Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

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    Arts & métiersCarrefour des Arts & Métiers, mars 2021 (Photos VlM)

     

     

    La mairie de Paris lance une enquête sur Internet à propos d'une "nouvelle esthétique à Paris" auprès de tous ceux qui peuvent et souhaitent y répondre. Elle porte principalement sur le mobilier urbain. Je vais m'exprimer à ce sujet en étant conscient qu'il est impossible de le faire sans plonger peu ou prou dans le débat politique. Je demande à nos lecteurs de ne pas m'en tenir rigueur et relever que notre jugement à l'égard de nos élus quels qu'ils soient est toujours en nuances.

    Mon premier commentaire est qu'il n'y a pas d'esthétique possible dans un cadre souillé.  La photo du carrefour des Arts & Métiers montre que la laideur est installée sur les murs et c'est par là qu'il faut commencer en effaçant ces graffitis immondes et en s'assurant qu'ils ne reviennent pas. Les américains ont une expression savoureuse pour décrire un effort qui sans discernement serait futile et  inutile : "lipstick on a pig", ce qui veut dire "du rouge à lèvres pour un cochon".

    On est peut-être sur la bonne voie à ce propos : Colombe Brossel, Maire-adjointe de Paris pour la propreté, assure qu'elle a augmenté les budgets dédiés au service "DansMaRue" et elle a annoncé (pour bientôt ?) la création de postes d'agents chargés de veiller à l'environnement dans chaque quartier. Les résultats sont d'ores et déjà visibles : les affiches sauvages sont en voie de disparition et l'effacement des tags/graffitis est nettement plus performant.

    On est loin encore d'avoir nettoyé Paris. Mais si on se préoccupe de son esthétique, il faut progresser dans cette voie et attaquer pour cela le problème à la base : accroissement des sanctions, vidéo-surveillance, suivi des réseaux sociaux, contrôle de la distribution et du transport des bombes de peinture…

    Certains feront peut-être observer qu'il s'agit de mesures liberticides. Si une majorité de français le pensent, retirons nous sous la tente et laissons le fléau prospérer. Inutile alors de s’interroger sur l'esthétique de la Ville,  installons nous dans la laideur et buvons la avec délectation. On fera en plus des économies qui pourront subventionner par exemple des écoles d'enseignement du street-art et fournir gratuitement des bombes à leurs adeptes !

    Mais si comme je le crois nous sommes nombreux encore à désirer préserver le cadre de vie que nous ont laissé des générations de parisiens, si nous avons encore le goût de ce qui est beau, accentuons l'effort pour qu'il en soit ainsi comme nous y invite "La Tribune de l'Art" de Didier Rykner.

    Il faut observer néanmoins que la Ville, avant même que ses citoyens se soient exprimés, a pris des mesures visibles, notamment pour les bancs publics. On en trouve place de la République ou sur les berges de la Seine, faits de madriers ou de traverses de récupération. Déjà tagués comme il se doit.

     

    RépubNouveaux bancs publics place de la République

     

    Sur un sujet comme celui-ci, on peut s'attendre à des frictions au sein du conseil de Paris. Les élus de "Paris en commun", regroupés autour de la Maire Anne Hidalgo, ne nous semblent pas dévorés du désir ardent d'épater les citoyens avec des mesures provocatrices voire boutefeu. En revanche leurs alliés les Verts (EELV) bénéficient d'un soutien relatif pour leur politique en matière de voirie et de déplacements mais on les considère capables d'accès de folie dès que leur idéologie se met en branle.

    J'encourage nos lecteurs à répondre au questionnaire de la mairie de Paris néanmoins, mais sans illusion. Les décisions sont déjà prises, certaines exécutées comme on vient de le voir. Si la consultation était sincère, on pourrait compter sur les activistes de service pour faire pencher la balance. Il n'est pas inutile cependant de savoir quels sont les mobiliers urbains concernés et quels sont les choix proposés. Il n'y aura plus ensuite qu'à croiser les doigts pour que les décisions les plus absurdes, les moins soucieuses de notre culture et les plus préjudiciables à notre cadre de vie, ne nous soient pas imposées.

    Paris doit rester la plus belle ville du monde ! Que la sagesse, la sobriété, le goût et le discernement soient avec nous pour que l'esprit des lieux soit respecté !

