Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

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    Bruit atlanticoLe bruit : nuisance numéro 1 pour les citoyens de l'Île-de-France, cause des troubles du sommeil, source de lésions et de pathologies graves pour la santé

     

     

    Frédéric Hocquard, Adjoint  auprès d'Anne Hidalgo "en charge de la nuit" passe le Rubicon pour la troisième fois ! on se souvient de sa décision en janvier 2018 de financer un bar du IIIe, La Mutinerie, un habitué du tapage nocturne. Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum avait vivement réagi en apprenant la nouvelle ! M. Hocquard récidivait pourtant en novembre de la même année en lançant un plan de soutien financier public aux établissements de nuit pour qu'ils insonorisent leurs locaux, en oubliant que leurs nuisances viennent autant du bruit qu'ils produisent que des allées-venues et attroupements de consommateurs dans la rue. Il avait eu le discernement cependant, sur notre demande insistante, d'exclure des bénéficiaires celui qui perturbait la vie des riverains rue Quincampoix depuis des mois…

    Cette fois il met les bouchées doubles. Il prétexte ce drame attristant d'un jeune homme mort d'une overdose d'ecstasy le 1er septembre après une soirée dans un club parisien ("Dehors Brut"). Le club a été sanctionné d’un mois de fermeture administrative par la Préfecture de Police de Paris. L’élu critique cette mesure dans une lettre ouverte au Président de la République et décide de s'attaquer à la seule disposition qui donne aux citoyens un moyen de se défendre, pour autant que la Préfecture de police y accède : la fermeture administrative.

    La fermeture administrative est une décision, une mesure, qui évite les démarches judiciaires longues et couteuses pour les plaignants, à laquelle la police a recours quand elle a épuisé ses moyens traditionnels, la convocation, l'avertissement… et pour autant que les plaintes se soient accumulées…

    Que M. Hocquard choisisse le camp des lobbyistes en trahissant les parisiens est sans doute le fruit d’une stratégie personnelle. Mais en s’exprimant au titre de sa fonction c’est l’équipe municipale avec à sa tête Anne Hidalgo qu’il compromet. C’est très grave pour l'image de celle qui est en droit d'espérer un nouveau mandat !

    Notre ami, le Dr Bertrand Lukacs, président de l'association du Canal St Martin, fondatrice avec nous du mouvement "Vivre Paris !", Président de l'association "Habiter Paris", nous adresse une tribune que nous reproduisons ci-après en y adhérant pleinement.

    Gérard Simonet

     

    Qu’à l’occasion de ce très triste évènement, soient rediscutées les modalités de lutte contre la consommation de drogue est une démarche à laquelle nous souscrivons. En revanche, que cet évènement serve de prétexte pour demander au Président de la République la suppression définitive des fermetures administratives extrajudiciaire, quelles que soit leurs causes, est une instrumentalisation honteuse de cet évènement.

    Écrire dans cette pétition que les fermetures administratives s’apparentent à une roulette russe est particulièrement choquant. Cela jette un discrédit inadmissible sur le travail de la Préfecture de police car aucune de ces fermetures administratives n’est faite sans raison mais toujours après une enquête menée par les différents services de la préfecture de police agissant dans le cadre de la loi.
    Ecrire que ces fermetures administratives fragilisent la pérennité économique des entreprises, font taire les artistes et sanctionnent le public est une déformation cynique de la réalité : si ces établissements respectaient la loi, il n’y aurait aucune fermeture administrative.

    Pour les habitants dont les nuits sont pourries par le comportement de ces établissements qui ne respectent pas la réglementation et ne veulent rien entendre, heureusement peu nombreux, la fermeture administrative extra–judicaire est aujourd’hui la seule arme disponible dotée d’une certaine efficacité. Déjà l’asymétrie est trop grande entre la facilité donnée à ces établissements de créer des troubles de voisinage et la très grande difficulté rencontrée par ses riverains pour retrouver la tranquillité absolument nécessaire pour leur santé. Demander de supprimer ces fermetures administratives, qui ne sont jamais mises en œuvre sans une instruction étayée du dossier, est une demande inique.

