Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

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    Arquebusiers 13 04 22Le passage des Arbalétriers à hauteur du 34 rue des Francs-Bourgeois – IIIe – où le duc d’Orléans aurait été assassiné en 1407 par les sbires de Jean sans peur, duc de Bourgogne, au retour d'une soirée galante rue Barbette auprès de la reine Isabeau de Bavière, épouse du roi Charles VI dit le fou (Photo VlM – clic gauche pour agrandir)

     

     

    C'est une anomalie choquante que nous dénonçons depuis la création de l'association : ce lieu unique qui garde en mémoire un urbanisme et des événements du moyen-âge est maltraité par ceux-là mêmes qui en sont les propriétaires !

    Efforçons nous d'être justes, il y a eu des travaux d'entretien. Le sol notamment, dont le revêtement a été refait entièrement. Avec des pavés non conforme, car sciés au laser, mais soyons conciliants le résultat n'est pas si mauvais et le cheminement sur cette chaussée est sans aucune doute plus aisé que sur des pavés "Napoléon" passablement bombés….

    La rive droite a été ravalée, dans les années 2010, sous l'impulsion d'un membre actif de notre association à qui on rend hommage car il est décédé depuis et au nom de l'une des copropriétés riveraines. On a naïvement pensé que les copropriétaires de la rive gauche en feraient autant. De nombreuses dissensions entre eux ne l'ont pas permis. De leur côté, la mairie de Paris et l'ABF (architecte des bâtiments de France) n'ont pas pu ou désiré taper sur la table. C'est étrange car les services de la mairie sont exigeants en matière de ravalement des façades et manient aisément l'injonction avec menaces à la clé…

    Nous appelons cette fois l'attention de l'Adjointe à la Maire de Paris Karen Taïeb en charge du patrimoine et du Maire de Paris-centre Ariel Weil pour que leurs services se saisissent de ce dossier. Si l'alerte "#saccageparis" a obtenu l'écho que l'on sait c'est à cause notamment du laisser-aller général à l'égard de situations de ce genre. Imaginons la réaction des touristes quand ils découvrent que ce site historique ne bénéficie pas de l'attention qu'il mérite ! Et l'opinion des citoyens comme nous qui souffrons depuis des années d'un sentiment de dégoût à chaque passage devant l'entrée de la voie !

    Gérard Simonet

     

  • Archives 33 la fronde 13 04 22 clotureCafé-restaurant La Fronde, 33 rue des Archives (IVe)

     

     

    Noua attendions le 1er avril avec appréhension car cet établissement s'était distingué en 2020-21 avec une terrasse éphémère qui avait soulevé un concert de protestations indignées.

    Force est de reconnaitre que la leçon a été tirée et que la version 2022-23 répond mieux au cahier des charges du nouveau RET (règlement des étalages et terrasses) pour le terrasses estivales. La clôture à claire-voie est du meilleur effet et la plateforme s'inscrit harmonieusement dans l'espace libéré par les voitures.

     

    Archives 33 la fronde terrasse et trottoir 13 04 22

    Le passage parcimonieusement réservé aux piétons est a priori convenable, pour autant que la rangée de tables et chaises rouges en bordure ne migre pas vers le centre sous la pression de la clientèle attablée. Il est souhaitable que les services de la mairie demandent le retrait de ce mobilier car il est porteur de conflits.

     

     

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    Carnavalet inaug font wallace 13 04 22Emmanuel Grégoire, Premier Adjoint à la Maire de Paris et Maire "par intérim" de Paris, en charge de l'urbanisme, vient de couper le ruban (Photo VlM)

     

    Il était normal que le Musée Carnavalet, qui est consacré à l'histoire de Paris, héberge dans ses murs un exemplaire de ces fontaines qu'on doit au britannique Richard Wallace. Sensible aux difficultés que rencontraient les parisiens à l'issue de la défaite de Sedan en 1870 et l'insurrection de la Commune en 1871, il offrit à la Ville en 1872 un lot de 50 exemplaires de ces fontaines, dessinées par Charles-Auguste Lebourg, afin que les parisiens, qu'il affectionnait, aient accès plus aisément à l'eau potable. On en compte aujourd'hui 120, de deux tailles différentes.

