Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Savig olivier robert mai 09 

    Cet ancien magasin qui appartient à la RIVP (régie des immeubles de la Ville de Paris) au 5 rue des Haudriettes (IIIe), à l'enseigne de SAVIG, était fermé depuis des années. Une galerie d'art contemporain s'y installe. Son gérant, Olivier Robert (photo) nous annonce un vernissage le vendredi 29 mai, de 18h00 à 20h00.

    Nous formulons le voeu qu'il réussisse et qu'il entreprenne de mettre sa devanture en valeur. L'un va d'ailleurs volontiers avec l'autre. Pendant longtemps, elle a pesé sur l'esthétique de la rue par son état d'abandon et sa liberté vis à vis des règles du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.

    On peut consulter le site de la galerie sur Olivier Robert

                                                                                                    

    Mots-clés : galerie d'art olivier robert rue des Haudriettes, PSMV Marais devantures

                                                                                                                            

  • Gravilliers 11 mai 09 

    L'immeuble R. POCHAT, 11 rue des Gravilliers (IIIe), le plus étrange de la rue. Comme son enseigne l'indique, il abritait, au siècle dernier, une activité courante dans le Marais : le traitement des métaux.

      

    Référence à cet animal qui ne ressemble à rien (c'est un mammifère qui pond des oeufs, possède un bec de canard, de pattes de loutre et une queue de castor et dispose d'un aiguillon venimeux), la société "Ornithorynque" bénéficie d'un permis de construire pour transformer cet immeuble insolite en hôtel.

    Il y a trois ans que le permis de construire est affiché. Rien ne se passait. On croyait au canular tant il paraissait improbable de loger un hôtel derrière une façade aussi mince. L'activité qu'on constate derrière la barricade prouve aujourd'hui qu'on est passé de la facétie à la réalité.

    L'immeuble rénové aura 25 mètres de haut pour 162 m² au sol ( le terrain s'évase vers l'arrière) et 633 m² de planchers. On comprend qu'il s'élèvera sur quatre niveaux et pourrait donc comporter une trentaine de petites chambres.

    Que ce bâtiment soit enfin rénové et qu'y soit créée une activité autre que le commerce de gros est en soi une bonne nouvelle. On ne peut s'empêcher de craindre, tout de même, que les taxis aient quelques difficultés à prendre et déposer leurs clients dans une rue qui est bloquée en permanence par des véhicules qui s'arrêtent en pleine voie pour livrer.

     

     

  • Ste croix 22 Barres contre terrasse

    A gauche, le 22 rue Ste Croix : le projet tel qu'il apparait sur le permis de construire. Un commerce a ouvert, "Le Bazar de la Mode", une sorte de caverne qui déverse sur la rue une musique racoleuse. L'arbre a disparu. La signalétique (immense panneau orange) s'harmonise mal avec le cadre urbain. L'arbre " de haute tige" qui figure au permis, est passé à la trappe. Le commerce a ouvert en l'absence du certificat de conformité. On attendait une réaction de la mairie. Rien n'a bougé.

    A droite, la contre terrasse si controversée du restaurant "chez Julien", avait disparu fin octobre 2008 à notre grande satisfaction, car elle enlaidit la perspective exceptionnelle de la rue des Barres et de l'église St Gervais-St Protais. Elle est revenue avec les hirondelles, au printemps. L'obligation faite aux commerces de ranger les meubles (tables, chaises …) à l'intérieur pendant la nuit n'est pas respectée. Nous avons adressé un courrier de protestation à la Maire Dominique Bertinotti, en date du 3 avril, avec copies à la direction de l'urbanisme et du paysage de la rue (17 Bd Morland), ainsi qu'aux Bâtiments de France, mais nous n'avons aucune réponse à ce jour. La mairie aurait-elle accepté l'inacceptable à seule fin de favoriser les affaires du restaurant ?