    Que cette pétition soit soutenue par le lobby de la nuit, c’est leur droit, qu’elle soit signée par la Mairie de Paris interpelle et nous parait grave de conséquence pour les Parisiens.
    Le responsable de la politique de la nuit de Paris est parmi les premiers signataires de cette pétition. Il ne signe pas à titre individuel mais au nom de sa fonction à la Mairie de Paris et utilise un media municipal, la newsletter du conseil de la nuit, pour en faire la promotion. Ce faisant, c’est une marque de soutien clair au lobby de la nuit au détriment des citoyens. Et c’est heureux qu’aujourd’hui la préfecture de police compense pour protéger avec neutralité les intérêts de la population dans le cadre de la loi et sans l’influence des lobby, mais pour combien de temps ?

    En effet, un projet de loi est actuellement en discussion pour transférer certains pouvoirs de la Préfecture de police au Maire, dont celui de décider des fermetures administratives. En clair, si la loi était aujourd’hui votée en l’état, la Mairie de Paris, seule décisionnaire pour ces fermetures administratives, priverait les Parisiens de la possibilité d’avoir recours à la seule arme dotée d’efficacité contre toutes ces nuisances induites par l’activité de certains établissements.

    Notre position est claire. Nous sommes évidements favorables au développement d’une politique de la nuit mais à trois conditions indissociables. Cette politique doit mieux protéger les travailleurs de la nuit, elle doit développer de nouvelles activités culturelles, sportives ou festives mais elle doit aussi et avec la même énergie améliorer la tranquillité et surtout le sommeil des Parisiens : c’est un enjeu majeur de santé publique aujourd’hui dangereusement sous-estimé.

    Le développement de la nuit est un enjeu important pour le Paris souhaitable de demain : nous voulons un « chargé de la nuit » porteur d’une vision équilibrée et respectueuse des intérêts de chacun. Nous lui demandons de corriger le plus rapidement possible, en travaillant en bonne intelligence avec la Préfecture de Police de Paris, cette asymétrie inéquitable de traitements entre ceux qui créent des nuisances et ceux qui les subissent, par la mise en place d’un circuit court permettant de faire cesser rapidement et efficacement ces nuisances.

    Dans le contexte d’aujourd’hui, nous nous opposons avec la plus grande fermeté à la suppression des fermetures administratives extra-judiciaires. Nous nous déclarons solidaires des actions mises en œuvre par la Préfecture de police de Paris. Nous demandons solennellement à la Mairie de Paris de se retirer de cette pétition.

    Docteur Bertrand Lukacs
    ass.habiterparis@gmail.com
    Président de l’association des riverains du canal Saint Martin
    Président de l’association Habiter Paris

     

  • Camilleri frédériqueAu terme d'une séance de travail, de gauche à droite : Fatima Gabour, Commissaire Centrale du IVe, Frédérique Camilleri, Directrice-adjointe du cabinet du Préfet de police, Gérard Simonet "Vivre le Marais !" et Nadine Colombel, porte-parole du "collectif Pierre au Lard" (IVe)

     

     

    Il est des rencontres où la tonalité générale des entretiens compte plus que ce qui a été dit. De cette réunion avec Frédérique Camilleri on retient tout d'abord que la nouveau Préfet de police, Didier Lallement, ne transige pas avec l'ordre et la sécurité et cette attitude se retrouve à tous les niveaux de la hiérarchie.

    Si ses prédécesseurs ont été trop souvent tétanisés par la menace de poursuites en justice devant le Tribunal Administratif pour des décisions jugées pénalisantes par les commerçants, il apparait clairement que le Préfet désormais en accepte le risque, tout en constatant que la justice tend aujourd'hui à lui donner raison. Depuis six mois en effet, plusieurs affaires ont été jugées en faisant droit à la Préfecture contre des établissements qui n'acceptaient pas les sanctions qui leur étaient appliquées suite à des perturbations de l'ordre public.

    Nous avons échangé des avis sur le projet de loi en discussion au Parlement qui vise à élargir les pouvoirs de police du Maire de Paris au détriment de la police. Nous sommes convenus que la responsabilité des ERP (établissements recevant du public) en matière de respect de l'ordre public, de sécurité, de lutte contre le proxénétisme et la consommation de stupéfiants ne se saucissonne pas impunément. Si le Maire doit disposer d'une voix plus forte pour accepter ou non la création d'un nouveau commerce, l'installation d'une terrasse ou d'un étalage, il est préférable que les actions qui s'inscrivent au pénal restent entre les mains de la police qui a les moyens d'agir, l'expertise et la motivation. Il n'est pas inutile de rappeler qu'elle a de plus la charge du renseignement.

