Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Corona urgencesPatient en réanimation (Photo Le Parisien 26/03/20)

     

    En cette période difficile que nous vivons, il y a ceux qui contribuent à la lutte contre les dégâts du virus, il y a ceux aussi qui, désocialisés en général, s'en soucient comme d'une guigne et participent allègrement à sa propagation.

    Nous avons retenu deux témoignages qui illustrent cet état de fait, deux attitudes à l'opposé sur l'échiquier de la population :

     

    Docteur Bertrand Lukacs, Président d'Habiter Paris et des Riverains du canal St Martin (Xe), appel aux parisiens !

    Le pic de la pandémie n'est pas encore passé, le confinement va durer encore au moins quatre semaines et peut-être plus.

    Les résultats des essais cliniques seront connus dans 15 jours.

    Des tests de dépistages et de contrôle des anticorps sont en cours d'évaluation.
    Il est sûr que la sortie du confinement sera un moment critique mais personne ne peut aujourd'hui dire le scenario qui sera mis en œuvre car la situation est terriblement évolutive de même que les connaissances et les tests .
    Ce scenario sera certainement étudié avec la plus grande prudence au niveau national . Les préfets, la police et sans doute l'armée seront chargés de le faire respecter à la lettre, je l'espère.

    Le message le plus important à faire passer, dès maintenant, c'est de dénoncer en temps réel tous ceux qui ne respectent pas les consignes : c'est un acte civique de santé publique. Pour protéger ceux qui ne respectent pas les consignes mais aussi la population. Il faut faire comprendre que ce n'est pas de la délation, c'est une démarche citoyenne. Il faut aider la police et maintenant l'armée à être plus efficace encore.

    Ce message doit être largement diffusé. C'est extrêmement important !

    C'est aussi ce qu'il faudra faire au sortir du confinement en fonction des consignes qui seront données mais ne ciblons pas simplement les tenanciers de cafés/restaurants, c'est très réducteur. Ce que j'ai vu sur les berges du canal St Martin, des foules épaule contre épaule buvant et chantant comme si de rien n'etait malgré les consignes, montre l'ampleur de l'inconséquence des populations.

    Attendons d'en savoir plus sur le scenario retenu pour la fin du confinement. Et aidons au mieux et au maximum tous ceux qui seront chargés de gérer ce moment crucial.

    Dr Bertrand Lucaks

     

    Face à cette prise de position responsable, il y l'anomalie, l'anachronisme, la provocation permanente et pour tout dire le danger créé par ce nourrisseur de pigeons qui sévit depuis des années sur le secteur Archives/Renard/Beaubourg, entouré de centaines d'oiseaux porteurs de germes et créateurs de salissures et de pollution. Voici ce qu'en dit CDT, une riveraine (identité voilée par crainte de représailles)

     

    Nourrisseur 1 de pigeons 20 09 12Amour/compassion pour les oiseaux ou désir de provocation d'une société qu'il rejette ?

     

    "Des photos ? En voilà deux, très irritantes, de la vie sous mes fenêtres : pendant le confinement, le nourrissage des pigeons continue….

    Que ce personnage qui vit dans une camionnette rue du Renard puisse être difficilement confiné est une chose, que des personnes continuent de l'approvisionner sans faiblir en kilos de graines pour qu'il puisse nourrir comme avant les pigeons de Paris est choquant.

    Et plus choquant encore que la police laisse faire, apparemment avec une certaine mansuétude. Une bagarre a éclaté avant-hier entre le nourrisseur et un passant, suffisamment violente pour que les policiers arrivent rapidement, à quatre dans une voiture. Une des passionarias qui le soutiennent, l'approvisionnent et lui tiennent compagnie tous les soirs est intervenue en poussant des cris. L'homme, fidèle à son habitude, a hurlé des jurons et des insanités et depuis ? Rien, tout ce petit monde continue à s'activer comme par le passé.

