Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

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    Soubise rohan vue du ciel (3)

    Polygone des Archives Nationales (IIIe) : Hôtel de Clisson et Hôtel de Soubise, avec sa magnifique cour d'honneur à colonnes doubles au sud-ouest, l'Hôtel de Rohan et son parc à l'est. Les Hôtels de Fontenay, d'Assy, de Breteuil et de Jaucourt au sud, plus modestes mais pleins de charme, constituent la frontière avec la rue des Francs-Bourgeois au sud.

     

     

    Tous classés Monuments Historiques, ces sept Hôtels ont en commun un espace remarquable fait de cours et de jardins communicants. En 2011, en épilogue à un long combat des riverains du Marais soutenus par le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum, le Ministère de la Culture qui a la tutelle de ces monuments acceptait l'ouverture au public des parcs et jardins.

    Ce fut pour nous tous un enchantement. Rares étaient ceux qui avaient eu la chance, au-delà de la cour d'honneur de l'Hôtel de Soubise, de découvrir ce qui se cachait entre ce monument et l'Hôtel de Rohan dont on ne connaissait que l'entrée austère 87 rue Vieille du Temple (IIIe).

      

    Hôtel de rohan et jardins

    Hôtel de Rohan, sa façade côté jardins restaurée récemment ainsi que l'intérieur de l'édifice, pour y accueillir les décors de l'Hôtel d'Argenson dit de la Chancellerie d'Orléans, aujourd'hui hébergés par la Banque de France 

     

    Il s'agit d'un parc bordé de merveilles architecturales, dont le style emprunte à la fois aux "jardins à la française" et aux "jardins anglais", comme on peut le voir avec la photo ci-dessous qui montre une partie du jardin avec sa végétation foisonnante et le ru d'eau vive qui le traverse et alimente une mare.

     Soubise jardin anglais

     

    On craint aujourd’hui  la fin de cet enchantement.

    Selon un de nos adhérents  proche du dossier, de nouveaux travaux de rénovation et d'aménagement seraient entrepris à partir du mois de septembre et l'accès au parc serait fermé au public pendant trois ans !

    Nous n'avons aucune raison de douter de la pertinence des travaux et a priori les habitants ne peuvent que s'en réjouir, mais l'annonce de la fermeture d'un lieu de repos et de méditation aussi bucolique, au cœur de notre cadre de vie et qui fait désormais partie de notre univers personnel, et ceci pour trois ans…. provoque un sentiment de révolte difficile à maîtriser.

    Nous demandons en conséquence à nos Maires d'arrondissement et plus particulièrement à Pierre Aidenbaum puisqu'il s'agit de son territoire, de négocier avec le Ministère de la Culture des aménagements à ce qui ressemble à une décision non concertée, dont on n'a pas mesuré les effets, notamment politiques à la veille de l'échéance électorale des municipales de Paris.

    Ces aménagements pourraient par exemple prendre la forme d'un laisser-passer permanent délivré par les Maire des IIIe et IVe aux personnes de leurs arrondissements.

    Nous suivons avec attention l'évolution de la situation.

    Gérard Simonet

     

  • Préfecture de police vue aérienne

     La Préfecture de police de Paris.  A droite l'Hôtel-Dieu (IVe). Vue aérienne

     

     

    La Mairie de Paris ne rate jamais une occasion – c'est son pêché mignon – de lancer des opérations de communication. Elle aimerait donner un nom au secteur qui résultera de la fusion des quatre arrondissements du centre de Paris. Elle annonce que ce sont les citoyens qui choisiront. Consolation en forme de hochet alors que ces mêmes citoyens n'ont pas été consultés sur la pertinence de procéder à ce regroupement !

    Le quotidien "Le Parisien" lui emboîte le pas, mais lui c'est son métier…. Il a publié un article le 19 juillet qui rend compte d'un sondage effectué auprès d'un panel de 540 lecteurs. Si on l'en croit c'est "Lutèce" qui tient la corde à 11 % devant "Paris Centre" (10 %) et "Cœur de Paris" (7 %). Le qualificatif  sociologique mais facétieux de "Boboland" recueille modestement 2 % des voix et le nom provocateur de "Hidalgo Land" n'obtient que 0,7 % des voix….