    Gérard Simonet

     

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    Cox devanture 12 03 21Devanture du COX-Bar, 11 rue des Archives (IVe) (Photos VlM)

     

     

    Il serait horripilant s'il n'était pas le champion de la facétie.

    Il est horripilant parce qu'il ne respecte rien. Alors que son droit de terrasse lui a  été totalement retiré par la mairie de Paris, en temps normal il réunit plusieurs centaines de consommateurs le soir sur le trottoir rue des Archives et square Ste Croix de la Bretonnerie dans le IVe. Mais c'est un champion à sa manière, car derrière chacune de ses facéties il y a indiscutablement du professionnalisme, un savoir-faire et du talent.

    On n'est pas dans les meilleurs termes avec lui. Pour avoir protesté il y a dix ans de son comportement en le chambrant un peu, il nous poursuivait en justice pour injure et diffamation. C'était un peu gros. Le tribunal n'a pas retenu sa plainte et l'a condamné pour nullité avec 2.000 € de dommages-intérêts en notre faveur. Qu'il a réglés sans sourciller.

     

    Cox attoupement 24 04 15 zoom 20h49Le COX-Bar, modèle économique : pas de terrasse mais des consommateurs en nombre…

     

    Plus tard, c'est lui qui obtenait gain de cause quand un collectif de riverains attaqua la préfecture de police pour tolérance coupable à l'égard des attroupements qui n'ont jamais cessé. Le tribunal administratif estima que l'attitude de la police était juste adaptée à la situation. Dont acte, quoiqu'on en pensa !

    Les riverains et habitants du Marais font depuis, à son endroit, contre mauvaise fortune bon cœur. A commencer par notre association dont certains membres, cependant, sont en conflit avec le gérant du COX devant la justice, au civil cette fois. Il s'agit d'un autre de ses établissements, le WHO's  rue St Merri (IVe), dont les activités de clubbing ont sévi jusqu'au confinement COVID avec de graves nuisances nocturnes.

    Dans ce contexte, face au nouveau décor du COX-Bar, on se prend à sourire d'un comportement qui use à merveille de l’impertinence. On doute qu'il ait sollicité l'accord comme il se doit de la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris et le visa conforme de l'ABF. Cette devanture est attractive cependant, disons même sympathique, dépourvue de cette agressivité qu'on peut reprocher aux décors habituels de "street-art".

    En somme, s'il était de l'intention du COX-Bar de nous scandaliser avec une nouvelle initiative, disons simplement qu'il n'a pas franchement réussi…

    GS

     

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    Berges sully tag 10 03 21Berges rive droite de la Seine, pont de Sully (IVe), tag de 6 m² signalé le 10 mars 2021 à DansMaRue

     

    Berge sully détagage 12 03 21Visite fortuite du site le 12 mars 2021. On tombe pile sur le nettoyage du tag au Karcher ! Temps estimé : 90 minutes…

     

    Cette inscription énorme (qui réclame que tout soit gratuit !) a fait l'objet d'un dépôt de signalisation sur le site DansMaRue  le 10 mars. Les services de la mairie de Paris sont intervenus le 12 mars soit 48 heures après. On est dans le mode LIFO (last in first out) que nous préconisons depuis longtemps et il semble que notre argumentation trouve désormais un écho auprès de Colombe Brossel à l'Hôtel de Ville et par contrecoup de la technostructure "Propreté de Paris" dont elle a la tutelle.

    Le raisonnement est simple : le tagueur consacre du temps, la nuit, à son ouvrage et de l'argent car les bombes de peinture ne sont pas données (tout n'est pas gratuit en effet !). Il prend théoriquement un risque car son action est répréhensible. Son objectif est que ses efforts soient récompensés par une durée d'exposition aussi longue que possible. Si on lui fait comprendre que sa prestation n'est pas désirée et s'il constate qu'elle est éphémère, il n'a plus de raison d'espérer et doit chercher d'autres moyens de satisfaire un désir d'expression, en l'espèce illicite.

    On a d'autres exemples d'intervention rapide, rue Aubriot (IVe) notamment, sur la totalité de la rue, qui nous font supposer que des mesures de restructuration du mode opératoire sont intervenues récemment. Les responsables de "Propreté de Paris" nous l'avaient laissé espérer ces temps-ci. Ne cédons pas trop vite à la satisfaction car une hirondelle ne fait pas le printemps ; nous verrons d'ici l'été si nous avions ou non des raisons sérieuses et durables de nous réjouir.

