Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

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    Vide grenier Bourse
    Le vide-grenier en 2019, place de la Bourse (IIe)

     

     

    A l'image des arrondissements centraux qui sont maintenant rassemblés dans Paris-centre, l'activité associative resserre ses liens. ACCOMPLIR, l'association qui s'est illustrée sur le dossier de la rénovation des Halles, est venue nous soutenir dans notre démarche judiciaire contre les agissements du WHO's rue Pierre au Lard. Elle est liée à l’association "Mains Libres", qui organise cette année encore le Vide-Grenier du Quartier de la Bourse (ex Vide-Greniers du IIe).

    Cette association gère depuis 2007 une bagagerie pour SDF près du Châtelet, gérée paritairement par des SDF et des ADF (avec domicile fixe). Le service rendu est immense pour ces gens qui  n'ont pas de chez-soi. Une petite vidéo pour mieux comprendre le fonctionnement de la bagagerie : https://vimeo.com/238580130

    "Vivre le Marais !" dont le champ d'action est devenu Paris-centre se sent solidaire de ces initiatives et se fait une joie d'annoncer que le prochain vide-grenier se tiendra les samedi 19 et dimanche 20 septembre place de la Bourse, rue de la Banque et place des Petits Pères. Il est ouvert à tous les habitants de Paris Centre (1er, IIe, IIIe et IVe arrts). 

    L'association a fait face à la crise sanitaire et prépare le vide-greniers en partenariat avec la Mairie de Paris Centre. Une vingtaine d'usagers de l’association seront mobilisés pour « ventouser » la rue de la Banque le vendredi afin de la vider de ses voitures, disposer des barrières Vauban, filtrer la circulation, tracer les marquages au sol le samedi et dimanche matin et, dans la journée, veiller à ce que chacun, exposant ou visiteur, porte son masque ! 

    Les fonds recueillis à l’occasion de ce vide-greniers servent à financer les projets de l’association, notamment des week-ends au bord de la mer pour les usagers. 

    Merci de vous inscrire nombreux et de faire connaître cet événement autour de vous ! Tarif : 25 € par stand de 3 mètres linéaires et par jour, un seul stand par famille. Particularité non négligeable, depuis l’an dernier les inscriptions se font en ligne sur 

    https://www.mybrocante.fr/e/5374

    il n’y a donc pas à faire la queue et c’est très pratique. Vous pouvez cependant également vous inscrire en « présentiel », sur la place des Petits Pères, le samedi 5 septembre de 10h à 12h, et le jeudi 10 septembre de 17h à 19h. 

    Télécharger l'affiche du vide-grenier

    EB/GS

     

     

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    Gérard jardin aumont 14 06 20

     

     

    Chers amis,

    Voilà maintenant vingt ans que j'ai créé ce lien quasi permanent avec vous. Le thème en est le Marais, Paris et son centre historique. On ne s'en lasse pas…

    Mais vingt ans c'est un bail. Il se trouve que de grands changements interviennent : fusion des quatre arrondissements centraux, un nouveau Maire pour beaucoup d'entre nous et le sentiment que nous changeons d'ère sous la triple menace d'un virus, du réchauffement climatique et d'une crise financière et sociale.

    Je dois réfléchir avec ceux qui administrent et animent notre association à la voie qu'elle doit adopter, à sa gouvernance, à la ligne éditoriale de sa communication, aux actions prioritaires, en restant fidèle à notre mission générale, le triptyque : défense du patrimoine collectif, protection de la qualité de vie des habitants et organisation d'événements culturels en partenariat avec l'association-amie "Culture & Patrimoine" (Moments Lyriques du Marais et Visites Guidées).

    La fin de l'été est propice à la méditation. J'invite nos adhérents et sympathisants à s'y livrer en nous réservant une place et à nous faire part de leurs réflexions en ayant recours à la rubrique "commentaires".

    Je vous en remercie bien sincèrement.

    Gérard Simonet

    Président et fondateur

     

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    Image 3 jpgLes fenêtres aux étais du 25 boulevard du Temple (IIIe)

     

     

    Il n'est pas nécessaire de lever trop haut les yeux quand on parcourt le boulevard du Temple, pour s'étonner de ces fenêtres barricadées d'immeuble en péril. Evelyne Dress, écrivaine et comédienne vit là et nous en parle comme d'un phénomène assez naturel sur un sol meuble comme celui du Marais (qui signifiait au départ "mérécage") mais dont il convient cependant que la Ville intervienne pour lui éviter le sort des châteaux de cartes. G.S.

