Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

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    Raoul gs géné 22 06 19

    Portail de l'Hôtel de Raoul nettoyé, 6 rue Beautreillis (IVe) (Photo VlM)

     

     

    La diffusion de notre article du 6 mai 2019 "Saccage du portail de l'Hôtel Raoul : SOS à la Mairie de Paris" a été suivie d'une réaction qui a probablement bénéficié de l'intervention du Maire Ariel Weil que nous avons eu le plaisir de rencontrer à ce moment-là. Les graffitis abjects qui défiguraient les deux vantaux de la porte en bois ont été recouverts par les services de la Propreté de Paris d'un badigeon qui pare au plus pressé et joue les cache-misère. Le résultat n'est pas idéal mais il n'était pas possible de faire mieux à ce stade et nous en remercions les acteurs.

    Une information supplémentaire nous est parvenue ce jour : le Député de la 7ème circonscription (XIe, XIIe et IVe) Pacôme Rupin s'intéresse au dossier de la restauration de ce portail. Dans un courrier du 20 juin 2019, il s'adresse à  Karine Duquesnoy, Directrice régionale des affaires culturelles  (DRAC) d'Île-de-France, pour lui demander de prendre en charge la restauration du portail et "redonner une auguste place à ce bâtiment".

    Les personnes proches du dossier estiment que la restauration du portail et des vantaux en bois coûterait aux alentours de 150.000 €. Sa remise en état avait été suggérée par un riverain dans le cadre du "projet participatif" 2017 de la Mairie de Paris. Il évaluait la dépense à 4.000 €  ! Un optimiste…. Il a essuyé un refus, la mairie estimant que le dépense serait plutôt de 350.000 €… Elle a préféré faire droit à une autre demande, très appuyée par les bars-restaurants, d'élargir les trottoirs de la rue et de ses affluentes pour un coût qui se situe entre 250 et 300.000 €. Les travaux ont commencé sur le tronçon qui encadre le restaurant "Le Dindon en Laisse". 

    Les deux projets ne sont donc pas très différents en matière budgétaire. Il est dommage qu'on n'ait pas poussé plus loin l'analyse de celui qui valorisait notre patrimoine collectif, mais ceux qui s'en plaignent ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes : il fallait être présents aux réunions…

    Il y a désormais une perspective que le quartier bénéficie doublement des travaux de rénovation : c'est acquis pour les trottoirs, une porte s'ouvre pour la restauration du portail de l'Hôtel de Raoul. Nous nous en réjouissons !

     

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    Quincampoix 36Immeuble du 36 rue Quincampoix, l'un des plus raffinés du secteur. Il fait face à celui qui abrite le Bar-Rock Dr FEELGOOD

     

     

    Depuis deux mois à peine, les habitants des environs du 37 rue Quincampoix  peuvent enfin dormir paisiblement. Plus de cris, de chants, de tapage en tous genres depuis que  le bar « Dr Feelgood» a fermé. Ces trois dernières années, cet établissement leur a rendu la vie infernale, menant régulièrement grand tapage jusqu’à deux heures du matin et plus, affectant gravement leur tranquillité mais aussi leur santé.  Plusieurs voisins de l’établissement ont payé un lourd tribut à ces nuisances (voir à ce sujet les nombreux articles postés de septembre 2017 à avril 2019 sur  notre blog "Vivre le Marais !").

    Hélas, leur répit pourrait être de courte durée. Les occupants ont appris qu’un nouvel établissement du même tonneau s’annonce à la même adresse ! Le bail du « Dr Feelgood » a en effet été cédé à une société détenue par deux poids lourds de l’industrie musicale, Laurent Rossi, dirigeant et responsable de label chez Sony Music et Matthieu Drouot, directeur dans l’une des principales sociétés française de production de spectacles, principalement de concerts.

    Hellfest_logo

    Ces deux industriels qui seraient détenteurs de la marque « HELLFEST », organisatrice de concerts monstres de Heavy Metal ont décidé de rouvrir un « bar musical » dans le même local. Ils annoncent certes d’importants travaux d’insonorisation qui devraient, si tout va bien, minimiser les nuisances en interne mais ne cachent pas leur projet d’organiser des événements de grande ampleur drainant un large public. Ceci, au rez-de-chaussée d’un immeuble d’habitation, situé dans une rue médiévale étroite et résidentielle. Les nouveaux gérants assurent pourtant ne pas vouloir répéter les erreurs du bar précédent, et jurent qu’ils vont s’employer à ne pas déranger les habitants du quartier.

