Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

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    Berges fréquentées pont neuf 22 02 18

    Touristes dans le Parc des Berges de Seine, à hauteur du Pont Neuf, en 2018 

     

     

    Une compilation des informations disponibles sur les sites officiels et dans les articles de presse, sur la période 2015 à 2018, avec lissage des contradictions qui sont nombreuses, nous permet de dégager quelques chiffres-clé.

    • Le nombre de touristes en France dans l'année est proche de 90 millions, dont 70 millions sont des européens. Paris compte pour 50 à 60 millions.
    • La France est la première destination au monde en matière de tourisme, devant les Etat-Unis et l'Espagne
    • Paradoxalement, la France ne détient pas le record des recettes touristiques. On vient chez nous mais on y séjourne et on y consomme moins qu'ailleurs… Avec un chiffre de recettes de 35 Milliards d'€, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), la France est loin derrière les Etats-Unis, battue par l’Espagne, la Thaïlande et …. la Chine .
    • Ces dépenses, selon la Banque de France, sans surprise, "profitent essentiellement à certains territoires", en particulier Paris, et "sont également très concentrées dans le temps" (juillet et août).
    • Le site le  plus visité en France est Disneyland Paris (selon l'INSEE), devant le Louvre, le château de Versailles et la tour Eiffel.
    • Le nombre de nuitées des touristes en France est stable à 6,7. En triturant les chiffres, nous nous interrogeons un peu plus encore sur l'accroissement inquiétant de la densité d'habitants à Paris. Car sur la base de 50 millions de visiteurs dans l'année, le tourisme induit la présence permanente de 920.000 personnes supplémentaires dans la ville qui se concentrent évidemment dans les secteurs les plus attractifs et ont recours aux équipements publics.  Pas étonnant que Paris soit encombré, que Paris étouffe, pas surprenant que des musées comme le Louvre ne sachent plus comment gérer la foule de ses visiteurs (10 millions par an selon Jean-François Legaret Maire du 1er arrt,) 

    Ainsi Paris rejoint (ou précède) Venise, Dubrovnik, Prague, Barcelone où le touriste est devenu non grata aux yeux de la population, à l'exception des marchands qui ne voient que des avantages à sa présence massive.

    Que faut-il faire ?

    Appliquer à Paris une politique malthusienne sur l'accès aux principales attractions de la Ville. Poursuivre l'encadrement et la surveillance du phénomène de la location saisonnière. Et promouvoir les régions. La France regorge de sites insuffisamment irrigués par le tourisme. Il est indispensable de procéder à un rééquilibrage à leur profit et au détriment de Paris qui est désormais menacée d'asphyxie !

    GS

     

    Sources : mission d'information sur le Tourisme de l'Assemblée Nationale, site <economie.gouv.fr>, Le Monde, Microsoft MSN, INSEE

     

     

  • Préfecture

    Ambiance conviviale autour de viennoiseries pour la visite de terrain rue Jean-Pierre Timbaud (XIe) de la Préfète en charge des établissements recevant du public, en présence du Commissaire central du XIe, du Commandant de l'unité de police administrative  du quartier, d'un représentant de la mairie d'arrondissement, de deux commerçants et deux représentants des riverains avec leur conseil.

     

     

    Ce 2 juillet 2019, le groupe de suivi "Jean-Pierre Timbaud" s'est réuni pour la troisième fois, sur le terrain, rue Jean-Pierre Timbaud, accueilli par Ferhat, gérant  du restaurant l'Homme Bleu.

    La Préfecture de police, par la voix de la Directrice de cabinet du Préfet, a souligné sa volonté de poursuivre la coopération entre les différents niveaux (central et local) ainsi qu'entre les différentes institutions (préfecture, commissariat, mairie, association d'habitants) ; toutes les facettes et tous les outils de la police administrative sont et continueront d'être utilisés afin de consolider et d'approfondir les résultats obtenus (contrôles administratifs, sanctions administratives, arrêtés préfectoraux ad hoc de consommation d'alcool et de vente à emporter sur la voie publique)

    Les riverains ont été sensibles à la volonté et à la capacité d'écoute des représentants de la Préfecture de police et du Commissariat. Quelques lieux sensibles du quartier ont été examinés et commentés. Une conclusion s'impose à nouveau : les habitants doivent signaler et documenter sans relâche les nuisances dont ils sont victimes.