     

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    « On est de son enfance comme on est d’un pays ». Je suis du boulevard du Temple !

    C’est sur ce bout de bitume qui sépare le IIIe du XIe que, moi, fille d’émigrés, je me suis fabriqué des racines.

    Depuis avant ma naissance, grâce à mes parents qui s’étaient établis près du Cirque d’Hiver en arrivant de Pologne, j’ai coulé des jours heureux sur « le bord du Marais ». En 2017, je voulus changer de trottoir et je m’installai, non sans une certaine fierté, je l’avoue, dans « le haut Marais », non loin du théâtre Déjazet.

    Mais ce qui devait être le gage d’une ascension sociale s’avère être une véritable descente aux enfers et le boulevard du Temple de vouloir redevenir le "boulevard du Crime" !

     

    Image 1Le théâtre du boulevard du Temple (et du crime)

     

    Ce nom de « Boulevard du Crime » ne provient pas seulement de l'attentat perpétré, devant le n°50, par le tireur corse Fieschi contre le Roi Louis-Philippe qui avait fait du boulevard du Temple son lieu de promenade, pas seulement, non plus, du crime commis par le sous-officier Louis Anastay, qui assassina la baronne Dellard, mais de ce que le boulevard du Temple était depuis le début du XIXe un lieu de divertissements, concentrant tous les théâtres, baraques et tréteaux où, chaque soir, se jouaient des mélodrames terrifiants, des drames ruisselants de sang, pleins de coups de couteaux, d'enfants volés, d'orphelins persécutés, d’où le sobriquet de « Boulevard du Crime ».

    C’est ainsi que par une sorte de malédiction sans doute, le quartier fut maintes fois menacé : petite, j’ai vu mes parents militer pour la sauvegarde du Marais, puis contre la tentative d’abattre le Cirque d’Hiver, qui avait vu le jour sous Louis-Napoléon. En 1955 Hollywood posa ses caméras sur le rebord de nos fenêtres pour filmer « Trapèze » avec Gina Lollobrigida, Tony Curtis et Burt Lancaster. Plus tard, il fallut se battre, encore, pour préserver le mythique « Marché des Enfants Rouges », sauvé en 1989 par le nouveau Maire Pierre Aidenbaum qui en avait fait son arme de campagne.

    Faudra-t-il, aujourd’hui, reprendre les armes pour redonner ses lettres de noblesse au bout de trottoir qui m’a vu naître ?

    Image 2 jpg

    En végétalisant trois pieds d’arbres, j’espérais que la beauté de mes trois bacs attirerait tous les regards… et que les passants cesseraient de s’attarder sur les étais qui soutiennent notre immeuble, rappelant que nous sommes bien dans le Marais, un terrain meuble, sans craindre de défigurer ce quartier pour lequel nous nous sommes tant battus, ni de menacer la sécurité de ses habitants et des promeneurs.

    J’interrogeais, récemment, un jeune couple s’extasiant sur les pièces de charpente :

    – Que regardez-vous ?

    – On dirait un origami de l’architecte Kengo Kuma.

    On peut interpréter les choses comme ça ! Toutefois, voilà ce que, moi, je vois de ma fenêtre !

    Image 6

    Un expert judiciaire, diligenté par le Tribunal de Grande Instance de Paris, a conclu au terme de trois ans d’enquête que les désordres constatés étaient imputables aux fuites d’eau importantes et persistantes du réseau d’égout défectueux de la ville de Paris et a préconisé l’injection de micro-pieux en sous-œuvre des fondations de l’ensemble du 25 boulevard du Temple.

    Il serait complètement injuste que notre bâtiment, pris en tenaille entre l'immeuble mitoyen du 76 rue Charlot, frappé de trois arrêtés de péril, qui a causé nos dégâts, et le 23 boulevard du Temple, préempté par la Mairie de Paris pour faire des logements sociaux, ne soit pas aidé, au moins, pour l’injection de ces micro-pieux.

    Je veux croire qu’Ariel Weil, notre tout nouveau maire, usera de son pouvoir auprès de la mairie de Paris pour qu'elle prenne en charge l'injection de ces micro-pieux, intervention que nous n'aurions jamais dû subir si les égouts de la Ville avaient été entretenus !

    Évelyne Dress

     

     

  • Ste catherine place occupée   28 08 20Occupation du terre-plain central de la place du marché Ste Catherine (IVe) (Photo VlM/PB)

     

    On s'y attendait : Anne Hidalgo a annoncé cette semaine la prolongation jusqu'en juin 2021 des mesures applicables aux terrasses des bars-restaurants. Le principe reste le même : les établissement font "leur marché" sur l'espace environnant en occupant la portion de l'espace public qui les intéresse !