                                                                                                                                                             

    Mots-clés : rue Ste Croix de la Bretonnerie, Le bazar de la mode, certificat de conformité, chez Julien, contre terrasse, rue des Barres, Saint Gervais Saint Protais

                                                                                                                                                      

     

  • Degas école de danse 

    Edgar Degas (ci-dessus :"l'école de danse"), Odilon Redon, Edouard Vuillard, s'approvisionnaient chez eux. Mais aussi Louis Pasteur, dont le dessin au pastel était le violon d'Ingres.

     

    C'est un ancien pharmacien, Henri Roché, qui reprend les activités "pastels" de la marque "Macle" et ouvre un atelier de production en 1870. Il se spécialise dans le haut de gamme : des produits faits à la main à partir des meilleurs pigments, à l'image du dragon, symbole du secret qui entoure leur composition. Les plus célèbres pastellistes se servent alors chez lui.

    Isabelle Roché est son héritière spirituelle. Arrière-petite-nièce du fondateur, elle décroche un diplôme d'ingénieur civil des Ponts et Chaussées, mais après un début de carrière conventionnel dans un groupe pétrolier, elle décide d'embrasser, seule, la carrière de "métier d'art" et plonge dans l'histoire de sa famille "pour en perpétuer les gestes ancestraux", comme elle se plait à le dire.

    Âgée aujourd'hui de 35 ans, ce chef d'entreprise unipersonnelle affronte un défi : résister à la concurrence des produits bas de gamme, trois fois moins chers que les siens, avec sa méthode artisanale de production des bâtonnets de pastels, pétris à la main et roulés au torchon.
     
    La qualité de ses produits est incomparable mais il faut compter 15 € pour un pastel Roché. Les professionnels et les amateurs éclairés ne voient que par Isabelle Roché. Elle vend en France mais aussi aux USA, au Japon, en Grande-Bretagne ….

    Son atelier se trouve dans les Yvelines. Au 20 rue Rambuteau, elle dispose d'un local d'exposition-vente ouvert un jour par semaine, le jeudi (Tél. 01 40 29 00 67). Elle n'est pas, comme certains, installée sous une verrière mais en pied d'immeuble en fond de cour. Le PSMV, quelque évolution qu'il connaisse, ne la concernera pas.

     

    Pastels roché

                     

  • Rambuteau stationnement red  Rambuteau voûte gauche red  Rambuteau space hair red

    Rambuteau bouledogue red  Rambuteau franprix red  Rambuteau halles du marais red

    Rambuteau boucherie red  Rambuteau fleuriste red  Rambuteau mandarin red

    Les deux mairies du IIIe et du IVe ont inscrit dans leur programme pour la mandature, le réaménagement de la rue Rambuteau. On parle aussi de "requalification". De quoi s'agit-il ? d'améliorer la situation actuelle. En quoi n'est-elle pas  satisfaisante ? (Cliquez dans l'image pour l'agrandir. Un deuxième clic l'affiche en plein écran).

     

    Afin d'éclairer ceux qui auront à décider, des groupes de travail se constituent au sein des conseils des quartiers concernés : Sainte-Avoye pour le IIIe et Saint Merri pour le IVe. Il  faudra naturellement que la jonction se fasse car chacun sait que la rue est partagée le long de son axe entre les deux arrondissements. Pour le moment, les volontaires se cherchent et ne se sont pas encore trouvés.

    Il faudra aussi que des échanges aient lieu entre les riverains et les commerçants. Il existe heureusement une "association des commerçants de la rue Rambuteau", dont le président, Manuel Munoz, tient le  prestigieux traiteur du 33 de la rue (IVe).

    Enfin, le sujet n'a pas encore été sérieusement abordé, mais il faut décider où s'exercera la volonté de revoir cette rue. Il nous semblerait raisonnable de se limiter au tronçon Archives-Beaubourg, car au-delà nous entrons dans "l'espace Beaubourg", pour finir aux Halles, en passant par le secteur semi-piétonier Saint-Martin- Sébastopol, qui relève de traitements d'une tout autre nature, que nous n'avons pas la prétention d'aborder ici.

