Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

  • Mairie du IIIeMairie du IIIe et de… Paris-centre

     

     

    Nous ne faisons pas partie des associations zélées qui tressent avec ardeur des lauriers à leurs Maires en attendant d'eux ces fameuses subventions dont nous dénonçons régulièrement la pratique et les excès. Nous ne sommes pas non plus des opposants systématiques prêts à tout dénoncer. Le Maire du IIIe Pierre  Aidenbaum le sait, lui à qui nous avons déclaré que nous n'étions pas dans l'opposition mais "dans la résistance".

    C'est dans cette posture que nous nous sentons à notre place. Nous résistons à la manipulation et à l'enfumage, à la concertation "citoyenne" dont les résultats sont décidés d'avance et les débats orientés par des apparatchiks de service. Nous ne suivons pas non plus ceux qui font profession de dénigrer sans discernement.

    Notre jugement, de notre point de vue, n'en a que plus d'objectivité.

    S'agissant de cet arrondissement, il y a plusieurs facettes à son caractère. Celle qui nous a fortement mobilisés au début des années 2000, fut la mono activité des grossistes-importateurs de maroquinerie. Le temps a fait son œuvre mais le Maire a eu la sagesse d'accompagner le dossier par des mesures douces telles que le recours à la SEMAEST (société d'économie mixte liée à la mairie de Paris) pour une aide au lancement de commerces diversifiés.

    Grav 13 - 15
    Boutiques nouvelles aux 13 et 15 rue des Gravilliers

     

    Il a ainsi favorisé la mutation des grossistes et la réhabilitation d’immeubles vétustes vers des activités diversifiées. D'autres décisions, cosmétiques en apparence telle que l'inversion du sens de circulation de la rue des Gravilliers, ont eu un effet bénéfique qui n'est pas contesté aujourd'hui.

    Le réaménagement de voies stratégiques de nos quartiers a modifié la voirie et en conséquence le paysage de la rue. C'est vrai pour les rues Beaubourg, Bretagne, Archives, Turenne, ND de Nazareth, Béranger et plus récemment le carrefour des Arts & Métiers et la rue du Grenier St Lazare ainsi que les trois portions de la rue Rambuteau IIIe et IVe. Le cadre de vie s'est amélioré et avec lui la qualité des commerces qui ont bien saisi l'opportunité qui se présentait d’accroître leur chiffre d'affaires et leur valeur ajoutée.

    Archives poste 1Trottoir devant la poste, 63 rue des Archives, en 2007, complètement dégagé aujourd'hui (Photo VlM)

     

    Le Marché des Enfants Rouges valut à Pierre Aidenbaum en 1995 son élection à la mairie du IIIe, contre son adversaire Jacques Dominati, victime de l'usure du pouvoir et de son intention de fermer le marché pour y créer un parking. Son succès aujourd'hui est éclatant. Sa proximité avec le Carreau du Temple fait de ces deux sites exceptionnels avec au centre la mairie, un pôle d'attraction qui témoigne à lui seul du renouveau du quartier.

    Le contexte changea en 2001 avec l'élection de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris. Un vaste programme immobilier fut déclenché dans le IIIe avec quelques rénovations spectaculaires comme la "Gaîté Lyrique" et le "Carreau du Temple". On eut le sentiment à cette époque que les ressources de la Ville de Paris étaient sans limite. Il faut dire que la municipalité de droite, sous la houlette de Jacques Chirac puis de Jean Tibéri, avait rempli les caisses sans qu'il ait été nécessaire de recourir à l'impôt.

    Les premières décisions en matière d'immobilier furent l'achat par la Ville de deux immeubles "de rapport" aux 3 et 5 rue des Haudriettes, pour un montant de 104 Millions de Francs en 2001, la transformation de la Cour de Venise, 12 rue Saint Gilles, en 75 logements sociaux et locaux artisanaux et  l'acquisition d'un des immeubles de la résidence des Arquebusiers.

    Cour-de-veniseLa Cour de Venise, 10-14 rue Saint -Gilles (photo Gavroche Père et Fils)

     

    On pouvait alors craindre l'explosion des achats par la Ville, au détriment de l'équilibre de ses finances. C'est bien ce qu'on a observé généralement à Paris, pour cette raison mais aussi et surtout à cause de l’augmentation massive de l'effectif municipal qui est passé de 40 à 55.000 agents. La conséquence, en dépit des hausses successives et massives des taxes foncières et d'habitation en 2009 et 2010, est que la Ville se trouve en 2019 face à un déficit budgétaire récurrent qui a porté la dette de 1 à 7 Milliards d'€, chiffre prévu pour 2020 !

