Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Bacquier et jacky canariGabriel Bacquier avec Jacky Scaglia, directeur-fondateur du festival de Canari (Hte Corse)

     

    On peut lire ce matin dans "Le Figaro" cet hommage à notre grand baryton Gabriel Bacquier, qui a présidé depuis sa création par Jacky Scaglia le festival international de chant lyrique de Canari. Il a été le président du concours et dirigé la "master class" pendant plusieurs années :

     

    "C'est un monstre sacré qui a fini par tirer sa révérence ce matin du 13 mai 2020, à quelques jours de ses 96 ans. Né le 17 mai 1924 à Béziers, le baryton Gabriel Bacquier fut non seulement un des plus grands chanteurs lyriques français de la deuxième moitié du XXe siècle, mais aussi l'un des rares à mener une carrière internationale au sommet, et surtout à accéder à la notoriété auprès du grand public dans son propre pays. Car il était une figure, une sorte d'ogre bon vivant, à l'accent méridional, au franc-parler truculent et à la présence écrasante : une bête de scène". 

     

    Je me souviens de cet entretien avec lui où je lui demandai à propos du "Don Giovanni" de Mozart si le rôle-titre était plus gratifiant pour un chanteur que celui de son valet truculent Leporello, et de sa réponse : "chaque rôle est équivalent pour autant qu'on s'y donne à fond". 

    Il n'était pas géné de jouer les boufons comme dans Falstaff en n'hésitant pas quelques fois à "sur-jouer" les rôles pour le bonheur des spectateur fascinés par son art de la scène.

    Gabriel Bacquier et Jacky Scaglia sont les deux inspirateurs des "Moments Lyriques du Marais", qui leur doivent beaucoup.

    Gérard Simonet

     

    Lauréats église canari

    Souvenir des années 2010 : le salut final des lauréats du concours. On reconnait sur la photo Gabriel Bacquier et Jacky Scaglia et nos deux pianistes Magali Albertini et Olivier Cangelosi.

     

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    Rivoli 13 05 20

    Rue de Rivoli (IVe) le 13/05/20

     

    La fermeture le 13 mai 2020 de l'axe Saint-Antoine/Rivoli à la circulation est le premier pas de mesures qui vont restreindre la circulation automobile dans le centre de Paris. Le moment est venu de se déterminer sur l'attitude qu'il convient d'adopter à l'égard des décideurs quels qu'ils soient sachant que Paris comme toutes les grandes villes doit prendre des dispositions pour réduire la pollution de l'air et la pollution sonore, pour des motifs de santé publique.

    Il est un point sur lequel tous les avis des habitants convergent : le concept de piétonisation doit être rejeté pour les nuisances qu'il crée. Chacun a en tête les rues de la Huchette (Ve) ou St André des Arts (VIe) qui font figure de repoussoirs. Ce qui est en cause : une fréquentation accrue, des désordres et le bruit qui en découle et le développement d'une mono-activité de commerces de restauration légère. 

    En revanche, les habitants de Paris-centre et des arrondissements voisins qui pourraient être aussi visés, ne peuvent que se réjouir d'une politique de déplacements qui repousserait la circulation de transit. Il faut alors que tous les types de véhicules soient concernés, notamment les deux-roues motorisés, particulièrement dangereux et polluants et que la "circulation utile" soit préservée : bus, taxis, commerçants, artisans, travailleurs, personnel de santé, véhicules de service et de secours, personnes handicapées et riverains.

    Le dispositif de contrôle doit être simple, crédible, et l'accès aux parkings publics sauvegardé. Les VTC (Uber et autres) doivent êtes assimilés aux taxis. La population jeune en fait très largement usage et on ne doit pas la discriminer. Le stationnement des deux-roues motorisés doit devenir payant.

    Il nous semble nécessaire également que les Maires d'arrondissements disposent d'un droit de délivrer des laissez-passer temporaires sur dossier à des personnes qui ne répondent pas aux critères généraux mais dont l'activité, notamment sociale ou familiale, justifie leur entrée sur le territoire visé.

