Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

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    Touristes ste cath
    La place du Marché Ste Catherine (IVe) le 1er octobre 2020, rendue aux citoyens qui sont de nouveau "chez eux" et aux touristes qui reviennent (Photo VlM/SB)

     

     

    Le Maire de Paris-centre Ariel Weil a tenu ses promesses : la place du Marché Ste Catherine a retrouvé hier, à quelques détails près qui seront corrigés, son visage d'avant l'épidémie du COVID. La population l'en remercie. La presse s'en fait l'écho (Le Parisien, BFM-TV…) et  les riverains s'en réjouissent.

    Sans pour autant crier victoire. Voici comment s'exprime avec sa modération habituelle Patrick Broders, ancien président du comité d'aménagement de la place  :

    "Nous recommençons à reprendre doucement espoir mais nous resterons attentifs car une place piétonnière est un espace fragile et convoité ! Le Maire la bien compris.
     
    Une place piétonnière est et doit rester, par nature, un espace de respiration réservée aux piétons, une aire de repos pour les promeneurs, un lieu de sociabilité inter-générationel (tout le monde se plaint qu’il n’y ait plus d’espaces de rencontres dans la cité!) où les parents peuvent s’arrêter avec leur poussette, les enfants s’ébattre, courir et jouer en toute tranquillité, sous le regard de leurs aînés venus prendre l’air, s’asseoir librement sur un banc, tout un chacun pouvant lire, répondre à ses messages) ou rêver en toute tranquillité sans obligation de consommer. 
     
    Et  ceux qui le souhaitent peuvent s’attabler (dans les espaces de terrasses autorisées) pour partager le spectacle d’un bonheur et d’un calme enfin retrouvés qui a fait la renommée du lieu… … ainsi chacun retrouve sa “Place” !
     
    Et si quelqu’un veut nous qualifier de lobby: d’accord ! Alors nous aimerions bien être reconnus comme étant celui de la “Protection des Espaces Véritablement Piétons” (Lieux et espèces  en voie de  disparition… faute d’espaces protégés…et/ou  trop souvent sacrifiés aux limonadiers)".
     
    La place decoudun 3
    Une place de rêve : Aquarelle de Jean-Charles Decoudun
     
     
  • Restaurant biglove-file d'attente qui bloqueFile d'attente devant le restaurant "BigLove Caffè", 30 rue Debelleyme (IIIe)

     

     

    La rue Debelleyme forme un arc de cercle dans le IIIe qui va du 83 de la rue de Turenne au 111 de cette même rue.  Elle symbolise l’emplacement du projet avorté  du roi Henri IV de créer une place semi-circulaire, la "place de France", d'où devaient rayonner les rues qui depuis portent des noms de régions : Bretagne, Normandie, Picardie, Saintonge, Poitou….

    Elle est un haut-lieu du Haut-Marais, connu pour abriter des galeries d'art dans un bâti qui fait une large place aux maisons et hôtels particuliers remarquables des XVIIème et XVIIIème siècles.

    Il y a quelques années, les riverains ont vu un restaurant s'installer, le "BigLove Caffèe" et leur vie a pris une autre tournure.

    Monique (le prénom a été changé), une habitante, s'exprime ainsi :" Nous subissons  désormais le manque de respect, le mépris et l'intimidation de la part des employés. Cris à toute heure, jour et nuit jusqu’à la fermeture totale du restaurant, soit à 01h00. Les employés s’interpellent à haute voix. J’ai des doubles vitrages et je dors avec des boules Quies mais ça n’évite pas d’être réveillée".

    Ce restaurant est ouvert tous les jours, jours fériés inclus. Quotidiennement à 12h00 on entend crier « Buon giorno », puis à 19h00 « buona sera ». Je travaille beaucoup à domicile et je ne peux pas me concentrer, je dois vivre avec mes fenêtres  fermées qui, malgré le double vitrage, ne m'isolent cependant pas des bruits de la rue.

    Plusieurs voisins se plaignent des nuisances du restaurant depuis des années : à la mairie, au gérant, à la police, et se sont plusieurs fois adressés aux employés pour leur demander  de bien vouloir respecter le voisinage… Rien n'a changé et la situation a empiré avec le déconfinement et l'extension de la terrasse. 