     

    Nourrisseur martineImage scandaleuse des conséquences du comportement d'un personnage désocialisé, image contraire à la nécessité et l'obligation de distanciation des vivants


    Le Maire concerné Ariel Weil, interpellé en réunion publique à ce sujet, nous a dit "qu'on ne peut rien faire car le nourrisseur a beaucoup de soutiens", "et il n'est pas solvable" a ajouté le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum. Les soutiens qu'on connaît, ce sont essentiellement deux viragos hyperactives, et suffisamment solvables pour acheter des graines par dizaines de kilos !
    Quant au "Yellow Korner", il continue de nous pourrir la vie avec sa pub lumineuse clignotante qui illumine tout le quartier en toute impunité 24h/24 et 7j/7.
    Mais bien sûr, rien de comparable avec l'anarchie qui règne dans le nord et l'est de Paris que décrit Le Parisien, qui est profondément préoccupante".
    CDT

     

  • Obadia avant travaux jpeg

    Etat actuel de l'immeuble, avec son 4ème étage réhaussé et tronqué 

    Jonas Obadia est membre de notre association. En 2016 il créait la société Jonas Obadia Studio, spécialisée dans la création artistique relevant des arts plastiques, propriétaire du dernier niveau d’un bâtiment situé au fond de la cour du 11 rue des Arquebusiers dans le IIIe.

     

    Obadia après travaux jpegProjet Jonas Obadia de modification du 4ème étage

     

    Désireux d'agrandir son affaire, il a déposé en février 2020 un permis de construire dont l’objet est la restructuration du 4ème étage et des toitures de ce bâtiment. On vient de lui annoncer qu'il sera refusé, au motif que : "Ce projet, en l'état, n'étant pas conforme aux règles applicables dans ce site patrimonial remarquable ou portant atteinte à sa conservation ou à sa mise en valeur, l'Architecte des Bâtiments de France ne donne pas son accord."

    Au titre du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, devenu depuis SPR (site patrimonial remarquable), ce bâtiment a été classé "type A", avec la protection la plus stricte.

    La décision de l’Architecte des Bâtiments de France est donc naturelle. En revanche une étude détaillée de la demande devrait inviter à trouver une solution de bon sens.

    En effet si ce bâtiment et ceux qui l’entourent appartiennent à un SPR, son état parait avoir été classé "type A " par erreur : il est au fond d’une cour, invisible de la rue des Arquebusiers, et il est surtout le résultat d’une reconstruction architecturalement contestable qui a fait suite à un incendie survenu en décembre 1913.

    Le demandeur propose en réalité d'améliorer un patrimoine récent, sans grande valeur historique et architecturale, (qui a certes accueilli un temps l’atelier de Robert Doisneau) sans qu’il en coûte un sou au contribuable.

    L’Architecte des Bâtiments de France est bien dans son rôle de « gardien du temple » mais ne pourrait-on pas trouver un moyen de traiter cette question comme elle l'a été probablement pour les bâtiments récents construits dans les années 80 au voisinage du secteur de l'Hôtel d'Ecquevilly (ou du Grand Veneur).

     

    Vue sur Hôtel du Gd VeneurSecteur de l'Hôtel d'Ecquevilly et ses constructions récentes

     

    Le déposant est désireux de trouver un écho favorable à son analyse. Il va saisir à cet effet le Préfet de Paris Île-de-France qui est l'autorité compétente en la matière en espérant que cette démarche amiable lui évite de contester le refus du permis de construire devant le Tribunal Administratif.

    Philippe Lanta

    Administrateur

     

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    Musée picasso fronton zoom

    Hôtel Salé,  fronton côté cour à l'est, sculpté aux armes de Pierre Aubert de Fontenay, orné de chiens et de renommées

     

    Nous savons tous que le musée Picasso comme les autres est fermé au public depuis le 13 mars 2020 pour une durée indéterminée en application des directives gouvernementales de lutte contre l'épidémie de coronavirus.

