Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Haudriettes soleil d'hiver 

    Carrefour Temple-Haudriettes, jardinet récent sur fresque de Catherine Feff, à l'emplacement de "l'Echelle du Temple" qui était l'instrument de haute justice où les auteurs de larcins sur les terres des Templiers subissaient leur juste châtiment. La placette porte désormais le nom d'une poétesse confidentielle, disciple de Sapho, Renée Vivien. (photo G. Simonet)

     

    Il est précisé que l'échelle ne doit pas être confondue avec le gibet où les criminels étaient pendus haut et court. L'échelle est l'instrument punitif des juridictions ecclésiastiques comme celle des Templiers, qui n'ont pas le droit de condamner à mort. Ainsi étaient punis de peines corporelles mais non capitales, et rendus infâmes aux yeux de la population, ceux "qui étaient convaincus d'avoir à leur escient épousé deux femmes en même temps" (chroniques des XIIIe/XIVe siècles).

    Nous qui, hommes ou femmes, passons par là avec une faute mal effacée sur la conscience, devons nous dire qu'il est bon tout compte fait de vivre en 2009, malgré la crise.

    Mots-clés : échelle du Temple, Haudriettes, Catherine Feff

                                                                                                                                      

  • Réaumur 39 art nouveau  

    Le IIIe, c'est pour les trois-quarts le secteur sauvegardé du Marais, avec son architecture majoritairement XVIIe et XVIIIe siècles mais c'est aussi, en lisière et sur les artères qui le quadrillent, une grande variété de styles, notamment "Art Nouveau", comme cet immeuble remarquable du 39 rue Réaumur (voir "album photos"), mais aussi haussmannien, "Art Déco" et ce qu'Alexandre Gady qualifie "d'architecture bavarde", à propos de la rue des Archives.

     

    Sociologiquement, aussi, le IIIe est diversifié. Les classes moyennes et modestes y sont très présentes, en dépit d'un mouvement de "gentryfication" rampante, tandis que l'activité économique s'oriente vers le luxe et la valeur ajoutée, au détriment d'un artisanat qui appartient de plus en plus au passé, et de commerces de proximité qui souffrent autant de la désaffection des ménages, dont le mode de vie et de consommation change, que de la concurrence d'autres acteurs.

    Dans cet arrondissement très dense (jusqu'à 450 hab/ha dans le secteur Beaubourg-Temple c/240 en moyenne à Paris - source ETUDE APUR 2007 ), l'immobilier est devenu cher. Le IIIe ne rivalise pas encore avec les VIe, VIIe ou son proche parent le IVe, mais on a vu le m² neuf dépasser les 11.000 € et l'ancien, qui valait à peine 1.200 € en 1982, atteindre 6 à 7.000 € aujourd'hui.

    Ceux qui ont acheté au bon moment, des logements "à rafraîchir", ont la satisfaction (toute théorique car s'ils vendaient ils devraient se reloger aux conditions actuelles) de disposer d'un patrimoine, mais ceux qui n'ont pas la chance d'être logés par la Ville de Paris dans les différents immeubles qu'elle gère, ont vu leurs loyers augmenter comme le prix de l'immobilier et doivent souvent s'exiler pour habiter un logement en rapport avec leurs moyens ou la taille de leur famille.

    Les tendances constatées pour l'arrondissement soulèvent donc des interrogations qui s'ajoutent, dans le IIIe, aux nuisances causées par le monopole des commerces de gros dans sa partie nord-ouest, au gel de plus de 100 logements au profit de l'entreposage de marchandises, et aux dérives festives qui ne se cantonnent plus désormais au points chauds du secteur Archives-Sainte- Croix (IVe) qui s'est vidé en quelques années d'une population qui ne supportait plus la foule et le bruit. Les activités nocturnes se sont étendues vers le IIIe pour s'installer le long de l'axe La Perle, Quatre-Fils, Haudriettes et Michel le Comte et sont considérées par la population comme une menace croissante pour leur tranquillité.

    La zone touristique, symbolisée par la rue des Francs-Bourgeois, vit actuellement une expérience de "piétonnisation" le dimanche. Les riverains se divisent en deux camps : ceux qui approuvent et ceux qui combattent la mesure. La décision finale, en mars, fera nécessairement un perdant. Il faut imaginer pour l'avenir une formule où chacun s'y retrouve.