    "Lutèce" serait donc le nom préféré…. mais 89 % des sondés ne le choisissent pas. De quoi jeter un doute sur l’enthousiasme de nos concitoyens à l'égard de ce choix.

    Il arrive en tête néanmoins. Avant qu'il ne soit choisi, j'ai demandé à Wikipédia d'où il vient : "Lutèce en latin veut dire "boueuse" (du latin lutum "boue"), à cause des boues pestilentielles dont elle était remplie. Les habitants leur ont préféré le nom de Paris car Lutèce évoquait trop cette odeur fétide. Quant à Paris, il vient de Pâris fils de Priam roi de Troie"…., par le biais d'une étrange généalogie à laquelle je laisse volontiers se référer nos lecteurs érudits en la matière.

    Après cette évocation, on peut encore vouloir retenir Lutèce et décider d'un étonnant retour en arrière mais on serait tout aussi bien inspirés de faire un autre choix…. ou de ne rien choisir du tout. Pour ma part, si on me menaçait des pires sévices si je refusais de me prononcer, je retiendrais, devinez quoi : Paris-centre !

    Gérard Simonet

     

  • Beaumarchais 5 bastille19 07 18

    Nous sommes ici à deux pas de la place de la Bastille dans le IVe. L'immeuble du 5 boulevard Beaumarchais (au centre) porte encore l'enseigne du traiteur-pâtissier Dalloyau qui a cédé son bail. (Photos VlM/FTB)

     

     

    Un nouveau collectif a vu  le jour ce 20 juillet : 24 habitants, locataires ou copropriétaires résidant au 5 boulevard Beaumarchais dans le IVe. Ils viennent d'adhérer tous ensemble à "Vivre le Marais !" dans l'espoir que leur combat soit mieux connu et que les autorités compétentes lui accordent l'attention qu'il mérite. La raison de leur mobilisation : la crainte de voir un fast-food KFC (Kentucky Fried Chicken "ou poulet frit du Kentucky") s'installer dans leur immeuble après un long règne de commerces gastronomiques de prestige. 

    Nous partageons leurs craintes : un établissement de ce genre serait générateur de nuisances pour ces habitants et ceux des immeubles voisins. Nous sommes dans un régime de liberté du commerce mais il existe des codes et des règlements qui régissent l'urbanisme, le logement, la santé publique et le bruit et les nuisances en général. Les citoyens sont en droit d'en exiger le respect !

    Ils s'expriment dans le plaidoyer qui suit. Le Maire du  IVe Ariel Weil en est le principal destinataire. En dehors des actions en justice c'est lui qui, de notre point de vue, est le plus en mesure de leur apporter l'aide qu'ils sollicitent. Il y a déjà eu dans le passé des mouvements comparables contre par exemple l'implantation d'un MacDo à la pointe Rivoli. La détermination des riverains et le soutien de la Maire du IVe de l'époque ont fait que le restaurateur a renoncé. Nous souhaitons qu'il en soit de même au 5 du boulevard Beaumarchais….

    Nous donnons la parole à ce collectif : 

    "Notre immeuble bourgeois est situé au début du Boulevard Beaumarchais, à la limite du IVe arrondissement. Il date du XVIIIème siècle et était aux premières loges lors de la prise de la Bastille.

    Depuis une vingtaine d'années, les copropriétaires ont beaucoup investi afin de prendre soin de leur patrimoine : entretien du tout-à-l'égout, réfection des souches de cheminée et du toit en tuiles rouges avec l'aval de l'architecte des Bâtiments de France, ravalement des façades extérieures, installation d'un ascenseur, rénovation du hall d'entrée, ravalement de la cour intérieure que l'une de nos copropriétaires, Fabienne Thibault Boorsch, artiste peintre, a agrémentée d'une fresque représentant la Place des Vosges toute proche.

    C'est dans ce contexte que nous avons appris, en janvier 2018, que Dalloyau, qui occupait l'une des deux boutiques de rez-de-chaussée de notre immeuble depuis 1998, avait cédé son bail à la chaîne de restaurants KFC. Après " La pâtisserie Clichy", célèbre dans tout le quartier pour son gâteau au chocolat, puis Paul Bugat, artiste chocolatier connu pour ses œufs de Pâques ornés de reproductions de tableaux, et enfin Dalloyau qui égalait Le Nôtre dans l'excellence… On imagine notre consternation !