    Mais on voit mal comment des événements festifs et musicaux organisés dans un bar avec à la clef des "programmations de signatures" des principaux noms du Heavy Metal pourraient ne pas générer attroupements, bruits non régulés et nuisances multiples, c’est un peu comme si un éléphant entrant dans un magasin de porcelaine promettait de faire attention … Selon nos informations, la Mairie de Paris aurait refusé leur demande d’autorisation de terrasse dans cette portion de rue au sujet de laquelle le Maire du IVe arrondissement, Ariel Weil, avait clairement déclaré en novembre 2018  : « la configuration de certains lieux ou de certaines rues ne se prête pas du tout à l’organisation de ce genre de manifestations et vraisemblablement aucun aménagement ne saurait dans certains cas y remédier ».

    Les riverains, réunis en Collectif et à nouveau fortement mobilisés, sont évidemment soucieux et totalement hostiles à l’idée de voir se rouvrir un établissement de ce type, bénéficiant de surcroît de moyens importants et d’une marque qui bénéficie d'une large audience. Surtout après avoir un moment espéré en avoir enfin fini avec des nuits cauchemardesques…

    Le pire n'est heureusement pas le plus probable. La Mairie est attentive  et ne veut pas être confrontée à nouveau aux péripéties passées. La Préfecture de police a déjà fait la preuve de sa fermeté sur le dossier. Il reste à persuader les nouveaux propriétaires d'opter pour un concept d'établissement compatible avec le caractère résidentiel de la rue, et sa topographie qui exclut les attroupements, les rassemblements de personnes et le rangement de leurs moyens de déplacement (Harley-Davidson ou autres…).

     

    Post-scriptum du 27 juin 2019

    Le Directrice de cabinet du Maire du IVe Isabelle Knafou répond à notre article :

     

    Je comprends parfaitement votre inquiétude ainsi que celle de vos voisins échaudés par des expériences antérieures fort désagréables.

    Si les pouvoirs publics ne peuvent absolument pas empêcher un commerce de s’installer là où il le souhaite (y compris lorsque les lieux ne semblent absolument pas s’y prêter), nous pouvons sensibiliser les gérants, les rappeler à leurs responsabilités et vous assurer de notre scrupuleuse surveillance.

    C’est ce que nous faisons dans le cadre de la commission de régulation des débits de boisson en intervenant, avec nos partenaires (Préfecture, Commissariat, future police municipale, syndicats professionnels), auprès des établissements problématiques de l’arrondissement pour trouver au cas par cas des solutions adaptées. Le Dr Feelgood faisait partie de cette commission et nous avions bien en tête de rencontrer dès que possible les nouveaux repreneurs.

    Ces derniers ont devancé notre démarche en demandant à être reçus il y a quelque jours par le cabinet du Maire du 4e. Ils ont également été reçus par la Commissaire du 4e qui s’est chargée de leur rappeler leurs obligations réglementaires et de les informer sur les dispositifs leur permettant de contrôler leur activité dans le respect du voisinage.

    La Commissaire et moi avons eu le même sentiment concernant le caractère sérieux de la démarche de Laurent Rossi et Matthieu Drouot, manifestement conscients de l’historique et de la configuration singulière du lieu. Il faudra bien sûr voir le résultat à l’épreuve des faits, ce que nous surveillerons de près, mais disons qu’il est plutôt rassurant à ce stade.

    Lors de ce RDV, je me suis fait la porte-parole des habitants en soulignant notamment :

    • Le contexte particulier de la rue étroite et de l’immeuble ancien ainsi que l’exaspération des riverains livrés à des gérants méprisant ouvertement leur voisinage ;
    • Le problème des motos stationnant de manière anarchique et repartant en pétaradant à 2h ;
    • L’affluence à gérer lors du lancement du lieu (en octobre) qui risque de susciter beaucoup d’intérêt et de faire venir beaucoup de monde en même temps.
    • J’ai également confirmé que le Maire ne signerait pas d’autorisation de terrasse.

    En réponse à ces problèmes, les repreneurs ont annoncé :

    • Pas de concert "live" comme précédemment mais de la musique maîtrisée par des limiteurs de sons et une isolation phonique renforcée ; (le RDC sera un bar et le premier étage une boutique ouverts de 17h à 2h sauf dimanche et lundi).
    • Des nuisances extérieures liées aux fumeurs limitées grâce à l’installation d’un fumoir à l’intérieur.
    • Un vigile à l’entrée pour réguler les clients à l’extérieur.
    • Enfin, après discussion, nous avons suggéré l’instauration d’une réservation en ligne pour les premiers jours d’exploitation du lieu afin d’éviter de grandes files d’attentes dans la rue Quincampoix.