    Je ne me sens pas en sécurité chez moi. Que je sorte ou rentre de chez moi j’ai les employés qui squattent devant ma porte, je dois leur demander sans cesse de bouger pour me laisser entrer ou sortir. Il y a également la file d’attente des clients qui patientent devant notre immeuble (voir photo) et l’immeuble voisin. On ne peut pas sortir ou rentrer sans devoir se frayer un chemin parmi ses clients.

    Ma santé se dégrade, je ne peux plus dormir sereinement, je deviens nerveuse et angoissée, quand je me mets à ma fenêtre les employés me regardent pour me signifier qu'ils me voient. Je ne me sens pas en sécurité. Je suis épuisée psychologiquement et physiquement, mon médecin l’a constaté, mes proches aussi. J'ai appelé la police. Elle ne se déplace pas. Prendre un avocat qui me coutera cher,  je n’en ai pas les moyens.

    J'ajoute quelques lignes car je viens de parler avec le nouveau gérant Il compte déplacer la terrasse juste sous nos fenêtres pour l'hiver ! Ce qui occasionnera encore plus de bruit et encore plus de problèmes et rendra notre quotidien encore plus infernal. Ils disent en avoir le droit, donc la mairie les leur a donnés  sachant qu'il y a déjà plusieurs signalements contre ce restaurant ? C'est insupportable.

     

    Nous soumettons ce cas  qui parait douloureux au Maire de Paris-centre pour qu'il l'examine, avec la DPSP (police municipale), comme il l'a fait pour la place du Marché Ste Catherine. L'aide aux bars-restaurants face à l'épidémie ne doit en aucun cas tourner au chaos, à l'anarchie et provoquer la souffrance des citoyens.

     

  • Hôtel de ville entrée lobauHôtel de Ville, entrée du personnel et des visiteurs, rue Lobau (IVe)

     

     

    Le collectif d'associations s'est réuni sous le mot d'ordre RENDEZNOUSPARIS,. Il exprime très bien ce que les parisiens ressentent face à l'extension sauvage de terrasses existantes et l'apparition de nouveaux espaces réquisitionnés par les bars-restaurants avec des aménagements qui défigurent le paysage de la rue. Elle sera reçu en début de semaine par Emmanuel Grégoire, Premier adjoint à la mairie de Paris, en charge de l'urbanisme et des relations avec le terrain des arrondissements.

    Il sera entouré des Maires-adjoints concernés, notamment Frédéric Hocquard en charge du tourisme et de la nuit et Olivia Polski commerce/artisanat. Il nous semblerait tout indiqué que l'adjointe à la santé Anne Souyris et le garant de notre sécurité Nicolas Nordman soient également présents ou, pour le moins, impliqués. Nous en avons eu confirmation pour M. Nordman. Mme Souyris sera vraisemblablement présente ou en tout cas représentée.

    Les associations ont formé leur délégation : elle est composée de sept membres désignés principalement en fonction de leurs compétences. Une plateforme revendicative a été élaborée par le collectif et communiquée à M. Grégoire. Télécharger ici

     

     

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    Grégoire emmanuel la croixEmmanuel Grégoire, Premier adjoint à la Maire de Paris (Photo La Croix)

     

     

    La réponse à la lettre ouverte "RendezNousParis" du 21 septembre à Anne Hidalgo des associations parisiennes d'habitants regroupées dans une démarche "Vivre Paris !" est arrivée le jour même : le "Premier Ministre" de l'Hôtel de Ville, Emmanuel Grégoire, Premier adjoint à la Maire de Paris, qui a l'urbanisme dans ses attributions, propose de recevoir une délégation des représentants du mouvement.

    A la mairie de Paris, l'urbanisme recouvre les permis de construire et le paysage de la rue, dont le règlement des étalages et des terrasses est devenu depuis le dé-confinement et les décisions de la Maire de Paris "le dérèglement de l'étalement des terrasses", comme nous l'avons longuement expliqué et regretté dans notre lettre.

    M. Grégoire sera accompagné des Adjoints concernés. Gageons qu'il s'agira d'Olivia Polski en charge du commerce et de l'artisanat et de Frédéric Hocquard, en charge du tourisme et de la nuit. On regrettera une fois de plus qu'il n'y ait aucune délégation à la qualité de vie des parisiens et à la santé publique. Elle seraient pourtant utiles dans les circonstances actuelles. Notre délégation aura vocation à rétablir un équilibre qui fait aujourd'hui cruellement défaut.