    Dans le IIIe, cependant, la politique immobilière s'est appuyée sur une coopération public-privé qui a évité de surcharger inutilement la Ville. La réhabilitation de l'îlot Charlot-Pastourelle, celle des anciens bâtiments "aux arcades" de France-Telecom au carrefour Temple-Pastourelle, l'Hôtel d'Equevilly rue de Turenne, le 108 rue Vieille du Temple, ont laissé la main aux investisseurs privés, la mairie se contentant d'une part minoritaire affectée au logement social plutôt haut de gamme.

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     L'immeuble Temple-Pastourelle avant rénovation  ( à gauche – 2008) et après (à droite). (Photos VlM)

     

    Il n'y avait en 2001, abstraction faite du square du Temple devant la mairie et de petits jardins comme Georges Cain, rue Payenne et Léopold-Achille rue du Parc-Royal, aucun lieu de respiration, de verdure et de repos. On a bénéficié depuis de l'ouverture au public des jardins de Soubise et de Rohan (Archives Nationales) et de la création du jardin Anne Frank derrière l'Hôtel Saint-Aignan. On doit l'accès aux jardins des Archives Nationales à Frédéric Mitterrand alors Ministre de la Culture, sur simple demande écrite de P. Aidenbaum faisant droit à la pression d'un certain nombre d'habitants et d'associations comme la nôtre.

    Dans cet ordre d'idée, il ne faut pas oublier la création d'une bibliothèque-médiathèque au 10 rue Portefoin et de l'opération du "passage Ste Avoye", handicapé par un hangar désaffecté dans les années 2000 et défiguré jusqu'en 2012 par des graffiti de la pire espèce .

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     Passage Ste Avoye, 8 rue Rambuteau – 62 rue du Temple. Avant et après (photo VlM)

     

    La mairie n'a pris aucune part à cette rénovation réussie mais c'est elle qui a initié le mouvement en faisant détruire le hangar SERNAM pour y construire une crèche.

    Au chapitre de l'esthétique, il convient d'ajouter au bilan le ravalement du gymnase Michel le Comte, guère plus beau depuis mais décidément moins laid, la création du jardinet Temple-Haudriettes qui gagnerait à s'appeler "jardin de l’Échelle du Temple" par référence à l'Histoire plutôt que porter le nom de Renée Vivien, une poétesse d'origine anglaise dont l’œuvre est plus que confidentielle .

    On ne peut pas clore ce bilan sans parler du musée Picasso, se réjouir de sa rénovation mais regretter qu'il se soit livré à des animations commerciales indignes de son rang et génératrices de nuisances pour les riverains ; de la restructuration du musée de la Chasse et de la Nature avec l'annexion de l'Hôtel de Mongelas; et des travaux en cours qui ont transformé les bâtiments des ex "Nouvelles Galeries" au 64-66 rue des Archives en locaux de bureaux modernes destinés à la location. L'intervention du Maire, au terme d'un chantage vertueux, a été de monnayer son permis de construire contre la création d'une crèche entre la rue Charlot et la ruelle Sourdis.

    Bourg l'abbé bains douche zoom 20 06 12Les "Bains Douches" avant travaux (Photo VlM)

     

    Autres opérations de prestige : la réhabilitation des "Bains Douches" rue du Bourg l'Abbé, devenus un hôtel cinq étoiles, avec tous les bénéfices que peut en tirer la rue du point de vue de son entretien ; et au terme d'une longue saga, l'affectation et les permis de modifier les Hôtels de Vigny et de Croisilles, 10 et 12 rue du Parc Royal. L'hôtel de Vigny devient le siège de MARIAGE Frères avec boutique et salon de thé, l'Hôtel de Croisille irait suivant nos sources à un industriel, l'Atelier Mériguet-Carrère, qui s'illustre depuis 45 ans dans des techniques ancestrales de peinture, de décoration et de dorure. Il ne méritait rien de moins que le Marais pour y établir son siège.

    L'immeuble au-dessus de la Poste rue de Saintonge était inoccupé. La Ville l'a racheté à travers le bailleur-social RIVP pour le transformer en logements PLAI (ressources 20 943 €/an pour 2 personnes), PLU (34 904 €) et PLS (45 375 €) à raison d'un tiers pour chaque catégorie.