    En raison des exceptions, on doit s'attendre à une réduction du trafic somme toute modeste,  20 à 25 % par exemple. La mécanique des fluides, dont les théories s'appliquent assez bien à la circulation, nous enseigne qu'un écoulement turbulent donc anarchique et perturbé, devient laminaire (fluide) brutalement si le débit baisse même légèrement pour se situer au-dessous d'un seuil critique. 

    A l'intérieur d'un tel dispositif, les pouvoirs publics doivent privilégier les véhicules non polluants et silencieux. L'électricité est la source d'énergie la moins polluante localement (il faut néanmoins la fabriquer dans nos centrales nucléaires…). Egoïstement elle est sans aucun doute pour nous, citadins, la meilleure. Nos concitoyens des milieux ruraux peuvent avoir une opinion différente.

     

  • Paris 1903

    Carte postale de Notre-Dame et la Préfecture de police autour de 1900

     

    Nous connaissons tous ces photos noir et blanc ou sépia de la "belle époque". La photographie animée ou "cinéma" s'impose dans les années 1895 avec les frères Lumière qui montrent des scènes filmées en extérieurs. Le film qui vous est proposé plus bas est  la version restaurée et rénovée de scènes de la vie parisienne. 

    Explore Innovation, une société spécialisée dans l'intelligence artificielle, vient de réaliser l'exploit de mettre à notre disposition un film qui nous montre la vie parisienne des années 1890 avec la qualité d'aujourd'hui !

    Pour cela, elle a eu recours à des logiciels qui améliorent la qualité des images et portent la fréquence de 18 à 60 images par seconde pour supprimer le caractère saccadé de la projection. On a fait appel pour cela à l'intelligence artificielle. On comprend qu'il a fallu créer des images interpolées entre deux images existantes et assurer la continuité des changements à l'intérieur d'une suite d'images consécutives. 

    Du son a été ajouté de toute pièce et il semble que les images aient été discrètement colorisées. Le résultat est spectaculaire. Un miracle !

    Le miracle commence ici : cliquez pour revenir à Paris en 1890

    GS

     

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    Vosges 1Parc de deux-roues motorisés calcinés côté IIIe (Photo VlM/DD)

     

    Accident ou acte incendiaire malveillant ? Il n'est pas sûr que la police le sache. Une enquête est en cours. On se souvient qu'en octobre 2010 le Marais avait été frappé par une série d'incendies de ce type. Il est assez plaisant de se souvenir que l'auteur était revenu sur le lieux du délit pour s'en délecter et que des policiers en civil, intrigués par son manège, l'avaient interpellé et obtenu des aveux. S'agit-il du même personnage sorti de prison suite aux décisions du gouvernement d'élargir certains délinquants ? ou d'émules ? On en appelle à Hercule Poirot….                                      

    Vosges 2Vosges 2

     

     

     

     

     

     

     

     

    Autre délit, moins grave mais agaçant : un quidam s'est permis, sans aucun respect pour le caractère monumental de cette place que le monde entier vient voir, d'apposer ce visuel, sa signature en quelque sorte, sur chacune des arcades côtés IVe. On va se dépêcher de faire enlever ces affiches sauvages mais ne serait-il pas plus convenable et citoyen que ceux qui cherchent à construire leur notoriété dans le street-art choisissent des voies qui s'inscrivent dans notre droit ?

     

    Vosges 4

     

    Enfin une personne de l'association s'émeut du nombre d'annonces de chiens et chats perdus qui ont fleuri place des Vosges et ailleurs ces temps-ci. Messages codés ? activité crapuleuse ? ou perte réelle et sincère d'animaux de compagnie ? Y aurait-il un gang qui kidnappe ces animaux pour les rançonner ? Là encore, Hercule Poirot nous serait bien utile. Nous ferons suivre cet article à la police en espérant que ses services nous éclairent. Ou que les auteurs des annonces s'en expliquent.

     

  • Archives 11 mai

    Rue des Archives à hauteur du 11 (IVe),

     

    A peine un peu moins de monde qu'en temps normal (ne parlons pas des samedis et des dimanches bien sûr !). Une majorité de piétons n'ont pas de masque (60%). On ne ressent aucun stress. Quelques commerces ont ouvert, en plus des magasins d'alimentation. D'autres rendent à leur devanture, à leur vitrine, un aspect présentable en vue d'accueillir bientôt des clients qui ont cruellement manqué ces temps-ci.

