Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Julien (chez) sans terrasse novembre 09

    La perspective du chevet de l'église Saint Gervais Saint Protais et les degrés de la rue des Barres (IVe), après le démontage fin octobre de la contre terrasse de "chez Julien", qui la défigurait.

                                                                                                                                      

    "Chez Julien" prend ses quartiers d'hiver. Les marches de la rue des Barres retrouvent leur authenticité. Nous avons six mois de répit avant un possible retour. Prions pour que la Mairie de Paris, cette année, décide que l'expérience a assez duré et que personne n'a réussi à s'habituer à voir les marches de la rue perforées par les tire-fonds du dais gigantesque qui sert de toit à la contre terrasse.

    Nous suggérons, en accord par les autres commerces du site, que "Julien" soit autorisé à disposer d'une terrasse ordinaire, avec tables, chaises et parasols qui, comme l'exige le règlement de la Ville de Paris, sont remisés chaque soir.

    Les riverains et tous ceux qui affectionnent l'endroit sont invités à exprimer leur sentiment sur cette proposition de compromis.

                                                                                 

  • Gravilliers sens interdit 

    Ce panneau à la sortie de la rue des Gravilliers, côté Beaubourg, va disparaitre. La rue change de sens.

                                                                                                                                          

    C'est l'épilogue du débat qui a suscité bien des passions : le réaménagement de secteur Beaubourg-Temple, l'étude de l'APUR (atelier parisien d'urbanisme) et les décisions "a minima" du Maire Pierre Aidenbaum, en janvier 2008, peu de temps avant les élections municipales.

    La plupart des mesures annoncées étaient soit cosmétiques comme la réduction de la vitesse à 15 km/h, soit vouées au rejet par la préfecture comme l'interdiction de circuler rue des Gravilliers. Vivre le Marais ! n° 22, page 3

    Une seule semblait apte à survivre : le changement de sens de circulation de la rue des Gravilliers. Sans nouvelles dix huit mois après nous en avions fait notre deuil. Nous devons rendre grâce aujourd'hui au Maire Pierre Aidenbaum, il ne l'avait ni oubliée ni jetée aux orties, simplement la mesure suivait un cheminement administratif habituel en la matière : examen par la "Sécurité de Proximité  de l'Agglomération Parisienne", par la "Direction de l'Ordre Public et de la Circulation" et, pour finir, par la "Commission du Plan de Circulation", qui a donné son approbation le 25 Mai.

    Y a-t-il un intérêt à changer le sens de la rue ? 

    Nous voyons trois raisons de répondre par l'affirmative.

    (1) Les riverains se plaignent à nouveau du retour de gros camions de livraison. Ils arrivent par Pastourelle et foncent tout droit au carrefour dans la rue des Gravilliers qu'ils s'empressent d'obstruer par un long déchargement de leur cargaison. Les camions de gros tonnage ne pourront plus s'y engager car il leur sera impossible de tourner, faute de dégagement suffisant, et de s'échapper par la rue du Temple. Il sera judicieux d'ailleurs que la Voirie leur interdise l'accès par panneau pour éviter qu'ils soient piégés au bout de la rue.

    (2) Il existe un flux de véhicules qui remontent la rue du Temple en venant soit de Rambuteau soit de la rue des Haudriettes pour s'engager dans Gravilliers. Ils sont la source d'encombrements au carrefour Temple/Haudriettes et tout au long de leur remontée vers Gravilliers. Le trafic bénéficiera de cet allègement de flux.

    (3) La pratique des livraisons malignes "en boucle" du type Gravilliers, Beaubourg, Montmorency, Temple, Gravilliers et ainsi de suite devient impossible

    Ces nouvelles dispositions entreront en vigueur dès la mise en place de la signalisation.

                                                                                                              

  • Perle 1 hôtel musée bricard ouvert Bien protégé derrière son mur d'enceinte, l'ex musée Bricard de la serrurerie, 1 rue de la Perle (IIIe) a été rendu à l'habitation après rénovation tout récemment. Un propriétaire privé en a fait l'acquisition. Admirez le tympan profane et les deux putti joufflus qui le décorent de part et d'autre de la rosace.

