Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Beaubourg_temple_runion_21_11_07

                                                                       
    Réunion du 21 novembre 2007 en mairie du IIIe. Autour du Maire, une partie de son conseil municipal, le Directeur de la Voirie de la Ville de Paris et ses Adjoints et le Directeur de la Protection du Public de la Préfecture de Police.


                                                                               

    La salle des mariages était pleine pour cette séance d’annonce, par Pierre Aidenbaum, de ses propositions pour l’établissement dans ce secteur du IIIe, d’une coexistence pacifique entre les riverains et les quelque 280 (source APUR)  grossistes-importateurs de maroquinerie et bijoux fantaisie.

    Fidèle à son habitude, Pierre Aidenbaum est remonté au Déluge pour rappeler les mesures déjà prises, notamment le réaménagement de la rue Beaubourg, qu’on doit à la persévérance de l’association des Gravilliers et à sa présidente Martine Burgos.

    Puis nous avons entendu M. Jean-Louis Amat, Directeur du B.E.R.P. ( Protection des Etablissements Recevant du Public), qui s’est exprimé sur la sécurité incendie. Ce qu’il nous a dit est très important : le seuil de 50 m² qui figure dans l’arrêté préfectoral de février 1998 pour la déclaration des locaux de stockage et leur mise en conformité a été supprimé. TOUT local doit être maintenant déclaré. Le montant de l’amende pour non conformité est passé de trois francs six sous à 3.750 €, de quoi dissuader ceux qui avaient pris l’habitude de traiter ces amendes à la légère.

    Il a cédé la parole ensuite à Mme Laval, déléguée de l’association des commerçants A.C.E.A. qui, dès le début de cette année, a compris qu’elle obtiendrait le statu quo sur les conditions de travail dans le quartier si elle offrait au Maire une ligne de défense vis à vis des riverains, majoritairement demandeurs de changements importants de réglementation et de voirie.

    L’A.C.E.A a imaginé une "charte", dite "de convivialité", qui propose simplement aux commerçants qui voudront bien adhérer, de faire des efforts pour respecter le code de la route (arrêt des stationnements en pleine voie), de réserver leurs livraisons au créneau horaire 8h00-22h00, de limiter les arrêts à 30 minutes maximum (ce qu’exige déjà le code "marchandises" de Paris
    Arrêté n° 2006-130 du 13/12/2006 pour application depuis le 1er juillet 2007), et d’accepter quelques dispositions concernant la gestion des cartons.

    Le seul point qui retient notre intérêt concerne les enseignes et devantures. On sait à quel point les règles du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur ) du Marais sont malmenées dans un environnement où règne l’anarchie. L’A.C.E.A. se propose de remettre à ses adhérents une notice qui les guide dans leur démarche de création ou de rénovation de devantures en leur précisant qu’une demande d’autorisation de travaux est nécessaire auprès de la Direction de l’Urbanisme de la Ville. Nous avions offert au Maire de disposer gratuitement du document que nous avons édité il y a plus d’un an à ce propos, sous le contrôle des Bâtiments de France et de la Direction de l’Urbanisme de Paris
    reglementation devantures.pdf , mais il a préféré confier ce travail à l’Atelier Local d’Urbanisme, une association du IIIe, tout à fait compétente au demeurant, mais dont l’énergie aurait pu être utilisée ailleurs, par exemple dans le recensement des magasins en infraction.

    L’A.C.E.A. recommande également à ses membres de ne rien stocker dans les caves et de respecter, ce qui coule de source, le droit du travail.

    On a le droit de sourire devant tant de naïveté et chacun comprendra que nous n’ayons pas voulu  associer notre signature à cette démarche. Nous la considérons néanmoins comme un élément positif sur la voie d’une pacification des relations entre commerçants et riverains, dans la mesure où un rappel des règles, auprès de gens qui quelques fois les ignorent tout simplement, n’est pas totalement inutile. Il reste que la loi s’impose à tous et qu’il n’est nul besoin de signer des chartes pour y être soumis.

    A ce stade de la réunion, une commerçante grossiste en maroquinerie est intervenue pour dire au Maire que 150 d’entre eux lui avaient adressé une pétition au début de l’année annonçant qu’ils étaient d’accord pour partir "sans indemnisation" pour peu que la municipalité "les y aide". P. Aidenbaum n’a pas semblé se souvenir de cette demande mais se déclare prêt à recevoir les demandeurs. Cette interruption nous laisse tous perplexes, d’autant plus qu’elle formalise une dissidence de taille avec la précédente association qui se veut représentative.

    On en vient enfin au morceau de choix de cette réunion, les aménagements de voirie susceptibles de ramener l’ordre dans le quartier.

    Pour faire simple, on dira que l’ordre c’est pour nous l’impossibilité qui devrait être faite aux camions de livrer en stationnant durablement en pleine voie. On sait les vacarmes de klaxons qui s’ensuivent. Tant que les pouvoirs publics, à l’échelle nationale, n’auront pas compris qu’il faut ôter des mains des conducteurs cet organe dont ils usent inconsidérément pour rendre la vie de leurs compatriotes insupportable, il faut au minimum créer des conditions de circulation qui n’incitent pas à y avoir recours. On sait aussi que l’arrêt en pleine voie est synonyme de blocage de rues et de secteurs entiers. Le carrefour Temple-Michel le Comte, devant le gymnase, en est l’archétype.