    GS

     

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    Temple 83 cour intérieure 11 03 21Dans cette résidence de la rue du Temple (IIIe) des ateliers d'architectes ont été transformés en résidence hôtelière, louée sur le mode Airbnb. (Photos VlM)

     

     

    On peut lire aujourd'hui dans le quotidien "Le Parisien" un article pleine page de Delphine Denuit sur les locations saisonnières, qui révèle enfin la véritable dimension du problème vécu par les citadins.

    On a amusé la galerie pendant des années avec les fameux 120 jours qui sont la durée de location maximale autorisée pour la location de sa résidence principale. Certains en ont fait un paramètre important alors qu'il est marginal : combien de parisiens résident hors de chez eux plus de quatre mois par an ?

    De façon plus efficace, la mairie de Paris s'est intéressée aux résidences secondaires et autres pied-à-terre qui représentent 9% des logements à Paris et sensiblement plus dans les arrondissements du centre. Il est interdit de les mettre en location touristique type Airbnb s'ils n'ont pas le statut "commercial". Le changement de statut d'habitation à commercial est semé d'embuches au point qu'il est devenu virtuellement impossible. Cette source de locations touristiques s'est quelque peu tarie et Ian Brossat, Maire-adjoint communiste de Paris en charge du logement, peut légitimement s'en féliciter.

    Mais Ian Brossat qui n'est pas naïf reconnait que le sujet est ailleurs. Nous en avons pris conscience nous-mêmes au temps où la mairie diffusait le BMO (bulletin municipal officiel) qui donnait régulièrement la liste des demandes de permis de construire et d'autorisation de travaux. Ce document n'est plus disponible mais nous avons eu tout le loisir il y a 3 à 5 ans d'observer qu'il incluait de nombreuses demandes d'autorisations de travaux chaque quinzaine pour la transformation d'entrepôts, d'ateliers et autres espaces commerciaux en "résidences hôtelières".

    Le phénomène a peu de raison de s'être éteint, car il existe encore dans nos quartiers des locaux de ce type et la mairie par la bouche de M. Brossat déclare qu'elle est impuissante à domestiquer la tendance.

    Ce n'est pas totalement vrai. Nous sommes en secteur sauvegardé (SPR ou site patrimonial remarquable). La direction de l'urbanisme qui délivre les autorisations avec le visa conforme de l'ABF (architecte des bâtiments de France) pourrait si elle s'en donnait la peine veiller au minimum au respect de notre patrimoine collectif et mettre ainsi quelques contraintes à la poursuite d'une démarche endiablée vers ce qui est perçu comme un eldorado.

    Location coute durée charles V 05 04 14Quand allons-nous revoir dans les rues de Paris le stéréotype de la location saisonnière, le touriste et ses valises à roulettes ?

     

    Au but du compte, que faut-il penser de la situation ? D'abord, raison garder. La location saisonnière est au point mort en ce moment, à cause du COVID mais aussi en raison des mesures restrictives appliquées par la mairie de Paris au parc de résidences secondaires. Il reste le risque de prolifération des "résidences hôtelières" (voir à ce propos notre article du 6 novembre 2019 et l'interview du propriétaire d'un hôtel traditionnel du Marais qui nous dit ce qu'il pense d'une concurrence qui peut être déloyale.

    On ne peut pas s'opposer à tout. Il est très positif tout d'abord de constater la disparition progressive d'activités de grossistes qui causaient d'énormes nuisances dans nos quartiers avec des livraisons incessantes qui bloquaient les rues, provoquaient des concerts de klaxons, polluaient et faisaient courir des risques élevés d'incendie à la population. On doit aussi souligner le peu de considération de leurs gérants pour l'esthétique du Marais (devantures, enseignes…)

    Il n'est pas choquant qu'une activité économique en remplace une autre. Il faut simplement que la nouvelle venue obéisse à des règles et des contraintes : acceptation des travaux par la copropriété, vigilance de la direction de l'urbanisme et de l'ABF sur les transformations, respect des règlements en matière d'hygiène, de sécurité, de confort et d'accessibilité. Nous comprenons que les textes sont en cours d'élaboration par l'exécutif. Ces règles seront les bienvenues. A défaut c'est la profession de l'hôtellerie qui aura son mot à dire et qui ne s'en privera certainement pas.

