Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Concert 12 12 18 salut final julietteConcert 12 12 18 salut final thibault

     

     

     

     

     

     

    Saluts des chanteurs des IIème et IIIème éditions des "Moments  Lyriques du Marais" (12/12/2018 et 30/10/2019). 

     

    Notre ambition depuis le lancement de ces événements musicaux, avec nos amis de "Culture et Patrimoine" était de parvenir à réunir le quatuor vocal au complet pour offrir à nos spectateurs une palette aussi large que possible des grands airs d'opéras. Il n'est pas aisé de réunir cinq artistes de talent, très sollicités, pour monter un spectacle de cette importance. Nous y étions parvenus pour la session  qui devait se tenir le 22 avril 2020. Nous avons été contraints à notre grand regret de l'annuler à cause du COVID. 😪 😪😪

     

    Mais voici le retour des beaux-jours !  C'est un quatuor au complet que nous retrouvons dans un programme d'une grande richesse : Purcell, Verdi, Bizet, Puccini, Rossini, Mozart, Léo Delibes, Renaldo Hann, Francis Poulenc, Kurt Weill, G. Ropartz et Heitor Villa-Lobos, dans une série d'airs d'opéras et de mélodies sur le thème :

     

    Voyage Lyrique autour du Monde

     

    Magali Albertini, piano – Pauline Feracci, soprano – Lorrie Garcia, mezzo-soprano – Kaëlig Boché, ténor – Thibault de Damas, baryton-basse

     

    Le vendredi 18 juin 2021, à 19h00

    en l'église des Blancs-Manteaux

    12 rue des Blancs-Manteaux – 75004 Paris

     

    Les contraintes sanitaires du moment nous imposent des dispositions particulières d'accueil et l'application d'une jauge sur le nombre de spectateurs. Le port du masque est requis.

    Réservez vos places au 06 80 88 87 10 ou par mail vivrelemarais@orange.fr

    Entrée : 20,00 € par personne

    Paiement par chèque à Vivre le Marais -  6 rue des Haudriettes – 75003 – Paris,

    ou par virement compte IBAN : FR05 2004 1000 0127 8174 2N02 013 identifiant : PSSTFRPPPAR

    ou par PAYPAL, de manière sécurisée, en cliquant dans le lien suivant :

     

     

  • Banc bois brut pied d'arbreBancs en bois de récupération, pieds d'arbre livrés aux mauvaises herbes et aux détritus…

     

     

    Les critiques pleuvent de toute part sur l'état de Paris, de son urbanisme, de son entretien et de son mobilier urbain. En résumé, sur la manière dont est traité son patrimoine que le monde entier pourtant aime et nous envie.

    Mary Campbel Gallagher, membre associée de l'AJP (association des journalistes du patrimoine,) vient de publier un dossier à charge sur la façon dont la Maire de Paris gère la capitale. Elle s'exprime sous l'égide de "l'International Coalition for the Preservation of Paris" (ICPP) qui regroupe de nombreuses personnalités étrangères, écrivains, hommes de théâtre, urbanistes… Un ouvrage de l’ICPP,  "Paris sans gratte-ciels", avec des contributions de 49 experts, paraîtra en mai.

    Voici un extrait de sa tribune : "Le saccage de Paris par Anne Hidalgo n’inquiète pas que les Parisiens ou les Français, mais les amoureux de la beauté sur tous les continents.

    "Le monde entier aime Paris pour sa beauté. Paris est la ville mondiale par excellence et la plupart d’entre nous pensent que sa beauté est éternelle. Pourtant, Paris est en danger ! Ses édiles sont, en effet, sur le point de ruiner sa beauté."

    "Le «saccage de Paris» par sa municipalité ne date pas d’hier. Il ne se limite pas à l’offensive d’encombrants amoncelés dans les rues et au nouveau mobilier urbain. Ce saccage se manifeste aussi dans les plans de construction de gratte-ciels style Tour Montparnasse (en pire) autour de la ville, contre le souhait des résidents, ainsi que dans le projet de réaménager l’Île de la Cité."

    Elle cite également "le futur bloc de béton de logements sociaux de Montmartre" et rapporte que l'objectif déclaré de la Maire est de ré-imaginer le caractère de Paris en soutenant que ses choix sont "modernes"

    Que devons-nous penser de ces "feux croisés" qui font penser au déchainement que nous avons connu en 2017 à propos des rats ? Qu'en est-il de l'évolution réelle de Paris ces vingt dernières années ?