    Il règne une ambiance de lendemain de crise et on note une attitude plutôt désinvolte de la population qui donne l'impression que les parisiens n'ont pas totalement pris la mesure du danger qui continue pourtant de les menacer.

     

    Berges 11 mai

    Les promeneurs ont retrouvé leurs berges. Fréquentation habituelle pour un lundi, avec pourtant un peu plus d'enfants et d'ados inoccupés. Conséquence de la quasi fermeture des établissements d'enseignement…

     

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    Fête

     

     

    Tandis que la Maire de Paris se préoccupe en apparence de garantir la santé de ses administrés en s'assurant que le déconfinement se déroule dans le respect des mesures sanitaires recommandées par le gouvernement et la direction de la santé publique, son Adjoint à la vie nocturne Frédéric Hocquard propose de transformer des rues en espaces accueillant des concerts. 

    Une "webradio" Tsugi RADIO  reproduit ainsi ses propos :

    "On n’a pas non plus envie que les rues se transforment simplement avec une grande table, une tireuse à bière et un comptoir. On voudrait qu’il puisse aussi y avoir des activités festives, musicales. Ces rues pourront servir à ce qu’il puisse y avoir des représentations artistiques. Pas forcément des concerts, ça peut être plein de choses, mais le concert n’est pas exclu."

    Il évoque aussi les parcs et jardins, que la Maire veut rouvrir dès que possible. "Ce qui ne va plus se passer en salle pendant un certain temps, on va le faire en extérieur". 

    Le Premier adjoint de la Maire, Emmanuel Grégoire, lors d’une conférence de presse sur le déconfinement tempère en déclarant : « En août, il y aura une vie parisienne beaucoup plus dense que traditionnellement. Si nécessaire, on demandera au Préfet de prendre des arrêtés pour interdire la vente d’alcool dans certaines zones et éviter une trop grande concentration, avec une attention sur les voies sur berge, le canal Saint-Martin et le bassin de la Villette".

    On le voit, la mairie de Paris souffle le chaud et le froid. Il faudra d'ici les élections que la Maire sortante candidate à sa réélection choisisse à quel régime elle entend désormais soumettre les parisiens pour qu'ils oublient dans leur nouvelle vie les semaines vécues dans l'épreuve du coronavirus. En se souvenant que leur pire crainte est désormais de tomber dans l'enfer que leur réserverait des fêtards débridés entrainés par les professionnels de la nuit et les débits de boissons alcooliques. 

    GS

     

  • HallesLe signataire dans une tenue de confiné ordinaire de Paris-centre. Retrouvailles des jardins du forum des Halles et  de Saint-Eustache. A partir du 11 mai, les masques ne sont pas imposés mais il sera utile d'en porter car ils protègent ceux qui nous entourent ou que nous croisons, et accessoirement nous-mêmes. 

     

    L'article que nous avons publié le 5 mai sous la signature du Dr Bertrand Lukacs à propos des "Déclarations d'Anne Hidalgo sur la sortie du confinement des cafés-restaurants" a été lu par plus de 2.000 personnes de tous horizons et a recueilli le nombre record de 29 témoignages de lecteurs. C'est signe de l'émotion qu'il a suscité et disons le franchement de la forte réprobation exprimée par le plus grand nombre.

    A propos de l'aménagement de certaines rues au bénéfice des bars-restaurants, et notamment la rue des Haudriettes qui nous est chère car c'est là qu'est le siège de "Vivre le Marais !" nous avons demandé des éclaircissements à Christophe Najdovski, maire-Adjoint de Paris auprès d'Anne Hidalgo, en charge des déplacements et de la voirie.

    Voici sa réponse : "Dans le cadre de la sortie de confinement, nous travaillons à adapter l'espace public pour favoriser le respect de la distanciation physique entre les piétons. Ce travail prend une résonance particulière dans le centre de Paris, où les rues sont souvent étroites avec peu d'espace pour les piétons.