    Il ne faut pas s'y méprendre : notre analyse ne vise pas à stigmatiser les commerces. En tant que riverains, nous avons un grand attachement à leur présence et aux services qu'ils rendent. Nos commentaires sur le partage de l'espace public ne sont là que pour obtenir de la Mairie de Paris des modifications de voirie qui permettent aux commerçants de disposer en toute légalité de terrasses et d'étals sur les trottoirs, sans pour autant pousser les piétons vers la chaussée.

    Les critiques que nous formulons sur certaines devantures et enseignes, non conformes aux dispositions du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais nous paraissent doublement  légitimes. Elles ne font que rappeler la loi en la matière et nous considérons qu'un effort des commerçants pour être en règle et améliorer l'esthétique de leurs magasins en accroît la fréquentation et ne peut qu'améliorer leurs affaires.

    Nous avons relevé neuf anomalies. Toutes peuvent être corrigées. Certaines au prix d'un investissement de voirie que la Mairie de Paris semble prête à faire (avec nos impôts, naturellement), d'autres sous réserve de la bonne volonté des commerçants et la conscience de leur intérêt bien compris. Ce que le secteur sauvegardé leur apporte mérite que des efforts soient faits pour le mettre en valeur.

    Voici les neuf erreurs :

    1. Stationnement strictement interdit (avec "enlèvement demandé") devant les 2-4-6 de la rue (IIIe). Peu respecté. Pourquoi ne pas créer des places de livraison supplémentaires le long de la voie, en veillant à sécuriser le passage du bus 29 ?
    2. Profusion de graffitis sous la voûte du passage Ste Avoye, visibles depuis la rue et sur l'accès à la crèche, côté Rambuteau et côté Temple. En attendant la réfection des voûtes qui semble nécessaire, les copropriétés concernées pourraient peut-être donner un coup de badigeon sur les parois, de façon à supprimer l'effet détestable qu'ils provoquent.
    3. Le salon de coiffure "Space Hair", au n° 8 (IIIe), a défrayé la chronique à son ouverture avec ses couleurs "criardes" et sa sono envahissante. Depuis, il s'est rangé des voitures. Sa devanture et son enseigne ont de la classe et sa musique s'est fait plus discrète. On se demande alors pourquoi il conserve comme un vestige de la préhistoire, son enseigne en drapeau en forme de demi lune, aux couleurs anciennes et en infraction par sa position et sa taille.
    4. Le restaurant "Le Bouledogue", au n° 20 (IIIe), fait partie des endroits les plus branchés du secteur. Sa carte est excellente. Il veut sa terrasse, comme tout le monde. Puisque la largeur du trottoir n'est pas suffisante, il le colonise complètement à l'heure des repas et le piéton fait comme il peut. Un trottoir plus large à cet  endroit permettrait sans doute de donner satisfaction à tout le monde. Rappelons que la largeur minimum pour les piétons est de 1,60 mètre.
    5. La supérette Franprix, au n°26 (IIIe), rend bien des services, mais est-elle obligée de nous infliger une enseigne aussi agressive et une devanture aussi laide ? Elle est en tout cas en infraction aux règles du PSMV. Certes il y a prescription, mais une pression amicale de la Ville et la prise de conscience du gérant qu'il a tout à y gagner devraient avoir raison d'une situation qui est peu satisfaisante pour l'environnement.
    6. "Les Halles du Marais", au n°31 (IVe), dispose d'un étalage qui va un peu au-delà de l'emprise réglementaire. Tout rentrerait dans l'ordre avec un recalibrage de la chaussée au profit des trottoirs pairs et impairs.
    7. C'est encore plus vrai de la boucherie "Provins", juste à côté (IVe). On voit sur la photo que deux personnes passent difficilement de front.
    8. On voudrait célébrer le fleuriste du n° 15 (IVe) car on a besoin de fleurs et de végétation dans notre univers trop minéral. Mais lui aussi envahit le trottoir et rejette les passants contre les voitures et motos en stationnement.
    9. La palme va au restaurant "Mandarin Rambuteau" (IVe) dont les enseignes cumulent toutes les infractions possibles (lettres hors normes et agressives, enseigne perpendiculaire sur toute la hauteur du premier étage et trop grande, tubes néon). Il est décevant et même choquant de constater qu'il n'a pas envisagé un instant de se mettre en règle et en harmonie avec le cadre architectural alors que l'immeuble était ravalé.