    A chacun de porter un jugement sur son environnement immédiat. En ce qui nous concerne, dans Paris-centre nous avons des raisons de nous réjouir. S'agissant de la propreté, nous avons publié un article récent pour dire qu'il y a beaucoup à faire mais que des progrès sont visibles. Il faudrait pour le moins que l'effort soit poursuivi et amplifié.

    Pour ce qui est du patrimoine et de sa préservation depuis l'an 2000, la liste des changements est longue.

    Il y a eu l'ouverture au public des jardins des Hôtels de Soubise et de Rohan, la création du jardin Anne Frank sur l'emplacement d'un terrain vague, l'ouverture du jardin des Arts devant l'Hôtel d'Aumont, du jardin des Rosiers suite à la rénovation de l'Hôtel de Coulanges et de l'Hôtel d'Albret….

    BergeVoûte du Pont Notre-Dame et enfilade des ponts (Photo VlM – clic gauche pour agrandir)

     

    Mention spéciale pour l'ouverture des berges de la Seine au public, qui offrent désormais au promeneur le plus beau paysage urbain du monde avec l'enfilade des ponts de Paris, la vue sur les îles de la Cité et St Louis, les tours de Notre-Dame, le Tribunal de Commerce, la Conciergerie, l'Institut…

    De nombreuses voies ont été réaménagées, avec une multitude d'arbres plantés, pour davantage de confort et de plaisir visuel : rues de Bretagne, Beaubourg, Archives, Turenne, Rambuteau…

    Le Carreau du Temple a été rénové. Le square tout  proche est un ravissement. Les squats ont disparu, celui notamment de la rue Charlot tandis que des îlots entiers étaient réhabilités comme celui des Nouvelles Galeries rue des Archives. Tous les immeubles et bâtiments du Marais qui étaient dans les années 60 vétustes, délabrés, insalubres grâce à la loi Malraux sont désormais restaurés, mis en valeur. Le dernier sera sans doute l'Hôtel de Vigny, 10 rue du Parc Royal (IIIe), en cours de finition pour accueillir le siège social des Thés Mariage Frères.

    La mono-activité des grossistes importateurs du quartier des Gravilliers qui causaient d'importantes nuisances et faisaient courir des risques graves d'incendie s'est dissoute par transfert vers Aubervilliers. D'autres activités économiques l'ont remplacée. Le IIIe est devenu le secteur de Paris qui regroupe le plus grand nombre de galeries d'art contemporain avec un chiffre impressionnant autour de la centaine…

    La circulation a baissé dans des proportions significatives ce qui implique  moins de bruit, moins de pollution et une réduction des embouteillages et des concerts de klaxons.

    Ces résultats sont malheureusement occultés par des initiatives malheureuses : la nouvelle place de la République qui fait l'unanimité contre elle, le nouveau mobilier urbain laid et provocateur, la disparition des grilles traditionnelles en fonte autour des arbres et leur remplacement par des bordures fantaisistes et des plantations indigentes mal entretenues, sous prétexte de démocratie participative, et enfin mais ce n'est pas le moindre, le réaménagement de voirie de nombreuses rues avec des quilles jaunes et autres dispositifs pour restreindre la place des voitures.

     

    Bretagne 51 café mairie terrasse éphémère 08 05 21Terrasse éphémère en gestation  51 rue de Bretagne (IIIe) (Photo VlM)

     

    En même temps on a vu s'installer des terrasses dites éphémères qui ne respectent aucun code et répondent à l'appétit des bars-restaurants pour de nouveaux espaces dont ils attendent un haut rendement dès que le confinement sera levé. On comprend la volonté des exploitants de compenser les pertes qu'ils ont subies pendant la pandémie du COVID mais l'esthétique de certaines d'entre elles trop nombreuses fait honte à Paris et lui cause préjudice. La Maire aura-t-elle le courage d'imposer le retour au règlement des étalages et terrasses qui a eu cours pendant des décennies et qui, vaille que vaille, avait assuré le respect du paysage urbain ainsi que le confort et la sécurité des piétons ?

    Parlons des tours pour achever ce tableau. Tous les observateurs savent maintenant que Paris a le triste privilège d'être la ville la  plus dense d'Europe. Que fait la municipalité : au lieu de donner de la respiration, elle "bétonne" sur la Butte Montmartre et construit des tours dans le XIIIe. Où est la logique ? C'est celle de Ian Brossat, l'allié communiste de la Maire, élu du XVIIIe qui ne parle que de créer de nouveaux logements pour loger toujours plus de monde quoi qu'il en coûte et se prévaloir d'atteindre un taux de logements sociaux qui ne cesse d'être revu à la hausse !

