Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Planètes

    Le système solaire (Soleil, Mercure, Vénus, Terre et Lune, Mars, ceinture d'astéroïdes, Jupiter, Saturne, une comète, Uranus, Neptune, Pluton/Charon, ceinture d'astéroïdes de Kuiper)

     

     

    Pour les terriens que nous sommes, l'été a été riche en événements astronomiques : éclipse totale de Lune le 27 juillet et rapprochement avec Mars, conjonctions Lune-Vénus, Lune-Jupiter, Lune-Saturne, Lune-Mars durant le mois d'août, toutes ces planètes visibles dans un ciel étoilé avec Mars au plus près de la Terre… Mercure, de petite taille et proche du soleil a été visible entre les 12 et 15 juillet, le soir dans le soleil couchant.

    Cette constatation, qui franchement nous ravit, est le signe d'un anthropomorphisme terrien bien pardonnable aux humains que nous sommes. Ces événements ne sont rien de plus qu'un effet de parallaxe. Dans la réalité, une conjonction ou même une éclipse sont des phénomènes relatifs à un point particulier de l'espace. Il arrive, dans le ballet permanent que se livrent les astres, que ce point soit sur Terre et que nous nous en émerveillions !

    Il y a cependant deux faits magiques dans l'organisation du système solaire qui inciteraient les plus crédules à croire qu'il est plus qu'un agrégat de matière inerte. Le premier est l'égalité du diamètre apparent du Soleil et de la Lune, le second la "loi de Bode".

    Vus depuis la Terre, le Soleil et la Lune ont un diamètre apparent quasi-identique. Ceci rend possible les éclipses totales de Soleil. Malgré la très faible probabilité d'une telle concordance, on peut toutefois arguer que c'est le hasard…

    La loi de Bode nous interpelle davantage. Découverte par Wolf et Titius mais publiée par Bode en 1772, elle montre que les planètes ne sont pas placées au hasard. Leurs distances au soleil se répartissent selon la suite de Fibonacci (*). Il y avait cependant "un trou" entre Mars et Jupiter : on a découvert à la place une ceinture d'astéroïdes qui peut s'identifier à une planète mal formée. 

    A partir d'un point d'observation où ne sévit pas la pollution lumineuse, on voit une multitude d'étoiles et cette traînée caractéristique qu'on nomme "la voie lactée" (du lait échappé du sein généreux de Junon). Il s'agit de notre galaxie qui, vue par la tranche, se présente avec une densité d'étoiles qui lui donne son aspect laiteux . Notre Soleil est une étoile ordinaire qui en fait partie et se situe aux deux-tiers environ du bras spiral qui tourne autour du centre qui serait un "trou noir" d'après les théories actuelles. Il y aurait plusieurs centaines de millions d'étoiles dans notre galaxie, peut-être un milliard (et dix fois plus de planètes…).

     

    Galaxie bisGalaxie spirale type voie lactée

     

    C'est vertigineux mais c'est peu de choses à côté du fait qu'il y a un milliard de galaxies dans l'univers….

    Les étoiles que nous voyons à l’œil nu depuis la Terre appartiennent à notre galaxie, à l'extérieur de la tranche. Il y a des exceptions : des astres qui ressemblent à des étoiles mais qui sont des galaxies ou nébuleuses "proches" de nous comme la galaxie d'Andromède et les nuages de Magellan. Les autres ne sont visibles qu'aux instruments.

    Cet univers, suivant les chiffres de la communauté scientifique, s'est créé il y 14,5 milliards d'années dans une "soupe" de particules (protons, électrons, neutrons, photons, neutrinos, quarks, bosons, gluons…). Une particule joue avec nous à colin-maillard. Il s'agit du graviton, véhicule supposé de la gravitation, dont les ondes ont été mises en évidence il y a un an à peine par des chercheurs américains (notre article du 15 février 2016).

    Nous sommes là pour en parler parce que cette soupe a été le siège d'une grosse explosion qualifiée de "big bang" qui, dès les premiers instants (on parle de milliardièmes de milliardièmes … de seconde), s'est organisée en grumeaux comme en témoignent les infimes variations constatées par le satellite COBE en 1992 sur le rayonnement fossile de 2,8°K  ou   - 270,2 °C du cosmos. Ainsi seraient nées les galaxies et en leur sein, les étoiles puis les planètes.

