Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  •  Dessin Trez
    dessin d'Alain Trez, par courtoisie

     

    C'était en réunion publique IIIe/IVe à la mairie du IVe le 15 décembre sur le thème de la révision du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. On sait que l'objectif de la révision porte sur l'harmonisation du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris et du PSMV qui vaut plan d'urbanisme pour le centre historique de Paris. Dominique Bertinotti, a déclaré : "je sais que je suis iconoclaste et que tout le monde ne partage pas cet avis, mais je dis qu'il faudrait pouvoir surélever tous les immeubles, car c'est le moyen de créer des opportunités de construction de logements sociaux quand on n'a pas de foncier disponible". Elle nous a ainsi livré en fin de séance le fond de sa  pensée.

    L'enjeu essentiel est en effet le logement social. La loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) de décembre 2000 fixe à 20% par commune le taux de logements sociaux. Le PLU de Paris accorde un COS (coefficient d'occupation au sol) majoré de 20% s'il s'agit de logements sociaux et de 20% à nouveau si les constructions répondent aux normes écologiques. De plus, toute rénovation d'une surface supérieure à 800 m² doit réserver 25% de logements sociaux.

    Pour le moment, ces règles ne s'appliquent pas à l'intérieur du périmètre de sauvegarde du Marais. Elles pourraient entrer en vigueur si le PSMV se trouvait aligné sur le PLU, et libérer ainsi théoriquement de la surface constructible.

    Il reste ensuite à leur trouver un champ d'intervention compte tenu du bâti existant, des réalités foncières et du souci de préserver l'architecture et le patrimoine, dans des arrondissements qui sont déjà les plus denses de Paris en terme d'habitants et d'activités. La déclaration de Dominique Bertinotti, dans ces conditions pourrait bien n'être qu'un vœu pieux, voire une boutade.

    Gérard Simonet

     

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  • Charlot 73 plan turgot

    De l'enclos du Temple, la ville fortifiée de l'ordre des Templiers, il ne reste aujourd'hui qu'une des tours de garde qui jalonnaient la muraille. On la voit ici dans l'angle supérieur droit du triangle dont la base borde la rue [Charlot] (IIIe) (plan de Michel Etienne Turgot, 1739)

       

    Le 1er février de cette année, nous consacrions un dossier à la tour oubliée, enfouie à l'intérieur d'un ensemble immobilier peuplé de décombres. Reportage du 1er février 2009

    Nous sommes en mesure, à ce jour, d'apporter un certain nombre de précisions.

    Cet ensemble immobilier se compose de trois bâtiments auxquels on a accès par la porte du 73 rue Charlot (IIIe). Ils occupent actuellement tout l'espace délimité par le triangle de la photo. La tour est à l'angle supérieur droit, prolongée par une portion de muraille. Elle est creuse. A l'intérieur de sa concavité, de l'autre côté, rue de Picardie, le "Café Rouge", a installé une banquette en arc de cercle sur la quelle on peut s'attabler tout à loisir pour prendre un repas (voir photo ci-dessous).

    Charlot 73 café rouge

    Fond de la salle du "Café Rouge". On note la forme concave qui est l'intérieur de la tour. On est ici au coeur d'une verrière à  structure métallique que certains attribuent à Gustave Eiffel.
     
     

    Les propriétaires, qui sont une dizaine, ont décidé il y quelque temps de vendre l'un des bâtiments, celui justement qui abrite la tour, afin de financer la réhabilitation des deux autres. C'est un particulier qui s'est porté acquéreur de "l'immeuble à la tour", pour son usage personnel. Il semble clair que la muraille figure dans les parties communes aux trois immeubles mais le statut de la tour nous a paru incertain.

    L'objectif des propriétaires est de mettre la tour en valeur. Un projet a été déposé en 2004. Il permettait de visualiser depuis l'entrée la tour et la muraille.

    Charlot 73 déclaration travaux

    Charlot 73 deux passages cour

    Plan de 2004 et état actuel. L'ouverture panoramique à gauche sur le plan permettait de voir la tour et la muraille dans son prolongement. Le passage de gauche, très étroit, n'offre pas de vue sur la tour. Le passage de droite sera condamné (cliquer dans les photos pour agrandir).

    Il semble que les Bâtiments de France aient favorisé ce projet mais que la Mairie de Paris, direction du permis de construire, l'ait refusé sur le fondement que l'état de l'immeuble ne permettait pas d'en affaiblir la structure en pratiquant une ouverture de cette importance. Actuellement, l'Architecte des BdF demande que le passage de gauche soit élargi de 40 centimètres, en rognant sur la droite, ce qui n'apporte malheureusement rien à la visibilité des parties intéressantes.