    Capture d’écran 2021-05-08 211225

    Anne Hidalgo ne peut pas gouverner sans les Verts. Ils ne la desservent pas quand ils agissent pour la  réduction des véhicules à moteurs thermiques dans Paris, le paiement du parking par les motos et le développement de l’usage du vélo. On regrette en revanche leur complaisance à l'égard de mouvements sociétaux "progressistes" qui prônent aussi bien l'écriture inclusive que la remise en cause par idéologie de l'esthétique urbaine héritée du passé. Ils n'hésitent pas pour cela à casser les normes qui font le charme et la beauté de la ville. De là ces objets farfelus et franchement laids qui s'insinuent dans notre cadre de vie. C'est la municipalité tout entière qui en subit l'opprobre et en fait les frais ! Il devient urgent que la Maire reprenne la barre et change de cap.

    Gérard Simonet

     

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    Terrasse éphémère picassoTerrasse éphémère devant le musée Picasso (Photo VlM)

     

     

    A propos des terrasses éphémères, nous écrivions ceci en date du 28 avril 2021 : "Au-delà [de la fin de l'année], nous pourrions admettre que l'établissement dépose devant la mairie une demande de contre-terrasse pour occuper une partie des places libérées sur la chaussée ; à charge pour les services de l'urbanisme et l'ABF de l'approuver, de la rejeter ou d'accepter une version corrigée."

    L'Architecte des Bâtiments de France en charge des IIIe, IVe arrondissements et du XVIe, Samanta Deruvo, qui est aussi Conservateur des Archives Nationales et de l'Hôtel Salé (musée Picasso), nous adresse cette mise au point : "Je vous informe que la Ville de Paris consulte les architectes des bâtiments de France exclusivement sur les demandes de terrasses fermées et sur les éléments fixés à la façade des terrasses ouvertes protégées (notamment stores et écrans de protection), qu’elles soient éphémères ou pérennes."

    C'est important. Ce rappel signifie que la mairie de Paris, direction de l'urbanisme (s/direction du permis de construire et du paysage de la rue) porte seule la responsabilité d'autoriser ou non une terrasse et de sanctionner les irrégularités éventuelles. Comme d'habitude, le Maire d'arrondissement est dans la boucle mais son autorité dépend de son équation personnelle et de son introduction à l'Hôtel de Ville. De ce point de vue, nous ne semblons pas défavorisés dans Paris-centre…

    On comprend cependant au passage que tout dispositif "couvert", en lien ou non avec la façade, doit être soumis au visa de l'ABF. On pense en particulier aux pergolas qui sont généralement ancrées dans la façade.

    Samanta Deruvo ajoute : "concernant mon avis sur les terrasses, j'affirme à l'intention de vos lecteurs ma disponibilité à échanger avec la Ville sur les terrasses éphémères ou pérennes, comme je l’ai déjà fait notamment avec Ariel Weil, Maire de Paris-Centre, et la Direction de l’Urbanisme, à propos de la place du marché Sainte-Catherine ou celle du Bourg Tibourg, même si mon avis reste consultatif."

    L'ABF nous invite par ailleurs "à prendre connaissance d'un guide d’utilisation des terrasses en cette période de pandémie. Ce document est le résultat d’un groupe de travail constitué par les architectes des bâtiments de France de Bretagne, l’association Petites Cités de Caractère (PCC) et la Fédération Nationale des CAUE." Télécharger le document

    "L’association des PCC a décidé de travailler à l’échelle nationale pour développer une fiche thématique pour l’ensemble de son réseau, l’ANABF (Association Nationale des ABF) est associé à ce projet."

    GS

     

  •  Berge sully détagage 12 03 21Promenade des berges de la Seine. Opération de nettoyage des tags par la Ville de Paris (Photos VlM)

     

     

    Au risque d'être présomptueux, nous revendiquons d'avoir été les "lanceurs d'alerte" à propos de ce fléau qui sévit dans nos villes : la couverture des murs et du mobilier urbain par des graffitis abscons qui défigurent le paysage urbain et le rendent sauvage et anxiogène.

    Notre première intervention date d'il y a vingt cinq ans sur le grand bâtiment EDF (un gigantesque transformateur enveloppé de murs en trompe-l’œil avec fausses fenêtres) au 49 rue des Archives (IIIe). Une lettre de notre part à Gilles Ménage qui était alors Président d'EDF (et proche de François Mitterrand) déclencha une intervention de leur part et le nettoyage de la façade, ravagée par des tags et des graffiti de la pire espèce. Cette expérience nous montra à l'époque qu'il était possible en tant que citoyens d'agir pour la protection de l'environnement. C'est de là que nous vint l'idée de créer l'association devenue par la suite "Vivre le Marais !"