    S'agissant de nos quartiers, une mise au point de notre part nous a semblé nécessaire : le Marais IIIe et IVe n'est pas le "quartier festif" dont les lobbies de la nuit, des boissons alcooliques et du son amplifié veulent nous persuader pour qu'ils aient licence de tout faire. Il est vrai qu'il y a foule du côté des Francs-Bourgeois les samedis et dimanches après-midi car c'est le centre historique de la capitale et son architecture offre un décor exceptionnel mais le Marais n'abrite pas plus de débits de boissons et encore moins d'établissements de nuit que d'autres quartiers parisiens où l'on sort comme le Ve, le VIe, le VIIIe ou le XIe. Leur nombre a même baissé dans le IVe ces dernières années à la suite de fermetures.

    Ce rappel de la réalité va de pair avec notre constatation qu'il y a peu de litiges entre les établissements existants et la population. Pas plus de deux ou trois dans le IIIe, qui se sont réglés grâce à l'action coordonnée, et concertée avec les riverains, du Maire et du Commissaire de police. Nous avons rappelé qu'un abcès persiste au carrefour des rues St Martin et Ste Apolline où l'installation d'une caméra de surveillance est attendue et souhaitée.

    Le IVe porte les stigmates des extravagances du mois de juin où la mairie a procédé à un marquage multicolore contestable des carrefours et du mobilier urbain, mais les nuisances sont principalement le fait d'un établissement, le Who's, rue St Merri/Pierre au Lard qui la veille de notre réunion faisait encore bruyamment la fête à 3h30 du matin au désespoir des habitants du 16 rue St Merri qui nous l'ont fait savoir en exprimant leur colère. La préfecture sait que des actions sont en cours au civil et au pénal, engagées par les riverains mais nous avons compris que son attitude à l'égard des débordements courants, jugés inacceptables, allait être affermie. Nous restons attentifs à l'évolution de ce dossier.

     

     

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    Agence caractèreL'agence immobilière "Caractère", implantée dans l'Hôtel de Maintenon, 50 rue de Turenne (IIIe) (Photo VlM)

     

     

    Stupeur dans le Marais : l'agence immobilière "Caractère" qui se présente comme la première agence spécialisée sur les biens historiques des XVIIème et XVIIIème siècles, implantée dans un hôtel particulier monument historique, s'est livrée à une facétie qui défie le bon goût mais aussi et surtout les règles d'urbanisme du Marais, "Site Patrimonial Remarquable" suivant la définition qui a remplacé le concept de PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur).

    D'après une personne de l'agence à qui nous avons parlé, la direction a sollicité des "artistes" pour décorer la devanture et voilà ce qui en est résulté : une provocation envers les habitants du Marais, très attachés au respect de son esthétique, une provocation aussi envers la Ville et ses élus, un défi en direction du Ministère de la  Culture et de l'Architecte des Bâtiments de France qui ont la charge de veiller au respect des codes en vigueur en matière d'architecture et de patrimoine. 

    L'agence se défend en disant que cette œuvre est éphémère et que la devanture sera repeinte intégralement sous dix jours… Si c'est le cas, tant mieux mais qui supporte le coût de cette décoration aussi loufoque qu'inutile ? 

    L'affaire laissera en tout cas un mauvais souvenir et on se demande quelle mouche a piqué les propriétaires car il y a sans doute de meilleurs moyens de s'attirer la confiance de futurs clients.

    De notre côté, après avoir dénoncé ce qui ressemble à une mauvaise plaisanterie, nous demandons au Maire du IIIe et à l'Architecte des Bâtiments de France de prendre les disposition qui s'imposent en de telles circonstances.

    PhL/GS

     

    Post-scriptum du 19 octobre

    Est-ce dû à la parution de notre article critique, à l'intervention de la mairie ou des Bâtiments de France… ?      Toujours est-il que l'agence immobilière "Caractère" a retrouvé le sérieux qui sied à la nature de son activité et au marché qu'elle vise. On donnerait pourtant des tonnes de cacahuètes pour savoir ce qui les a poussés à cette facétie qui a choqué le quartier.

     

    Agence immo nett

     

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    GauloisRêve ou cauchemar : le retour aux sources…

     

     

    L'écologie apparait aujourd'hui comme un mouvement désarticulé, brouillon, anarchique et brownien. Ce dernier qualificatif est peut-être le plus grave car il se caractérise par une agitation dans toutes les directions et une force résultante nulle. 