    La protestation est immense. Les habitants font figure de sacrifiés sur l'autel des commerçants car la preuve est faite notamment de la Butte aux Cailles (XIIIe) aux rues agitées du quartier Oberkampf (XIe), aux Halles (1er) et dans le quartier Montorgueil/Greneta (IIe), que les conditions imposées aux commerçants par la charte COVID  ne sont pas respectées.

    Patrick Broders, président du comité d'aménagement de la place du marché Ste Catherine dans le IVe, décrit pour sa part la situation en s'adressant par écrit au Maire de l'arrondissement Paris-centre Ariel Weil  :

     

    "L'accaparement de l’espace public est totalement démesuré et hors tout accord avec les autorités sauf à ce que l’on nous le dissimule ! Le brouhaha  ambiant est épouvantable dans les appartements sous les 300 fenêtres des riverains. 

    C’est un véritable scandale aussi bien sanitaire (au sens large du terme) qu'écologique : que fait-on vraiment ici pour préserver les riverains, espèce en voie de disparition ! Et je ne vous parle pas encore de la gestion sanitaire des cuisines et des nuisances engendrées dans les parties communes des immeubles de la place : c’est une véritable catastrophe et le manque de réaction VÉRITABLE des services publics n’a d’égal que l’outrecuidance des restaurateurs qui se croient ABSOLUMENT TOUT PERMIS !
     
    Peut-on encore espérer quelque chose d’efficace de la part de la mairie (les accès des secours ne sont eux-mêmes absolument pas respectés ) ? Permettez-nous de commencer à en douter à la vue de tous ces échanges épistolaires dont les restaurateurs se moquent éperdument !
     
    Entendez ici un cri de désespoir largement partagé par l’ensemble des habitants de la Place du marché Sainte Catherine et des rues avoisinantes (Jarente en particulier)".
     
     

    Il fait oralement une constatation amère : il y a à l'Hôtel de Ville auprès d'Anne Hidalgo une Adjointe au commerce, Olivia Polski, qui défend les intérêts des marchands et des artisans, un Adjoint Frédéric Hocquard qui s'occupe du tourisme et de l'activité nocturne. Tous deux prêtent une oreille attentive aux revendications des bars-restaurants. Qui se préoccupe de la qualité de vie des parisiens, de leur tranquillité, de leur sommeil, mis à mal par les récents événement ? Personne !

    Il convient pourtant de faire la part des choses. Les annonces de la Maire de Paris visent à sauver l'essentiel des 8.000 bars-restaurants de la capitale, une activité économique à laquelle les parisiens sont attachés, quand ils n'ont pas de raison de souffrir de leur présence et c'est souvent heureusement le cas.

    Emmanuel Grégoire, Premier Adjoint auprès de la Maire de Paris, a pris le soin de préciser que l'heure de fermeture des terrasses restait 22h00, que le contrôle du bruit serait renforcé et que les amendes seraient portées de 138 à 500 €.

    Sur de telles bases il pourrait y avoir consensus. Mais tout repose sur la bonne foi des acteurs. Si les commerçants trichent, comme nous en faisons le constat là où existent des conflits, si les forces de l'ordre restent les bras ballants, tergiversent ou procrastinent, c'est la guerre assurée, une guerre qui est appelée à durer avec ses batailles, ses drames, ses implications judiciaires.

     

    OberkampfIntervention récente des forces de l'ordre rues Oberkampf, St Maur, JP. Timbaud (XIe)

     

    C'est pourtant  à la paix que nous aspirons. Le Maire d'arrondissement en détient les clés. Il doit identifier les points sensibles de son territoire et y concentrer les moyens d'intervention et de sanction de la DPSP et de la Police nationale pour contraindre les exploitants à respecter les règles. A défaut, il ne serait pas digne de notre confiance et de notre estime.

    S'agissant de la place Ste Catherine, nous lui rappelons qu'on a affaire à un site patrimonial remarquable équipé des moyens de mesurer objectivement le bruit et de sévir en conséquence. L'occupation du terre-plain central par les restaurants n'est pas acceptable. Nous demandons que le Maire obtienne sans délai sa libération totale et définitive.

    Nous nous efforçons d'apporter une vision apaisée du conflit. Cependant si aucun résultat n'était au rendez-vous nous rejoindrions la foule des mécontents dans une démarche protestataire, collective et judiciaire. Les jours qui viennent nous éclaireront sur la vraisemblance ou  non d'une possibilité d'apaisement du conflit actuel.