    Tags petite placeAgressivité, débilité et laideur à l'assaut de ce pauvre mur de la place de Thorigny qui ne demande rien à personne….

     

    Depuis quelques jours les médias s’agitent autour d'un hashtag, #SaccageParis, qui a repris ce thème en mettant le feu aux poudres. Nous en sommes ravis car une mobilisation générale est nécessaire pour venir à bout d'une telle calamité. Un membre de notre association a lancé "non au vandalisme", une pétition que nous vous engageons instamment à signer. Elle a déjà reçu 420 signatures. Note objectif est d'atteindre le seuil symbolique de 1.000 pour entreprendre une action appropriée.

    GS

     

     

  • TempleRue du Temple, carrefour rue de la Verrerie (IVe)

     

     

    La rue de la Verrerie est sens dessus dessous. Des travaux de réaménagement de voirie sont en cours. On voit ici une des branches du carrefour avec la rue du Temple. Une nouveauté saute aux yeux : la continuité en hauteur du trottoir entre les deux rives.

    Dans le schéma traditionnel, quand on traverse une rue, on descend du trottoir sur la chaussée pour remonter sur le trottoir d'en-face. Ici l'ordre est inversé : la chaussée est doucement rehaussée, à la manière d'un ralentisseur de trafic, pour rejoindre le niveau du trottoir. Les piétons vont d'un côté à l'autre de la rue sans changer de niveau. C'est une façon de leur accorder une attention qui ne leur a pas été accordée jusqu'à ce jour.

    A priori on ne voit que des avantages à cette disposition qui vise à apaiser la circulation en assurant un meilleur confort des piétons, ceux notamment dont la mobilité est réduite.

    Ces travaux s'inscrivent dans un plan d'ensemble de la Maire de Paris, inspiré par ses alliés Verts, qui vise à réduire toujours plus le nombre de voitures dans Paris. C'est à la fois le fruit d'une idéologie et de la volonté de réduire la pollution qu'il s'agisse de l'air qu'on respire ou de l'occupation de l'espace public.

    L'opinion pourrait s'y résoudre si elle était assurée que les mesures viseront sans tarder les deux-roues motorisés, sources de nombreuses nuisances, et si l'espace gagné n'allait pas essentiellement échoir aux bars-restaurants. Ils ont pris de sérieuses options dans ce sens avec la pérennisation de leurs terrasses éphémères (*), qui ont fait la démonstration l'été dernier qu'elles menacent la tranquillité des riverains et la qualité du paysage urbain.

     

    (*) Oxymore tout aussi saugrenu que "l'obscure clarté" du Cid de Corneille…

     

  • Turbigo 48 propre

          Turbigo tagué

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Façade souillée puis nettoyée à J+3 au 48 rue de Turbigo (IIIe) (Photos VlM)

     

    Nous menons depuis vingt ans un combat acharné, opiniâtre, contre les tags qui défigurent le paysage urbain et créent une atmosphère anxiogène qui pèse sur les citoyens en leur donnant la sensation de vivre dans une ville "qui est sale".

    Notre premier résultat concret date de l'année 2014. François Dagnaud était l'Adjoint de Paris à la propreté. Il nous a écoutés quand nous nous sommes plaints auprès de lui de l'état indigne des coffres des bouquinistes de la Seine. Il fit le nécessaire auprès du syndicat des bouquinistes pour que leurs matériel soit régulièrement entretenu. Il reste de cette démarche un état presque acceptable de ces étalages qui font partie du génie de Paris, de son charme et de son romantisme.

    Tag lambdaL'art de vandaliser la belle pierre (quais de Seine)

     

    Il a fallu cependant attendre ces jours-ci pour qu'un vent de révolte contre les tagueurs et leurs méfaits se mette à souffler suite à la publication d'un message Twitter avec le hashtag "SaccageParis" qui a fait florès avec plusieurs dizaines de milliers de vues. Il s'ensuit une vaste campagne dans les médias (voir l'article très détaillé du Figaro de ce jour) qui vient opportunément soutenir notre démarche, au moment où nous commençons à percevoir les effets d'une prise de conscience à l'Hôtel de Ville de la part de Colombe Brossel, Maire-Adjointe en charge de la propreté. Les chiffres ne sont pas confirmés mais il nous revient que le budget consacré à leur nettoiement serait passé de 4,5 à 8 millions d'€ par an avec la mise en place d'un protocole d'intervention des sous-traitants plus efficace.