                                                                                                     

    Au cours de sa séance du 1er octobre, la "Commission du Vieux Paris" a adopté une résolution visant à interdire des travaux de creusement de la cour pour, notamment, l'aménagement d'un parking pour voiture.

    Elle invoque à ce propos le PLU (plan local d'urbanisme) de Paris qui restreint la réalisation de parkings souterrains dans la capitale. Le PLU n'est pas opposable au PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais mais c'est l'objet de la mise en révision du PSMV de les rendre compatibles. La commission anticipe en somme des décisions attendues mais pas encore entérinées.

    L'avis de la "Commission du Vieux Paris" n'est que consultatif mais ses recommandations sont généralement suivies par le Maire de Paris. Il ne faut pas le confondre avec l'avis conforme de l'Architecte des Bâtiments de France, au titre du PSMV, qui est exécutoire. 

    La construction de cet hôtel particulier date de la fin du XVIIème siècle. Il est connu sous le nom de son constructeur, l'architecte Libéral Bruand. Tout comme son voisin l'hôtel Salé (musée Picasso) qui abrita l'Ecole Centrale des Arts & Manufactures à sa création, celui-ci servit de cadre à l'Ecole Nationale des Ponts & Chaussées.

    Il y a cinquante ans environ, la société Bricard en fit l'acquisition pour le restaurer et y implanta le "musée de la serrurerie" qu'on pouvait visiter encore il y a dix ans. Une nouvelle rénovation est ensuite intervenue pour sa transformation en demeure habitable.

    Limiter la place de la voiture dans Paris est un objectif auquel nous adhérons volontiers. Nous constatons simplement mais amèrement que le-dit PLU ne s'attaque pas à la prolifération des deux-roues motorisés, source de bruit, de pollution, d'encombrement des trottoirs, d'incivilités et d'accidents. Mieux, nous apprenons que la Ville de Paris va offrir 18.000 places de plus en surface aux motos.

    Va-t-elle en même temps résilier la charte signée début 2007 avec l'association "Les motards en colère" (ils le sont restés, en dépit de cette faveur), qui les autorise, de manière illégale (le préfet de police n'a pas voulu cautionner cette initiative) à stationner et à rouler sur les trottoirs.

    Denis Baupin, Adjoint au Maire pour les déplacements, s'était justifié à l'époque en disant: "ces mesures sont transitoires en attendant qu'il y ait davantage de places de parking deux-roues." Nous y voilà et nous attendons maintenant que le Maire de Paris renonce à cette charte controversée. La vérité est qu'on en doute.

    On peut donc s'interroger sur l'inadéquation entre ces mesures du PLU qui visent à expulser quelques voitures du sous-sol de Paris, et une politique qui fait la part désormais trop belle aux propriétaires d'engins polluants qui se garent en surface, où ils veulent et sans payer.

    Bien sûr, la Commission du Vieux Paris n'a pas vocation à se préoccuper de la pollution et du cadre de vie. Le Maire, oui.

                                                                         

  • Ste croix 22 bazar mode olivier

    Le "Bazar de la Mode", 22 rue Ste Croix (IVe) et son olivier d'Espagne

    On se souvient que l'ouverture de ce "bazar" en février 2009 déclencha une vague de protestations pour non-respect des clauses du permis de construire délivré par la Mairie de Paris, avec l'accord des Bâtiments de France, en février 2006 "Vivre le Marais !", 23 février 2009.

    On reprochait au commerçant sa signalétique racoleuse et, surtout, l'absence de "l'arbre de haute tige" dans l'entrée, qui figurait au dossier du permis de construire.

    Ste croix 22 permis construire Ste croix 22 bazar de la mode avec dais

    A gauche, permis de construire avec l'arbre "de haute tige", à droite la réalisation.