     

    Beaumarchais 5 façade 19 07 18

    Vue de la façade de l'immeuble du 5 boulevard Beaumarchais, et de ses deux boutiques du rez-de-chaussée

     

    Plusieurs facteurs ont jusqu'à présent entravé cette installation :

    • Alors que les riverains ignoraient encore tout du projet, la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris a refusé par trois fois la déclaration préalable de travaux présentée par KFC (la première fois en juillet 2017)
    • A deux reprises, l'assemblée générale extraordinaire des copropriétaires a refusé à la majorité des voix  l’installation de matériels nécessaires à l'exploitation d'un fast-food, afin de bien marquer l'opposition à son installation dans leur immeuble,
    • Plusieurs actions judiciaires devant le Tribunal Administratif de Paris et le Tribunal de Grande Instance de Paris ont été engagées à l'encontre de KFC et des propriétaires des locaux commerciaux qui, bien entendu, n'habitent pas l'immeuble !
    • Le 23 mai 2018, l'architecte des Bâtiments de France indiquait "qu'elle ne s'opposait pas" à divers travaux mineurs sur la  façade. Cette décision est elle aussi contestée par nous devant le Tribunal Administratif de Paris.

    En dépit de ces obstacles, KFC ne semble pas avoir renoncé à son projet, bien que les habitants les aient informé du statut d'habitation de la salle se trouvant au premier étage du local commercial et que KFC entend visiblement utiliser comme salle de restaurant.

    La Mairie de Paris en a été informée. Nous savons qu'elle n'a aucune bienveillance pour les demandes de changement de statut de l'habitation vers le commercial. La réglementation en vigueur à Paris met des conditions telles à cette transformation qu'elle n'a lieu qu'exceptionnellement. Dans le cas présent, la Mairie de Paris nous a confirmé qu’il s’agissait bien d’un appartement et qu’aucune demande de changement de destination n’avait été faite au profit de ce lot.

    Malgré cela KFC persiste !

    Nous sommes à présent dans l'attente des résultats des différentes actions judiciaires.

    En dehors des nuisances variées que ne manquera pas d'induire cette installation, il nous semble incongru qu'un tel établissement soit situé au premier rang sur cette Place de la Bastille, haut lieu de notre Histoire. Dans cette lutte, les enjeux ne sont pas les mêmes : l'argent pour KFC et pour nous, notre qualité de vie. Pour la conserver, nous sommes prêts à nous battre !"

    Le collectif  "Beaumarchais 5"

     

  • Charlot 28 façade cour 07 07 18

     Hôtel de Bérancourt, 28 rue Charlot (IIIe) cour pavée intérieure. Le corps de logis est courbe, agrémenté de tables, de bandeaux et d’encadrements moulurés autour des fenêtres qui ont conservé leurs croisillons (Photos HD)

     

       

    Au 28 de la rue Charlot dans le IIIe arrondissement on découvre, car il se tapit dans l'alignement des immeubles de cette rue étroite, l'Hôtel de Bérancourt, intéressant à plus d'un titre.  En effet, la porte, le balcon, les mascarons, les mansardes, la cour et l’escalier sont inscrits à l’inventaire des Monuments historiques.
     
    Il date du tout début du XVIIIème siècle. On le doit à Jean-Baptiste de la Garde qui lui donna son nom, Il fut dénommé par la suite Hôtel de Polignac, du nom de sa fille qui l'habita en 1745, puis au terme des péripéties de l'Histoire, Hôtel de Bérancourt.
     
    On constate que l'édifice a bénéficié d'une rénovation générale, qui souligne sa qualité. Une anomalie cependant subsiste : dans la cage d'escalier, une construction parasite qualifiée de "cagibi", défigure et déprécie l'escalier classé. Dès 1984, l'ABF (architecte des bâtiments de France) de l'époque Françoise Commenge signalait la nécessité de le démolir au titre du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. 
     