    Notre ami François Douady, président de l'association "XVIe Demain", membre comme nous de la mouvance "Vivre Paris !" et vice-président de la Plateforme des associations parisiennes (urbanisme et patrimoine) publie un éditorial dans la "lettre de l'association" qui analyse rationnellement la situation et nous offre une vision ordonnée de l'écheveau dans lequel notre perception de l'écologie a tendance à s'égarer et se perdre. Nous le publions in extenso avec son accord :

     

    ÉCOLOGISTES OU ENVIRONNEMENTALISTES ?

     

    Nos ancêtres les Gaulois n’avaient qu’une crainte : que le ciel leur tombe sur la tête. Au XIXe siècle, Malthus s’inquiétait de la surpopulation mondiale. En 1972, le Club de Rome publiait son rapport sur les limites de la croissance vu l’épuisement des ressources naturelles. À la veille de l’an 2000, les informaticiens annonçaient le chaos des ordinateurs. Récemment, un ancien ministre de l’écologie s’est retiré à la campagne, prédisant la fin de l’humanité pour 2050. En 2019, à l’Assemblée nationale puis à l’ONU, la jeune gourou Greta Thunberg menaçait de l’enfer les climatosceptiques.

    Ainsi, une sourde angoisse s’est emparée des gens qui se sentent coupables d’abîmer la planète par leur seule
    existence, tandis que certains souhaitent se faire stériliser. Heureusement que les milliers d’éco-délégués des classes de Jean-Michel Blanquer vont nous inculquer les bonnes pratiques.

    Il faut raison garder. Les cycles climatiques ont toujours existé. Le catastrophisme actuel provient des rapports du GIEC créé par l’Organisation météorologique mondiale. Cette institution spécialisée des Nations Unies est composée de milliers d’experts volontaires qui n’effectuent pas de recherches ni de mesures sur le climat : ils examinent les dossiers scientifiques publiés dans le monde et publient des rapports après accord des
    gouvernements adhérents. La responsabilité anthropique du réchauffement climatique est donc fonction du pessimisme de certains des auteurs du GIEC.

    L’écologie est une discipline complexe qui met en jeu diverses sciences : physique, chimie, biologie, statistiques, géographie, géologie… C’est une science ardue, pratiquée par les « écologues ». Mais, sortie du champ des sciences, l’écologie devient un militantisme d’engagement dont les fidèles sont des « écologistes ».
    Quant au commun des mortels qui aiment et respectent la nature, ils sont simplement des "environnementalistes" pour lesquels le progrès scientifique doit favoriser une croissance au service de l’environnement.

    ChevauxVoiture à chevaux Paris 1900

     

    Au XIXème siècle, la municipalité de Paris ne savait comment résoudre le fléau du crottin de cheval qui envahissait les rues ; l’invention de l’automobile apporta la solution. Les famines frappant la Chine ont été vaincues grâce à la modernisation d’une agriculture utilisant raisonnablement des produits phytosanitaires et des OGM réprouvés chez nous par José Bové.

     

    Centrales nucléaires

    Serons-nous étouffés par le CO2 émis par le pétrole ? Rappelons-nous le slogan de 1973 : « La France n’a pas de pétrole, mais elle a des idées ! », slogan qui a favorisé le développement du nucléaire français voué actuellement aux gémonies par les « écolos ». Pourtant, cette énergie « décarbonée » est la solution adoptée par les pays sérieux qui ont compris que les énergies dites renouvelables – mais intermittentes – ne sont pas la réponse au problème.

    Les entreprises ont bien compris que la préservation de l’environnement était un immense champ de développement pour leurs activités qui devraient contribuer au bien de la planète. Preuve de leur implication, elles ont créé en leur sein un directeur de la RSE, la responsabilité sociétale de l’entreprise, en ajoutant dans leurs statuts la préservation de l’environnement.

    Le capitalisme ne serait donc pas incompatible avec l’environnement !

    François Douady
    Président

    Association "XVIe Demain"

     

     

  • Jean pierre timbaut trois bornes soirée trottoir 2012

    Exemple typique d'établissements qui se soucient comme d'une guigne de la tranquillité et du sommeil des riverains la nuit !

     

     

    Lorsqu'il s'agit de fermer un bar pour tapage nocturne répété, les maires de Paris n'ont qu'un avis à donner. La décision dépend de la Préfecture de police. A Paris, les Commissaires d'arrondissements instruisent le dossier et l'alimentent, donnent leur avis qui pèse sans doute un peu plus que celui du maire, mais c'est le cabinet du Préfet de police qui prend la décision administrative de fermer et l'instrumente.