    Il est donc probable que la jouissance de ces vestiges restera le privilège des occupants. Nous avons la consolation de savoir qu'ils existent et que nous avons pu y accéder.

    Gérard Simonet

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  • Airparif capteurs des Halles

     La station de capteurs d'Airparif dans le jardin des Halles (Ie)

     

    L'information nous est communiquée par le magazine "Liaisons" d'Île de France Environnement, sous la plume de Marc Ambroise-Rendu, qui titre " Pollution de l'air : les élus cassent le thermomètre".

    On apprend que le Maire d'Issy-les-Moulineaux, tout comme le Maire de Paris, ferme sa station de mesure de qualité de l'air. Pour André Santini, c'est l'occasion de sortir d'une polémique dans laquelle il lui est reproché d'aggraver la pollution par sa nouvelle usine d'incinération.

    Pour Bertrand Delanoë, le motif est le réaménagement très décrié du jardin des Halles et sa fermeture pendant cinq ans, qui oblige à démonter la station d'Airparif.

    Nous nous sommes souvent étonnés de la localisation de ce point de mesures de la qualité de l'air, loin du trafic automobile, sur une surface arborée et ouverte à tous les vents. Sachant qu'elle sert de référence pour le centre de Paris et qu'elle analyse en permanence tous les facteurs de pollution,  CO², oxydes d'azote, benzène, micro particules et même dioxine et pesticides, on aurait préféré qu'elle s'intéresse aux rues étroites et encombrées du centre de Paris où l'aération fait défaut.

    L'éliminer serait pourtant la plus mauvaise des solutions. La Ville de Paris cherche actuellement un site de remplacement. Elle pense à l'espace Beaubourg (lui aussi très dégagé !) mais la Maire du IVe, Dominique Bertinotti refuse de supprimer un bac à végétaux pour l'accueillir.

    On aimerait que le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, lui trouve un point de chute dans la partie la plus encombrée de la rue du Temple. On aurait peut-être enfin une indication sur ce que nous respirons au plus fort des embouteillages du secteur Beaubourg-Temple. Judicieusement couplée à un micro pour enregistrer les klaxons, la station pourrait donner une image complète de ce que subissent les riverains en matière de nuisances environnementales.

  •   Bouquinistes tags linéaire

    FlyersCoffres des bouquinistes de la Seine et flyers dans un caniveau du IVe

      

    Le Maire Adjoint chargé de l'environnement à l'Hôtel de Ville, François Dagnaud, répond à notre article du 30 novembre dans lequel nous avons stigmatisé l'inaction de la Ville sur deux sujets qui irritent considérablement nos concitoyens. Preuve de leur intérêt pour le sujet, nous avons battu un record de fréquentation du blog avec 541 visites dans la seule journée de lundi 30 novembre.

    Nous donnons accès à sa lettre in extenso, sans chercher à atténuer ses sarcasmes à notre égard. C'est de bonne guerre et nous comprenons qu'il se défende. Il y une leçon à tirer tout de même de cette passe d'armes : quand une association cherche à conduire une action constructive  (ici l'environnement), les responsables de la Mairie de Paris et des mairies d'arrondissements (quand elles sont concernées) ne doivent pas la laisser dans l'ignorance, dans une attitude de superbe suffisance. M. Dagnaud n'avait pas reçu notre lettre …. que dire ? il aurait pu la lire sur le blog, mais il suffit. Nous découvrons qu'il y a des actions en cours. C'est l'essentiel. Peut-être fallait-il être impertinent, sinon facétieux, pour l'apprendre. Gageons que ce sera peut-être aussi une découverte pour la Maire du IVe et qu'elle nous en saura gré.

    Gérard Simonet

     

    Cliquez pour obtenir le texte de sa lettre.  Lettre Dagnaud François 

       

     

  • Bouquinistes histoire de paris Quais de la Seine au Pont-Marie, les premiers coffres de bouquinistes, avec un panneau "histoire de Paris" qui en raconte l'origine. L'état des coffres est affligeant. Quant aux "flyers", le spectacle offert tous les week-ends rues des Archives et Ste Croix (voitures recouvertes et caniveaux remplis) suscite l'écoeurement.