    Charlot 28 escalier 07 07 18
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    L'escalier classé, à gauche, et l'entrée à droite qui dessert l'escalier par une grille et le cagibi par une porte en bois
      
     
    On constate que 34 ans plus tard le cagibi est toujours là et sa propriétaire Mme R. vient de signer une promesse de vente pour un appartement qu'elle possède au rez-de-chaussée et qui se prolonge sur ce "cagibi", une "verrue" qui a vocation a être détruite…
     
    Il convient d'ajouter que les trois ouvertures qu'on voit sur la photo de droite donnent sur le cagibi au lieu d'éclairer la cage d'escalier comme elle devrait le faire !
     
    L'ABF actuel, Sophie Hyafil, a pris position le 20 juin dernier par écrit pour demander que le cagibi soit exclu de la transaction et vendu à la copropriété à des fins de démolition. On se demande d'ailleurs dans ces conditions comment la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris pourrait délivrer le certificat d'urbanisme qui conditionne la vente….
     
    Si le vendeur accepte, à des conditions économiques raisonnables, ce que les défenseurs du Marais et de ses trésors architecturaux souhaitent, le problème pourrait trouver une fin heureuse. Il peut aussi choisir de "passer en force" pour maximiser ses intérêts financiers, avec tous les risques que cette attitude comporte. La question ne se poserait évidemment pas si le Ministère de la Culture dont dépend l'ABF disposait de tous les moyens pour faire appliquer le règlement du PSMV du Marais. 
     
     Voilà plus de 30 ans que la propriétaire Mme R., à qui Françoise Commenge écrivait que l'édicule en question "déshonorait considérablement la présentation de cet Hôtel de qualité" (lettre du 7 janvier 1987),  maintient le statu quo et résiste aux injonctions qui lui sont faites. Nous pensons qu'il serait raisonnable qu'elle voie avec la copropriété comment on pourrait sortir par le haut de la situation.
     
    Gérard Simonet
     
     
     
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    Marianne ström

    Teotihuacán (Mexique), dans le temple Quetzalcóatl – pyramide du Serpent à Plumes – la tête du serpent.

     

     

    Marianne Ström, photographe professionnelle d'origine suédoise, vit dans le Marais depuis 27 ans dans un ancien Hôtel particulier qui lui offre une vue à couper le souffle sur l'un de nos plus beaux monuments. C'est peut-être la raison qui l'a poussée à faire de notre secteur sauvegardé son champ de prospection photographique préféré ? Toujours est-il qu'elle nous a légué sous le titre "Le Marais – chef d'oeuvre vivant" chez Michel de Maule, éditeur, un album de photos qui nous montre notre quartier sous un jour insolite. 

    Nous lui avons consacré un article en 2016. C'est en Bourgogne qu'elle se prépare aujourd'hui à exposer sur un thème qui montre son éclectisme : le couple dragon-serpent ! Voici ce qu'elle en dit :

     

    L’image du couple dragon-serpent a deux connotations majeures : le bien et le mal. Associé au mal, voici le serpent au jardin du paradis biblique, les serpents qui enlacent Laocoon et ses deux fils, voilà Saint-Georges et Saint-Michel au combat avec le dragon.

    Mais le dragon-serpent symbolise aussi l’opposé du démoniaque, du malicieux et du dévoreur.

    En Chine, le dragon est porte-bonheur et de bon augure. Il est le symbole de la sagesse et de la fertilité. Cette créature sifflante et chuintante occupe souvent le faîte des temples du site sacré qu’il protège.

    En Europe du Nord, en revanche, les têtes des dragons menaçants sur les proues des navires vikings, et sur les faîtes de leurs sites sacrés, semaient la panique et la terreur dans les âmes des ennemis.

    En Égypte, à Saqqarah, la Pyramide à Degrés, la Chambre de Tuiles Bleus. La Cobra déesse : le mur est gravé d'une frise de cobras femelles (uraei), symboles de la monarchie évoquant la déesse Ouadjet de Bouto, protectrice du Nord, qui incarnent la puissance protectrice et destructrice du pharaon.

    Au Mexique à Teotihuacán, dans le temple Quetzalcóatl – pyramide du Serpent à Plumes – la tête du serpent émerge d’une « marguerite » gueule grande ouverte, près du masque de Tlaloc, dieu de la Pluie, aux yeux saillants. Le culte du serpent concerne le dieu principal, le Soleil, qui s’exprime dans la construction des pyramides, représentant la victoire du bien sur le mal, de la lumière sur les ténèbres, de la connaissance sur l’ignorance et l’ascension du Soleil au ciel.  

