Nous leur répondons du tac au tac que leurs mains sont faites elles aussi pour des occupations similaires, pas pour pourrir notre cadre de vie…
Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris
Une terrasse comme on en rêve, triée sur le volet pour illustrer les mesures que la Maire de Paris se propose d'apporter aux acteurs de la vie économique parisienne (Photo mairie de Paris)
Une fois encore, Anne Hidalgo s'adresse aux "forces vives" pour faire connaitre son "plan de soutien à la sortie du confinement".
Nous nous faisons un plaisir de le relayer en invitant chacun d'entre nous à en évaluer les conséquences sur le terrain. Elles sont prévisibles. Nous en avons constaté les effets inquiétants dès les premiers jours : Canal St Martin, Berges de la Seine, Butte aux Cailles (XIIIe), Montmartre…
Sont-elles insurmontables ? On peut le craindre mais baisser la garde conduirait à un désastre social et sanitaire. On peut tolérer et comprendre tel ou tel rassemblement "bon enfant". On ne peut pas en accepter les abus. Les associations "Vivre Paris !" soucieuses du respect de l'espace public et de la tranquillité des habitants demandent aux services d'ordre de la mairie (DPSP) et de la Police Nationale de faire en sorte que les règles sanitaires soient respectées et que la limite du raisonnable dans les aménagements provisoires autorisés ne soit en aucun cas dépassée. Un dialogue en ce sens est établi avec Jean Castex, chargé de mission déconfinement auprès du Premier Ministre.
Nous sommes attentifs également aux dépenses annoncées : 200 millions d'€ sans contrepartie de recettes, avec le doute que les recettes courantes souffrent elles-mêmes des conséquences de l'épidémie (arrêt des transactions immobilières notamment et chute des droits de mutation qui rapportent 2 Milliards d'€ normalement à la Ville…). Étonnement de constater qu'on annonce 25 Millions d'€ de plus aux acteurs associatifs et culturels dont le montant des subventions donne déjà le vertige !
Nous ne serions pas étonnés dans ces conditions que le déficit 2020 dépasse les 500 Millions d'€, alors que par la loi les municipalités doivent être à l'équilibre. Va-t-on déclarer ces dépenses en investissements pour échapper à cette contrainte ?
Il n'est pas nécessaire d'être expert en économie pour conclure que la Ville va devoir emprunter encore pour couvrir le différentiel, dans la mesure où la Maire et ses concurrents confirment ne pas vouloir augmenter les impôts.
Une question se pose alors : il y a un consensus des économistes pour dire que l'endettement des États ne déclenchera ni la hausse des taux (d'ailleurs, si hausse il y avait, on la compenserait par un recours supplémentaire à l'emprunt !) ni la dépréciation des monnaies car elle se mesure par rapport à d'autres monnaies et toutes sont logées à la même enseigne. Enfin il n'y aura pas d'inflation car le contexte offre/demande et la hausse de la productivité due aux nouvelles technologies y font obstacle.
Si cette analyse se confirme, tout se passerait comme si l'institution mairie de Paris à l'image de l'Etat disposaient de la planche à billets, qui est en principe le monopole de la BCE (banque centrale européenne). Et si une municipalité y a accès, pourquoi pas les grandes entreprises, puis les moins grandes etc… Je crains qu'on s'achemine en réaction vers une défiance générale à l'égard des monnaies souveraines et un retournement vers d'autres actifs, les actions d'entreprises (certaines d'entre elles) et pourquoi pas les crypto-monnaies comme le bit-coin.
Je me garderai bien d'aller plus loin dans ces prédictions. C'est déjà assez difficile de se poser les bonnes questions. Une chose me parait sure : nous entrons dans un monde nouveau dont il est difficile de dire s'il sera bon ou mauvais et pour qui.
Gérard Simonet
On peine à croire qu'il s'agit du même mur ! A gauche, c'est ainsi qu'il était depuis des mois. A droite, voici ce qu'il est devenu. C'est ainsi que nous l'avons découvert hier avec de gros soupirs de soulagement.