    On salue la réactivité du Premier-adjoint et on l'en remercie. Les associations doivent constituer leur délégation et trouver une date. Il faut rappeler à ce propos que nous sommes tous animés du désir d'aider une profession à surmonter la crise du COVID mais que nous sommes attentifs au respect de notre environnement, de la santé des citoyens et de leur droit au sommeil.

    GS

     

     

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    Terrasse pl fontaine timbaud 17 09 20 chalengesTerrasses place de la Fontaine Jean-Pierre Timbaud (XIe), 17 septembre 2020  (Photo Chalenges)

     

     

    L'essentiel de ce que la société civile parisienne compte de citoyens mobilisés contre la politique d'abandon de l'espace public aux bars-restaurants en cette période de post-confinement, s'est retrouvé pour signifier à la Maire de Paris Anne Hidalgo et à ses Adjoints ses préoccupations face à ses déclarations récentes à la presse.

    Ces parisiens rassemblés dans leurs associations de quartiers et représentées par elles demandent à être reçus par la Maire de Paris par la lettre ouverte qui suit :

     

    EXTENSIONS  de  TERRASSES  à  PARIS  jusqu'en  JUIN  2021

    LETTRE  OUVERTE à Anne HIDALGO

    Les associations de riverains et d’artisans parisiens demandent à être reçues d’urgence par la Maire de Paris

     

    De nombreuses associations de la société civile, représentantes de riverains, d’usagers de l’espace public, d’artisans parisiens, demandent à être reçues par la Maire de Paris à la suite des annonces faites en matière de terrasses et de piétonisation.

    Ces décisions, présentées hier comme des mesures de compensation temporaire à la fermeture d’établissements pendant la période de confinement, sont aujourd’hui énoncées comme pérennes. Une modification du Règlement des étalages et terrasses, dont les conséquences risquent d’être très dommageables aux riverains et aux artisans, est en effet annoncée.

    Dans un contexte où les Parisiens ont besoin d’apaisement, de solidarité et de proximité, les signataires regrettent la brutalité et la verticalité de la méthode mise en œuvre, qui se traduit par l’éviction des maires d’arrondissement et par la mise à l’écart des associations représentant les habitants et une multitude de professions.  Aucune organisation professionnelle n’a été entendue à part celles des Cafés Hôtels Restaurants… Tout cela est en totale contradiction avec les promesses d’une politique plus participative.

    Les signataires déplorent l’incapacité de la Mairie de Paris et de la Préfecture de Police à faire respecter la « charte des engagements » et donc leur impuissance à protéger les Parisiens contre les risques sanitaires et les nuisances générées par les terrasses « éphémères ». Ils s’inquiètent en effet d’une dérégulation encore moins contrôlée de l’espace public, alors que les risques de propagation du coronavirus, les nuisances sonores, l’alcoolisation massive, les comportements antisociaux, ont redoublé avec l’entrée en vigueur de cette décision.

    En tant que citoyens, les signataires s’alarment d’un mouvement sans précédent de privatisation et de marchandisation de l’espace public parisien, ainsi que de sa totale soumission aux seuls intérêts privés des débits de boisson, au détriment des autres professions doublement pénalisées par la pandémie et les terrasses qui les privent d’espaces de livraison et de stationnement.

    Ils constatent enfin qu’une étape supplémentaire a été franchie dans l’exclusion de l’espace public des personnes à mobilité réduite, dont le droit de circuler est toujours plus entravé à Paris, au point d’être aujourd’hui remis en cause par l’élargissement des terrasses.

    Devant la gravité de cette situation, les organisations et citoyens signataires appellent la Maire de Paris à ouvrir dans les plus brefs délais des discussions concernant son projet.