    GS
     
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    Neuve st pierre 1 red"La Cerise sur la Pizza", 32 rue St Paul, angle rue Neuve St Pierre (IVe). "Respecte les putes" et "Someone I love is sexworker"

     


    Nous recevons ce message de Gaspard Landau, un habitant de la rue Beautreillis amoureux du quartier St Paul, éditeur d'un blog qui nous apprend beaucoup de choses sur l'Histoire de cette partie du IVe qui a hébergé des rois de France jusqu'à Charles VII :

    "Je joins à ce message quelques photos de tags apparus il y a quelques semaines rue Neuve-Saint-Pierre, sur les vestiges et les abords du clocher de l’ancienne église Saint-Paul.

    Je ne prends pas la peine de faire des commentaires sur le message et l’opportunité ou les raisons de l’exposer de cette façon. C’est vrai que tout le monde a quelque chose d’intelligent à dire. C’est tellement mieux , cette pensée-slogans imposée aux autres, et peu importe la forme.

    Je me dis juste qu’il aura sans doute fallu un certain temps et de l’organisation pour dégrader ainsi ces murs, et avoir la chance de ne pas être dérangé. A croire que l’été plus encore, Paris est laissé à lui-même.

     

    Neuve st pierre 3

    Je me dis aussi que la hauteur à laquelle ont été tracés ces tags est peut-être au-delà des capacités d’intervention des services de nettoiement. Qu’en tout cas, on risque de devoir les subir sans doute longtemps. Quant au restaurant installé en dessous, il a désormais une enseigne dont il se serait sans doute passé.

     

    On va parler des tags une fois de plus, qui défigurent notre paysage urbain. Avec un reproche appuyé à leurs auteurs. Il y a une démarche totalitaire, dictatoriale dans leur volonté d'imposer au public un visuel ou un message non sollicité sans respect pour la propriété privée dont il est fait usage.

    Pour ce qui est du respect des sex workers, alias putes, prostituées ou putains, Georges Brassens dans les années 70 a fait beaucoup mieux avec une chanson, qu'on n'entendait que si on le voulait : "La complainte des filles de joie". Écoutez la, elle est très belle et pleine de respect pour ces femmes. Et vous les tagueurs faites votre examen de conscience et allez vous rhabiller !

    Gérard Simonet

     

    Postscriptum du 25 août 2020

    Gaspard Landau nous envoie ce message :

    Votre article a eu son effet. Je suis passé tout à l'heure devant "La Cerise sur la Pizza", et les affreux tags qui la surplombaient ont disparu, recouverts par une peinture blanche immaculée. 
    Les gens du restaurant n'ont pu me confirmer si cette intervention a été menée par les services ou prestataires de la Ville. 
    Voilà les dernières nouvelles du front sud !

     
    St pol
     
    Nous avons en effet alerté tous ceux qui détiennent l'autorité et les moyens nécessaires pour agir : le Maire de Paris-centre Ariel Weil, la DPSP et le Commissaire de police, la Maire-Adjointe de Paris en charge de la propreté Colombe Brossel et le Chef de subdivision Propreté de Paris-centre. N'ayant pas de détails sur l'intervention, notre gratitude s'adresse à tous ceux qui ont agi avec diligence et professionnalisme sans se préoccuper de la limite contractuelle des 4 mètres.
     

     

  • Adraqh 1Terrasse "COVID" dans le quartier des halles (Photo VlM/ED)

     

     

    Nos amis de l'ADRAQH (association pour la défense des riverains et l'animation du quartier des Halles) nous prient de diffuser le message qu'ils adressent aux autorités de Paris-centre, Maire de l'arrondissement, Directeur de la DPSP (police municipale) et Commissaire central de police :

     

    Mesdames, Messieurs,
     
    Nous sommes saisis ce jour par de nombreux riverains des Halles.
     
    La fête bat son plein pour les TV spectateurs de football Ligue des Champions qui se déroule en ce moment. Les terrasses et leurs abords sont pleins à craquer. Dans ces conditions nous vous alertons à nouveau tout d'abord sur le bruit insupportable qui émane de ces bars ou les supporters crient sans arrêt et ensuite font éclater des pétards jusque tard dans la nuit.
     
    Ensuite nous sommes étonnés compte tenu des dernières directives dites sanitaires de la Préfecture de voir des terrasses entières sans masques avec des gens au coude à coude  sans qu'aucun rappel à la loi ne soit fait alors que des riverains tranquilles qui passent à côté de ces terrasses reçoivent au même moment des PV pour non port du masque !
     