    Il est rare que les avis divergent entre mairie et police et au contraire la convergence de leurs points de vue est un élément qui pèse dans la décision, comme pèsent l'épaisseur du dossier et le nombre de plaintes enregistrées.

    Ce sujet occupe en ce moment l'actualité parlementaire avec un texte qui est devant le Sénat depuis le 8 octobre où il est question de transférer le droit de procéder à des fermetures administratives, de la police vers le maire concerné. Le magazine "Capital" s'en fait l'écho dans son numéro du 9 octobre, sous la signature de Marine Thoron. Nous en recommandons la lecture car le sujet est exposé dans tous ses détails.

    Pour ce qui nous concerne, nous avons regretté quelques fois une attitude trop permissive de la police. S'agissant du Who's, rue Pierre au Lard dans le IVe, qui est en conflit judiciaire avec un groupe de riverains, les actions "au pénal" qui ont été intentées en faisant appel au "Pôle Etudes et Contrôle" de la préfecture se sont enlisées et n'ont conduit à rien. Il a fallu recourir "au civil", à grands frais d'experts et d'avocats, pour que l'affaire prenne une tournure concrète.

    On est tenté de penser que les Maires qui sont des élus, alors que les agents de la préfecture sont des fonctionnaires, seraient plus enclins à défendre leurs administrés dont ils détiennent un mandat et pas forcément sensibles aux injonctions politiques qui veulent par exemple que les activités de nature économique soient préservées envers et contre le bien-être des citoyens. Cette réflexion se heurte à son antidote : les maires peuvent être tentés par le clientélisme et se montrer plus sensibles aux lobbies en tout genre que les fonctionnaires de police.

    Ainsi on a pu mesurer à la mairie de Paris l'influence des syndicats des industriels de la nuit qui ont un intérêt à "la fête" car elle pousse à la consommation de boissons alcooliques et à l'usage de matériels pour la diffusion de musique amplifiée, celle-là même qui transforme en cauchemars les nuits de nombreux habitants. Rappelons que ces syndicats ont obtenu en 2014 à Paris la création d'un "Conseil de la Nuit" dont l'objectif premier était de "dynamiser les nuits parisiennes". A cet égard, l'attitude de la Préfecture s'est révélée beaucoup plus  réservée et davantage soucieuse de la santé des parisiens.

    Il y donc deux logiques qui s'opposent à ce que notre opinion s'exprime clairement sur ce sujet important. Les réactions de nos lecteurs seraient porteuses d'enseignements. C'est le moment qu'elles s'expriment…

     

     

  • Agence enfants rouges 09 10 19L'Agence Immobilière des Enfants Rouges, 6 rue de Bretagne (IIIe)

     

     

    Les cambrioleurs se sont introduits dans l'agence par effraction en brisant une vitrine, dans la nuit du 8 au 9 octobre vers 5 heures du matin. Les coups de marteaux et la sirène n'ont déclenché aucune intervention des forces de police. La semaine précédente, le directeur de l'agence s'était trouvé face à un cambrioleur qui avait réussi à s'introduire en fracturant la porte. Usant de sa bombe lacrymogène, il avait réussi à provoquer sa fuite. Le malfaiteur est-il revenu sur les lieux du délit pour parfaire sa tache ou a-t-il voulu se venger de son échec ? L'enquête le dira peut-être mais rien n'est moins sûr !

     

    Agence vitre brisée 09 10 19La police scientifique s'affaire autour de la vitre de vitrine brisée…

     

    Les dégats sont importants. Les voleurs ont emporté les ordinateurs privant ainsi les employés de leur outil de travail et l'agence se voit obligée désormais d'investir pour renforcer sa vitrine. 

    Cet événement n'est pas isolé. Le Président de l'Association des Commerçants de la Rue de Bretagne affirme que d'autres cambriolages ont eu lieu récemment notamment au Bar Bouille et dans le magasin K-Way. Il semble que la rue de Bretagne soit désormais la cible des cambrioleurs et des spécialistes du vol à la tire, sans compter les mineurs Rom qui entrent dans les boutiques, se servent et s'en vont sans demander leur reste.