    La Terre est un grain de sable dans cet univers. Cependant, ô merveille, il s'y trouve dans son sol et dans son atmosphère les 92 éléments connus dans l'univers, de l'Hydrogène (numéro atomique 1) à l'Uranium, en passant par l'Hélium (2), le Lithium, le Béryllium, le Bore, le Carbone (6), l'Azote (7), l'Oxygène (8)…. Au-delà, et en amont même de l'Uranium avec son nombre atomique de (92), on répertorie d'autres éléments mais ils n'ont pas le statut de "primordiaux" (à l'état libre dans la nature) et sont fondamentalement instables.

    Ces éléments se sont constitués dans la forge des étoiles et des disques d’accrétion qui se sont formés autour d'elles. Le carburant originel est l'hydrogène. La fusion de deux atomes d'hydrogène donne un atome d'hélium en dégageant la fantastique énergie qu'on a su malheureusement domestiquer et exploiter au sein des bombes à hydrogène mais qui est aussi l'enjeu d'ITER, la centrale nucléaire de demain… Chaque élément suivant est le fruit d'une réaction nucléaire où les énergies mises en jeu, fournies ou produites, sont simplement colossales.

     

    DavidL'homme idéal ? Le David de Michel -Ange. Florence

     

    Ainsi, nous les hommes, avec des corps constitués uniquement d'éléments de la liste des 92 (une trentaine, de l'Oxygène au Brome et même l'Arsenic) devons tout à la composition de notre planète. On relève au passage le caractère miraculeux, on pourrait presque dire divin, de ce nombre. L'univers est infini mais le nombre des éléments constitutifs est incroyablement limité. Par considération de sa taille, on en ferait volontiers un ensemble continu mais il puise sa substance dans un tout petit ensemble discret de nombres (il n'existe pas de n° atomique autre que la liste des entiers de 1 à 92). 

     

    ParticulesParticules sub-atomiques (école polytechnique)

     

    Il est vrai que l'univers est fait de ces 92 éléments mais il baigne dans un océan de particules dont la physique n'est plus celle de Newton, ni même celle d'Einstein mais plutôt celle de Planck, de Bohr et de Schrödinger. C'est la physique quantique qui a tout pour dérouter puisqu'elle stipule qu'une particule se dérobe si on l'observe et peut être simultanément présente et absente.

    S'agissant du vivant, en supposant dans une démarche logique et rationnelle qu'on rassemble les quelque 30 éléments constitutifs du corps humain, dans les proportions adéquates et en agitant le tout, peut-on espérer créer la vie ? L'intuition nous suggère que c'est impossible et l'expérience nous le confirme. Entre des éléments inertes et un organisme vivant de même composition, fût-ce une amibe ou un virus, il existe un fossé d'apparence infranchissable qui est le souffle de la vie.

    Si je devais prendre position sur ce mystère, je me bornerais à répondre, mais en me gardant bien de prétendre détenir la vérité, que l'univers, la matière et la vie sont le fait d'un principe créateur. Un principe car il est au début de tout (sicut erat in principio et nunc et semper) ; créateur car nous constatons dans l'univers et à toutes les échelles ces transformations qui visent à donner un cadre et une consistance à la nature dont les hommes sont partie intégrante.

    Gérard Simonet

     

    (*) Suite de Fibonacci :

    C'est une suite de nombres entiers dont chaque terme est la somme des deux précédents (1, 2, 3, 5, 8,13, 21 ….). Le rapport des deux derniers nombres converge vers le Nombre d'Or soit 0.5(1 + √5) = 1,618…. Elle possède de nombreuses propriétés mathématiques mais aussi des liens étroits avec la nature. Pour les curieux…

     

  •    Descentes 2 

    Descentes d'eau dans le IIIe, propres comme un sou neuf ! (Photo VlM/DD)

     

     

    David vit dans le IIIe. Il est comme beaucoup d'entre nous, David, il déteste les affiches sauvages qui défigurent notre paysage urbain. Ces grandes affiches placardées en strates successives qui forment des croûtes sur les espaces en déshérence, les publicité agrafées sur les potelets pour les "tapis d'orient",  mais aussi les affichettes, stickers, autocollants qui prolifèrent sur les descentes d'eau de nos immeubles.

