Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

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    Pierre au lard verrière 31 03 18

    Cette photo contient à elle seule les éléments essentiels de l'affaire : une verrière enchâssée dans un immeuble d'habitation (à gauche), très proche d'autres immeubles qui bordent la rue Pierre au Lard (IVe), et qui abrite ce qui est de facto un night-club : le Who's

     

     

    Nous avons obtenu le 24 septembre 2018 le jugement en référé dans le cadre de la procédure qui oppose l'un d'entre nous Stéphane, au Who's (S.A.S. Moovment) pour trouble anormal de voisinage. Le juge accède à notre demande d'une expertise judiciaire avec mission à l'expert désigné de "rechercher toutes les causes des nuisances alléguées, donner son avis sur l'existence d'une gêne sonore et son importance (…), réaliser des interventions inopinées (…), donner son avis, le cas échéant, sur les éventuels travaux correctifs nécessaires pour supprimer la gêne (…)".

    En revanche, c'est une de ces surprises que nous réserve la justice quelques fois, le tribunal a estimé qu'en obligeant en somme le causeur de troubles à se défendre, on l'a contraint à exposer une dépense. A ce titre, il a condamné Stéphane à lui verser 2.000 € au titre de l'article 700 du CPC…

    Stéphane occupe avec son compagnon l'appartement de l'immeuble du 16 rue St Merri dont les fenêtres sont visibles sur la gauche de la photo. Il est inscrit à Pôle Emploi et dispose pour vivre d'un montant dérisoire. Une intervention chirurgicale délicate l'a contraint il y a peu à se ménager. Il lui est difficile de trouver un emploi dans les circonstances actuelles et il est dans l'incapacité totale de payer son avocat, les 2.000 € qu'il doit à son adversaire, et les honoraires de l'expert dont le tribunal a fixé la provision à 3.000 €. 

    Jusqu'à cette date, le collectif et l'association "Vivre le Marais !" l'ont soutenu financièrement, conscients que la tranquillité du quartier est en jeu. Sans le concours de tous ceux qui sont épris de justice et qui ne veulent pas voir leur lieu de vie transformé définitivement en parc d'attraction, nous ne pourrions pas mener cette mission à son terme.

    Les riverains de la rue Pierre au Lard sont donc invités à participer à une collecte de subsides qui nous permettra de financer cette opération de "salut public". Les autres, qui ont la chance d'assister à distance à ce conflit, par sympathie et par solidarité avec un combat qui pourrait aussi les concerner un jour, sont invités à apporter leur aide financière en adressant un chèque à l'ordre de "Vivre le Marais !" avec la mention au verso "aide à Stéphane". Paypal peut également être utilisé à cet effet en précisant l'objet du don.

    L'affaire va plus loin. 

    Nous avons décidé de nous battre contre les nuisances sonores par un autre prisme, celui de l'illégalité de l'exploitation d'une licence IV dans une zone protégée, ce qui est le cas pour l'extension ouverte par le Who's au 3 rue Pierre au Lard, dans le périmètre de protection des écoles maternelles et primaires de la rue Saint-Merri, à moins de 75 mètres. Un autre riverain parmi les plus gênés, Emmanuel a porté plainte selon ce fondement devant le Procureur de la République.

    Le Procureur avait dès 2009 pris une décision interdisant au gérant d'ouvrir un débit de boissons dans ce lieu, et cette illégalité avait été confirmée par écrit par le Préfet de Police en 2011, suite au rachat du Spaghetti Bar, ex-"Le Curieux" du 14 rue Saint-Merri. Un agrandissement dans une zone protégée constitue en effet pour la jurisprudence un nouvel établissement.

    Nous espérions donc que la Préfecture de Police ferait refermer d'elle-même cette extension, mais comme elle ne l'a pas fait à ce jour malgré notre demande, c'est à nous de solliciter la seule autorité judiciaire compétente en l'espèce, le Procureur de la République. Pour accentuer nos chances que notre plainte soit prise en compte, il serait utile que la Mairie de Paris, propriétaire des locaux de l'école, ou bien l'école elle-même, appuient cette requête… Nous en appelons au Maire du IVe Ariel Weil…

    Cependant, la procédure devant le juge civil, avec l’expertise judiciaire, bien que très coûteuse, est fiable en elle-même, et nous espérons que le soutien financier sollicité nous permettra d’aboutir dans l’intérêt de tout le quartier et au-delà.