    Cet inventaire n'a pas la prétention d'être exhaustif. Mais si une bonne partie des anomalies signalées (et pourquoi pas toutes ?) étaient corrigées, la rue Rambuteau, dans cette partie de son parcours, gagnerait en élégance et en confort pour les usagers. Pour réussir la transformation, on peut compter sur le professionnalisme des agents de la voirie et du paysage de la rue (direction de l'urbanisme), mais il faudra aussi que l'appropriation par les mairies du concept de secteur sauvegardé se concrétise par des démarches visant à convaincre quand on ne peut pas imposer.

     

    Mots-clés : rue Rambuteau, réaménagement, occupation espace public, terrasses de bars, PSMV, Marais

  • Francs bourgeois sociét des cendres 

    L'immeuble de le "Société des Cendres" s'élève au 39 rue des Francs-Bourgeois (IVe). On lit sur le fronton "Fonderie d'or et d'argent, traitement des cendres, essais et analyses".

     

    Construit en 1885, pour les besoins spécifiques de la Société des Cendres, sur les ruines du grand hôtel Le Tellier, à l'emplacement de la mairie de l'ancien VIIe arrondissement de Paris, qui en comptait douze jusqu'à ce que Napoléon III les étende à vingt en 1860, il comporte dans sa partie arrière une galerie industrielle et un four avec sa cheminée en briques, visible des immeubles voisins. Cette cheminée monumentale s'appuie sur un élément de la muraille de Philippe Auguste, qu'on peut voir à l'intérieur.

    La Société des Cendres s'est réorientée de nos jours vers la fabrication et la vente en gros de matériels et fournitures pour les chirurgiens-dentistes et prothésistes. Après quelques années d'hésitation, elle a décidé de se délocaliser en banlieue parisienne. Son propriétaire Bruno Lejuif est en négociation avec un repreneur qui s'engagerait à respecter le patrimoine du XIXe que constitue ce bâtiment et ses installations industrielles. On parle d'une entreprise qui mettrait les locaux en valeur, et les louerait à des organisateurs d'évènements divers (salons, présentations de mode, etc ….).

    Une façon comme une autre, pour cette activité, de renaître de ses cendres.

    Espérons que soit conservée cette plaque qui en garde la mémoire :                                                                

    Francs bourgeois sociaté des cendres fronton

                                                                                                                                          

    Mots-clés : départ société des cendres, rue des francs-bourgeois

                                                                                                                                          

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    Francs bourgeois archives rue barrée dimanche
    Francs bourgeois rue encombrée dimanche

     

     

     

     

     

     

    Airparif analyses

     

    Ces deux images et le tableau illustrent le jugement réservé que nous portons sur le dossier : en haut, à gauche, le déploiement de forces de l'ordre sur tous les accès à la "zone interdite", au-dessous la foule des promeneurs du dimanche, en bas, un tableau d'analyse de l'air de Paris que nous devons à l'organisme officiel AIRPARIF.


    Au passif de l'expérience, dont nous avons reconnu au départ qu'elle allait dans le sens de l'histoire, les moyens considérables que la police doit mettre en place chaque dimanche. Il ne fait aucun doute que nous payons cher cet effort, soit directement par leur financement, soit indirectement par un déficit de moyens disponibles pour assurer l'ordre et la sécurité en semaine.

