Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Nd de nazareth 44 smartph 18 12 18

    Rue de Nazareth (IIIe) au numéro 44, bien visible au-dessus de la porte d'entrée, un immeuble en sandwich entre les deux immeubles voisins ?

     

     

    Entre ces deux immeubles qui portent les numéros 42 et 46, il existe un  espace qui ne fait pas plus de UN mètre de largeur. Une anfractuosité entre deux bâtiments d'habitation qui se prolonge jusqu'au fond d'un passage qui ressemble à un couloir étroit. 

    C'est pourtant un édifice de cinq étages qui apparaît là, au fond d'un boyau profond d'une dizaine de mètres.

     

    Nd de nazareth 44 couloir 18 12 18

    Notre ami Jean-Louis nous le signale comme "l'immeuble qui pourrait être le plus étroit de Paris, une maison de 5 étages encaissée au fond d'une courte impasse entre deux immeubles avec une fenêtre par étage". C'est ainsi en effet que le présente Jacques Hillairet dans son dictionnaire historique des rues de Paris édité en 1963,

    L'impression est vraisemblablement trompeuse . Le long boyau n'est en réalité qu'un couloir d'accès à un immeuble au fond qui s'étale de part et d'autre des 42 et 46. Le 44 n'aura pas droit au Guiness des records ! Et Jacques Hillairet est pris en flagrant délit d'imprécision !

    Il en est un autre cependant qui peut y prétendre. Il n'est pas très loin, dans le Xe, au 39 rue du Château d'Eau

     

    39_rue_du_Château-d'Eau _Paris_01

    Sa largeur est de 1,10 mètre et il n'a qu'un étage et 5 mètres de hauteur. En revanche, sa petitesse est incontestable et saute aux yeux car il donne lui directement sur la rue !

    Bastien en tout cas a vu juste dans son commentaire à notre article. Nous l'en remercions !

     

  • P1090117Immeuble du 14 rue des Gravilliers (IIIe), soutenu par des étais (Photo VlM)

     

     

    L'immeuble fait l'angle entre la rue des Gravilliers et la rue des Vertus. Une grande fissure est visible sur la façade côté 2 rue des Vertus. Le local du commerce de gros CAFREDY-SAC  a été renforcé à l'intérieur.

    Selon la gérante, l'immeuble est une copropriété privée qui a décidé de procéder aux travaux de renforcement des structures. Dans l'intervalle, la mairie du IIIe demande aux occupants d'évacuer. Il n'en est pas question, au moins pour ce magasin de maroquinerie "qui est là depuis 30 ans". La cohabitation avec les poutres de soutènement et les étais n'est pas confortable mais les gérants "n'ont pas le choix car les loyers ailleurs sont trop élevés".

    Il reste à espérer que la course de vitesse engagée pour la sauvegarde de cet immeuble ancien se conclue par des réparations qui donnent  à l'édifice une nouvelle espérance de vie de plusieurs décennies ou plus.

     

  • Ampli

    Clavier de contrôle de musique amplifiée

     

     

    La réglementation liée au bruit des activités de diffusion de musique amplifiée date de 1998. Sa vocation est à la fois de protéger l’audition du public et de préserver la santé et le confort du voisinage. Avec le temps, ce dispositif s’est révélé insuffisamment protecteur. Les niveaux sonores fixés en 1998 étaient trop élevés, les lieux ouverts n'étaient pas tous visés par la réglementation et les basses fréquences, caractéristiques de l’esthétique musicale des années 2000,  n'étaient pas suffisamment prises en compte…

    Le décret n° 2017-1244 paru le 7 août 2017 a eu pour but de corriger ces lacunes.

    Il a réduit de 3 décibels le seuil de protection de l’audition. La limitation est passée de 105 décibels à 102 décibels. On rappelle qu'une baisse de 3 décibels, sur l'échelle logarithmique des sons, équivaut à la division par DEUX du volume du bruit. Il a fixé un seuil pour les basses fréquences, dont le niveau est désormais limité à 118 décibels et une limitation à 94 décibels a été imposée pour les spectacles destinés aux jeunes publics.