    Nos propositions visaient ces objectifs. Notamment la fermeture à la circulation (sauf pompiers) du tronçon de la rue du Temple entre Michel le Comte et Montmorency.

    Le Maire nous dit qu’il a retenu cinq de nos propositions sur six. Nous lui laissons la responsabilité de ce décompte : il a surtout retenu ce qui avantage les commerces (places de livraisons supplémentaires) et un certain adoucissement de la circulation dans Montmorency, Chapon et Gravilliers, mais la rue du Temple reste un axe de transit et les cause de blocage du carrefour sont toujours là car il a déclaré ne pas vouloir y remédier "pour des raisons politiques".

    Pour des raisons politiques visiblement opposées, les Verts, par la bouche de François Longérinas, Maire-Adjoint d’arrondissement et Laurence Hugues, tête de liste Verts pour les prochaines élections municipales, soutiennent qu’il faut des mesures comme celles que nous proposons pour que la circulation, notamment de transit, baisse significativement dans les arrondissements du centre de Paris.

    Toujours sur des bases politiques, Blandine Blanchet-Bardon, conseillère UMP dans le IIIe, intervient pour dire qu’il n’est pas admissible, comme le propose Pierre Aidenbaum, que la norme de 10 mètres de long pour les camions soit retenue pour ce secteur.

    Pierre Aidenbaum conclut en résumant ses propositions :
    (a) interdiction des livraisons la nuit et le week-end
    (b) camions limités à 10 mètres de longueur de plateau
    (c) Chapon et Montmorency en "zone 15 km/h"
    (d) Gravilliers : circulation interdite sauf riverains (NB : les commerçants sont des riverains aussi).  Inversion du sens de circulation de la rue (pour désengorger le sud du quartier)
    (e) création de plages horaires de livraisons, soit 10h00-16-00 soit deux plages une le matin et l’autre  l’après-midi
    (f) aires de livraisons supplémentaires rue du Temple

    C’est donc le programme de Pierre Aidenbaum. Il prévoit une mise en place rapide et une période d’expérimentation de trois mois. Il n’exclut pas d’étudier, par la suite et après référendum, une limitation de circulation pour l’ensemble du quartier, contrôlée par des plots.

    Le résultat est mince mais il n’est pas nul. Celui qui fait figure de favori dans la course à la mairie du IIIe se doit d’être prudent car il pourrait bien se trouver bientôt en situation d’assumer ses choix. Ses concurrents courent un risque moindre. Ils ont intérêt à écouter la vox populi et recueillir un soutien aussi large que possible pour que rien ne se fasse sans eux.

    Il nous paraît évident, en tout cas, que ce dossier pèsera d’un poids appréciable dans la campagne qui commence.

    Post scriptum du 24 novembre : les Verts s’expriment sur le sujet sur le blog de  François Longérinas

     

  • Cox_cordon

     

     

     

     

    Le Cox-Bar, 15 rue des Archives (IVe), connu pour l'invasion massive du trottoir par ses consommateurs debout, le soir, leur verre à la main.
                                                                                   

     

     

    En infraction journalière pour débordement de terrasse  et consommation de boissons alcooliques en réunion sur la voie publique (interdite par l'arrêté préfectoral du 22 décembre 2006), Le Cox  a consenti à accepter le modus vivendi proposé par le Commissaire Central de Police du IVe.

    L'occupation du trottoir est désormais limitée le soir par un cordon et des poteaux, comme ceux qu'on trouve à La Poste et ailleurs. On le voit sur la photo, les gérants vont au-delà des 80 cm de terrasse qui leur sont octroyés mais il reste aux passants 1,50 mètres environ pour circuler. C'est un progrès dont nous sommes prêts à nous satisfaire si les poteaux ne glissent pas progressivement vers la chaussée, en réduisant le passage des piétons comme une peau de chagrin. Nous pensons que les gérants feront preuve de responsabilité et que la police y veillera.

    Sur ce dossier difficile, il faut saluer la persévérance du Commissaire Central Jacques Rigon et son attachement aux valeurs républicaines. Il a montré qu'il était capable, sans heurts, de garantir l'harmonie entre populations dans cet arrondissement aux équilibres fragiles. On n'a pas décelé la même détermination du côté de la Maire Dominique Bertinotti, qui a toujours hésité à prendre des mesures et qui, pour finir, s'en est remise totalement à la police. Reconnaissons toutefois qu'elle n'a pas hésité quand ce fut nécessaire, à prendre clairement position et à le faire savoir Vivre le Marais ! 11 juin 2007, notamment à propos de la fête de la musique, où le Cox a été interdit d'animation pour cause de dispositif sonore démesuré.
                                                                                                                                                                   
                                   

  • Temple_ste_avoye


    Cet ensemble d’immeubles rue du Temple, entre Braque et Rambuteau, rassemble en condensé les faiblesses  du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais de Paris et les espoirs que suscite le processus de révision qui s’engage.