     

    L'olivier que nous découvrons est intrinsèquement beau avec son tronc de fort calibre qui indique un grand âge. Peut-être empêchera-t-il le retour du dais grotesque, qu'on voit sur la photo, l'été prochain. Mais le moins qu'on puisse dire est qu'il ne répond que de très loin à la définition et à la représentation de l'arbre requis.

    On peut avoir des craintes aussi pour sa santé. Ceinturé par une armée de pavés, il aura du mal à survivre. Enfin, on verra bien. Saluons tout de même les efforts du commerçant, qui a fait venir son arbre d'Espagne, en réponse aux injonctions de la Ville.

    Pour rejoindre notre association agréée, loi de 1901, apolitique et culturelle, Cliquer ICI

                                                                                                                                     

      

  • Vosges 1 plaque jeudi noir Façade de l'hôtel de Coulanges, 1bis place des Vosges, occupé depuis le 28 octobre par un collectif d'étudiants.

     

    Cet hôtel jouxte le "Pavillon du Roi" (1 place des Vosges), qui ouvre sur trois porches l'accès de la rue de Birague à la célèbre place. Sa construction date de 1607. Une plaque rappelle que Marie de Rabutin Chantal , marquise de Sévigné, y est née le 6 février 1626.

    Il appartient actuellement à Mme Béatrice Cotin. Beaucoup plus jeune alors (elle est âgée aujourd'hui de 87 ans), elle entreprenait la réhabilitation du vaste ensemble que constitue l'hôtel, dès 1964, dans le but de le rendre habitable. L'intérieur porte les traces des travaux effectués, dont certains restent inachevés.On dit qu'elle s'est usée dans une relation difficile avec les Bâtiments de France. Chacun était dans son rôle : elle pensait confort et rentabilité, les architectes du Ministère de la Culture, au nom de la sauvegarde et de la mise en valeur du Marais, ne voulaient rien sacrifier du patrimoine exceptionnel qu'abrite l'hôtel.

    Le résultat de cet affrontement, voué malheureusement à l'échec, est un bâtiment en déshérence où des pigeons ont réussi à nicher dans les recoins et à répandre leur fiente, des canalisations percées et des armoires électriques éventrées. Les chantiers de l'époque sont restés en l'état. En le parcourant, on est dans l'univers de le Belle au Bois Dormant.

    Il n'est pas étonnant, dans ces conditions, qu'une quarantaine de jeunes gens, tous étudiants, dont 5 en architecture, qui ne parviennent pas à se loger dans des conditions décentes, aient eu l'idée et l'ont exécutée, d'occuper l'ensemble du bâtiment en annonçant qu'ils veilleraient au respect de son patrimoine (il est interdit, par exemple, d'y fumer).

    Nous proposons à nos lecteurs de faire avec eux une visite commentée des lieux, sous la conduite de Laurent Dubouchet, l'un de ces étudiants

    Vosges 1 entrée birague  Entrée 11bis rue de Birague

                                                            

    Vosges 1 écuriesCour intérieure et écuries

     

                Vosges 1 escalier             Vosges 1 ascenseur         

     

     

     

     

     

     

     

     

    Escalier avec rampe en fer forgé (gauche) et ascenseur remarquablement dissimulé (droite)

                                    

    Vosges 1 poutres peintes magnifiquesPoutres et solives peintes, une véritable merveille.

                                                                     

    Vosges 1 cheminée détailVosges 1 grande salle

    Grande salle et cheminée (le détail, à gauche, est peut-être "Empire" mais un lecteur attentif et compétent pense que la cheminée est de style "école de Fontainebleau", XVIème siècle, et serait donc d'époque).

     

    Quelle sera l'issue de l'affaire ? En tout état de cause, l'objectif du collectif est atteint : faire un coup d'éclat pour sensibiliser les pouvoirs publics et l'opinion à leur situation. Une procédure en référé est en cours. Il est possible que le juge ordonne l'expulsion. Est-il réaliste, du reste, que les étudiants restent là, sans eau, sans chauffage, sans sanitaires, sans électricité ? La réponse est évidemment : non. Ils auront montré, toutefois, leur sens des responsabilités et du respect du patrimoine collectif. Cette attitude les assure de notre estime et, nous l'espérons, l'engagement des pouvoirs publics pour une solution durable à leurs difficultés.