    Collectif Saint-Merri / Pierre au Lard,

     

  • Rupin

    Face à Pacôme Rupin, Député LReM de la 7ème circonscription de Paris qui comprends le IVe arrondissement et une partie des XIe et XIIe, les porte-paroles des habitants des immeubles des 5 et 7 boulevard Beaumarchais, accompagnés par le président de "Vivre le Marais !"

     

     

    Le Tribunal Administratif, saisi en référé, a rejeté la demande des habitants du 5 boulevard Beaumarchais d'interrompre la procédure d'ouverture d'un KFC (Kentucky fried chicken) au n° 5 du boulevard Beaumarchais (notre article du 19 juillet 2018). Il leur reste maintenant à poursuivre l'affaire "au fond" et à utiliser les moyens judiciaires à leur disposition.

    A ce titre, l'affectation au projet d'une salle au premier étage qui a le statut d'habitation pour l'exercice d'une activité de nature commerciale, doit être signalée comme contraire au code de l'urbanisme applicable à la Ville de Paris, qui fait obligation de demander une autorisation à la mairie pour tout changement de destination d'un logement. Du fait de la situation tendue du marché du logement, la transformation d'un local d'habitation en local commercial est généralement refusée. Si elle autorisée, c'est avec des contraintes de compensation difficiles à satisfaire.

    Tout en rappelant que nous sommes dans un régime de liberté du commerce, le Député s'est déclaré sensible au fait que l'ouverture d'un établissement de restauration rapide en milieu résidentiel ne doit pas avoir lieu si le respect de la qualité de vie des riverains n'est pas garanti. Il a assuré ses visiteurs de son soutien et de son aide auprès de la direction du logement de l'Hôtel de Ville.

     

  • Nazareth

    Rue N.D. de Nazareth 38 et 40, les cafés-restaurants "Le Coltrane" et "Le Cosmos", au seuil de la rue du Pont aux Biches (IIIe)

     

     

    Les propriétaires de ces deux établissements avaient contesté devant le Tribunal Administratif la décision de retrait de l'autorisation de terrasses dont ils bénéficiaient. Le tribunal a rejeté leur demande par le jugement du 31 mai 2018 que nous avons publié en annexe à notre article du 7 juin.

    Les choses ne sont pas rentrées dans l'ordre durant l'été. Les deux établissement continuent à perturber le voisinage comme si rien ne s'était passé.

    Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum en a tiré la leçon : il fait appel à la police pour que les terrasses en infraction soient dégagées. A cet effet, il a présenté un vœu en conseil de Paris le 26 courant qui a été voté à l'unanimité Téléchargement. 

    Le Préfet de police, à travers son directeur de cabinet Matthieu Garrigue-Guyonnaud, a répondu "qu’ils examinent les conditions dans lesquelles la force publique pourra être mobilisée afin d'assurer l'exécution de l'arrêté municipal avec le concours de la municipalité".

    Qu'il s'agisse du IIIe ou du IVe, et nous semble-t-il de l'ensemble des arrondissements parisiens, il semble qu'il y ait désormais l'amorce d'une prise de conscience des autorités municipales que la population parisienne ne doit pas subir les excès de comportement de ceux qui sont obnubilés par leur tiroir-caisse. Il est évidemment tentant de s'étaler bruyamment sur l'espace public pour en faire ses choux-gras sans respecter le droit à la tranquillité des riverains mais il ne faut pas s'étonner que ceux-là réagissent et obtiennent de leur élus, qui leur doivent le mandat qu'ils exercent, le droit d'être défendus.

    GS

     

     

     

  • Archives 76 façade rénovée21 09 18

    Façade de l'Hôtel début XVIIème siècle construit pour "l'Hôpital du Saint-Esprit" au 79 rue des Archives (IIIe), par le maître-maçon André Messier (Photos VlM)

     

     

    Massacré au siècle précédent, il avait fini dans la peau d'un garage "Renault", un des derniers établissements de ce genre dans le centre de Paris. Rien ne le prédestinait à ce triste sort. Devenu propriété de l'abbaye royale de Saint-Nicolas des Champs en 1633 jusqu'à la Révolution, il se distingue encore aujourd'hui par une étonnante série de fenêtres hautes et de lucarnes passantes.

    Il est un des derniers édifices qui restaient à rénover dans le Marais. La fin d'un processus initié par André Malraux en 1962 qui s'est accéléré depuis le tournant des années 2000 avec l'évolution du foncier, dont les prix qui tournent autour de 12.000 €/m² sont une incitation très forte à investir dans la rénovation du bâti.