    On ne comprend pas toujours pourquoi. Les offres de service, avec leurs franges pré-découpées où un n° de téléphone est imprimé sont généralement des arnaques. Qui est assez naïf pour les prendre au sérieux ? Régulièrement on voit déferler ces annonces pour des travaux à domicile effectués par un artisan. Le métier est sympathique. On réalise très vite que l'artisan en question est une officine (sans adresse, seulement un n° de tél mobile…) car on constate que les affichettes sont collées dans toutes les rues de Paris à raison d'une tous les dix mètres, côté pair et impair !

    Il y a aussi ces stickers sans objet accessible aux non-initiés. Avec une signature ésotérique que certains peut-être comprennent, mais pas le commun des mortels. Et puis il y a le n'importe quoi qui fleurit n'importe où et qui choisit souvent ces pauvres tuyaux cylindriques.

    Certains d'entre nous munis d'un canif les retirent. Merci à eux ! Il faut remarquer que la fréquence de rafraîchissement est plutôt faible ce qui allège leur tâche. 

    L'un d'entre eux est-il intervenu rues du Béarn, du Foin, du Parc royal, de Turenne, Payenne et d'autres autour de la place des Vosges. Si c'est le cas, il en est vivement remercié.

    Il est possible aussi que les services de la propreté de Paris aient cédé à nos instances. Nous leur rappelons régulièrement que l'impression de propreté ou de saleté de la ville est tributaire de l'état du mobilier urbain dans son ensemble. L'état des descentes d'eau, des boîtiers de commande de l'éclairage public, des armoires de commande des feux, des parcmètres, des bancs publics, des plaques de rues… compte autant que l'état de la chaussée et des trottoirs.

    A vrai dire nous penchons pour cette hypothèse car la Maire Anne Hidalgo s'est exprimée vivement il y a peu pour que tout soit entrepris afin de rétablir une réputation en la matière qui n'a cessé de se dégrader les quatre dernières années de sa mandature.

    Nous posons la question au responsables de la propreté dans les arrondissements du centre. Nos colonnes sont ouvertes à sa réponse.

    GS

     

    Post-scriptum du 20 août

    Anne-Laure Beraud, adjointe au responsable des arrondissements 1,2,3,4 nous répond : "Je vous confirme que la DPE (direction de la propreté et de l'eau – NDLR) a bien traité les affiches et stickers présents sur ces descentes d’eau pluviale. Bien cordialement"

    Nos compliments et nos remerciements vont à ce service de la mairie de Paris. On constate qu'il n'est pas illusoire d'espérer que ces éléments du décor urbain soient entretenus. Nous souhaitons que la situation actuelle se pérennise. Il suffit à notre avis d'une intervention mensuelle, à moins qu'une instruction soit donnée aux agents de la propreté qui interviennent au fil de l'eau, de les retirer dès qu'elles apparaissent.

     

     

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    Vartan

    Vartan Berbérian fête ses 92 ans, boules de pétanque à la main (Photo Var Matin)

     

    Avec son regard perçant et sa barbe chenue, il évoque le Booz de Victor Hugo dans la Légende des Siècles. Mais loin d'être "endormi" il déborde d'activités économiques et industrieuses, avec un large cercle d'amis fidèles et quelques fois célèbres. Parmi eux, Henri Salvador, qui nous a quittés il y dix ans, avec qui il jouait régulièrement aux boules sur l'esplanade des Invalides.

    Nous lui avons consacré un article du 15 novembre 2015 pour relater le parcours exceptionnel de cet habitant du Marais dont les parents ont fui l'Arménie en 1915, et parler de son livre 'Le figuier de mon père". Il se rappelle à nous depuis sa retraite d'été au bord de la Méditerranée pour annoncer le dépôt d'un brevet pour un nouveau processus de fabrication des boules de pétanque !

    Traditionnellement, et Vartan y a pris sa part, la boule de pétanque est fabriquée à partir d'une tige métallique découpée en "loppins" qu'on chauffe et aplatit à la presse pour en faire des disques. Chaque disque est embouti à la presse en demi-sphère dont les bords sont "chanfreinés" pour s’emboîter dans une autre demi-sphère. L'assemblage est soudé, et la boule ainsi formée est usinée sur un tour automatique qui parfait sa sphéricité.

    La boule obtenue est parfaite de l'extérieur mais sa face interne reste à l'état brut d'emboutissage. L'invention de Vartan Berbérian réside dans le fait que l'intérieur comme l'extérieur de la boule sont passés au tour. Pour obtenir ce résultat, on part d'une barre de diamètre 75 mm qu'on découpe en galettes épaisses qui sont creusées dans la masse de sorte que les deux faces, interne et externe, soient réalisées avec une précision et un état de surface identiques.