    Picasso bdAffiche Picasso et la bande dessinée

     

    Pourtant, deux expositions simultanées s'y sont préparées : "Picasso Poète" et "Picasso et la bande dessinée". Le vernissage était prévu ce lundi 23 mars. Elles devaient durer jusqu'au 26 juillet 2020. Peut-être aurons-nous la chance d'y accéder cet été si l'épidémie est maitrisée, ou plus tard si le musée décide de la reporter. Aucune information n'est disponible pour le moment à ce sujet. 

    En attendant, le sujet nous amène à publier un dessin humoristique que nous communiquent Elisabeth et Dominique pour nous faire sourire en cette période où la technologie prend le pas sur la réalité.

     

    Dessin lambert-chaperon

     

  • Berges 20 03 20

    Les berges rive droite à hauteur du pont Louis-Philipe, le 20 mars 2020, jour de leur fermeture totale à la population (Photo VlM – clic gauche jusqu'à deux fois pour en visualiser les détails)

     

     

    C'est un témoignage pour la postérité : l'épidémie de coronavirus restera dans les mémoires de ceux qui l'ont vécue, confinés, éloignés de leur famille et de leurs proches, coupés de leur travail mué quand c'est possible en télé-travail, poussés à faire des provisions souvent déraisonnables de conserves, de sucre, de farine, de pâtes et de riz, sans compter les rouleaux de papier-toilette dont la vente n'a jamais été aussi prospère.

    Atmosphère feutrée dans les rues. Peu de passants. Quand ils se croisent ils font un crochet pour passer à bonne distance. Des détritus un peu partout, en faible quantité cependant car les agents de la propreté sont là encore, avec courage, au péril de leur santé.

    Des commerces fermés, à l'exception des pharmacies dont la croix verte clignote et des magasins d'alimentation. Le silence comme on ne l'a jamais entendu, le calme comme il arrivait d'en rêver quand le Marais était envahi de visiteurs.

    Peu de jogueurs sur les berges, où j'ai croisé cinq agents des forces de l'ordre, préfecture ou mairie. J'avais dans la poche l'attestation fabriquée par mes soins avant de sortir au motif (sincère) de courses alimentaires, d'achats en pharmacie et du souci de me dégourdir les jambes. 

    Le jour viendra où ces lieux redeviendront ce qu'ils étaient. A l'identique ? Peut-être pas. Il est souhaitable et vraisemblable que sagement nous tirions les leçons de ce dérèglement de la planète qui n'est pas climatique comme on l'attend mais qui pourrait bien exprimer une réaction du Principe Créateur qui gouverne l'espace, la matière et la vie. En produisant des virus qui touchent l'humanité tout entière, n'est-il pas en train de nous signifier que notre modèle d'existence a passé les bornes ?

    Gérard Simonet

     

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    Rambuteau 35 porte taguée 10 12 19 Rambuteau 35 porte nettoyée 10 12 19

                

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Portail du 35 rue Rambuteau (IVe) le 11/12/2019 défiguré à gauche, nettoyé le 17/03/20 à droite (Photos VlM)

     

     

    Message reçu le 17 mars 2020 du service DansMaRue en réponse à notre signalisation du 11 décembre 2019 qui demandait une intervention pour la remise en état de ce portail honteusement souillé.

        

    "L'anomalie S2019L17238 concernant la présence de graffitis sur une façade sur rue au 35 rue Rambuteau, 75004 PARIS a été prise en charge. Une équipe est intervenue afin de résoudre l’anomalie.

    Les équipes de la Ville de Paris en charge de l'application DansMaRue vous remercient de votre participation à l’amélioration de la qualité de l’environnement urbain".

     

    Le travail est fait et bien fait. Les photos en attestent. En déposant notre signalisation il y plus de 3 mois, avouons que nous avions des doutes sur la possibilité même que ce portail puisse être restauré tant il était saccagé.

    Il reste que trois mois c'est trop. Les sagouins qui se sont livrés à ces dégradations doivent s'estimer heureux qu'on ait laissé si longtemps leurs méfaits en exposition. Nous répétons qu'en réponse au fléau des tags et graffiti c'est une batterie de mesures qu'il faut apporter dont l'une d'elles est le traitement en mode LIFO (last in, first out) c'est-à-dire prioriété aux souillures les plus récentes. C'est une façon de décourager le geste en le rendant inutile sachant qu'il a tout de même un coût pour ses auteurs.