    Les investisseurs de la Fondation François Sommer ne s'y sont pas trompés, en se lançant dans la restauration de cette construction destinée à abriter notamment la direction administrative du Musée de la Chasse et de la Nature.  Il est question aussi d'une galerie d'art qui s'installerait en étage. Les travaux devraient s'achever courant octobre 2018.

     

      Archives 80Archives 80 façade portail tagué

     

     

     

     

     

     

     

      Façade du 80 rue des Archives avant 2016 à gauche ; depuis le ravalement  à droite

     

    Comme pour se mettre à l'unisson, l'immeuble d'en face au 80 de la rue, dont la façade a souffert longtemps d'un manque évident d'attention et d'entretien, a été ravalé récemment et a repeint ses volets dont l'état scrofuleux faisait peine à voir. Cette vision appartient au passé. La façade ravalée fait désormais honneur au quartier…

    Gérard Simonet

     

     

  • Weil ariel 20 03 18

    Ariel Weil, Maire du IVe

     

     

    Le Maire du IVe réagit au contenu de notre article du 12 septembre intitulé "les résidents du IVe souffrent des excès et des facéties de leur arrondissement". Il nous demande de publier la réponse que voici :

     

    J’ai beau connaître vos positions fréquemment exprimées au sujet du Marais gay, je suis tout de même surpris de la teneur de votre article d’hier intitulé « Les résidents du IVe souffrent des excès et des facéties de leur arrondissement ! ».
     
    Faire le lien aussi spontanément sans aucun argument tangible (« La raison saute aux yeux », écrivez-vous) entre la baisse démographique du 4e arrondissement et « l’agitation » que vous semblez imputer exclusivement aux établissements et manifestations gays est assez stupéfiante.
    Sur quoi vous fondez-vous pour affirmer ceci ? Qu’est-ce qui vous permet de dire que cette « agitation » est plus préjudiciable aux habitants que le prix du mètre carré ou la pénurie de logement préemptés au profit des locations saisonnières ou touristiques ? Pensez-vous vraiment que les établissements portant haut le drapeau arc-en-ciel soient les seuls à créer des nuisances dans le 4e alors qu’ils ne sont qu’une poignée par rapport aux centaines d’établissements présents dans l’arrondissement ? Enfin, pourquoi faire le lien entre nuisance et communautarisme ?
     
    Nous en avons parlé, je vous l’ai même écrit, je n'aime ni les ghettos ni les identités uniques ou assignées. (Ni même le mot de communauté, quand il est conjugué au singulier). En revanche, je soutiens l’action des associations qui œuvrent contre une homophobie malheureusement toujours d’actualité, même au cœur du Marais, comme nous l’ont prouvé les dégradations des passages piétons cet été. Je les soutiens sous leur formes festive et militante et je crois, que vous le vouliez ou non, que cette dimension fait désormais partie de l’histoire du Marais. Je ne vous dis pas cela dans l’idée de « jeter de l’huile sur le  feu » (sic) mais plutôt parce que cela correspond à mes convictions profondes heureusement partagées par bon nombre de nos concitoyens.
     
    Pour vous répondre très concrètement, les décorations mises en place pour les Gay Games disparaîtront dans les prochains jours. Elles n’ont pas vocation à durer. Concernant l’habillage des passages piétons, j’ai exprimé des réserves au sujet de leur pérennisation et je n’ai pas changé d’avis.
     
    Ceci étant posé, je partage avec vous le droit des habitants du 4e au calme. Au quotidien, la fête ne doit pas se faire au détriment des riverains qui aspirent au repos comme partout ailleurs.
    D’ailleurs, je m’emploie à œuvrer en ce sens à chaque fois que je suis informé d’une tension ou d’un problème entre un habitant et un établissement. Un point hebdomadaire avec la Commissaire du 4e et la Direction de la Protection, de la Sécurité et de la Prévention de la Ville (DPSP), qui font un travail remarquable auprès des riverains comme des établissements problématiques, nous permet de faire un suivi personnalisé de chaque situation ; d’ailleurs, dans la plupart des cas, les choses finissent par s’arranger. Quand ce n’est pas le cas, la solution reste la verbalisation des contrevenants.
     