    Une coopération de même nature existe dans les IIIe et IVe arrondissements. Elle implique notre association et a vocation à s'étendre aux quatre arrondissements de Paris-centre dont le Commissaire central (un Commissaire général) sera opérationnel dès septembre. Il est envisagé à cette époque, en liaison avec les Maires d'arrondissements, une visite de la Préfète, autour des sites qui défient régulièrement la chronique de nos quartiers. Nous serons très heureux de l'accueillir. Nous avons nous aussi de bons croissants dans le Marais…

     

     

  • Pierre au lard whos attroupement 20 06 18
    Le Who's, un bar-restaurant au 14 rue St Merri (IVe), avec une extension sous verrière mitoyenne de l'immeuble social Paris-Habitat du 16 rue St Merri. Il ouvre aussi sur le 3 rue Pierre au Lard avec bar et discothèque de fait, génératrice de tapage nocturne et d’occupation bruyante de l'espace public (Photo VlM/ résident du 12 rue St Merri, juin 2018)

     

     

    Nous apprenons que le Tribunal Administratif de Paris, par jugement n°181419 du 9 novembre 2018 et  par jugement n° 1808205 du 17 avril 2019,  a rejeté deux requêtes du Who's, la SAS Moovment. La première visait l'annulation de la décision du Préfet de fermer leur établissement pendant 15 jours. La deuxième exigeait l'annulation du refus d'ouverture de nuit  ce qui revenait à forcer la Préfecture à donner l'autorisation. (L’arrêté du préfet de police n° 2010-00396 du 10 juin 2010, énonce qu’une autorisation d’ouverture de nuit ne peut être délivrée qu’à la condition qu’il n’y ait aucun trouble à l'ordre public généré par l’établissement). 

    Depuis la tentative de lancement de ce bar-club en 2011, qui a soulevé une vive opposition des habitants des 12 et 16 rue St Merri et du 24 rue du Renard (IVe), ses promoteurs vont de péripéties en déboires mais poursuivent leur occupation du terrain. Bien qu'ils aient essuyé annulation de permis de construire, fermeture temporaire, refus d'autorisation de nuit et poursuites au pénal et au civil, ils déroulent imperturbablement leur programme d'exploitation d'un bar de nuit/discothèque avec soirées privées où la sonorisation est assurée par le client, sans aucune garantie de respect des dispositions du code de la santé publique en matière de bruit.

    Des riverains, dans le cadre du collectif  "Pierre au lard", ont engagé une action au civil devant le Tribunal de Grande Instance de Paris, qui a décidé la désignation d'un expert judiciaire dont les conclusions avancent et  seront remises au juge prochainement. Les plaignants sont confiants mais ils souffrent des lenteurs de la justice car ils doivent  en attendant affronter des nuisances comme celles de juin, qui ont atteint un niveau insupportable.

    Pour les défendre, nous avions rencontré le 3 janvier 2019 le Directeur-Adjoint du cabinet du Préfet de police de Paris, Matthieu Garrigue-Guyonnaud. C'est à son niveau que se traitent les autorisations destinées aux établissements recevant du public. Nous avions exprimé notre étonnement et la déception des plaignants qu'un établissement comme le Who's bénéficie d'autorisations de nuit en dépit des plaintes répétées de riverains, constatées par des procès-verbaux dressés par la police et la DPSP de la mairie de Paris. 

    Nous avions bénéficié d'une écoute réelle de la part de notre interlocuteur, qui a fait preuve par ailleurs d'un vrai souci de protéger la population dans des secteurs chauds comme le XIe, mais il avait eu la franchise de nous dire que les décisions qui contrarient une activité marchande peuvent être mises en cause par l'exploitant concerné s'il forme un recours contre le Ministre de l'Intérieur devant le tribunal Administratif.