    Aussi, en lien avec les mairies d'arrondissement, les services de la direction de la voirie et des déplacements ont travaillé à identifier les rues prioritaires à aménager pour favoriser le respect de la distanciation physique entre les piétons.

    C'est le cas de la rue des Haudriettes, rue très passante en termes de piétons, avec des trottoirs étroits. Aussi, la proposition consiste à neutraliser le stationnement situé côté pair, et élargir ainsi l'espace circulable pour les piétons."

     

    De son côté, le Maire du IVe Ariel Weil, candidat arrivé en tête aux élections du 18 mars pour la mairie de Paris-centre, s'adressant aux riverains par sa Directrice de cabinet Isabelle Knafou, précisait ce qui suit : 

    "A Paris comme ailleurs, la plupart des commerçants et artisans, à l’exception des commerces de première nécessité, sont à l’arrêt depuis le 16 mars. Les gestes barrière et les règles de distanciation physique qui s’imposeront à tous lors du déconfinement, pour une durée indéterminée, vont entraver considérablement le bon fonctionnement de tous les commerces. Nous devons les aider sans compromettre votre tranquillité.

    Afin d’aider ces commerces à se relancer dans les meilleurs conditions possibles et d’assurer la sécurité des clients comme des riverains qui emprunteront les mêmes rues et les mêmes trottoirs, l’espace public doit être repensé.

    Dans les prochaines semaines, la Ville de Paris, en lien avec la mairie d’arrondissement, va réfléchir quartier par quartier, voire rue par rue, à la réorganisation provisoire de l’espace public afin d’éviter la promiscuité des piétons. Cette problématique est particulièrement importante dans notre quartier où les rues sont étroites, souvent bondées et parfois très commerçantes.

    Dans les rues qui l’exigeront, en raison de la réouverture des commerces ou de l’exiguïté des trottoirs, un aménagement provisoire – parfois qualifié d'« urbanisme tactique » – devra être organisé à l’emplacement des places de stationnement pour permettre l’organisation d’une file d’attente sans nuire au passage des piétons. Ce travail de dentelle est essentiel à la fois pour aider les commerces de petite superficie et pour assurer l’accès des riverains à leur porte d’immeuble. Dans certaines rues, ces aménagements seront simples à réaliser, dans d’autres ils seront malheureusement impossibles.

    Soyez certain en tout cas que nous serons guidés par un seul principe, celui de l’équilibre entre des besoins plutôt que leur antagonisme. Aucune rue, a fortiori aucun trottoir du 4e arrondissement n’a vocation à être transformée en terrasse géante. Mais nous devons aider les petits établissements de notre quartier à relever le défi de la distanciation physique en leur permettant, lorsque cela sera possible, d’installer quelques tables sur le trottoir ou sur une place de stationnement. Tout cela sera discuté au cas par cas."

     

    Les deux messages sont cohérents, presque synoptiques. On peut comprendre leur finalité, on hésite à l'approuver cependant car on doit à juste titre redouter le phénomène du fait accompli auquel nous ont trop habitué ces établissements qui  ont fait de l'occupation de trottoirs et chaussées leur modèle économique. Nous revendiquons, dans une approche "Vivre Paris !", à savoir respect de l'espace public et du sommeil des habitants, le droit de participer à ces études de faisabilité et d'être entendus.

    Gérard Simonet

     

  • Propreté

    Carrefour Temple/Haudriettes (IIIe) : "L'échelle du Temple" pour nous (référence à l'Histoire), la "place" Renée Vivien pour ceux qui se sont creusé les méninges pour donner vie à des ignorés de la culture…

     

    L'engin tant attendu est apparu ce matin… Dans cette période de confinement, les services de la propreté ont tourné au ralenti : les chaussées étaient nettoyées mais les trottoirs et le mobilier urbain notamment les parcs pour deux-roues à pédales ou à moteur ne l'étaient pas. L'amoncellement des détritus dans ces zones en faisaient des foyers d'infection.

    C'est avec soulagement qu'on a vu apparaitre ce jeudi 7 mai une section équipée d'un jet haute pression qui a délogé les immondices. Un engin avec brosses aspirantes le suivait pour les évacuer. On voit sur la photo que l'agent qui actionne le jet est équipé d'une combinaison qui lui assure une protection totale.