    De plus, les lieux ouverts, tels que les festivals en plein air, sont tenus d'appliquer ces limitations de niveaux sonores. S’agissant des lieux clos, cinémas, salles de meeting et autres, ils sont concernés au même titre que les salles de concerts, les bars et les discothèques. En gros, cette réglementation s’applique désormais à tout lieu ouvert au public accueillant des activités impliquant la diffusion de sons amplifiés dont le niveau sonore moyen sur une durée de 8 heures est supérieur à 80 décibels.

     

    Bruit atlanticoHalte au bruit ! Illustration "Atlantico"

     

    Le décret comprend aussi des mesures relatives à l’information du public sur les risques auditifs, la mise à disposition gratuite de protections auditives individuelles et l’aménagement d’espaces ou de périodes de repos auditif. Pour les établissements dont la capacité d’accueil excède 300 places,  l’enregistrement en continu des niveaux en décibels, avec conservation de ces enregistrements pendant 6 mois et affichage des niveaux en continu à la console, est exigé.

    Pour prendre connaissance du décret

    En attendant l'arrêté d'application de ce décret, les professionnels du spectacle et de la nuit montent au créneau pour contester, à travers une pétition qui soutient que " le décret contre le bruit ne doit pas mettre la scène KO", la mise en application des dispositions du décret.

    Ils prétendent que :

    • L’État a imposé son nouveau décret du 7 août 2017, applicable depuis octobre 2018, sans entendre leur avis sur le plan artistique, technique, la pertinence des mesures et sur l’impact économique.
    • Les professionnels via leur association AGI-SON, consultés lors de l’écriture du décret, avait souligné les points qui ne pouvaient pas être compatibles, techniquement, avec la physique du son ou les esthétiques et pratiques artistiques.
    • L’ensemble des échanges au sein d'AGI-SON concluent qu’un grand nombre des exigences du texte sont, techniquement, irréalistes
    • Ni réaliste, ni optimal, le décret aura des conséquences lourdes sur le spectacle et la filière toute entière (artistes, producteurs, diffuseurs, salles, festivals, équipes techniques) comme pour les spectateurs. Ceci conduit les professionnels à demander au gouvernement une révision du décret.
    • La diversité musicale est attaquée. En effet, la baisse des basses fréquences nuit à l’ensemble des esthétiques musicales, notamment aux genres comme le reggae, les musiques électroniques, le dub et le hip hop, qui disparaîtront peu à peu des scènes, réduisant la liberté d'accès des spectateurs à tous les genres musicaux.
    • Les concerts et festivals en plein air sont menacés. L’obligation de produire une étude de l’impact des nuisances sonores sur l’environnement lors des spectacles en plein air est techniquement irréaliste. Les niveaux sonores exigés en milieu urbain sont impossibles à respecter, ce qui entraînera l'impossibilité de réaliser un concert en centre-ville.
    • Toute la scène est fragilisée. La limitation de la diversité musicale, l'impossibilité technique de mise en œuvre, additionnée au coût de mise en conformité met en danger tout le secteur, déjà vulnérable, d’autant qu’aucun soutien financier ou accompagnement n’est prévu par l’État.
    • Les professionnels et le public se réunissent pour lutter.
      AGI-SON, le PRODISS et la Sacem ont lancé une campagne afin de mobiliser les professionnels mais également le public face aux désastreuses conséquences de ce nouveau décret. Une pétition mise en ligne sur change.org, sera la plateforme de ralliement pour faire évoluer la situation.  

     

    On le voit, en réponse à un décret de santé publique que les habitants des villes et particulièrement des centre-villes réclament pour protéger leur tranquillité, leur santé et leur sommeil, les "marchands de bruit" organisent leur résistance pour que l'audition de nos enfants, menacés de surdité précoce, continue d'être agressée, et que nos nerfs et nos nuits soient victimes de l'agression de ceux pour qui nuire à autrui est facile alors qu'il est si ardu dans nos combats de se défendre.

    Nous demandons aux Pouvoirs Publics, Ministère de l'Intérieur et Municipalité,  de rester fermes sur les améliorations qui ont été apportées à la vie des citoyens par le décret d'août 2017 et qui ne doivent être qu'une étape sur la voie du respect de leur qualité de vie. 