Nous sommes à une encablure de la mairie du IVe, en bordure de la placette du Bourg Tibourg où l'ordre est revenu sur les terrasses grâce à l'engagement du Maire Ariel Weil. Il était surprenant qu'il tolère plus longtemps cette laideur.
Remarque qui a son importance : l'anomalie (au sens de DansMaRue) a bénéficié de fait d'un traitement en mode FILO (first in last out). Il faut impérativement qu'elle passe en mode LIFO (last in first out) si les souillures revenaient….
Anomalie signalée à "DansMaRue" le 18 mai, anomalie traitée par "Propreté de Paris" le 19 mai !
La signalisation a été déposée le 18 mai sur le site "DansMaRue" de la mairie de Paris. Elle en a accusé réception ainsi : "L'anomalie n° S2020E15653 concernant la présence de graffitis sur un mur, une façade sur rue au 64 rue du Temple, 75003 Paris a été enregistrée et transmise aux services compétents. Vous avez apporté la précision suivante : graffiti sur porte peinte, dans le champ "Description" destiné à faciliter la résolution de l’anomalie."
L'intervention a été faite le lendemain ! Nous sommes manifestement là dans le mode LIFO (last in first out) que nous réclamons depuis longtemps car nous pensons qu'il est dissuasif et apte à faire baisser les actes de vandalisme sur notre paysage urbain.
Nous incitons à nouveau nos lecteurs à faire appel au service DansMaRue pour obtenir une intervention dans ce genre de situation. Indiquez l'adresse mail de l'association vivrelemarais@orange.fr en fin de formulaire. Il est possible (mais pas sûr) que cette mention facilite les choses….
Parc des Rives de Seine, rive droite, au voisinage du Pont Marie (IVe)
Nicole est allée prendre l'air sur les berges ce week-end. Elle nous envoie cette photo qui se passe de commentaires…
Elle nous inspire des remarques cependant. En premier lieu sur notre capacité de Français à observer une quelconque discipline même en période de grand danger sanitaire. On pense ensuite à la demande de la Maire Anne Hidalgo d'ouvrir les parcs et jardins de Paris à la population (*). Le gouvernement s'y refuse pour le moment. Y aurait-il autant de monde sur les berges si d'autres sites étaient accessibles au promeneurs ?
En tout état de cause, n'est-il pas préférable d'interdire les berges également si on croit que le comportement des parisiens tel qu'on l'observe ici est dangereux ?
(*) Seuls sont ouverts aux promeneurs les bois de Vincennes et de Boulogne (aux groupes de moins de dix personnes) ainsi que le Champ de Mars et l'Esplanade des Invalides
Rue des Arquebusiers : plus rien sur ce mur !
David nous écrit :
Ce samedi 16 mai je me suis baladé dans le Marais et vers le boulevard Beaumarchais en ce premier week-end de déconfinement. Je constate que certains murs ont été radicalement nettoyés des affiches sauvages/tags/banderoles féministes qui fleurissent sur les murs de Paris. Je vous livre ce roman-photos inédit :
Le Snoopy a échappé aux agents mais ce doit être à cause de la hauteur où il se trouve.
Idem rue des Tournelles, nettoyage total du mur mais il reste des déchets sur le sol.
Le mur rue des Archives vers la Poste est enfin propre… incroyable, on ne se sent plus agressé par les publicités !
En revanche le manifeste de collages féministes sur le mur-pignon du 18 rue des Quatre-Fils est devenu horrible avec le temps et les intempéries. Il faudrait vraiment l'enlever, c'est à faire peur aux enfants…
Je vous souhaite un bon dimanche
David
Merci à David pour sa vigilance. Il nous y a habitués depuis longtemps. Nous le disons volontiers : il faut que tous les David parisiens se mobilisent pour dire qu'ils en ont assez des dégradations visuelles qui nous sont imposées par les colleurs d'affiches et les tagueurs. Merci aux services de la Propreté de Paris pour le travail qu'ils accomplissent. Il est malheureusement insuffisant au regard de l'étendue du fléau. Nous espérons que la prochaine majorité municipale, quelle qu'elle soit, mettra en place un véritable plan d'action apte à nous en protéger. C'est en tout cas une attente forte de notre part.