    Qu'en sera-t-il ensuite de la sauvegarde de ce lieu prestigieux ? l'arrivée d'un investisseur ou d'un mécène éclairés ? l'intervention de l'Etat ou de la Ville (très pauvres en ce moment !) ? On a du mal en tout cas à imaginer le statu quo.

     

    Post Scriptum #1 du 6 janvier 2010 : L'affaire est passé au tribunal d'instance du Ve aujourd'hui. Le délibéré sera rendu le 18 janvier. La propriétaire (87 ans), représentée par sa tutelle, a demandé l'expulsion sous astreinte et des indemnités par jour d'occupation. La trêve hivernale ne s'applique pas ici car il y a eu occupation sans bail, avec effraction.

    Post sriptum #2 du 18 janvier 2010 : le délibéré a été rendu par le tribunal du Ve le 17 janvier 2010. Les squatters sont condamnés à être expulsés, si besoin est en faisant appel à la force publique. Il leur est laissé une semaine par partir de leur plein gré. Ils devront payer une indemnité de 3.400 € par mois d'occupation depuis le 31 octobre 2009. A partir du 26 janvier, s'ils occupent toujours les lieux, l'indemnité passera à 25.000 € par mois. Les dédommagements réclamés par la propriétaire étaient beaucoup plus importants, de l'ordre de 150.000 €.

    Pour rejoindre notre association agréée, loi de 1901, apolitique et culturelle,  Cliquer ICI

    Post scriptum du 1er octobre 2010 :

    Un nouvel article a été publié en date du septembre 2010. Lire l'article.

    Post scriptum du 22 octobre 2010 : la cour d'appel confirme le décision d'explulsion et le paiement d'indemnités. Toutefois, celles-ci sont allégées par rapport à la décisoin de première instance

    Post scriptum du 23 octobre 2010 : la préfecture de police a procédé dans la nuit à l'évacuation des occupants

    Gérard Simonet

     

  • Rambuteau leroy merlin

    Rue Rambuteau, entre Saint Martin et Beaubourg (rive IIIe)

                                                                                 

    Pour Dominique Bertinotti, les jeux sont faits. Elle se réfère à une réunion publique qui s'est tenue en juillet, en période de vacances, où des gens se sont inscrits sur une liste érigée depuis en "comité de rue" (*), qui a engendré de façon obscure un "bureau du comité de rue", dirigé par un consultant appointé par la Maire, seul habilité désormais à discuter avec les Maires (IIIe et IVe) du devenir de cette rue, mitoyenne aux deux arrondissements.

    Notre association propose aux deux Maires de prendre une part active (et bénévole) aux travaux de réflexion sur l'évolution de la rue, comme nous l'avons fait en d'autres circonstances. Pierre Aidenbaum acquiesce, Dominique Bertinotti refuse.

    Aucune loi n'est là pour légitimer et réglementer ces conseils que la Maire veut façonner à son image. Il est probable que nous ne soyons pas assez malléables à ses yeux et qu'elle nous trouve encombrants.

    Les habitants jugeront. Ceux notamment, très nombreux, sur le IIIe et le IVe qui sont membres de l'association et usagers de la rue ; ceux qui, par centaines, lisent notre blog tous les jours et qui soutiennent les actions que nous menons sans visées politiques. Avec eux, d'ailleurs, nous resterons présents sur ce dossier peu controversé, du reste, depuis que Mme Bertinotti, face à l'opposition des riverains, a renoncé à faire revenir les voitures sur le tronçon Saint-Martin/Beaubourg.

    Rappelons enfin que l'association et son président ont été désignés par décision conjointe du Maire de Paris et du Préfet de Paris-Île de France, membre de la commission du secteur sauvegardé du Marais, qui intègre une partie de la rue. Nous serons donc impliqués dans le processus de révision du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) mais non grata aux yeux de Dominique Bertinotti pour exprimer un point de vue sur la transformation d'un de ses éléments. Est-ce là le sens de cette "démocratie participative" qu'elle prône à l'envi ?