    Paris, le 21 septembre 2020

    Contact presse :

    rendeznousparis@gmail.com

    Numéro de téléphone : 06 80 04 20 13

     

    Les associations signataires listées ci-dessous représentent tous les arrondissements de Paris (sauf le 15ème…) :

    Association Belleville Couronnes

    Association pour la Défense des Riverains et l'Animation du Quartier des Halles (ADRAQH)

    Association des Riverains du Canal Saint-Martin

    Association Fiers d'être Artisans IDF

    Association Habiter Paris

    Association Riverains  Sedaine

    Collectif Clichy-Blanche

    Collectif des Riverains de la place du Marché  Sainte Catherine

    Collectif Droit au Sommeil

    Collectif Nuisances Sonores

    Collectif rue Marie et Louise

    Collectif pour l'Amélioration du Cadre de vie du Quartier Belleville Saint-Maur

    Collectif Riverains Folie Méricourt

    Collectif Riverains Impasse Guéménée

    Collectif Riverains de la place Jean-Pierre Timbaud

    Collectif Riverains Jean-Pierre Timbaud

    Collectif Vivre République

    Réseau Vivre Paris ! (regroupe 20 associations présentes dans 18 des 20 arrondissements)

    Vivre le Marais ! Vivre Paris centre ! (regroupe des associations et collectifs de Paris-Centre)

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    Terrasse espacée le parisien 30 05 20
    "Terrasse étendue" fin mai 2020 (Photo "Le Parisien")

     

     

    Le journaliste Jean-François Leguil-Bayart, signataire de l'article paru ce 10 septembre sur Médiapart, a la dent dure à l'égard de la Maire Anne Hidalgo et du Préfet Didier Lallement. Mais si le jugement est teinté de parti-pris, le style est séduisant et les faits sont là. Nous les avons nous-mêmes relatés : débordements au canal St Martin, aux Halles, à la Butte aux Cailles, nuits chaudes et alcoolisées à Oberkampf/Jean-Pierre Timbaud, place du Marché Ste Catherine, rue des Archives et le COX, le WHO's et le Gibus…. La liste est longue avec partout des manquements à la charte que les exploitants ont signé à deux mains en sachant qu'ils ne la respecteraient pas.

    L'article de Jean-François Leguil-Bayart sur Médiapart

     

  • Ste catherine aquarelle decoudun
    Place du Marché Ste Catherine "avant" ; aquarelle de Jean-Charles Decoudun, janvier 2006.

     

     

    En réponse aux nombreuses plaintes des riverains de la place, résumées dans un manifeste de Patrick Broders, président-fondateur du comité d'aménagement de la place, le Maire de Paris-centre Ariel Weil vient d'enjoindre par écrit et fermement aux bars-restaurants de la place de respecter les conditions imposées par la "charte COVID" qu'ils ont accepté de signer pour bénéficier des avantages qu'elle leur offrait (télécharger courrier Ariel Weil).

    Weil lettre bandeau

    Ariel Weil s'appuie sur l'autorité d'Emmanuel Grégoire, Premier Adjoint d'Anne Hidalgo, en charge de l'urbanisme, d'Olivia Polski (Adjointe au commerce), Nicolas Nordman (sécurité, DPSP…) et Frédéric Lénica Directeur de cabinet de la Maire de Paris, sur les pouvoirs de Didier Lallement, Préfet de police de Paris… pour signifier aux établissements qui se sont lancés à l'assaut de la place et des rues affluentes avec leurs terrasses, l'obligation ;

    • de libérer le terre-plein de la place, occupé par des tables et des chaises "pléthoriques, incompatibles avec un cadre de vie apaisé" de jour et de nuit, sources de "nuisances sonores intempestives", le 30 septembre 2020 au plus tard,
    • de  "retirer tout mobilier urbain gênant l'accès des riverains à leurs portes d'immeubles ainsi que les voies pompiers"
    • de "respecter les principes de la charte des terrasses" qui ont été approuvés avec la signature de la charte
    • de veiller aux horaires de fermeture des installations éphémères (22h00), "qui n'ont pas été respectés".

    Le Maire demandera "la fermeture administrative" des établissements qui ne respecteraient pas les règles de sécurité et "la suspension des autorisations des terrasses initiales" à ceux qui se signaleraient par des nuisances sonores inacceptables (NB : des capteurs BRUITPARIF sont en place pour des mesures objectives).

    La lettre du Maire se termine par l'affirmation "qu'il ne lui serait pas agréable d'atteindre ce stade ultime mais qu'il ne pourra en être autrement tant que le quartier n'aura pas retrouvé une atmosphère sereine".

    Les habitants de la place et du secteur ont réagi très favorablement à la lecture du courrier du Maire car il porte un coup d'arrêt à une dérive intolérable et définit les principes d'un retour à une situation normale. Il reste la crainte cependant que la place ne retrouve pas l'état qui a été le sien au moment où la mairie a imposé que les terrasses n'aillent pas au-delà des croisillons métalliques qui ont été installés pour contenir les terrasses. 

