes du XX° siècle et l’art contemporain, les animateurs de ce lieu sauront, nous l’espérons, attirer une clientèle nouvelle.

    Nous nous en félicitons car la diversité des commerces est essentielle pour notre quartier.

    Dominique Feutry

     

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    Victor-hugo
    Peinture de Victor Hugo

     

    Nous avons le plaisir de vous convier à la conférence annoncée dès septembre dernier  qui avait dû être
    reportée. Il s'agit de:

    Un illustre inconnu, Victor HUGO Peintre

    Samedi 25 mai 2013  

    Barbara Boehm, diplômée de l'Ecole du Louvre, conférencière, organisatrice
    de voyages culturels sur la peinture, nous présentera l'oeuvre picturale de
    Victor Hugo dont Théophile Gautier écrivait en 1862:

    "S'il n'était pas poète,
    Victor Hugo serait un peintre de premier ordre".

    D'Hugo, on connaît
    l'oeuvre littéraire et poétique, beaucoup moins l'oeuvre graphique composé
    d'environ 3500 dessins réalisés entre 1830 et 1876. Pendant presque 50 ans,
    Hugo pratique le dessin avec la plus grande liberté tant par les techniques
    employées (les "mixtures bizarres" dont parle Juliette Drouet) que par le
    choix des sujets (la mer, les burgs sur le Rhin, les ruines nappées de
    brume, les silhouettes fantastiques…). D'une grande originalité, loin de
    tout conformisme esthétique, Hugo qualifiait ses dessins de "simples
    délassements entre deux strophes"
    . Pourtant, du vivant du poète, cet oeuvre
    fascinant et unique fut encensé et qualifié de "visionnaire"… En 2002,
    sous la coupole de l'Académie Française, Pierre Rosenberg terminait son
    hommage à Victor Hugo par ces mots "Oui, Messieurs, Victor Hugo est notre
    plus grand peintre"
    … Vous verrez également d'incroyables dessins de
    l'au-delà spirite.

    Merci de réserver auprès de Marie-Françoise Masféty-Klein par mail
    mfmk@free.fr ou par téléphone au     01 42 72 61 41.

    Attention, le nombre de
    places étant strictement limité, nous vous  remercions de vous inscrire au plus
    vite.

     Rendez-Vous à 13h45 à la Maison des Associations du 4ème arrondissement

    38, boulevard Henri IV (entrée au 3, rue de Lesdiguières) 75004 Paris

                    

  •  Stationnement
    Affichage sauvage et stationnement interdit rue des Archives (IVe)

     

    Le Conseil de la rue des Archives s'est réuni le 25 avril. En sus des membres habituels, la mairie du IVe était représentée par deux adjoints : Richard Jean-Baptiste et Julien Landel. Assistait aussi à cette séance un major du commissariat du IVe.

    On a parlé d'entretien et de qualité urbaine. 

    Des mégots, qui jonchent la rue, plus particulièrement devant le BHV et les terrasses des bars. Les interventions auprès du directeur du grand magasin n'ont pas été suivies de grand effet. Quant aux bars, des cendriers ont bien été posés mais ils sont souvent volés et non remplacés.

    Il est annoncé que la Mairie va renouveler les poubelles publiques qui seront toutes équipées de cendrier ; elle devrait aussi lancer parallèlement une campagne contre cette pollution des mégots. Personne n'est cependant dupe, il sera difficile de changer les incivilités en matière tabagique. Nous apprenons à ce sujet que de plus en plus d'habitants riverains déposaient leurs ordures dans les poubelles publiques de leur rue, ce qui interdit, plutôt que d'utiliser les poubelles de leur immeuble….

    Sur la question des « flyers », des solutions alternatives sont proposées par les participants comme celle de l'implantation de panneaux lumineux que la Ville pourrait louer aux annonceurs.

