Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

  • Rambuteau 16 porte 25 02 19

    Travaux en cours sur la devanture de l'ancien "Celtic", 19 rue Rambuteau (IVe)

     

     

    Nous sommes dans notre rôle d'observateur des activités, événements et transformations du Marais en nous interrogeant sur le devenir de ce café un brin conservateur qui a fait partie du décor familier de la rue Rambuteau pendant des décennies. Il est en pleine rénovation et ce qu'on peut apercevoir des travaux en cours aujourd'hui laisse penser que son nouveau propriétaire ou gérant le veut prestigieux. Il est probable, croit-on savoir, qu'il abandonne son nom pour une enseigne plus conforme à la mode ambiante.

    Détail curieux à ce propos : aucun panneau n'est là pour nous informer des travaux en cours et de leur situation administrative à l'égard de la direction de l'urbanisme de la Ville de Paris. Le site interactif de la mairie, qui est censé remplacer le BMO (bulletin municipal officiel) ne nous en apprend pas davantage. Des éclaircissements ont été demandés aux services compétents et au Maire du IVe Ariel Weil.

    Nous verrons si les procédures en vigueur ont été respectées tout en nous réjouissant de l'embellissement d'un pied d'immeuble et d'un établissement qui sans être laid n'a jamais été franchement séduisant.

    Rambuteau 19 végétalisation redent 25 02 19

    Extrémité sud de la devanture et aménagement floral du redent du pignon de l'immeuble suivant rue du Temple

     

    Un détail, en tout état de cause, mérite d'être relevé : le redent du mur pignon que l'on voit sur la photo, habituellement couvert d'affiches sauvages et de tags disgracieux, a été revêtu d'un tapis végétal cache-misère du meilleur effet. Il faut s'approcher tout contre et le toucher pour réaliser que ce motif végétal est artificiel. L'effet est tellement heureux qu'on se sent complaisant à l'égard d'une mystification qui n'en est plus une tant le résultat est convaincant.

    Rambuteau 19 végétalisation détail 25 02 19

    Vue de près du tapis végétal

     

    Nous savons que le prix de ces tapis artificiels ne dépasse pas une à deux centaines d'€. Pourquoi ne pas en faire la solution applicable à tous ces murs qui fleurissent aux changements nombreux d'alignement des immeubles du Marais. Ils font le désespoir des personnes de goût qui regrettent de les voir régulièrement couverts d'affiches sauvages ou de graffiti immondes dont le retrait par la Ville a de surcroît un coût pour la collectivité.

    GS

     

  • Archives 19 terPoids lourds stationnés devant les 19-21 rue des Archives (IVe) (Photo VlM)

     

    Ceux qui vivent dans cette section de la rue des Archives dans le IVe en souffrent. Alors que des places de stationnement ont été créées de l'autre côté de la rue, comme on peut le constater sur la photo, des véhicules de livraisons, souvent de gros poids lourds, ont pris l'habitude de stationner indûment le long des numéros 19 à 23, en empiétant ou non sur le trottoir, pour décharger leurs marchandises destinées à des commerces distants.

    Un riverain, Georges, s'en plaint : "Notre trottoir devient un peu plus chaque matin une plateforme logistique de livraisons. A l’encombrement s’ajoute le bruit des moteurs et celui des ventilateurs des camions frigorifiques. Je constate que ces camions sont tolérés sur le trottoir toute la semaine alors que nous n’avons, nous habitants, aucune tolérance pour décharger nos voitures notamment le week-end.

    A noter que  pour la copropriété du 19-21 nous n’avons pas eu l’autorisation d’installer une trémie pour le ravalement de cours intérieures et que le temps de déposer des échafaudages nous avons eu un procès-verbal car des détritus avaient été déposés par des tiers contre les barres métalliques"

    Il s'agit là d'un dossier de la compétence de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la mairie de Paris, qui préfigure la future police municipale dont la Maire Anne Hidalgo a fait récemment l'annonce. Nous lui en faisons communication et serons très heureux de publier la réponse qui nous sera faite.

     

  • Homard 1

    "Le Homard Parisien", 21 rue Rambuteau  (IVe) – 01 83 91 95 93 (Photos VlM)

     

    Il  semble contredire ceux qui dénoncent la disparition des commerces de détail, de bouche et de proximité. Omar Franka, qui n'hésite pas à jouer sur les mots en mêlant avec humour son nom à son enseigne, a ouvert récemment "Le Homard Parisien" au 21 rue Rambuteau dans le IVe.