    Voici les éléments que je tenais à porter à votre connaissance, ainsi qu’à celle des lecteurs de "Vivre le Marais", s'il accepte  de publier mon message.

    Restant à votre disposition pour tout échange sur ce sujet,

     

     

  • Corbeille 18 06 19 Fontaine 18 06 19
                                  Corbeille                                                                 Fontaine

     

    On peut les voir rue Saint-Antoine, près de Bastille-Tournelles dans le IVe : une corbeille à papiers et une fontaine pour se rafraîchir et se désaltérer. Toutes deux sont en métal moulé. Ils donnent une impression de solidité et contrastent avec le clinquant des corbeilles courantes dites "vigipirate" qui ont une propension marquée à s'éventrer et à dégurgiter leur contenu sur les trottoirs.

    Ajoutons qu'il y a dans ces deux éléments de mobilier urbain une recherche esthétique réussie.

     

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    Beaumarchais 5 KFC façade 18 06 19
    Daloyau occupait cet espace commercial 5 boulevard Beaumarchais (IVe) dans un passé récent. A son départ, le bail commercial a été repris par le fast food KFC. (photo VlM)

     

     

    C'est la suite du feuilleton de la lutte des habitants du boulevard Beaumarchais contre l'implantation au rez-de-chaussée et au premier étage d'un fast food KFC (Kentucky Fried Chicken).

    Attaqué en justice par un collectif de riverains sur divers chefs d'accusation, KFC se voyait condamné le 6 mars 2019 en appel à arrêter les travaux d'aménagement. Prétendant que ces travaux étaient terminés, KFC décidait contre vents et marées d'ouvrir son établissement dès le 4 avril (Le Parisien du 14 avril Philippe Baverel).

    L'affaire n'en est pas restée là. Face aux nuisances résultant de la non conformité notamment des extracteurs de fumées, le collectif déclenchait un "référé d'heure à heure" devant le Tribunal de Grande Instance de Paris (le référé d'heure à heure permet de réagir très rapidement à une situation d'extrême urgence. Cette procédure permet d'obtenir une décision de référé dans un délai allant généralement de 2 jours à une semaine.

    Le résultat nous a été communiqué le 24 mai : le juge du TGI de Paris a ordonné la fermeture du restaurant KFC sous astreinte ainsi que la remise en état de certaines parties communes modifiées sans autorisation de l'assemblée générale des copropriétaires.

    C'est le deuxième juge qui fait droit à la défense du collectif et à ses arguments.

    Et cette fois, l'ordonnance a été respectée : le fast food  a fermé ses portes samedi 15 juin en fin de matinée comme en témoigne l'affichette ci-dessous, apposée sur la porte d'entrée.

     

    Affichette KFC 18 06 19

     

    Ce résultat a été obtenu après 18 mois d'une lutte qui n'est peut-être pas terminée. Les riverains ont reçu de nombreux témoignages de soutien  de leurs voisins du quartier qui pensaient que leurs chances étaient quasi nulles face à KFC. Ils ont bénéficié aussi du soutien appuyé du Député LReM  Pacôme Rupin et du Maire PS du IVe Ariel Weil.

    Le collectif "Beaumarchais 5-7"

     

  • Paris le parisien 01 03 19

    Paris, photo du quotidien "Le Parisien", avant l'incendie de Notre-Dame le 15 avril 2019

     

     

    La course à la mairie de Paris est ouverte. Les partis fourbissent leurs armes, les états-major préparent les alliances et les médias commentent. Notre association ne prétend pas refléter l'opinion générale des parisiens et n'est pas non plus forcément le miroir de Paris-centre mais elle puise sa vision de Paris dans les échanges qu'elle entretient depuis 12 ans avec un nombre croissant d'habitants qui nous lisent et réagissent. A ce jour, 2.125.684 pages de notre blog ont été lues, chiffre très proche de la population parisienne (la comparaison n'a bien entendu aucun sens…)

    Nous ne faisons pas de prosélytisme car il serait trop ardu pour nous qui sommes tous bénévoles de gérer une population d'adhérents qui pourrait aisément atteindre les 10.000 ou plus. Nous pensons simplement que l'opinion de ceux qui nous suivent n'est pas circonscrite au groupe qu'ils constituent. A ce titre, il y a tout lieu de penser que nos attentes sont aussi celles d'un très grand nombre de parisiens.

