Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

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    Banc bois en série république 24 11 20Place de la République : il ne s'agit pas de madriers déposés là en attente d'enlèvement mais du nouveau mobilier urbain qui tient lieu de bancs publics ! (Photos VlM, clic gauche pour agrandir))

     

     

    La Maire de Paris annonce sur son site officiel : "Consciente de l'enjeu autour de l'esthétique du paysage parisien, la Ville de Paris lance une démarche participative sur le design urbain. Objectif : se doter d'une nouvelle doctrine d'aménagement de l'espace public fin 2021".

    Les bancs publics en font partie, au même titre que les abribus, les kiosques, les sanisettes, les poubelles, etc… Ces accessoires n'ont pas de raison de rester figés dans l'esthétique d'Hector Guimard que nous apprécions là où elle s'exerce, en particulier sur les bouches de métro. Ils doivent s'adapter à leur temps et tenir compte des exigences liées au confort des exploitants ou à l'ergonomie offerte aux usagers.
     
    On a des craintes cependant. Ce qu'on voit place de la République mais aussi le long des berges de la Seine et en d'autres lieux ne serait pas inquiétant s'il s'agit d'une facétie sans lendemain des "Écolos" de la mairie de Paris mais serait grave si c'est la manifestation d'une doctrine qu'on est en train de nous imposer par petites touches.
     
    Banc  bois brutLa plaisanterie va assez loin puisque de "vrais bancs" ont été façonnés avec ces matériaux de récupération
     
     
    La place de la République est désormais bordée de ces pièces en bois brut. Évidemment les tagueurs en font leurs choux gras et le contribuable paie les interventions de nettoyage. On a vu les équipes spécialisées à l’œuvre après la manifestation du 23 novembre qui a ému les consciences. L'effacement au karcher est difficile et long car le bois est poreux. La sagesse ou l'esprit de résignation pourrait suggérer de les laisser en l'état. Mais qui ira s'assoir sur un siège couvert de peinture au risque de se relever avec imprimé à l'envers sur ses fesses  la marque indésirable de ces signes cabalistiques ?
     
    Bancs bois tagués république 24 11 20"Bancs" souillés, équipes de Propreté de Paris au travail pour un nettoyage au karcher
     
    Il y a chez les "Verts" de Paris des opinions sur lesquelles une majorité de parisiens peut s'accorder. C'est le cas pour la place de la voiture dans notre ville, la pollution de l'air et l'alignement des deux roues motorisés sur la règle générale en matière de vitesse, de bruit, de contrôle technique et de stationnement. Mais par pitié qu'ils renoncent aux attitudes extrêmes (certains parlent de terrorisme intellectuel…) qui les font percevoir comme des partenaires déjantés pour la gestion de Paris !
     
    GS
     
     
  • Dette-Publique

    Illustration Michaelski

     

    Tous les commentateurs économiques y vont de leurs déclarations à propos de la dette publique française dont les vannes ont été librement ouvertes dès le déclenchement de la crise sanitaire du COVID par une déclaration du Président de la République et son fameux "quoi qu'il en coûte". Leurs conclusions sont généralement inquiétantes : elles tendent à culpabiliser la génération qui est aux affaires en l'accusant de laisser à ses enfants le soin de rembourser une dette qu'elle a construite.

    Il faut dire que ceux qui nous dirigent donnent du crédit à cette affirmation : on entend régulièrement le gouvernement et son Ministre de l'économie affirmer que la dette sera remboursée par la croissance future et les excédents qu'elle dégagera. C'est grossièrement faux : la France n'a pratiquement jamais connu d'excédent budgétaire. Durant la dernière décennie, le déficit s'est régulièrement situé autour de 30 % des recettes (à ne pas confondre avec l'engagement de la France vis à vis de la Commission Européenne de ne pas dépasser 3% du produit intérieur brut). Par quel miracle ce déficit chronique et presque statutaire se changerait-il en excédent ?

    A ce sujet, les politiques mentent effrontément car ils estiment qu'il serait suicidaire de leur part de reconnaitre que nous ne rembourserons jamais cette dette. C'est pourtant la vérité et elle n'est pas aussi cruelle qu'ils le craignent….       