    Ceux qui expriment régulièrement leur insatisfaction à propos de l'évolution de nos quartiers diront qu'il n'y a rien de nouveau puisque cette poissonnerie existait déjà. C'est vrai et c'est faux. Une poissonnerie était bel et bien là mais les clients, en dehors de quelques victimes expiatoires souvent étrangères et ignorantes qui s'y laissaient piéger, repartaient tous plumés tant les prix étaient hauts.

    Nous avions fini par considérer que la poissonnerie Lacroix, qui  nous fournissait en poissons, crustacés et coquillages de qualité à un prix convenable et qui faisait autorité au début des années 2000, n'avait pas été remplacée, ce qui a contribué à alimenter l'opinion que les commerces de bouche disparaissaient.

    Homard étalageA l'étalage : bouquets, St Jacques, gambas, homards, pinces de crabes, king crabe….

     

    Omar, dit "Le Homard Parisien" a choisi de relever le gant de la qualité et de la compétitivité. Ses produits, qu'il s'agisse des poissons ou des crustacé/coquillages sont de première fraîcheur et les prix sont dans la même veine que ceux pratiqués au Marché des Enfants Rouges par exemple. A titre d'exemple, la douzaine d’huîtres spéciales Marennes-Oléron n° 2 est à 19,00 € et la Gillardeau n° 3 à 25,00 €. Signe d'excellence, on y trouve du king crabe, une énorme araignée de mer hors de prix mais extrêmement savoureuse. Faire l'essai quand on perçoit le bonus de fin d'année….

     

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    Minuit bars rue oberkampf juillet 2016 excellent

    Minuit, foule devant les bars rue Oberkampf (XIe)

     

     

    D'un arrondissement à l'autre dans Paris, les scénarios se répètent avec une acuité variable mais selon le même processus. Ils mettent en scène des riverains perturbés voire excédés par le bruit et les dérives nocturnes de la foule des consommateurs ; des exploitants qui ne sont pas tous irresponsables mais dont certains sont sans scrupules ; des maires d'arrondissements qui voudraient bien défendre leurs administrés mais dont les moyens sont à l'Hôtel de Ville où on s'est beaucoup plus préoccupé depuis 2014 et malgré une inflexion récente (cf article du 20 novembre 2018) de développer la nuit parisienne que d'en maîtriser les conséquences sur la santé des citoyens ; et enfin une police nationale sous le contrôle de la préfecture, qui s'efforce d'être efficace en respectant l'Etat de droit que beaucoup trop d'acteurs de la nuit traitent avec légèreté.

    Depuis quelques mois, une commission de régulation des débits de boissons a été créée avec la participation des syndicats concernés tels l'Umih, le Synhorcat et le Sneg & Co. Elle est censé faire régner l'ordre dans sa profession…

    Nous ne sommes pas les plus mal traités à Paris-centre. Il y a chez nous quelques points chauds que nous traitons avec méthode et souvent avec résultat mais nous devons garder les yeux ouverts sur ce qui se passe ailleurs et qui pourrait bien un jour nous atteindre si nous baissons la garde.

    C'est le rôle de l'alliance "Vivre Paris !" – qui a vu le jour en 2010 mais s'est un peu disloquée depuis, en conservant cependant les mêmes objectifs – de faire en sorte que la résistance se manifeste partout dans Paris dans un large mouvement de solidarité. A ce titre, nous avons décidé de publier le témoignage que nous venons de recevoir d'une habitante du XIe (dont le prénom a été changé) et qui montre le niveau de gravité de la situation :

     

    Nouvelle nuit de tapages et à nouveau fermeture au delà de l’horaire légal hier soir pour le Guru, 16 rue Deguerry XIe. Hurlement de la clientèle avinée dès 23h00, chants d’alcooliques du jeudi soir, choc des meubles, des shots que l’on frappe sur les tables au delà de 02h00 en s’encourageant pour finir d’un trait le verre.

    J’ai téléphoné 8 fois au commissariat du onzième sans réponse. J’ai réussi à joindre le 17 à 01h45. On m’a répondu qu’il fallait que je me tienne prête à répondre à mon téléphone portable en cas d’intervention de la police, que sinon, il n’y aurait pas d’intervention ( ?). Il n’y en a pas eu. A 02h15, le gérant fermait son rideau de fer latéral. A 02h25, le second. Ballet des Uber et leurs klaxons devant l’établissement pour récupérer les épaves qui avaient toutefois la force de hurler encore et encore.