      

    Voici ce que nous écrivions le 15 janvier 2009 :

    Les quais de Seine, inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, sont l'un des atouts de Paris et du IVe arrondissement. On a toutes les raisons de s'en flatter. Les étrangers en conviennent : on connaît peu d'endroits au monde qui offrent un cadre aussi romantique et prestigieux.

    Les bouquinistes ajoutent à ce site une touche insolite qui plonge ses racines dans le passé de la profession, considérée au XVIe siècle comme dangereusement subversive pour les textes écrits qu'elle était soupçonnée de diffuser sous le manteau, en bravant le monopole des libraires.

    La Mairie leur consacre un écusson qui en résume l'histoire, comme elle le ferait pour un monument de Paris. Malheureusement, leurs coffres tagués et mal entretenus leur confère un statut de marchands de seconde zone qui porte atteinte à la noblesse de leur profession d'antiquaires de la presse et du livre.

    Nous avons établi un contact à ce sujet avec François Dagnaud, Adjoint au Maire de Paris pour la Propreté, dans le courant du mois de décembre. Nous attendons de connaître les mesures qu'il nous a promis de prendre. Nous venons de le lui rappeler, dans un courrier daté du 14 01 09, en ajoutant une demande très spécifique au IVe, qui concerne l'invasion des "flyers".

    [ …..]   

    Les personnes dont nous rapportons l'intervention dans le courrier ci-dessus, pensent que les moyens existent d'éradiquer ce fléau, en remontant à la source, c'est à dire au bénéficiaire de la publicité. D'après eux, une certaine lecture des règlements existants permet de verbaliser et de percevoir des amendes avec recouvrement d'office. C'est bien entendu le seul moyen de corriger ces excès. Si nécessaire, pourquoi ne pas amender les textes ? Il nous ont  promis de travailler rapidement sur ce dossier avec leur direction. Nous leur donnons rendez-vous avant les beaux jours, car c'est à cette époque que la frénésie des pollueurs atteint son paroxysme".

     

    Nous sommes au regret de constater, en décembre 2009 – un an après, que M. Dagnaud n'a rien fait. On entend cependant qu'à l'Hôtel de Ville des voix commencent à se préoccuper de l'invasion des flyers. C'est bien peu comme résultat. Fançois Dagnaud mérite le bonnet d'âne. Son prédécesseur, Yves Contassot, lui, s'était distingué avec le tri sélectif, en multipliant par trois le nombre des corbeilles à papier dans Paris et, surtout, en parvenant à régler à 90% le problème ardu des déjections canines sur les trottoirs.

    Pourtant, la tâche n'est pas surhumaine : quelques coups de peinture et la mise en place d'une maintenance réactive pour les coffres. Si M. Dagnaud est incapable de le faire, nous lui démontrerons la faisabilité sur un échantillon. Pour les flyers, c'est sans doute plus complexe, mais M. Dagnaud n'a pas été élu et placé à ce poste de Maire-Adjoint pour  s'occuper de queues de cerises.

    Gérard Simonet

     

      

  • Charlot café bretagne détail 

    C'était une boulangerie-pâtisserie, c'est devenu un endroit branché avec Wi-Fi, serveurs et serveuses accortes, décor 1900 et habitués de la mode, du spectacle et de la création : Café Charlot, 38 rue de Bretagne -(IIIe) - Tél. 01 44 54 03 30

       

    Le sujet est venu sur la table à l'occasion d'une interview de l'association par un journaliste du magazine "TETU" : les bobos sont-ils une communauté au même titre que celles qu'on cite couramment à propos du Marais ?

    Il faudrait naturellement s'entendre au préalable sur ce qu'on appelle un "bobo". Bourgeois-bohème, d'accord, mais qui se reconnait bourgeois, qui peut être qualifié de bohème ?

    Chacun le sait bien : "est bourgeois celui qui vit mieux que moi". C'est une définition éminemment relative. Le bohème quant à lui, se distingue par sa tenue décontractée (mais recherchée), par le choix de ses moyens de transport (le vélo est un bon marqueur), les établissements qu'il fréquente (là où se trouvent d'autres bobos) et le logement où il vit. C'est un appartement ancien où règne une pagaille de bon aloi. Le décor relève d'un certain goût pour la provocation (fauteuil 1900 de dentiste, par exemple).