    La vérité c'est que la dette n'est pas un chiffre qu'on traite en bloc. La dette est faite d'une multitude d'emprunts auprès de souscripteurs publics ou privés avec des durées, des échéances, des modalités de remboursement et des taux d'intérêts différents. Lorsqu'un de ces emprunts arrive à échéance, il est remboursé et l’État émet un nouvel emprunt en couverture de ses nouveaux besoins. Ce mécanisme peut se répéter à l'envi pour autant que l'emprunteur trouve un prêteur.

    Remarquons au passage que dans le monde qui est le nôtre, le total général des dettes est égal au montant général  des créances, par construction. Mais au niveau élémentaire, les conditions accordées par les prêteurs dépendent de la crédibilité de l'emprunteur et de sa capacité à payer les intérêts et faire face aux échéances.

    Dans le pire des cas aucun prêteur ne répond. L'emprunteur est en faillite, la dette est annulée de facto mais il affronte une crise économique et sociale sur fond d'inflation galopante et de misère, qui peut déboucher sur des émeutes et des désordres politiques.

    On peut affirmer sans trop de risque que la France ne risque pas de connaitre ce sort car elle appartient à la zone Euro. Les pays qui la constituent sont majoritairement de bons gestionnaires des finances publiques, avec en tête l'Allemagne mais aussi les Pays Bas, le Luxembourg et l'Autriche. Plusieurs sont proches de l'équilibre, notamment les Pays Baltes, la Belgique, Chypre…. En revanche, l'Italie, l'Espagne et la France se comportent en mauvais élèves. Ils bénéficient heureusement de la bienveillance de la communauté et des récentes décisions de la Banque Centrale Européenne de mutualiser la dette et le recours à l'emprunt. Il faut dire que nos pays sont pour eux des marchés importants qu'ils ont tout intérêt à préserver…

    Dès lors, lorsque la France emprunte elle bénéficie de la signature de cette Europe et dans une mesure moindre du poids de pays européens bons gestionnaires qui ne sont pas dans l'Euro comme la Suède et le Danemark. Le Royaume Uni quant à lui est pour le moment un grand point d'interrogation. On ne sait pas dans quel schéma le brexit va le conduire….

    Cette zone Euro à laquelle nous appartenons peut être aujourd'hui considérée comme la place financière la plus sure du monde. Il n'est pas surprenant dans ces conditions que les prêteurs viennent chez nous pour y placer leurs excédents à des taux d'intérêts très faibles voire négatifs.

    Cette dette ne sera pas remboursée, elle ne sera pas effacée, elle sera pérennisée.  Tout au plus, on peut imaginer que les banques centrales seules annulent les créances qu'elles détiennent. L'économie de la zone Euro est prospère et l'inflation ne la menace pas. Les banques centrales maintiennent des taux bas. L'offre y est abondante et l'accroissement de la productivité du fait des nouvelles technologies de l'information empêche les coûts de production de peser sur les prix.

    On peut légitimement se demander si cette situation durera longtemps. A cette question on n'a naturellement pas de réponse car on ne maitrise pas l'avenir et ce qu'il nous réserve comme surprises mais on peut répondre que si les choses restent égales par ailleurs nous vivrons avec une dette éternelle dont on s'accommodera même si elle croit. Le service de cette dette sera supportable tant que les taux resteront bas et il en sera ainsi si nous poursuivons une politique européenne cohérente et solidaire.

    Gérard Simonet

     

  • Archives la fronde palissade 18 11 20Brasserie "La Fronde", 33 rue des Archives – IVe -  et sa "terrasse étendue" (Photo VlM – clic gauche pour agrandir))

     

     

    Cette construction en bois aux allures de catafalque géant, vue sous cet angle, occupe des places de livraisons et de parking le long de la devanture de la brasserie et au-delà. Manifestement installée par cet établissement, qui porte bien son nom, pour en étendre la terrasse, elle est d'une laideur affligeante. Elle détruit la perspective de la rue et dénote un sans-gêne de la part des gérants à l'égard des habitants du quartier qui affichent aussi leur détachement envers les règles d'urbanisme du Marais, secteur protégé SPR (site patrimonial remarquable) ; ils bénéficient du prestige de son statut pour leurs affaires mais n’hésitent pas à le défigurer quand ils le croient utile, comme ils viennent de le faire.