    Mes enfants, qui sont au collège, ont été tirés de leur sommeil à 01h00 et se sont rendormis pour de bon à 03h00 !

    Cet établissement a écopé d’une fermeture administrative de neuf jours entre fin novembre et début décembre dernier, après 18 mois de tapage, de beuveries, de dépassement des horaires, de non-respect de sa licence. Le gérant a bien compris les règles. Dix huit mois de liberté + quelques amendes égale neuf jours de fermeture au moment le plus creux de l’année en termes d’activité, donc tout bénéfice. Il peut reprendre ses habitudes et c’est bien ce qu’il a fait depuis décembre. Il peut continuer à servir de l’alcool sans licence, continuer à organiser ses beuveries, mettre de la musique à plein volume dès que ça le chante, laisser sa clientèle hurler dedans, dehors, s’affranchir des demandes de mises au normes… Je me demande s'il paye ses amendes, qu’est ce que cela peut bien faire ?

    Constat très amer. Mes enfants, bêtement élevés dans le respect des lois, finiront par apprendre que les règles ne s’appliquent qu’à ceux qui les respectent. 

    Carlina

     

    Minuit bars rue oberkampf juillet 2016 excellent

    Le "Quartier Général" rue Oberkampf – Auto- qualifié "d'idéal pour les soirées festives"

     

    L'association des riverains du XIe rappelle à ce propos que cet établissement situé rue Deguerry, ainsi que le bar "Le Guet-Apens – La Bonne Excuse" qui, lui, sévit rue Jean Pierre Timbaud,  ont fait tous deux l'objet d'un examen au cours des deux dernières réunions de la commission locale de régulation des débits de boissons du XIe présidée par le Maire en présence des syndicats professionnels (voir mise au point de Remi Calmon, directeur Exécutif du Sneg & Co, organisation professionnelle qui est associée avec l’Umih, en "commentaire" à un article précédent ).  

    On y apprend que ces réunions ont été inopérantes car les établissements ne sont pas affiliés à ces syndicats. On découvre aussi que la commission n'a pas vocation à s'occuper d'établissements qui ont déjà fait l'objet de sanctions ou même d'avertissements. On est en droit légitimement de se demander alors à quoi elle peut bien servir…

     
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    Montmorency hyper U

    Rue de Montmorency (IIIe) autour de 9h00, déchargement des livraisons au U – Express

     

     

    Qu'il s'agisse du Monop' de la rue des Haudriettes qui condamne la rue au petit jour et oblige le bus 29 à se dérouter au préjudice des gens qui l'attendent plus loin, du Franprix de la rue du Bourg Tibourg (IVe) où aucun espace de livraisons n'existe du fait de la faible largeur de la voie, ou du U-Express qui fait l'angle entre les rues du Temple et de Montmorency, une supérette qui fait sienne la rue de Montmorency pour y décharger ses marchandises en condamnant toute circulation, l'existence de commerces de détail ou de bouche ne fait pas bon ménage avec l'aspiration à la tranquillité et le droit de circuler des riverains ou usagers de la voirie.

    On relève toutefois une forme d'incohérence de la part des habitants qui dénoncent régulièrement la disparition des commerces mais reprochent à ceux qui sont présents les libertés qu'ils prennent avec les camions qui les approvisionnent.

    Rue des Haudriettes, les services de la voirie de la mairie de Paris ont sanctuarisé un espace strictement réservé aux livraisons. En pratique, il est souvent occupé par des gens qui n'ont rien à y faire et quand il est libre il n'est pas du goût des livreurs qui trouvent trop grande la distance au magasin et se garent en pleine voie devant l'entrée.

    La RATP a beau réagir, les gestionnaires du commerce font le dos rond et les habitants se résignent ou se consolent en se disant que c'est peut-être le prix à payer pour bénéficier d'un service de proximité. D'autres s'imposent des contraintes comme partir au travail avant l'heure habituelle des livraisons…

    Dans un Etat de droit, sachant que le stationnement en pleine voie est interdit, des amendes dissuasives associées à une surveillance active devraient venir à bout d'une pratique incivique. Il n'en est rien car le législateur répugne à revoir les sanctions à la hausse et les services du maintien de l'ordre ne disposent pas des moyens humains nécessaires au contrôle

     

    Grenier st lazare 07 05 18L'espace réaménagé de la rue du Grenier St Lazare

     