     

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    Archives beaubourg carrefour 17 03 20

    Très animé d'ordinaire, le carrefour Archives/Rambuteau (IIIe et IVe) est désert. Les habitants sont confinés chez eux, les établissements recevant du public sont fermés à l'exception des pharmacies et des commerces de bouche. De rares véhicules circulent, seules quelques voitures en stationnement résidentiel indiquent que la ville n'est pas tout à fait morte (Photo VlM – clic gauche dans la photo pour l'améliorer).

     

     

    La lutte contre le virus est passée à la vitesse supérieure ce mardi 17 mars avec l'obligation pour chacun de justifier ses déplacements en dehors du domicile avec une attestation, assez symbolique il est vrai, rédigée par soi-même… Tous les rassemblements sont désormais interdits afin de limiter la transmission du virus de personne à personne.

    Les informations qu'on diffuse sur le virus sont glaçantes : en l'absence de mesures de confinement le nombre de personnes infectées double tous les 3 jours. Autrement dit, en un mois le nombre de personnes contaminées et de malades est multiplié par 1000 !

    Les services de soins sont rapidement saturés à ce rythme. Déjà, dans la région Grand-Est de la France, très touchée avec 700 cas confirmés et 61 morts, on envisage l'installation d'un hôpital de campagne. A ce stade, les soignants sont amenés à choisir ceux qu'on traite…

    Aujourd'hui devait se tenir à 18h30 dans la salle des fêtes de la mairie du IIIe l'assemblée générale de notre association. Nous l'avons annulée, remplacée par une réunion "sur table" que nous tiendrons en audio-conférence entre membres du conseil d'administration détenteurs du nombre de procurations nécessaire au quorum.

     

    Chloé lacroixChloé Lacroix, mezzo-soprano

     

    Pour nos adhérents, nous avions préparé une surprise avant de les accueillir autour du buffet traditionnel. Il est temps de la dévoiler : accompagnée du soliste Olivier Cangelosi, que beaucoup d'entre nous ont découvert et admiré dans son exécution de quatre sonates pour piano de Beethoven le 29 janvier en la cathédrale Ste Croix des Arméniens, la mezzo-soprano Chloé Lacroix avait prévu de nous livrer le fameux air de Rosine du Barbier de Séville de Rossini "una voce poco fa…". Le contact est établi pour une prochaine occasion !

    En attendant que la courbe du nombre de porteurs du virus connaisse une inflexion, passe par un maximum, décroisse et connaisse son ultime inflexion libératrice, nous devons nous occuper aussi intelligemment que les circonstances le permettent. Nous vous proposons d'échanger vos impression sur ce blog en déposant des commentaires sur la façon dont vous vivez votre quarantaine. N'hésitez pas non plus à demander de l'aide si vous en avez besoin. Vivons ce blog comme un réseau social aux contours particuliers…

    Bon courage

    Gérard Simonet

     

  • Poésie lecture bis

    Une "lecture" dans la salle de théâtre de la Maison de la Poésie. Avec ou sans accompagnement  musical. Elle peut réunir 170 spectateurs, dans un cadre rénové et des sièges bien confortables…. Une autre salle en cave voutée peut accueillir de son côté 50 personnes. Passage Molière, 157 rue St Martin 75003 Paris

     

     

    C'est plus qu'une "maison", c'est autre chose qu'un théâtre, c'est un centre culturel qui s'est jadis consacré au théâtre puis à la poésie et qui est dédié aujourd'hui à la littérature, sous  l'impulsion depuis six ans de son Directeur Olivier Chaudenson. Situé au milieu du passage Molière dans le IIIe, une voie privée qui relie les rues St Martin et Quincampoix, bordée d'immeubles de la Ville de Paris actuellement en phase de rénovation.