    Cette intervention est le signe avant-coureur d'un retour à la normale. On a pu observer déjà à divers niveaux de la rue des Archives, au 36 et au 57 en particulier, que certains murs-pignons très appréciés des afficheurs sauvages et des barbouilleurs ont été traités avec un soin professionnel attentif. 

     

  • Archives 51 la terrasse tentaculaire

    Est-ce là ce qui nous attend ?

    Archives 43 piéton à la canne

    Halte ! On ne veut pas du retour à ces excès !!!

     

    Voilà dix ans maintenant les citoyens parisiens se mobilisaient dans le mouvement "Vivre Paris !", avec des associations dans tous les arrondissements, pour dénoncer l'invasion de l'espace public par les terrasses de cafés-restaurants et les nuisances sonores qui en résultent de jour et hélas la nuit. La Maire de Paris, en annonçant qu'elle allait donner plus d'emprise encore à ces établissements, sur les trottoirs et sur des rues entières, gratuitement, envoie un signal à l'opposé de ce que les parisiens attendent à la fin d'une crise sanitaire dont ils ont beaucoup souffert.

    Anne Hidalgo affirme que la mesure prendra fin en septembre. Qui peut croire que les débits de boissons, soutenus par les lobbies de l'alcool et les professionnels de la nuit, se résigneront à abandonner un privilège qu'ils réclament depuis toujours : la maitrise à leur avantage de l'espace public et sa marchandisation.

    Le  Dr Bertrand Lukacs, président d'Habiter Paris et de l'association des Riverains du canal St Martin (Xe), soutenu par d'autres forces vives, dans le XIe arrondissement très éprouvé, et partout ailleurs dans Paris-centre et dans Paris, s'exprime à propos de cette déclaration d'Anne Hidalgo qui a fait l'effet d'une bombe.

    GS

     

    Le nécessaire redémarrage de l’activité des bars et des restaurants doit bien évidement tenir compte des contraintes des gestes barrière, pour autant il ne doit certainement pas se faire sur le dos de la santé des riverains.

    Les parisiennes et les parisiens ont pris pleinement conscience de l’ampleur de la pollution sonore qu’ils subissaient au quotidien. Et ce sont dans les quartiers festifs que les parisiens souffrent le plus comme le montrent très bien les mesures de Bruitparif.

    La baisse de la pollution sonore, largement perçue comme un des rare bénéfices du confinement par les habitants doit absolument perdurer. Pour la santé des parisiens, cette lutte contre la pollution sonore, passablement oubliée jusqu’à présent, doit devenir une des priorités de la prochaine équipe municipale, à l’instar de la lutte contre la pollution atmosphérique.

    Les annonces d'Anne Hidalgo au quotidien "Le Parisien" hier matin sont de très mauvais augure : sans aucune concertation préalable avec les associations de riverains concernés, il est annoncé : "Pour les bars, cafés et restaurants : élargir l’emprise des cafés et bars sur l’espace public. Des rues entières pourraient leur être réservées à titre gratuit".

    Nous comprenons les enjeux mais nous ne pourrions comprendre et nous n’accepterons pas que le redémarrage de l’activité des bars et des restaurants ait pour conséquence directe une aggravation de la pollution sonore subie par les riverains.

    La situation que nous traversons, inimaginable il y a encore quelques mois, nous oblige à changer profondément et durablement nos comportements car nous devrons cohabiter un long temps avec le virus. Saisissons cette opportunité pour construite ensemble un lendemain meilleur, moins pollué, plus écoresponsable. Et ce qui est vrai pour tous est aussi vrai pour les bars, cafés, restaurants et établissements de nuit. Et c’est possible si nous avons cette ambition partagée. Le chemin n’est évidemment pas simple mais la première des conditions, essentielle au succès, c’est la concertation entre tous, et donc avec les riverains.

    Nous demandons une fois de plus à faire partie intégrante des discussions préparatoires avec les services de la mairie de Paris et de la préfecture de police de Paris. Nous avons des propositions à formuler pour minimiser au maximum le risque sanitaire qui reste prioritaire pour tous et ne pas aggraver la situation des riverains.