    Nous en appelons aux nouveaux responsables de la police dans les quatre arrondissements de Paris-centre, le Commissaire Général Frédéri Cheyre et son Adjoint le Commissaire Divisionnaire Olivier Morges pour que l'ordre soit maintenu. Il est important que la DPSP (la "police" de la mairie de Paris) réprime les incivilités et infractions comme les jets de mégots ou les débordements de terrasses mais il est indispensable que la police nationale, disponible en principe de jour et de nuit, veille à ce que les délits et a fortiori les crimes soient poursuivis afin que la sécurité soit assurée à Paris.

    Gérard Simonet

     

     

  • Archives 57 affiches 20 09 19Mur pignon du 57 rue des Archives (IIIe) le 20 septembre 2019

     

     

    Trois affiches différentes signées "Versace" sur le thème du jean, un modèle répété sept fois, ce sont 21 affiches sauvages qui viennent d'être placardées sur ce mur de la manière sauvage classique que nous avons plusieurs fois décrite, à savoir : une camionnette arrive en plein jour, elle se gare à 20 mètres du lieu pressenti, il en descend un individu qui sort calmement son matériel et ses affiches et procède au collage. Son ouvrage terminé il prend une photo qui témoignera de l'exécution de sa mission auprès de son employeur, une de ces officines qui paradent sur Internet en faisant l'éloge de leurs services illégaux auprès des annonceurs.

    La mairie de Paris, que nous saisissons, finira par intervenir. Mais dans l'intervalle, il se sera écoulé assez de jours pour que l'annonceur "Versace" et son prestataires marron y trouve leur compte. Une fois de plus nous le martelons : l'intervention doit être immédiate pour que la pratique aux yeux des annonceurs soit discréditée.  C'est le mode LIFO (last in first out) qui seul a des chances d'affaiblir ce fléau.

     

    Postscriptum

    Une lectrice témoigne. Elle a photographié un manège similaire du côté de l'espace des Blancs-Manteaux :

    Colleur affiches

     

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    Bt 2 générale

    La "place" du Bourg Tibourg (IVe). Au fond, la rue de Rivoli (Photo VlM/CV)

     

    Il ne s'agit pas d'une place mais elle en a les apparences. La rue du Bourg Tibourg  débouche sur la rue de Rivoli par un espace assez vaste pour qu'on le qualifie de place. Ce sentiment est renforcé par l'absence de voitures sur cette partie de la voie réservée aux piétons.

    La présence d'une dizaine d'arbres feuillus et la qualité du bâti qui la borde fait de cette simili-placette un endroit au charme indéniable qui, toute proportion gardée, fait penser à la place du Marché Ste Catherine. Les cafés-restaurants ne s'y sont pas trompés, ils se sont mis rapidement à compter le nombre supplémentaire de consommateurs qu'ils pourraient servir en empiétant un peu plus sur l'espace public.

    Une guerre se déclara en 2011 lorque la Maire de l'époque, Dominique Bertinotti, décida de canaliser leur désir d'expansion en imposant des jardinières pour figurer les limites de leur emprise. Ils s'y plièrent bon gré mal gré jusqu'à ce que l'un d'eux, l'Etincelle, décide de construire la contre-terrasse fermée qu'on voit sur la photo.

     

    Bt 6 étincelle

    Le mouvement s'étendit rapidement à la place tout entière, jusqu'à ce que le Maire de l'arrondissement décide de poursuivre l'un d'eux devant la justice du tribunal administratif, pour déplorer quelque deux ans après, avec amertume, l'enlisement du dossier dans les arcanes de la procédure. 

    Ariel Weil arrive alors aux responsabilités et opte pour la carotte de la persuasion sans lâcher pour autant le bâton. La méthode commence à porter ses fruits. Le premier établissement à obtempérer fut le "Féria Café". Il faut convenir qu'il y avait urgence car sa terrasse fermée aux couleurs vives jurait dans le décor ambiant. Depuis deux années maintenant, sa terrasse est ouverte et ses tables et ses chaises baignent dans le paysage charmant de la place. Selon ses gérants, la fréquentation loin de baisser a connu un réel essor.

    Bt 7 fériaRetour à la terrasse ouverte : le "Féria Café", 4 rue du Bourg Tibourg (IVe)

     

    Depuis peu on constate que d'autres ont emboité le pas et l'espace incriminé se dégarnit lentement de ses contre-terrasses disgracieuses. Si le mouvement se généralise, on assistera peut-être à la restauration de l'esthétique de la place. Avec un risque que la municipalité doit juguler à tout prix : que la disparition des contre-terrasses donne lieu à une extension exagérée et illicite des terrasses ouvertes, au regard du règlement de la Ville de Paris, mouvement qui limiterait l'espace vital des piétons et aggraverait les nuisances sonores nocturnes pour les résidents de la place.