    Le hasard fait que ce même 4 septembre 2020 où nous recevions la copie de la lettre du Maire, les riverains par la voix de Patrick Broders s'adressaient à lui pour lui dire qu'ils "demandent un retour – sans extensions – aux autorisations de terrasses délimitées par les croix de Saint André implantées sur la place du Marché Sainte Catherine ainsi qu'une attention particulière pour les implantations des rues adjacentes".

     

    (*) Le terme désigne un bruit discordant généré par de nombreuses personnes, du tapage ou encore du bruit accompagné de désordre (Wikipédia)

     

     

     

  • Ste catherine place occupée   28 08 20Occupation du terre-plain central de la place du marché Ste Catherine (IVe) (Photo VlM/PB)

     

    On s'y attendait : Anne Hidalgo a annoncé cette semaine la prolongation jusqu'en juin 2021 des mesures applicables aux terrasses des bars-restaurants. Le principe reste le même : les établissement font "leur marché" sur l'espace environnant en occupant la portion de l'espace public qui les intéresse !

    La protestation est immense. Les habitants font figure de sacrifiés sur l'autel des commerçants car la preuve est faite notamment de la Butte aux Cailles (XIIIe) aux rues agitées du quartier Oberkampf (XIe), aux Halles (1er) et dans le quartier Montorgueil/Greneta (IIe), que les conditions imposées aux commerçants par la charte COVID  ne sont pas respectées.

    Patrick Broders, président du comité d'aménagement de la place du marché Ste Catherine dans le IVe, décrit pour sa part la situation en s'adressant par écrit au Maire de l'arrondissement Paris-centre Ariel Weil  :

     

    "L'accaparement de l’espace public est totalement démesuré et hors tout accord avec les autorités sauf à ce que l’on nous le dissimule ! Le brouhaha  ambiant est épouvantable dans les appartements sous les 300 fenêtres des riverains. 

    C’est un véritable scandale aussi bien sanitaire (au sens large du terme) qu'écologique : que fait-on vraiment ici pour préserver les riverains, espèce en voie de disparition ! Et je ne vous parle pas encore de la gestion sanitaire des cuisines et des nuisances engendrées dans les parties communes des immeubles de la place : c’est une véritable catastrophe et le manque de réaction VÉRITABLE des services publics n’a d’égal que l’outrecuidance des restaurateurs qui se croient ABSOLUMENT TOUT PERMIS !
     
    Peut-on encore espérer quelque chose d’efficace de la part de la mairie (les accès des secours ne sont eux-mêmes absolument pas respectés ) ? Permettez-nous de commencer à en douter à la vue de tous ces échanges épistolaires dont les restaurateurs se moquent éperdument !
     
    Entendez ici un cri de désespoir largement partagé par l’ensemble des habitants de la Place du marché Sainte Catherine et des rues avoisinantes (Jarente en particulier)".
     
     

    Il fait oralement une constatation amère : il y a à l'Hôtel de Ville auprès d'Anne Hidalgo une Adjointe au commerce, Olivia Polski, qui défend les intérêts des marchands et des artisans, un Adjoint Frédéric Hocquard qui s'occupe du tourisme et de l'activité nocturne. Tous deux prêtent une oreille attentive aux revendications des bars-restaurants. Qui se préoccupe de la qualité de vie des parisiens, de leur tranquillité, de leur sommeil, mis à mal par les récents événement ? Personne !

    Il convient pourtant de faire la part des choses. Les annonces de la Maire de Paris visent à sauver l'essentiel des 8.000 bars-restaurants de la capitale, une activité économique à laquelle les parisiens sont attachés, quand ils n'ont pas de raison de souffrir de leur présence et c'est souvent heureusement le cas.

    Emmanuel Grégoire, Premier Adjoint auprès de la Maire de Paris, a pris le soin de préciser que l'heure de fermeture des terrasses restait 22h00, que le contrôle du bruit serait renforcé et que les amendes seraient portées de 138 à 500 €.