    Il reste le plus gros pour la fin : l'inauguration de l'ensemble immobilier réhabilité du 25 rue Michel le Comte et le transfert à la Ville de la caserne des Minimes (rues du Béarn, des Minimes, St Gilles et des Tournelles) pour une vaste transformation débouchant sur la création de logements supplémentaires, d'une dizaine de boutiques d'artisans, d'un vaste jardin ouvert au public et d'une crèche. Situé à deux minutes de la place des Vosges, cette nouvelle résidence bénéficiant des conditions des logements sociaux n'aura pas trop de mal à trouver des amateurs. 

    MinimesLa caserne des Minimes (Wikipédia)

    D'un point de vue plus qualitatif, on constate que l'arrondissement est devenu le centre mondial de l'art contemporain avec 90 galeries d'art qui excellent dans cette discipline. Il abrite de nombreuses entreprises de co-working, des cabinets d'architecture et d'urbanisme et de design. Autre constatation : le nombre de places en crèches est tel désormais qu'il n'y a plus de liste d'attente !

    Il existe un sujet d'inquiétude cependant : les locaux très nombreux et très vastes qui servaient d'entrepôts aux grossistes-importateurs maroquiniers avant qu'ils migrent massivement vers Aubervilliers se convertissent en "résidences hôtelières". C'est une variante à Airbnb, préoccupante car ces locaux ont déjà une destination "commerciale" et n'ont pas besoin de déclaration de changement "d'habitation" vers "commercial" à la mairie de Paris. La règle des 120 jours, qui concerne la résidence principale, ne s'applique pas non plus. 

    Le rythme de ces transformations est de plusieurs locaux par mois. Des rez-de-chaussée mais aussi des étages, quelques fois des immeubles entiers. L'économie coopérative est en marche et on serait mal inspirés de s'en émouvoir outre mesure mais il y a là une problématique particulière qui vient du fait que l'activité de "résidences hôtelières" exerce une concurrence déloyale à l'hôtellerie traditionnelle. Il semble souhaitable qu'une action normative soit entreprise par les pouvoirs publics pour que ce marché continue à se développer en l'absence de distorsions administratives et fiscales préjudiciables à un secteur majeur de l'économie et au voisinage résidentiel.

    Un  voisinage résidentiel à qui il arrive de souffrir aussi du comportement d'établissements recevant du public qui pensent qu'on peut faire du clubbing dans des locaux dont l'insonorisation est impossible. Ou qu'il est admissible de laisser ses clients à des heures tardives consommer, fumer, s’interpeller bruyamment, se disputer et dealer sur l'espace public. Le IIIe a eu son lot de dérives de cette espèce. Une étroite coopération entre les collectifs de riverains que nous accueillons dans l'association, le Commissaire de police et le Maire, sous  le contrôle de la Préfecture de police, a généralement raison de ces nuisances en reconnaissant toutefois que rien n'est acquis dans ce domaine et que ces situations ont une fâcheuse tendance à apparaître et prospérer du fait de la forte attractivité de nos quartiers.

    Gérard Simonet

     

  • Vigny
    Portail de l'Hôtel de Vigny, 10 rue du Parc Royal (IIIe), en travaux (Photo VlM)

     

     

    C'est à l'Hôtel de Vigny qu'a germé l'idée de réhabiliter et restaurer le Marais. En 1961, la découverte et le nettoyage de plafonds à poutres et solives peintes de style Louis XIII conduit le Ministère de la Culture à le classer à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques et à le sauver ainsi d'une destruction programmée. Des visites-conférences sur le Marais sont organisées dans l'Hôtel de Vigny et on assiste à la naissance d'un mouvement avec pétitions et démarches multiples pour la sauvegarde du Marais. Le mouvement  se développe et débouche sur la création en 1962 du Festival du Marais.

    Une loi du 4 août 1962 relative à la protection d'ensembles urbains, dite loi Malraux, permet de décréter en 1965 le quartier du Marais secteur sauvegardé. Dès lors, ce n'est plus seulement tel ou tel édifice qui est visé mais un domaine urbain dans lequel chaque élément architectural constitutif se trouve de facto protégé.