    Le Maire Pierre Aidenbaum a pris la décision d'organiser un débat général sur le thème de l'avenir à long terme de l'arrondissement. La question posée aux habitants est celle-ci : comment voyez-vous le IIIe dans dix ans ?

    Cette question simple en apparence en contient deux très différentes en réalité, à savoir : à votre avis, où va le IIIe ?  et  dans quel sens voudriez-vous qu'il aille ? Avec un corollaire : comment façonner le changement ?

    Le sujet en tout cas est intéressant. Pour le traiter, le Maire a rassemblé ses proches dans un "premier cercle" : élus de la majorité de l'arrondissement, membres du parti socialiste, atelier local d'urbanisme du IIIe et présidents des anciens conseils de quartiers. Ce premier cercle a produit un "mémoire" bien construit autour de scénarios qui vont du plus conservateur au plus déjanté. Il va servir de cadre aux ateliers-débats qui se tiendront d'ici fin avril.

    Nous y apporterons notre contribution avec l'indépendance d'esprit, l'absence de doctrine et le pragmatisme qui nous caractérisent. En ne perdant pas de vue ces vérités apprises en entreprise que le long terme n'est que la somme des courts termes et que prédire est un art difficile, surtout lorsqu'il s'agit de l'avenir.

    Mots-clés : avenir IIIe arrondissement, Maire Pierre Aidenbaum, urbanisme, Beaubourg Temple, activités festives, mono activité, entreposage

                                                                                                                                                                                                             

  • Hotel lambert vue de la seine 

    L'hôtel Lambert, 2 rue Saint-Louis en l'île (IVe), vu depuis la Seine 

     

    L'Emir du Qatar a acheté au baron Guy de  Rothschild cette somptueuse résidence en 2007. Dans son numéro daté du 19 décembre, le quotidien "Le Monde", sous la plume de Florence Evin, décrit la tempête que déclenche ses projets d'aménagement (création d'ascenseurs, de salles de bains, d'un parking souterain, équipements de climatisation …) dans un bâtiment qui est un chef-d'oeuvre intégral et suggère un respect absolu.

    Nous vous engageons à le lire : "Le Monde", 19 décembre 2008

    Nous sommes ici en dehors du périmètre du Marais, tel qu'il est défini dans le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), mais le processus de révision qui a été engagé en 2007 prévoit d'en étudier l'extension à l'île Saint-Louis, de façon à protéger les intérieurs qui sont globalement vulnérables dans l'état actuel des choses.

    Ceci dit, Marais ou pas, ce joyau de l'architecture parisienne, "le plus bel hôtel particulier de Paris" ne peut laisser personne indifférent.

    Sans vouloir, ce qui serait démagogique, réduire l'affaire à un combat de l'argent contre la vertu, on comprendrait mal que le nouveau propriétaire s'affranchisse d'une obligation de conservation qui a été respectée par ses prédécesseurs qui nous ont transmis le patrimoine dans son état initial. Idéalement, cet hôtel du XVIIe devrait être un musée, propriété de l'Etat, qui en assurerait la conservation. Mais l'Etat n'a pas d'argent. Il y a longtemps d'ailleurs qu'il n'en a plus et qu'il fait marcher une planche à billets qui est usée jusqu'à la corde.

    S'en remettre à un mécène, dans ces conditions, n'est pas forcément une idée saugrenue. A la condition que ce mécène respecte le patrimoine qui a été remis entre ses mains. Il n'est pas possible de transformer sans précautions un immeuble classé sans l'endommager. Cet hôtel du XVIIème possède des éléments architecturaux et décoratifs, inspirés d'Andrea Palladio (renaissance italienne) dont on possède peu d'exemplaires en France, qui ne doivent pas subir d'outrages au nom du confort des occupants. Le contrôle des travaux par un ACMH (architecte en chef des monuments historiques), Alain-Charles Perrot dans le cas présent, quelle que soit sa compétence et ses scrupules, n'est pas une garantie absolue. N'est-il pas condamné à accepter des compromis ?  (*).

    Le conseil de quartier concerné déclare un peu candidement sur le journal diffusé par la mairie du IVe  "qu'un coup de baguette magique est donné sur l'hôtel" et s'inquiète que la création du parking souterrain soit retardée par les services de l'urbanisme, pendant que la Commission du Vieux Paris s'insurge et demande le blocage des travaux.