    Les décisions dont nous venons de prendre connaissance montrent qu'il n'y a pas lieu d'agir avec frilosité devant ce genre de risque. Dans la mesure où les nuisances sont objectivées, mesurées et constatées par procès-verbaux, on observe que les plaignants sont reconnus dans leur aspiration à vivre et dormir en paix, et la Préfecture de police confirmée dans son droit à faire régner l'ordre républicain en la matière en prenant les dispositions qu'elle estime justes et pertinentes.

     

    NB : Nous pouvons faire parvenir à ceux qui en font la demande en "commentaire" la copie de chacun de ces deux jugements

     
  • Corderie 8

    Rue de la Corderie (IIIe). On y retrouve cette banderole familière : "le Bruit Nuit à nos Nuits !"

     

     

    Depuis 2014, avec un rappel et un exposé de la situation daté du 9 février 2016, nous dénonçons la piétonisation ratée de ce quartier qui fait partie du secteur du "Carreau du Temple" dans le IIIe. 

    Trois ans après on n'a pas avancé. C'est là que surgit le "conseil de la nuit" dont on a souvent parlé, pour proposer la solution miracle : des hologrammes !

    Jean-Luc Mélanchon fait des émules. Les riverains n'en reviennent pas. Voici ce que leur dit Thierry Charlois depuis l'Hôtel de Ville : 

     

    "Je suis Thierry Charlois, le chef de projet sur la politique de la nuit à la mairie centrale. Nous subventionnons cette année Origamix, une structure qui propose d’expérimenter un dispositif de sensibilisation des noctambules par hologramme en lien avec les capteurs Bruitparif. L’idée est de diffuser des messages attractifs et dynamiques (par exemple visualiser une personne qui fait chut en posant son doigt sur la bouche) et d’évaluer l’impact des messages sur le public via les capteurs de bruit.

    Parmi les différents sites déployés par Bruitparif, la place Nathalie Lemel paraît le plus adapté. Nous pourrions installer l’hologramme (un boitier de 50 cm de haut et de large et de 15 cm de profondeur) sur la fenêtre d’un habitant du 1er étage du 8, rue de la corderie (cf. image).

    Pourriez-vous nous aider à prendre contact avec les personnes occupant cet appartement ?

    Nous sommes bien sûr tout à fait disposés à vous rencontrer pour vous présenter le dispositif".

     

    Qui lui vaut la réponse cinglante mais de pur bon sens de la porte-parole des riverains :

     

    Monsieur ,
     

    Nous  ne voulons pas faire encore les frais d'une illusion à savoir  l'installation d'un gadget qui n'amuse qu'une start-up et qui n'est  absolument pas écologique .

    L'association avait fait effectuer à ses frais une mesure de bruit par huissier. Les mesures effectuées par Bruitparif n'ont  rien apporté d'autre….. et en tout cas  aucune amélioration à ce jour  pour les riverains.
    Maintenant vous nous proposez un autre gadget qui déporte le problème du bruit occasionné par l’exploitation des terrasses sans foi ni loi sur un hologramme !
     

    Nous voulons simplement que l'on applique la loi, c'est à dire qu'elle soit respectée pour la santé et le bonheur de tous , à savoir :
     
    • que les bistrots "Croco", "Café crème" , "Carreau" respectent leur droit de terrasse afin que chacun puisse circuler en toute sécurité
    • que le "Soprano" ôte son fil électrique qui se ballade au-dessus de nos têtes, ôte son mobilier fixé et respecte son droit de terrasse 
    • que la magasin de vêtements "Snow Bunny" n'installe pas chaises et tables devant sa porte pour y dîner
    • que les galeries avoisinantes respectent le voisinage à l'heure des vernissages (verre, mégots, papiers …)
    • que les terrasses de la Place Nathalie Lemel ferment  un soir par semaine à 23 heures .
    • qu'enfin les riverains soient considérés comme des victimes, et non comme des gêneurs pour l’exploitation anarchique des terrasses
     
    Le bruit est une affaire de santé publique 
     
    Nous apprenons chaque jour des cas de dépression, des personnes qui sont dans l'obligation de prendre des somnifères, des enfants qui ne dorment pas leur compte ….. 
     