    La construction de l'Hôtel de Vigny date du début du XVIIème siècle. Surélevée au XIXe siècle, la façade de logis est décorée au niveau du rez-de-chaussée par un très beau portique en pierre, rythmé de pilastres ioniques, peut-être dessiné par Louis Le Vau. A l’arrière, le logis donne sur un jardin en partie préservé avec une façade et un portique dont la modénature rappelle celle de la façade sur cour.

     

    Vigny façade sur cour Vigny façade sur jardin

    Hotel de Vigny. Façade sur cour à gauche et façade sur jardin à droite

     

    Le bruit avait couru en 2015 qu'une société du Golfe en ferait un hôtel 5 étoiles, mais il n'en fut rien. C'est Mariage Frères le leader mondial du marché des thés de luxe qui en fit l'acquisition et qui s'emploie désormais à en faire le siège social de la société. Il y aura là au rez-de-chaussée un salon de thé et un magasin de vente.

    Ces travaux consacrent la réhabilitation du dernier des monuments à subir une opération de restauration dans le Marais, après avoir été celui qui inaugura le processus de sauvegarde de l'ensemble du secteur. Comme a dit quelqu'un de célèbre : "Les premiers seront les derniers…"

     

  • Place

    La place du Marché Saint-Catherine, avril 2019 (Photos VlM – clic gauche dans l'image pour agrandir)

     

     

    Vue sous cette perspective et à cette époque de l'année, la petite place du Marché Ste Catherine est à la hauteur des louanges qu'elle suscite : un lieu calme, arboré, plein de charme, sans voitures, qui respire la quiétude et inspire la méditation. Les cafés-restaurants, au nombre de huit tout de même, et leurs terrasses, paraissent assez sages avec leurs tables contenues derrière les croisillons que la mairie a installés au début de l'été 2017.

    Mais cette place reste l'un des défis pour le Maire Ariel Weil car les commerçants ont rendu l’embellie de 2017 éphémère en installant dès novembre des écrans de verre pour construire des terrasses fermées. Nous avons dénoncé ce coup de force contre les règles d'urbanisme de Paris, la sécurité (condamnation de l'accès pompiers) et le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du Marais, en qualifiant le lieu de "casemate" dans un article daté du 30 novembre 2017. 

    Avec le retour des beaux jours, les écrans ont disparu mais nous savons qu'un établissement au moins est revenu à la charge en demandant à la mairie la ré-installation d'une terrasse fermée. Situé dans l'un des angles de la place, il sollicite de plus la réouverture d'une porte qu'il avait percée sans les autorisations requises sur l'immeuble du 7 rue Caron, qu'il n'avait pas hésité à éventrer. Les actions conduites par la copropriété l'ont contraint à la reboucher. C'était il y a de cela huit ans mais l'envie de recommencer le taquine à l'évidence…

     

    Terrasse ste cath
    La "Terrasse Sainte Catherine", dans sa version recevable avec terrasse ouverte contenue par les croisillons de la mairie (20 avril 2019)

     

    Le collectif des riverains suit l'affaire avec attention et nous tient informés. Il en a saisi le Maire du IVe et la nouvelle architecte des Bâtiments de France Samanta Deruvo. Le Député de Paris élu du IVe, Pacôme Rupin, un ancien conseiller de la mairie du IVe qui porte une grande attention à ce joyau du centre de Paris, est mobilisé lui aussi sur le dossier. Une rencontre avec lui est programmé pour le mois de mai.

     

  • Eataly archives 57Mur-pignon 57 rue des Archives (IIIe) recouvert d'affiches Eataly et "Flex Jogger" (Photo VlM, 9 avril )

     

     

    Encore baveuses et dégoulinantes de colle, ces affiches à hauteur d'homme ont été retirées et laissées sur le sol par des habitants excédés. D'autres murs dans nos arrondissements de Paris-centre sont probablement victimes du comportement incivique du nouveau venu chez nous, un commerce qui débute bien mal son entreprise de séduction des citoyens et des visiteurs du Marais.

    Une fois encore, nous déplorons que des commerces s'implantent dans le Marais pour bénéficier de son attractivité en commençant par défigurer son image et porter atteinte à son esthétique et à son harmonie en s'affranchissant notamment des dispositions du Règlement Local de Publicité de la ville de Paris (RLP). 

    Que les dirigeants d'Eataly ne soient pas surpris des commentaires désobligeants qui vont immanquablement pleuvoir et de la tentation de certains de les boycotter pour leur montrer qu'on ne joue pas ainsi avec le respect du caractère exceptionnel du centre historique de Paris.