    Une situation hors du commun, vous en conviendrez qui ne va pas dans le sens de l'égalité des droits des citoyens et qui exacerbe les tensions. Nous vous demandons instamment de procéder aux actions nécessaires pour le retour à une situation acceptable pour les milliers de riverains des Halles.
     
    Ci-joint des photos des groupes de joyeux supporters. Zones concernées: rue de la Truanderie, rue de la Cossonnerie, rue Saint Denis, rue du Jour. Non exhaustif.
     
    Respectueusement vôtre.
     
    Emmanuel Duprat                                                       Claude Philippe
    Président ADRAQH                                                     Secrétaire Générale ADRAQH
     
  • Pierre au Lard 1 Pierre au lard vue du 24 renard 04 01 13
    Le bar-restaurant "le WHO's" occupe l'espace du 14 rue St Merri au 3-5 rue Pierre au lard dans le IVe. A droite, la halle qui abrite son night-club "de facto", source de toutes les nuisances pour les immeubles environnants (Photos VlM)
     
     
     
     
    Non, le WHO's n'envahit pas de la sorte la rue Pierre au Lard tous les soirs. Mais nous ne connaissons aucun autre établissement dans Paris-centre, à l'exception du COX-Bar 15 rue des Archives (IVe), où de telles occupations de l'espace public se produisent.
     
    Depuis 2011, le riverains regroupés en "collectif Pierre au Lard" dénoncent ses atteintes aux règles d'urbanisme. Ils ont obtenu l'annulation par le Tribunal Administratif d'un permis de construire pour l'extension du bar-restaurant vers l'ancienne galerie d'art du 3-5 rue Pierre au Lard, une construction légère en forme de verrière sur deux niveaux. Le WHO's l'a pourtant aménagé depuis pour en faire un night-club de fait sinon de droit, avec une vocation pour les soirées privées.
     
    Deux hommes vivent dans un logement de l'immeuble social HABITAT qui jouxte le night-club. L'un d'eux est gravement malade et suit un traitement lourd. Ses nuits et celles de son compagnon sont des supplices qui pèsent lourdement sur leur santé. Ils adressent régulièrement et renouvellent les signalisations à la police, sans résultat constaté à ce jour.
     
    le Tribunal de Grande Instance de Paris a été saisi et s'est prononcé en demandant qu'une expertise judiciaire soit conduite. Nous avons déclenché cette expertise. Ses conclusions sont aujourd'hui disponibles. Elles révèlent les nuisances constatées en les objectivant et imposent des modifications importantes dans l'hypothèse où l'exploitation serait poursuivie. Il reste à solliciter et obtenir un jugement au fond.
     

    Une solution amiable a été recherchée sans succès. Bien au contraire, le WHO's n'a rien trouvé de plus provocateur que de prêter sa salle à un night-club du XIe, "Le Gibus", un bar de nuit gay dont le fonctionnement est interdit en cette période de mesures sanitaires pour lutter contre le coronavirus. Qu'à cela ne tienne, il propose désormais ses soirées débridées chez le WHO's…. La vidéo qu'il diffuse en témoigne et révèle l'absence totale de précautions à l'égard de l'épidémie qui manifeste depuis quelques jours et singulièrement à Paris une reprise inquiétante.

    Nous sommes à un tournant de l'affaire. Le collectif Pierre au Lard qui regroupe les dizaines de riverains concernés par le comportement inacceptable des propriétaires/exploitants de l'établissement visé tient à aller au bout de la procédure. Elle a déjà couté très cher à ceux qui s'y sont engagés et on sait qu'il va falloir investir davantage.

    Notre association, qui réaffirme à cette occasion son attachement au mouvement "Vivre Paris !" et à la protection de la qualité de vie des habitants, s'engage dans la voie de l'effort financier qui lui est demandé. Nous savons que nous pouvons compter sur nos membres bienfaiteurs mais il serait réconfortant pour nous qu'un vaste élan de solidarité se manifeste. Nous publions ci-dessous l'appel dans ce sens du "collectif Pierre au Lard". Il est de l'intérêt de tous les riverains, de tous les habitants de Paris-centre et de Paris en général, d'encourager et de soutenir la mobilisation.

    GS

     

    "Chers voisins, chers amis de "Vivre le Marais !" et de "Vivre Paris !"
     