    Nous sommes disposés à vous rencontrer afin de mettre en oeuvre des actions immédiates pour l'amélioration de la vie des riverains du Carreau du temple .   
     
    Le Collectif Carreau du Temple
     
     
    En effet, la raison d'être du "conseil de la nuit" est de promouvoir la nuit à Paris pour développer les activités marchandes des débiteurs de boissons alcooliques et des industriels de ce matériel de sonorisation qui empoisonne les nuits des parisiens. Les habitants sont les victimes de cette politique. Pour avoir la conscience tranquille, la mairie propose des faux-semblants cosmétiques qui coûtent cher à la collectivité. Ici, rien de moins que des hologrammes commandés à une société qui est aux aguets pour profiter de l'aubaine… 

     

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    Quincampoix 36Immeuble du 36 rue Quincampoix, l'un des plus raffinés du secteur. Il fait face à celui qui abrite le Bar-Rock Dr FEELGOOD

     

     

    Depuis deux mois à peine, les habitants des environs du 37 rue Quincampoix  peuvent enfin dormir paisiblement. Plus de cris, de chants, de tapage en tous genres depuis que  le bar « Dr Feelgood» a fermé. Ces trois dernières années, cet établissement leur a rendu la vie infernale, menant régulièrement grand tapage jusqu’à deux heures du matin et plus, affectant gravement leur tranquillité mais aussi leur santé.  Plusieurs voisins de l’établissement ont payé un lourd tribut à ces nuisances (voir à ce sujet les nombreux articles postés de septembre 2017 à avril 2019 sur  notre blog "Vivre le Marais !").

    Hélas, leur répit pourrait être de courte durée. Les occupants ont appris qu’un nouvel établissement du même tonneau s’annonce à la même adresse ! Le bail du « Dr Feelgood » a en effet été cédé à une société détenue par deux poids lourds de l’industrie musicale, Laurent Rossi, dirigeant et responsable de label chez Sony Music et Matthieu Drouot, directeur dans l’une des principales sociétés française de production de spectacles, principalement de concerts.

    Hellfest_logo

    Ces deux industriels qui seraient détenteurs de la marque « HELLFEST », organisatrice de concerts monstres de Heavy Metal ont décidé de rouvrir un « bar musical » dans le même local. Ils annoncent certes d’importants travaux d’insonorisation qui devraient, si tout va bien, minimiser les nuisances en interne mais ne cachent pas leur projet d’organiser des événements de grande ampleur drainant un large public. Ceci, au rez-de-chaussée d’un immeuble d’habitation, situé dans une rue médiévale étroite et résidentielle. Les nouveaux gérants assurent pourtant ne pas vouloir répéter les erreurs du bar précédent, et jurent qu’ils vont s’employer à ne pas déranger les habitants du quartier.

    Mais on voit mal comment des événements festifs et musicaux organisés dans un bar avec à la clef des "programmations de signatures" des principaux noms du Heavy Metal pourraient ne pas générer attroupements, bruits non régulés et nuisances multiples, c’est un peu comme si un éléphant entrant dans un magasin de porcelaine promettait de faire attention … Selon nos informations, la Mairie de Paris aurait refusé leur demande d’autorisation de terrasse dans cette portion de rue au sujet de laquelle le Maire du IVe arrondissement, Ariel Weil, avait clairement déclaré en novembre 2018  : « la configuration de certains lieux ou de certaines rues ne se prête pas du tout à l’organisation de ce genre de manifestations et vraisemblablement aucun aménagement ne saurait dans certains cas y remédier ».