     

    En dépit de leur facture prestigieuse, ces immeubles du XVIIe siècle, avec étage noble, entresol et combles aménagées, n’ont pas changé d’aspect depuis que le règlement du PSMV du Marais est entré en vigueur. Les façades en pierre sont sales, les devantures et enseignes non conformes jurent avec le cadre architectural ambiant et les  cours intérieures,  qui ont vocation à être débarrassées de leurs constructions parasites, sont restées en l’état pour abriter probablement des stocks.

    Une bonne partie des surfaces de logements sont à usage professionnel. Nous avions consacré le numéro 2 de notre journal "Vivre le Marais !" (hiver 2003) à un reportage sur ces appartements du Marais qui abritent des marchandises. Nous avions estimé leur surface à 10.000 m² environ, soit 150 logements de taille moyenne.

    Sur la base de ce constat, on peut dessiner les contours de ce que devrait être un plan de sauvegarde révisé. De quelle volonté les parties en présence sont-elles  animées ?

    Commençons par la Mairie de Paris. Sans doute est-elle désireuse de reprendre à l’Etat la responsabilité de fixer les règles sur les secteurs concernés (Le Marais IIIe et IVe et une partie du VIIe). Mais ce n’est pas l’essentiel et elle n’en fera pas son cheval de bataille. Ce qui est plus important pour elle, c’est l’incorporation dans le PSMV de dispositions contenues dans le PLU (plan local d’urbanisme) de Paris et, notamment, la majoration du COS (coefficient d’occupation du sol), de 20% pour le logement social et de 20% à nouveau sur les constructions  qui respectent des critères écologiques.

    Une autre disposition, la protection des commerces de proximité, a été annulée sur recours du Préfet de Paris et après jugement par le Tribunal Administratif mais la Ville fait appel. Si elle gagnait, ce serait un motif supplémentaire de souhaiter l’alignement du PSMV sur le PLU.

    Il existe d’autres dispositions dont curieusement on ne parle pas beaucoup mais qui intéressent ceux comme nous qui souffrent du monopole des grossistes : par exemple, l’incompatibilité du stockage de marchandises avec les immeubles d’habitation.

    La Maire du IVe, Dominique Bertinotti, a pris les devants et déclaré dans sa dernière réunion du conseil d’arrondissement qu’elle souhaitait profiter de l’accroissement possible du COS pour construire du social en extension de bâtiments existants. C’est en tout cas ce que nous avons compris.

    Il faudrait bien sûr au préalable que toutes les hypothèques soient levées : que l’heure de la modification du PSMV soit venue (les plus optimistes tablent sur cinq ans), que le PSMV soit révisé dans ce sens, que le Ministère de la Culture et les Bâtiments de France, qui lui sont rattachés, soient d’accord projet par projet (sauf s’ils n’avaient plus leur mot à dire, ce qui n’est pas très réaliste) et que les propriétaires privés soient eux aussi d’accord pour qu’on ajoute un ou deux étages à leurs immeubles, si c’est ainsi que l’extension est prévue.

    Il est possible, néanmoins, que certaines opérations de ce type soient réalisables. En parcourant le Marais, on découvre qu’il y a pas mal de "dents creuses", comprenez des immeubles sans intérêt architectural particulier, très bas, entourés de constructions plus hautes. Augmenter leur COS ne serait certainement pas stupide.

    Pour le reste, il conviendra d’agir avec prudence. Il y a dans le Marais des secteurs, comme cet espace délimité dans le IIIe par les rues du Temple, Rambuteau, Beaubourg et de Bretagne où la densité d’habitants à l’hectare est de 450 contre 240 en moyenne à Paris (source APUR). Veillons à ne pas entasser les gens ! Ensuite et surtout, avant de construire il paraîtrait logique de récupérer pour l’affectation au logement tous ces  appartements signalés plus haut qui possèdent le statut aberrant de locaux de stockage de marchandises, souvent inflammables d’ailleurs. La Mairie à leur égard n’a pas tous les pouvoirs mais nous avons toujours défendu l’idée que des aménagements sur la circulation et le stationnement, dissuaderaient leurs occupants de poursuivre une activité dans un cadre qui n’est pas adapté à leurs besoins, notamment de livraisons.

    Le débat sur la révision tournera aussi autour des constructions parasites que le PSMV actuel condamne sans trop de pitié, dès lors qu’elles cessent d’héberger une activité économique. Le but est de rendre aux bâtiments à sauvegarder leurs proportions et leur style originels. L’idée est donc louable en soi. Elle se heurte  pourtant à des difficultés pratiques et généralement au désaccord de copropriétaires pas toujours prêts à financer la démolition et la mise en valeur de ce qui reste. On compte sur l’imagination de la commission de révision pour créer des motivations qui n’existent pas aujourd’hui.