    Si le WHO's, officiellement bar-restaurant, rouvre en principe ses portes le 16 septembre prochain, vous savez que ses locaux ont été prêtés tout l'été à l'établissement "Le Gibus", qui n'avait pas l'autorisation d'exercer son activité de discothèque dans le 11ème arrt ; couverture bien pratique…. Ce détournement de la loi ne nous surprend pas particulièrement, non plus que le silence gardé par la police, la Préfecture et la Mairie de Paris-Centre, à nos demandes de contrôles réitérées, et étayées par des vidéos montrant que ni les distances barrière, ni le port du masque, n'étaient respectés par les clients.
     
    Les nuisances auront donc perduré tout l'été, sonores bien sûr, mais également odorantes tout autour de l'établissement, auxquelles s'ajoute la menace diffuse du risque de propagation du Covid-19 dû à au mépris des règles de salubrité et de sécurité publiques.    
    C'est donc une chance pour le plaignant, son compagnon et pour tous les riverains exposés aux débordements du WHO's, que l'expert judiciaire chargé de donner son avis sur la réalité des nuisances et de préconiser des solutions, ait rendu un rapport (juste avant le confinement) qui est très clair et très positif pour notre cause. 
     
    Oui, les nuisances sont avérées, très fortes, empêchant de trouver le sommeil jusque tard dans la nuit, causées par la musique amplifiée et le comportement des clients, à l'extérieur comme à l'intérieur du local, où il n'y a aucune insonorisation digne de ce nom. Oui, il s'agit bien d'une activité de discothèque, malgré les dénégations de l'exploitant. La vidéo est explicite.
     
    L'expert préconise des travaux de grande ampleur, de type "boite dans la boite" (cela vous rappellera sans doute quelque chose), très au-delà de ceux envisagés dans l'étude d'impact présentée par la SAS Moovment, exploitant du WHO's et, dans le cas de la poursuite de la procédure, il proposera au juge du fond "d’ordonner la cessation de l’activité nocturne dans l’attente de la réalisation de travaux suffisants." Il a bien compris que s'agissant de ces travaux qui nécessitent des autorisations administratives, il risque de ne pas les obtenir, puisque le N-ième permis de construire, demandé en 2013, n'a pas été accordé. "A défaut, énonce l'expert, toute activité festive ou amplifiée est à proscrire." 
     
    Suite à la communication de ce rapport d'expertise aux parties, une tentative de solution amiable a été tentée mais sans succès. Une chose est claire : la SAS Moovment refuse de réaliser d'elle-même les travaux prescrits par l'expert, sans doute parce qu'elle sait très bien qu'elle n'obtiendra pas les autorisations administratives requises. 
     
    Il faut donc maintenant poursuivre la procédure au fond, avec l'atout d'un rapport d'expertise extrêmement favorable. 
     
    Je vous rappelle à cet égard que le requérant a été choisi parce qu'il était le plus exposé aux nuisances du WHO's, et qu'il était par là-même le mieux placé pour obtenir de la justice la meilleure solution possible pour les faire cesser. Mais il n'a absolument pas les ressources suffisantes pour supporter financièrement la procédure. Celle-ci a donc été financée par plusieurs canaux :
    • l'association "Vivre le Marais ! Vivre Paris centre !",
    • des membres bienfaiteurs, émus par la situation de M. François, qui souhaitent rester anonymes,
    • des contributions des membres du Collectif "Pierre au Lard".
     
    La procédure a déjà coûté 26 000 euros (dont 11 000 pour l'expertise). Nous avons collectivement fait face à cette dépense. Me Sanson, notre avocat, estime ses honoraires pour la suite de la prochaine instance à 8 000 € environ. Nos contributeurs habituels sont prêts à suivre si les membres du Collectif continuent à apporter leur concours, l'idéal étant un partage en trois sources à peu près égales.
     
    Pour cela, "Vivre le Marais !" vient de créer un "compte de provision" dédié à la procédure. Vous pouvez envoyer vos contributions par virement (de préférence) à :  
     
    ASSOC VIVRE LE MARAIS,  
    IBAN  :  FR05 2004 1000 0127 8174 2N02 013 
    identifiant BIC : PSSTFRPPPAR
     
    ou par chèque à l'ordre de "Vivre le Marais !" 6 rue des Haudriettes – 75003 – Paris 
     
    Avec la mention "Procédure WHO's"
     
    En espérant que vos dons seront nombreux pour permettre au droit de l'emporter et aux plus exposés de retrouver un environnement sonore apaisé, nous vous souhaitons une belle fin d'été.
     
    Prenez soin de vous.
     