    Cette dernière remarque vaut aussi pour la place du Marché Ste Catherine. Avec le retour des beaux jours, les exploitants ont remisé leurs terrasses fermées qui donnaient à l'endroit l'allure d'une casemate, et la place a retrouvé son charme. On sait qu'Ariel Weil s'appliquera à la maintenir en l'état mais là encore la vigilance s'imposera pour que les établissements restent dans leur limites réglementaires. 

    Bourg Tibourg et Marché Ste Catherine restent les deux grand défis environnementaux que le Maire s'est assigné. Les habitants du IVe et d'ailleurs y sont eux aussi très sensibles.

     

    Postscriptum du 19 septembre 2019

    Information recueillie ce jour au "Café du Maire" d'Ariel Weil par la déléguée de l'association : le café "L'Etincelle" devrait retirer sa plateforme contre-terrasse dans les 15 jours. Il s'est aperçu qu'il est illégal d'englober des arbres ! pour les autres c'est en cours mais terrasse et contre-terrasse vont se rejoindre, se rapprocher pour n'en former qu'une.

    La surface occupée restera toutefois la même. On ne passera plus dans les contre allées. Les établissements devront rentrer toutes leurs chaises le soir… Aucun matériel ne sera toléré à l'extérieur.

    En revanche, le problème des SDF est insoluble. La voirie enlève leur matériel, matelas, chaises, canapés etc… mais des gens compatissants reviennent dans la journée avec du mobilier de remplacement. Peut-on leur en vouloir ?

     

     

     

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    Capture d’écran (3)Chez Jenny, 39 boulevard du Temple – IIIe 

     

     

    Si vous appréciez comme beaucoup d'entre nous le cadre, l'ambiance et la carte de ce restaurant mythique du Haut-Marais, dont la création remonte à 1932, dépêchez vous d'y réserver une table. En 2020, à une date qui n'est pas encore précisée, ce haut-lieu de la cuisine alsacienne sera intégré dans le groupe des Frères Moussié qui possèdent déjà "Le Bouillon Pigalle" et divers établissements dans l'hôtellerie et  la restauration.

    Jenny le chef luis ribeiro et alacienne en bois sculpté Gilles PudlowskiLe Chef Luis Ribeiro aux côtés de la statue en bois de l'alsacienne

     

    Est-ce à dire, puisque "Chez Jenny" va perdre son nom pour s'appeler "Le Bouillon République", que l'établissement perdra tout de son caractère ? Peut-être pas. L'acquéreur nous assure qu'il veillera à le conserver. Aucune décision n'est encore prise mais on peut penser qu'il conservera son emblème, la statue en bois d'une alsacienne dans l'entrée et les belles marqueteries de Charles Spindler au premier étage, version initiale d'un décor qui représente une vue de Strasbourg avec ses cigognes, complétée en 1953 par la présence dans la salle du restaurant de sculptures d'Albert Erny en hommage à Auguste Bartholdi et au général Rapp. 

    Que dit à ce propos le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais (qui a changé de nom et répond désormais à l'appellation SPR  pour "site patrimonial remarquable") ? Rien malheureusement car sa limite se situe au 35 du boulevard du Temple alors que "Chez Jenny" est au 39 ! Dommage car il a vocation à protéger aussi les intérieurs….

    Chez-jenny-choucroute-paris-zigzagLa choucroute artisanale (Photo Gilles Pudlowski)

     

    Sans oublier bien sûr le plat-phare de "Chez Jenny", la fantastique choucroute artisanale qui a fait sa réputation, avec ses jarrets et ses échines de porc fumés, ses saucisses au cumin…. et le chou qui est craquant et savoureux, et les pommes vapeur qui fondent dans la bouche…

    Il y a peu de chance toutefois que "Le Bouillon" renonce à son concept : une stratégie qui remonte à la fin du XIXème siècle. Il s'agissait, à l'époque déjà, de récupérer les morceaux de viande délaissés et bon marché pour en faire des plats cuisinés tels que pot-au-feu, bœuf bourguignon, daubes, blanquettes….