    Qu'en disent les personnes concernées ? pour faire simple : les bars-restaurants se réjouissent d'un afflux de consommateurs. Les autres commerces, la mode notamment, affirment que leur chiffre d'affaires est moins bon car les promeneurs ne sont pas des acheteurs. Quant aux riverains, ils se plaignent de l'absence du bus 29 pour aller au marché Bastille le dimanche matin et affirment qu'ils se barricadent chez eux l'après-midi pour éviter d'affronter une foule qui les dérange.

    Si on s'en tient à ces constatations, on est "pat", pour reprendre un terme qui est bien connu des joueurs d'échecs.

    Nous pensons qu'il faut battre les cartes à nouveau. Les données de pollution d'AIRPARIF nous en fournissent l'occasion. Que lisons-nous sur le document plus haut : on s'est débarrassé du dioxyde de souffre. Très bien. On contient bien le monoxyde de carbone. Tant mieux, il tue de façon foudroyante. Mais le benzène, C6H6, qui est 2,7 fois plus lourd que l'air, cancérigène, "puissant toxique cardio respiratoire", on nous dit sans rire, qu'il est inférieur aux valeurs limites "sauf à proximité du trafic" !

    On le connaît bien. C'est lui entre autres qui se dépose en crasse sur les stores de magasins, les murs, les tentures et le mobilier de nos appartements. Et au fond de nos bronches.

    Même déclaration à propos des particules "qui pénètrent jusqu'au poumon profond et sont potentiellement toxiques ou cancérigènes". Tout va bien sauf à proximité de la circulation ! Et pour les oxydes d'azote, il y aura dépassement si rien n'est fait sur la circulation dans le centre de Paris (autre document AIRPARIF : évaluation de l'impact, sur la qualité de l'air, des évolutions de circulation mises en oeuvre par la mairie de Paris entre 2002 et 2007)

    Sur ce dossier, nous nous interrogeons sur l'attitude de la Mairie de Paris qui donne le sentiment de vouloir étouffer le problème. Il est impossible d'obtenir (nous l'avons essayé) que des mesures soient faites aux heures de pointe et dans les rues étroites de nos quartiers, envahies par des véhicules polluants. On donne de la nourriture BIO aux enfants des écoles mais on ne se préoccupe pas de ce qu'ils respirent.

    Il faut le savoir, AIRPARIF dispose sur Paris de cinq "stations de mesure permanentes", seulement. Pour ce qui nous concerne, la plus proche se trouve en hauteur (2,7 mètres), sur l'esplanade totalement dégagée des Halles ! C'est clair, on ne cherche pas à connaître la pollution dans les rues encombrées, car les politiques ne veulent pas de décisions drastiques qui réduiraient la circulation des véhicules motorisés. "Il n'est pas question de faire du centre de Paris un sanctuaire !" On répond à une question sérieuse par une formule assassine, car chacun sait qu'un sanctuaire est un lieu épouvantable.

    Il vaut mieux laisser les gens s'asphyxier. Ils ne s'en apercevront pas tout de suite et après nous, le déluge.

    Seul Denis Baupin, qui joue les anachorètes à l'Hôtel de Ville sur le sujet en prêchant dans le désert, avance des mises en garde et des propositions. Personne ne l'écoute sérieusement. Les 23, 24 et 25 mars, le quotidien "Le Parisien" a porté le sujet sur le devant de la scène. Nous ajoutons notre modeste contribution pour qu'il ne la quitte pas. On aimerait que notre députée, Martine Billard, Verte elle aussi, lui prête main forte et soutienne notre position.