    C'est justement l'une de ces fontaines livrées en 1872 qui se trouve à présent au musée. Le XIVe arrondissement s'en est défait au profit du musée, non sans un certain déchirement, contre l’engagement de l'Hôtel de Ville de lui fournir une fontaine neuve dès que possible.

    Ariel Weil Maire de Paris-centre nous a appris à cette occasion qu'une autre fontaine Wallace sera bientôt installée "place du Temple", l'espace créé autour de la nouvelle sortie "Hôtel de Ville" sur la zone piétonnière aménagée au carrefour Temple/Verrerie (IVe). Emmanuel Grégoire, qui a dû faire face il y a quelque temps à la fronde d'amoureux de Paris à propos du mobilier urbain, n'était pas mécontent de se prévaloir d'un hommage au patrimoine du XIXème siècle avec l'installation prévue sur cet espace de deux bancs publics Davioud….

    De nombreuses personnalités étaient présentes : outre MM. Grégoire et Weil, Valérie Guillaume, Directrice du musée, Karen Taieb Maire-adjointe de Paris en charge du patrimoine, Carine Rolland Maire-adjointe de Paris en charge de la culture, un Ministre plénipotentiaire de l'ambassade du Royaume Uni, la Présidente co-fondatrice de de la Société des Fontaines Wallace….

    Nous avons été heureux de croiser Jean-François Legaret, ex Maire du 1er arrondissement, qui est depuis 2020 le Président de la Commission du Vieux-Paris.

    Gérard Simonet

     

  • FontaineFontaine des Haudriettes, 51 rue des Archives (IIIe).

     

     

    Voilà des gens qui se soucient peu que la Fontaine des Haudriettes, fontaine publique, soit un monument historique œuvre de l’architecte Pierre-Louis Moreau-Desproux (1727-1794), peu leur chaut que le fronton triangulaire domine un bas-relief délicat, une naïade de Pierre Mignot (1715-1770). Ils sont à l'image des exploitants du café qui ont poussé l'impudence jusqu'à placer des deux côtés des rubans pour délimiter l'espace dont ils se sont emparé !

    Nous élevons une vive protestation : les terrasses estivales ne doivent en aucun cas empiéter sur l'emprise de monuments historiques, dont la vue doit rester dégagée. La mairie de Paris-centre est saisie.

    GS

     

    Postscriptum du 13 avril

    La mairie de Paris-centre nous informe qu'un procès-verbal a été dressé et que l'établissement est sous surveillance.

    Pourquoi faut-il en arriver là et se livrer à de tels abus ? Il faut préciser que cette fontaine est "en eau" et accessible théoriquement au public.

    Le 14 avril

    L'espace a été libéré hier. Aujourd'hui il est occupé de plus belle avec deux fois plus de tables et de chaises. A ce rythme, dans trois jours il occupera tout le carrefour…

    Le 20 avril

    Dans le courant de l'après-midi, nous n'étions pas présents mais nous l'avons constaté vers 16h00, les abords immédiats de la fontaine ont été dégagés par la police municipale sur demande de la mairie de Paris-centre. La fontaine est libérée.

     

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    Chapelle

     

     

    CULTURE & PATRIMOINE

    Vous propose, en partenariat avec "Vivre le Marais !", une nouvelle visite

    de lieux bien méconnus

    De la Chapelle Expiatoire au Parc Monceau

    Vendredi 22 avril à 14h15

    Rendez-vous Métro Saint Augustin accès n°2 en haut de l’escalator

     

     

    Notre guide Sylvain Solustri nous accompagnera en promenade dans les beaux quartiers du Nord-Ouest : nous partirons du square Louis XVI, où Louis XVIII fit bâtir cette symbolique Chapelle Expiatoire, sur les lieux mêmes de la première sépulture de son frère Louis XVI et de sa belle-sœur Marie-Antoinette. Nous admirerons l’architecture de Saint-Augustin, première église à charpente métallique due à Baltard, conçue pour devenir le tombeau de la dynastie que Napoléon III aurait souhaité fonder… 