    Y a-t-il davantage d'individus de ce genre dans le Marais aujourd'hui ? Oui, à l'évidence. C'est lié au phénomène que les urbanistes-sociologues appellent "gentryfication". Dans un premier temps, leur arrivée a accru la mixité sociale (par le haut) puisqu'ils étaient inconnus auparavant. Au-delà d'un certain nombre, leur présence aurait évidemment l'effet inverse.

    L'extrapolation, en matière de prévision, est une méthode qui conduit aux pires bévues. Il est donc peu probable que le Marais devienne le monopole des bobos, pour autant qu'on s'accorde sur le sens donné au mot. En revanche, il n'est pas discutable que le niveau social de la population se soit élevé depuis cinquante ans et continue de progresser. Par les bobos ou sans eux.

    A défaut de prédire l'avenir, il est important de savoir où nous en sommes aujourd'hui à propos :

    • du revenu des ménages dans nos deux arrondissements
    • du prix du m²
    • de la densité de population
    • de la densité du bâti
    • des espaces verts
    • du pourcentage "cols blancs/cols bleus" (*)
    • de l'emploi

    Nous devons à une habitante du IIIe, Marie-Catherine Weil, d'avoir rassemblé toutes ces données en compilant les statistiques de l'INSEE. Nous vous invitons  à  en prendre connaissance.

    Les enseignements de cette étude sont intéressants et remettent en cause quelques clichés. Le Marais IIIe n'est pas particulièrement "riche" (sur la médiane de Paris) mais le IVe est plus favorisé (dans le premier quartile). La densité de population et du bâti atteignent des records dans le IIIe (dernier décile), tout près de la Ville la plus dense au monde : Le Caire ; elle est nettement plus basse dans le IVe à cause de la faiblesse de l'espace utile (déduction faite des bâtiments publics, à savoir Hôtel de Ville, île de la cité, caserne Napoléon, espace Beaubourg, cité des Arts, place des Vosges …, et la Seine) par rapport à sa superficie théorique.

    Enfin, IIIe et IVe se distinguent par leur fort pourcentage de cols blancs et la rareté des espaces verts. Sans surprise, on vérifie la corrélation inverse entre revenus et logements sociaux.

    (*) dérivés de l'anglais "white collar et blue collar" (cadres et employés)

     

      

  • Forum associations

    Beaucoup de mairies en France, sollicitent les associations, les flagornent, les prennent par la main, les réunissent dans des forums, organisent des grand-messes, des goûters, mais leur demandent ensuite de rester à leur place et de ne parler que si on les y invite. C'est la stratégie de l'infantilisation. La Mairie de Paris et les mairies d'arrondissements n'échappent pas toujours à cette tentation. (illustration Mairie de Paris)

     

    Nous en voulons pour preuve la concertation sur le réaménagement de la rue Rambuteau (IIIe et IVe). Nous révélions (article du 22 octobre) que  la mairie du IVe s'opposait à notre participation au "bureau de comité de rue". Le refus de Mme Bertinotti à la demande du Maire du IIIe de nous associer, est motivé par le fait "que nous avons déjà participé aux travaux concernant la rue des Archives" (un sucre d'orge, oui dame, mais pas deux !).

    Dans sa séance du 23 novembre, le conseil de quartier Sainte Avoye, riverain de la rue Rambuteau, a condamné cette maladresse. A l'unanimité, ses membres ont voté la résolution suivante :

    "Considérant que la concertation entre les mairies d'arrondissements du IIIe et du IVe et les habitants à propos du réaménagement de la rue Rambuteau exclut de fait l'association d'habitants des deux arrondissements "Vivre le Marais !",

    Que le Maire du IIIe est disposé à lui faire une place dans le "bureau du conseil de rue" mais que la Maire du IVe s'y oppose,

    Que cette association est représentative de plusieurs centaines d'habitants des deux arrondissements dont certains habitent et/ou fréquentent régulièrement la rue,

    Que l'association est "agréée" par le Préfet de Paris au titre du code de l'environnement et qu'elle est membre de la "commission  du secteur sauvegardé" du Marais,

    Le conseil de quartier Sainte Avoye, qui inclut la rue Rambuteau dans son périmètre, demande que l'association "Vivre le Marais !", dont plusieurs conseillers de quartiers sont membres, soit représentée en tant que telle au "bureau du conseil de rue", au même titre que "l'association des commerçants de la rue Rambuteau".

    Le conseil de quartier rappelle que la participation de cette association, capable d'une analyse structurée des problèmes posés par la rue, à une instance de concertation n'est pas une faveur qui lui est faite mais une façon adulte de mettre en oeuvre la démocratie locale, dont les principes sont régulièrement rappelés par le Maire de Paris ".