    Pour revenir sur la piétonnisation du centre historique de Paris, à la lumière de ce qui précède, la question relative à la rue des Francs-Bourgeois devient parfaitement dérisoire. Il est indispensable d'aller beaucoup plus loin, de façon à réduire sensiblement la circulation des voitures et des deux-roues motorisées sur l'ensemble du Marais. Et pas seulement le dimanche. Tout le temps.

    On va nous demander : "et comment faites vous ?". Nous répondons que c'est à la Mairie de Paris, qui dispose des moyens d'étude et de réalisation, et de l'exemple de toutes les villes qui ont résolu le problème de leur centre historique, de prendre une décision et de la mettre en oeuvre.

    De notre côté, nous avons choisi d'agir. Notre association va se doter d'un détecteur portatif agréé, avec lequel nous pourrons procéder à des mesures ponctuelles, dans les rues, dans les cours, et au niveau du sol pour reproduire les conditions dans lesquelles un enfant respire. Nous respecterons les règles de l'art en la matière, de façon que nos mesures soient opposables à ceux qui sont responsables de la santé publique.

     

                                                                                                                                           

  • Archives salon vintage détail 

    Affichage sauvage au carrefour Archives-Pastourelle. Des centaines de posters de ce genre ont affublé tous les potelets du quartier.

     

    Nous avions salué en mars 2008 l'installation au 81 rue des Archives du "Traiteur du Marais", une entreprise organisatrice d'évènements. Lire l'article. Elle en a déçu plus d'un ce week-end en inondant le quartier, de Rambuteau à Bretagne, de posters annonçant un "Salon du Vintage".

    Pas un poteau, pas un potelet n'a été épargné par les bacchantes à l'agrafeuse légère qui ont sévi sur le parcours. Ces affiches se sont retrouvées très vite dans les corbeilles de rue ou dans le caniveau, offrant ainsi aux passants un spectacle de rue peu réjouissant.

    Nous avons adressé un message à Cédric Moindrot et Grégory Areinx, les propriétaires de l'affaire, pour leur préciser que ce type de communication est illicite et, à ce titre, lourdement sanctionnée par la Ville de Paris. Pour leur rappeler aussi que le devoir de ceux qui vivent et travaillent dans le Marais est d'oeuvrer pour sa mise en valeur. C'est l'intérêt bien compris de tout le monde, et naturellement des entrepreneurs, qui bénéficient de l'attractivité touristique et culturelle exceptionnelle du secteur.

    Mots-clés : Traiteur du Marais, affichage sauvage

                                                                                                                                   

  • Montmorency 14 fonderie intérieur 

    Les restes – aménagés – d'une fonderie d'or sous une verrière de la rue de Montmorency (IIIe)

     

    L'histoire de cet atelier remonte à 1920, époque où on retrouve à Paris un certain Jean Galmont, français, aventurier, qui s'est fait connaître et apprécier en Guyane au point d'y être aimé comme un père par les noirs et les indiens qui peuplent le pays.

    Il est exploitant de mines d'or quand il rentre en France et décide de fondre et affiner l'or qu'il produit lui-même en Guyane. Il installe son atelier au n° 14 de la rue de Montmorency dans le IIIe, au centre d'une cour, dans une construction en briques et verre qu'on peut voir encore, ainsi que l'enseigne "fonderie" sur sa face avant.

    Seringueiro et garimpeiro, chercheur d'Eldorado, défenseurs des humbles, épris de justice, aigrefin juste ce qu'il faut pour rester sympathique, cet homme méritait d'être raconté. Blaise Cendrars ne s'y est pas trompé, qui lui a consacré une biographie : "Rhum", la vie aventureuse  de Jean Galmot (Grasset, 1930).

    Dans le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, dont le règlement a plus de dix ans aujourd'hui, cette construction parasite a vocation a être détruite dès qu'elle n'abritera plus d'activité économique. Les occupants actuels n'ont aucune intention de la quitter, mais il n'en reste pas moins qu'elle est frappée d'une sorte d'illégitimité qui pèse sur sa valeur vénale.