    Dans un Etat où régnerait le bon sens, une plateforme logistique serait créée en dehors des quartiers trop denses pour accueillir des poids lourds, pour assurer le dispatching vers les commerces de détail à l'aide de véhicules légers, non encombrants et non polluants. C'est ce qui se dessine avec le projet de réaménagement de la rue du Grenier St Lazare (IIIe), dont on espère qu'il saura éviter les nuisances d'une noria prévisible de poids lourds. La crainte qu'on peut avoir, c'est de subir une hausse des prix de détail due à l'augmentation du coût des livraisons. Si elle est raisonnable, et si c'est le désir de chacun de voir régner l'ordre et la tranquillité, la formule pourrait mettre tout le monde d'accord et prospérer…

     

  • Francs bourgeois rue encombrée dimanche
    Rue des Francs-Bourgeois le dimanche (IIIe-IVe) (Photo VlM)

     

     

    Le quotidien "Le Parisien"  publie le 5 janvier sous la signature des journalistes Eric Le Mitouard et  Nicolas Maviel une tribune intéressante sur la population parisienne et son déclin annoncé. Il s'ensuit une série de témoignages et d'explications qui épousent le ressenti général mais deux interrogations essentielles et légitimes sont passées sous silence : y a-t-il vraiment une baisse significative du nombre d'habitants à Paris et, si baisse il y a, est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ?

    Les données qu'on peut consulter sur Internet, font plutôt état d'une stabilité de la population, avec 2 176 243 habitants en 1982, 2 181 371 en 2006, 2 229 621 en 2013 et 2 190 327 en 2016. Le nombre est estimé à 2 209 517 pour 2018 et on table sur 2 206 785 habitants en 2019…

    Dire à partir de ces chiffres que Paris se dépeuple semble intempestif. Les statistiques, tout comme les cours de la bourse, évoluent en dents de scie. On peut toujours trouver deux années consécutives avec une baisse sans que ce soit significatif à moyen et long terme. Il est plus convenable de dire que la population est stable globalement à Paris avec une légère tendance à l'effritement ces dernières années.

    Démographie 20 minutes 02 01 18

    Démographie et services publics doivent être en harmonie…

     

    Autre statistique qui ne manque pas d'intérêt : on a noté 31 940 naissances à Paris en 2000 et 31 623 naissances en 2008 et 28 266 en 2018. Une légère baisse sur dix huit ans (0,6 % par an), qui témoigne là aussi d'une certaine stabilité.

    Localement, l'évolution peut être différente. La baisse touche plus franchement les arrondissements de Paris-centre. Mais dans ce secteur, la présence de visiteurs français et étrangers est particulièrement sensible. Le quotidien "Les Echos" publiait une étude le 16/12/2014 qui faisait état de 47 millions de visiteurs dans l'année à Paris (tous hébergements confondus). Actualisé, ce chiffre se situerait aujourd'hui aux alentours de 60 millions, avec 3,9 nuitées par personnes. Tout calcul fait, ce sont de ce fait 640.000 personnes de plus visibles chaque jour à Paris et le centre en absorbe une part majoritaire avec le Marais, Notre-Dame et les Îles, le musée Picasso, le centre Georges Pompidou…

    Tout ce qui est dit autour de ce phénomène est par ailleurs incontestable. Le prix du foncier a fortement augmenté entraînant un forme de gentrification qui pousse à la hausse des prix et à la montée en gamme des biens de consommation.  

    La location saisonnière y fleurit aussi plus qu'ailleurs du fait de l'attractivité du centre historique de la capitale, et ce n'est pas fini car les locaux d'entreposage des grossistes en maroquinerie et autres locaux a caractère commercial se transforment les uns après les autres en "résidences hôtelières".

    Dire qu'il n'y a plus de commerces de bouche ou de détail relève un peu du radotage. Les rues de Bretagne (IIIe) et Rambuteau (IIIe-IVe) en regorgent. Simplement, ce ne sont plus tout à fait les mêmes. Et il n'est pas sûr cependant qu'on ait perdu au change.

    Densité paris dessin sans légende

    Parisiens, est-ce là ce vous souhaitez ?

     

    Enfin devons-nous craindre que Paris perde des habitants alors que c'est la ville la plus dense d'Europe avec près de  22 000 habitants au km², que nous manquons d'espace pour respirer un air déjà trop pollué et que nos services publics, notamment les transport, sont saturés ? On a trop tendance dans les sphères politiques à être schizophrènes sur le sujet. Chacun sait que Paris est trop dense mais Anne Hidalgo s'est engagée à créer 10 000 logements par an et sa rivale de l'époque Nathalie Kosciusko-Morizet avait surenchéri à 11 000 !