    Sur de telles bases il pourrait y avoir consensus. Mais tout repose sur la bonne foi des acteurs. Si les commerçants trichent, comme nous en faisons le constat là où existent des conflits, si les forces de l'ordre restent les bras ballants, tergiversent ou procrastinent, c'est la guerre assurée, une guerre qui est appelée à durer avec ses batailles, ses drames, ses implications judiciaires.

     

    OberkampfIntervention récente des forces de l'ordre rues Oberkampf, St Maur, JP. Timbaud (XIe)

     

    C'est pourtant  à la paix que nous aspirons. Le Maire d'arrondissement en détient les clés. Il doit identifier les points sensibles de son territoire et y concentrer les moyens d'intervention et de sanction de la DPSP et de la Police nationale pour contraindre les exploitants à respecter les règles. A défaut, il ne serait pas digne de notre confiance et de notre estime.

    S'agissant de la place Ste Catherine, nous lui rappelons qu'on a affaire à un site patrimonial remarquable équipé des moyens de mesurer objectivement le bruit et de sévir en conséquence. L'occupation du terre-plain central par les restaurants n'est pas acceptable. Nous demandons que le Maire obtienne sans délai sa libération totale et définitive.

    Nous nous efforçons d'apporter une vision apaisée du conflit. Cependant si aucun résultat n'était au rendez-vous nous rejoindrions la foule des mécontents dans une démarche protestataire, collective et judiciaire. Les jours qui viennent nous éclaireront sur la vraisemblance ou  non d'une possibilité d'apaisement du conflit actuel.

    GS
     
  • Adraqh 1Terrasse "COVID" dans le quartier des halles (Photo VlM/ED)

     

     

    Nos amis de l'ADRAQH (association pour la défense des riverains et l'animation du quartier des Halles) nous prient de diffuser le message qu'ils adressent aux autorités de Paris-centre, Maire de l'arrondissement, Directeur de la DPSP (police municipale) et Commissaire central de police :

     

    Mesdames, Messieurs,
     
    Nous sommes saisis ce jour par de nombreux riverains des Halles.
     
    La fête bat son plein pour les TV spectateurs de football Ligue des Champions qui se déroule en ce moment. Les terrasses et leurs abords sont pleins à craquer. Dans ces conditions nous vous alertons à nouveau tout d'abord sur le bruit insupportable qui émane de ces bars ou les supporters crient sans arrêt et ensuite font éclater des pétards jusque tard dans la nuit.
     
    Ensuite nous sommes étonnés compte tenu des dernières directives dites sanitaires de la Préfecture de voir des terrasses entières sans masques avec des gens au coude à coude  sans qu'aucun rappel à la loi ne soit fait alors que des riverains tranquilles qui passent à côté de ces terrasses reçoivent au même moment des PV pour non port du masque !
     
    Une situation hors du commun, vous en conviendrez qui ne va pas dans le sens de l'égalité des droits des citoyens et qui exacerbe les tensions. Nous vous demandons instamment de procéder aux actions nécessaires pour le retour à une situation acceptable pour les milliers de riverains des Halles.
     
    Ci-joint des photos des groupes de joyeux supporters. Zones concernées: rue de la Truanderie, rue de la Cossonnerie, rue Saint Denis, rue du Jour. Non exhaustif.
     
    Respectueusement vôtre.
     
    Emmanuel Duprat                                                       Claude Philippe
    Président ADRAQH                                                     Secrétaire Générale ADRAQH
     
  • Pierre au Lard 1 Pierre au lard vue du 24 renard 04 01 13
    Le bar-restaurant "le WHO's" occupe l'espace du 14 rue St Merri au 3-5 rue Pierre au lard dans le IVe. A droite, la halle qui abrite son night-club "de facto", source de toutes les nuisances pour les immeubles environnants (Photos VlM)
     
     
     
     
    Non, le WHO's n'envahit pas de la sorte la rue Pierre au Lard tous les soirs. Mais nous ne connaissons aucun autre établissement dans Paris-centre, à l'exception du COX-Bar 15 rue des Archives (IVe), où de telles occupations de l'espace public se produisent.
     
    Depuis 2011, le riverains regroupés en "collectif Pierre au Lard" dénoncent ses atteintes aux règles d'urbanisme. Ils ont obtenu l'annulation par le Tribunal Administratif d'un permis de construire pour l'extension du bar-restaurant vers l'ancienne galerie d'art du 3-5 rue Pierre au Lard, une construction légère en forme de verrière sur deux niveaux. Le WHO's l'a pourtant aménagé depuis pour en faire un night-club de fait sinon de droit, avec une vocation pour les soirées privées.
     