    On pense par ailleurs que le jugement qui a présidé à l’élaboration des plans parcellaires tels qu’ils existent aujourd’hui, mériterait d’être assoupli pour rendre droit de cité à des constructions, certes parasites mais non dépourvues de charme voire de beauté comme en témoigne la photo ci-dessous.

    Verriere_svign_13

     

    Voilà ouverts des espaces de liberté que beaucoup réclament mais il serait dangereux d’ouvrir la jarre de Pandore et laisser licence aux fantaisies des uns et des autres. On aboutirait assurément à un patchwork architectural qui ôterait à nos quartiers leur valeur patrimoniale. De ce point de vue, le pouvoir quasi absolu de l’Architecte des Bâtiments de France de donner ou non un avis conforme, peut parfaitement irriter mais c’est l’assurance qu’un regard de professionnel compétent examine tous les projets, s’assure de leur pertinence et veille à leur cohérence.

    S’agissant du périmètre du PSMV du Marais, il est possible que quelques retouches à la marge s’avèrent judicieuses. Rappelons que l’Île Saint Louis n’en fait pas partie. L’intérêt de l’y intégrer serait d’en protéger les intérieurs, qui ne le sont pas dans le régime actuel.

    Enfin, nos échanges avec le Maire du IIIe montrent qu’une clarification des rôles respectifs de la Mairie de Paris et des Bâtiments de France dans la gestion quotidienne du PSMV ne serait pas inutile (voir notre article du 14 octobre).

  • Gravilliers_immeubles_2Gravilliers_commerces

     

    Ces deux photos illustrent le propos de notre lettre ouverte aux Maires des IIIe et IVe arrondissements (*). A gauche, ce sont les immeubles XVIIe et XVIIIe siècles de la rue des Gravilliers, mis en valeur, ravalés, rehaussés de fleurs aux fenêtres pour certains. A droite, la partie basse de ces mêmes immeubles, qui abritent des commerces aucunement soucieux de l’esthétique et encore moins du respect des règles d’urbanisme du secteur sauvegardé où ils se trouvent.

    Cette observation vaut pour de nombreuses rues du Marais, notamment la rue du Temple, y compris dans sa partie IVe arrondissement.

    Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum a réagi. Voici sa réponse : lettre_p_aidenbaum.doc

    Elle nous laisse perplexe car elle comporte des inexactitudes dont nous ne savons pas s’il faut les attribuer à une interprétation personnelle des règlements en vigueur ou à une attitude tactique à l’égard du gouvernement dans le contexte de la révision en cours du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.

    En effet, le renforcement des moyens des Architectes des Bâtiments de France (ABF) ne serait certainement pas inutile si on se rappelle qu’une seule personne a la charge des deux arrondissements du Marais, que les dossiers qui lui sont soumis sont nombreux et que la moindre audience au Tribunal de Grande Instance prend une demi journée ; le problème, toutefois, est ailleurs.

    Si nous vivons une restauration à deux vitesses comme nous le montrons plus haut, c’est parce que trop de travaux de devantures sont effectués, sans demande d’autorisation à la Direction de l’Urbanisme de la Ville, point d’entrée de la procédure d’agrément. C’est l’Urbanisme qui transmet le dossier aux Bâtiments de France, le cas échéant, pour avis conforme. C’est toujours l’Urbanisme qui notifie la décision de la Ville à l’intéressé.

    La situation que nous déplorons actuellement a deux origines. Il y a d’abord le passé lointain où personne ne se souciait du centre historique de la capitale. Nos quartiers en portent encore les traces. La prescription de trois ans sur les infractions au PSMV ne permet pas à la Ville ou aux ABF de réagir. En revanche, il y a le présent et les occasions offertes à la Mairie d’intervenir à l’occasion de tranformations ou lors d’un changement de propriétaire, pour que soient mises en conformité les devantures et les enseignes. La plupart de ces opportunités sont perdues car les travaux de modification sont effectués sans demande d’autorisation, et le délai de prescription commence dès lors à courir.

    Etant donné le nombre de boutiques, seule une inspection systématique et une observation sur le terrain permettraient d’engager le processus de mutation des commerces vers des aménagements respectueux du cadre architectural du Marais. Nous demandons à la Mairie de Paris de prendre cette nécessité en considération et aux Maires d’arrondissements de nous soutenir, ce dont nous espérons bien convaincre le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum, en attendant que la Maire du IVe, Dominique Bertinotti, nous livre son opinion sur le sujet.

    Celles ou ceux qui ambitionnent d’exercer aussi des fonctions dans les futures équipes municipales sont invités à s’exprimer là-dessus.

    (*) voir note du 22 septembre 2007

  • Alain_barbier_enseigneAlain_barbier


    Alain, Maître Barbier, 8 rue St Claude – III –
    Tél. 01 42 77 55 80

                                                                                                                                  

    Si le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du Marais s’étendait aux métiers qui appartiennent à l’histoire, il devrait protéger celui d’Alain et son échoppe.

    Alain est installé dans le quartier depuis longtemps. Il n’a pas envie de dire depuis quand. La coquetterie n’y est sans doute pour rien car il est encore assez jeune. Peut-être veut-il signifier ainsi qu’il se place hors du temps.