    Les riverains, réunis en Collectif et à nouveau fortement mobilisés, sont évidemment soucieux et totalement hostiles à l’idée de voir se rouvrir un établissement de ce type, bénéficiant de surcroît de moyens importants et d’une marque qui bénéficie d'une large audience. Surtout après avoir un moment espéré en avoir enfin fini avec des nuits cauchemardesques…

    Le pire n'est heureusement pas le plus probable. La Mairie est attentive  et ne veut pas être confrontée à nouveau aux péripéties passées. La Préfecture de police a déjà fait la preuve de sa fermeté sur le dossier. Il reste à persuader les nouveaux propriétaires d'opter pour un concept d'établissement compatible avec le caractère résidentiel de la rue, et sa topographie qui exclut les attroupements, les rassemblements de personnes et le rangement de leurs moyens de déplacement (Harley-Davidson ou autres…).

     

    Post-scriptum du 27 juin 2019

    Le Directrice de cabinet du Maire du IVe Isabelle Knafou répond à notre article :

     

    Je comprends parfaitement votre inquiétude ainsi que celle de vos voisins échaudés par des expériences antérieures fort désagréables.

    Si les pouvoirs publics ne peuvent absolument pas empêcher un commerce de s’installer là où il le souhaite (y compris lorsque les lieux ne semblent absolument pas s’y prêter), nous pouvons sensibiliser les gérants, les rappeler à leurs responsabilités et vous assurer de notre scrupuleuse surveillance.

    C’est ce que nous faisons dans le cadre de la commission de régulation des débits de boisson en intervenant, avec nos partenaires (Préfecture, Commissariat, future police municipale, syndicats professionnels), auprès des établissements problématiques de l’arrondissement pour trouver au cas par cas des solutions adaptées. Le Dr Feelgood faisait partie de cette commission et nous avions bien en tête de rencontrer dès que possible les nouveaux repreneurs.

    Ces derniers ont devancé notre démarche en demandant à être reçus il y a quelque jours par le cabinet du Maire du 4e. Ils ont également été reçus par la Commissaire du 4e qui s’est chargée de leur rappeler leurs obligations réglementaires et de les informer sur les dispositifs leur permettant de contrôler leur activité dans le respect du voisinage.

    La Commissaire et moi avons eu le même sentiment concernant le caractère sérieux de la démarche de Laurent Rossi et Matthieu Drouot, manifestement conscients de l’historique et de la configuration singulière du lieu. Il faudra bien sûr voir le résultat à l’épreuve des faits, ce que nous surveillerons de près, mais disons qu’il est plutôt rassurant à ce stade.

    Lors de ce RDV, je me suis fait la porte-parole des habitants en soulignant notamment :

    • Le contexte particulier de la rue étroite et de l’immeuble ancien ainsi que l’exaspération des riverains livrés à des gérants méprisant ouvertement leur voisinage ;
    • Le problème des motos stationnant de manière anarchique et repartant en pétaradant à 2h ;
    • L’affluence à gérer lors du lancement du lieu (en octobre) qui risque de susciter beaucoup d’intérêt et de faire venir beaucoup de monde en même temps.
    • J’ai également confirmé que le Maire ne signerait pas d’autorisation de terrasse.

    En réponse à ces problèmes, les repreneurs ont annoncé :

    • Pas de concert "live" comme précédemment mais de la musique maîtrisée par des limiteurs de sons et une isolation phonique renforcée ; (le RDC sera un bar et le premier étage une boutique ouverts de 17h à 2h sauf dimanche et lundi).
    • Des nuisances extérieures liées aux fumeurs limitées grâce à l’installation d’un fumoir à l’intérieur.
    • Un vigile à l’entrée pour réguler les clients à l’extérieur.
    • Enfin, après discussion, nous avons suggéré l’instauration d’une réservation en ligne pour les premiers jours d’exploitation du lieu afin d’éviter de grandes files d’attentes dans la rue Quincampoix.

    Voici les éléments que je tenais à porter à votre connaissance, ainsi qu’à celle des lecteurs de "Vivre le Marais", s'il accepte  de publier mon message.

    Restant à votre disposition pour tout échange sur ce sujet,

     

     

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    Beaumarchais 5 KFC façade 18 06 19
    Daloyau occupait cet espace commercial 5 boulevard Beaumarchais (IVe) dans un passé récent. A son départ, le bail commercial a été repris par le fast food KFC. (photo VlM)

     

     

    C'est la suite du feuilleton de la lutte des habitants du boulevard Beaumarchais contre l'implantation au rez-de-chaussée et au premier étage d'un fast food KFC (Kentucky Fried Chicken).