     

  • Quincampoix 37 dr feelgood 09 10 18
    Devanture du "bar-rock"  "Dr Feelgood", 37 rue Quincampoix (IVe) 

     

    Il y a des mois que les riverains de cette partie de la rue Quincampoix dans le IVe se mobilisent pour avoir la paix que leur refusait cet établissement au 37 de la rue, ardent organisateur de soirées "Heavy Métal".

    Ils n'ont pas été seuls. Le Maire du IVe Ariel Weil s'est fait le défenseur de leur tranquillité avec l'appui de la police et le Maire-Adjoint en charge de la nuit à l'Hôtel de Ville, Frédéric Hocquard, nous a écoutés lorsque nous l'avons dissuadé de financer avec de l'argent public des travaux d'équipement d'établissements comme celui-ci, qui se distinguent par la gène qu'ils causent à leur voisinage.

    Nous venons d'apprendre du porte-parole des riverains que le propriétaire du Dr Feelgood a annoncé son départ définitif de la rue Quincampoix. C'est peu de dire qu'ils sont soulagés. Nous publions dans les lignes qui suivent une déclaration de leur part :

    Quincampoix 37 dr feelgood fouleLa foule attroupée devant l'établissement un week-end de novembre 

     

    LES VOISINS ONT TOUJOURS TORT…

     

    Au terme de plus de trois ans d’activité, le « bar-rock » Dr Feelgood tire sa révérence au 37 rue Quincampoix. Dans son mot d’adieu, son gérant évoque sans insister les plaintes du voisinage mais il laisse depuis, sur sa page Facebook, les habitués des lieux exprimer leur colère à leur encontre. On y lit a moult promesses de vengeance supposément humoristiques, évidemment. Le titre de sa soirée d’adieu, le week-end prochain, les 5 et 6 avril, «One Last F… Time » est un programme en soi…

    Drapé dans la défense de la diversité culturelle et après s’être tant vanté de ne gêner personne en vérité, hormis une bande d’irréductibles « mauvais coucheurs », si le gérant s’en va,  ce n’est pas par la faute de ses voisins comme il le prétend mais en réalité parce que ses concerts et autres activités festives, qui donnaient lieu à des rassemblements nombreux,  pouvaient, à l’occasion, mettre en danger ses clients.

    Organisés pendant deux ans sans la moindre autorisation, sans aucun travaux d’insonorisation dans une salle en sous-sol où s’entassaient parfois jusqu’à 100 personnes, ils auraient pu être à l’origine d’un drame à la moindre étincelle, faute d’une sortie de secours adéquate. Seulement voilà, c’est moins rock d’assumer ses responsabilités que de faire de l’humour facile…

    Les voisins ont bon dos, c’est tellement plus simple de se moquer de ceux qui sont plus vulnérables que vous, qui pour se défendre de ceux qui les agressent se trouve ridiculisés en « grognons » ou « bobos » mal embouchés…

    Rappelons que la gentille musique et les gentils clients tellement cools du  Dr Feelgood ont tellement adouci les nuits des dizaines de personnes vivant alentour que les deux voisins habitant directement au-dessus de son bar au 1er et au 2ème étage ne sont plus là pour se plaindre.

    Son gentil gérant n’a pas pu assumer les travaux indispensables, n’a jamais pris  de vraies mesures pour que ses clients n’empêchent pas ceux en avaient besoin de dormir nuit après nuit, la présence du vigile certains soirs n’étant rien d’autre pour les riverains que l’assurance de passer une nuit blanche. Tant pis pour eux, ils n’avaient qu’à pas être là ou déménager…

    Le gérant aurait aussi fait savoir que son bail était cédé à une société elle-aussi spécialisée dans la diffusion du Heavy Metal, alors même que la Mairie de Paris, la Préfecture ont  reconnu que les lieux et la rue particulièrement étroite ne se prêtaient pas à une telle activité et à de tels rassemblements ! Espérons que  cette fois les autorités ne laisseront pas pareille situation recommencer en ces lieux car une fois les nuisances très rapidement installées, il est maintenant prouvé qu’il faut un temps considérable et des efforts incessants pour en venir à bout.