  • Pierre au lard 3 engin 18 11 09
     

    L'ancienne galerie d'art du 3 rue Pierre au Lard livrée aux engins de démolition (18 novembre 2009)

     

    Confondant vitesse et précipitation, désirs et réalité, les promoteurs de la boite de nuit géante de la rue Pierre au Lard ont déclenché des travaux lundi 16 novembre. Les riverains, très attentifs à ce projet rejeté par tout le monde, et surpris de ne voir aucun panneau d'information, ont saisi la Direction du Permis de Construire de la Mairie de Paris.

    Dès mercredi, la mairie constatant qu'aucun dossier de demande d'autorisation n'avait été déposé, intervenait pour faire arrêter les travaux et rédigeait un procès-verbal. Le chantier est fermé désormais. Les instigateurs de cette tentative de passage en force encourent des poursuites en correctionnelle.

    Sur le projet lui-même, on apprend que le Préfet de Police, qui a été saisi d'avis négatifs de la Maire du IVe, du représentant de l'opposition municipale du IVe, de la Commissaire Centrale du IVe, de la Députée de la 1ère circonscription et des associations d'habitants, a décidé de renvoyer l'affaire devant le Procureur de la République.

    Historique de l'affaire : notes des 25 mai, 16 septembre, 5 octobre et 13 octobre 2009 de Vivre le Marais !

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  • St antoine 21 hôtel de mayenne gravure ancienne St antoine 21 hôtel de mayenne façade actuelle 
    L'hôtel de Mayenne, 21 rue Saint Antoine (IVe). La gravure du haut représente l'hôtel dans son état originel du début XVIIème siècle, la photo du bas le montre avec son ajout actuel, au milieu, qui date de 1889. (cliquer sur la photo pour agrandir).

      

    Nous sommes en face d'une situation étrange.

    Sur la façade rue Saint Antoine, on peut lire au tableau d'affichage la notification par le Directeur Régional des Affaires Culturelles, d'un accord pour travaux. Il s'agit de la "restauration des façades et couvertures" du bâtiment classé Monument Historique en 1974.

    Le dossier a été déposé le 23 décembre 2008 par la société qui gère l'école. Il inclut la démolition de la partie centrale du bâtiment, qui figure en "tâche jaune" (*) au PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais et le retour de l'hôtel à son état original de 1609, en application du PSMV . On relève dans les attendus "l'accord tacite du Maire de Paris". Les travaux sont financés par l'école mais au titre de la convention qui la lie à l'Etat, elle bénéficie d'une subvention. On comprend pourquoi les travaux de ravalement qui sont intervenus en 1993 n'ont concerné que les ailes du bâtiment, l'ajout au centre restant désespérément sale.

    La direction de l'école est prête à commencer les travaux mais un évènement nouveau l'incite à ne pas se précipiter : la "Commission du Vieux Paris" a voté une résolution le 1er octobre demandant de renoncer à la démolition de l'ajout.

    Elle justifie sa demande en relevant que le corps de bâtiment ajouté au-dessus du portail a été réalisé à la fin du XIXe par un architecte de renom, Alfred Coulomb, et que les orientations prises dans la révision du PSMV vont dans le sens d'une meilleure prise en compte du style XIXe. Elle insiste sur la difficulté de restaurer les parties manquantes en l'absence de documents qui les décrivent.

    Le directeur de l'école que nous avons rencontré, veut rester prudent, en insistant sur sa préoccupation essentielle qui est le bien-être et la sécurité des enfants. Ensemble, nous avons visité la salle qui serait sacrifiée : 100 m² d'une belle pièce avec vue sur la rue décorée de peintures XIXe, qui sert en ce moment de salle de musique. On comprend, malgré sa réserve, qu'il ne serait pas mécontent de conserver cet espace, même si la place ne manque pas dans l'arrière cour, à l'emplacement des anciens jardins, où plusieurs bâtiments (qu'Alexandre Gady qualifie "d'indigents") ont été construits dans les années 70.

    Du côté du Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine (Bâtiments de France), on ne voit aucune raison pour remettre en question un dossier qui est bouclé. Les architectes soulignent du reste que l'ajout concerné n'est pas une "oeuvre" représentative du XIXe mais un ouvrage qui "accompagne" le style Louis XIII de l'hôtel, et que les manuels consacrés au Marais qualifient de "pastiche". Elle nie qu'il soit difficile de retrouver la trace du décor original, qu'on devrait découvrir en le dégageant de son habillage actuel. Il y a eu un précédent similaire avec l'hôtel de Sully, au 62 de la même rue, dont la restauration est réussie.