    Tout en remontant le boulevard Malesherbes, nous verrons au passage les beaux hôtels de la Plaine Monceau, et notamment l’hôtel Cail, devenu mairie du VIIIe arrondissement, et enfin, nous visiterons le Parc Monceau, havre de verdure du quartier. En 1718, Louis Philippe d’Orléans, duc de Chartres et futur Philippe Égalité, acheta une grande étendue qu’il fit transformer d’après les indications de Carmontelle, écrivain souvent aimable et architecte paysagiste à ses heures perdues, son lecteur et l’ordonnateur de ses fêtes en un magnifique parc. Ce fut la Folie de Chartres. Le parc présente aujourd’hui des vestiges de cette magnifique propriété avec ses jolis et mystérieux monuments appelés « fabriques ».

    Nous vous attendons nombreux pour cette belle visite. Merci de prévoir une participation de 20,00 € pour les adhérents de Culture et Patrimoine et de 25,00 € pour les non adhérents et de prévenir de votre venue Marie-Françoise Masfety-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone 06 50 96 05 12. Toutes nos amitiés à toutes et tous.

    Marie-Françoise Masfety-Klein

    01.42.72.61.41

    06.50.96.05.12

    Blog Culture et Patrimoine

     

  • MontorgueuilRue Montorgueuil (IIe) : sympa pour ceux qui n'y vivent pas, un enfer pour les résidents… Jacques Boutault a été le seul Maire EELV d'arrondissement à Paris de 2014 à 2020. On attendait qu'il tape sur la table et défende la tranquillité des riverains mise à mal par l'anarchie des terrasses et la colonisation des trottoirs. Les attentes ont été déçues. Ariel Weil, Maire du nouvel arrondissement Paris-centre qui englobe le IIe était attendu à son tour sur ce dossier. Il s'y est attelé et l'annonce d'un règlement sur mesure pour le secteur de la rue Montorgueuil et des rues afférentes, qui fait partie intégrante du RET (règlement des étalages et terrasses) de Paris, rompt avec la tolérance coupable qui prévalait. Et s'il ne règle pas tout, il semble porteur d'un espoir d'amélioration sensible.

    La mairie de Paris-centre a publié le 25 mars un communiqué de presse qui introduit le nouveau règlement applicable au secteur Montorgueuil/Saint-Denis. Elle prend le risque de contestations devant le tribunal administratif mais elle l'assume. Gérard Simonet.

     


    Le communiqué de presse :


    "Fruit de de la volonté de la mairie de Paris-Centre de trouver un chemin entre des intérêts souvent divergents
    et de la concertation menée avec les commerçants et les habitants, ce règlement, plus restrictif que le règlement parisien des étalages et terrasses de 2021 et inédit de par l’importance de son périmètre, sa continuité géographique et le nombre de bars, cafés et restaurants concernés permettra de préserver l’équilibre entre festivité et tranquillité au sein de ce quartier emblématique du cœur de la capitale".

    "Le secteur Montorgueil/Saint-Denis, piétonnisé depuis le début des années 90, se caractérise aujourd’hui par une très forte densité de bars et restaurants, la plupart disposant de terrasses. Celles-ci sont parfois situées dans des rues étroites, générant des problèmes d’accessibilité pour les piétons et des nuisances sonores pour les habitants. La situation s’est encore compliquée depuis la pandémie et l’apparition des terrasses estivales. Il était donc nécessaire de penser un règlement adapté aux spécificités de cette zone".

    "A l'initiative du Maire de Paris-centre, Ariel Weil et en présence de Dorine Bregman (Adjointe de Paris Centre en charge des commerces et de l'artisanat, de la vitalité économique et du tourisme) et Véronique Levieux (Adjointe à la Maire de Paris et élue déléguée de Paris-centre en charge de la tranquillité publique et de la vie nocturne) des ateliers à l'attention des commerçants et des riverains ont permis d'établir des objectifs et de trouver des solutions".