    Au "Bouillon Pigalle", on trouve des œufs mayonnaise à 1,90 € et le bœuf bourguignon est à 9,80 €. Selon la direction du groupe, l'objectif pour la nouvelle enseigne sera de proposer un repas entrée-plat-dessert de cuisine française pour moins de 20,00 € vin compris.

    Chez-jenny-decor-paris-zigzagChez Jenny, la salle du restaurant

     

    C'est séduisant mais on insiste pour qu'une place honorable soit réservée à la choucroute "façon Jenny". Avec une interrogation : l'établissement saura-t-il gérer sa clientèle quand on sait que le concept attire beaucoup de monde et qu'il n'est pas rare de faire une demi-heure de queue au "Bouillon Pigalle" pour s'y restaurer ?

    GS

     

  • électro

    Cabine de diffusion de musique électro-acoustique (Illustration Le Figaro) 

     

     

    Le sympathique Jack Lang s'est illustré deux fois au moins dans sa vie et passera pour cela à la postérité. Il a commencé à la fin des années 80 à dire que les graffiti qui pour l'essentiel dégradent notre cadre de vie était une "expression artistique" (le 17 décembre 1991, les tagueurs du métro Louvre-Rivoli ont été invités à réaliser une performance sous le patronage du Ministère de la Culture à la Grande Arche de la Défense. C'est la première reconnaissance officielle par Jack Lang du mouvement du graffiti français).

    Il n'avait pas tout à fait tort car il y a parmi les "grapheurs" de véritables artistes qui ont leur place dans  la peinture contemporaine. Le drame c'est qu'ils entraînent dans leur sillage des hordes de barbouilleurs qui souillent le paysage de la rue et forcent les municipalités à dépenser l'argent des contribuables (4 à 5 millions d'€ par an à Paris) pour maintenir tant bien que mal un semblant de propreté.

    Notre ancien ministre, aujourd'hui Directeur général de l'Institut du Monde Arabe, n'en est pas resté là. Sensible au traitement, injuste à ses yeux, des citoyens à l'égard de la musique techno, non pas en raison de son esthétique – ce serait une affaire de goût – mais parce qu'elle leur casse simplement les oreilles quand ils y sont soumis, il imagina en 1998 un événement dédié à la musique techno, qualifiée de "musique vivante et brillante avec un public chaleureux". La "Techno Parade" était née avec comme mission de "militer pour la défense des cultures électroniques et un accès à une fête plus libre". La version 2019 aura lieu le 28 septembre, sur un parcours qui n'est pas encore établi. Chacun espère secrètement qu'elle passera loin de chez lui !

    Le quotidien Le Figaro du 2 août a consacré un dossier  à l'accident qui a coûte la vie à Steve, un adepte de la musique techno à ce qu'on comprend. Il faut faire toute la clarté sur ce qui s'est passé et il nous semble que les autorités judiciaires et policières s'y emploient. On ne voit pas où est la valeur ajoutée par les six associations de la scène française et de la musique acoustique signataires d'un texte  pour dénoncer les conditions de la mort du jeune homme, avant même de disposer des éléments de jugement.

    On comprend qu'ils défendent sa mémoire. Mais en réagissant de manière solidaire et revendicatrice à l'égard des pouvoirs publics, mairie et préfecture de police, ils donnent le sentiment de vouloir exploiter le drame pour bénéficier de libertés plus larges dans la production de leurs spectacles. Il nous semble pourtant qu'à Nantes le soir de cette fête de la musique, contrairement à ce qui est imposé chez nous à Paris où les musiques s'arrêtent à minuit, les autorités avaient été généreuses et peut-être imprudentes, en acceptant que les décibels soient diffusés jusqu'à 4 heures du matin (simple dépassement d'horaire disent les organisateurs)….

    Il faut rappeler que la profession n'a toujours pas digéré le décret de santé publique du 7 août 2017, applicable depuis octobre 2018 qui restreint – mais modérément – les niveaux sonores. Sa vocation est à la fois de protéger l’audition du public et de préserver la santé et le confort du voisinage. C'est ce que nous demandons pour les centres-villes afin que notre tranquillité, notre sommeil et au  final notre santé soient préservés.

    La musique techno a pour autant droit de cité. Il faut que ceux qui organisent sa diffusion s'assurent qu'elle respecte les contraintes réglementaires et qu'elle ne crée pas de gène au voisinage, tant pour ce qui concerne le bruit que le comportement des spectateurs qui viennent pour l'entendre et pour danser.