    La frontière entre littérature et poésie, entre poésie et théâtre est ténue. Georges Pompidou dans son anthologie sur la poésie française a retenu des pages des tragédies de Corneille et de Racine ou du théâtre de Paul Claudel. Olivier Chaudenson n'a pas voulu que la Maison dont il a la charge reste enfermée dans une définition trop étriquée et trop exclusive de la poésie. Dans ce but il a choisi de consacrer sa mission culturelle à la littérature en général. 

    Chaudenson ter

    Olivier Chaudenson 

     

    Dans un entretien réalisé pour Télérama avec la journaliste Anne Segal, le Directeur de la Maison de la poésie, qualifiée de "scène littéraire", déclare : “On essaie de rebattre les cartes du snobisme littéraire. Avec 85% de salles remplies en moyenne et 35.000 spectateurs par an, Paris n’a pas à rougir. En proposant un programme éclectique, j'espère remporter un autre pari : transmettre la littérature au public le plus large. Faire de la poésie un genre littéraire comme un autre, pour lui donner plus de lisibilité et de visibilité".

    "Le projet porté par mon prédécesseur était dominé par le théâtre, le mien, plus du tout. Désormais, le lieu accueille toute la littérature, avec la poésie au centre, sauf paradoxalement celle écrite pour la scène. Pas par hostilité à l’égard du théâtre, mais parce qu’il y a 200 à 300 théâtres à Paris, alors qu’un lieu totalement dédié aux auteurs, il n’y en avait aucun, et surtout pas ouvert au quotidien".

    "Pour ouvrir à toute la littérature, le changement a dû être multiple. Premièrement, parce que les genres littéraires sont moins cloisonnés qu’auparavant, ils se superposent, se fertilisent. Les auteurs eux-mêmes circulent, écrivent parfois de la poésie, parfois d’autres choses. Le terme de « poésie » n’est pas sans ambiguïté non plus : des auteurs reconnus comme poètes ne souhaitent pas être désignés comme tels ou, lorsqu’ils écrivent un livre, ne mettent pas « poésie » dessus. Deuxièmement, la poésie contemporaine étant dans une certaine crise de lisibilité et visibilité, l’urgence est de la reconnecter à un public plus large, à commencer par celui de la littérature en général".

     

    Poésie élévationChaque soir, 200 à 220 personnes se pressent dans les salons cosy de la Maison dans l'attente de l'ouverture des portes.

     

    La Maison de la Poésie reçoit chaque année près de 1 million d'€ de subvention de la Ville de Paris. On a connu une époque, au début des années 2000, où l'institution fonctionnait avec des frais généraux qui dévoraient la subvention. Aujourd'hui, les spectacles sont nombreux et le public les plébiscite. Des places à 10,00 € et un public nombreux assurent désormais des recettes qui suffisent à l'équilibre économique de l'institution.

    On a pour ce prix-là des séances de une heure avec des auteurs qui présentent leurs oeuvres, ou des lecteurs qui les font découvrir ou approfondir. Une façon par exemple d'apprivoiser Marcel Proust grâce à une lectrice virtuose de notre grand écrivain, qui nous guide à travers lui et son oeuvre comme un médium.

    GS

     

     

     

     

     

  • Verrerie tags

    Décor sinistre sur ce mur de la rue de la Verrerie, tout proche de la jolie placette du Bourg Tibourg (IVe)

     

     

    Nous avons demandé aux candidats principaux à la mairie de Paris de se prononcer sur les moyens d'éradiquer le fléau que constitue les tags à Paris et l'affichage sauvage. Ariel Weil et Pacôme Rupin, au titre de Paris-centre, se sont déjà prononcés ; voici la réponse d'Aurélien Véron qui conduit la liste Rachida Dati pour Paris-centre :

     

    La propreté de nos rues est un élément crucial dans le quotidien des Parisiens. Elle est d’autant plus importante que nous avons la chance d’habiter les arrondissements parmi les plus riches de Paris en termes de patrimoine historique. Le Marais est l’un des plus vieux quartiers de Paris, et aussi l’un des plus visités. Son esprit village, malheureusement affaibli par l’arrivée progressive des grandes chaines, est encore bien présent. Il souffre hélas d’une malpropreté indigne de la beauté et du prestige de nos rues et de nos bâtisses.