     

    Megots
    Plaque entourant un arbre emplie de  mégots

     

    Le major de la police fait le constat qu'il est très difficile de verbaliser cette forme de pollution. Un changement législatif étendant l'interdiction de dépôt sur les biens "meubles" (que sont les voitures p. ex) le permettrait mais nous avons appris de nos entretiens avec l'Hôtel de Ville que les élus de province ne souhaitent pas contrarier les organisateurs de kermesses et autres manifestations locales …..

    Les échanges ont ensuite porté sur les épanchements d'urine qui augmentent sensiblement à Paris et dans le Marais plus spécifiquement (cf notre article du 11 avril 2013). Les représentants de la mairie proposent d'étudier un cofinancement d'urinoirs, entre la commune sur son budget propreté et les exploitants des bars, à l'instar de ce qui est prévu dans les lieux très fréquentés. Le sujet mis entre les mains des exploitants est à suivre.

    Quelques données sont communiquées par la police sur les verbalisations. Un peu plus de 2.000 contraventions ont été dressées depuis le début de l'année pour stationnement non autorisé le long de la rue des Archives. Globalement il est confirmé qu'il y a peu de délinquance, les affaires de vol étant  marginales. L'expérience avec des policiers roumains sera sans doute reconduite mais elle ciblera les lieux les plus touristiques (Notre Dame et le Centre Pompidou).

     

    Cox attroupement 12 04 13

    Physionomie journalière d'un des établissements de la rue des Archives (IVe) 

     

    Les sujets les plus sensibles ont donné lieu à des échanges nourris, personne n’étant arrivé à s'entendre. Il s'agit de l'occupation de l'espace public, la fête de la musique et la gay pride. Les exploitants de bar présents ont déclaré ne pas avoir fait de demande d’autorisation à la Préfecture de Police au prétexte que les années passées les réponses en retour ne leur parvenaient que le jour de la manifestation, ce qui ne permettait pas de prévoir une organisation correcte…

    Certains participants étonnés qu'il soit possible de s'affranchir d'une telle demande pourtant obligatoire pour installer la moindre structure, ont souligné que la fête de la musique avait en fait lieu pour les riverains toute l'année… Chacun est resté sur ses positions, les uns décrétant avoir tout essayé avec les râleurs que sont les riverains, les autres rappelant les nuisances liées à la forte fréquentation des établissements (attroupements, bruit, incivilités diverses).

    La mairie a essayé de jouer la carte de l'apaisement. Elle a demandé aux exploitants des bars de montrer un signe de bonne volonté à l'égard des riverains en organisant par exemple un événement qui leur serait dédié. Mais cela n'a pas provoqué l'enthousiasme de ceux à qui la proposition s'adressait.

    Notre sentiment est qu'il s'agit là de peine perdue, les affaires prévalant avant tout, le dialogue avec les exploitants se trouve éludé par des réponses à l'emporte pièce. Nous pourrions résumer la situation subie en complétant le célèbre propos d'Alexandre Dumas « les affaires c'est l'argent des autres » par « et circulez maintenant… ! », ce que les riverains n'ont pas l'intention de faire bien entendu.

    Dominique Feutry

     

  •  

      Eli

     Façade de l'église Sainte Elisabeth  195 rue du Temple (III°) 

     

    Les églises de Paris alignent souvent sur les murs de leur sacristie car c'était une tradition, les portraits peints des curés qui ont exercé leur ministère dans la paroisse. Certains sont peints par des peintres célèbres et leur portrait est classé, ils ne sont alors pas oubliés par artiste interposé. D'autres sont peints par des peintres inconnus et les prêtres qui n'ont pas laissé d'empreintes visibles, d'écrits remarquables ou de faits illustres sont purement et simplement oubliés.

    Tel aurait pu être considéré le cas du chanoine Albert Marcadé (1866-1951) qui fut curé de l'église Sainte Elisabeth (195, rue du temple IIIe) durant 25 ans, sans que des événements ne bouleversent la fin de son ministère. Fils d’un journalier, le père Marcadé est né le 28 août 1866 à Bordeaux et suit ses études au petit séminaire de la ville. Ordonné prêtre en 1892,  nommé vicaire à Cérons près de Langon, il devient vicaire de Montmartre, puis curé du Bourget.