    Enfin, si l'on en croit nos amis de l'association des usagers de DansMaRue (audmr) la mairie de Paris a commencé à déposer des plaintes auprès du Procureur de la République contre certains tagueurs.

    Le résultat est visible : un mur rue de Braque (IIIe) est nettoyé le jour J. Il est à nouveau couvert d'un graffiti le jour J+2. Sans illusion nous le signalons sur le site DansMaRue. Il est nettoyé le jour J+3… D'autres exemples nous permettent de dire qu'il y a de réels progrès et nos remerciements vont à tous ceux qui se dévouent à cette mission de salut public.

     

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    Archives 27 carrefour express 27 04 21

     

    Autre raison de se réjouir : l’ouverture prochaine d'un "Carrefour Express" au 27 rue des archives (IVe). Il remplacera une boulangerie-pâtisserie qui a eu du mal à s'imposer. Une fois encore, il ne s'agit pas d'une boutique de fringues mais d'un commerce de bouche qui a toute sa place chez nous. Détail : l'esthétique de la devanture s'inscrit parfaitement dans le style du Marais et les enseignes parallèle et en drapeau obéissent strictement aux règles de notre secteur sauvegardé (**). Merci et bravo au gérant et au designer !

    GS

     

    (**) Les lettres de l'enseigne parallèle ne doivent pas excéder 30 centimètres de haut. L'enseigne en drapeau doit se situer au-dessous le plancher du premier étage et doit se limiter à une dimension hors tout de 80×80 centimètres. L'éclairage au néon est interdit. Les couleurs sont libres mais ne doivent pas être "criardes".

     

     

  • La fronde terrasseTerrasse éphémère de La Fronde, 33 rue des Archives (IVe) (Photo VlM)

     

     

    La Maire de Paris Anne Hidalgo s'est exprimée ce matin sur France Info à ce sujet pour rappeler qu'elle entend pérenniser les terrasses éphémères. Comme celle-ci ? On frémit ! Gratuitement ou pas, la décision n'est pas encore prise, mais le chiffre évoqué est insignifiant alors que la Maire reconnait avoir besoin d'argent…

    A propos de la démarche qui a consisté à réunir sur Zoom un boisseau de représentants des riverains et des commerçants, et sur sa finalité, nous avons pris position dans notre article du 21 avril 2021.

    En résumé : (1) pourquoi faudrait-il revoir le règlement des étalages et des terrasses, un texte que nous avons négocié avec Élisabeth Borne en 2011, qui est hors du temps, paramétré pour définir l'espace public laissé aux piétons et aux exploitants de terrasses ? Si c'est pour changer à notre détriment la part qui revient aux piétons nous disons NON tout simplement ; (2) "terrasse éphémère pérenne" est un oxymore ; il n'est pas acceptable que les terrasses éphémères, qui sont un accident de l'Histoire, restent en place au-delà de fin 2021.

    Pour illustrer notre position, voyons ce qu'il en est de la terrasse de la brasserie La Fronde. Nous avons déjà commenté son esthétique : elle défigure tout simplement le secteur dont on se rappelle qu'il est sauvegardé. D'ici la fin de l'année nous souhaitons qu'elle disparaisse.

    Au-delà, nous pourrions admettre que l'établissement dépose devant la mairie une demande de contre-terrasse pour occuper une partie des places libérées sur la chaussée ; à charge aux services de l'urbanisme et de l'ABF (*) de l'approuver, de la rejeter ou d'en approuver une version amendée. En particulier, on observe que cette plateforme massive s'étend et enveloppe effrontément la devanture d'une agence immobilière voisine !

    Une nouvelle confrontation a eu lieu hier sur Zoom avec les élues de Paris. Toutes les composantes du mouvement "Vivre Paris !" étaient présentes ou représentées. Anne Hidalgo est venue épauler son Adjointe au commerce Olivia Polski. Chacun a campé sur ses positions. Il ne pouvait en être autrement. Au-delà, soyons optimiste, un examen de chaque situation critique dans un arrondissement comme le nôtre, avec l'implication de son Maire, peut aboutir à une solution acceptable.