    Les tags ou créations murales peuvent être de vraies œuvres d’art et embellir une rue. Mais soyons réalistes. Ce sont le plus souvent de simples graffitis ou affiches qui enlaidissent nos quartiers. De plus, le tag appelle le tag. Plus nos murs sont dégradés, plus les tagueurs taguent. C’est un cercle vicieux qu’il faut arrêter dès le début.

    La première mesure freinant ces dégradations est l’éducation. Nous travaillerons avec nos écoles pour éduquer les jeunes générations au respect de leurs lieux de vie, pour leur faire connaître et aimer leur quartier. L’amour de son quartier est le premier motif de respect.

    La seconde mesure consiste à réprimer sévèrement les tagueurs. Rachida Dati a prévu la création d’une vraie police municipale armée et formée. Elle sera très présente sur le terrain et disposera des historiques d’incivilités et d’agressions. Le Marais sera couvert pour empêcher qu’il soit souillé ou que certaines rues se transforment en coupe-gorge. Cette police complètera la police nationale et sera pilotée par chaque mairie d’arrondissement. Elle aura notamment la charge de sanctionner toutes les incivilités.

    Nous triplerons les caméras de vidéosurveillance et ferons appel aux outils de ville connectée pour optimiser la lutte contre ce type de dégradations volontaires. Nous poursuivrons avec fermeté les marques faisant leur promotion par des affiches sauvages. Nous réfléchissons à développer les Travaux d’Intérêt Général afin de faire nettoyer les dégradations par leurs auteurs afin de leur proposer une peine alternative dans une perspective éducative.

    Une fois le tag réalisé, nous arrivons à la troisième mesure. Nous réorganiserons le service de la propreté et le rassemblerons sous l’autorité d’une seule direction afin d’en améliorer le management. Actuellement les services de propreté souffrent de démotivation, d’absentéisme, et d’une mauvaise organisation. Chaque mairie d’arrondissement pilotera la propreté au niveau de son arrondissement. Cela nous permettra de déployer des brigades de propreté afin de faire effacer rapidement les dégradations constatées.

    Croyez en notre ferme volonté de mettre en action ces trois axes dès notre arrivée à la tête de la mairie.

    Aurélien Véron

    Candidat Paris-centre

     

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    AttilaMur-pignon 36 rue des Archives (IVe)

     

     

    Nos protestations à propos de l'affichage sauvage, relayées par les commentateurs de la campagne des élections municipales, ont donné quelques résultats. On assiste à une sorte de course à l'échalote entre les afficheurs, commandités par de grandes marques et enseignes du Marais et les services de nettoyage de la Ville de Paris. On voit régulièrement les afficheurs arriver avec leur barda et plaquer en toute décontraction des douzaines d'affiches sur l'espace choisi. Ils prennent des photos de leur méfait et s'en vont en sifflotant…

    On constate cependant que les équipes de la mairie interviennent plus souvent que par le passé. Il arrive que des sites restent vierges de toute invasion pendant plusieurs jours…

    Les affiches finissent par revenir. Tant qu'elles sont humides elles sont faciles à décoller mais d'un contact plutôt répugnant. Quelques habitants s'y résignent néanmoins dans un geste citoyen… et pour se défouler. On les comprend. Les affiches qui ont résisté vont sécher et remplir leur triste mission pendant un nombre variable de jours. Leur durée de vie dépend de la volonté et de la disponibilité des services de la Ville.

    On constate depuis le démarrage de la campagne des municipales que le délai d'intervention est sensiblement plus court. On note aussi le retour sur la scène d'un personnage qu'on surnomme "Attila". En regardant la photo, on comprend pourquoi ! Doué du même flegme que les afficheurs clandestins, il s'installe avec ses outils et lacère méthodiquement les affiches pour laisser sur le mur un décor tourmenté porteur d'un message qui évoque "le goudron et les plumes" en usage au Far-West.