    Le métal utilisé est un inox ferritique (avec un peu de carbone) qui a l'avantage d'être magnétique. C'est pratique pour ramasser sa boule avec un aimant quand on manque de souplesse dorsale… Mais l'intérêt majeur du processus est de garantir une boule dotée d'un parfait équilibre autour de son centre. 

     

    Boules

    Boules de pétanque, état final

     

    Dotée de cette technique de fabrication, la discipline a désormais vocation à se standardiser. La boule dont le diamètre évoluait entre 74 et 75 mm pour un poids de 690 à 700 g peut désormais se stabiliser. Vartan Berbérian propose de retenir 74,5 mm pour le diamètre et 695 g pour le poids.  Elle est alors qualifiée de "professionnelle". Un argument que Vartan se propose d'utiliser pour faire admettre la discipline au gotha des jeux olympiques.

    Ultime raffinement de ces boules d'exception : les stries. Ce sont elles qui assurent à la boule "l'effet" qu'on cherche à lui donner pour influencer son parcours. On observe sur la photo qu'elles sont symétriques et déterminent une boule "droite" et une boule "gauche".

    GS

     

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    Urinoir archives

    Un urinoir "new-look" au carrefour Archives/Blancs-Manteaux (IVe) (Photos VlM/ER)

     

     

    Elisabeth nous envoie cette photo ce matin. Au premier regard, et à distance, elle a pris l'édicule pour une buvette… Elle a réalisé sa méprise en découvrant le liquide qui s'en écoule sur le trottoir et dont la forte odeur d'ammoniaque laisse peu de doute.

    Un peu plus bas, à hauteur du 40 rue des Archives, elle croise la directrice de l'école maternelle qui lui révèle qu'elle a demandé et obtenu le retrait immédiat d'un équipement de même nature que la mairie avait installé devant l'école !

    Plus bas encore, sur le parvis de l'église des Billettes et en face du COX, un autre urinoir (puisqu'il faut l'appeler par son nom) a été mis en place par la mairie.

     

    Urinoirs billettes bis

     Sur le trottoir des Billettes….

     

    Le débat n'est pas récent. L'empereur romain Vespasien (69 après JC) s'illustra en donnant un nom (à tort dit-on) à ces fameuses cabines du XIXème siècle qui ont fleuri à Paris et pour avoir rétorqué à ceux qui lui reprochaient une sombre affaire de taxes que "l'argent n'a pas d'odeur".

    Au début des années 2010, à l'initiative de la Maire Dominique Bertinotti, le "conseil des Archives" évoquait la possibilité de placer à hauteur du 15 un ou plusieurs dispositifs pour éviter que les vessies gorgées à la bière, à défaut d'exutoire disponible, ne se soulagent à même la rue.

     

    Ste croix square personnes urinant juin 2011 Ce que beaucoup n'ont jamais cessé de faire…

     

    Face à ce qui nous est proposé, des questions se posent :

    Fallait-il installer des urinoirs en ces points du secteur sauvegardé du Marais, centre historique de Paris ? Sans doute, dans la mesure où la décision d'organiser des "gay-games" à Paris prise par Bertrand Delanoë autour de 2012 avait pour conséquence prévisible d'attirer le soir, pendant l’événement, des centaines de consommateurs de bière, boisson hautement diurétique, alors que les toilettes des bars qui la distribuent n'ont pas la capacité d'accueil requise.

    Fallait-il les installer sur le parvis d'une église et l'entrée d'une école ? Assurément non. Il y a eu dans ces choix indignes un manque total de sensibilité et de respect d'autrui.

    Les équipements retenus, ciblés sur les hommes, et qui de façon délibérée ignorent tout souci d'intimité, sont-ils la bonne formule ? On peut en discuter. En tout état de cause, il n’apparaît pas indispensable de les peindre de façon aussi racoleuse comme s'il s'agissait d'un élément du décor urbain. Il serait utile par ailleurs de s'assurer un peu mieux de leur étanchéité….

    Doit-on les conserver et en augmenter le nombre ? Oui si la Mairie de Paris entend développer l'activité festive et communautariste. Les candidats aux prochaines élections municipales devront être clairs sur leurs intentions en la matière. Chacun décidera alors en connaissance de cause. Inutile de dire que nous prêchons pour que la situation reste sous contrôle et exclue les excès en tout genre. Il ne sera pas nécessaire alors d'installer dans notre environnement sauvegardé des accessoires disgracieux et mal odorants qui ne seront quoiqu'on fasse que des pissotières.