    Encore une fois, en ligne avec la Mairie, "Vivre le Marais !" ne peut que soutenir l’existence de lieux indépendants et alternatifs à Paris. Mais encore faut-il que l’on s’assure au préalable que ces lieux  s’y prêtent sur la base d’une étude rigoureuse et que les acteurs agissent de façon responsable. Sinon, c’est l’enfer pour les riverains… Plus largement, c’est aussi aujourd’hui  pour les autorités un problème de santé publique et de maintien au centre de Paris  d’un habitat qui ne se limite pas aux locations saisonnières…

    Le "Collectif  Riverains Quincampoix"

     

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    Moscot 2Boutique d'optique Moscot, 26 rue du Temple (IVe). Sont critiquables la couleur jaune vif, et la taille monumentale des lettres de l'enseigne parallèle. Satisfecit à l'inverse pour l'enseigne "en drapeau" discrète et élégante.

     

     

    Le règlement du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, qui date de 1996 mais reste en vigueur, stipule que les couleurs des devantures dans le Marais sont libres mais exclut qu'elles soient "criardes". Il exclut aussi la présence d’éclairages néon.

    Cet opticien (un de plus mais pourquoi pas ?) a décidé de provoquer la galerie en s'affranchissant de ses obligations esthétiques. C'est à nos yeux plus grave qu'une infraction, c'est de la sottise. En effet, si le Marais est recherché c'est en raison de l'élégance de son architecture et du décor que constitue le linéaire des boutiques avec leurs devantures. Chacune d'elle contribue à la beauté de l'ensemble dont elle doit se sentir solidaire. Rompre avec cette règle de conduite c'est pour le commerçant se tirer une balle dans le pied…

    Il y a dix ans, on aurait signalé la chose à l'ABF (architecte des bâtiments de France). Sophie Hyafil, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, serait intervenue. D'ailleurs, la transformation d'une devanture doit faire l'objet d'une demande d'autorisation à la direction de l'urbanisme de la Ville de Paris et l'ABF est dans la boucle. On est en droit de croire que sa remplaçante, Samanta Deruvo, a eu ce dossier sur son bureau et a zappé, sachant qu'elle en a trop à examiner avec peu de moyens et que son avis est de moins en moins regardé.

     

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    Onze braque

    "le Braque", restaurant-discothèque du 11 rue de Braque (IIIe), surnommé par les riverains "On ze Braque" (Photo VlM)

     

     

    Cet établissement de la rue de Braque, au rez-de-chaussée d'un immeuble ancien de caractère, 
    ne laisse pas deviner qu'il a perturbé pendant plus d'un an les nuits des habitants de l'immeuble
    et de la rue
    . Il ne s'agit que d'un restaurant, mais le local dispose d'une cave que le gérant avait
    ouverte à sa clientèle pour y consommer toute la nuit. Il s'en-suivait de la musique amplifiée
    et des vociférations qui se propageaient dans les étages et dans la rue, lorsque les clients
    choisissaient de s'y installer pour vivre leur ébriété.

    Un collectif de riverains s'est formé pour défendre la tranquillité de ses membres et a rejoint
    l'association. De nombreuses plaintes ont été déposées auprès du commissariat de police
    pour que l'autorisation de nuit de l'établissement lui soit refusée. La mobilisation du maire
    Pierre Aidenbaum et du Commissaire de police du IIIe Vincent Gorre ont fini par persuader
    la Préfecture de police de ne pas renouveler cette autorisation.

    Dès lors le gérant, beau joueur, considérant que son "modèle économique" ne tenait plus,
    a pris la décision de vendre son affaire.

    Philippe B., qui vit au 11 rue de Braque, nous a annoncé la nouvelle en ces termes, dans un
    message dont nous
    avons reçu copie, destiné au Commissaire de police du IIIe :
    "Le propriétaire a vendu l’établissement et ses murs, pour laisser place à un beau projet
    de restaurant tenu, en partie, par du personnel handicapé. Ce qui ne
    devrait pas, nous le
    pensons, générer des nuisances comme celles que nous les avons connues
    avec Le Braque
    dans le passé. J’ai déjà parlé aux nouveaux propriétaires pour leur faire
    part de notre
    vigilance, et c’est un beau projet selon moi. Le restaurant a commencé
    des travaux, et
    devrait donc ouvrir dans les semaines à venir. Je tenais sincèrement à vous remercier pour votre engagement, votre suivi sans failles
    de ce dossier, et de nous avoir accompagné après avoir entendu et compris nos plaintes. Je le fais à titre personnel, mais aussi au nom de tous les membres du Collectif « 11Braque ». Encore un très très grand merci, ainsi qu’à vos équipes".