    Pendant cette période éclate la guerre de 1914-1918, il assume la charge d'aumônier du camp retranché de Paris et des Services de l’Aviation. C'est en décembre 1923, qu'il est nommé curé de Sainte Elisabeth du Temple. Ce  chanoine est très actif durant son ministère puisque la sacristie détruite par les travaux d'Haussmann est reconstruite 78 ans plus tard, le campanile détruit pendant la Terreur est reconstruit selon le plan primitif et un calvaire est installé dans le chevet du chœur.

     

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    Grand orgue de Sainte Elisabeth 

     

    Qu'il s'agisse des Patronages de garçons et de filles, des Troupes de scouts, des Colonies de vacances, de la Conférence de Saint Vincent de Paul, des Dames de Charité, de la Ligue Féminine d’Action Catholique et de l'Institut Dupont des Loges, Albert Marcadé a su mettre en marche, relancer et dynamiser les mouvements, les œuvres et toutes les actions de la paroisse. Il entretient aussi de bonnes relations avec la famille Bouglione allant jusqu'à célébrer la messe sur la piste du cirque d’hiver.

    C'est enfin lui qui réussit à faire reconnaître officiellement, Sainte Elisabeth, comme église conventuelle de l’Ordre de Malte, en 1938. Son goût pour l’Histoire  et l’Art le conduit très tôt à constituer une collection de peintures anciennes, italiennes, flamandes, catalanes, rhénanes, de sculptures, de miniatures, d’ornements liturgiques qu'il expose dans la sacristie de Sainte Elisabeth. Cette collection connue, aujourd’hui, comme la collection Marcadé, se trouve à la Cathédrale de Bordeaux, sa ville natale, et fait régulièrement l’objet d’expositions. Intéressé par l'histoire du quartier, Il publie un revue bimestrielle intitulée "Le Temple".

     

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    Portrait d'Albert Marcadé

     

    Ayant eu une «carrière » réussie, lui le fils d'un simple journalier aurait pu couler des jours relativement paisibles malgré l'entrée en guerre de la France avec l'Allemagne. Il n'hésita pas pourtant à prendre d'énormes risques et faire partie de ces héros de l'ombre venus à l'aide des juifs persécutés par les nazis. Il établit de faux certificats de baptême en découpant les anciens registres paroissiaux, installe  diverses cachettes dans les alentours de l’église pour y loger des familles juives, des prisonniers évadés, participe à l’organisation d’une filière vers Nice.

    En 1943, il n’hésite pas à faire chanter la Marseillaise par les petits chanteurs à la Croix de Bois sur les marches de l’église. Après la guerre, son action courageuse lui vaut la reconnaissance du Grand Rabbin de Paris, Julien Weill, qui s'adressa à lui par ces mots : "Je tiens à vous exprimer, au nom du Consistoire Israélite de Paris, et en mon nom personnel, mes plus vifs remerciements pour les services signalés que vous avez rendus à nos frères persécutés et malheureux….et l’hommage de mes très respectueuses et religieuses sympathies".

    Le chanoine Marcadé sauva de nombreux juifs pendant la guerre et il devrait à ce titre figurer sur le mur des Justes. Nous disposons de témoignages mais il nous en faudrait davantage pour mener à bien une telle requête. Il a été élevé au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur en 1947, année où il acquit l'orgue de chœur et trouva les fonds pour faire restaurer les grandes orgues.

    Âgé, le curé demanda lui-même d'être relevé de sa charge et démissionna. Sa lettre d'adieu à ses paroissiens se termine ainsi : "Que cette paroisse devienne plus prospère en biens spirituels et temporels !" Plus de 60 ans après sa mort des personnes œuvrent pour que ne soit pas oubliée la mémoire de ce curé exceptionnel qui a redonné tout son lustre à l'église Sainte Élisabeth et, à sa manière, a résisté de façon héroïque, au péril de sa vie, face à l'occupant nazi, en sauvant de nombreux juifs.