    C'est le thème que nous avons abordé d'emblée avec Daniel Duché. Sa vision du "patrimoine" va bien au-delà de la démarche qui a présidé à l'élaboration du plan actuel. "On a réduit le patrimoine aux constructions des XVIIe et XVIIIe siècles. Il y a dans le Marais des éléments de patrimoine qui appartiennent au XIX et au XXe siècles" (des immeubles haussmanniens, art nouveau, art déco, en particulier), "et des vestiges d'une activité industrielle qui fait aussi partie de notre patrimoine et dont nous devons conserver la mémoire.

    C'est une équipe d'une dizaine d'architectes et architectes voyersco-financés par l'Etat et la Ville, qui a pour mission d'établir un relevé immeuble par immeuble avec un jugement sur la qualité du bâti, et de formuler des recommandations concernant les éléments parasites tels que hangars, verrières et appentis. Leur traitement sera proposé pour avis à la commission locale du secteur sauvegardé, rétablie par le Préfet de Paris en date du 18 février 2009.

    Certains de ces éléments parasites, comme l'ancienne fonderie de Jean Galmont, méritent effectivement qu'on s'y intéresse. D'autres peuvent laisser perplexe, comme cet édicule que nous avons photographié rue Chapon :

    Chapon 5 cour intérieure et appentis

    L'approche de Daniel Duché ne se limite pas au bâti. Elle est aussi celle d'un urbaniste qui s'intéresse aux transports, à la circulation, au stationnement, à la salubrité, au mobilier urbain et aux conditions d'accessibilité. Le PADD (plan d'aménagement et de développement durable), élément important du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris, s'imposera au Marais, dans des conditions qui devront être précisées. Il faut désormais intégrer les énergies renouvelables (panneaux solaires et photo voltaïques, éoliennes) et s'adapter à un mode de vie des habitants qui a changé (garages à vélos, à poussettes, locaux pour le rangement des bacs du tri sélectif …)

    Le paysage de la rue ne sera pas oublié et, notamment, les devantures de commerces qui trop souvent l'appauvrissent. Pour Daniel Duché, la Ville et l'Etat devront se donner les moyens de les gérer avec la rigueur qui prévaut pour l'entretien des façades.

    Il est sensible au respect de l'espace public, constatant que les terrasses de bars-restaurants ont une propension excessive à occuper les trottoirs au-delà de l'emprise qui leur est accordée. "Comment peut-on vivre rue du Trésor, et surtout dormir, dans le brouhaha des consommateurs installés en terrasse ?"

    Daniel Duché avait trois ans pour présenter son dossier. Il lui en reste deux aujourd'hui. Il affirme de façon péremptoire qu'il respectera l'échéance. Il faudra compter ensuite sur les délais administratifs habituels pour qu'entrent en vigueur les nouvelles dispositions. En attendant, le règlement actuel s'applique. Nous avons signalé à ce propos la situation du hangar LISSAC, qui attend toujours que la Ville applique la loi. Pour notre part, nous avons insisté sur la nécessité de faire "respirer" le Marais. Le PSMV en vigueur en a fait un objectif, en dégageant cours pavées et jardins à l'intérieur des ensembles d'immeubles. Il ne faut pas le perdre de vue, et éviter de densifier des quartiers qui sont les plus peuplés de Paris (source APUR),  ville dense parmi les plus denses du monde.

                                                                                                              

    Pour rejoindre notre association agréée, loi de 1901, apolitique et culturelle, Cliquer ICI

                                                                                                                                  

                                                                                                                                               

  • Soubise face 

    Avec sa façade majestueuse, sa cour d'honneur ceinte d'une galerie supportée par des couples de colonnes doriques dont la hauteur va crescendo, en allant vers le portail, pour compenser la légère déclivité du sol, l'hôtel de Soubise abrite les archives nationales, ainsi que le musée de l'histoire de France.