    Dr Bertrand Lukacs

     

  • LagardeChristine Lagarde Présidente de la BCE. Ultime niveau de solidarité. Qui au-dessus d'elle pour nous protéger ?

     

    Je vous engage à lire l'article de Patrick Artus, du Cercle des Economistes, Economiste à Natexis, paru dans Le Monde du 2 mai 2020.

    Il est intéressant dans sa manière de décrire les solidarités dont nous bénéficions dans un système économique comme le nôtre au sein de l'Europe et de l'Euro-groupe.

    Le premier niveau de solidarité c'est celui qui s'exprime dans l'environnement immédiat de l'individu, famille et premier cercle d'amis.

    Vient ensuite l'entreprise "dans le sens où, lors de fluctuations économiques ordinaires, les salariés conservent leur emploi et leur salaire, et où la perte de revenu est supportée par les entreprises parce que celles-ci disposent d’une plus grande capacité que le salarié à gérer son revenu."

    Patrick Artus souligne cependant que les entreprises dans la crise que nous traversons ne parviennent pas non plus à maintenir leurs revenus, et ne peuvent donc pas jouer le rôle d’assureur. Dans la récession qui s'en suit, les entreprises n’ont pas un accès suffisant au crédit ou aux marchés financiers pour compenser la perte de chiffre d’affaires.

    C'est là qu'intervient l'Etat en apportant aux entreprises la solidarité de la nation. "Il finance le chômage partiel, donne des garanties publiques aux dettes des entreprises, les subventionne, annule leurs impôts…."

    La capacité des Etats à s'endetter n'est cependant pas sans limite. Notre appartenance à l'Euro-groupe nous permet d'accéder à un niveau très haut de solidarité, garanti par sa puissance économique et sa gestion collectivement vertueuse. Ce niveau a lui aussi des limites car les arbres ne montent pas jusqu'au ciel mais on ne perçoit pas de risque à ce stade que les marchés financiers se ferment à la deuxième économie mondiale derrière les Etats-Unis.

    On peut en revanche redouter l'inflation dans la mesure où la recherche de capitaux frais fait volontiers appel à la planche à billets. L'inflation est la façon la plus sournoise pour les Etats de rembourser leurs dettes sans douleur. Les Etats-Unis impriment des dollars "sans compter". Y a-t-il un risque que nous en connaissions les méfaits ? 

    Voici ce que Patrick Artus en pense : "On ne voit plus, dans les économies contemporaines, de lien entre croissance de l’offre de monnaie et inflation. La monétisation des dettes publiques ne conduit plus à la taxe inflationniste. "

    C'est merveilleux ! Il y a quelque part un prestidigitateur qui change l'eau en vin à la façon d'un thaumaturge. Le citoyen moyen a tendance à se dire : Il y a un truc ! A cet égard, la chute de l'article du brillant économiste est savoureuse. Il dit en substance qu'il n'a pas d'explication et que les théories économiques actuelles sont dépassées. Ce sentiment est exprimé dans cette phrase laconique : "A-t-on trouvé une méthode non coûteuse pour restaurer la capacité d’assureur de l’Etat, une monétisation non inflationniste des dettes publiques ? Il reste probablement à compléter la théorie monétaire sur ce point."

    C'est là que je me permets d'intervenir en citoyen libre qui ne brigue aucune responsabilité. J'ai affirmé une opinion sur ce débat et je ne crains pas que l'avenir me démente car j'ai le droit de me tromper et personne du reste n'y prêtera attention. Je n'ai pas changé d'avis depuis mon article du  15 avril sur ce blog où j'écrivais : "La dette de la France, mutualisée avec celles des autres membres de l'Euro, ne sera jamais apurée mais jamais annulée non plus. Les intérêts seront payés. De ce point de vue, la force de l'Euro lui confèrera un statut comparable à celui du dollar. On ne doit pas s'attendre non plus à des effets inflationnistes sensibles car la situation des économies ne les y prédispose pas et l'Euro est géré par une banque centrale dont l'objectif premier est de prévenir les dérives inflationnistes".

    Gérard Simonet