    GS

     

    Post-scriptum du 14 août

    Les médias parisiens ont été nombreux à commenter l'événement. Pas toujours de façon bienveillante et enthousiaste. La Mairie de Paris en a-t-elle tenu compte ou la présence de ces intrus dans le paysage de la rue était-elle a priori provisoire ? On n'en sait rien pour le moment. On constate simplement, non sans regrets, que les édicules ont disparu et on a plutôt tendance à s'en réjouir…

     

    Urinoir sans

    Carrefour Archives/Blancs-Manteaux. Il a retrouvé son aspect habituel. Si vous êtes pris là d'un besoin irrépressible de libérer votre vessie, quel que soit votre sexe, traversez la rue. Vous recevrez le meilleur accueil, pour le prix-comptoir d'un café, au "Bouquet des Archives" ou à "La Fronde", deux excellents bars-brasseries.

     

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    Locations saisonnières st antoine valises roulettes floutée 12 03 12Locataires touristiques rue St Antoine (IVe)  et leurs fameuses valises à roulettes…

     

     

    Claude Verrier vice-président de l'association s'est rendu le 6 août à l'invitation de France-Inter pour participer à l'émission « Le débat de midi » de Didier Si Ammour sur France Inter, de 12h00 à 13h00.

    Lors de la présentation des participants, nous avons pu expliquer l'action de notre association contre les nuisances de toutes sortes, notamment de bruit et de tapage nocturne dans le Marais.
    A noter que, avec trois participants et une durée d'émission d'une heure, entrecoupée de flashs d'information et de morceaux musicaux, le temps du débat n'a pas permis d'aller complètement au fond.

    Néanmoins, il s'est dégagé un consensus sur l'impossibilité d'interdire complétement la location touristique, mais la nécessité de faire appliquer rigoureusement la réglementation, voire d'aller plus loin dans les zones hyper touristiques, en créant des quotas appartements occupation "normale" / occupation touristique, pour endiguer le développement quasi anarchique de cette pratique notamment via Airbnb, fort critiquée (et dont le responsable France s'est décommandé au dernier moment ce qui a été souligné à l'antenne !).

    Aurélien MALFAIT (Conciergerie Luckey Homes) a défendu la formule, mais avec modération, en développant le fait que cela permettait à des gens à budget modeste de voyager et créait des "emplois".
    Didier ARINO (Protourisme, qui fait notamment des études sur le développement du tourisme pour la Ville de Paris) a insisté sur la concurrence déloyale vis à vis de l'hôtellerie, destructrice d'emplois véritables (non pas précaires, sous payés et souvent avec le statut d'auto entrepreneur donc sans contrat de travail et charges sociales à payer). Il a fait une longue digression sur les chambres d'hôtes qui re-dynamisent certains milieux ruraux et permettent des contacts entre touristes et autochtones.

    Nous sommes intervenus pour dire que ce n'est pas le cas en milieu urbain, du fait de la brièveté des séjours, les loueurs n'étant pas sur place, de l'obstacle de la langue et des touristes soucieux de visiter et de se distraire et avons pu expliquer le mécanisme et les règles en fait assez contraignantes de la transformation d'appartements en locaux commerciaux pour exercer ce type d'activité dans les résidences secondaires.

    Il y a eu un débat et un consensus sur l'insuffisance des contrôles. D'après certains chiffres, 80% de ces locations se feraient sans autorisations, sans acquittement de la taxe de séjour et sans déclaration des revenus afférents.

    "Vivre le Marais !" a suggéré,  compte tenu du silence fréquent des RCP (règlements de copropriété), la mise en place de règlements intérieurs pour limiter cette pratique et édicter un code de bonne conduite opposable notamment aux visiteurs, et proposé que les syndics d'immeubles, mandatés par l'Assemblée Générale, n'hésitent plus à constituer des dossiers sur ces locations "au noir" pour saisir les inspecteurs assermentés des Directions du Logement et de l'Habitat.

    Il est bien certain que le sujet est d'actualité, que les pouvoirs publics n'ont pas suffisamment compris l'ampleur du problème et subissent les pressions des géants du secteur, alors que certaines grandes villes à l'étranger ont pris des mesures énergiques (Amsterdam, Barcelone, Berlin, Lisbonne, Londres, New-York). Ceci est ressorti du débat mais n'a été qu'effleuré dans le débat faute de temps.