     

    (*) ABF : architecte des bâtiments de France

     

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    Paris vue générale seineMagnifique vue du Paris qu'on aime. Au premier plan le Pont St Michel

     

     

    La Maire de Paris Anne Hidalgo n'a pas fini de surprendre. Qu'elle se lance ou non dans la course à l’Élysée, son nom restera associé à des changements profonds de Paris dont elle gère le sort depuis 2014, et même 2008 en tant que Première adjointe en charge de l'urbanisme.

    Ses orientations ne font pas l'unanimité mais la devise de Paris, Fluctuat nec mergitur, s'applique à elle-même puisqu'elle nous a habitués à traverser des tempêtes sans sombrer. Il en est ainsi de la campagne "saleté de Paris" qui a commencé avec les rats et prospéré en 2016-17 pour faire long feu en 2020 au moment des élections qui ont consacré sa victoire. Il en est de même de sa politique de déplacements et de son attitude à l'égard des voitures qui est souvent décriée chez nous mais montrée en exemple à l’étranger.

    Alors que critiques et pamphlets à son égard sont légion chez nous, le magazine américain Time dans son édition du 23 septembre 2020 lui rendait hommage en la rangeant parmi les 100 personnes les plus influentes du monde aux côtés de Joe Biden et Ursula von der Leyen. L'ancien vice-président Al Gore lui consacrait quant à lui un texte qui disait d'Anne Hidalgo qu'elle a fait de Paris "un exemple éclatant de la manière dont les villes peuvent mener à bien la transition vers des sociétés plus propres, plus saines et plus prospères".

    Elle pourrait donc mettre à profit ce dicton des gens du désert, puisque tout lui a jusque là si bien réussi : "le chien aboie, la caravane passe…". Et faire ce qu'elle et ses alliés communistes et Verts ont décidé sans trop se soucier du qu'en dira-t-on.

    Elle a pourtant décidé d'agir autrement. Nous-mêmes et de nombreuses associations du mouvement "Vivre Paris !" avons reçu ces jours-ci des invitations à participer à des réunions de travail sur des sujets importants : l'esthétique de Paris et de son mobilier urbain, la révision du PLU (plan local d'urbanisme) et la préparation d'un nouveau règlement en vue de l'intégration des terrasses éphémères et des autorisations "provisoires" d'occupation de l'espace public.

    Banc bois isolé républiqueMobilier urbain en bois de récupération. Le rejet est large et sans appel !

     

    Nous avons répondu présent parce que c'est notre tradition d'accepter le contact et la discussion mais nous suspectons la Maire et ses alliés de se livrer au jeu de bonneteau démagogique qui consiste à leurrer les parisiens sous prétexte de démocratie participative. Il n'y a aucun doute pour nous : les décisions sont déjà prises et pour certaines mises en musique. Le mobilier urbain et son esthétique se sont insérés insidieusement avec ses bancs en bois de récupération, les terrasses "éphémères" sont incrustées dans le paysage et sont visiblement des ouvrages en dur.

    Le PLU sera modifié sans que les foules s'en émeuvent car elles y sont peu sensibles. Il y sera question de logements sociaux et de mixité sociale, des sujets sur lesquels tout le monde est d'accord par définition tant qu'on n'en subit pas les conséquences sur sa vie personnelle. Les implications financières seront passées sous silence car l'argent coule à flots en ce moment : on sait que la mairie de Paris a préempté la vente du bâtiment TATI de Barbès et s’apprête à transformer 60.000 m² de locaux commerciaux vacants en logements. Pour qui et à quel prix ?

    Autre question délicate mais qui ne sera pas abordée : Paris souffre d'hyper-densité et d'un manque de respiration. Elle est connue pour être la ville la plus dense d'Europe. Il faudrait donc que la population baisse. Que va-t-on faire des nombreux locaux commerciaux délaissés au profit du télé-travail ? On connait la réponse : des logements, donc des habitants en plus. On cherche désespérément la logique… Existe-t-il d’ailleurs une logique, sauf à changer de discours et dire que Paris va désormais miser sur le tourisme de masse et augmenter dans ce but sa capacité hôtelière ?