    GS

     

  • Concert 12 12 18 gérard assistance

    Introduction au concert (photos parismarais.com, cliquer gauche jusqu'à deux fois pour agrandir)

     

     

    La troisième session des "Moments Lyriques du Marais" ont fait église comble pour ce concert du 12 décembre 2018 qui a réuni autour de la pianiste chef de chant Magali Albertini, la soprano Pauline Feracci, la mezzo Lorrie Garcia et le baryton Thibault De Damas. René Andréani, assurait la présentation des œuvres.

    Concert fonq assistanceL'église des Blancs-Manteaux  (IVe) pendant le déroulement du concert

     

    Les artistes nous ont accompagnés à travers une douzaine d'opéras avec les airs qui sont les plus connus, les plus célèbres et généralement les plus beaux. La formation, grâce au renfort de la mezzo-soprano, nous a offert des solos, des duos et des trios.

     

    Concert 12 12 la troupe

    De gauche à droite : Lorrie Garcia, Magali Albertini, Thibault De Damas et Pauline Feracci

    Le concert a ouvert sur un trio justement, tiré de Così fan tutte de Mozart : "Soave sia il vento !" (que le vent soit doux !). Dans la quiétude du soir, le trio s'élève, sur des arpèges "sottile" du piano, et souhaite bon voyage aux fiancés par une mélodie tendre et voluptueuse où les voix se mêlent dans des harmonies qui suscitent le désir, jusqu'à la plénitude que Mozart exprime dans la résolution d'une dissonance savamment entretenue.

    De Mozart, dont on ne se lasse pas, on a entendu l'air connu de Cherubino dans les Noces de Figaro  "Voi che sapete" par Lorrie Garcia et un solo de Thibault De Damas dans le Papageno de la Flûte enchantée qui cherche désespérément "une femme, une petite femme"  ("Ein mädchen oder Weibchen").

    Donizetti et Rossini ont permis aux chanteurs de faire valoir leurs talents scéniques, pour nous rappeler que l'opéra est d'abord du théâtre où l'intensité dramatique, la joie et l'humour doivent s'exprimer. Thibault en est manifestement convaincu tant il s'applique par de petits artifices comme des déguisements, à illustrer le texte chanté.

    La Barcarolle des Contes d'Hoffmann d'Offenbach, chantée par le duo Pauline/Lorrie, nous a bercés comme il se doit et c'est tous sens apaisés que nous avons entendu l'air magnifique de Dalila "Mon coeur s'ouvre à ta voix" du Sanson et Dalila de Saint-Saëns, où Lorrie a porté très haut la démonstration de son jeune talent. Les deux reprises pianissimo qu'elle nous a livrées ont donné des frissons à plus d'un…

    Le concert s'est conclu sur le feu d’artifice de "La leçon de musique" de  La fille du régiment, une démonstration de polyphonie comme Donizetti sait les donner. La troupe a entonné en Bis le Brindisi de la Traviata de Verdi, chanson à boire qu'on écoute toujours avec enthousiasme et envie d'y mêler sa voix, ce que certains n'ont pas hésité à faire.

    Magali Albertini, en intermède, a joué du Schubert : un impromptu d'un opus posthume en forme de thème et variations. Schubert est un miracle par la sérénité qu'il apporte. Magali a traité cette oeuvre avec la délicatesse qui convient en dépit de la virtuosité qu'elle exige.

    Gérard Simonet

     

  • Hôtel d'aumontL'Hôtel d'Aumont côté Seine (Photo VlM)


    Peu d'édifices du Marais peuvent se prévaloir, comme l'Hôtel d'Aumont, d'autant de pères
    putatifs. On en attribue
    la paternité tantôt à François Mansart, tantôt à Louis Le Vau, mais
    Libéral Bruand est également cité. Les derniers travaux d'agrandissement et d'embellissement datent du milieu XVIIème siècle/début XVIIIème.
    Il est depuis 1936 la propriété de la Ville de Paris, loué en 1957 avec bail emphytéotique au Tribunal Administratif de Paris qui y a établi sa Cour d'Appel

     

    Isabelle Knafou, Directrice de cabinet du Maire Ariel Weil, nous adresse une information détaillée sur ce qui est prévu à un horizon assez proche :

    Le conseil d'arrondissement du IVe a voté, à l'unanimité, lundi 3 décembre, une délibération concernant la création un grand espace vert face à la Seine, comprenant le réaménagement et l’extension du Square Albert Schweitzer. Ce chantier doit débuter en septembre 2019 et se terminer en février 2020.