    Le temps, pourtant, il en mesure les effets. Le Marais a changé, en mieux dit-il, grâce à la loi Malraux qui a signé sa réhabilitation. Son architecture exceptionnelle est désormais débarrassée des outrages qu’elle a vécus durant des décennies de déshérence. Il cite en exemple le grand immeuble qui fait l’angle Arquebusiers-Saint Claude, dont la façade XIXe d’un blond vénitien, rehaussée de fleurs aux fenêtres, donne véritablement envie de vivre là.

    Ses clients sont des gens du quartier. Nous avons parlé avec eux. Ce barbier c’est pour eux un luxe dont ils ne peuvent pas se passer. Il leur fait partager ses secrets : une crème de sa fabrication, des coupe-choux de collection, rinçage "eau chaude, eau froide" et, pour finir, sa pierre magique, pas philosophale mais presque, la serviette chaude et le talc. Ouf ! Pour un prix qui est très sage.

    Sa boutique est un musée. Elle recèle des trésors : coupe-choux personnalisés, à l’effigie de célébrités (Johnny Hallyday, qui est son client, a le sien), collection de plats à barbe, de blaireaux et de fers à friser. Son arsenal est tellement riche qu’il le loue, sur demande, comme accessoires, au monde du théâtre et du cinéma. Sa boutique elle-même sert quelques fois de cadre au tournage de scènes de films.

    On peut naturellement aller le voir pour une coupe de cheveux au son d’une musique éclectique mais de qualité, bien installé dans un fauteuil de saloon. Vous ne serez pas seuls : on vient chez lui du monde entier car le bouche à oreilles et les guides spécialisés lui font une renommée d’enfer.

    Alain a encore une longue carrière devant lui mais il forme les maîtres-barbiers de demain pour que son métier perdure. Il est une des curiosités du Marais, et pas la moindre !

  • Temple_devantures_2



    Superbe façade Louis XV, 81 rue du Temple (IIIe), avec baies cintrées, porte cochère et linteau d’origine, saccagée, défigurée par des devantures et des enseignes qui enfreignent les règles du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du Marais, centre historique de Paris. Imaginerait-on la galerie des Offices à Florence ou la place Saint Marc à Venise subir de tels dommages.  Pourquoi est-ce possible à Paris ?

                         
                                                                                              
    Nous profitons du début de la campagne  des municipales pour interpeler les Maires sortants, tous deux candidats à leur propre succession, et les autres postulants, sur ce dossier qui nous a fait méditer depuis que nous avons lancé, en 2001, notre association de défense du cadre de vie du Marais.

    Contrairement aux autres secteurs sauvegardés de France qui font l’objet de soins jaloux de leurs Maires, le Marais est l’enfant mal aimé de la Ville de Paris. Elle ne l’a pas voulu, elle ne l’a pas élevé, elle croit ne pas avoir sur lui d’autorité parentale et rejette sa responsabilité de gestionnaire sur le Ministère de la Culture dont dépendent les Bâtiments de France, qui ne sont en réalité que les garants de la loi.

    Il n’est pas trop tard pour agir. C’est ce que nous proposons dans la lettre ouverte ci-dessous, que nous avons remise aux Maires des IIIe et IVe arrondissements pour qu’ils se prononcent sur nos conclusions. Nous demandons aussi à tous ceux qui aspirent à jouer un rôle dans la vie publique des arrondissements en sollicitant nos prochains suffrages, d’exprimer de la même manière leur propre point de vue.

    Et nous attendons de nos lecteurs, qui nous ont très souvent exprimé leur contrariété de voir leur quartier maltraité, des témoignages et des commentaires pour que le sujet devienne chez nous un véritable débat.

                                                                                                                                                     
    LETTRE OUVERTE

    Madame, Monsieur les Maires,

    Notre pays compte actuellement une centaine de sites qui bénéficient du statut privilégié de "secteur sauvegardé". On trouve parmi eux tous les joyaux de notre patrimoine historique et architectural.

    Une centaine de villes attendent une décision de l’Etat et des organismes compétents pour accéder à cette distinction.

    Vos deux arrondissements, pour l’essentiel de leur superficie, se sont vu attribuer le statut de secteur sauvegardé en 1996. C’est une chance et un honneur. Comment nous en sommes-nous acquittés ?

    La municipalité en cueille les fruits. Attirés par un cadre exceptionnel, les acheteurs de logements et les commerces se pressent et alimentent les recettes des droits de mutation et de la taxe professionnelle. Nos quartiers y gagnent en prestige et, le succès appelant le succès, nous nous acheminons vers une hyperactivité, notamment touristique, festive et nocturne, dont il faudrait d’ailleurs veiller qu’elle ne fasse pas fuir pas les habitants traditionnels.

    De son côté, notre patrimoine collectif n’y trouve pas son compte. Faute de surveillance, les initiatives qui le dénaturent se multiplient ; faute de détermination, les infractions au plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) de 1996, persitent et se pérennisent. Il est choquant de constater la quantité considérable de commerces qui, par leurs devantures et enseignes non conformes, défigurent le paysage de la rue en donnant aux visiteurs du monde une image peu flatteuse de la gestion des municipalités.