                                                                                 

    (*) Les "comités de rues" ont vu le jour dans les démocraties populaires d'Europe de l'est. Ils participaient au système de surveillance policière de la population. On trouve les derniers vestiges à Cuba.

                                                                                          

    Post Scriptum du 2 novembre   

    Cet article a suscité de nombreuses réaction et un relais par la presse quotidienne (Le Parisien). Il est utile de lire les commentaires en cliquant dans le lien "commentaires" situé ci-dessous.

                                                                                                                                                                                                       

  • Charlot 42

    Immeuble de quatre étages avec deux commerces en rez-de-chaussée, 42 rue Charlot (IIIe). Décor sinistre. Un permis de construire a été déposé pour la réhabilitation de quatre étages d'habitation (plus combles) et deux commerces dont l'un sera transformé en caves. (Architecte Laurent Meder).

                                                                                                                                            

    Les deux commerces sont fermés depuis des années. Les appartements en étage sont visiblement abandonnés. Trois pigeons en profitent, tranquillement posés sur le garde-fou du premier étage. C'est une nouvelle illustration du paradoxe très répandu dans le IIIe : le m² rénové est cher (10 à 11.000 € si on se réfère à la dernière opération COGEDIM du 21 rue Charlot) mais de nombreux immeubles sont en déshérence ou consacrés à l'entreposage de marchandises.

    La situation évolue à un rythme lent. Nous signalons régulièrement des changements encourageants de destination du commerce vers l'habitation mais beaucoup reste à faire. Dans un sens, c'est du grain à moudre pour l'équipe municipale qui affiche régulièrement sa détermination à créer des logements. Avec ce projet, confié à la SGIM, bailleur social de la Ville de Paris, ex gestionnaire des appartements "Ville de Paris", dont certains ont fait scandale, déjà connu dans l'arrondissement pour son intervention au 29 rue au Maire, c'est un sérieux bond en avant.

    D'autres possibilités existent dans nos quartiers. Aussi, n'y a-t-il pas comme un excès de zèle au conseil municipal à vouloir intervenir "dans le diffus" ? Pour ceux qui ne connaissent pas cette expression, il s'agit d'appartements isolés que la mairie achète pour les louer en logements sociaux.

    Au cours de sa séance du 12 octobre, le conseil a adopté un "voeu" dans ce sens. Il est dit, dans les attendus, que la Ville n'a pas l'intention (mais elle en a le droit) d'intervenir sur des transactions entre particuliers. C'est à la fois heureux et inquiétant car cette précaution oratoire peut dissimuler une tentation sous-jacente. Il est utile de rappeler, lorsque la mairie préempte, qu'elle propose, sur recommandation des Domaines, un prix qui peut se situer 40% au dessous du prix de marché. On n'est certes pas obligés d'accepter mais le processus de vente est bloqué.

    On a le sentiment, de plus, que les élus ne tirent pas les leçons de la situation financière préoccupante de la Ville de Paris. Acheter dans le diffus des logements qui n'ont pas vocation à être sociaux, c'est alourdir un déficit que nous commençons à payer cette année avec une taxe foncière majorée de 28% et une taxe d'habitation qui progresse de 11%, sans préjuger des décisions en cours pour 2010, comme si dans cette affaire le maintien du pouvoir d'achat des parisiens, dont les salaires et traitements progressent péniblement de 1%, n'était en aucune manière le souci du Maire de Paris.

    Là où le voeu du IIIe sonne juste, s'est dans la référence à l'obligation du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris de réserver 25% de logements sociaux dans les rénovations supérieures à 800 m². Cette disposition a été l'argument majeur de la Ville pour demander la révision du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) qui a force de loi sur le Marais et son alignement sur le PLU. C'est de bonne guerre mais on a envie de sourire car le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, avec l'habilité que nous lui connaissons, a obtenu à plusieurs reprises que des promoteurs comme COGEDIM se plient à sa demande d'appliquer la règle sans y être obligés.