    Gérard Simonet

     

     

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    Maths123.14. L’École de sensibilisation aux Maths de Raphaël Grinbaud, 5 rue de Jarente (IVe)

     

     

    Raphaël Grinbaud (33 ans) a eu la chance de rencontrer dans son cursus de mathématiques supérieures un professeur qui lui a appris les maths mais qui de plus les lui a fait aimer. C'est sur ses conseils qu'il a décidé de se consacrer à l'enseignement de cette discipline en essayant d'en exploiter ce qu'il y a en elle de ludique. Son enseignement s'applique à l'arithmétique, à la géométrie et à l'algèbre avec des incursions dans le domaine des ensembles.

    Une quinzaine d'enfants de 7 à 11 ans suivent ses cours de sensibilisation de 1 heure le mercredi et/ou le samedi en activité extra-scolaire. La plupart mais pas tous vivent dans les IIIe et IVe arrts mais le bouche à oreille attire des élèves jusqu'au XXe.

    École 123.14, siège 5 rue de Jarente (IVe). Tél. 01 71 50 04 24, e-mail : bonjour@12314.fr 

     

    Objectif : Apprendre les bases des mathématiques en s’amusant.

     

    Ce qu’on apprend dans l’enfance nous accompagne toute la vie comme un air qu’on a entendu petit.

    Malgré ce constat, les adultes anticipent toujours sur la difficulté des élèves à intégrer notamment des concepts mathématiques, alors même que l’essentiel se joue dès le plus jeune âge.

    L’exemple le plus significatif est sans doute celui des nombres négatifs. Ils ne sont enseignés qu’à l’âge de 12 ans alors qu’un enfant de 6 ans prenant l’ascenseur pour descendre à l’étage -3, où est garée la voiture de ses parents, a déjà perçu cette notion. Au lieu de laisser l’enfant seul avec cette découverte qui ne sera explicitée que bien longtemps après au collège, 123.14 se propose de l’accompagner.

    Notre apprentissage repose sur le lien entre les nombres et les figures et laisse une grande part à la recherche et au jeu. Il s’agit de donner aux jeunes enfants le goût des mathématiques et leur apprendre à savoir jongler entre règles précises et inventivité.

    Philippe est professeur agrégé de mathématiques. Il a élaboré une pédagogie différenciée, inspirée de l’histoire ou du quotidien. Raphaël : Ingénieur des Mines, professeur de mathématiques pendant 2 ans dans un lycée, il a créé ensuite «Les professeurs Particuliers» : un établissement de soutien scolaire où il s’attache à redonner confiance et envie aux élèves.

    Les ateliers d’123.14 accueillent les enfants du CE1 à la 5ème, par groupes de 3 à 5 enfants. Séances hebdomadaires et stages pendant les vacances. Coût d'une scolarité 220/250 € par trimestre.

    Raphaël Grinbaud

     

     

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    Berges dimanche matin 22 04 18Berges de la Seine  au soleil levant, avant la période du couvre-feu. De quoi se convaincre qu'il y a chez nos concitoyens un nombre significatif de sagouins, pour qui l'environnement compte peu. La mairie de Paris qui tient au succès de sa décision d'offrir (ou de rendre) les berges à la population, déploie des trésors pour qu'elles apparaissent propres à ceux qui les fréquentent de jour. La photo n'est pas de nous. Énigme : compte tenu du sens de l'ombre portée, où a-t-elle été prise ?

     

     

    Depuis le 22 février 2021, un arrêté de la préfecture de police de Paris interdit la consommation de boissons alcooliques à partir de 11h00 et jusqu'à 18h00 dans le Ve, place de la Contrescarpe et rue de Buci. A partir de 18h00 le couvre-feu est censé prendre le relais.

    Cet arrêté vient d'être étendu aux berges rive droite et gauche de la Seine et des îles St Louis et Cité, du pont des Arts au pont de Sully, ainsi qu'aux places des Invalides et de la Concorde. On a craint un moment que la place du Marché Ste Catherine, qu'on sait sensible aux attroupements, serait oubliée mais le Maire de Paris-centre Ariel Weil y veillait : il a demandé et obtenu que cet écrin de charme fasse partie du secteur protégé ! Tout comme la Fontaine des Innocents, le place Joachim du Bellay, les rues du Bourg-Tibourg, des Hospitalières St Gervais et des Petits-Carreaux.