    Le programme qui a été soumis au vote prévoit l’aménagement d’un jardin public élargi
    dans la partie
    basse du site (près de la Cité Internationale des Arts) et l’ouverture au public
    du jardin haut fermé
    depuis 2015 (situé près de l’Hôtel d’Aumont).

    L’objectif de cet ambitieux projet vise à offrir aux habitants de notre arrondissement un très bel endroit de détente, de promenade et de loisirs sur une surface totale de 5080 m². Dans la partie basse, le programme propose de réaliser une ouverture qui réunira le square Albert Schweitzer et le jardin des Arts. Il composera un nouvel espace unitaire et cohérent aux multiples usages possibles.

    Le réaménagement de ces parcelles permet d’augmenter substantiellement la part de végétal de la partie basse (975 m² au lieu de 365 m² actuellement). Le programme prévoit :

    • la création de larges pelouses ensoleillées, agrémentées de fleurissements et de plantations variées,
    • l’organisation de deux espaces de jeux séparés à destination des jeunes enfants (petits jeux sur ressorts) et des adolescents (ping-pong et baby-foot),
    • un Théâtre des Petits, monté dans le cadre du Budget Participatif 2017, situé en retrait de la rue, à l’abri du bruit.

    Ces différents espaces permettront des usages et des ambiances diversifiés. Les principes
    d’aménagement retenus visent à préserver les ouvertures visuelles sur la façade de l’Hôtel
    d’Aumont et assurer la délimitation et la sécurité de la Cité Internationale des Arts.

     

     

    Le quotidien "Le Parisien" sous la signature de Philippe Baverel nous a fourni le 7 décembre un reportage documenté du projet. Nous savons le Maire Ariel Weil très attaché à cette réalisation qui arrivera à point nommé dans la compétition pour les municipales. Quel dommage qu'il n'y ait plus rien à faire pour corriger l'esthétique indigente de la Cité Internationale des Arts qui s'étend le long de la rue de l'Hôtel de Ville, face à l'Île St Louis !

     

    Cité des artsLa Cité Internationale des Arts (Photo VlM)

     

    Avec tout près de là les berges de la Seine qui offrent du pont de Sully au Pont Neuf une marche de plus de 3 kilomètres dans chaque sens et sans voitures dans un décor grandiose, le IVe arrondissement fait bien des envieux et se mesure avantageusement au IIIe qui dispose de son côté, avec les jardins du quadrilatère des Archives Nationales (temporairement et partiellement fermés pour travaux), d'un espace là-aussi paradisiaque.

    Les bonnes fées lui ont attribué Notre-Dame, la partie est de l'Île de la Cité (il suffit de traverser le boulevard pour accéder à la Sainte Chapelle), l'Hôtel Dieu, les trois-quarts de la place des Vosges, l'Hôtel de Sully, Beaubourg et le Centre Pompidou….  Il possède maintenant le Parc des Rives de Seine. Avec l'Hôtel de Sens tout proche de l'Hôtel d'Aumont, le futur jardin est un atout supplémentaire qui lui est donné. Il reste à chacun d'en faire le meilleur usage.

    GS

     

  • Ste croix  façade 13 façade

    Immeuble 13 rue Ste Croix de la Bretonnerie (IVe)

     

    Pascal nous envoie cette photo avec ce commentaire : Exemple d’un nouveau massacre ! Comment a-t-on pu autoriser une telle défiguration de la façade de ce magnifique immeuble, datant probablement du XVIème siècle ?

    Remarque de notre part : l'immeuble n'est sans doute pas aussi ancien. Les garde-corps bombés du premier étage sont caractéristiques de la période Louis XV. On est donc plus vraisemblablement au XVIIIème siècle.

     

    Ste croix 13 pied d'immeuble

     

    La critique de Pascal est-elle justifiée ? Certes le bandeau sombre et massif qui simule ou dissimule un linteau donne raison à Marie qui écrit : "J’avais failli vous alerter au sujet des travaux qui ont été réalisés sur cette façade, sans autorisation ? Aucun permis n’a été affiché. Le plus gros des travaux a consisté en l’épuration des parties entourant les vitrines. Les pierres ont été re-cimentées car tout était en très mauvais état, et l’on a donc devant soi une restauration tout à fait acceptable, il me semble.