    Il faut citer la "coda" du voeu en question : "les élu(e)s …..émettent le voeu que le Plan Local de l'Habitat [……] prenne en compte la nécessité de mener une politique attentive et volontaire de financement du logement social dans le diffus". On dirait qu'on marche sur des oeufs. Pourquoi ne pas écrire : "les élus […..] demandent qu'on fasse du logement social dans le diffus" ? On dirait que les auteurs ne sont pas sûrs de ce qu'ils avancent. C'est peut-être un signe de sagesse.

                                                                                                                              

  • Bir el ater paysage et tentes 

    Bir el Ater, Algérie, au pied du Djebel Onk, 80 km au sud de Tébessa, près de la frontière tunisienne. Les tentes de nomades, la terre brûlée et les touffes d'alfa. (photo G. Simonet, FOCA Universel f = 50 mm, droits réservés)

     

    Depuis trois ans, je vous parle régulièrement du Marais. Plusieurs centaines de lecteurs se retrouvent chaque jour sur ce blog. Je les en remercie car ils me font l'honneur de partager ma passion pour l'énorme patrimoine dont nous sommes dépositaires.

    Notre blog est désormais référencé dans tous les moteurs de recherche, de sorte que nombre d'internautes atterrissent chez nous sur des mots-clés qui n'ont pas forcément de rapport avec le Marais. C'est ce qu'on appelle du "bruit" dans le jargon de la recherche documentaire. J'ai décidé, en faisant appel à votre bienveillance, d'en faire, l'espace d'une note, un moyen de retrouver des gens qui ont partagé 24 mois de ma vie, dont 12 en Algérie, entre 1961 et 1962.

    Dans ce but, avec un clin d’œil à Stefan Zweig, je publie  "24 mois de la vie d'un jeune officier du contingent en Algérie". C'est un modeste apport à l'histoire de cette période  et avant tout la description d'un territoire où les villas romaines et leurs puits dorment en paix loin de toute forme de tourisme, où les animaux du désert pullulent, où les pluies aussi rares que violentes sculptent un paysage saisissant de canyons et de ravins ocre jaune. C'est un hommage enfin à une population nomade qui vit en symbiose avec une nature ingrate dont ils savent tirer l'essentiel. Les haillons dont ils se vêtissent n'altèrent en rien leur dignité.

    J'aimerais retrouver Jouve et Carbonel que j'ai côtoyés à S7 (Djebel Djemijma). Qui sait ce qu'ils sont devenus ? Plus surement, la magie d'Internet mettra inévitablement des lecteurs face à des souvenirs que nous partageons. Puissent les pages et les photos que je leur propose provoquer un écho.

    Ce serait un bonheur pour moi d'échanger des informations avec eux sur cette période et sur une région qu'il est pratiquement impossible de visiter aujourd'hui.

    Gérard Simonet

     

    Bir el aterBir el Ater entre 1960 et 1962. Peinture de Claude Michel

     

    Résumé de cette période et mots-clés : formation I.M.O. incorporation sous-lieutenant école de spécialisation de l'artillerie anti aérienne à Nimes, départ de Port-Vendres cargo El Mansour pour Oran, arrivée camp d'Arzew, d'entrainement. Putsch des généraux d'Alger, Challe, Zeller, Jouhaud, Salan. Maintien de l'ordre à Alger au 411ème RAA, départ en avion Nord-Atlas pour Bir-el-Ater près du Djebel Onk, sur le barrage tunisien, au 59ème RA, affectations postes S1 en zone interdite, S7, S21 (Neptune), section radar canons. Relations avec la population, guitounes, chameaux, moutons, caméléons. Faune du désert : gerboises, tarentules, scorpions, vipères à cornes et grosses vipères, fennecs. Paysages typiques : villas et puits romains, huilerie romaine, oueds, canyons, dunes de sable, oasis. Mes collègues, capitaine Mathon, lieutenant Sade, s/lieutenants Jouve et Carbonel, capitaine Haure-Placé. Visite de Tébessa, de Négrine et son oasis, sur la route de El Oued. Négociation de paix avec le FLN, accords d'Evian, révolte de l'OAS. Rapatriement en France et affectation au 404 RAA à Valence. Ecole de tir de Biscarosse. Retour à la vie civile.