    Avec la crise sanitaire, on ne sait plus à quelle loi se vouer en matière d'urbanisme. Le règlement des étalages et des terrasses de 2011 a été mis sous le boisseau par la Maire de Paris pour donner de l'oxygène aux exploitants de bars-restaurants quand ils ne pouvaient servir qu'à l'extérieur. Désormais ils sont fermés…. Que va-t-il advenir des constructions "cabane bambou" qui ont fleuri ça et là ? "La Fronde" va-t-elle se résoudre à détruire une palissade digne du Far-West qui a dû lui coûter cher ? A moins que la mairie de Paris n'accepte de les dédommager. Au point où en est la dette, ce ne serait guère plus que l'épaisseur du trait !

    GS

     

  • CowoluxRue du Temple (IIIe)

     

     

    Ils défigurent les murs des immeubles, les portes, les devantures de magasins, les rideaux métalliques, en un mot tout ce qui peut servir de support à leur frénésie de souiller le paysage urbain et le rendre anxiogène. Nous demandons depuis longtemps un plan d'action et le renforcement des sanctions encourues.

     

    RupinPacôme Rupin, Député LReM de Paris

     

    L'Assemblée nationale vient d'approuver en première lecture un amendement introduit par Pacôme Rupin, Député de la 7ème circonscription de Paris (IVe, parties des XIe et XIIe arrts) dans le cadre des nouvelles dispositions législatives qui donnent la faculté au Procureur de la République de court-circuiter la voie judiciaire pour déclencher des poursuites à l'encontre des auteurs d'infractions avec dégâts matériels à la clé.

    Le phénomène des tags, véritable fléau de notre société, est visé par les mesures proposées. Le nouvel amendement permettra au Procureur d'exiger de l'auteur des faits le paiement d'un dédommagement couvrant la remise des lieux en état. Il bénéficiera aux victimes directes et à toutes les personnes physiques, morales et de droit public qui subissent indirectement les conséquences de l'infraction. 

     

    Moscot

    Rue Ste croix de la Bretonnerie (IVe)

     

    Ainsi, à titre d'exemple, en cas de tags sur une vitrine commerciale ou les murs extérieurs d'une copropriété, si les victimes directes sont l'enseigne commerciale ou la copropriété, c'est la commune qui prend souvent en charge la remise en état et l'effacement des tags. Cet amendement permettrait une indemnisation de la commune dans ce cas, ou de tout autre acteur impliqué dans la remise en état des lieux et des choses dégradés.

    Ces dispositions vont dans le bon sens. Il reste que la difficulté est aussi due au fait que les auteurs agissent de nuit et sont rarement pris en flagrant délit et appréhendés. La mesure n'aura sa pleine efficacité que si le dispositif de surveillance par caméras est généralisé et si la police, municipale et nationale, est réellement opérationnelle la nuit. L'alourdissement du risque encouru est susceptible cependant de décourager un certain nombre d'amateurs.

     

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    Migrants

    Migrants évacués des abords du stade de France à St Denis le 17 novembre 2020 (Photo AFP)

     

     

    En réaction à l'article du 13 novembre signé par Hugues Mellanger porte-parole du collectif d'habitants contre l’implantation d'une halte-migrants dans l'ex mairie du 1er arrondissement, le Maire de Paris-centre Ariel Weil réagit et nous demande de publier le message qu'il nous adresse ci-dessous. Gérard Simonet

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    Le texte sur la halte humanitaire, signé par M. Mellanger au nom d’un collectif de riverains, dont vous vous êtes fait le relais vendredi dernier, ne m’a pas laissé indifférent. Je dirais même qu’il m’a profondément choqué.

    Vous avez choisi de le publier en intégralité contrairement à ma lettre aux habitants dont vous ne mentionnez que l’introduction [avec lien pour son téléchargement intégral – NDLR]. En publiant ce texte discutable sur le fond comme sur la forme, sans interroger la représentativité de ses auteurs, et sans présenter le moindre contre argument, vous prenez parti. C’est votre droit. Mais vous prenez aussi un risque : vous contribuez à accréditer l’idée que les élus, prisonniers de leur supposée idéologie, ne défendraient pas les intérêts des habitants, qu’ils ne les représenteraient pas. Or, qui est ce collectif d’habitants ? Quelle idéologie l’anime ? Au nom de qui parle-t-il ?

    Si je peux parfaitement comprendre le scepticisme et les inquiétudes face au projet ou encore la critique sur le manque de concertation, je suis très choqué par la position de ce collectif qui refuse la discussion (il préfère appeler la presse que de me contacter) et écœuré par ses « convictions » proprement indignes quand elles convoquent la Shoah ou suggèrent que l’on met sciemment en danger la vie d’enfants.