    En revanche le large bandeau qui surmonte les devantures certainement destiné à masquer un linteau inesthétique ne me plaît pas du tout ! Il coupe de façon tout à fait disgracieuse (dimensions et couleur) la jolie façade de cet immeuble".

    Ces sortes de vitraux sur le pied d'immeuble peuvent plaire ou déplaire. Peut-on dire qu'ils défigurent l'immeuble ? Nous proposons que chacun s'exprime sur cette rénovation à l'aide des commentaires qui sont reçus sur ce blog.

    C'est une façon citoyenne de surveiller la manière dont le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais – site patrimonial remarquable ou "SPR" au titre de la nouvelle loi "CAP" (création architecture et patrimoine) – est appliqué car nous sentons de moins en moins la présence attentive de l'ABF (architecte des bâtiments de France). Il est vrai que les lois "patrimoine" qui se sont succédé en France depuis 2008 n'ont rien fait pour asseoir son rôle et sa légitimité.

    C'est un sujet que nous aborderons avec le nouvel ABF, qui a remplacé Sophie Hyafil dont le nom restera attaché au Marais d'aujourd'hui.

    GS

     

     

  •  

    CopsSouvenirs des affrontements du samedi 1er décembre 2018

     

     

    Pour que le scénario du samedi 1er décembre ne se renouvelle pas à Paris, le Ministère de l'Intérieur et la Préfecture de police viennent de réunir les maires d'arrondissements pour leur signifier un périmètre de réquisition des équipements de la Ville de Paris. Il a été demandé également que les maires se décommandent de la "manifestation pour le climat", une marche prévue le même jour de Nation à République.

    Les Maires à l'exception de celui du IIe Jacques Boutault (EELV), ont renoncé à toute participation et incitation à se rendre à cette manifestation, compte tenu du contexte. On se demande si Jacques Boutault agit par excès de confiance ou si son idéologie, qu'on partage quelques fois, n'est pas en train de lui jouer des tours ! 


    Réunion police maires arrt Réunion police maires arrt

     

     

     

     

     

     

    Face à face, mais pour un même combat, le cabinet du  Préfet de police avec Anne Hidalgo, à droite, et les Maires d'arrondissements à gauche.

     

    Le périmètre de réquisition auprès des maires comprend la liste des équipements de la Ville de Paris qui sont préventivement appelés à fermer demain. Il couvre la place de la Bastille et abords (St Antoine, fg St Antoine, Beaumarchais) et la place de la République et abords (bd du Temple, Filles du Calvaire, St Martin, rue du Temple, av de la République, bd Voltaire).

    Tous ces sites seront dégagés de tout engin ou matériel de chantier, échafaudages, objets pouvant servir de projectile par destination.

    Concernant les marchés, les commerçants et délégataires du Marché des Enfants-Rouges ont été informés des consignes suivantes : « protéger le marché contre d'éventuelles dégradations, par exemple en apposant des panneaux de protection et en retirant les étalages, contre terrasses et terrasses extérieures, ainsi que tous les objets vulnérables, le tout à adapter bien évidemment selon le marché. Il est prescrit également, le jour de la manifestation, de surveiller les accès afin d'être en mesure à tout moment de les condamner pour éviter toute intrusion ».

    Concernant les parcs et jardins, le Square du Temple sera fermé.

    Dans le IVe, la mairie sera fermée ainsi que la bibliothèque Arthur Raimbaud. Seront également fermés la Cité Internationale des Arts, la Maison Européenne de la Photographie, le Crédit Municipal, la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, le Pavillon de l’Arsenal, la Maison Victor Hugo, la maison des associations des IIIe et IVe et la Crypte Notre-Dame, ainsi que les bureaux de poste place de l'Hôtel de Ville et au 12 rue Castex, le jardin des Combattants de la Nueve, celui de la Tour Saint-Jacques et le square Louis XIII.