     

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    Grenier st lazare vue generale fev 11Ambassade auvergne 30 09 15

    La rue du Grenier St Lazare (IIIe) et son prestigieux restaurant "L'Ambassade d'Auvergne"

     

     

    Deux démarches se percutent sur le devenir de cette rue dont les riverains, avec les habitants du "Quartier de l'Horloge", se mobilisent depuis des années dans leur conseil de quartier pour que les anomalies dont elle pâtit disparaissent et laissent place à un paysage urbain apaisé.

    A l'heure qu'il est pourtant rien n'est encore réglé : la terrasse fermée de l'hôtel Georgette, qui s'est accaparé une fraction notable du trottoir pour en faire indûment son bureau-réception est toujours là, et l'édicule qui matérialise l'accès au parking autos souterrain, en déshérence depuis des années, défigure le paysage et gêne inutilement la circulation des piétons.

    C'est pour cette raison que chacun s'est réjoui que la Mairie de Paris, sur son budget dit "participatif", affecte en 2017, sur proposition des citoyens appuyée par le Maire du IIIe, un montant de 155.000 € pour "réaménager le côté impair de la rue et en faire un passage homogène, sécurisé, végétalisé, totalement piéton et commerçant".

    Mais cet aménagement et ses bienfaits, tels qu'ils sont attendus, pourraient ne jamais aboutir…

    Jean-Louis Missika, le bouillant Adjoint auprès de la Maire de Paris Anne Hidalgo en charge de l'urbanisme, s'est mis en tête de "ré-inventer les sous-sols de Paris". Les 2.000 m² disponibles sous la rue du Grenier St Lazare suscitent des convoitises.

    Un des projets déposés auprès de M. Missika nous préoccupe : porté par la société SOGARIS LOGISTIQUE, il prévoit de faire de cet espace souterrain, qualifié "d'iceberg" car sa partie immergée est considérable au regard de l'édicule qui s'élève sur la chaussée, un pôle de logistique urbaine, une sorte de "HUB and SPOKE", alimenté au jour le jour par des camions gros porteurs pour stocker les marchandises dans le HUB et servir de point de départ de livraisons en direction des commerçants et des particuliers sur le "dernier kilomètre" (SPOKE).

    SOGARIS met l'accent sur le caractère écologique des véhicules affectés à la distribution (triporteurs, véhicules électriques et au gaz naturel…). Elle garde en revanche un silence pudique sur les véhicules qui alimentent le HUB. De gros poids lourds en toute logique.

     

    Grenier st lazare 30 fromager 11 11 16

    "Les Saisons", fromager d'exception, est aux premières loges et conduit la résistance 

     

    Ce projet, s'il aboutissait, verrait la rue transformée en gare de triage avec un ballet permanent de véhicules légers mais aussi de poids lourds. Les riverains qui rêvent d'un Eden auraient droit à l'enfer. Les commerçants, les restaurateurs surtout, subiraient une baisse de la valeur de leur fonds de commerce.

    M. Missika doit prendre la mesure de notre protestation citoyenne. Paris a besoin de respiration et d'espaces verts. Tout projet de densification de l'habitat, de l'activité économique, de la circulation, du tourisme de masse doit être regardé à la loupe car c'est la qualité de vie des parisiens qui est en jeu et conditionne leur opinion sur la ville et ceux qui la gèrent.

    Nous savons ce qu'en pensent ceux qui vivent et travaillent à proximité : le projet "participatif" leur convient et ils ne souhaitent rien d'autre. Il est pourtant difficile de s'en tenir là et laisser le parking et son volume croupir pour l'éternité. D'autres projets existent : "concept store LVMH", espace de travail pour l'industrie du cinéma et autres arts, complexe sportif vidéo-ludique…. Tous suspects de répercussions nuisibles sur la qualité de vie des riverains.

    C'est probablement de Vinci/Indigo le concessionnaire malheureux que viendrait pour eux la meilleure proposition : transformer le parking en lieu de "self-storage" pour particuliers et professionnels qui veulent étendre leur capacité de stockage en dehors de chez eux. Selon Vinci, l'idée serait rentable et l'investissement nécessaire à la transformation raisonnable.