    Pour ma part, je crois au dialogue et à l’argumentation en face à face plutôt que l’anathème médiatisé. Toute personne ayant pris la peine de lire ma lettre, aura compris que ma position est dans cette affaire, comme dans toute autre, guidée par le souci de l’intérêt général. Toute personne ayant assisté à l’une des réunions d’information aura compris que notre méthode consiste à expliquer, adapter, évaluer. Je me suis essayé à cet exercice de transparence et, ayant reçu de nombreux messages d’encouragement de la part des habitants, j’ai la faiblesse de penser que notre démarche et les valeurs de solidarité qui l’accompagnent est comprise et partagée par bon nombre de nos concitoyens.

    Je remercie d’ailleurs les habitantes et les habitants pour leurs messages républicains dont vous trouverez ici quelques témoignages :

    « Je vous remercie beaucoup d’avoir pris le temps de rédiger ce mail, qui je l’espère, calmera les esprits. Sachez que tous les habitants du 1er ne s’opposent pas à ce projet, je suis personnellement très contente que mon arrondissement vienne en aide à cette population particulièrement vulnérable. »

    « Monsieur le Maire,

    Je vous remercie pour votre mel. Je crois que votre lettre d'informations était nécessaire vu la levée de boucliers qu'avait fait naître l'installation d'une halte humanitaire dans les locaux de l'ancienne mairie du 1er, chez les habitants membres du Conseil de quartier St Germain l'Auxerrois. Elle est claire, factuelle et permet à tout un chacun d'avoir les informations que tout citoyen intéressé par la vie de sa cité est en droit d'attendre.

    Je vous prie d'agréer Monsieur le Maire, mes cordiales salutations et vous souhaite toute l'énergie et la joie de vivre pour faire de Paris Centre, un lieu où il fait bon vivre. »

    « Merci d'avoir pris le temps de répondre aux peurs et aux interrogations soulevées lors des différentes réunions. Pour ma part, je me sens plus confiante. 

    Merci pour votre démarche car Il me semble que l'échange et la communication permettra de rassurer les riverains. 

    J'imagine que dans un premier temps ces personnes ont des besoins primaires, liés à la survie et que l'armée du salut fort d'une expérience terrain fait le nécessaire pour assurer leur protection. 

    Je tenais à vous faire part que si un programme se mettait en place pour aider à développer leur confiance en eux, la prise de parole lors de rdv administratifs, d'entretiens ou autres je serai ravie d'apporter mon aide. » 

    Je vous remercie, cher Monsieur Simonet, de bien vouloir publier l’intégralité de ce message ayant vocation à faire vivre le débat démocratique.

    Sincères salutations,

    Ariel Weil

    Maire de Paris-centre

     

     

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    Tournelle gsTravaux sur le pont de la Tournelle, 17 novembre 2020 (Photo VlM. Cliquez gauche pour agrandir)

     

     

    La mairie de Paris-centre vient de lancer un service d'information sur la voirie et les travaux qui fleurissent un peu partout. Son style familier et convivial tranche avec le mode ampoulé qui caractérise généralement les messages officiels. Voilà enfin des gens qui informent sans vouloir convaincre ! Nous en avons retenu un échantillon : les travaux sur le pont de la Tournelle.

    Le pont de la Tournelle et le pont Marie, reliés entre eux par la rue des Deux Ponts dans l'Île St Louis (IVe) donne accès au quai de la Tournelle dans le Ve sur la rive gauche.

    Si vous êtes convaincus de son intérêt, abonnez vous gratuitement au service !

     

     

    Extrait des dernières annonces :

    LE PONT DE LA TOURNELLE SOIGNE SON ÉCLAIRAGE

     

    C'est quoi ce chantier ?

    Les illuminations du pont de la Tournelle sont renouvelées.
    Le maître d'ouvrage est la direction de la Voirie et des Déplacements de la Ville de Paris.

    Quand ?

    Du 9 novembre au 27 novembre : 
     - Dans le sens quai de la Tournelle (5e) à quai d'Orléans (4e) : du 09 au 18 novembre.
     - Dans le sens quai d'Orléans (4e) à quai de la Tournelle (5e) : du 19 au 27 novembre

    Quels impacts ?