    "Les grands principes posés par ce nouveau règlement sont les suivants :

    • les règles posées par les règlements particuliers antérieurs sont réaffirmées, réactualisées et étendues à toute la zone;
    • en particulier, le maintien d’un passage piéton systématique sur les trottoirs est conforté ou instauré ;
    • les terrasses installées sur la chaussée sont interdites ;
    • les contre terrasses situées sur le trottoir d’en face sont interdites ;
    • les terrasses situées devant le commerce voisin sont interdites ;
    • les terrasses doivent être alignées au droit strict de la devanture du commerce ;
    • les terrasses pérennes existantes sont dans l’ensemble maintenues ;
    • aucune terrasse n’est autorisée dans les tronçons de voies inférieurs à 6 mètres de largeur.

    "A la suite de la publication au bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, ce règlement particulier entrera en vigueur le 26 mars 2022.
    Contacts presse :

    Audrey Keysers:
    audrey.keysers@paris.fr / 01.87.02.62.04
    Benjamin Blanchard :
    benjamin.blanchard@paris.fr / 06.52.19.41.39

    Mairie de Paris-centre"

     

     

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    OpenL'open Café, 17 rue des Archives (IVe)

     

     

    Nous avons fait la connaissance de Bernard Bousset, le propriétaire de l'Open Café, en 2006. En 2007, il adhère à notre association en dépit de positions respectives qui n'étaient pas forcément en ligne : nous étions engagés dans la préservation de la tranquillité des habitants, il était soucieux de faire des affaires, quitte à encombrer l'espace piétons et à déranger un peu les riverains par sa musique d'ambiance. Nos intérêts étaient aux antipodes mais une vraie sympathie s'établit entre nous.

    Bernard Bousset fut pendant plusieurs années le président du SNEG (syndicat national des entreprises gay) avant de passer le flambeau à Gérard Siad, un interlocuteur attentif à entretenir avec les habitants et leurs associations une relation cordiale.

    Il y a cinq ans, Bernard Bousset nous annonçait qu'il souhaitait vendre son commerce. Il vient de nous apprendre que l'affaire est conclue avec un fonds d'investissement français qui a fait l'acquisition du fonds et des murs. Du rez-de-chaussée seulement. Bernard Bousset reste propriétaire du premier étage. Il passe donc de ce fait du statut de commerçant à celui de résident… attaché à sa propre tranquillité !

    L'acheteur final, de haute lutte car la concurrence fut rude, est le fonds Black Swan Investment. Son projet est de louer très cher l'espace sur la base de baux précaires de courte durée. On ne peut pas savoir quel genre d'activité s'exercera dans ses murs mais on peut penser qu'il s'agira d'une réplique du concept des magasins loués par le BHV autour du n° 11 de la rue des Archives. Certains d'entre nous feront la grimace. D'autres plus réalistes se diront que ce genre d'établissement, s'il contribue peu à l'ambiance, a au moins le mérite de ne pas créer de nuisances au voisinage.

    Gérard Simonet

     

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    Archives billettesÉglise et cloître des Billettes (IVe), au cœur du Marais, dont la fin des travaux de restauration est attendue ardemment par tous les riverains du secteur et les commerçants de cette portion prestigieuse de la rue  (Photo VlM)

     

     

    L'assemblée générale annuelle de l'association s'est tenue le 4 avril 2022 dans la salle des mariages de la mairie de Paris-centre (ex mairie du IIIe), aimablement mise à notre distribution par le Maire Ariel Veil et sa Directrice de la logistique et de l'événementiel Kassandra Zenon. Nous tenons à cet égard  à souligner la qualité des matériels et de l'assistance dont nous avons bénéficié (ordinateur, projecteur et sonorisation, mobilier).