GS
Lorsque Jack Lang créa la Fête de la Musique (dit-on) en 1982, le mot d'ordre était : "installez vous au carrefour avec votre instrument, jouez et chantez !" Toutes formes de musiques étaient à l'honneur et devaient être célébrées.
On peut lire à ce sujet : "Il fallait un événement qui permette de mesurer quelle place occupait la musique dans la vie individuelle et collective. Un mouvement spectaculaire de prise de conscience, un élan spontané pour alerter l’opinion et peut-être aussi… la classe politique. C’est pourquoi le ministère de la Culture eut l’idée d’organiser une Fête de la Musique en 1982. Une fête non-directive, qui rassemble tous les Français pour qui la musique compte. Maurice Fleuret, Télérama – 15 juin 1983."
On sait ce qu'il en est advenu : la fête est devenue, dans beaucoup de quartiers, un prétexte à attirer du monde et vendre de la bière. La musique est devenue "sono" et chaque débit de boissons y est allé de ses décibels pour capter des clients. Impossible de faire entendre sa clarinette en Si bémol au coin de la rue quand on est noyé sous le vacarme des sons amplifiées !
Les rassemblements étant interdits, on peut penser et espérer que le cru 2020 sera différent avec moins de bruit, moins de monde et davantage de musique, la vraie, sans amplification, celle qui sort d'un instrument, et de chants redevables des seules cordes vocales de musiciens en chair et en os.
En espérant que cette inflexion ne soit pas un feu de paille, s'impose dans les ans à venir et s'installe pour les siècles des siècles.
Le Jackpot, 10 rue des Haudriettes – 75003 – Paris – 01 42 71 61 46
Julien Agobert vous attend derrière la porte de son restaurant avec son assisante. Une petite table sert de desserte. Un flacon de gel hydroalcoolique invite les clients à se désinfecter les mains. En dix minutes, ils vous préparent un repas composé suivant votre souhait et vous le livrent dans un sac papier.
La carte habituelle est alléchante : ravioles, nems, houmous, gnocchis croustillants, Dhal, terrine de cochon, tartare du chef (avec frites et salade), mont d'or gratiné …
Ils ont aussi des planches, des desserts et une carte de vins qui donne envie d'en user sans modération !
Les plats salées coutent moins de 10,00 €. Compter 8,00 € pour les desserts et 6,00 € le verre de vin
En attendant de reprendre officiellement le service, le Jackpot propose un menu unique "de transition", qui est en soi plein de promesses : une salade de poulpe/pommes de terre pour 6,50 € en entrée, un Dhal (lentilles corail, lait de coco, cardamone) en plat pour 8,50 € et un riz au lait chantilly, fleur d'oranger, chocolat, sablé pour 5,50 € comme dessert.
La Préfecture de police de Paris, vue des tours de Notre-Dame
Reprenant le cycle de nos entretiens avec les autorités parisiennes, nos associations de défense de la qualité de vie des parisiens ont demandé à être entendues par la Sous-préfète Frédérique Camilleri, Directrice-adjointe du cabinet du Préfet de police de Paris. Nous l'avions précédemment rencontrée le 22 octobre 2019. L'entretien avait fait l'objet d'un article qui se réjouissait de l'engagement de la police en faveur de la sécurité et de la tranquillité des parisiens.
Les événements récents, le confinement et sa sortie nous incitaient à la revoir pour lui faire part de nos analyses et nous assurer de la présence de la police aux côtés des habitants dans la phase sensible du déconfinement.
Des porte-paroles de nos associations ont parlé longuement avec elle. Voici ce que nous retenons de ses propos :
Comme à son habitude, Frédérique Camilleri se montre à l’écoute des habitants représentés par nos associations, attentive aux principaux thèmes sur lesquels nous échangeons. Commentant la récente actualité, nous lui avons fait part de notre soulagement face à la rapidité et à la fermeté des mesures prises par la Préfecture de police, le jour même du début de déconfinement, avec les débordements observés le long du canal Saint-Martin.