    Une conclusion s'impose à ceux, ils sont encore trop nombreux, qui souffrent de situations
    semblables : quand la mobilisation s'organise autour d'un collectif d'habitants que nous
    accueillons dans l'association, avec le soutien inconditionnel du Maire et l'engagement du
    Commissaire central d'arrondissement, pour obtenir les sanctions qui conviennent de la part
    de la Préfecture de police de Paris, les choses finissent par rentrer dans l'ordre. "Onze Braque"
    vient d'en faire la démonstration...

  • Chauffage terrasse 1
    Batterie de "parasols" de chauffage au gaz sur la terrasse d'une nouvelle brasserie du IVe (photo VlM)

     

     

    Nous sommes au lendemain de la grande manifestation internationale "La marche pour le climat" dont les jeunes, à Paris notamment, ont pris une part significative avec des slogans en soutien à l'action sociale des gilets jaunes et en direction aussi du gouvernement pour exiger des mesures radicales en faveur du "climat".

    Leur jeune âge nous rend leur démarche sympathique. au point d'en oublier l'incohérence immanente qui réside dans le fait qu'ils soutiennent deux démarches contradictoires. "Agir pour le climat" : sont-ils prêts à renoncer au smartphone et à la trottinette électrique car ces accessoires fonctionnent sur des batteries qu'il faut fabriquer et une électricité qu'il faut produire ? Doivent-ils renoncer à découvrir  le monde car le fioul que consomment les avions produit massivement le CO² qui alimente l'effet de serre ? La liste de ces interrogations est longue, la réponse est douloureuse….

    Quant à leurs aînés, dont certains manifestent par procuration, on les entend peu dénoncer les bateaux de croisières qui ressemblent à des îles flottantes dont la consommation de fioul lourd est elle aussi responsable de l'effet de serre et de la pollution de l'air dans les ports.

    Dans de nombreux domaines, que nous soyons jeunes ou vieux, notre attitude est plein de contradictions. La lutte contre le dérèglement climatique passe  par une rationalisation de nos comportements. A commencer par les voitures.


    DusterSUV/Cross Over  Renault "Duster"

     

    Alors Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault en 2013 déclarait qu'il y avait urgence à développer une voiture consommant 2 litres d'essence aux 100 km. Constructeurs et consommateurs ont fait la sourde oreille et l'industrie de l'automobile a été florissante en 2018 avec des voitures du type SUV sur-équipées, dont l'attrait principal est de ressembler à des véhicules tout terrain qui sont lourds, alors que la sagesse écologique voudrait qu'on aille vers des véhicules simples, dépouillés et très légers.

    Autre constatation autour de nous : tous les cafés-restaurants de Paris qui le peuvent ont une terrasse chauffée, à l'image de celle que nous avons photographiée. Quand c'est au gaz, elle chauffe l'atmosphère et produit du CO². Quand c'est électrique, il n'y a pas d'émanation localement mais c'est de l'énergie qu'on gaspille et de l'électricité qu'il faut produire dans un ailleurs qui se trouve à son corps défendant pollué. 

    Le passage au "tout électrique" suppose qu'on sache produire du courant dans les règles de l'art écologiques. Soyons francs et directs : on ne sait pas le faire ! La prolifération des batteries fera un temps les affaires de la Chine, qui organise sa filière monopolistique de pays producteur des composants que sont  le lithium, le cadmium et les terres rares, au prix d'un ravage des paysages qui ne sera pas toujours toléré, même dans un pays où la soif de consommer fera oublier un temps l'environnement.

    Les éoliennes ont déjà provoqué en France la création de 1.000 associations qui s'opposent à leur implantation.  Leur empreinte carbone est considérable du fait de l'énorme plateforme en béton qui leur sert de socle.  Les panneaux solaires sont comme les éoliennes des sources intermittentes de courant, de piètre qualité environnementale. Nous sommes tributaires là encore de fournisseurs étrangers comme la Chine.

    Alors, que faut-il faire ?

    Vélo acquatique 1910Cette innovation a 110 ans. Faut-il la ressortir ? (Roger Viollet)

     

    Sans tarder réduire notre consommation énergétique : trajets voitures, déplacements avions/bateaux, chauffage résidentiel, isolation des locaux. Si c'est politiquement possible, revenir à la politique de hausse régulière du prix de l'énergie en veillant que le produit de la consommation par le prix unitaire du KWH reste à peu près constant.