    Pour désengorger Paris, il faut se réjouir que de nombreuses entreprises s'expatrient à la périphérie notamment dans la petit couronne et que les habitants les suivent en s'installant à proximité. A ce propos il est difficile de comprendre que la Maire de Paris ait soutenu le projet de "Tour Triangle" dans le XVe.

    En conclusion, les choses étant ce qu'elles sont, il n'y a pas lieu de céder au pessimisme ambiant mais deux recommandations s'imposent à la Ville et à l'Etat. La première : consolider le dispositif de contrôle des locations touristiques et de leurs plateformes. On se demande à ce propos si Ian Brossat, Maire-adjoint en charge du logement aura le temps de s'en occuper alors qu'il est devenu tête de liste du parti communiste aux élections européennes. La deuxième : le Parlement et la Ville doivent se demander s'il n'est pas temps de se doter de lois ou dispositions qui canalisent le tourisme de masse qui est un danger mortel pour les centres-villes comme le nôtre. 

    GS

     

    Notes :

    D'après l'INSEE, institut en charge du recensement de la population française :

    le nombre d'habitants à Paris intra-muros atteignait 2 229 621 personnes (population municipale) en 2013 (dernière étude réalisée). La densité moyenne d'habitants par km² était de 21 153,9. 

    Entre 2008 et 2013, la population parisienne a augmenté de 0,2 %. 
     
    Sur les dernières décennies, la population parisienne a augmenté par rapport à 1999 (2 125 851 habitants à l'époque). Mais elle reste toujours nettement inférieure en nombre à celle recensée en 1968 (2 590 771 habitants).

    Les plus forts accroissements de population se constatent dans les 9e12e13e18e19e et 20e arrondissements, tandis que les 4e7e8eet 16e arrondissements voient leur population continuer de diminuer14.

    Le nombre d'habitants de Paris en 2018 est de 2 209 517, la population sera de 2 206 785 habitants en 2019. Selon les derniers chiffres officiels il y aurait actuellement 1 147 991 ménages sur le département de Paris. Un total de 28 266 naissances l'an dernier, et un total de 13 982 décès sur l'année.

     

     

  • Garrigue-guyonnaud 1Le sous-Préfet Matthieu Garrigue-Guyonnaud, Directeur de cabinet adjoint du Préfet de police, à droite et Luis Fernandez, conseiller auprès du Préfet en charge de la prévention de la délinquance et de la radicalisation, à gauche (Photo VlM)

     

     

    C'est devenu une tradition pour notre association, depuis les "états généraux de la nuit" de 2010, d'entretenir une relation étroite avec la préfecture de police de Paris en la personne du Directeur de cabinet du Préfet, en charge du contrôle des établissements qui reçoivent du public. Ceux-là mêmes qui nous créent, à quelques rares exemplaires mais de manière aiguë, des problèmes de relations houleuses avec leurs riverains.

    En compagnie de Nadine Colombel, porte-parole du collectif "Pierre au Lard" (IVe), nous avons évoqué l'origine en 2011 de nos contacts avec la préfecture, la formation de la mouvance "Vivre Paris !", un collectif informel  d'une trentaine d'associations parisiennes soucieuses de la qualité de vie des parisiens, qui s'est fait connaitre par son engagement dans les ateliers des "états généraux" puis, à partir de 2014, au sein du "conseil de la nuit" qu'anime Frédéric Hocquart et dans diverses manifestations en province et à l'étranger. 

    La mouvance a cherché à se structurer juridiquement début 2018 en association loi de 1901. Des dissensions sont apparues sur le mode d'action. Quelques ego aussi se sont manifestés. Il en résulte aujourd'hui un éclatement, que nous espérons provisoire, de la mouvance en : "Habiter Paris", "Réseau Vivre Paris" et des associations comme "Vivre le Marais !" qui étend désormais son étiquette à "Vivre Paris-centre !" (1er, IIe, IIIe, IVe), aux côtés d’autres organisations locales très actives comme les "Riverains du XIe arrt",  les "Riverains du Canal St Martin (Xe)" ou Accomplir (1er, IIe).

    En réalité la mouvance a conservé son unité dans les valeurs qu'elle défend et qui restent les mêmes : respect de l'espace public et droit de dormir la nuit. Un droit dont chacun, qu'il s'agisse des pouvoirs publics ou des médias, reconnaît désormais qu'il est un impératif de santé publique qui va bien au-delà du simple confort. 