     - Le pont de la Tournelle sera fermé à la circulation automobile et aux cyclistes dans le sens 5e vers 4e du 9 au 18 novembre.
     - Le pont de la Tournelle sera ouvert à la circulation automobile (sur une ou deux voies uniquement selon les phases) dans le sens 4e vers 5e du 19 au 27 novembre
     - Les cheminements piétons seront neutralisés d'un côté ou de l'autre selon les phases (il sera donc toujours possible d'emprunter le pont à pieds).

     

  • Concert fonq assistance
    Concert du 30 octobre 2019 en l'église des Blancs-Manteaux en présence de 250 spectateurs (Photo PF)

     

     

    Pauline feracci portraitLorrie garciaMagali 2Kaëlig boché 31 08 19Thibault couleur 2
            
    Ils sont cinq : Pauline Feracci soprano, Lorrie Garcia mezzo-soprano, Kaëlig Boché ténor, Thibault de Damas baryton-basse et leur accompagnatrice au piano Magali Albertini (au centre du bandeau), qui attendent de nous retrouver pour revivre avec nous et nous faire partager une soirée d'intense émotion.

    Un concert autour d'eux était programmé le 22 avril 2020 sur le thème "Voyage lyrique autour du monde", dans l'univers de l'opéra et de la mélodie. Nous avons dû l'annuler en mars à  cause du confinement.

     

    Guitares copla

    Ils sont six, guitaristes professionnels de la formation COPLA, qui devaient le 3 novembre 2020 nous donner un concert d'arrangements d’œuvres musicales classiques. Nous avions rendu sa programmation compatible avec le confinement en cours. Le couvre-feu décrété fin octobre nous conduisit à l'annuler.

     

    Cangelosi en concert

    Il nous avait séduit le 29 janvier 2020 avec un récital Beethoven de quatre sonates pour piano, dont la sublime "Clair de Lune". Nous avions rendez-vous avec Olivier Cangelosi pour quatre nouvelles sonates en la cathédrale Ste Croix des Arméniens ce 16 décembre 2020. Le COVID en décide autrement. Avec une double entrave de confinement et de couvre-feu, nous devons y renoncer.

    Nous n'adressons de reproche à personne car nous avons bien conscience qu'il est extrêmement difficile de gérer en même temps une crise sanitaire et son impact économique et social. Il reste que c'est mission impossible, dans un tel contexte, de mener des projets à caractère événementiel.

    Nous ne baissons pas les bras pour autant. Nous croyons que cet épisode malheureux sera bientôt derrière nous et nous pensons déjà à l'avenir. Notre quatuor vocal et leur pianiste nous ont donné rendez-vous pour une soirée au premier semestre 2021 qui sera la reprise à quelques détails près du programme que nous avions préparé pour le 22 avril 2020.

    Avec Olivier Cangelosi, nous saisirons la première accalmie pour retrouver avec lui, peut-être début 2021, le chemin de Ste Croix des Arméniens et des quatre nouvelles sonates pour piano de Beethoven, dont la Pastorale, qu'il est prêt à nous interpréter.

    Nous nous réjouissons de ces perspectives car elle entretiennent l'espérance chez les artistes, chez tous ceux qui veulent les voir et les entendre et pour  nous-mêmes qui sommes heureux de promouvoir et diffuser la culture, la musique et le chant lyrique au cœur du Marais et de Paris-centre.

    Gérard Simonet

     

    Nos concerts sont recommandés par PARISMARAIS.COM et soutenus par SOTHEBY's International Realty – Paris – Marais

     

     

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    Samaritaine sudFaçade sud de la Samaritaine rénovée, face au Pont-Neuf (Photo VlM)

     

     

    Nos amis, l'association XVIe-Demain, vient de publier sa lettre trimestrielle sur 10 pages couleurs. Elle est comme d'habitude très riche de sujets qui ont un lien avec l'urbanisme et le paysage urbain en débordant largement du cadre strict du XVIe arrondissement. Nous invitons nos lecteurs à en prendre connaissance en téléchargeant le dossier. Ils peuvent du reste s'y abonner en versant à l'association la cotisation de 25,00 € par an.

    Nous avons notamment retenu un excellent article sur "La Samaritaine", magasin vedette de Paris-centre avec le BHV-Marais, dont les travaux sont en cours d'achèvement. Avec la permission de nos amis, nous en publions le contenu dans les lignes qui suivent :

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    On en connait le promoteur, le groupe LVMH de Bernard Arnault, avec un budget de 750 Millions d'€, les architectes le cabinet Sanaa, Sejima et Nishizawa, le programme, un grand magasin de 20 000 m², un hôtel du Cheval Blanc de 72 chambres,  une douzaine de points de restauration, des bureaux sur 15 000 m², une crèche de 80 places et 96 logements sociaux.