    Police bergesFort déploiement des forces de l'ordre en amont du Pont Neuf

     

    Que faut-il en penser ? Nous connaissons ces arrêtés dont certains sont toujours en vigueur notamment dans le IVe ou le XIe. Ils visent les secteurs les plus chauds, ceux où la BRP (brigade de répression du proxénétisme, l'ancienne "Mondaine") a la main en matière de surveillance. On peut en discuter les contours et critiquer les effets de seuils, ils ont leur utilité quel qu'en soit le rendement.

    En la circonstance, l'arrêté est plus permissif car il concerne "la consommation de boissons alcooliques sur la voie publique" mais n'interdit pas "la vente à emporter", comme les autres. S'il est aisé de verbaliser un commerçant qui visiblement ne le respecte pas, quel agent de la force publique est prêt à fondre sur un individu dans une foule sous prétexte qu'il consomme ?

    Il y a donc un aspect irréel dans cette mesure, comme beaucoup de celles prises contre l'épidémie de COVID, mais soyons raisonnables : tout ce qui va "dans le bon sens" doit être pris pour ce que c'est : une "contribution" à la lutte contre les débordements et l'inconscience de certains de nos concitoyens.

     

    IMG_3147La place du Marché Ste Catherine est l'illustration des dérives à éviter : le samedi 21 février, deux restaurants étaient ouverts et pratiquaient la vente à emporter. C'est autorisé, mais les consommateurs stationnaient et  pique-niquaient en nombre sur la place sans se préoccuper des distances à respecter… ni des riverains en bordure.

     

     

  • écoleCarrefour Archives/Plâtre. A droite l'école primaire de la "maison Jacques Coeur" au n° 40 (IVe) (Photo VlM)

     

     

    La politique "Vélos" de la Ville de Paris n'est pas en cause. Redistribuer l'espace public en faveur des "circulations douces" dont les piétons et cyclistes font partie, au détriment des voitures est une politique à laquelle nous ne pouvons qu'adhérer. A quelques conditions cependant : la  première est que les motos soient visées au même titre que les voitures. Elles font un bruit insupportable, polluent, roulent très vite, menacent la sécurité et occupent les trottoirs. Les "motards en colère" ont beau manifester avec leur fédération corporatiste, leur comportement est détestable.

    Il faut parler des cyclistes aussi et autres utilisateurs d'engins souvent motorisés comme les trottinettes et les gyropodes : ils ont peu de respect pour les piétons et n’hésitent pas à les défier sur l'espace qui est affecté à leur protection : les trottoirs.

    Hugues Mellanger est père de famille. Lui et sa femme viennent de vivre le traumatisme du renversement de leur petit garçon par une cycliste sur la voie publique, devant une école et sur un passage piétons. Il en parle sans pathos mais pose clairement la question de la protection des gens fragiles et des enfants dans cette ville livrée à trop de fous !

    *********

    Je suis en colère, très en colère. Hier, notre petit garçon, qui vient tout juste de souffler sa quatrième bougie, s'est fait renverser par un vélo. Sur un passage piétons juste devant l'école des Archives, à 50 centimètres de sa maman qui tenait notre fille ainée par la main. La scène m'a été rapportée par mon épouse au téléphone, ce qui la rend encore plus insoutenable. Le petit corps projeté sous la violence du choc, la tête qui vient heurter la chaussée, et pour finir le vélo qui roule sur notre fils allongé au sol, impuissant.

    Tout cela à quelques pas des panneaux de la ville affichant fièrement "Refuser la priorité à un piéton est passible de bla bla bla…". Tremblez, assassins roulants, la ville affiche… en attendant, peut-être, un jour, de passer à l'action ? Fichu couvre-feu, qui transforme une jeune femme stressée (maman elle aussi, sans doute) en zombie-rocket à vélo.