    Attaqué en justice par un collectif de riverains sur divers chefs d'accusation, KFC se voyait condamné le 6 mars 2019 en appel à arrêter les travaux d'aménagement. Prétendant que ces travaux étaient terminés, KFC décidait contre vents et marées d'ouvrir son établissement dès le 4 avril (Le Parisien du 14 avril Philippe Baverel).

    L'affaire n'en est pas restée là. Face aux nuisances résultant de la non conformité notamment des extracteurs de fumées, le collectif déclenchait un "référé d'heure à heure" devant le Tribunal de Grande Instance de Paris (le référé d'heure à heure permet de réagir très rapidement à une situation d'extrême urgence. Cette procédure permet d'obtenir une décision de référé dans un délai allant généralement de 2 jours à une semaine.

    Le résultat nous a été communiqué le 24 mai : le juge du TGI de Paris a ordonné la fermeture du restaurant KFC sous astreinte ainsi que la remise en état de certaines parties communes modifiées sans autorisation de l'assemblée générale des copropriétaires.

    C'est le deuxième juge qui fait droit à la défense du collectif et à ses arguments.

    Et cette fois, l'ordonnance a été respectée : le fast food  a fermé ses portes samedi 15 juin en fin de matinée comme en témoigne l'affichette ci-dessous, apposée sur la porte d'entrée.

     

    Affichette KFC 18 06 19

     

    Ce résultat a été obtenu après 18 mois d'une lutte qui n'est peut-être pas terminée. Les riverains ont reçu de nombreux témoignages de soutien  de leurs voisins du quartier qui pensaient que leurs chances étaient quasi nulles face à KFC. Ils ont bénéficié aussi du soutien appuyé du Député LReM  Pacôme Rupin et du Maire PS du IVe Ariel Weil.

    Le collectif "Beaumarchais 5-7"

     

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    Trot vertusLocal de recharge des batteries dans le IIIe (Photo VlM/OA/LF)

     

     

    On parle beaucoup des trottinettes dans les médias en ce moment. Mais curieusement, les commentateurs dédaignent d'aborder les dessous du modèle économique, notamment l'appel à ces "petites mains" qui agissent la nuit pour collecter, recharger et replacer les engins. Deux de nos lecteurs qui se qualifient gentiment "d'assidus" nous éclairent à ce propos. Voici leur témoignage :

     

    Lecteurs assidus de "Vivre le Marais !", nous voulions porter l'attention de vos lecteurs sur un problème d’un nouveau genre qui pourrait bientôt nous toucher tous. C’est un problème que nous rencontrons depuis quelques semaines, lié au développement de ce nouveau moyen de transport qu’est la trottinette électrique.

    La mise sur le marché d’une multitude de trottinettes a engendré un souci de taille : ces engins doivent être chargés. La solution trouvée par les opérateurs, les faire charger par des particuliers, via une application qui leur permet de les repérer et de les « chasser » dans la ville puis de les ramener chez eux pour refaire le plein de batterie et les déposer au petit matin dans la rue.

    Ce nouveau petit boulot, envisagé comme un complément de salaire, a donné des idées à certains. Depuis quelques semaines une bande d’individus bien organisés qui, à toute heure et surtout la nuit jusqu’à 8h00 du matin se relaient pour charger les trottinettes dans un local loué à leurs frais, a élu domicile au 45 rue Volta dans le 3ème . Le quartier Vertbois du Haut-Marais s’est fait une spécialité du "pop up store" et de la location temporaire et nous pensions que  leur activité ne durerait qu’un temps. Hélas ! Le temps passe et ce nouveau business se développe.

    On ne compte plus les bips stridents des trottinettes, les allers-retours incessants en scooter bruyant et les voitures aux portières qui claquent sans gêne aucune pour amener et ramener les engins toute la nuit. Les trottinettes chargent sur de nombreuses multiprises (imaginez des dizaines de trottinettes branchées sur des batteries, elles-mêmes reliées à des multiprises des heures durant !).