     

    Exposition

    Sous le patronnage de Françoise Nyssen, Ministre de la Culture,

    L'exposition "Dragon et serpents - Animaux sacrés ou maléfiques dans l’objectif de Marianne Ström", sera présentée,

    au musée d’Art et d’Archéologie, Palais Jean de Bourbon, Parc abbatial de Cluny en Bourgogne, 71 250 CLUNY

    du 6 juillet au 2 septembre 2018.

     

     

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    Braque

    "Le Braque" n'en est pas à une facétie près. Ici, décoration pour la fête de la musique à l'effigie de son enseigne

     

     

    Appuyés par le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum qui les a reçus le 27 mai, les riverains de la rue de Braque regroupés en collectif adressent dorénavant une demande pressante au Préfet de police de Paris et au Commissaire d'arrondissement pour que l'établissement "Le Braque" situé au 11 de la rue, respecte enfin leur tranquillité et qu'en aucun cas l'autorisation de nuit ne lui soit accordée.

    Nous rappelons qu'il y a incompatibilité structurelle à la présence d'établissements festifs dans les lieux résidentiels sauf à obtenir de leurs exploitants une isolation totale la nuit et la maîtrise du comportements de leurs clients. Dans le cas présent, le propriétaire n'assure ni l'un ni l'autre. 

    Dans une lettre adressée à la cheffe du P.E.C. (pôle études et contrôles) de la Préfecture de police, le collectif de riverains souligne le manque d'efficacité des multiples interventions qui ont eu lieu pour mettre en évidence les défauts d'isolation. Il met le doigt sur l'anomalie qui fait que l'exploitant est juge et partie dans l'installation et le contrôle des limiteurs de bruits imposés par l'existence d'une réglementation qui fixe à trois décibels l'émergence de sons à ne pas dépasser. Contrainte illusoire quand on sait que l'exploitant est maître de ces limiteurs et en détient la clé ! 

    Ce restaurant a été pendant des années respectueux de la tranquillité de ses voisins, tout comme le sont la quasi totalité des établissements qui assurent le lien social dans l'arrondissement. A-t-il cédé à la gourmandise du lucre en décidant de faire dériver son restaurant vers un night-club sans en avoir le statut ? C'est ce que pensent les habitants de la rue. Il convient que les détenteurs de l'autorité et les garants de l'ordre public le lui fassent savoir en le priant de revenir à une exploitation paisible de son outil de travail.

    Gérard Simonet

     

     
  • F0744_Paris_III_rue_Ecouffes_boutiques_rwk

     Boutiques de la rue des Écouffes (IVe)

     

     

    Des riverains en témoignent, il s'est produit une curieuse série d’événements hier rue des Écouffes. Des agents de la voirie de la Mairie de Paris sont venus changer les plaques de la rue (une des plus anciennes du Paris historique) pour poser des plaques au nom de "rue Walter Benjamin".

    On s'est d'abord renseignés sur ces noms. Écouffes a une origine incertaine, mais Wikipédia citant Jacques Hillairet indique que ce nom vient de "escoffles" qui signifiait en vieux langage le milan, un oiseau de proie, nom souvent donné aux prêteurs sur gages. L'un d'eux aurait ouvert ses bureaux dans notre rue avec comme enseigne précisément un milan…

    Walter Benjamin, quant à lui et toujours d'après Wikipédia, est "un philosophe, historien de l'art, critique littéraire, critique d'art et traducteur allemand, né en 1892 à Berlin et mort en 1940 à Portbou. Il est rattaché à l'école de Francfort".

    Quoique le personnage fût respectable et digne de donner son nom à une rue de Paris, il n'a pas semblé aux riverains qu'il y avait matière à changer le nom de la leur. Ils ont interpellé l'agent en faisant valoir qu'on ne pouvait pas changer ainsi leur adresse sans leur demander leur avis et au minimum les prévenir.

    Ils auraient cru à un mauvais rêve le lendemain en constatant que les plaques de la rue des Écouffes n'avaient pas changé… s'ils s'étaient bornés à parcourir la portion principale qui va de la rue des Rosiers à la rue du Roi de Sicile. Car la rue avait bel et bien changé de nom mais seulement pour le court tronçon qui relie la rue du Roi de Sicile à la rue de Rivoli, dont le nom, c'est confirmé, est bien maintenant "rue Walter Benjamin"…

    Sic transit gloria mundi !