     

    Camion ter

    La faute à pas-de-chance, me direz-vous ? Depuis des années que nous empruntons les petites rues du Marais pour déposer nos enfants à l'école et à la crèche, la même question me hante : à quel endroit le drame se produira-t-il ? Au carrefour des rues du Temple/Blancs-Manteaux/Simon Le Franc, où le marquage au sol est fait de petites lignes qui partent dans tous les sens, aux trois-quarts effacées, et que personne ne comprend ? Une "expérimentation temporaire", nous expliquait-on à l'époque. J'invite ceux qui ont expérimenté à laisser un commentaire.

    Pour ma part j'ai déjà failli m'y faire renverser par un vélo. Rue des Archives, où les motos jouent au dragster jour et nuit ? Pour une fois, l'installation d'un radar pourrait potentiellement sauver des vies. Je ne parlerai même pas de la rue de Rivoli, pionnière des "coronapistes", dont la simple traversée devient un jeu de roulette russe : gauche, gauche, droite, gauche, droite sont les directions dans lesquelles vous devez regarder à minima pour rester vertical. La moindre erreur et boum ! Deux pistes vélo côte-à-côte, il fallait le faire !

    Je me demande également pourquoi, à l'heure de la sortie des écoles, aucun employé de la mairie ne se trouvait présent pour sécuriser les deux passages piétons devant l'école de la rue des Archives. Cela restera sans doute un mystère…

    DragonLe Dragon protecteur du petit garçon

     

    On nous dira probablement que la ville manque de budget. Il est vrai que l'argent de nos impôts vogue sur la Méditerranée pour des causes beaucoup plus nobles que la sécurité de la voie publique. Personnellement, à la place du responsable de la Voirie, je courrais dans la minute avec mon pot de peinture pour remettre en état tous les passages piétons actuellement à l'abandon (**). Juste par peur de me retrouver mis en cause lors d'un prochain drame. "Ne hoc ignorat", afin que nul ne l'ignore. En attendant, mon fils peut toujours compter sur son gros dragon violet, qui le protège des cauchemars, des vipères et des vélos. Et surtout, de l'incompétence des adultes.

    Heureusement cet accident n'a pas eu de graves conséquences, il va bien. J'en profite pour rendre en vibrant hommage au professionnalisme de Mme Hamm, la directrice de la crèche des Blancs-Manteaux, qui a prodigué les premiers soins et a su, comme à son habitude, apporter les gestes et les mots justes.

    Hugues Mellanger

     

    (**) Comme en 2019 quand sur instruction comminatoire de l'Hôtel de Ville, il a toute affaire cessante bariolé des couleurs de l'arc en ciel des passages piétons sélectionnés des IIIe et IVe arrts, sans se soucier du code de la route et de l'opinion générale [NDLR]

     

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    Assemblée-nationale-Credits-Magali-CC-BY-NC-ND-2.0L'assemblée Nationale

     

     

    Nous avons alerté nos lecteurs avec notre article du 18 février  sur le dépôt, par 60 députés, d'une proposition de loi pour interdire l'écriture dite inclusive dans la sphère publique. Nous en avons saisi parallèlement notre Député Pacôme Rupin, pour connaitre ses intentions et savoir ce qu'on peut attendre de cette initiative.

    La langue française est notre patrimoine, au même titre que la nation "une et indivisible". Elle est sacrée comme le drapeau et l'hymne national. Elle est vivante néanmoins et soumise à l'usage mais une institution veille à son évolution. Il s'agit de l'Académie Française. Elle a rejeté en 2017 les principes de cette écriture.

    Voici le message que nous avons adressé simultanément à notre Député :

    Rupin 18 02 19
    Le Député LReM de Paris Pacôme Rupin au siège de l'association, face à Marie-Françoise Masféty-Klein et Geneviève Dupoux-Verneuil, membres du conseil d'administration, toutes deux attachées au respect de notre langue (Photo VlM)

     

     

    Monsieur le Député,

    Nous avons informé nos lecteurs du dépôt par 60 députés d'un projet de loi pour interdire l'écriture dite inclusive dans les services publics. Nous soutenons cette démarche car cette écriture porte atteinte à la langue française et la complexifie au moment où on devrait au contraire profiter du Brexit pour qu'elle redevienne la langue de l'Europe.

    Je vous remercie de me dire si vous soutenez l'initiative de ces députés et si vous voterez le projet. Vous comprenez que c'est évidemment ce que nous espérons…

    Bien cordialement

    Gérard Simonet

    18 février 2021

     

    Réponse du Député :

    Cher Monsieur Simonet,

    Je vous remercie de m’avoir transmis l’inquiétude que vous avez concernant l’écriture inclusive.