    GS

     

    Post-scriptum du 6 août 2108

    Par arrêté du 11 juillet 2018 publié au Bulletin Municipal Officiel, le secteur dénommé "Grenier St Lazare" est déclaré "zone 30". Il comprend notamment les rues du Grenier St Lazare et aux Ours et une portion des rues St Martin et Réaumur, dans le IIIe. 

    Dans ces voies, les cycles sont autorisés à circuler en sens inverse de la circulation mais il y a des exceptions pour certaines voies.

    Ils sont tenus à céder le passage aux autres  véhicules dans un certain nombre de voies répertoriées. 

    Nos amis cyclistes seront bien inspirés de s'arrêter tous les dix mètres pour consulter le règlement pour s'assurer de son application.

     

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    Soubise rohan jardins christine 2011

    "Rêveries d'un promeneur solitaire" dans les jardins de Soubise-Rohan. Hôtel de Fontenay, en bordure de la rue des Francs-Bourgeois (IIIe)

     

     

    Sensible à l'émotion suscitée par la révélation des dispositions à l'étude au Ministère de la Culture, qui prévoient la fermeture pendant trois ans des jardins des Hôtels de Soubise et de Rohan, dans le but d'accueillir 300 agents du Ministère, le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum, qui avait obtenu leur ouverture en 2011, s'adresse au Secrétaire Général de la  Ministre Françoise Nyssen pour  demander  qu'elle soit attentive aux aspirations des habitants qui sont très attachés à la possibilité de circuler librement dans un espace de verdure, entourés de chefs-d'oeuvre architecturaux des XVIIème et XVIIIème siècles.

    Le Maire  s'exprime en ces termes : "Afin de ne pas priver les usagers de cet espace de respiration essentiel pendant une si longue période à compter du 1er octobre, il me semble important que vos services prennent en considération l'enjeu en termes de qualité de vie  et l'impact majeur sur le quartier.

    Les prestataires retenus pour réaliser cette rénovation pourraient sans aucun doute trouver des solutions  techniques permettant l'accès à cet espace, même partiellement, tout en garantissant la sécurité des visiteurs".

    Nous restons mobilisés avec les habitants du Marais pour que les travaux prévus ne portent qu'un préjudice raisonnable à leur qualité de vie.

    Gérard Simonet

     

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    Station autolib la perle taguée 23 02 16

    Cabine Autolib' dans le Marais, à proximité du Musée Picasso

     

     

    En voyant apparaître en 2012 ce genre de verrues dans notre paysage urbain, nous avons eu comme un haut-le-cœur. Rappelez vous le commentaire publié à cette occasion :

    "… nous le disons tout net, ces troncs de cylindre genre boite de camembert avec méplat, s'intègrent très mal dans le paysage parisien, a fortiori dans l'architecture du secteur sauvegardé du Marais.

    Que l'exploitant Bolloré ait fait ce choix, on peut le comprendre s'il explique qu'il a opté pour un modèle peu coûteux. Mais que les nombreux esthètes que compte la Ville de Paris aient approuvé ce design nous laisse perplexes. Que de surcroît les Architectes des Bâtiments de France, dont la compétence et le goût ne font pas de doute, aient laissé passer ce truc-là, nous rend carrément moroses."

    Les choses ont empiré depuis car les tagueurs se sont jetés sur cette nouvelle proie et l'espace confiné des cabines a servi d'autres usages que ceux que leur assignait leur vocation originelle. De sorte qu'elles se trouvent toutes profondément dégradées aujourd'hui.

    On peut légitimement penser qu'elles vont être retirées. Si une nouvelle version d'Autolib' et de ses avatars nous est proposée, nous souhaitons qu'elle tire la leçon de l'expérience précédente et que ses promoteurs n'oublient pas qu'ils participent au paysage urbain et qu'à ce titre ils ont le devoir de le respecter.

      

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    Hugo boss

     

    Nouveaux marquages publicitaires au sol dans le IIIe ! 

    Il est vrai qu'Anne Hidalgo a donné le La dans le Marais avec des peintures fantaisistes sur l'espace public : plaques de rues, bancs publics, passages piétons, potelets de protection des trottoirs….

    Les services de la propreté de Paris sont prévenus, ils vont intervenir… Nous nous sentons un peu fautifs de publier cette marque car nous lui donnons un retentissement qu'elle ne mérite pas mais c'est un message d’opprobre que nous diffusons afin que nos lecteurs l'excluent de leurs achats et boycottent la boutique désignée. Ils ont la chance d'avoir affaire à des citoyens respectueux du droit car ce sont des rétorsions auxquelles ils s'exposent par leur comportement incivique. Que diraient-ils si une officine comme celle qu'ils mandatent pour souiller le sol venait barbouiller leur devanture ?