    Historique : en 1590, le roi Henri IV fait construire le Pont Neuf, puis la pompe à eau de la Samaritaine pour alimenter le Louvre et les jardins des Tuileries. Le nom du magasin a été choisi en mémoire de celle qui a donné à boire à Jésus au puits de Jacob, selon les évangiles. En 1873, les époux Cognacq-Jay inaugurent une boutique à la Samaritaine. Au fil du temps, « on y trouvera de tout » dans ce qui sera devenu le plus grand magasin de Paris dont les quatre immeubles totalisaient 70 000 m² !

    Mais, progressivement, la concurrence du boulevard Haussmann avec le Printemps et les Galeries Lafayette, ainsi que les problèmes de sécurité incendie du bâtiment, obligent le groupe de Georges Renan à fermer le magasin en 2005 et à le vendre ensuite au groupe LVMH de Bernard Arnault. Laborieux permis de construire ! Le projet a été long à concevoir. Un site aussi emblématique ne laissait personne indifférent. La Ville détenant le sésame de la Commission d’aménagement commercial et soucieuse de mixité du programme a mis du temps à obtenir du promoteur des logements sociaux. Ils sont au nombre de 96 et, tellement attractifs, qu’ils sont mis en vente par Paris Habitat !

     

    Sama art dec

     

    Les recours. En outre, les associations gardiennes vigilantes des règles du PLU de la zone ont lutté trois ans contre la façade, qualifiée de "rideau de douche", de la rue de Rivoli. Le Conseil d’État a sifflé la fin de la partie le 19 juin 2015 en validant le permis au mépris du classement monument historique des façades art déco d’Henri Sauvage, l’architecte qui a construit la Samaritaine !

    Le concept du centre commercial : non, vous ne pourrez pas trouver de tout à la Samaritaine comme disait le slogan d’antan. En effet, le groupe LVMH a confié la conception du merchandising à DFS group lui appartenant, basé à Hong-Kong et spécialiste du duty-free d’aéroport. Comme le précise un de ses dirigeants : la nouvelle Samaritaine sera "le plus petit des grands magasins et le plus grand des concepts stores". Sa modeste dimension de 20 000 m² ne lui permet pas de rivaliser avec ses deux concurrents du boulevard Haussmann, le Printemps et les Galeries La Fayette d’environ 60 000 m² chacun et qui, d’ailleurs, offrent eux aussi de moins en moins « de tout » compte tenu de la concurrence des grandes surfaces spécialisées de banlieue.

    Le concept store Samaritaine proposera donc vêtements, bijoux, parfums, maroquinerie, horlogerie dans un univers thématique de luxe et s’adressera à une clientèle internationale haut de gamme, la même que celle des grands aéroports internationaux. Pour rester dans cette ambiance de luxe, les promoteurs proposent à la clientèle du centre et aux autres touristes fortunés de les accueillir pour la nuit à l’hôtel du Cheval Blanc,  5 étoiles, 72 chambres au prix minimum de 1 150 € la nuit, sans parler de la suite de 1 000 m2 donnant sur la Seine. Une piscine de 30 mètres enchantera d’autant plus le séjour !

    Insertion dans le site.  La Ville a voulu améliorer le franchissement de la Seine par le Pont Neuf. En supprimant le tunnel qui permettait aux voitures venant de la rue de Turbigo de passer sous le Forum des Halles et de déboucher rue du Pont Neuf, elle a créé une place piétonne de 5 000 m² devant l’entrée du magasin. Les trottoirs sont élargis et plantés, les circulations douces sont privilégiées. C’est ce que les urbanistes appellent la requalification urbaine.

    L’ouverture. Prévue en avril 2020, elle est maintenant reportée à février 2021. Ce délai doit permettre de reconfigurer les aménagements du magasin afin de respecter les règles de distanciation sociale imposées par la Covid19.

    Cible commerciale. LVMH vise la clientèle asiatique fortunée. Il espère que le nouvel an chinois de février 2021 lui apportera de nouveau ces acheteurs riches mais très soucieux de prophylaxie. Cependant, depuis la pandémie, ce pari risqué de 750 M€ repose sur une reprise de la consommation internationale de luxe et sur le renouveau du transport aérien.