    Je partage votre avis et je suis personnellement opposé à son utilisation, je comprends que certaines personnes aient pu s’y raccrocher par idéologie mais je le regrette.

    Au-delà de l’esthétique assez regrettable, elle vient complexifier la lisibilité de notre langue, celle qui est transmise et apprise à l’école et il y a bien d’autres manières d’inclure les différents genres avec de multiples formulations sans venir abîmer notre grammaire et notre graphie.

    Cela étant, si nous légiférons sur l'usage de cette modification du langage, il nous faudra bientôt étudier l’autorisation des abréviations, logotypes et autres formes linguistiques bizarres qui heurtent parfois notre lecture. J’avais soutenu la parution de la circulaire signée par Édouard Philippe en novembre 2017 relative aux règles de féminisation et de rédaction des textes officiels qui sanctuarise l’écriture académique. Pour le reste des organisations et institutions, je ne crois pas que ce soit à la loi de formaliser ces usages.

    En outre, il n’est pas prévu que cette proposition de loi soit étudiée par l’Assemblée nationale. Elle n’a pas été inscrite par un groupe politique ni à l’ordre du jour des débats et à ma connaissance il n’est pas prévu que le groupe La République en Marche la dépose.

    Concernant la langue européenne, le Français est très présent dans les échanges, même si l’anglais domine car il est parlé par une majorité des Européens. Le dernier eurobaromètre en 2017 sur cette question faisait état du fait que 38% des Européens qui parlent plus d’une langue parlent l’anglais tandis que 12% parlent le français, 11% l’allemand et 7% l’espagnol. Le sondage a aussi relevé que 67% des Européens estimaient que l’anglais était la langue la plus utile dans l’UE.

    La proportion de la population qui parle anglais a certes diminué avec le Brexit mais pour qu’elle ne soit plus reconnue parmi les 24 langues officielles il faut qu’un vote à l’unanimité le décide au sein du Conseil de l’Union européenne. Or, l’Irlande ou Malte qui font partie de l’UE ont l’anglais comme langue officielle.

    Je pense néanmoins que la francophonie demeure extrêmement présente dans les échanges et j’y suis comme vous très attaché. L’influence de la langue peut difficilement se décréter dans une union avec une telle diversité linguistique et, qui plus est, partie prenante dans des échanges internationaux qui font la part belle à l’anglais. Nous pourrions difficilement l’imposer aux populations européennes sans un consentement partagé. Notre langue reste malgré tout très appréciée et étudiée par les autres pays européens et je ne doute pas qu’elle continue d’avoir une importance et une attractivité.

    En espérant avoir pu vous exposer mes positions en réponse à votre sollicitation,

    Bien cordialement,

    Pacôme Rupin

    Député de Paris

    3 mars 2021

     

    Nous en avons accusé réception aujourd'hui en ces termes :

    M. le Député,

    Je vous remercie pour votre réponse.

    Je suis assez déçu d'entendre que la proposition de loi a peu de chance d'être examinée car en l'état on constate que cette écriture "scélérate" se répand dans de nombreuses instances à commencer par la mairie de Paris qui l'affiche de manière ostensible sur son site officiel.

    N'y a-t-il pas d'autres moyens de donner un coup de frein à cette dérive, à l'instar de ce qu'avait fait Édouard Philippe mais de façon plus large ? Et de mobiliser le groupe majoritaire ?

    Bien à vous

    Gérard Simonet

     

    Postscriptum à nos lecteurs

    Faites part de votre opinion à notre Député en déposant votre contribution dans la rubrique "commentaires"

    GS

     

     

     

    L'absence de virus dans ce courrier électronique a été vérifiée par le logiciel antivirus Avast.
    www.avast.com

     

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    St merri porche 02 03 21Façade gothique flamboyant de l'église Saint-Merri  (XVIème siècle)
     (Photos VlM, cliquer gauche pour agrandir)

     

     

    L'église est à la rencontre des rues St Martin et de la Verrerie (IVe). Son architecture et sa décoration s'inspirent largement de Notre-Dame au point d'apparaitre comme la "cathédrale bis" de Paris. Son nom vient de Médéric, mort en 700 et canonisé, contracté par la suite en St Merri (ou St Merry), dont les restes reposent dans la crypte.