    Lancer le programme déjà évoqué de construction d'un véhicule simple, léger, de faible consommation (2 litres/100 km ou moins) et en faire le produit de base pour les déplacements de ceux qui ne peuvent bénéficier de transports en commun, notamment en milieu rural.

    Maintenir les centrales nucléaires en activité aussi longtemps que notre économie n'aura pas trouvé son nouveau paradigme. Le coût de leur démantèlement n'existe que si on les démantèle, comme aurait dit La Palice. Contentons nous de les entretenir et notre électricité restera compétitive. En gagnant du temps, on peut aussi espérer que les chercheurs du monde entier trouveront dans les prochaines décennies la source miracle d'énergie que nous sommes incapables aujourd'hui d'imaginer.

    Et pour commencer avec le plus facile, demandons à nos municipalité de mettre un terme au scandale énergétique que constitue le chauffage de l'atmosphère sur les terrasses des cafés-restaurants…

    Gérard Simonet

     

  • Beaumarchais 5 devanture KFC 07 03 19

    KFC (Kentucky Fried Chicken ou poulet frit du Kentucky) en travaux 5 boulevard Beaumarchais (IVe). Ils ambitionnent d'occuper le rez-de-chaussée et le premier étage (Photos VlM/FB)

     

     

    La décision a été rendue ce jour par la Cour d’Appel de Paris statuant au civil. Elle fait droit à une demande d’arrêt des travaux de la part des habitants de l'immeuble et de ses voisins. La Cour d’Appel fait interdiction au sous-traitant de KFC France, la société Bastirest et, en tant que de besoin, à la société KFC France, de poursuivre les travaux d’aménagement en vue de l’ouverture d’un restaurant fast-food au 5, boulevard Beaumarchais, 75004 Paris.

    C'est une étape importante dans le combat des habitants contre ce projet d'implantation d'un fast-food en remplacement de la confiserie fine Dalloyau appréciée de tous. Ils ont bénéficié dans leur démarche du soutien actif du Maire du IVe Ariel Weil et du Député du IVe Pacôme Rupin qui n'a pas hésité à intervenir auprès de Ian Brossat à l'Hôtel de Ville car une partie des locaux, le 1er étage, étaient en principe sous un statut d'habitation qui se trouve  modifié de fait.

    La demande des habitants se basait sur plusieurs fondements. Celui qui a emporté la décision du tribunal concernait l'extraction des fumées et les gaines prévues à cet effet.
     
    L'avocate des riverains a d’ores et déjà demandé par huissiers à la partie adverse de cesser les travaux. KFC prévoyait d'ouvrir son fast-food dans les jours prochains.
     

    Beaumarchais 5 immeubles

     

  • Archives 36 façade 01 03 19Le mur-pignon des 36 et 38 rue des Archives (IVe), nettoyé par les services de la Propreté de Paris porte encore les stigmates des annonceurs-afficheurs indélicats Sandro et Weston (Photo VlM)

     

     

    Le Maire du IVe Ariel Weil nous envoie à ce propos un message intéressant que nous reproduisons ci-dessous :

     

    "En ce qui concerne le mur-pignon, j’avais dès le début de mon mandat de maire sollicité la direction des espaces verts et financé un beau projet de mur végétal auquel les élèves de l’école auraient été associés. J’avais pour ce faire appelé moi-même le président du conseil syndical de l’immeuble concerné, et même envoyé des agents de la direction pour présenter le projet à la copropriété (entièrement financé par la ville, y compris pour l’entretien, et sur une façade non visible des habitants de l’immeuble).

    Hélas, rien n’y fit, les copropriétaires votèrent contre, pour une raison incompréhensible (peut-être préfèrent-ils la publicité sauvage et ses colles nocives pour la façade ?) Voilà des contraintes difficiles pour nous élus quand il s’agit de proposer des solutions pour ces mur-pignons (qu’il s’agisse de végétation ou d’une œuvre d’art), et que les habitants méconnaissent sans doute en partie".

    Ariel Weil.

     

    On a du mal à comprendre la réaction de la copropriété. Nous espérons que des personnes qui en font partie nous éclaireront et nous aideront à reprendre ce dossier à la base. Il est possible qu'à cette époque les Sandro et Weston ne sévissaient pas encore et qu'on ait jugé la démarche intéressante mais inutile….