    François Douady

     

    Mise au point de la mairie du Paris-centre

    Le cabinet du Maire de Paris-centre nous prie de publier cette réponse :

    "Nous sommes un peu atterrés par l’article sur la Samaritaine qui comprend une fausse information de taille 
    que nous souhaitons corriger. Je cite : « La Ville détenant le sésame de la Commission d’aménagement commercial et soucieuse de mixité
    du programme a mis du temps à obtenir du promoteur des logements sociaux. Ils sont au nombre de 96 et,
    tellement attractifs, qu’ils sont mis en vente par Paris Habitat ! » Passons sur la première phrase que nous n’avons pas comprise ; mais comment laisser imaginer une seule
    seconde qu’un bailleur social soit chargé de mettre en vente des logements ? Il n’a aucunement vocation
    à les commercialiser ! Sa mission consiste au contraire à mettre en location des logements sociaux financés
    par la Ville de Paris afin de permettre un peuplement mixte au sein d’un quartier. En l’occurrence, les 96 logements confiés à Paris Habitat sont en cours d’attribution à la suite des commissions
    de désignation que les réservataires des logements ont tenues à partir du mois de juillet (État, Ville de Paris,
    Action logement). La municipalité se félicite de l’arrivée de ces nouveaux habitants et leur souhaite la bienvenue.
    sur ce site exceptionnel.
    Isabelle Knafou Directrice de cabinet d’Ariel Weil, Maire de Paris Centre
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    Mairie 1er façade 13 11 20Façade majestueuse de l'ancienne mairie du 1er avec ses six pilastres d'ordre ionique et sa grande rosace

     

     

    Notre article du 26 octobre 2020, qui annonçait la création, dans l'ancienne mairie du 1er arrondissement tout près du Louvre, d'une "halte Humanitaire à destination de personnes migrantes, réfugiées ou demandeuses d’asile", et la rencontre qui a permis un échange verbal entre les riverains et le Maire de Paris-centre ArielWeil, ont été suivis d'un long courrier du Maire pour justifier et relativiser l'information et apaiser les craintes de la population à l'égard des risques liés au terrorisme de l'islamisme politique, qui vise et touche cruellement nos nations occidentales.

    Voici ce que dit M. Weil dans son introduction :

    "L’ouverture de la halte humanitaire au sein de l’ancienne mairie du 1er arrondissement suscite interrogation, indignation ou désarroi, chez certains habitants du quartier qui m’ont écrit à ce sujet la semaine dernière. Par ce courrier, dont vous me pardonnerez la longueur, j’ai à cœur d’apporter à chacun et chacune d’entre vous toutes les informations dont je dispose pour répondre à ces questionnements légitimes".

    Ceux qui ne l'ont pas reçu directement peuvent le télécharger ici dans son intégralité

     

    En même temps, pour ainsi dire, le collectif de riverains qui vient de se former pour contester cette initiative, nous prie de faire connaitre leur position dans une tribune intitulée "Qui veut gagner des migrants ?" Nous la reproduisons in extenso :

     

    "QUI VEUT GAGNER DES MIGRANTS"

    Soyons clairs : vous ne trouverez pas dans nos propos le procès de l'immigration, ni celui des migrants, et encore moins une apologie de la xénophobie, que nous combattons. Nous sommes simplement des habitants, des citoyens, qui se sentent lâchement abandonnés par leurs représentants. Certes l’équipe municipale a pour vocation d’appliquer la politique pour laquelle elle a été élue. Mais « ni de droite, ni de gauche, bien au contraire », nous sommes en droit d'attendre de la part de nos élus un minimum d'écoute et de soutien, ainsi que des décisions servant l'intérêt local.

    L'affaire qui nous fâche est celle de l'ouverture d'une "Halte Humanitaire" en plein cœur de notre ville, dans les locaux de l'ancienne Mairie du 1er arrondissement, jouxtant l’Église Saint-Germain l'Auxerrois, ancienne paroisse des Rois de France où Molière s'est marié en 1662, et dont Hittorff, sous l'égide du baron Haussmann, avait recopié le style de la façade afin de créer une harmonie d'ensemble de part et d'autre du beffroi. Et cela sous le regard bienveillant de la monumentale façade Est du Louvre. Si l'intention semble louable au premier abord, au-delà du symbole nous nous interrogeons sur le bien-fondé de cette décision défendue bec et ongle par Ian Brossat, Maire-adjoint auprès de Anne Hidalgo en charge du logement. En quoi cette "halte" servira-t-elle l’intérêt local ?