    Nous avons décidé de les faire connaitre à ceux qui souhaitent garder le pouvoir pour poursuivre leur tâche et à ceux qui veulent le conquérir. Nous leur demanderons de prendre connaissance des sujets qui nous mobilisent et sur lesquels nous attendons une réaction, des réponses et des engagements.

     

    Ce qu'on veut pour Paris. Les grands thèmes sont en caractères gras :

    • Arrêt de la densification de Paris intra-muros. Des espaces de respiration et de la verdure
    • Priorité à la propreté des rues et du mobilier urbain. La fin de l'affichage sauvage, des flyers et des graffiti. Arrêt de l'ouverture des parcs publics la nuit.
    • Pollution de l'air : interdiction progressive des véhicules à moteurs thermiques. Mesures immédiates contre les deux-roues bruyants et polluants. Instauration du stationnement payant pour les motos et scooters et mise en oeuvre de leur contrôle technique
    • Evolution progressive vers des véhicules tout électriques
    • Circulation autos/motos limitée dans les arrondissements centraux. Non concernés : les riverains et les véhicules de livraisons et de services, publics et privés. Attention renforcée aux conditions de déplacements des personnes à mobilité réduite.
    • Pérennisation de l'accès réservé aux piétons et circulations douces sur les voies sur berges avec obligation du contrôle des dérives festives nocturnes
    • Maîtrise des dépenses et équilibre budgétaire. Amorce de remboursement de la dette. Arbitrage sur les 300 Millions d'€ de subventions versées aux associations fantaisistes pour en finir avec le clientélisme dans ce domaine. Report des économies sur le budget propreté
    • Une police, municipale ou non, qui soit visible et qui sanctionne les incivilités : code de la route et de la ville, jets de déchets et de mégots sur la voie publique, tapage, lutte contre les nuisances sonores et l'occupation illégale du domaine public  par des activités marchandes (bars, restaurants…)
    • Une direction de l'urbanisme et du paysage de la rue qui fasse respecter les règles d'urbanisme et le PSMV (qualifiés désormais de  SPR "Sites Patrimoniaux Remarquables")
    • Une politique financièrement raisonnable de création de logements sociaux. Priorité de leur attribution à ceux qui sont au service de la société (policiers, infirmières, pompiers etc…)

     

    Ce qu'on ne veut pas à Paris, la version en creux de ce qu'on veut et,

    • Des hausses d'impôts
    • Des mesures communautaristes
    • L'invasion du tourisme de masse
    • L'anarchie dans les locations saisonnières
    • Les JO de 2024 sans référendum des parisiens
    • la Tour Triangle
    • Les tours du XIIIe 

     

    Gérard Simonet

     

  • Francs-bourgeois 34 cour pavée travaux 08 06 19

    Cour pavée de l'Hôtel Poussepin en réfection, 34 rue des Francs-Bourgeois (IIIe) (Photo VlM/YdM)

     

     

    Le Centre Culturel Suisse est propriétaire du rez-de-chaussée à cette adresse. Il est aussi l'un des copropriétaires du passage des Arbalétriers dont on a regretté l'an passé que ses pavés aient été sciés par le milieu pour que la chaussée soit plus lisse. De là à penser qu'il en sera de même avec la cour, il n'y a qu'un pas que nous ne voulons pas franchir.

    Si notre ami Albert Mandil était toujours des nôtres, lui qui jouait les gardes-champêtres de ce lieu historique, nous saurions précisément ce qu'il en est. Nous avons une pensée pour ce fidèle disciple de notre association, disparu il y deux ans. 

     

    Mandil voltigeur

    En son absence, nous ne pouvons que faire confiance à l'ensemble des copropriétaires du bâtiment et à l'Architecte des Bâtiments de France pour que le caractère exceptionnel de cet hôtel du tout début du XVIIème siècle soit préservé. Il remplaça à cette époque une "maison d'aumône" qui datait de 1350, construite pour abriter dans 24 chambres, 48 pauvres gens dispensés de toute imposition et qualifiés pour cette raison de "francs bourgeois". 

    Nous formons l'espoir également que les plafonds peints du 1er étage n'aient pas été sacrifiés à un quelconque réaménagement de l'espace habitable. Rappelons qu'au titre du PSMV du Marais (devenu SPR = sites patrimoniaux remarquables) les intérieurs des immeubles  sont protégés au même titre que leur architecture extérieure.