     

    Poitou quilles jaunes 21 04 21 Saintonge 29 terrasse 21 04 21

     

     

     

     

    Gel des places de stationnement rue de Poitou. Terrasse éphémère 29 rue de Saintonge (IIIe)

     

    On en vient au troisième sujet : la voirie et les terrasses. On sait bien ce que la Maire veut faire : remplacer les places de stationnement, donc les voitures, par de l'espace piétons et des terrasses de bars-restaurants. Les syndicats de l'hôtellerie applaudissent, les associations de riverains protestent. Voici ce qu'on entendait à l'issue de la visioconférence qui s'est tenue  le 20 avril : "On a passé une bonne soirée… c'est Olivia Pokski qui en a pris pour son grade ! Tout le monde est vent debout sur cette affaire de terrasses. Bien argumenté par les associations de riverains présentes qui ont fourni un travail de préparation considérable. Ça promet pour la suite… (NDLR : Mme Polski est Maire-adjointe de Paris en charge du commerce)"

    Ce constat témoigne de l'inutilité d'organiser un combat singulier entre des débatteurs dont les intérêts sont irréconciliables, dans le seul but de se prévaloir d'une concertation. Anne Hidalgo doit se le tenir pour dit : personne n'est dupe, les citoyens ne sont pas des enfants à qui on fait mine de donner un rôle ; il vaut mieux qu'elle exprime clairement ce qu'elle veut faire en nous ayant écoutés au préalable dans un échange qui peut être informel. Elle se rendra compte que la tentation de rendre perpétuelles les mesures d'exception décidées en raison de la pandémie et les nuisances qui vont avec n'est pas acceptable par les citoyens.

    S'agissant des terrasses éphémères, nous avons bien compris qu'elle entend offrir de la place aux piétons en échange des voitures dont la disparition laissera aussi de l'espace à des extensions de terrasses. On ne peut pas être pour ou contre cette mesure dans l'absolu. On peut seulement exiger que le règlement dans ses dispositions essentielles ne donne pas de nouveaux privilèges aux cafés au détriment de la circulation des piétons et de la tranquillité des riverains.

    C'est une affaire de curseur. Il nous semble raisonnable d'en confier la responsabilité au Maire d'arrondissement. Il est le mieux à même d'apprécier la qualité des projets présentés et de s'y opposer si nécessaire, comme l'a fait chez nous le Maire Ariel Weil avec la place du Marché Ste Catherine, la terrasse de La Fronde ou celle du Café Charlot. Il lui revient d'apprécier quel équilibre il faut assurer entre les uns et les autres. Il est aussi un élu qui devra le moment venu rendre des comptes à ses électeurs.

    GS

     

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    Temple 80 erdilin 16 04 21Carrefour Temple/Haudriettes, 84 rue du Temple (IIIe)

     

    S'il en demeure dix, je serai le dixième ;

    Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là !

    "Ultima verba" – Les Châtiments – Victor Hugo

     

    Ils étaient très nombreux dans le Marais il y a vingt ans encore ces grossistes importateurs de maroquinerie made in China. C'était l'époque où la mono-activité sévissait. Le commerce d'ERDILIN en était. Son propriétaire, le sympathique Christian LIN, a vu ses pairs partir les uns après les autres en direction d'Aubervilliers. Ils ont trouvé en lisière de Paris l'espace vital dont ils étaient cruellement privés dans les rues étroites et les immeubles anciens du Marais, inadaptés à leur type de commerce.

    Christian quant à lui, tel la chèvre de Monsieur Seguin, s'est battu jusqu'au bout pour demeurer là mais il vient de céder aux réalités économiques. Nous espérons que c'est pour son bien et pour le succès de ses affaires.

    ERDILIN entretenait depuis toujours des relations de bon voisinage avec les riverains. Il est probable cependant que les habitants du secteur se réjouissent en apprenant que des travaux sont en cours pour transformer ce commerce en boulangerie-pâtisserie dont la couverture s'étendra au local adjacent du 86 rue du Temple.

     

    Temple 84 façade 16 04 21

    Il s'agit du rez-de-chaussée d'un immeuble qui date du XVIème/XVIIème siècles, de taille modeste, mais qui surprend par l'élégance de ses fenêtres et la présence sur la façade de petites têtes sculptées qui s'apparentent à des mascarons.

    On ne pourra pas dire cette fois qu'un commerce de bouche laisse sa place à un marchand de fringues. C'est plutôt le contraire qui se produit. Le carrefour, qui devrait légitimement porter la référence historique "d'Échelle du Temple" (**) plutôt que le nom de Renée Vivien (une illustre inconnue, poétesse disciple de Sapho), est en train de vivre une large rénovation avec l'ouverture de "Galleria Continua" (Temple/Michel le Comte), le décor (discutable il est vrai) du gymnase et la galerie d'art Sabine Bayasli au 99.