    Après deux années de confinement qui nous ont interdit de nous réunir en chair et en os, c'était un vrai bonheur de retrouver nos amis adhérents de "Vivre le Marais !" et d'échanger avec eux sur les sujets qui s'inscrivent dans le cadre de nos statuts.

    L'ordre du jour était consacré au  rapport moral du président, au rapport financier du vice-président trésorier Claude Verrier et à l'élection pour deux ans des administrateurs. Au titre des questions diverses, le devenir de l'association et son développement ont fait l'objet d'une information du président qui a rappelé qu'il a créé cette association il y a 22 ans et qu'il conviendrait peut-être de lui apporter maintenant un souffle nouveau.

    Les personnes présentes étaient porteuses de 132 voix. Compte tenu de ce chiffre et des pouvoirs adressés par la voie électronique, l'assemblée avait l'autorité de statuer sur les résolutions proposées.

    Elle s'est prononcée, à l'unanimité, sur les résolutions suivantes  relatives à l'exercice 2021 :

    • approbation du rapport moral et du rapport financier
    • quitus au conseil d'administration et au bureau pour leur gestion de l'association
    • ré-élection pour deux années des administrateurs en fonction, à l'exception de Habib Hobeika qui s'est retiré du conseil pour cause de déménagement à l'étranger. Il s'agit de Mmes Marie-Françoise Masféty-Klein, Paule Mazéo, Geneviève Dupoux-Verneuil, Denise Turrel et MM. Claude Verrier, Yvon Legall, Jean-Claude Théodart et Philippe Lanta
    • il est rappelé que les deux membres fondateurs André Leynaud et Gérard Simonet sont statutairement membres du conseil de plein droit
    • élection pour deux ans au conseil d'administration de Christine Albertin-Simonet
    • élection pour deux ans au conseil d'administration de Philippe Grenez

    Christine Albertin-Simonet (63 ans) et Philippe Grenez  (59 ans) se sont présentés devant l'assemblée en exposant leur parcours et leur motivation à s'impliquer dans l'association. Habib Hobeika est remercié pour le temps et l'attention qu'il a consacrés à l'association pendant la durée de son mandat.

    Il est rappelé que le conseil comporte maintenant 12 membres, le chiffre maximum fixé par nos statuts.

    A l'issue de la réunion, un buffet convivial dînatoire et raisonnablement arrosé comme il se doit a réuni les participants. Ses organisateurs Paule Mazéo, Denise Turrel et Jean-Claude Théodart en sont chaleureusement remerciés.

    Gérard Simonet

    Président

     

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    Renée vivienVue actuelle de la place Renée Vivien (IIIe)

     

     

    Tous les riverains sont unanimes pour constater le mauvais entretien et la dégradation en matière d’hygiène et de sécurité de la place Renée Vivien, située à l’angle des rues Temple, Haudriettes, Michel Le Comte dans le IIIe arrondissement.

    Déjections de pigeons, malheureusement nourris par des passants et des habitués, dégradant les façades en pierre des immeubles voisins, invasion de rats qui se répandent dans le quartier, refuge de SDF, activités et trafics divers nocturnes générant toutes sortes de nuisances notamment sonores pour tous les résidents aux alentours.

    Familles, personnes âgées et passants hésitent à fréquenter cet espace depuis fort longtemps.

    Ce constat est partagé par la mairie de Paris-centre.

    Dans le cadre de la démarche de la Mairie de Paris « Embellir votre quartier », le Conseil de Quartier de Marais-Archives et son co-président François Riche, fortement soutenus par l’association « Vivre le Marais ! », ont réussi à obtenir que la réhabilitation de l’endroit soit éligible aux subventions allouées à cette opération.

    Ce projet d’amélioration ne saurait se faire sans la participation des habitants du quartier. C’est pourquoi le Conseil de Quartier Marais-Archives souhaitait recueillir suggestions, idées, envies pour que ce lieu redevienne agréable et convivial.