    GS

     

  • Plouf 1-1
    Objets repêchés dans la Seine du côté du quai Saint Bernard (Ve)
    (Photo VlM/GL)

     

     

    En voyant cet amoncellement d'objets représentatifs des nouveaux modes de déplacements remontés des fonds de la Seine on se demande qui on doit blâmer : la mairie de Paris, parce que c'est le plus simple, ou ceux qui s'en sont débarrassés au mépris du civisme le plus élémentaire. J'hésite parce que dans l'environnement laxiste dans lequel nous baignons il est mal vu de désigner un.e responsable particuli.er.ère (je vous promets de ne plus jamais utiliser cette stupide écriture inclusive, rejetée par l'Académie. Il y a assez d'idéologues autocrates qui s'en font les promoteurs ardents).

    Vous devinez dans quel sens va mon jugement sur ces deux sujets…. d'une importance toute relative.

    Gérard Simonet

     

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    Trot vertusLocal de recharge des batteries dans le IIIe (Photo VlM/OA/LF)

     

     

    On parle beaucoup des trottinettes dans les médias en ce moment. Mais curieusement, les commentateurs dédaignent d'aborder les dessous du modèle économique, notamment l'appel à ces "petites mains" qui agissent la nuit pour collecter, recharger et replacer les engins. Deux de nos lecteurs qui se qualifient gentiment "d'assidus" nous éclairent à ce propos. Voici leur témoignage :

     

    Lecteurs assidus de "Vivre le Marais !", nous voulions porter l'attention de vos lecteurs sur un problème d’un nouveau genre qui pourrait bientôt nous toucher tous. C’est un problème que nous rencontrons depuis quelques semaines, lié au développement de ce nouveau moyen de transport qu’est la trottinette électrique.

    La mise sur le marché d’une multitude de trottinettes a engendré un souci de taille : ces engins doivent être chargés. La solution trouvée par les opérateurs, les faire charger par des particuliers, via une application qui leur permet de les repérer et de les « chasser » dans la ville puis de les ramener chez eux pour refaire le plein de batterie et les déposer au petit matin dans la rue.

    Ce nouveau petit boulot, envisagé comme un complément de salaire, a donné des idées à certains. Depuis quelques semaines une bande d’individus bien organisés qui, à toute heure et surtout la nuit jusqu’à 8h00 du matin se relaient pour charger les trottinettes dans un local loué à leurs frais, a élu domicile au 45 rue Volta dans le 3ème . Le quartier Vertbois du Haut-Marais s’est fait une spécialité du "pop up store" et de la location temporaire et nous pensions que  leur activité ne durerait qu’un temps. Hélas ! Le temps passe et ce nouveau business se développe.

    On ne compte plus les bips stridents des trottinettes, les allers-retours incessants en scooter bruyant et les voitures aux portières qui claquent sans gêne aucune pour amener et ramener les engins toute la nuit. Les trottinettes chargent sur de nombreuses multiprises (imaginez des dizaines de trottinettes branchées sur des batteries, elles-mêmes reliées à des multiprises des heures durant !).

    Pour éviter d’attirer les regards des curieux un drap pend lamentablement sur la vitrine. Le sens interdit ne fait pas peur, on s’invective à 4h00 du matin en criant. Quand le temps est clément on sort des chaises, on s’assoie sur les scooters que l’on gare sur la chaussée (attendre cinq heures dans un local que les engins chargent doit en effet sembler long) et on envahit le trottoir (tant pis pour les poussettes, les riverains et les enfants de l’école élémentaire Vaucanson toute proche …). Le numéro 45 de la rue est devenu leur nouveau point de rencontre.

    Cette rue autrefois si tranquille attire de plus en plus de ces oiseaux de nuit au grand désespoir des commerçants et des habitants. Nous les avons approchés pour tenter d’en savoir plus sur leur bailleur – car ce local n’a pas d’affectation de nuit – et sur leur possible départ prochain. Il nous a été répondu que « tant qu’[ils] paient [ils] restent ».

    Nous avons signalé la situation à la mairie et attendons que l’adjoint du maire nous contacte pour que nous le rencontrions afin de lui exposer la situation. Mais il nous semble que le temps presse et que chaque jour passé est un jour où cette bande gagne du terrain (au sens propre comme au figuré). Nous espérons que la mairie agira pour le bien et la sécurité de tous car la réglementation de l’usage des trottinettes passe également par la réglementation sur leur charge. Nous espérons que "Vivre le Marais !" soutiendra notre action et que nous retrouverons bientôt une rue et des nuits paisibles.