    Deux hommes vivent dans un logement de l'immeuble social HABITAT qui jouxte le night-club. L'un d'eux est gravement malade et suit un traitement lourd. Ses nuits et celles de son compagnon sont des supplices qui pèsent lourdement sur leur santé. Ils adressent régulièrement et renouvellent les signalisations à la police, sans résultat constaté à ce jour.
     
    le Tribunal de Grande Instance de Paris a été saisi et s'est prononcé en demandant qu'une expertise judiciaire soit conduite. Nous avons déclenché cette expertise. Ses conclusions sont aujourd'hui disponibles. Elles révèlent les nuisances constatées en les objectivant et imposent des modifications importantes dans l'hypothèse où l'exploitation serait poursuivie. Il reste à solliciter et obtenir un jugement au fond.
     

    Une solution amiable a été recherchée sans succès. Bien au contraire, le WHO's n'a rien trouvé de plus provocateur que de prêter sa salle à un night-club du XIe, "Le Gibus", un bar de nuit gay dont le fonctionnement est interdit en cette période de mesures sanitaires pour lutter contre le coronavirus. Qu'à cela ne tienne, il propose désormais ses soirées débridées chez le WHO's…. La vidéo qu'il diffuse en témoigne et révèle l'absence totale de précautions à l'égard de l'épidémie qui manifeste depuis quelques jours et singulièrement à Paris une reprise inquiétante.

    Nous sommes à un tournant de l'affaire. Le collectif Pierre au Lard qui regroupe les dizaines de riverains concernés par le comportement inacceptable des propriétaires/exploitants de l'établissement visé tient à aller au bout de la procédure. Elle a déjà couté très cher à ceux qui s'y sont engagés et on sait qu'il va falloir investir davantage.

    Notre association, qui réaffirme à cette occasion son attachement au mouvement "Vivre Paris !" et à la protection de la qualité de vie des habitants, s'engage dans la voie de l'effort financier qui lui est demandé. Nous savons que nous pouvons compter sur nos membres bienfaiteurs mais il serait réconfortant pour nous qu'un vaste élan de solidarité se manifeste. Nous publions ci-dessous l'appel dans ce sens du "collectif Pierre au Lard". Il est de l'intérêt de tous les riverains, de tous les habitants de Paris-centre et de Paris en général, d'encourager et de soutenir la mobilisation.

    GS

     

    "Chers voisins, chers amis de "Vivre le Marais !" et de "Vivre Paris !"
     
    Si le WHO's, officiellement bar-restaurant, rouvre en principe ses portes le 16 septembre prochain, vous savez que ses locaux ont été prêtés tout l'été à l'établissement "Le Gibus", qui n'avait pas l'autorisation d'exercer son activité de discothèque dans le 11ème arrt ; couverture bien pratique…. Ce détournement de la loi ne nous surprend pas particulièrement, non plus que le silence gardé par la police, la Préfecture et la Mairie de Paris-Centre, à nos demandes de contrôles réitérées, et étayées par des vidéos montrant que ni les distances barrière, ni le port du masque, n'étaient respectés par les clients.
     
    Les nuisances auront donc perduré tout l'été, sonores bien sûr, mais également odorantes tout autour de l'établissement, auxquelles s'ajoute la menace diffuse du risque de propagation du Covid-19 dû à au mépris des règles de salubrité et de sécurité publiques.    
    C'est donc une chance pour le plaignant, son compagnon et pour tous les riverains exposés aux débordements du WHO's, que l'expert judiciaire chargé de donner son avis sur la réalité des nuisances et de préconiser des solutions, ait rendu un rapport (juste avant le confinement) qui est très clair et très positif pour notre cause. 
     
    Oui, les nuisances sont avérées, très fortes, empêchant de trouver le sommeil jusque tard dans la nuit, causées par la musique amplifiée et le comportement des clients, à l'extérieur comme à l'intérieur du local, où il n'y a aucune insonorisation digne de ce nom. Oui, il s'agit bien d'une activité de discothèque, malgré les dénégations de l'exploitant. La vidéo est explicite.
     