    Le Collectif Saint-Merri / Pierre au Lard
     
     
     
    Postscriptum du 22 août 2020
     
    Le jour-même de la publication de notre article, nous apprenions que le Gibus avait décidé de renoncer à ses spectacles sous-traités au WHO's. Un échange a eu lieu avec la Directrice-adjointe du cabinet du Préfet de police. En voici la teneur :
     
    Madame la Préfète,
    Nous avons été informés hier soir de l'arrêt des soirées du Gibus (L'APPART) dans le local du WHO's (voir copie d'écran Le Gibus ci-jointe).
    Nous ne pouvons que nous en réjouir. Je serais heureux d'avoir des précisions à ce propos pour autant que vos obligations de réserve ne s'y opposent pas.
    GS

    Réponse à Vivre le Marais :
     
    "Monsieur le Président,
    Nos services (commissariat central et BRP [brigade de répression du proxénétisme – NDLR] qui suit les boîtes de nuit) ont "mis la pression" à l'exploitant en le mettant en demeure de faire respecter les règles dans son établissement, et il a donc préféré jeter l'éponge en arrêtant son activité
    FM – Dir. Adj du Cabinet du  Préfet".
     
    Nous signalons en réponse au Préfet qu'il serait inopportun, en attendant les suites de l'action en justice, que l'autorisation de nuit soit maintenue à l'établissement visé.
     
  • Ste catherine place occupée depuis joséphine floutée 08 08 20Place du Marché Ste Catherine : la fête à Neu-Neu !

     

     

    On apprend que les lieux très fréquentés à Paris comme le marché des Enfants Rouges ou la place du Tertre sont désormais passibles du masque. Très bien, c'est une bonne décision, mais comment se fait-il que notre place du Marché Ste Catherine qui ne désemplit pas de jour et de nuit, ne soit pas visée ?

     

  • Temple bisRue du Temple, carrefour rue Chapon (IIIe). A droite le nouvel hôtel de luxe "Le Sinner" (Photo VlM/EA)

     

     

    Nous recevons ce témoignage d'Henri (le prénom a été changé) habitant de la rue Chapon (IIIe) :

     

    "Je vous écris car j’ai besoin de conseils, de la part de personnes qui connaissent la vie de notre quartier et les rouages de l’administration municipale.

    Nous sommes très préoccupés par la sécurité dans nos quartiers depuis quelques mois, notamment la nuit.  On nous parle d’agressions, de vols, de personnes suivies jusqu’à chez elles et menacées jusqu’à ce qu’elles donnent les clés de leur appartement à l’agresseur.

    Nous voyons des bandes de trois ou quatre personnes, qui ne sont pas des résidents du quartier, trainer dans les rues de jour comme de nuit.  La population des Halles, qui avait mis un certain temps à franchir le boulevard Sébastopol, a désormais franchi la rue Beaubourg, et s’est engouffrée dans nos quartiers.  L’arrivée d’un certain nombre d’enseignes leur a facilité la tâche et leur permet de s’y sentir plus à l’aise.

    Dimanche 9 août, vers 4h30 du matin, réveillés par les cris, nous avons assisté à une agression sous nos fenêtres, rue du Temple, devant l’Hôtel Sinner.  Trois voyous, dont un à vélo et les deux autres à pieds, on pris pour cible un jeune qui, probablement, sortait de boîte.  Ils l’ont mis à terre violemment, lui ont fait les poches, celui à vélo est parti en vitesse, probablement avec le butin, et les deux autres se sont éloignés à pieds.

    Imaginant que personne ne se serait déplacé, nous n’avons pas appelé la police.  Peut-être avons-nous craint des représailles.  Nous sommes maintenant pris de remords, car si tous les habitants de quartier font comme nous, les choses ne bougeront jamais.  Qu’aurions-nous dû faire ?

    Par la même occasion, que doit-on faire contre la base arrière des dealers de la rue Montmorency ?  Je n’ose plus m’y aventurer seul après la tombée du jour".

     

    A  priori, cette affaire est du ressort de la Police Nationale, plutôt que de la DPSP (police mairie de Paris). Nous transmettons ce signalement, avec l'identité du plaignant, au Commissaire Général Frederi Cheyre en charge de notre district parisien et au Commissaire Divisionnaire Olivier Morges, responsable de Paris centre. Nous en adressons une copie à Michel Felkay, Directeur de la DPSP (direction de la protection, de la sécurité et de la prévention) de la mairie de Paris et bien entendu au Maire de Paris-centre Ariel Weil et à Nicolas Nordman Adjoint à la Maire de Paris pour la sécurité et la police municipale.