    FA

     

     

     

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    Gay bancs Gay potelets

                                                                                 

    Gay plaquesGay plaques

     

     De gauche à droite et de haut en bas : banc public devant l'école maternelle du 40 rue des Archives, potelets rue des Blancs-Manteaux, plaque de rue et passage piétons revisité… (Photos mairie du IVe)

     

     

    Le Maire du IVe Ariel Weil nous informait le 9 juin de ces "décorations" de l'espace public, le temps de fêter la "Gay Pride" et d'accompagner les "Gay Games" 2018 en août à Paris. Face à la perplexité affichée par les habitants du Marais, éberlués par la désinvolture des décideurs de la Mairie de Paris à l'égard de l'environnement du centre historique de la capitale protégé par un PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur), il prenait l'engagement que ces facéties disparaîtraient à la fin des jeux.

    Des provocateurs sont intervenus récemment la nuit pour recouvrir ces dessins et, plus grave encore, de laisser un message écrit priant les LGBT (lesbiennes, gay, bi, trans) de partir "hors de France". La Maire Anne Hidalgo a réagi en décidant la création de deux passages piétons ainsi décorés supplémentaires et surtout en annonçant qu'ils seraient désormais permanents, en contradiction avec l'assurance donnée par le Maire du IVe Ariel Weil.

    En un sens, nous devons nous réjouir de ce qui se passe car depuis des années nous demandons aux responsables de la Mairie de Paris de nettoyer les plaques de rues devenues illisibles sous les autocollants, les bancs publics recouverts de graffiti, le marquage au sol des passages piétons effacé et des potelets, peu esthétiques mais indispensables, qui servent de support à l'affichage sauvage. Brusquement on s'aperçoit que les moyens existent et qu'il suffit de le vouloir…

    Plus sérieusement, on est en droit de s'interroger sur la foucade de Mme Hidalgo. Ceux qui revendiquent leur appartenance à la communauté gay ont un avis très réservé sur le fond de l'affaire. Yvon Le Gall, Vice-Président de "Vivre le Marais !" qui vit au cœur du secteur concerné, commente l’événement sous le titre "Les arcs-en-ciel de la discorde !" :

     

    "On en est encore à se demander quel était le message que cherchait à véhiculer la mairie en réalisant ces collages. Mais là n’est plus le sujet puisque ces travaux ont été recouverts et complétés par une inscription injurieuse.  Depuis cet incident, la Mairie de Paris surjoue l’indignation tandis que les réseaux sociaux s’enflamment. Cette situation est assez caractéristique de la manière dont une certaine classe politique instrumentalise les communautés depuis quelques années et, plutôt que l’émotion, quelques réflexions viennent à l’esprit :

    • Les Gay Games sont une vitrine d’excellence pour la communauté gay qui méritait mieux que de se voir réduite à des collages de drapeaux devenus depuis longtemps folkloriques, archaïques et commerciaux. Une série de photos ou de portraits d’athlètes LGBT affichée dans les lieux publics n’aurait-elle pas eu un impact plus positif et valorisant ?
    • L’actualité montre depuis des années que l’étalage de signes communautaires génère un rejet proportionnel à la visibilité de ces signes. On peut le déplorer mais on ne peut pas l’ignorer, surtout quand on prétend piloter une ville comme Paris.
    • Paradoxalement, cette initiative est à la fois trop et pas assez visible. Trop visible car pas assez insignifiante pour ne susciter que l’indifférence. Et pas assez visible car étant vide de sens elle ne porte aucune valeur et ne délivre aucun message.

    En conclusion, comme d’autres dossiers qui ont concerné ces dernières années la communauté LGBT, voici l’exemple d’une maladresse politique et de ses conséquences,  ou comment transformer la formidable opportunité que représente les Gay Games en une énième fracture sociétale".