      Bir el Ater - Route RN202 - 1961

    Pour lire l'histoire de ces douze mois passés entre avril 1961 et avril 1962 d'Oran à Arzew puis d'Alger à Bir-el-Ater ("le dernier puits"), cliquez dans le lien ci-dessous :

    Téléchargement Douze_mois_de_la_vie_d'un_sous-lieutenant_en_Algérie

                                                                                                                                               

  • Gravilliers boucherie manu

    Boucherie, charcuterie, chevaline, triperie, volailles (fermez le ban) : "Manu", 28 rue des Gravilliers (IIIe), Tél : 01 42 77 55 24

                                                                                                                                                 

    Le patron, Emmanuel Mesnil, a relevé un défi : remplacer le boucher parti il y a trois ans à la retraite et éviter la transformation du commerce en magasin de bimbeloterie ou autre activité d'importation. Il a bénéficié d'une intervention de la SEMAEST (société d'économie mixte d'aménagement de l'est parisien) qui s'est portée acquéreur du bail et le lui a transféré avec des accommodations financières.

    La greffe a pris, comme certaines autres dans le IIIe mais pas toutes, et le phénomène reste marginal. Il n'est pas négligeable cependant comme on peut le voir sur le site de cet organisme, la SEMAEST, si on considère l'ensemble des opérations sur Paris.

    "Manu" déclare qu'il s'en sort. Nous en sommes ravis car son affaire, en plein désert de commerces de proximité, est plébiscitée par les riverains.

    Il se plie aux règles du Marais. Interpellé récemment par la mairie de Paris, direction de l'urbanisme et du paysage de la rue, il a promis qu'il entreprendrait de retirer le coffre disgracieux de son enseigne lors d'une prochaine rénovation. Cette infraction sera sans doute tolérée jusque là.

    Nous avons testé trois produits : le fromage de tête, qui est exceptionnel, un pâté de volaille "maison" qu'on a trouvé léger et savoureux (nous conseillons de le saler un petit peu moins) et une tome de brebis pour ceux qui apprécient les fromages "de caractère".

    Ne vous contentez pas de proclamer votre attachement aux commerces de proximité : donnez leur les moyens de durer en allant  régulièrement chez eux !

                                                                                     

                                                                                           

  • Conseil arrondissement IVe 12 10 09

    Séance du conseil d'arrondissement du IVe, lundi 12 octobre 2009

                                                                                                      

    A l'unanimité, les élus PS, PCF, Verts, UMP et Nouveau Centre ont approuvé un voeu présenté par Vincent Roger, élu UMP de Paris, conseiller d'arrondissement, refusant la création de la boite de nuit géante concoctée par le COX, entre les rues Saint Merri et Pierre au Lard, à quelques pas des écoles maternelle et primaire.

    Dans ses attendus, Vincent Roger a affirmé son soutien aux activités festives, "sous réserve qu'elles ne nuisent pas à la qualité de vie des habitants". On voudrait adhérer à cette profession de foi mais est-ce possible, quand on voit les facéties à allure de provocation auxquelles se livre le COX ? dernière en date, des palettes de bois posées sur la tranche pour délimiter leur terrasse.

    La Maire Dominique Bertinotti a confirmé qu'elle était intervenue auprès du cabinet du Préfet de police et qu'elle était prête à renouveler sa démarche.

    Rappelons que la Commissaire Centrale du IVe, Johanna Primevert, la Député de la première circonscription (Ie, IIe, IIIe et IVe), Martine Billard et Vincent Roger lui-même ont adressé un courrier au Préfet dont une copie nous a été remise.