    Dominique Sabourdin-Perrin

     

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    Façade sur rue de l'Hôtel d'Alméras appelé aussi Jean de Fourcy 30, rue des Francs Bourgeois (IIIe)

     

    Le N° 30 de la rue des Francs Bourgeois (IIIe) est l’adresse d’un très bel hôtel particulier que peu de passants, nombreux à cet endroit, prennent la peine de regarder en détail. Pourtant le bâtiment qui se trouve à cet endroit a été construit en 1583 pour Jean de Fourcy trésorier du Roi par le plus grand architecte de l’époque, l’architecte du roi Louis Métezeau (1560- 1615) qui nous a laissé entre autres, la Grande Galerie du Louvre, la conception de la place des Vosges et le collège des jésuites devenu le Prytanée national militaire de La Flèche. Cette magnifique construction a été vendue ensuite en 1611 à Pierre d'Alméras secrétaire et conseiller d’Henri IV.

    Hotel_d_almeiras_porteLe portail surmonté de sa niche encadrée de deux lucarnes en zinc

     

    Composé de pierres et de briques ce rare exemple d’hôtel particulier de cette époque est resté quasiment intact, si ce n’est l’ajout de deux éléments de grande qualité par ses occupants successifs, ce dont nous ne nous plaignons pas. Il s’agit d'une part du grand escalier intérieur qui fut réalisé en 1655 à la demande du nouveau propriétaire, Louis Bertauld receveur des consignations de la Cour des Aides (correspondant aux services de la Direction des Impôts traitant des contentieux fiscaux) et d'autre part de la porte cochère. Cette dernière date de 1723, elle répondit au souhait du nouveau propriétaire, Robert Langlois de la Fortelle président de la Chambre des Comptes de Paris qui acheta l’Hôtel en 1719, d'agrémenter le bâtiment .

    La façade sur rue est de belle dimension et plutôt longue. Le rez-de-chaussée est en pierre et l’entresol en brique. Le portail, extrêmement riche, présente des « rayons de pierre » (les claveaux) qui chapeautent le fronton surplombé par une niche de belle proportion. De jolies lucarnes en zinc travaillées agrémentent le toit. La porte est massive mais élégante de par son style régence, des animaux fantastiques sculptés ornent le haut des vantaux.

     

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    La cour de l'hôtel Poussepin, tout proche au n° 34, en 1901 (photo sur papier albuminé BNF)

     

    Résidence privée, cet ensemble ne se visite pas. Tout juste est-il possible de distinguer des bâtiments intérieurs plus hauts que celui sur rue, avec des briques disposées en motifs étudiés.

    Après la Révolution, cour et jardin sont occupés, comme souvent dans le quartier, par des constructions parasites qui ont disparu de même que les deux commerces de chaque côté du porche que l'on peut voir sur des photos anciennes. Notons que Barras y habita de 1814 à 1815.

    L’ensemble classé depuis 1978 comporte la façade, la toiture, l’escalier d’honneur et sa rampe, plusieurs pièces dont le salon et ce qui est peu commun, les lieux à l’anglaise avec des boiseries situés au 1er étage.

    Dominique Feutry

     

  •   IMG00501-20130424-0832 

    Cabine téléphonique taguée servant de refuge à un SDF (photo VlM!)


    Après nous être penchés sur les boîtes aux lettres qui sont dans un état pitoyable (lire notre article du 7 avril 2013), sujet relayé d’ailleurs dans le Figaro du 22 avril pour lequel Vivre le Marais! a été interviewé, nous souhaitons aborder la question des cabines téléphoniques dont nous demandions la suppression dans un article du 7 septembre 2009. En fait depuis cette date leur diminution est significative, le nombre de cabines est passé en effet de 220 000 à 130 000 sur le territoire national et à Paris 4 000 d’entre elles subsistent encore sur 2 800 emplacements. L’utilisation des téléphones portables rend ces cabines désormais inutiles et le trafic des cabines ne représente plus que 4% de ce qu’il était en l’an 2000. 

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     Cabine téléphonique avec tags et porte arrachée, rue Beaubourg (IIIe) (photo VlM!)