    Bien qu'il ne soit pas membre de l'association et que nous ne défendions pas ses méthodes, nous reconnaissons qu'Attila est un allié objectif de tous ceux qui s'élèvent contre la publicité invasive dans tous ses états, et contre l'affichage sauvage en particulier.

    Il nous invite à "communiquer son adresse courriel aux personnes qui la demanderaient car elles souhaitent participer au regradage (néologisme créé par Attila pour signifier la remise en état des murs après affichage sauvage – NDLR) ne serait-ce qu'en spectateurs ou spectatrices et en soutien".

     

     

  • Gravilliers 28 boucherie manu 05 03 20"Manu" devant sa boucherie, 28 rue des Gravilliers (IIIe) – Tél. 01 42 77 55 24 (Photos VlM, clic gauche pour magnifier la vue))

     

    Emmanuel Mesnil, artisan boucher, a ouvert ce commerce en 2007, il y a 13 ans, ce qui était courageux et non sans risque, étant le tout dernier métier de bouche subsistant dans cette portion de la rue située entre la rue Beaubourg et la rue du Temple. En effet, depuis de nombreuses années, tous les locaux se libérant étaient repris par des grossistes en maroquinerie, bimbeloterie et petite bijouterie.

    Il y a une vingtaine d’années, le phénomène s’est accéléré sous la pression d’une flambée des prix, faisant fuir le petit commerce de proximité. Ainsi, disparaissaient en relativement peu de temps, deux magasins de fruits et légumes, une supérette, deux boulangeries, une poissonnerie, une boucherie chevaline, une blanchisserie, un café, et l’on en oublie probablement.

    Cette transformation a vidé la rue de son animation traditionnelle, pénalisant les riverains. La Mairie du IIIe s’en est préoccupée activement, ce d’autant plus que les appartements au-dessus des grossistes se transformaient en entrepôts de stockage et en ateliers, parfois au mépris des règles d’hygiène et de sécurité.
    Dans ce contexte, des dispositifs pour faciliter le maintien ou la réinstallation de petits commerces variés ont été mis en place.

    Ainsi, E. Mesnil a bénéficié de l’aide de la SEMAEST (Société d’économie mixte de la Ville de Paris spécialisée dans la redynamisation du commerce et de l’artisanat de proximité), de la Chambre de Commerce de Paris, de la Mairie et de la Fédération de la Boucherie. Grâce à cette politique volontariste, la rue des Gravilliers change de visage, les grossistes partants étant remplacés par diverses boutiques : prêt à porter, bijouterie-horlogerie, coiffure, salon de thé, poissonnerie, épicerie de luxe, divers points de restauration, galeries d’art.

    Gravilliers 15 chic & mode 05 03 20Le nouveau visage de la rue des Gravilliers, élégance, "chic et mode", mais aussi hôtel, galeries d'art, restaurants…

     

    Ainsi, « Manu » fait figure d’Ancien. Presque quinquagénaire, originaire de Pont L’Evêque en Normandie, il entre en boucherie à l’âge de 13 ans, par un stage de formation. Suivent le CAP, 2 ans d’apprentissage dans une boucherie de Lisieux. Ensuite Paris, dans une boucherie du XIIe pendant 7 ans, et enfin en tant que boucher expérimenté 6 ans dans un magasin ATAC AUCHAN à Paris, avant de s’installer à son compte.

    Cette solide expérience professionnelle lui confère une compétence et une réelle passion pour son métier. Toutes les viandes proposées sont d’origine française dont il connaît la provenance et les éleveurs et il privilégie la qualité. Dans sa boucherie, pas très grande, mais bien agencée, il crée une ambiance conviviale par sa présence très active, n’hésitant pas à conseiller sa clientèle sur le choix de tel ou tel morceau, avec éventuellement une recette pour le préparer.

    Son humour est le reflet d’une personnalité de bon vivant qui aime lui-même cuisiner, que ce soit pour la charcuterie faite maison, ou un petit rayon traiteur qu’il propose.

    Il est devenu agréable de flâner dans cette rue.

    Claude Verrier