    La "Commission du Vieux Paris" a un rôle consultatif auprès du Maire de Paris, qui a l'habitude de suivre ses recommandations. Elle n'a cependant pas autorité sur le Marais. C'est pourquoi elle demande que sa résolution soit portée devant la "Commission Locale du Secteur Sauvegardé" du Marais, pour qu'elle statue.

    On verra bien, puisque nous en sommes membre, si le sujet figurera à l'ordre du jour de la réunion de décembre. On pourra peut-être mesurer aussi quel peut être l'impact d'une décision de cette instance qui contreviendrait au PSMV en vigueur. N'y a-t-il pas un risque de le "détricoter" avant que le PSMV nouveau ne soit approuvé (pas avant 3 à 4 ans) ?

    Nous sollicitons ardemment l'avis de nos lecteurs. Nous nous sommes efforcés de décrire objectivement la situation et les enjeux sans prendre partie. Vos commentaires, messages, témoignages seront appréciés et pris en compte. Nous en parlerons aussi au cours de nos visites guidées dans le Marais (la prochaine a lieu le 10 décembre).

      

    (*) Les "taches jaunes" correspondent à des édifices "à démolir" au titre de la mise en valeur du patrimoine

     

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    Post Scriptum du 20 novembre 2009 :

    La résolution de la "Commission du Vieux Paris" se réfère à la charte de Venise (1964) pour la restauration des monuments anciens. Consultation de la charte


     

  • Voiture electrique

    Voiture électrique 4 places. (La photo n'est pas contractuelle).
     

    En face d'une assistance réduite aux plus assidus (8 à 10 personnes), la Mairie de Paris a présenté ce projet le 17 novembre. L'intérêt très vif des présents compensait leur rareté. Ils ont posé les bonnes questions.

    Voici ce qu'en dit l'Hôtel de Ville :

    Autolib  s'inspire de Vélib (on avait compris), les véhicules sont électriques, il y aura 700 stations dans Paris, dont 500 en surface et 900 dans les 28 communes de banlieue qui ont accepté de s'associer au sein d'un "syndicat mixte" (privé-communes) qui sera le gestionnaire du projet avec délégation de service public. C'est la Ville, en revanche, qui consent l'investissement (35 millions d'€). Il n'est pas précisé si l'amortissement et les frais financiers sont répercutés sur le délégataire.

    Les tarifs envisagés aujourd'hui sont 15 à 20 €/mois pour l'abonnement et 4 à 5 € par demi heure d'utilisation.

    Calendrier : création du syndicat en 2009, délégation de service public à l'opérateur élu en 2010, mise en service en 2011. (rappel : élection présidentielle en 2012).

    Nos réactions :

    Points positifs : projet séduisant comme l'a été Vélib, véhicules silencieux et non polluants, offre de transport qui comble un vide entre taxis (trop rares à Paris) et loueurs professionnels (peu flexibles et coûteux), tarifs attractifs.

    Points négatifs : le bilan carbone de la voiture électrique, au niveau européen (source ADEME), n'est pas meilleur que celui d'une voiture thermique récente ; le loueur devra se garantir avec une caution (carte bancaire) qui pourrait être comprise entre 500 et 1.000 € ; un état du véhicule devra être établi à la prise et à la restitution du véhicule, de façon contradictoire, les dégâts intérieurs et extérieurs étant compensés par une retenue sur la caution. Nous n'avons eu aucune précision sur la nature de l'assurance qui est habituellement incluse dans le tarif de location, ni sur son extension éventuelle à la suppression totale de franchise (couramment 15 €/jour chez les loueurs).

    Au chapitre des interrogations : avec ce véhicule, il sera tout aussi difficile de se garer dans Paris ; on nous dit que le rechargement sera du type "lent" (basse tension), ce qui veut dire 5 à 6 heures. Comment sera-t-on garanti contre les "batteries à plat" ? et dernière question : quid du coût pour le contribuable parisien, déjà très malmené ces temps-ci ?

    Impertinence ultime : ce projet ne serait-il pas un échappatoire pour un gouvernement et une municipalité qui sont incapables d'accroître le nombre de taxis dans Paris ? personne n'aurait l'idée de proposer semblable montage à Londres où les taxis pullulent.

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