    Il suffirait de peu pour que tout change. La prescription de trois ans sur les travaux a pesé lourd dans l’immobilisme des pouvoirs publics envers les contrevenants, mais elle a une faille : dès qu’un bail est cédé et que l’enseigne change, le nouveau propriétaire doit faire des travaux et les déclarer à la Direction de l’Urbanisme. L’Architecte des Bâtiments de France est alors saisi pour avis conforme.

    Dans l’état actuel des choses, la plupart des travaux n’étant pas déclarés, cette fenêtre de tir n’est pas exploitée car les contrôles sur le terrain sont insuffisants. Aucune de vos deux mairies n’a été en mesure jusqu’à présent d’affecter une personne à plein temps à cette tâche. Les documents que vous éditez ne font que rarement état du PSMV. Les fonctionnaires de Morland (*) sont peu mobiles, le SDAP (service départemental de l’architecture et du patrimoine)(**) est excentré dans le VIe et manque notoirement d’effectifs.

    Notre association s’est impliquée dans un rôle qui lui a semblé découler de sa vocation, repérer les travaux sans panneau d’information, les changements de bail, intervenir auprès des commerçants pour les informer et parfois les convaincre, et transmettre les informations à la Mairie de Paris et au SDAP. Nous avons eu des résultats, au point que nous sommes aujourd’hui convaincus qu’il est possible d’obtenir une amélioration visible si la Mairie de Paris nous écoute.

    Nous préconisons que chacune des mairies d’arrondissement (IIIe et IVe) se dote d’une personne qualifiée affectée à plein temps à la surveillance de ce qui se passe dans nos quartiers en matière d’urbanisme, au dialogue avec les commerçants et les particuliers (qui sont aussi concernés pour leurs propres travaux) et à l’information des services de l’Urbanisme et des Bâtiments de France. La Mairie de Paris emploie 45.000 personnes (plus que la Commission de Bruxelles). Qu’on ne nous dise pas qu’il n’est pas possible de financer ces deux emplois !

    A la veille des élections municipales, c’est aux Maires que nous adressons cette demande mais en même temps aux candidats à la prochaine mandature. Leur réponse aura tout son poids dans l’opinion des habitants. Nous nous en ferons largement l’écho.

    Je vous adresse, Madame, Monsieur les Maires, etc …..

    Gérard Simonet
    Président
    Vivre le Marais !

    NB : (*) la direction de l’urbanisme de Paris est installée au 17 bd Morland
             (**) les Architectes des Bâtiments de France sont rattachés au SDAP

     

     

  • Gravilliers_24_parabo_vue_gnrale

     






    C’était l’intention de la Ville, de protéger les commerces existants. Qu’en aurait-il été des commerces de gros ?

     

     

     

    Tout le monde s’accorde à louer les mérites des commerces de proximité. Cette attitude est encore plus manifeste dans les zones où les grossistes importateurs se sont assurés le monopole de l’occupation des locaux au bas des immeubles.

    La Mairie de Paris avait cru bon d’introduire dans le PLU (plan local d’urbanisme), une clause visant à protéger 260 kilomètres (18% de la longueur totale des rues parisiennes) contre la transformation de boutiques existantes ‘en locaux éclairés uniquement par des baies ou en logements non conformes aux règles de confort et de sécurité en vigueur’. Comprenez, des aménagements qui correspondent à un changement de destination des lieux.

    Suite au dépôt en début d’année d’un recours du Préfet Bertrand Landrieu contre plusieurs dispositions du PLU, le Tribunal Administratif de Paris, dans son délibéré du 2 août 2007, a décidé d’annuler celle qui concernait la protection des commerces, au nom du respect du droit de propriété.

    S’agissant du Marais, que doit-on en penser ?

    Rappelons tout d’abord que le PLU ne s’applique pas au centre historique de Paris dont les règles d’urbanisme contenues dans le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) ont été fixées par décret en 1996. La Mairie de Paris et  l’Etat ont bien lancé un processus de révision mais les plus optimistes ne le voient pas aboutir avant cinq ans et rien ne garantit que les dispositions du PLU y seront intégrées.

    Quant à la préservation des commerces de proximité, il faudrait avoir enfin le courage ou la lucidité de sortir des sentiers battus. Disons le sans détour : nous ne souffrons pas de leur absence ou de leur rareté. Il y a quatre boulangers dans la seule rue Rambuteau, six traiteurs (dont quatre asiatiques), trois primeurs, deux bouchers à cent mètres de distance, un autre rue des Gravilliers, un éventail complet des commerces de bouche rue de Bretagne et au marché des Enfants Rouges, au marché Baudoyer, près d’une douzaine de supérettes au total, et cet inventaire en oublie plus d’un.