    Ophélie et Loïc, résidents rue Volta

     

    Le côté positif de ce message est que l'activité générée crée des emplois et donne une chance à des jeunes de fournir une valeur ajoutée qui n'est ni stupide, ni répréhensible pour autant qu'elle s'exerce dans le respect du droit. Nous pensons que la possibilité existe de maîtriser aussi bien l'usage de ces nouveaux modes de mobilité que leur exploitation, pour autant qu'une loi appropriée en fournisse le cadre et que les acteurs du maintien de l'ordre en garantissent l'application.

     

  • Trottinettes hôtel de villeTrottinette électrique et Hôtel de Ville (Illustration mairie de Paris)

     

     

    Les trottinettes et vélos électriques "sans attache" (free floating) qui ont été implantés en quantité à Paris depuis l'été dernier vont dans le sens des nouvelles formes de mobilités souhaitées par la Maire de Paris Anne Hidalgo et ses Adjoints d'Europe Ecologie les Verts pour se substituer à la voiture. De ce point de vue, ils ne peuvent que se réjouir du succès de ce nouveau mode de déplacement et de leurs plateformes de gestion basée sur la géolocalisation.

    Malheureusement pour leurs convictions, si l'attrait commercial de ces services est une évidence, la façon dont ils sont exploités soulève d'immenses protestations. Les accidents sont nombreux, tant pour leurs utilisateurs que pour les piétons qui se font bousculer et renverser. Les trottinettes abandonnées sur les trottoirs sans précaution, qui sont des obstacles au déplacement des piétons, ne font qu'exacerber un ressentiment qui n'a cessé de croître auprès de la population.

    Il est donc nécessaire aux yeux de la municipalité de répondre aux dysfonctionnements sans pour autant remettre en cause ce qu'elle considère comme un progrès, sans doute à juste titre si on se projette dans le futur.

    Sa motivation est justifiée mais les annonces sont peu rassurantes. On lit dans les bulletins d'information de l'Hôtel de Ville que plusieurs mesures ont déjà été prises : verbalisation des usagers de trottinettes qui roulent sur le trottoir, verbalisation des stationnements anarchiques et mise en fourrière et signature d'une charte "de bonnes pratiques" avec tous les opérateurs.

    C'est bien, mais personne n'a jamais vu le début d'une application de ces mesures par la police municipale (dont chacun s'accorde à dire qu'elle est très discrète…). Quant aux "chartes de bonnes pratique" elles ont toujours été des cache-misère de dossiers qu'on ne veut pas attaquer de front. On se souvient de celle des terrasses de la rue des Archives (IVe) du temps de Dominique Bertinotti et plus récemment celle de la place du Marché Ste Catherine qu'on a de guerre lasse jetée aux oubliettes.

    De nouvelles mesures sont pourtant annoncées pour le 1er juillet 2019, en attendant que soit votée une loi au parlement : arrêté d'interdiction de stationnement des trottinettes sur les trottoirs, limitation de la vitesse à 20 km/h, demande aux opérateurs de ne plus augmenter leur flotte, appels au civisme, et création d'un observatoire pour évaluer l'accidentologie.

    De nouvelles mesures qui ressemblent à des vœux pieux : qui va verbaliser ces engins qui gisent sur les trottoirs et qui va-t-on verbaliser puisqu'ils sont abandonnés ? Qui va surveiller leur vitesse alors qu'aucun engin deux-roues aujourd'hui n'est contrôlé ?

    La vraie solution serait de charger dans des bennes toutes les trottinettes en infraction et de mettre en place des brigades de verbalisation sur quelques points de fort trafic pour sanctionner les comportements contraires aux règles établies. Il est à craindre que ce soit juridiquement impossible car il en est ainsi de notre Etat de droit et de nos élus qui n'aiment pas prendre de risques et préfèrent jouer les tigres de papier en évoquant des sanctions qui ne seront jamais appliquées. 

    Il est à craindre dans ces conditions qu'on soit condamnés à subir longtemps encore les facéties, les incivilités et les infractions des adeptes de ces nouvelles mobilités.

     

  • Marquage école

     

    C'est étrange : ils ont oublié le bariolage arc-en-ciel !