Mme Camilleri semble avoir été sensible aux commentaires favorables des associations d’habitants. Les opinions que nous rapportons relativisent beaucoup les conseils et les critiques des donneurs de leçons qui s'expriment dans les médias. Notre attitude contribue probablement à renforcer la Préfecture dans sa détermination de ne tolérer aucun débordement quelle qu’en soit la nature (non-respect des gestes barrières et de la distanciation sociale, alcoolisation massive, nuisances sonores, etc…).
Les arrêtés préfectoraux interdisant la vente et la consommation d’alcool, ou limitant certaines attitudes de promeneurs, ont été pris sans délais dès que les images de dérives spectaculaires autour du canal Saint-Martin ont été diffusées. La préfecture y était heureusement préparée. Les instructions du Ministère de l’Intérieur et de l’ensemble du gouvernement paraissent sans équivoque : être ferme pour ne pas mettre en cause les résultats positifs de la longue période de confinement qui s’est achevée le 11 mai.
Néanmoins, la Préfecture nous semble à juste titre convaincue que le déconfinement ne doit pas être l'affaire exclusive de la police ; s’agissant de la préservation de vies humaines, ce sont les individus eux-mêmes qui doivent adopter des comportements appropriés, à titre individuel et collectif. Si une majorité des parisiens ont montré un esprit civique à la hauteur de la situation, une minorité de comportements déviants ont été malheureusement observés.
La Préfecture n’a pas hésité à prendre des mesures appropriées contre des établissements qui ne respectaient pas les nouvelles règles du jeu : plusieurs commerces ont fait l’objet de fermetures administratives dès les premiers jours du confinement, et ceci pour toute la durée de la période. C’est la politique que continuera d’appliquer la Préfecture de police dans les semaines qui viennent, pendant l’état d’urgence sanitaire.
Nous pensons donc que les entorses aux restrictions sanitaires, ainsi que les nuisances sonores éventuelles, seront sanctionnées, à la fois pour les restaurants, à partir de leur réouverture (aucune indication de date à l’heure actuelle), mais également pour les bars, cafés, discothèques (ouverture probablement plus lointaine encore).
S'agissant des projets d’élargissement de terrasses sur la voie publique évoqués par la mairie de Paris, nos associations savent bien que depuis 2017 la mairie de Paris a récupéré des pouvoirs qui étaient précédemment de la responsabilité de la Préfecture de police, ce qui rend l’action de celle-ci plus délicate. En tout état de cause, nous savons aussi que nous pouvons compter sur la Préfecture de police, toujours attentive aux nuisances, actuelles… et futures.
Cette différence de vues donne probablement lieu à des discussions, qui doivent avoir cours actuellement. La Préfecture n’est pas là pour compenser les nuisances créées à son corps défendant. Ainsi, a-t-elle donné plusieurs avis défavorables à la fermeture de l’axe majeur que constitue la rue de Rivoli. La mairie est passée outre, ce qui est son droit aujourd’hui, et c'est logiquement aux effectifs municipaux d’assurer désormais la protection et la fermeture de la rue… Or, cette surveillance nécessite beaucoup de moyens…
L’état du mille-feuilles institutionnel parisien n’est qu’à moitié rassurant pour les citoyens car, si la Préfecture de police a moins de moyens pour protéger les habitants, nous pourrions être abandonnés à nous-mêmes si la mairie de Paris poursuivait dans ses déclarations de piétonisation de certaines rues en vue d’y développer l’offre des bars et restaurants.
Dans le contexte de crise actuelle, le moment est opportun pour redessiner les quartiers parisiens jusqu’à présent frappés par la mono activité de l’alcool et de la fête. De nombreux établissements ne satisferont probablement pas les conditions requises s’ils voulaient continuer sur la base de leur ancien modèle, aujourd’hui complètement dépassé (dumping sur les prix et la qualité favorisant le "binge drinking" et les foules circulantes, etc…).
A cet égard, la Préfecture de police pourrait nous aider en appliquant de façon restrictive les dispositions de l’arrêté préfectoral d’octobre 2016 qui va dans le sens que nous souhaitons puisqu’il permet notamment de limiter les translations de licences IV dans certains quartiers. Elle semble prête à continuer dans cette voie, qui pourrait conduire à la baisse du nombre de licences IV dans ces quartiers saturés en établissements de nuit.