    On ne sait pas ce qu'en pense la Maire du IVe, Dominique Bertinotti, qui juge sans doute prudent de ne pas se manifester. Comme les riverains de l'île Saint-Louis, elle a été invitée l'été dernier par les nouveaux propriétaires et peut-être est-elle partie enchantée de sa visite et des explications qui lui ont été données ? Au cabinet de la Ministre Christine Albanel, on marche sur des oeufs.

    Enfin, on apprenait hier soir que le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, dans une lettre datée du 23 décembre, adressée à la Ministre Christine Albanel lui notifiait son refus d'approuver les travaux de voirie pour la réalisation du parking et demandait que l'ensemble du dossier soit "reconsidéré" à la lumière de l'émotion qu'il suscite.

     

    (*) l'ACMH est un architecte privé, choisi sur concours, qui assure la maitrise d'oeuvre des travaux de restauration des monuments historiques. Il est juge et partie du bien fondé, de la nature et des coûts des travaux qu'il estime nécessaires. Sa rémunération est pour l'essentiel composée des honoraires qu'il perçoit sur le montant de travaux. Dans son rapport pour 2005, la Cour des Comptes exprimait des réserves sur cette forme de privilège. Le rôle et le statut des ACMH sont en cours de révision pour assurer leur libre intervention à l'intérieur de l'espace communautaire européen.


     

    mots-clés : sauvegarde paris historique, hôtel Lambert, PSMV, île Saint-Louis, commission vieux paris

                                                                                                                            

  • Turenne cuirassé st antoine 

    L'immeuble en finition, angle 76 rue Saint-Antoine et 1 rue de Turenne (IVe).

     

    En toute franchise, c'est moins laid qu'on a pu le craindre et la fusion de l'immeuble dans son environnement s'opère assez bien. La noirceur des tôles perforées est un effet non désiré de la photo et de l'éclairage. Peut-être seront elles peintes in fine, nous n'en savons rien pour le moment (un commentaire de la mairie du IVe, à ce propos, serait apprécié).

    Nous annoncions sa construction dans le bulletin16.pdf (été 2006) en disant qu'il ne "manquait pas d'audace" mais, contrairement à d'autres associations dont nous comprenions néanmoins l'indignation, nous ne l'avions pas expressément condamné. Après tout, les Bâtiments de France l'avaient béni  sans avoir apparemment cédé à des contraintes.

    Il reste maintenant à cet ouvrage à affronter le jugement de ses habitants, et l'épreuve de l'opinion ambiante …. et du temps.

    mots-clés : urbanisme, architecture moderne, Marais            

                                                                                                                                         

  • Rambuteau bnouveaux restaurants 

    En l'espace de quelques semaines on a vu s'établir : un traiteur grec, une crêperie, un fabricant de tartes et une trattoria italienne. Leurs devantures élégantes s'insèrent dans un ensemble de commerces qui valorisent l'esthétique de la rue. (celle de "Berko", au milieu, n'est pas tout à fait finie)

     

    Cette portion de la rue (IVe) commence avec "Le Celtic", à l'angle Temple. C'est là que Brahim se tient le dimanche, avec ses journaux, toujours prêt à des discussions philosophiques, avec les habitués, sur le sens de la vie. La série des petits restaurants commence plus loin, avec "Le Soleil en Cave" dont la devanture jaune soleil et les vins corses vous invitent aux vacances.

    La poissonnerie s'est donné un nom qui lui va bien : "La Cabane du Pêcheur". "Francesca" et sa gastronomie italienne, au 21, arrive juste après. Son concept : des pâtes et des sauces variées dont on choisit la combinaison. Six pâtes et six sauces donnent trente six plats au choix ! elle propose aussi salades et desserts.

    Vient ensuite "Berko", le spécialiste de la tarte. Tartes salées, aux légumes, tartes sucrées aux fruits, façon grand-mère. Sa devise : un repas à la tarte !

    Au 23, chez "Crep' Story", on sert crêpes et galettes au sarrasin, et on boit du cidre dans toutes ses formes. Formule le midi à 12,50 € et une demi-heure montre en main, avec une galette, une crêpe et une bolée de cidre. Evitez le café, qui doit plus au robusta qu'à l'arabica. Ce défaut peut être corrigé très vite. Les galettes, en tout cas, sont excellentes.