    En vérité, dans certains quartiers et singulièrement dans le IIIe entre Temple et Beaubourg, les grossistes importateurs ont occupé tout l’espace vacant laissé souvent par des commerces traditionnels ou des artisans victimes, non pas des grossistes eux-mêmes, mais de l’évolution de nos modes de vie et de nos habitudes en matière de consommation. Veut-on pérenniser cette situation ou au contraire oeuvrer pour une véritable diversification ? Il n’y a aucune chance qu’un commerce traditionnel vienne remplacer une boutique de gros et ses entrepôts. On peut imaginer, en revanche, l’implantation de micro entreprises dans les domaines de la technologie, de la création, du conseil, des services aux habitants ou de la culture. A première vue, les dispositions du PLU pourraient constituer un frein puisque la diversification implique inévitablement un changement de destination.

    Pour toutes ces raisons, nous avons dit au Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, qu’il n’y a pas lieu de regretter la décision de justice. Les propositions que nous avons faites pour changer le caractère du quartier concerné, si elles sont retenues comme nous l’espérons (le Maire nous a promis une réponse pour fin septembre), auront une bien meilleure efficacité. Pourquoi chercher ailleurs ce qui est entre nos mains ?

  • Nous vous convions aujourd'hui à travers le Marais IIIe arrondissement, hors des sentiers battus et balisés par les guides, à la découverte d'un empire immobilier qui appartient en quasi totalité à France Telecom. Dans une surface qui s'inscrit dans le carré constitué par les rues du Temple, Pastourelle, Archives et Haudriettes, ce ne sont pas moins de douze bâtiments, de style et d'époque différents, qui appartiennent au grand opérateur français.

    En regardant ces immeubles entourés de mystères, qui défrayent la chronique parce qu'ils sont délabrés, abandonnés, livrés aux S.D.F., ou parce qu'ils jurent avec l'architecture ambiante, on ignore généralement qu'ils ont, dans leur diversité, en France Telecom, un propriétaire commun. France Telecom est devenue une entreprise comme les autres mais elle conserve en vertu de son passé une image institutionnelle bienveillante et protectrice qui lui interdit d'être médiocre.

    Avec l'appui du Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, nous avons réussi à en savoir un peu plus sur le devenir de ces immeubles, qui nous semblent appelés  désormais à vivre chacun  leur vie.

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    Le patrimoine France Telecom rue du Temple : du 106-108, avec son porche sordide, à l'immeuble d'angle du 35 rue Pastourelle, ses fausses arcades et ses vraies nuisances. D'un cloaque à l'autre.

                                                                            

     

     

     

    Peu de gens s'en doutent, mais ce bâtiment est un des fleurons de l'architecture du XXe siècle. Sa façade, construite en béton banché est l'oeuvre de François Lecoeur. Elle est laide parce qu'elle est sale et que son porche est maltraité. L'intérieur a déjà fait l'objet d'un curage soigné ; avant la fin du premier semestre 2008, elle sera ravalée et nous découvrirons avec étonnement que son style art déco ne manque pas de grandeur. France Telecom pense vendre ce bâtiment à usage de bureaux, mais pourrait continuer à l'occuper comme locataire.

    Ce qui devrait être le 112, si son porche n'avait pas été condamné, fait encore bonne figure avec sa belle façade en pierres du XVIIIe. Le bâtiment se prolonge très loin à l'arrière vers le nord et l'est. France Telecom n'a pas l'intention de s'en séparer.

    En revanche, le 114 a été vendu à l'Etablissement Public de Santé Esquirol pour la création d'un centre d'accueil de jour des malades mentaux. Cette affectation est confirmée par le cabinet du Maire.

    Au-delà, nous atteignons un ensemble de constructions du XVIIe qui forment l'angle des rues du Temple et Pastourelle, avec une entrée au n° 35. Les arcades qui bordent le trottoir n'en sont pas : elles ont été creusées sous les maisons pour donner aux trottoirs leur largeur. L'immeuble leur doit sa survie car, frappé d'alignement, il aurait pu être détruit au moins partiellement. Il est habité mais pas entretenu. Les "arcades" sont un lieu de garage des motos et d'épanchements d'urine, qu'on évite ostensiblement quand on passe par là. France Telecom cherche à le commercialiser. Il serait souhaitable qu'un rénovateur, capable d'un gros effort d'investissement et de créativité, transforme cet ensemble en une résidence susceptible, par sa qualité, de nous faire oublier les haut-le-coeur qu'elle a provoqués, pendant de longues années, sur les  habitants du quartier.

    Nous sommes maintenant rue Pastourelle. L'immeuble de la Poste, lui aussi, appartient à France Telecom qui loue le rez-de-chaussée à son ancien partenaire dans les PTT de Papa. Il se poursuit sur la rue des Archives. Son architecture stalinienne ne lui laisse aucune chance de s'intégrer dans le cadre environnant, qui bénéficie côté pair d'une succession d'Hôtels de belle facture : Montescot, Villeflix, Chaillou de Jonville, Le Pelletier de Suzy et Amelot de Chaillou, entre les n° 70 et 78. A défaut d'être beau, il pourrait être propre. Bonne nouvelle, France Telecom a lancé des études pour le ravalement de tous ces bâtiments qui ont fait l'objet de multiples injonctions du Maire. Un programme de travaux sera communiqué prochainement au Maire.