    L'entretien s'est orienté vers les dossiers "actifs" dans les IIIe et IVe arrondissements : Le WHO's et le Dr Feelgood dans le IVe, le "Braque 11" et l'espace Blondel/Ste Apolline/St Martin dans le IIIe. Le dossier du WHO's, avec ses huit années d'existence et ses péripéties qui relèvent de l'urbanisme et de l'ordre public méritait à lui seul un échange que nous avons jugé constructif. 

    On attend plus que jamais de la préfecture qu'elle apprécie à sa véritable importance la souffrance que certains exploitants peu scrupuleux font subir à leur voisinage en reconnaissant que la police ne peut agir que dans le cadre strict des lois, codes et règlements et que toute décision coercitive doit s'appuyer sur des constatations matérielles qui respectent l'exigence des procédures en vigueur.

    Ainsi, une suspicion, une simple déclaration, des photos ou des vidéos, une pétition voire une plainte ou main courante, même si elles contribuent à étoffer un dossier, ne remplacent pas un constat d'agent habilité, un procès-verbal ou un rapport d'huissier dressés dans les formes requises.

    Gérard Simonet

     

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    Haudriettes 3-4
    Qu'on soit ou non d'un naturel confiant, la vue de ces dépôts chimiques autour des cheminées d'évacuation des gaz, tout près des fenêtres, crée une angoisse légitime. Laboratoire Boudet et Dussaix, 3 rue des Haudriettes (IIIe) – cour intérieure

     

    On a tous de la sympathie pour les artisans. A fortiori quand on a le sentiment d'assister à leur disparition progressive, ce que nous constatons dans le Marais depuis les années 90. Au numéro 3 de la rue des Haudriettes, dans le IIIe, c'est un fondeur-essayeur d'or qui est installé depuis toujours et qui, contrairement à d'autres, a l'intention d'y rester.

    Haudriettes 3-2

    L'immeuble était privé jusqu'à son rachat en 2001 par la Ville de Paris pour en faire du logement social. Les baux existants ont été maintenus. A ce titre, l'artisan Boudet-Dussaix, fondeur-essayeur a conservé l'usage de l'atelier qui occupe une partie du rez-de-chaussée et un appentis qui le prolonge dans la cour de l'immeuble.

    Beaucoup ignorent ce que font ces spécialistes car il s'agit d'une profession rare : ils fondent les métaux précieux (or, platine, argent et palladium) à partir de déchets industriels ou de bijoux, ils les purifient et les coulent en lingots poinçonnés qui garantissent leur nature, leur poids et leur titre. Cette responsabilité, qui fait l'objet d'un agrément de la Banque de France, est celle des "essayeurs".

    Ils doivent, du fait des métaux qu'ils travaillent, s'entourer de protections contre les agression et le vol. Le risque qu'ils assument est élevé. Le 2 décembre 2012, des  malfaiteurs ont attaqué l'employé chargé de l'ouverture de l'atelier et l'ont froidement assassiné… L'entreprise avait déjà fait la une des journaux dans les années 80 où elle coulait les lingots d'or de la Banque de France, avec une tentative de cambriolage spectaculaire par les égouts de la Ville !

    Il reste, en dépit de la sympathie qu'on a pour eux, que les dépôts qui sont visibles le long des cheminées soulèvent des craintes légitimes pour la santé des habitants qui résident au voisinage des extracteurs de fumées. Pis encore, l'immeuble abrite une crèche de 22 berceaux dont les enfants s'ébattent régulièrement dans la cour !

    Les résidents, réunis en collectif, s'en sont préoccupés. En 2017 ils écrivaient au Préfet de police pour demander un rapport d'enquête sur les nuisances olfactives potentielles résultant de cette activité. L'organisme compétent, le Laboratoire Central de la Préfecture de police, est intervenu et a délivré un rapport à la Mairie de Paris dont les riverains n'ont pas eu connaissance. Il est daté du 18 décembre 2017. Nous venons seulement d'en recevoir copie et nous le devons à l'intervention personnelle, à notre demande, du Maire du IIIe Pierre Aidenbaum.

    Nous retenons de ce document très technique au moins deux enseignements qui d'une certaine manière se neutralisent : (1) les conduits visibles actuellement des deux côtés de la cour sont poreux et ont laissé filtrer sur les parois des nitrates et des chlorures résultant de l'activité d'essayage qui recourt aux acides nitrique et chlorhydrique, deux acides forts de la chimie minérale. Des cyanures ont été également recherchés. On en a décelé mais en faible quantité ; et (2) le four à charbon, qui à lui seul nécessitait un conduit d'évacuation des fumées, est désormais hors service au bénéfice d'un four à induction sans émanation polluante si on en croit ce qu'on nous dit.