    Il se trouve que hier matin (le 13 septembre), nous avons inauguré un nouvel outil pour notre arrondissement : la commission de régulation des débits de boisson que vous devez connaître. Pour vos lecteurs qui ne connaîtraient pas ce dispositif lancé à l’initiative de la mairie : il s’agit d’une réunion de professionnels de différents services de la Ville, de syndicats professionnels, de représentants de l’ordre public et d’associations réunis pour trouver un équilibre entre le dynamisme économique et la tranquillité des riverains qui se plaignent des nuisances émanant des bars et restaurants (nuisances sonores et olfactives, problème d’hygiène, envahissement du trottoir, débordement de terrasses, etc.). Concrètement, il s’agit de pointer les établissements les plus problématiques de l’arrondissement et de trouver, avec tous les acteurs présents, la meilleure manière de remédier aux problèmes.
    Cette réunion, présidée par Boniface N’Cho, mon adjoint chargé du commerce et de la nuit et Frédéric Hocquard, adjoint à la Maire de Paris chargé de la vie nocturne et de l'économie culturelle, a étudié les cas de 13 établissements du 4e choisis en fonction des plaintes et signalements reçus par le commissariat, la Préfecture, la DPSP et la mairie du 4e.  Très productive, cette réunion a permis aux différentes parties prenantes de partager constats et informations. Des pistes d’actions ont été dégagées et feront l’objet d’un suivi précis.
     
    J’espère que ce nouvel outil  permettra de remplir deux objectifs que je me suis fixés depuis mon élection : améliorer au cas par cas le dialogue entre les différentes parties prenantes et instaurer une meilleure harmonie entre tous.
     
    Ariel Weil
    Maire du 4e arrondissement 
     
     
    Vous l'aurez compris, nous avons de mauvaises raisons de nous plaindre de ce qui se passe dans le IVe. A chacun de juger.
     
    Un point doit être précisé : la "commission de régulation des débits de boissons" dont il est question dans la réponse de M. Weil est sous l'autorité du "conseil de la nuit" de Frédéric Hocquard à l'Hôtel de Ville, conseil qui a été créé pour promouvoir les activités nocturnes à Paris. Personne ne nous a proposé d'en faire partie dans le IVe car les riverains sont a priori exclus de cette instance.

     

  • Ste croix 43 legay 11 09 18

    Boulangerie Legay Choc, 43 rue Ste Croix de la Bretonnerie (IVe)

     

     

    On constate que c'est le IVe arrondissement qui proportionnellement perd le plus d'habitants (alors que le IIIe en gagne). La raison saute aux yeux : il y règne une agitation qui fait fuir ceux qui cherchent à vivre paisiblement et attire à l'inverse les opportunistes qui misent sur le développement des locations saisonnières, en forte expansion dans ce secteur.

    C'est dans le IVe que chaque soir le COX-Bar occupe le trottoir avec des centaines de consommateurs leur verre de bière à la main ; c'est dans le IVe que le Who's rend la vie impossible aux habitants des immeubles de la rue St Merri et de la rue du Renard avec l'exploitation de sa discothèque de la rue Pierre au Lard.  La rue du Temple n'est pas en reste avec le RAIDD-Bar qui a plus de retenue mais n'en est pas moins un point chaud du quartier.

    La mairie de Paris, loin de s'en préoccuper, ne déteste pas de temps en temps jeter un peu d'huile sur le feu. Ainsi, au cours de sa deuxième mandature, Bertrand Delanoë annonçait qu'il souhaitait accueillir ce qu'on appelait à l'époque "les Jeux Olympiques Gay", qui sont depuis devenus les "Gay Games". L'organisation à Paris de cette manifestation, en plein été, a drainé une foule importante qui s'est retrouvée dans le IVe.

     

    Passage piétons

     

    En préalable, les animateurs de l'événement à l'Hôtel de Ville ont fait peindre aux couleurs arc-en-ciel des éléments du décor urbain dont l'esthétique en temps normal est contrôlée par l'Architecte des Bâtiments de France car, ne l'oublions pas, on est ici dans le centre historique de la capitale et en secteur sauvegardé. Nous nous sommes exprimés à ce sujet pour rappeler que le communautarisme n'affranchit pas de la  soumission à la loi républicaine. Le Maire du IVe nous avait assuré que ce maquillage disparaîtrait à la fin des Gay Games. Anne Hidalgo en a remis une couche pour punir sans enquête des gens non identifiés et déclarer que cette facétie serait pérennisée ! 

    Il n'est pas acceptable pour nous qui sommes un exemple de diversité dans notre association que cette situation perdure. Elle fait naturellement des émules et la boulangerie Legay Choc nous en fait la démonstration. Nous attendons du Maire du IVe Ariel Weil, garant de la préservation du patrimoine exceptionnel dont il a la charge et de l'ordre public, qu'il prononce la fin de la récréation et des débordements qui l'accompagnent.