    Le numéro d’appel pour les Parisiens est le 39 75 qui sera ouvert samedi dès 09h00. L’application Dans Ma Rue pourra leur permettre de transmettre des signalements.

    Par ailleurs, le compte Twitter de la ville et les panneaux lumineux permettront également d’informer les Parisiennes et parisiens en temps réel.

    GS

     

  • Plaque

    Un nom burlesque, une rue étroite en bordure de l'espace Beaubourg où l'habitat résidentiel cohabite difficilement avec le clubbing et autres activités de divertissement

     

     

    Il faut faire un retour en arrière sur notre article du 21 novembre qui rendait compte de nos entretiens à l'Hôtel de Ville avec Frédéric Hocquard, Maire-adjoint en charge de la nuit, et sa politique de distribution de subventions municipales aux lieux festifs et bruyants pour les aider à investir dans l'insonorisation et l’accessibilité. 

    Nous avions plaidé, en compagnie de riverains de la rue Quincampoix, pour que les établissements qui se sont illustrés ces mois-derniers en empoisonnant la vie des habitants soient privés de la manne des deniers publics. Dans un contexte plutôt tendu car une des nos voisines membre de notre association, qui a beaucoup souffert et s'en est plainte  auprès de la police, a été retrouvée inanimée dans son appartement et se trouve aujourd'hui en réanimation à l'hôpital. Il n'y a pas a priori de lien de causalité mais l'événement a créé une émotion qui n'est pas prête à retomber.

     

    Quinc 36

    La rue Quincampoix, un mélange des extrêmes à l'image des soubresauts que la rue a connus au XVIIIème siècle avec les activités financières de John Law : des constructions à l'architecture élaborée avec une cinquantaine de bâtiments inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, mais des recoins livrés aux détritus en tout genre et des immeubles vétustes et mal entretenus, des boutiques aux devantures soignées à côté d'échoppes douteuses.

     

    Pour ces raisons, la décision prise par M. Hocquard, rendue publique aujourd'hui, qui rejette la demande d'un bar de la rue dont les ambitions rapportées par la presse avaient des motifs de nous inquiéter, est vivement appréciée. C'était un souci pour nous tous et pour le Maire du IVe Ariel Weil qui a œuvré en faveur du respect de la tranquillité publique. La mairie de Paris fait tout de même bénéficier de subsides six projets soutenus pas le CNV (centre national de la chanson de variété et du jazz) dont un dans Paris-centre (Le Klub, 14 rue St Denis 1er). 

     

  • Sq l finiL'Hôtel Salé au fond, héberge le musée Picasso. Le jardin attenant est séparé du square public connu sous le nom de Léonor Fini par une grille de protection.

     

     

    Notre concitoyen Jean-François Leguil-Bayart, directeur de recherches au CNRS et journaliste pour Médiapart est un observateur attentif des événements de son quartier, et des nuisances qui en découlent quelques fois. Il nous adresse le commentaire suivant à propos des aménagements qui ont eu lieu dans le jardin public qui jouxte le jardin de la façade arrière du musée Picasso :

     

    Le square Léonor-Fini, ou le cauchemar participatif

     

    Après la « rue Golotte » (on est prié de rire), la réhabilitation du square Léonor-Fini, sur fonds des budgets participatifs. Celui-ci en avait bien besoin. Après deux mois de travaux, nous y sommes, et consternation absolue…

    Le bon sens a-t-il définitivement déserté les couloirs de la Mairie du 3e arrondissement et de la Ville de Paris ?

    Sur le plan esthétique, la façade de l’Hôtel Salé, l’une des plus belles du Marais, est amochée par la disposition disgracieuse de jeux dignes d’un supermarché, en pleine perspective, bien au milieu des pelouses. On s’étonne que l’architecte des Bâtiments de France ait laissé passer une telle monstruosité au cœur du périmètre sauvegardé du Marais.

    Sur le plan écologique, les jeux d’enfants ont été disposés le plus près possible de la rue, à portée des gaz d’échappement, alors qu’ils étaient auparavant placés au fond du square, à l’angle du bâtiment technique et du jardin du Musée Picasso. Enfin, par égard pour la tranquillité du voisinage, ces jeux comprennent une espèce de xylophone qui résonne dans tout l’espace délimité par les immeubles et le musée, sans égard pour le repos des résidents, déjà exposés au tapage nocturne des débits de boisson voisins.