    La mairie nous assure qu'ils paieront une amende. Le belle affaire, son montant est dérisoire et il n'est pas sûr qu'il soit appliqué. Voici le calcul économique auquel se livre l'annonceur qui raisonne sur de grands nombres : je vais débourser 1.000 € (par exemple) pour autant qu'on me prenne. Je sais statistiquement que j'ai une chance sur 20 (hypothèse) d'être verbalisé. Le coût résultant est de 50 € !

    Comment faire pour que notre environnement soit protégé ?

    Première mesure qui s'impose : réviser le montant de l'amende. Tout comme pour l'ensemble des incivilités recensées dans notre ville  : débordements de terrasses, jets de mégots et autres déchets, déjections canines, affiches sauvages et graffiti. Nous renouvelons cette requête auprès de tous les Députés de Paris pour qu'ils trouvent prochainement le véhicule législatif qui leur permettent de faire approuver cette disposition.

    Vis à vis de la direction de la propreté de Paris, nous revenons sur une proposition à laquelle nous croyons beaucoup : intervenir sur les incivilités en "mode LIFO" et non plus en "mode FIFO". Expliquons nous une fois encore.

    "LIFO", dans la terminologie empruntée aux Techniques de l'Information, signifie "LAST IN, FIRST OUT". Traduction : traiter immédiatement l’événement le plus récent. Conséquence, l'incivilité n'a aucun rendement et l'auteur est incité à renoncer dans l'avenir. On continue à traiter ensuite les événements dans l'ordre inverse de leur arrivée avec une efficacité qui reste élevée pour les plus récents.

    "FIFO" (FIRST IN, FIRST OUT) est le mode appliqué actuellement. On traite en premier l'événement le plus ancien. L'auteur de l'incivilité "en a déjà eu pour son argent" puisque son acte a été exposé un temps qui suffit à le satisfaire. Aucune leçon n'en est donc tirée par lui. C'est ainsi que le seul enlèvement des tags coûte plusieurs millions d'€ au contribuable parisien, sans compter les autres genres d'incivilités.

    Le changement de tactique ne coûterait rien, évidemment. Pourquoi ne pas le tenter plutôt que d'accepter de "passer à la caisse" sans réagir comme nous le faisons aujourd'hui ?

    Au passage, nous tenons  à dire, cependant, que les prestataires sous-traitants de la mairie de Paris qui sont derrière le service "DansMaRue" réagissent à nos sollicitations avec la rapidité qui convient et interviennent dans les règles de l'art. Nos suggestions ont pour but seulement de rendre leur intervention plus efficace et peut-être moins coûteuse.

     GS/JFL-B

     

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    Mairie IVe face 06 03 16Mairie du IVe (Photo VlM)

     

    Le 12 juillet fut l’occasion pour moi de rencontrer le nouveau Maire du IVe, Ariel Weil, avec sa Directrice de Cabinet, Isabelle Knafou. L’objectif de ce rendez-vous était de mieux nous connaitre et de confronter nos manières de travailler sur les dossiers afin que, quand "Vivre Le Marais !" et la Mairie ont une convergence de vue, nous puissions collaborer dans un souci d’efficacité.

    Nos modes opératoires sont apparus assez proches en ce sens que le Maire et son cabinet, tout comme "Vivre Le Marais !", ont choisi de sélectionner les dossiers sur lesquels ils s’impliquent et entendent mener ces dossiers jusqu’à leur conclusion.

    L’action municipale sur les sujets des débordements de terrasse des places Ste-Catherine et Bourg-Tibourg reçoit le soutien de notre association ainsi que le dossier sans fin des nuisances sonores provoquées par le restaurant le Who’s situé rue St Merri et rue Pierre au Lard.

    Au-delà de ces dossiers extrêmement visibles et stratégiques, nous sommes convenus de nous voir régulièrement pour échanger librement sur les sujets de notre choix.

    Indépendamment de nos orientations politiques personnelles, il est important pour "Vivre Le Marais !" d’être un acteur constructif du paysage urbain des IIIe et IVe arrondissements de Paris et dans cette optique nous privilégions une collaboration intelligente avec les mairies d’arrondissement et les services municipaux.

    Yvon Le Gall