    GS

     

     

  • Brossat 1

    Ian Brossat, élu du XVIIIème arrondissement à la mairie de Paris, Maire-Adjoint d'Anne Hidalgo, en charge du logement, président du groupe communiste , tête de liste communiste aux élections européennes de 2019

     

     

    J'ai rencontré Ian Brossat pour la première fois en  mars 2010 à l'Hôtel de Ville où il était déjà à cette époque président du groupe communiste à la mairie de Paris. Nous venions de former "Vivre Paris !", un collectif d'associations parisiennes que nous avions créé en réponse au projet "d'états généraux de la nuit" que portait M. Brossat et pour lequel il venait d'obtenir un budget de 60.000 € pour son organisation, si ma mémoire ne me trahit pas.

    Cet événement, souhaité par les professionnels de la nuit et leurs syndicats, prévu pour novembre 2010 avait pour but de stimuler l'activité nocturne de Paris, que les discothèques, les fabricants de boissons alcooliques et de matériel de sonorisation, trouvaient insuffisamment dynamique à leur goût.

    Nous avions découvert à l'époque un Ian Brossat peu soucieux de la tranquillité des parisiens et de leur besoin vital de dormir la nuit "quand tout s'agite autour d'eux". Aux craintes exprimées par les représentants des associations de riverains que la mairie sacrifie leur qualité de vie aux intérêts marchands des exploitants de lieux festifs, sans aucun souci de santé publique, Ian Brossat rétorquait que nous n'avions pas à nous plaindre car le prix de l'immobilier dont il nous supposait propriétaire avait fait de nous des riches à Paris !

    Déçus par ce contact, nous nous en étions ouvert au directeur de cabinet de Bertrand Delanoë qui nous annonçait en juin que M. Brossat était dessaisi du dossier au profit de Mao Péninou.

     

    Bourguinat 17ème chambre 03 02 12Elisabeth Bourguinat, association ACCOMPLIR, avec son avocate, devant la 17ème Chambre Correctionnelle du TGI de Paris en 2012

     

     Nous avons retrouvé Ian Brossat en 2011 et 2012 au Tribunal de Grande Instance de Paris où il avait décidé d'assigner une de nos amies animatrice de l'association ACCOMPLIR (Ier et IIe) en diffamation pour avoir repris des révélations de la presse sur de sombres histoires de financement occulte de la CGT. Par deux fois, en première instance et en appel, il avait été débouté…

    De quoi nous le rendre peu sympathique. Les positions qu'il prend maintenant pour lutter contre les locations saisonnières pourraient corriger le sentiment qu'on a de lui car c'est un sujet sur lequel les associations de défense des parisiens et de leur qualité de vie s'accordent. "Le Parisien" s'en est fait l'écho dans un article du 5 septembre qui révèle que M. Brossat souhaite que soient interdites les activités d'Airbnb dans les arrondissements du centre de Paris ! Les Maires de nos quatre arrondissements ont exprimé leur sentiment à ce propos. Le moins qu'on puisse dire est qu'ils font état de sérieuses réserves…

    Il n'est pas mauvais toutefois que le Maire-Adjoint à l'Hôtel de Ville montre sa détermination à lutter contre une évolution de l'offre touristique qui a des conséquences dommageables sur le logement dont il a la charge à Paris. A la réserve près que les propositions de Ian Brossat relèvent de l'utopie. L'idéologie dont il s'inspire condamne toute "stigmatisation" mais c'est bien de stigmatisation qu'il s'agit quand il choisit de viser quatre arrondissements de Paris sans se préoccuper des autres.

    Autre remarque : il semble se focaliser sur les propriétaires qui louent leur résidence principale. Que ne voit-il dans le Bulletin Municipal Officiel, qu'il devrait consulter consciencieusement comme nous, que chaque semaine on relève de nombreuses demandes d'autorisation de travaux pour la transformation de locaux commerciaux en "résidences hôtelières" destinées à grossir le parc des logements type Airbnb et les autres. En toute légalité et sans qu'aucune contrainte du genre "120 jours" ne s'applique car il s'agit d'une activité "commerciale" dont la loi garantit la liberté.

    Je m'étonne que cet aspect du problème passe inaperçu, et qu'on nous resserve en permanence cette règle des 120 jours qui ne vise que les propriétaires de résidences principales qui ne sont vraisemblablement que la pointe émergée de l'iceberg.