    Pour rester dans la restauration légère, on peut faire un saut par dessus la librairie "Les Cahiers de Colette" et la boucherie "Provins" et atterrir chez "Dimitris", le traiteur grec. On a envie de prendre de tout car c'est appétissant et exotique à souhait. Attention quand même à ne pas aller au-delà des besoins, car l'addition pourrait réserver des surprises.

    mots-clés : Rambuteau, restauration légère, Marais, devantures

                                                                                                                                                                                                       

  • Lascaux-aurochs 

    Il y a 18.000 années, l'homme de Cro Magnon peignait ces dessins dans des grottes. On dépense des fortunes pour les conserver.

                                                                                                                                       

    Tags rupestres

    L'homo sapiens sapiens d'aujourd'hui cède à la même tentation, avec un talent discutable. On dépense des millions d'€ dans une ville comme Paris pour la débarrasser des souillures dont il nous gratifie. Où est le progrès de l'humanité ?

    Quand notre société décidera-t-elle de s'attaquer à la base de ce fléau ?

    Mots-clés : tags, graffiti, propreté, protection de l'environnement

                                                                                                                                      

  • Amelot de bisseuil vue générale  Amelot de bisseuil

     La construction de l'Hôtel, commandée par Denis Amelot de Chaillou, 47 rue Vieille du Temple (IVe) remonte à la seconde moitié du XVIIe siècle. C'est son fils Jean-Baptiste Amelot de Bisseuil qui lui a laissé son nom. Il hébergea les ambassadeurs de Hollande autour de 1715 et connut d'autres occupants prestigieux, notamment Caron de Beaumarchais, qui composa dans ses murs en 1778 son frivole "Mariage de Figaro". A droite, portail et fronton. A gauche, vue générale et magasin Oliviers & Co, spécialiste en huiles d'olives.

     

    Détenu aujourd'hui par une société civile immobilière, la SCI Amelot de Bisseuil, qui gère les biens de la fondation Paul-Louis Weiller du nom de l'industriel et mécène qui fit l'acquisition de l'Hôtel en 1951, ce patrimoine remarquable cherche un nouveau souffle. Plusieurs options sont étudiées actuellement par les propriétaires pour que ces bâtiments en jachère soient désormais le cadre d'activités économiques ou culturelles dignes de ce qu'ils sont.

    La restauration entreprise avant la seconde guerre mondiale, et qui s'est poursuivie ensuite avec le concours et sous le contrôle de Jean-François Lagneau, Architecte en Chef des Monuments Historiques, en a fait un ensemble architectural parmi les plus riches du Marais, même si beaucoup encore reste à faire, notamment le ravalement de la façade et du fronton qu'on voit sur la photo.

    Pierre Kjellberg, dans son "nouveau guide du Marais" en décrit la richesse : "portail avec vantaux en quatre parties, sculpté par Thomas Regnaudin, fronton où sont représentées des figures de la guerre et de la paix. Au revers, Romulus et Remus. Vantaux décorés de médaillons d'enfants tenant des masques de méduses. Les bâtiments s'organisent autour d'une cour d'honneur étroite avec balcon à balustres de pierre et fronton soutenu par quatre termes d'enfants, et seconde cour plus vaste avec façade élégante percée de quatre niches ornées de statues. L'intérieur conserve quelques pièces exceptionnelles avec décors et plafonds intacts ou bien restaurés".

    Oliviers & Co, distributeur mondial d'une carte de  25 crus exceptionnels d'huiles d'olives, tient boutique au rez-de-chaussée. Rose-Marie Fournier, qui gère le magasin, craint pour la pérennité de son bail. Dans le doute, le président Albert Baussan a décidé de le déplacer. Pour l'installer où ? nous en sommes ravis, dans le local de la fameuse pharmacie du 36 rue des Francs-Bourgeois (IIIe). On se souvient qu'elle défraya notre chronique avec la tentative de Tara Jarmon d'y implanter un magasin de vêtements, dont le projet de devanture sur l'Hôtel Poussepin  souleva l'indignation des copropriétaires et autres amoureux du Marais.

    Oliviers & Co promet de conserver la devanture en l'état, comme l'exigent les Bâtiments de France. Ils se contenteront, ce qui est admis, de remplacer le bandeau "pharmacie" par leur propre enseigne. C'est l'épilogue d'un combat amorcé en août dernier par les riverains, soutenu par notre association, contre un projet qu'ils désapprouvaient.  www.vivrelemarais.typepad.fr/blog/2008/08/index.html  (archives, article du 30 août 2008).