    Pour éviter d’attirer les regards des curieux un drap pend lamentablement sur la vitrine. Le sens interdit ne fait pas peur, on s’invective à 4h00 du matin en criant. Quand le temps est clément on sort des chaises, on s’assoie sur les scooters que l’on gare sur la chaussée (attendre cinq heures dans un local que les engins chargent doit en effet sembler long) et on envahit le trottoir (tant pis pour les poussettes, les riverains et les enfants de l’école élémentaire Vaucanson toute proche …). Le numéro 45 de la rue est devenu leur nouveau point de rencontre.

    Cette rue autrefois si tranquille attire de plus en plus de ces oiseaux de nuit au grand désespoir des commerçants et des habitants. Nous les avons approchés pour tenter d’en savoir plus sur leur bailleur – car ce local n’a pas d’affectation de nuit – et sur leur possible départ prochain. Il nous a été répondu que « tant qu’[ils] paient [ils] restent ».

    Nous avons signalé la situation à la mairie et attendons que l’adjoint du maire nous contacte pour que nous le rencontrions afin de lui exposer la situation. Mais il nous semble que le temps presse et que chaque jour passé est un jour où cette bande gagne du terrain (au sens propre comme au figuré). Nous espérons que la mairie agira pour le bien et la sécurité de tous car la réglementation de l’usage des trottinettes passe également par la réglementation sur leur charge. Nous espérons que "Vivre le Marais !" soutiendra notre action et que nous retrouverons bientôt une rue et des nuits paisibles.

    Ophélie et Loïc, résidents rue Volta

     

    Le côté positif de ce message est que l'activité générée crée des emplois et donne une chance à des jeunes de fournir une valeur ajoutée qui n'est ni stupide, ni répréhensible pour autant qu'elle s'exerce dans le respect du droit. Nous pensons que la possibilité existe de maîtriser aussi bien l'usage de ces nouveaux modes de mobilité que leur exploitation, pour autant qu'une loi appropriée en fournisse le cadre et que les acteurs du maintien de l'ordre en garantissent l'application.

     

  • étoile berbère 30 05 19L'Etoile Berbère", à l'enseigne discrète, 16 rue des Vertus (IIIe) – tél. 01 42 72 29 09

     

     

    Temple de la bonne franquette, ici la convivialité est la règle. Les clients de Ammar DAF (photo) parlent entre eux dans la bonne humeur générale. Un accent de là-bas évoque la Kabylie d'où sont originaires le gérant et son chef cuisinier.

    Le décor est sans prétention mais on y déguste toutes les variantes d'un couscous de bonne qualité, et un plat du jour comme un sauté d'agneau,  à partir de 12,90 €. On peut déjeuner pour 15,00 € boisson et café compris. On y trouve une gamme de vins d'Algérie et du Maroc. C'est le restaurant anti-crise par excellence, qui donne des ailes au pouvoir d'achat

    Le cadre mérite qu'on s'y arrête un instant. La rue des Vertus, ainsi baptisée en l'honneur des dames du temps jadis dont la vertu était prétendument petite et qui la fréquentaient, date du XVIème siècle. Elle est pittoresque et bordée de vieux immeubles bien entretenus.

    Vertus nevers café (2)

    rue des Vertus (IIIe)

     

    On trouve à 50 mètres, 3 rue Volta, la maison près de  l'angle avec la rue au Maire, dont beaucoup assurent qu'elle est la plus ancienne de Paris (voir Album Photos).

     

     

                                           

                                                                                                            

                                                     

  • Cout st gLa rue des Coutures St Gervais (IIIe) dimanche 26 mai 2019 (Photo VlM/AM)

     

     

    Les riverains n'en reviennent pas. Ce week-end des 25 et 26 mai 2019, ils ont vu une armée de jeunes ados, accompagnés quelques fois d'un parent, encadrés par un service d'ordre "maison", se mettre en ligne sur le trottoir impair de cette rue qui longe par le nord le musée Picasso, et attendre que leur tour vienne d'entrer dans le local du n° 14 pour y faire leurs achats. 