     

    On y accède par un imposant portail au 60 de la rue des Francs-Bourgeois (IIIe, à la charnière avec le IVe). On le doit à l'architecte Pierre-Alexis Delamair, dont c'est le chef-d'oeuvre incontestable. Construit à partir de 1705, pour le compte de François de Rohan-Soubise et sa femme Anne Chabot de Rohan, il intègre sur sa partie ouest l'ancien hôtel de Clisson (puis de Guise) dont il a conservé le portail et les tourelles, visibles depuis la rue des Archives, à hauteur de la rue de Braque.

    L'une des deux fontaines publiques du quartier fut absorbée dans cette réalisation. L'autre subsista, à l'angle Archives-Haudriettes. Légèrement déplacée au moment de l'édification des immeubles de rapport qui existent aujourd'hui, elle offre au regard un joli bas-relief de naïade signé Philippe Mignot.

    Parallèlement à la réalisation de ce qu'on peut bien qualifier de palais, Delamair entreprit pour le compte de Arnaud de Rohan, un autre fils de François de Soubise, la construction de l'hôtel qui porte son nom (célébré en particulier pour ses magnifiques boiseries) et qui ouvre sur la rue Vieille du Temple. Entre les deux on trouve des jardins qui ont été à une époque accessibles au public et dont les habitants du Marais ne désespèrent pas un jour de retrouver l'usage .

    L'hôtel de Soubise est devenu inadapté à la conservation des archives nationales, deux cents ans après la décision de les implanter sur ce site. Leur transfert partiel est programmé en direction de Pierrefitte-sur-Seine. Qu'en sera-t-il du musée de l'histoire de France ?

    C'est là que débute la rumeur. Selon certains, qui s'expriment sur un blog, le musée présente une exposition jusqu'au 15 juin : "les archives nationales se racontent, 1808-2008" qui préfigure sa fermeture, en guise d'adieu, puisque aucune autre manifestation n'est prévue après.

    "C'est une ineptie", rétorque une source proche du conservateur du musée, "juste après le démontage de l'exposition sur le bicentenaire, une nouvelle exposition, "Cycle de l'histoire de Psyché", ouvrira une semaine après et pour trois mois. Une autre lui succèdera d'octobre 2009 à janvier 2010, pour laquelle les services des Archives Nationales sont à pied d'oeuvre".

    Et de préciser en outre à propos de "Lire en fête", que les mêmes commentateurs déclarent condamnée, qu'on "a bien le temps d'y penser puisque c'est en octobre".

    Non sans perfidie, les oiseaux de mauvais augure font remarquer que le poste de conservateur est vacant et qu'aucun remplaçant n'a été nommé, ce qui laisse penser que la fonction est condamnée. "Faux", nous répond l'entourage du conservateur, "il y a plusieurs candidats de grand talent mais la commission qui statuera se réunit le 7 avril. C'est à cette date que l'identité du nouveau responsable du département de l'action culturelle et éducative des Archives Nationales sera  connu".

    Il faut rappeler, par ailleurs, qu'une mission a été confiée à Jean-Pierre Rioux sur ce que devrait devenir le futur musée de l'Histoire de France.

    On est donc loin d'un enterrement. On peut se demander qui a intérêt à jeter un doute sur l'institution prestigieuse qu'est ce musée et sur son avenir. Est-ce l'expression de frustrations internes, de tentatives de déstabilisation à caractère politique, ou bien la traduction d'une forme de malaise qui agite son personnel et alimente des craintes pour son avenir ?

    Les évènements nous le diront. C'est en tout cas l'occasion de dire, au nom des citoyens de Paris et d'ailleurs, notre attachement à l'histoire de France et à tout ce qui s'y rattache.

     

    Mots-clés : hôtel de Soubise, hôtel de Rohan, hôtel de Clisson, Archives Nationales, musée de l'histoire de France, Lire en fête