    Par un beau et chaud dimanche de printemps, le 27 mars dernier, un barnum était monté sur cette placette, avec l’affichage d’une documentation variée, très illustrée, concernant tant son histoire depuis le Moyen-Âge, que diverses suggestions d’aménagement émanant du Conseil de Quartier.

    Trois aménagements sont proposés, qui font l'objet d'illustrations :

    Proposition 1 – Une place ouverte et végétalisée

    Proposition 2  – Un square sécurisé

    Proposition 3  – Une place paisible et apaisée

    Bulletin de vote (Votre Avis)

    Télécharger illustrations

    Vers midi, le Maire de Paris Centre, Ariel Weil, est venu voir comment les choses se passaient et s’il y avait un réel intérêt du public pour cette opération de communication. François Riche, co-Président du Conseil de Quartier Marais-Archives, avec le Maire, des élus et des personnes présentes, font le tour des panneaux explicatifs des diverses propositions.

    Le Maire prononce une allocution pour expliquer la teneur et l’objectif de cette démarche citoyenne et se prête ensuite au jeu des questions-réponses.

    Un bulletin pour l’expression des vœux était mis à la disposition des participants, proposant diverses options, à glisser dans les urnes d’un bureau de vote tenu par des membres du Conseil de Quartier qui relevaient les adresses, afin de distinguer les personnes directement concernées. Plus de 230 bulletins ont été recueillis. Le résultat du dépouillement sera donné à la prochaine réunion du Conseil de Quartier.

    Certaines idées, équipements sportifs, jeux d’enfants, ne paraissent pas des plus appropriées, compte tenu de l’exiguïté du lieu et de sa situation à un carrefour, équipé de feux tricolores, de 3 rues très passantes (voitures, bus, camions, motos …) avec des trottoirs très étroits. La création d’une guinguette est peu opportune sur un espace si restreint et inévitablement source d’importantes et multiples nuisances pour les riverains.

    Pour clôturer cette journée, à l’occasion d’un pot amical, Boris Jamet, Conseiller de Paris en charge du budget participatif et de la participation citoyenne de Paris-centre, tire un premier bilan en constatant le succès et la forte participation à cette manifestation. Il félicite chaleureusement les membres du Conseil de Quartier pour leur implication et le travail important et constructif qu’ils ont effectué.

    Claude Verrier

     

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    Image1Autoportrait nocturne (Le graveur) 2008  Xylographie – 14×14 cm

     

     

    Sergio Birga, peintre talentueux et graveur de renom, nous a quitté brutalement en août dernier. Il était un membre prestigieux de notre association.

    Né à Florence en 1940, il signe ses toiles « Pictor Fiorentinus », revendiquant ainsi son attachement à sa ville natale. Mais aussi Parisien de cœur dès 1966, il réside dans le Marais depuis toutes ces années, bénéficiant dans son dernier atelier d’un aperçu imprenable sur le Centre Pompidou et Notre Dame. De sa fenêtre, ce fervent croyant  assiste au dramatique incendie de 2019 qui lui inspirera quelques œuvres tragiques, empreintes de nostalgie.

    Ses premières huiles sur toile évoquent sa Toscane natale, collines, arbres, sites harmonieux et équilibrés, monuments à la rigueur géométrique pour lesquels le dessin est primordial, lui permettant d’acquérir une parfaite maîtrise qui s’avérera indispensable à sa passion naissante pour la gravure.

    En 1965-66, il fait plusieurs séjours en Allemagne et découvre les principaux acteurs de l’Expressionisme, Kokoschka, Erich Heckel et surtout Otto Dix, déjà vieillissant mais au sommet de sa notoriété, qui l’accueille et lui prodigue conseils et encouragements. Son admiration pour Dix est totale, même si son propre style s’éloigne de celui du Maître.

    A Paris, il est admis aux Beaux-Arts et étudie la gravure dans le cours renommé de Lucien Coutaud. Artiste engagé, contre la guerre du Vietnam, Mai 68, il joue un rôle d’animateur et de fédérateur dans le mouvement de la Jeune Peinture qui domine le monde artistique parisien à cette époque.