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    Une tâche qui s'impose : loger les sans abris qui occupent le porche du 63, qui est condamné, le nettoyer et le rendre salubre en cherchant à le valoriser. Un projet de grille est en discussion avec l'Architecte des Bâtiments de France

     

     

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    A deux pas de là, le porche du 61 fait bonne figure avec ses caryatides penchées qui soutiennent le balcon. Les puristes affirment que ce bâtiment, comme le 63, construit en 1910, est une injure au Marais. C'est vrai sans discussion pour l'immeuble de la Poste. Soyons francs, celui-ci ne nous choque pas particulièrement dans son contexte.

     

     

     

     

    La promenade se termine avec le 57-57bis. L'agence commerciale France Telecom a disparu. Le local qui est un lot de copropriété a fait l'objet d'une acquisition par un grand peintre de renommée internationale, qui d'ailleurs exposera en juin au Grand Palais sous la grande nef.

     

     

  • Bhv_hommes_enseigne_2

    Alain Dautresire, Directeur du BHV Rivoli, peut se prévaloir de la sympathie des habitants du Marais. Son magasin fait autant partie de notre patrimoine que les monuments les plus prestigieux. Il en est d’une certaine manière l’antithèse, les belles pierres et la culture d’un côté, l’activité économique, la consommation, la vie tout court, d’un autre.

    On trouve tout au BHV, mais il fallait éviter à ce grand magasin le sort de la Samaritaine, qui avait fait de cette phrase son slogan.

    C’est pour relever le défi que le BHV a décidé il y a deux ans d’étendre son activité vers la restauration légère (on ne dit pas "rapide" car c’est péjoratif) et la mode "hommes". La présence dans le Marais d’un forte communauté homosexuelle n’est naturellement pas étrangère à ce choix.

    Nous ne pouvons que nous réjouir de leur initiative qui donne désormais un lustre tout nouveau à la rue de la Verrerie dont l’image souffrait de la présence de quais de déchargement de poids lourds. L’extension, c’est 4.000 m² sur cinq niveaux dédiés à des variations sur la mode masculine, Moi emoi, Moi et mon costume, Moi et mon week-end, Moi et mon jean et Moi et les créateurs. Le café installé dans la cour principale, qui avait inquiété les riverains, s’avère un lieu de calme et de détente qui participe avec bonheur au décor.

    On aimerait que cette médaille n’ait par de revers.
    Hélas on en dénombre deux. Pour commencer, l’enseigne n’est pas conforme, et de loin, aux règles du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais qui impose des lettres de 30 cm maximum de haut. Le personnage sur la  photo donne l’échelle (elles font un mètre de haut à vue d’oeil !) et l’éclairage fluorescent n’est pas autorisé.

    Dommage pour le mur de végétalisation verticale qui est une merveille !

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    Bhv_cour_interieure                                                                                                                        
    Ensuite, on a du mal à croire comme on nous l’affirme que ces immondices accumulées dans la cour intérieure du 11 square Ste Croix de la Bretonnerie et visibles des riverains soient le fait du BHV. Cette grande dame serait-elle une star aux dessous douteux ?                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      

    Selon nos sources, l’enseigne ne figurait pas dans le dossier d’urbanisme. Elle aurait été ajoutée à la hussarde. Une attitude que nous ne pouvons pas accepter et que nous dénonçons, en demandant en même temps, ce qui n’est pas  très difficile, que la cour intérieure soit nettoyée et désormais entretenue comme il se doit.                                                                                                                                                                        

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    Hotel_de_ville_esplanade_2                                    

    L’Hôtel de Ville et son esplanade, au soleil couchant. Un spectacle qu’il nous est donné rarement d’admirer tant sont nombreux les jours où cette vue dégagée est mise à mal par des manifestations dont l’intérêt échappe à beaucoup de parisiens.

    Il y a quelques années, de grands travaux étaient entrepris pour détourner la circulation automobile et offrir aux piétons cette place qui permet de contempler, avec le recul suffisant, la façade de l’Hôtel de Ville, reconstituée de 1874 à 1882 sur le modèle du bâtiment renaissance du XVIe siècle, dont la Commune n’avait laissé que des cendres en 1871.

    Malheureusement, de plus en plus de parisiens déplorent aujourd’hui l’utilisation quasi permanente de cette place pour des manifestations diverses qui l’encombrent de tentes, chapiteaux, estrades, écrans géants, sonos, patinoires, aires de sable pour les jeux de plein air, cabanes-chalets à la période de Noël, tout ceci accompagné de déploiements de police qui sont là en cas de besoin et qui auraient sans doute mieux à faire ailleurs.

    Nous avons capté cet instant privilégié du 1er avril, où exceptionnellement tout est calme, avec cette photo. Elle nous apportera du réconfort dans quelques jours, quand cette perspective remarquable sur le monument sera  occultée par un nouvel avatar et que retentiront les flonflons qui privent trop de gens de sommeil.

    Ce message s’adresse à Dominique Bertinotti, Maire du IVe, dont c’est le territoire et au Maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui est le maître des lieux.