    Trois branches sur quatre sont heureusement réhabilitées. La quatrième mériterait elle aussi de l'être : il s'agit du petit square au pied de la grande fresque de Christian Hours/Catherine Feff  "l'Esprit des Lieux" (1996). L'entretien du jardin laisse beaucoup à désirer et la mairie serait bien inspirée de décourager les nourrisseurs de pigeons dont le comportement irresponsable rend cet espace insalubre.

    Gérard Simonet

     

    (**) L'Échelle-du-Temple : L'Ordre des Templiers avait érigé en ce lieu, hors de ses murs, un échafaud, une sorte de gibet où les condamnés de Haute Justice, à des peines non capitales, étaient exposés aux insultes et quolibets du public

     

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    Gare estLa gare de l'Est, vue depuis le boulevard de Strasbourg

     

     

    L'association aurait pu s'appeler "Vivre Paris Xe !". Elle a décidé de cibler davantage en choisissant un nom très proche d'un terrain que ses fondateurs occupent depuis longtemps : boulevard de Strasbourg et les faubourgs St Denis et St Martin . Elle a tenu le 13 avril un nouveau café-rencontre sous la forme d'une visio-conférence rassemblant ses premiers adhérents. La présidente Delphine Martin nous y a conviés. Nous partageons un objectif commun, la protection de la qualité de vie des habitants, et nous sommes géographiquement voisins.

    Delphine considère que son association est le fruit d'une "incroyable histoire". Voici ce qu'elle en dit :

    "Eté 2018. Gil et moi-même, amoureux du quartier et vivant sur le boulevard de Strasbourg, sommes contraints de quitter notre appartement avec nos petites filles de 4 et 8 ans car nous sommes soumis à d’importantes émanations toxiques émises par des ongleries au rez-de chaussée de notre immeuble.

    Soutenus par des voisins, nous lançons alors une pétition. Très vite, elle suscite l’intérêt et l’engagement d’habitants qui veulent se mobiliser et agir à nos côtés. Début octobre 2018, une première réunion de quelques habitants du boulevard de Strasbourg se tient dans un bar du quartier. Un collectif se crée de manière informelle et regroupe rapidement une trentaine d’habitants.

     

    Mairie Xe

    Ce collectif engage un dialogue constructif avec les pouvoirs publics : la mairie et le commissariat du Xe, les élus, la ville de Paris, la Préfecture de Police, le Député de la circonscription, tous les candidats aux municipales 2020… Les rendez-vous se multiplient. Ils sensibilisent et font des propositions dans tous les domaines qui concernent la vie de leur quartier : environnement, pollution, propreté, aménagements urbains, diversité commerciale, circulation, sécurité, nuisances, culture…

    L'intérêt ne cesse de croître. La pétition atteint 1500 signatures. Pour répondre à la demande générale, ils décident, fin 2020, de fonder une association : Vivre bd de Strasbourg – Fg St-Denis St-Martin ! L’objectif reste la même : améliorer la qualité de vie et l’environnement de leur quartier".

    Elle dépeint ainsi l'association :

    "Comment synthétiser l’objet de notre action ? « VIVRE » s’est naturellement imposé. Le point d’exclamation souligne notre ambition et lui donne un accent tonique. Enfin, le verbe « vivre » fait également référence à un mouvement d'associations de riverains qui agissent depuis 2011 de manière constructive pour l’amélioration de la qualité de vie des Parisiens. Notre association s’inscrit pleinement dans cette démarche.

    Notre identité quant à elle souligne la richesse historique et culturelle de notre territoire, à réhabiliter.

     

    Porte_st_denis_couleurPorte St Denis

     

    Le boulevard de Strasbourg, prolongement de Sébastopol, est souvent considéré comme une simple sortie automobile de la ville vers le nord. Notre point de vue est tout autre. Notre regard d’habitant s’oriente vers le centre de Paris, vers ses théâtres, avec la perspective historique du Tribunal de Commerce sur l’île de la Cité. Suggérant l’entrée dans la ville, notre logotype est constitué de deux carrés représentant les très anciens quartiers historiques Saint-Denis et Saint-Martin identifiés par les deux portes. L’axe central symbolise le Boulevard de Strasbourg. Ce trait d’union entre ces deux quartiers est la raison d’être de notre association.

    Logo

    Une autre lecture du logo illustre un rideau de scène qui s’ouvre sur notre quartier, historiquement celui des théâtres, que l’on veut faire redécouvrir et renaître !

    Enfin, les couleurs sont celles de nos fameuses plaques de rues parisiennes, accompagnées de “l’or” couleur des pierres des Portes de Louis le Grand. Le style graphique est sobre et contemporain".

    Delphine Martin