    Sergio Birga était un homme authentique, intellectuel subtil, de très grande culture, tant artistique que littéraire, incollable sur les Ecrits de Nietzsche, Kafka et Edgar Poe notamment, qui lui ont inspiré des sujets pour ses suites de gravures.

    Nous nous sommes souvent rencontrés, en compagnie de son épouse Annie, occasions de passionnantes discussions sur la création artistique contemporaine, le rôle et l’engagement de l’artiste dans la société, l’impérieuse nécessité de peindre avec les doutes, les contradictions quant à la voie à suivre pour l’expression de sa propre créativité, autant de sujets sur lesquels il a beaucoup écrit.

    L’énumération de toutes ses expositions personnelles et manifestations culturelles auxquelles il a participé en France et en Europe serait très longue. Annie Birga, soucieuse d’entretenir le souvenir de son mari, a eu la joie que la Galerie Saphir, une institution depuis de nombreuses années dans le Marais, organise à nouveau pour lui une exposition, cette fois-ci à caractère rétrospectif, sur un aspect essentiel de son travail : la gravure.

    Le propos délibéré de cette exposition est de présenter tous les thèmes et la variété des sujets dans ses gravures de différentes époques. Une série d’autoportraits, dont le très symbolique « Autoportrait nocturne » ci-dessus reproduit, marque les jalons de son évolution dans le style et ses recherches picturales au fil du temps.

    Une suite de gravures sur Paris, notamment « La destruction des Halles » qui l’a beaucoup peiné car scellant la disparition d’une partie du Paris historique, et aussi « Nocturne de l’atelier vers la Tour Eiffel », démontre son profond attachement à cette ville.

    Image2La destruction des Halles 1 (1973)  Linogravure – 25×36 cm

     

    La linogravure est un procédé utilisant le linoléum comme support, revêtement imperméable fait de toile de jute enduite d’un mélange de poudre de liège, d’huile de lin, de gomme et de résine. Picasso a beaucoup utilisé cette technique pour de nombreuses séries de linogravures.

    Divers sujets inspirés par les goûts littéraires de l’artiste, notamment d’après Kafka « La Métamorphose » (le réveil) 1963, « Le Procès » (l’exécution) 1963, « Un Rêve » 1963, xylographies, d’après Edgar Poe « La Chute de la Maison Usher » 2021, xylographie.

    Sergio Birga propose au spectateur une représentation symbolique dans laquelle le réalisme cru du dessin, paradoxalement, ouvre l’espace à un univers plus onirique, ainsi les apparitions de lunes roses grimaçantes dans un ciel noir d’encre.                        

    Image3

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    "Le Procès" – L’exécution (1963) , xylographie – 32,5×25 cm (à gauche) et "Un Rêve " (1963) xylographie – 45×32 cm (à droite)

     

    Sergio Birga appréciait tout particulièrement le travail de la xylographie – ancienne technique d’impression de textes et de figures avec des planches en bois gravées en relief, en usage aux XVème et XVIème siècles, dont Dürer fut un génial initiateur. La gouge attaque les veines du bois de fil, en lutte, en force, tout en créant une grande sensualité au contact de la main sur ce matériau noble.

    Dans son travail, la mort est souvent présente, soit sous une forme allégorique, soit descriptive. Il faut attentivement scruter chaque gravure pour en découvrir un signe. Les œuvres de cette exposition, très riche et variée, interpellent fortement le visiteur, elles sont le miroir de ses propres doutes et inquiétudes, elles soulèvent des interrogations fondamentales sur la violence, la liberté, la difficulté de s’accomplir en Être Humain de Bien.

    « Nihil est in intellectu quod non prius fuerit in sensu » (Rien dans l’intellect qui ne serait d’abord dans les sens) Saint Thomas d’Aquin.

    Claude Verrier

     

    Exposition Galerie Saphir

    69 rue du Temple – 75003 Paris

    Jusqu’au 17 avril 2022

    Tous les jours de 13h00 à 19h00

    Tél. 01 42 72 61 19