     

    Haud 3-5L'appentis et le conduit maçonné d'évacuation des fumées

     

    Le rapport conclut à la nécessité de supprimer les tuyaux actuels et d'installer un dispositif d'évacuation de l'air vicié de l'établissement, qui devra être rejeté à 8 mètres au moins de toute fenêtre.

    L'entreprise "Boudet et Dussaix" a confirmé par écrit en date du 20 décembre 2018 que des travaux de mise à niveau réglementaire ont commencé et se termineront courant 2019. 

    Les résidents en prennent acte mais se demandent qui assurera le contrôle de conformité de ces travaux. Ils ont tendance à penser que cette surveillance devrait être assurée par le propriétaire de l'immeuble, le bailleur-social RIVP (régie immobilière de la ville de Paris) sous l’œil attentif du Maire du IIIe (qui en a été plusieurs années le président).

    De notre point de vue, s'agissant d'un dossier hautement technique, il conviendrait que le Laboratoire Central émetteur du rapport d'analyse sur demande du propriétaire RIVP porte un jugement sur la spécification des travaux qui ont démarré pour s'assurer qu'ils correspondent aux exigences de protection contre les nuisances identifiées dans le rapport d'analyse et qu'il examine les clauses de recette de fin de travaux qui ont pour but d'en garantir la conformité.

    GS

     

  • Ampli

    Clavier de contrôle de musique amplifiée

     

     

    La réglementation liée au bruit des activités de diffusion de musique amplifiée date de 1998. Sa vocation est à la fois de protéger l’audition du public et de préserver la santé et le confort du voisinage. Avec le temps, ce dispositif s’est révélé insuffisamment protecteur. Les niveaux sonores fixés en 1998 étaient trop élevés, les lieux ouverts n'étaient pas tous visés par la réglementation et les basses fréquences, caractéristiques de l’esthétique musicale des années 2000,  n'étaient pas suffisamment prises en compte…

    Le décret n° 2017-1244 paru le 7 août 2017 a eu pour but de corriger ces lacunes.

    Il a réduit de 3 décibels le seuil de protection de l’audition. La limitation est passée de 105 décibels à 102 décibels. On rappelle qu'une baisse de 3 décibels, sur l'échelle logarithmique des sons, équivaut à la division par DEUX du volume du bruit. Il a fixé un seuil pour les basses fréquences, dont le niveau est désormais limité à 118 décibels et une limitation à 94 décibels a été imposée pour les spectacles destinés aux jeunes publics.

    De plus, les lieux ouverts, tels que les festivals en plein air, sont tenus d'appliquer ces limitations de niveaux sonores. S’agissant des lieux clos, cinémas, salles de meeting et autres, ils sont concernés au même titre que les salles de concerts, les bars et les discothèques. En gros, cette réglementation s’applique désormais à tout lieu ouvert au public accueillant des activités impliquant la diffusion de sons amplifiés dont le niveau sonore moyen sur une durée de 8 heures est supérieur à 80 décibels.

     

    Bruit atlanticoHalte au bruit ! Illustration "Atlantico"

     

    Le décret comprend aussi des mesures relatives à l’information du public sur les risques auditifs, la mise à disposition gratuite de protections auditives individuelles et l’aménagement d’espaces ou de périodes de repos auditif. Pour les établissements dont la capacité d’accueil excède 300 places,  l’enregistrement en continu des niveaux en décibels, avec conservation de ces enregistrements pendant 6 mois et affichage des niveaux en continu à la console, est exigé.

    Pour prendre connaissance du décret

    En attendant l'arrêté d'application de ce décret, les professionnels du spectacle et de la nuit montent au créneau pour contester, à travers une pétition qui soutient que " le décret contre le bruit ne doit pas mettre la scène KO", la mise en application des dispositions du décret.