     

  • Pas de la mule 3 boucherie 18 06 18

    Boucherie Gillot, 3 rue du pas de la mule (IVe) (Photo VlM)

     

     

    C'est une nouvelle fermeture de commerce de proximité que beaucoup d'entre nous vont regretter. Un boucher de surcroît, et le seul du quartier, une profession qui se fait rare. Ses viandes et ses spécialités du Cantal avaient un goût de terroir. Il y a heureusement dix mètres plus loin à l'angle Beaumarchais un restaurant régional que nous recommandons. Il ne s'agit pas du Cantal cette fois mais de l'Aveyron. Les deux départements sont proches et la viande de l'Aubrac n'est pas inférieure à celle de Salers ! L'aligot y est superbe !

    La boucherie était exploitée depuis quelques mois par le fils des anciens propriétaires, tous deux décédés. Il n'était pas boucher de profession, toutefois, mais policier… Il avait recours à des bouchers professionnels qu'il employait pour servir. On dit qu'il n'aurait pas obtenu les autorisations administratives pour poursuivre.

    Les gens du quartier relèvent que leur boucherie est fermée. Ils espèrent que les professionnels qu'elle employait aient trouvé du travail ailleurs.

    DS

     

    Postscriptum du 29 janvier 2019

    Nous venons de recevoir le message suivant. Merci d'en prendre connaissance et d'y donner suite s'il y a lieu :

     

    "Je suis mandaté par les actuels propriétaires du fonds de commerce du 3, rue du Pas de la Mule pour y
    installer une activité. Le fonds est vendu 130 000 euros, il y aura un bail commercial 3/6/9, le bailleur nous autorise tout commerce
    possible sauf nuisances ou restauration avec extraction. J’ai lu votre article du 24 juin 2018, et les commentaires de riverains déçus de voir partir une activité de
    quartier.
    Je me permet de vous contacter, si jamais vous aviez dans votre réseau une personne intéressée pour installer
    une activité dans ce commerce, qui correspondraient aux besoins des habitants, je serai ravi de pouvoir aider
    la communauté du marais! N’hésitez pas à lui communiquer mes coordonnées:
    Bien cordialement,"
    Jimmy PETERSELL 06 65 16 19 40 
  • Temple 81 façade

    Façade du 81 rue du Temple (IIIe) (photos VlM)

     

     

    Si elle n'était défigurée, cette façade en pierre serait d'une beauté singulière….

    On remarque son style Louis XV, avec des fenêtres très hautes en arrondis, des balcons avec de jolis garde-fous en fer forgé et un portail à deux vantaux qui ouvre à l'intérieur sur un passage-jardin plein de charme. Le premier étage offre de grandes hauteurs sous plafond. L'immeuble de deux étages se termine par un attique mansardé avec deux séries de lucarnes.

    Le syndicat des copropriétaires a déposé un dossier de demande de ravalement de la façade sur rue. C'est en soi une très bonne chose car cet immeuble rénové pourrait être très beau. L'avis de l'ABF (architecte des bâtiments de France) a été affiché un temps sur la porte. Nous regrettons qu'il ait été retiré car nous  aurions aimé le relire. Il nous souvient que le projet présenté n'était pas acceptable en l'état mais que l'ABF Sophie Hyafil acceptait de donner son visa conforme si le pétitionnaire se conformait à certaines dispositions concernant la composition et la coloration de l'enduit de ravalement…

    Nous avons toute confiance dans le jugement de Mme Hyafil. Depuis des années elle veille sur la conservation et la mise en valeur du Marais et nous n'avons eu qu'à nous en louer.

    Nous répétons tout de même à cette occasion, comme nous l'avons fait au moment de la révision du PSMV en 2013, qu'il est regrettable que les lois et règlements qui imposent les ravalements et des contraintes spécifiques en zone de PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur), ne contraignent pas les propriétaires de commerces en pieds d'immeubles de mettre leurs devantures en conformité lorsqu'un ravalement est effectué. 

     

    Temple 81 commerce

     

    Le reproche principal qu'on peut adresser à ces deux devantures, et à la troisième qui est en dehors du champ, outre les matériaux utilisés, c'est de ne pas s'inscrire dans l'architecture de l'immeuble et de ne pas la respecter. On remarque aussi des enseignes inutilement agressives, elles aussi peu soucieuses du style de l'édifice.

    Ce serait enfin une bonne surprise si la fenêtre condamnée du premier étage était rouverte à l'occasion des travaux. Faute d'avoir vu le dossier on ignore ce qu'il en est. On se contentera de l'espérer à ce stade…

    GS