    Nous attendons de leur part un message à publier, des perspectives autres que celles qu'appréhende la population et un conseil sur l'attitude à avoir dans ce genre de circonstances, pour répondre aux regrets exprimés par notre témoin. Nous les en remercions par avance.

    Gérard Simonet

     

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    Méduse

    Quatre micros directionnels et une webcam au-dessus d'un site bruyant : la "Méduse" de BRUITPARIF est opérationnelle sur plusieurs dizaines de sites parisiens sensibles. (Photo Bruitparif)

     

     

    "La lutte contre les nuisances sonores revient en premier lieu au Maire. Il (elle) doit prévenir, atténuer ou faire cesser les troubles à la tranquillité publique. Il (elle) se doit de prendre toutes les mesures nécessaires à la lutte contre les nuisances sonores provoquées par des tiers du fait de ses pouvoirs de polices générale et spéciale. (Agence Régionale de Santé Grand-Est, 2 juin 2020).
     
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    Les niveaux sonores se mesurent en décibels. L'échelle des décibels est  logarithmique. Chaque fois que le bruit double en volume, le nombre de décibels (dB) augmente de 3 points. L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) recommande que le niveau sonore dans les villes ne dépasse pas 45 dB.
     
    On considère qu'un niveau de 50 dB est encore acceptable mais c'est déjà environ trois fois le volume sonore recommandé. Quand les niveaux atteignent 60 voire 70 dB (10 à 20 dB de plus) on se situe 10 à 100 fois au-dessus de la norme ! La santé n'y résiste pas.
     
    La mairie de Paris ne parait pas s'en préoccuper. C'est un indice : il existe désormais une "Délégation auprès de la Maire, en charge du tourisme et de la nuit". Frédéric Hocquard qui en a la charge était "Adjoint en charge de la nuit" dans la mandature précédente. On connait sa sollicitude à l'égard des industriels de la boisson, de la musique techno, de la nuit et de la vie festive par essence bruyante. On aurait aimé voir aussi auprès d'Anne Hidalgo un Délégué à la qualité de vie des parisiens, soucieux notamment de préserver leurs nuits…. On cherche un homme, comme se lamentait Diogène avec sa lanterne !
     
    La technologie BRUITPARIF et ses "Méduses" permettent pourtant à ceux qui se préoccupent de leurs concitoyens de mesurer objectivement le bruit et de le localiser. Pour en persuader nos lecteurs, nous les invitons avec Patrick Broders à visualiser les implantations de Méduses sur Paris et notamment au Carreau du Temple, aux Halles et sur la place du Marché Ste Catherine
     
    Allons-y !
     
    Cliquez sur le site de BRUITPARIF  et zoomez sur la carte qui apparaît. Vous pouvez y voir la pollution sonore en temps réel, de jour comme de nuit, partout où des « Méduses » ont été installées. La pastille de couleur sur la carte de Paris indique la mesure du son en dB. C’est pour cette raison que les chiffres qui apparaissent sont mouvants. 

     

    écran 7Application "Le bruit dans mon quartier" de BRUITPARIF

     

    Toujours sur la carte de Paris, cliquez ensuite sur la pastille de votre choix pour avoir accès au tableau des mesures du bruit relevées jour par jour, ¼  quart d’heure par ¼  d’heure, en temps réel. Dans le tableau qui apparaît, cliquez simplement sur une case colorée d’un ¼  d’heure déterminé  pour voir  une photo webcam des lieux indiquant la source exacte du bruit !

    Un simple mouvement de souris permet d’avoir une vue panoramique de type webcam (droite/gauche/haut/bas + zoom). Ceux qui sont responsables de l'ordre public ont connaissance en temps réel des établissements fautifs et du niveau de bruit qu'ils génèrent. Ils ont tout ce qu'il faut pour sévir, pour autant qu'ils le veuillent !

    Or  60/70dB,  c’est jour et nuit  Place du Marché Saint Catherine : c’est INSUPPORTABLE ! et BRUITPARIF confirme la totale fiabilité de ces mesures

    Nous attendons de la mairie de Paris qu'elle agisse pour une réduction immédiate du niveau sonore à 40/50 dB pour la Place du Marché Sainte Catherine. C’est facile et immédiat puisqu’il suffit, à minima, de revenir tout simplement aux espaces autorisés avant la Covid 19 ! (Des croix de Saint André, fixées au sol, en indiquent les limites)

    Gérard Simonet avec Patrick Broders et le Dr Bertrand Lukacs