    A tout le moins, nous demandons le démantèlement immédiat de cette machine à bruit, qui est une manifestation supplémentaire du mépris dans lequel notre municipalité tient ses administrés, tout électeurs qu’ils soient. Il en va de la santé des personnes âgées, et moins âgées, qui habitent les immeubles mitoyens.

    Jean-François Leguil-Bayart

     

  • St martin

    La rue St Martin, en bordure de la piazza Beaubourg (IVe) (Photos VlM)

     

     

    La Maire de Paris vient de prendre deux arrêtés qui instituent deux zones piétonnes, dénommées "Beaubourg" (IVe) et "Quartier de l'Horloge" (IIIe).

    A vrai dire et en toute bonne foi, nous étions nombreux à penser que ces deux espaces étaient déjà des zones piétonnes. Des panneaux de signalisation comme celui-ci nous confortaient totalement dans cette croyance…

      Panneau zone piétonne

     Passage piétons rue du Renard (IVe)

     

    Il faut croire que le statut de ces zones n'était  pas suffisamment défini et qu'il ne participait pas encore à un grand dessein. Quel dessein ? La piétonisation de Paris-centre, le nouvel arrondissement qui regroupe les 1er, IIe, IIIe et IVe arrondissements actuels. Anne Hidalgo s'y intéresse de près ainsi que son Adjoint à la voirie et aux déplacements Christophe Najdovski, le chantre des circulations douces.

    Les deux arrêtés sont des jalons prudemment placés par la Maire de Paris pour préparer la voie à la piétonisation totale du secteur. Elle ne fait que maintenir le statut actuel mais elle lui donne un nom qui vaudra pour les étapes suivantes. C'est sans doute une façon intelligente (certains diront sournoise…) de procéder quand on sait que dans nos quartiers nous sommes contre le concept de piétonisation mais pour une baisse du nombre de véhicules à moteurs. 

    La mesure a un périmètre : ce qu'on a coutume d'appeler la piazza Beaubourg, rue St Martin de Rivoli jusqu'à Rambuteau et toutes les rues et ruelles afférentes ainsi que la place Igor Stravinsky avec notamment la rue de la Verrerie et la rue St Merri de St Martin à Renard. Pour ce qui est du quartier de l'Horloge, chacun voit bien de quoi il s'agit et se dit à juste titre qu'il n'y a rien de changé.

    St merri beaubourg
    Rue St Merri (IVe)

     

    Les arrêtés ont aussi le mérite de préciser ce qu'on entend par "piétonisation" : l'interdiction de circuler pour les véhicules à moteurs, SAUF…. riverains, véhicules de service et de secours, livraisons (de 7h00 à 13h00), bus, taxis et VTC (genre UBER) pour la prise en charge et la dépose uniquement. Les cycles ne sont pas visés (donc autorisés) et on comprend, bien que ce ne soit pas spécifié, que les engins de circulation dite douce sont admis. On attend d'en savoir davantage sur les trottinettes électriques et les gyropodes. Il est probable qu'ils soient admis mais sur les chaussées uniquement.

    En première analyse, cette décision dont on a déjà dit qu'elle n'en est pas vraiment une, n'est pas préjudiciable aux riverains et ne pourra qu'améliorer la pollution sonore et les encombrements, à défaut de purifier significativement l'atmosphère. Une question va toutefois se poser lors de l'élargissement aux quatre arrondissements. Il y a en effet des parkings publics au sein de Paris-centre ; ils ont le droit de vivre et ils restent indispensables pour que les quartiers soient capables d'accueillir des visiteurs et des personnes à mobilité réduite. Comment pourra-t-on y accéder si les voies d'accès sont interdites à la circulation ?

    Une solution serait de laisser la circulation libre sur les voies qui conduisent à ces parkings, notamment les rues St Antoine, Rivoli, Beaubourg, Renard… Il ne semble pas qu'elle ait la préférence des penseurs de l'Hôtel de Ville. On donnera un avis le moment venu…

    Enfin on aimerait savoir par qui et comment seront effectués les contrôles et appliquées les sanctions en cas de non-respect des règles établies.

    Gérard Simonet