    Ils prétendent que :

    • L’État a imposé son nouveau décret du 7 août 2017, applicable depuis octobre 2018, sans entendre leur avis sur le plan artistique, technique, la pertinence des mesures et sur l’impact économique.
    • Les professionnels via leur association AGI-SON, consultés lors de l’écriture du décret, avait souligné les points qui ne pouvaient pas être compatibles, techniquement, avec la physique du son ou les esthétiques et pratiques artistiques.
    • L’ensemble des échanges au sein d'AGI-SON concluent qu’un grand nombre des exigences du texte sont, techniquement, irréalistes
    • Ni réaliste, ni optimal, le décret aura des conséquences lourdes sur le spectacle et la filière toute entière (artistes, producteurs, diffuseurs, salles, festivals, équipes techniques) comme pour les spectateurs. Ceci conduit les professionnels à demander au gouvernement une révision du décret.
    • La diversité musicale est attaquée. En effet, la baisse des basses fréquences nuit à l’ensemble des esthétiques musicales, notamment aux genres comme le reggae, les musiques électroniques, le dub et le hip hop, qui disparaîtront peu à peu des scènes, réduisant la liberté d'accès des spectateurs à tous les genres musicaux.
    • Les concerts et festivals en plein air sont menacés. L’obligation de produire une étude de l’impact des nuisances sonores sur l’environnement lors des spectacles en plein air est techniquement irréaliste. Les niveaux sonores exigés en milieu urbain sont impossibles à respecter, ce qui entraînera l'impossibilité de réaliser un concert en centre-ville.
    • Toute la scène est fragilisée. La limitation de la diversité musicale, l'impossibilité technique de mise en œuvre, additionnée au coût de mise en conformité met en danger tout le secteur, déjà vulnérable, d’autant qu’aucun soutien financier ou accompagnement n’est prévu par l’État.
    • Les professionnels et le public se réunissent pour lutter.
      AGI-SON, le PRODISS et la Sacem ont lancé une campagne afin de mobiliser les professionnels mais également le public face aux désastreuses conséquences de ce nouveau décret. Une pétition mise en ligne sur change.org, sera la plateforme de ralliement pour faire évoluer la situation.  

     

    On le voit, en réponse à un décret de santé publique que les habitants des villes et particulièrement des centre-villes réclament pour protéger leur tranquillité, leur santé et leur sommeil, les "marchands de bruit" organisent leur résistance pour que l'audition de nos enfants, menacés de surdité précoce, continue d'être agressée, et que nos nerfs et nos nuits soient victimes de l'agression de ceux pour qui nuire à autrui est facile alors qu'il est si ardu dans nos combats de se défendre.

    Nous demandons aux Pouvoirs Publics, Ministère de l'Intérieur et Municipalité,  de rester fermes sur les améliorations qui ont été apportées à la vie des citoyens par le décret d'août 2017 et qui ne doivent être qu'une étape sur la voie du respect de leur qualité de vie. 

    GS

     

  • Plaque

    Un nom burlesque, une rue étroite en bordure de l'espace Beaubourg où l'habitat résidentiel cohabite difficilement avec le clubbing et autres activités de divertissement

     

     

    Il faut faire un retour en arrière sur notre article du 21 novembre qui rendait compte de nos entretiens à l'Hôtel de Ville avec Frédéric Hocquard, Maire-adjoint en charge de la nuit, et sa politique de distribution de subventions municipales aux lieux festifs et bruyants pour les aider à investir dans l'insonorisation et l’accessibilité. 

    Nous avions plaidé, en compagnie de riverains de la rue Quincampoix, pour que les établissements qui se sont illustrés ces mois-derniers en empoisonnant la vie des habitants soient privés de la manne des deniers publics. Dans un contexte plutôt tendu car une des nos voisines membre de notre association, qui a beaucoup souffert et s'en est plainte  auprès de la police, a été retrouvée inanimée dans son appartement et se trouve aujourd'hui en réanimation à l'hôpital. Il n'y a pas a priori de lien de causalité mais l'événement a créé une émotion qui n'est pas prête à retomber.

     

    Quinc 36

    La rue Quincampoix, un mélange des extrêmes à l'image des soubresauts que la rue a connus au XVIIIème siècle avec les activités financières de John Law : des constructions à l'architecture élaborée avec une cinquantaine de bâtiments inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, mais des recoins livrés aux détritus en tout genre et des immeubles vétustes et mal entretenus, des boutiques aux devantures soignées à côté d'échoppes douteuses.

     

    Pour ces raisons, la décision prise par M. Hocquard, rendue publique aujourd'hui, qui rejette la demande d'un bar de la rue dont les ambitions rapportées par la presse avaient des motifs de nous inquiéter, est vivement appréciée. C'était un souci pour nous tous et pour le Maire du IVe Ariel Weil qui a œuvré en faveur du respect de la tranquillité publique. La mairie de Paris fait tout de même bénéficier de subsides six projets soutenus pas le CNV (centre national de la chanson de variété et du jazz) dont un dans Paris-centre (Le Klub, 14 rue St Denis 1er).