    Elle abrite depuis 1975 le "Centre Pastoral St Merry" qui assure la promotion d'un "catholicisme de gauche", progressiste, à côté d'une activité pastorale ordinaire au bénéfice des fidèles du quartier. Chaque population a sa messe le dimanche : 10h00 pour les paroissiens ordinaires, 11h15 pour les progressistes qui "célèbrent l’Eucharistie dans un esprit de recherche, de liberté et de création liturgique" Le progrès n'est pas allé jusqu'à mélanger les ouailles !

     

    St merri nef

     

    Depuis le 1er mars, cette existence duale a cessé d'être. L'archevêque de Paris, Mgr Aupetit, "a mis fin à la mission confiée par le cardinal Marty en 1975" dans une lettre adressée aux paroissiens et aux personnes engagées dans le centre pastoral.

    On pouvait lire dans Le Parisien du 1er mars un article détaillé de Lola Dhers qui célèbre les activités hors norme de cette sorte de communauté dissidente et fait état de la surprise des catholiques des deux communautés à l'annonce de la décision.

    Tout le monde n'est pas surpris cependant par ce qui vient d'arriver. Ceux qui savent nous disent que la situation était ingérable. Deux curés se sont succédé à la tête de la paroisse pour essayer de s'entendre avec les animateurs du centre pastoral sans y parvenir. Dans le milieu ecclésiastique, on indique que ces curés ont cédé au burn out et remis leur démission à l'archevêque à cause du "climat violent et des attaques envers eux de la part d'une partie des membres".                                                                                                                                                                         

    St merri chaises tablesTables et chaises de jardin pour créer l'ambiance

     

    Un résident membre de notre association, Hugues Mellanger, qui habite tout près de l’église, nous envoie ce témoignage :

    "Habitant à 50 mètres de l’église St Merry, nous sommes particulièrement concernés. Et en effet, je constate de temps en temps des distributions matinales de café et sandwichs par des bénévoles, à l’extérieur rue de la Verrerie, à des personnes visiblement en errance. A part cela je n’ai rien remarqué de particulier. Il est possible que cela induise des troubles à l’intérieur, mais j’avoue que je la fréquente trop rarement pour en avoir connaissance.

    Le diocèse reste évidemment souverain de décider qu’une église ne doit pas se transformer en annexe de Beaubourg ou en lieu de libations ou d’agressions, en remerciement de ses bonnes œuvres ! J’ignore s’il y a des raisons politiques (cachées ou non), mais si les curés démissionnent à la pelle, j’aurais plutôt tendance à soutenir la position de l’Eglise plutôt que celle de Lola Dhers.

    Peut-être d'autres confessions accepteraient-elles de prendre la relève ? Ce serait un geste d’ouverture sympathique.

    En tous cas, St Merry mérite mieux que son état de délabrement autant intérieur qu’extérieur, et je salue d’ailleurs les travaux de rénovation en cours, tout en regrettant que les subventions douteuses allouées à certaines associations nous privent de budgets qui permettraient de faire mieux. Même chose pour Saint Leu-Saint Gilles, passer devant sur le boulevard Sébastopol est un vrai crève-cœur.

     

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    Paris

    Anne Hidalgo, son Premier-adjoint Emmanuel Grégoire, le Vert David Belliard et le communiste Ian Brossat (Photo Marianne)

     

     

    Ses velléités, réelles ou prêtées, de peser sur la prochaine campagne des élections présidentielles lui font courir des risques. A vouloir jouer dans la cour des grands, on peut prendre des coups… Son duo avec le Premier-adjoint sur la réouverture de tous les commerces à l'issue d'un confinement de trois semaines a tourné au fiasco.

    Le "Réseau Vivre Paris !" s'exprime en ces termes sur le sujet : "Cette manie simpliste d’envisager le retour à la normale n’est heureusement pas du goût du préfet qui a remis les choses au clair. Le contexte national de la Covid 19 est tel que personne aujourd’hui ne sait à quelle échéance la pandémie disparaîtra, sauf la Maire de Paris éclairée peut-être par son propre conseil scientifique ou mieux par le lobby des bars et restaurants à qui elle ne refuse rien". Voir la totalité de l'article du 26 février