    La dépose a démarré en 1997 soit près de 120 ans après l’apparition des premiers téléphones publics. France Telecom a donc accéléré leur retrait, mais pour les cabines assujetties à des obligations de service public, la loi impose de mettre à disposition, une cabine téléphonique par commune de moins de 1 000 habitants et au-delà, une par tranche de 1 500 habitants supplémentaires. La plupart des cabines font partie des missions de service universel, c’est-à-dire fournir un service de qualité à un prix abordable. Service financé par une partie du chiffre d’affaires prélevée sur les différents opérateurs.

    En appliquant le texte à la lettre on peut considérer que chaque arrondissement de Paris est une commune et donc il ne faudrait plus que 40 cabines (2 par arrondissement) pour être en conformité avec la loi sauf si les pouvoirs publics en décidaient autrement et lançaient à l’échéance la délégation actuelle, c’est-à-dire en 2014, un consultation sur le service universel des cabines téléphoniques…

     

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    Nouveaux modèles de cabines téléphoniques en test


    Au-delà de ces constats et questions, le problème N°1 concerne l’entretien des cabines toujours en place qui sont souvent dans un état déplorable, taguées abîmées, portes enlevées ou brisées, servant soit d’urinoir, soit d’habitacle pour les SDF. Cet entretien et son coût ne sont pas supportés par la Ville mais par l’opérateur qui a sous-traité toute la maintenance. Certes des solutions sont en test. Ainsi quelques cabines multi média ont été installées, elles proposent des services de proximité tels que la consultation des e-mails ou l’accès à internet… mais elles sont peu nombreuses.

    Cela ne justifie en rien de laisser les autres cabines dans l’état où elles se trouvent le plus fréquemment et plus particulièrement là où les touristes affluent. Or ces derniers ne sont pas insensibles à la vue de ce mobilier urbain dégradé qui donne une image négative de Paris qui fait pâle figure dans les classements des capitales visitées lorsque sont  abordées les questions de propreté et d’entretien de l’espace public.

    La Ville qui a la responsabilité de la gestion du domaine public doit réagir et intervenir pour que des améliorations significatives soient apportées sur ce plan.

    Dominique Feutry

     

  • Cimetière picpus Entrée du cimetière de Picpus

     

    L'enclos de Picpus et la place de la Nation

    Les mémoires de la Révolution


    Jeudi 16 mai 2013

    rendez-vous à la sortie du métro Nation (sortie
    Faidherbe-Chaligny)

    à  14h15

    Au milieu d’un
    charmant jardin dont les fleurs seront écloses, notre guide, Sylvain Solustri,
    nous fera revivre les heures sombres de la Révolution. Unique
    nécropole privée de la capitale, l’Enclos de Picpus fera renaître les souvenirs
    de la Terreur
    et des guillotinés de la « Place du Trône Renversé » (aujourd'hui « Place
    de la Nation
    »). Nous situerons l'emplacement précis de la sinistre machine du docteur
    Guillotin, dressée à l'ombre des colonnes symboliques de la Barrière du Trône.

    Nous parcourrons le
    chemin exact, reconstitué par le conférencier, des tombereaux ensanglantés
    jusqu'à leur dernière demeure : le couvent des Dames Chanoinesses. Nous
    verrons les fosses communes et le cimetière attenant, véritable « gotha
    funéraire » de la noblesse de France, avec la tombe du général La Fayette où flotte le
    drapeau américain. Pour finir, nous retournerons place de la Nation pour y déchiffrer le
    symbolisme très fort du groupe statuaire de Dalou au milieu de la place. Une
    découverte de lieux historiques peu connus du vieux Paris.

    Merci de prévenir
    de votre venue et du nombre de personnes qui vous accompagneront
    Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone 01 42 72
    61 41. Merci de préparer une participation exceptionnelle de 15 euros par
    personne compte tenu du droit d’entrée que nous prendrons en charge. Parlez-en
    à vos amis qui peuvent être intéressés. Nous vous attendons nombreux pour cette
    visite et vous adressons nos fidèles amitiés.