    L'expert préconise des travaux de grande ampleur, de type "boite dans la boite" (cela vous rappellera sans doute quelque chose), très au-delà de ceux envisagés dans l'étude d'impact présentée par la SAS Moovment, exploitant du WHO's et, dans le cas de la poursuite de la procédure, il proposera au juge du fond "d’ordonner la cessation de l’activité nocturne dans l’attente de la réalisation de travaux suffisants." Il a bien compris que s'agissant de ces travaux qui nécessitent des autorisations administratives, il risque de ne pas les obtenir, puisque le N-ième permis de construire, demandé en 2013, n'a pas été accordé. "A défaut, énonce l'expert, toute activité festive ou amplifiée est à proscrire." 
     
    Suite à la communication de ce rapport d'expertise aux parties, une tentative de solution amiable a été tentée mais sans succès. Une chose est claire : la SAS Moovment refuse de réaliser d'elle-même les travaux prescrits par l'expert, sans doute parce qu'elle sait très bien qu'elle n'obtiendra pas les autorisations administratives requises. 
     
    Il faut donc maintenant poursuivre la procédure au fond, avec l'atout d'un rapport d'expertise extrêmement favorable. 
     
    Je vous rappelle à cet égard que le requérant a été choisi parce qu'il était le plus exposé aux nuisances du WHO's, et qu'il était par là-même le mieux placé pour obtenir de la justice la meilleure solution possible pour les faire cesser. Mais il n'a absolument pas les ressources suffisantes pour supporter financièrement la procédure. Celle-ci a donc été financée par plusieurs canaux :
    • l'association "Vivre le Marais ! Vivre Paris centre !",
    • des membres bienfaiteurs, émus par la situation de M. François, qui souhaitent rester anonymes,
    • des contributions des membres du Collectif "Pierre au Lard".
     
    La procédure a déjà coûté 26 000 euros (dont 11 000 pour l'expertise). Nous avons collectivement fait face à cette dépense. Me Sanson, notre avocat, estime ses honoraires pour la suite de la prochaine instance à 8 000 € environ. Nos contributeurs habituels sont prêts à suivre si les membres du Collectif continuent à apporter leur concours, l'idéal étant un partage en trois sources à peu près égales.
     
    Pour cela, "Vivre le Marais !" vient de créer un "compte de provision" dédié à la procédure. Vous pouvez envoyer vos contributions par virement (de préférence) à :  
     
    ASSOC VIVRE LE MARAIS,  
    IBAN  :  FR05 2004 1000 0127 8174 2N02 013 
    identifiant BIC : PSSTFRPPPAR
     
    ou par chèque à l'ordre de "Vivre le Marais !" 6 rue des Haudriettes – 75003 – Paris 
     
    Avec la mention "Procédure WHO's"
     
    En espérant que vos dons seront nombreux pour permettre au droit de l'emporter et aux plus exposés de retrouver un environnement sonore apaisé, nous vous souhaitons une belle fin d'été.
     
    Prenez soin de vous.
     
    Le Collectif Saint-Merri / Pierre au Lard
     
     
     
    Postscriptum du 22 août 2020
     
    Le jour-même de la publication de notre article, nous apprenions que le Gibus avait décidé de renoncer à ses spectacles sous-traités au WHO's. Un échange a eu lieu avec la Directrice-adjointe du cabinet du Préfet de police. En voici la teneur :
     
    Madame la Préfète,
    Nous avons été informés hier soir de l'arrêt des soirées du Gibus (L'APPART) dans le local du WHO's (voir copie d'écran Le Gibus ci-jointe).
    Nous ne pouvons que nous en réjouir. Je serais heureux d'avoir des précisions à ce propos pour autant que vos obligations de réserve ne s'y opposent pas.
    GS

    Réponse à Vivre le Marais :
     
    "Monsieur le Président,
    Nos services (commissariat central et BRP [brigade de répression du proxénétisme – NDLR] qui suit les boîtes de nuit) ont "mis la pression" à l'exploitant en le mettant en demeure de faire respecter les règles dans son établissement, et il a donc préféré jeter l'éponge en arrêtant son activité
    FM – Dir. Adj du Cabinet du  Préfet".
     
    Nous signalons en réponse au Préfet qu'il serait inopportun, en attendant les suites de l'action en justice, que l'autorisation de nuit soit maintenue à l'établissement visé.