    Ce train de visiteurs n'y suffisant pas, car la demande est forte, un autre groupe attendait son tour devant la maison de retraite de la Perle.

    Maison reposDeuxième rame d'acheteurs devant la maison de retraite de la Perle, angle La Perle/ Thorigny (Photo VlM)

     

    Quelle est la cause de ce remue-ménage ? L'ouverture pour deux jours d'un "pop up store" (boutique éphémère) de la marque "PNL- Que la Famille" ; vêtements, notamment tout un univers blanc de survêtements, t-shirts, hoodies… autour de la thématique du cœur (référence à leur logo et à la couverture de leur album de musique RAP) mais également des accessoires comme des coques de smartphone ou des briquets…  (Tout savoir sur PNL)

    Les prix ne sont pas à portée de toutes les bourses mais ils semblent ne dissuader personne. Il est vrai que certains acheteurs sont là armés de patience pour se livrer à un business basé sur la revente avec une bonne marge de leurs acquisitions.

    On retrouve l'ambiance qu'on a connue avec "SUPREME" rue Barbette, et ses longues files d'attente qui partaient de la rue des Quatre-Fils pour suivre Vieille du Temple et aboutir à Barbette. Ce filon semble s'être tari depuis, pour donner désormais l'image d'un commerce ordinaire.

    BrewdogConsommateurs devant la brasserie BREWDOG place de Thorigny (Photo VlM /AM)

     

    Il n'en sera pas de même a priori avec le quartier Thorigny car il s'agit d'une boutique qui n'a pas vocation à durer en tant que telle mais les riverains, qui ont eu satisfaction pour que les érables du jardin Thorigny ne soient pas tous abattus, mais n'ont pas réussi à persuader le Maire Pierre Aidenbaum de les débarrasser de cette comédie-bouffe qu'est la "rue'Golotte", ont maintenant des inquiétudes sur la façon dont leur quartier pourrait évoluer avec notamment l'ouverture de BREWDOG, un nouveau débit de bière sur la place Thorigny.

     

     

  • Square ste croix eataly 02 05 19L'entrée d'Eataly square Ste Croix et le décor des façades

     

     

    L'arrivée de ce groupe dans le Marais est un événement mais il ne fait pas que des heureux. Les commerçants s’inquiètent de la concurrence qu'il fait peser sur eux et les riverains ont peur pour leur bien-être…

    Les choses ont mal débuté avec une campagne d'affiches sauvages sur tout ce que le quartier compte de mur-pignons. Beaucoup de ces affiches ont fini lacérées dans le caniveau sous les griffes de citoyens exaspérés et Yvon Le Gall vice-président de l'association s'est plaint de leur présence auprès du directeur des opérations Thierry Bart, qui a eu l'élégance de répondre en faisant amende honorable et en promettant que cette dérive ne se produirait plus.

    Il a annoncé aussi que la gestion des flux de visiteurs et leur file d'attente serait mieux assurées.

    Dont acte…

    Nous l'avons interrogé par écrit sur le décor exubérant des façades des rue et square Ste Croix, fait de paniers en osier, pour savoir s'il s'agit d'un dispositif provisoire ou permanent. Nous n'avons pas le sentiment en effet qu'il soit en harmonie avec les dispositions du règlement du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.

    A cette question, nous n'avons toujours pas de réponse d'Eataly mais l’Architecte des Bâtiments de France nous a informés qu'il s'agit d'une installation temporaire (moins de 3 mois), qui ne requiert pas de demande d’autorisation de travaux au titre du code de l'urbanisme.

    Ce qui signifie qu'elle devra disparaître bientôt. La profusion qu'elle exprime, sa référence à des objets de la ferme, son apparence "corinthienne" qui évoque les chapiteaux de nombreuses colonnes du Marais, n'est pas laid en soi mais à quoi bon décorer avec frénésie un urbanisme et une architecture qui disent tout dans leur sobriété. M. Bart en conviendra surement. Par avance nous l'en remercions et souhaitons bon vent à Eataly Paris Marais. 

    GS