    Nous restons très attentifs au devenir de l'Hôtel lui-même. Pour en avoir parlé avec le président de la société qui le gère, nous avons le sentiment qu'il agira dans le respect du cadre architectural du Marais et avec le souci de protéger les riverains d'une atteinte à leur environnement.

    Gérard Simonet

     

    mots-clés : Amelot de Bisseuil, Ambassadeurs de Hollande, Marais, monuments historiques, Vieille du Temple, Oliviers & Co, pharmacie

                                                                                                                                            

  • Morland 

    17 boulevard Morland – IVe – Le siège de la Direction de l'Urbanisme de la Mairie de Paris

     

    C'est dans ce bâtiment contemporain, austère et sans âme, qu'Alexandre Gady qualifie de "soviétique", que s'élabore le Plan Local d'Urbanisme (PLU) de Paris. C'est là aussi que sont instruits les dossiers de demande de permis de construire. Les cordonniers, c'est bien connu, sont souvent les plus mal chaussés.

    Adopté en octobre 2007, après une passe d'armes avec les "Verts" qui se battaient contre les tours, le PLU nous est déjà soumis pour avis avant modification. Une enquête publique est en route. Le dossier pourra être consulté dans les mairies, celle du IIIe les 7 et 28 janvier 2009, celle du IVe, les 22 décembre et 31 janvier. Attention aux horaires, qui sont indiqués sur les panneaux d'information.

    De quoi s'agit-il ? en quoi sommes nous concernés ?

    Le but est de modifier certaines dispositions et d'en ajouter d'autres.

    A première vue, nous ne sommes pas impliqués puisque le PLU ne s'applique pas au Marais, qui bénéficie d'un plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV). Mais ce plan est en cours de révision pour, précisément, le mettre en harmonie avec le PLU de Paris. A la clé, une hausse du COS (coefficient d'occupation des sols) de 20% pour le logement social et 20% pour les bâtiments écologiques, des dispositions contre l'entreposage de marchandises en environnement résidentiel et une tentative de protéger le commerce traditionnel, en instance de jugement en appel, devant le Tribunal Administratif. On voit que ces dispositions nous concernent potentiellement.

    Dans les modifications proposées, on trouve pêle-mêle des mesures : pour favoriser le développement durable, comme l'acceptation de saillies sur les immeubles si leur finalité est d'économiser ou produire de l'énergie (panneaux solaires, éoliennes** … ), pour humaniser l'urbanisme par la création de voiries nouvelles, ou construire de nouveaux logements sociaux en assurant la récupération d'espaces délaissés.

    On trouve aussi des corrections d'erreurs de jugement dans l'élaboration du plan initial. Par exemple, pour les nouvelles constructions, une hauteur de plafond pour les rez-de-chaussée de 2,50 mètres est, à la réflexion, jugée insuffisante. On décide de la porter à 3,50 mètres. Cette intention paraît légitime. Mais comme la hauteur de l'immeuble est limitée, il faut soit supprimer un étage, ce qui met en cause l'économie du projet, soit accepter une augmentation des hauteurs de un mètre. C'est ce qui est proposé.

    Une volonté qui anime autant la Mairie de Paris que le Gouvernement va faire grincer des dents. De part et d'autre, on veut contrarier le développement des locations de logements meublés aux touristes. On sait que ces activités rapportent beaucoup plus que la location de logements vides. On va décourager cette pratique. Comment ? Le gouvernement pourrait peser sur la fiscalité des loueurs en meublés professionnels et non professionnels. Quant à la Mairie de Paris, nous attendons de savoir quels leviers elle pourrait actionner.

    On trouve d'autres modifications dans le projet mais elles nous paraissent mineures ou ne concernent pas nos quartiers, notamment l'ajout d'une quarantaine d'immeubles sur la liste "protection Ville de Paris" (qui en comporte 5.000), en exécution d'un voeu de la Commission du Vieux Paris.

     

    ** qu'on se rassure, il ne s'agit pas d'éoliennes à hélices, avec leurs pales      gigantesques, mais de turbines moins encombrantes.