    Après le chaos de la Porte de la Chapelle et des campements sauvages de Saint-Denis et Aubervilliers, l'implantation d'un centre d'accueil pour migrants dans un des quartiers les plus touristiques de Paris améliorera-t-elle l'image et le rayonnement de notre ville ? Paris vit largement du tourisme ; nous ne sommes pas persuadés que cela aidera les touristes à revenir en toute confiance après le dé-confinement, alors que notre pays est officiellement entré en alerte terroriste maximale, moins de deux semaines après l'abominable attentat de Nice.

    Cette décision ne semble pas non plus de nature à favoriser le développement économique de notre ville. Lorsque la municipalité offre des services aux étrangers dans un lieu de proximité, pourtant apprécié, enlevé aux habitants quelques mois plus tôt, nous sommes encore moins convaincus qu'elle serve l'intérêt local. La Mairie de Paris est bien loin de représenter ses habitants. « Favoriser le développement économique » de la ville, « représenter les habitants » et servir « l'intérêt local » sont pourtant les missions essentielles de la Mairie telles que définies par Vie Publique. Au-delà du sentiment de trahison, les habitants constatent donc que le contrat est rompu, littéralement.

    Défendre ses habitants demande parfois beaucoup de courage. Le Mur des Justes du Mémorial de la Shoah est là pour le rappeler, dans le recueillement, à tous les riverains du Marais. Le pays, la ville, gardent longtemps le souvenir de leurs héros. Ils condamnent impitoyablement et oublient bien vite ceux qui ont trahi leurs enfants.

    Image coripac

     

    Laissons de côté nos convictions pour prendre un peu de recul. L'accueil des réfugiés est une compétence de l’État, comme l’a rappelé fort justement Anne Hidalgo à maintes reprises. La Justice devrait être en mesure de se prononcer rapidement, afin d'une part de reconduire les migrants illégaux non éligibles à l'asile politique, et d'autre part d'assurer une vraie prise en charge de ceux qui fuient la guerre et les persécutions. Les campements insalubres aux portes de nos métropoles (voir photo), véritable honte humaine, résultent largement de l'incapacité de notre Justice à fournir cette réponse rapide. Par un raccourci (trop) simpliste, on voudrait en faire payer le prix aux riverains. Ian Brossat affirme sans sourciller « Quand on installe un centre d’accueil, il n’y a pas de droit de veto des riverains ». Les intéressés apprécieront. Pourtant l'accueil des migrants N'EST PAS une prérogative de la Mairie. Une équipe municipale n'a pas été élue pour cela, il nous semble donc qu'elle outrepasse son mandat.

    Les riverains de Paris Centre refusent l'installation d'une "halte humanitaire" imposée sans aucune concertation préalable, qui va à l'encontre des intérêts locaux, et pour laquelle aucune garantie ne leur a été apportée. Dans un contexte d'alerte terroriste maximale, les mamans sont inquiètes pour leurs enfants scolarisés ou en crèche à proximité. En dernier ressort, elles lancent donc un appel au secours au Maire de Paris Centre, Ariel Weil: "Avant la politique, pensez à nos enfants". Espérons qu'elles seront entendues.

    Hugues Mellanger

    Collectif de Riverains de Paris-centre (Coripac)

     

     

  • Carnavalet - Histoire de Paris cour d'honneurMusée Carnavalet, cour d'honneur (Photo VlM)

     

     

    La réouverture du musée Carnavalet était attendue au printemps 2020. Il y a eu depuis l'épidémie du COVID 19. Les travaux ont pris du retard avec les confinements. Un an à peu près car les opérations du chantier ont été contrariées par les mesures sanitaires. L'accrochage a repris cependant, sous la conduite d'un "vitriniste" de Brême en Allemagne et la Directrice Valérie Guillaume, avec qui nous nous sommes entretenus, pense que le musée pourra ouvrir au printemps 2021, en accord avec l'Architecte en chef des Monuments Historiques Francis Chatillon .

    Le quotidien Le Parisien publie aujourd'hui un excellent article à ce sujet signé Eric Le Mitouard. Nous engageons nos lecteurs à le consulter pour tout savoir sur ce que le plus parisien des musées parisiens nous réserve à sa réouverture.