                                                                                                                                   

                                                                                                                                                    

     

     

     

  • Archives poste 1 Archives poste rénové

    2006                                                                       2008

    Rue des Archives nord, le long des immeubles de la Poste et France Telecom

    Deux années séparent ces photos et c'est bien du même endroit qu'il s'agit ! A gauche, la situation antérieure avec de nombreux véhicules délabrés et tagués, garés en épi, qui laissaient peu de place aux piétons. A droite le trottoir et la chaussée réaménagés. On a rendu leur espace vital aux piétons. Cette portion de la rue des Archives va rapidement devenir un lieu de promenade et on peut penser que les quelques activités commerciales  qui avaient essayé de germer dans un environnement stérile vont désormais trouver l'humus propice à leur développement.

    Plus bas, devant le musée de la Chasse et de la Nature (Hôtels Guénégaud et de Mongelas), l'élargissement des trottoirs met ces monuments en valeur et attire davantage de promeneurs et touristes vers le nord.

                                                                                                                                              

  • Terrasse bâchée 

    Une terrasse bâchée dans le IVe

     

    On sait que les cafés-restaurants ont mal accepté la loi contre le tabagisme actif et passif qui interdit, depuis le 1er janvier 2008, de fumer dans les salles. Les gens de la profession estimaient que la fréquentation de leurs commerces baisserait si on interdisait aux clients de fumer.

    Le législateur est passé outre mais le contrôle s'est voulu tolérant. Il est admis, à Paris, qu'on fume à l'extérieur sur les terrasses ouvertes, mais aussi fermées, pour autant qu'elles présentent une ouverture sur l'un des côtés. C'est du moins ce que nous comprenons.

    Mais chacun sait qu'il fait froid l'hiver. Les consommateurs sont volontaires pour s'installer dehors si on leur permet de fumer mais ils ne veulent pas mourir de froid. Aussi a-t-on vu pousser comme des champignons ces braseros qui entretiennent une température relativement confortable à l'intérieur des terrasses. Comme il s'agit d'une chaleur "rayonnante" (à l'image du soleil), l'effet est assuré même si la terrasse est ouverte.

    Cette évolution pose divers problèmes. De santé publique d'abord. L'objectif de la loi, à savoir la baisse du tabagisme, est contourné et les restaurateurs sont complices. On aurait peut-être dû aller jusqu'au bout du raisonnement et traiter les terrasses comme l'intérieur. C'est ce qui a été fait sans concession dans les avions puis dans les trains. Personne aujourd'hui ne le regrette.

    Il faut ensuite se rendre à l'évidence et donner acte aux "Verts" : en période d'économie d'énergie, on dissipe toute la chaleur des chauffages d'appoint dans l'atmosphère. D'une certaine manière, on marche sur la tête.

    Enfin, il est difficile de dire que ces terrasses fermées par des bâches plastiques, avec une jupe qui traîne sur le sol, participent à la qualité du paysage de nos rues du Marais où le respect du patrimoine historique interdit en principe les agressions visuelles de cette nature.

    Un compromis est-il possible ?

    Nous le croyons. Pour commencer, on peut regretter que les fumeurs s'obstinent mais comprendre en même temps leur attitude et l'accepter dès  lors qu'ils ne gènent pas les autres consommateurs et que les employés des établissements acceptent une soumission au tabagisme passif atténuée, du fait des ouvertures sur l'extérieur.

    Pour répondre aux objections des "Verts", nous pensons qu'une démarche doit être entreprise auprès des professionnels pour que le chauffage soit électrique (infra rouges) de préférence au gaz de ville ou autres hydrocarbures. Ainsi, pas de CO² ni de résidus de combustion. La chaleur rayonnante donne une sensation de bien-être mais elle se transmet peu dans l'atmosphère. Et la production d'électricité, en France, ne fait pas appel aux énergies fossiles.

    Quant à l'esthétique, il faut que les responsables du Paysage de la Rue à la Mairie de Paris et les Bâtiments de France édictent des règles adaptées aux nouvelles circonstances. Nous sommes d'avis que les terrasses doivent être fermées à la base par une cloison métallique qui épouse le périmètre autorisé pour l'occupation du trottoir. La partie haute peut être au choix ouverte, ou fermée par une fenêtre plastique. C'est une façon de clairement délimiter l'emprise sur l'espace public, et de restreindre le recours au plastique inesthétique.

    En l'absence de règles claires, le mouvement est parti dans tous les sens. Il reste maintenant aux pouvoirs publics à définir les conditions d'un compromis qui nous semble accessible.