    De mon point de vue, c'est cette cible des résidences hôtelières qu'il faut prioritairement viser en réglementant  l'activité, en imposant des normes, comme pour la profession de l'hôtellerie, et en s'assurant qu'elle est fiscalisée de manière appropriée.

    Il reste les investisseurs nombreux semble-t-il qui achètent des appartement en vue de les louer de façon précaire. Le règlement de la Ville de Paris interdit que des locaux sous le statut "habitation" soit utilisés à des fins commerciales. Les loueurs en infraction doivent être sanctionnés et Ian Brossat et son administration ont raison de le faire. Il faut que les conseils syndicaux des copropriétés concernés et leurs syndics signalent les manquements et n'aient pas de réticence à coopérer avec les services de la mairie de Paris.

     

    A l'approche des élections, notamment des municipales de 2020, nous nous ferons un devoir d'analyser ce que les candidats ont fait depuis des années sur les sujets qui ont trait au patrimoine et à la qualité de vie des habitants. Leurs propositions, leurs prises de position, seront mesurées à l'aune de l'impact qu'elles peuvent avoir sur les questions qui nous concernent. Je vous les livre en vrac : équilibre budgétaire, impôts locaux, gaspillage des deniers publics, sécurité, propreté, circulation et piétonnisation, lutte contre la pollution, maîtrise de la location saisonnière, occupation de l'espace public par les terrasses, nuisances causées par des activités commerciales en milieu résidentiel, contrôle et maîtrise de la vie festive, entretien du mobilier urbain, affichage sauvage, transports publics…

    C'est sur ces bases également que se dérouleront les interview que nous ne manquerons pas d'avoir avec eux comme nous l'avons fait jusqu'ici mais nous observerons davantage leurs engagements à la lumière des actions passées, comme nous l'avons fait ici pour M. Ian Brossat.

    Gérard Simonet

     

     

  • Pierre au Lard 2

    Rue Pierre au Lard (IVe), les immeubles qui la bordent et les consommateurs du Who's qui l'encombrent (Photo VlM/SF)

     

     

    Ceux qui ont passé tout ou partie de cet été caniculaire à Paris le savent : les nuisances sonores en provenance du Who's ont atteint un pic inégalé, à la musique amplifiée diffusée toutes fenêtres ouvertes se rajoutant l'invasion de la rue Pierre au Lard par les clients préférant consommer au frais à l'extérieur et se livrant à un tapage d'autant plus insupportable qu'ils étaient souvent en état d'ébriété. 
     
    C'est dans ce contexte que s'est déroulée, le 5 septembre, l’audience devant le juge des référés dans le cadre de la procédure déclenchée par un riverain à l'encontre de la SAS Moovment, la société gestionnaire du Who's, sur le fondement des troubles anormaux – voire illicites – de voisinage provenant d’un établissement diffusant de la musique amplifiée.
     
    Bien que l'avocat de la SAS Moovment n'ait pas reculé devant des allégations fausses, voire diffamatoires, envers le plaignant (de mauvaise foi, pervers et manipulateur) et le Collectif de riverains (qui ne regrouperait qu'un nombre insignifiant de personnes n'habitant même pas le quartier….),  notre avocat espère que nous obtiendrons une expertise judiciaire qui démontrera que l'étude d'impact commandée et produite par la SAS Moovment n'est, pour le moins, pas satisfaisante, et que les nuisances sonores perdurent.
     
    Nous espérons que l'expert prouvera que les lieux sont, par nature, incompatibles avec l'activité dominante de bar-discothèque qui y est pratiquée depuis un an et que le Tribunal ordonnera que l'extension du Who’s rue Pierre au Lard soit supprimée. Ceci ne serait que justice puisque cette extension, se situant dans le périmètre de protection des écoles maternelle et primaire Saint-Merri / Renard, l'exploitation d'une licence IV y est interdite.
     
    Nous attendons le prononcé de la décision du juge des référés pour le 19 septembre. Le collectif aura besoin de l'aide de tous, notamment financière pour faire face au coût de cette procédure qui, à travers le plaignant, est menée au bénéfice de tous pour que le quartier retrouve la tranquillité (relative), la salubrité et la sécurité publiques auxquelles nous avons droit. 
     
    Le Collectif Saint-Merri / Pierre au Lard
     
  • Beaumarchais 7

    L'immeuble du 7 boulevard Beaumarchais (IVe) (Photo VlM/MD)

     

     

    Un nouveau collectif de 15 habitants vient de se constituer au n° 7 du boulevard. Il regroupe des résidents de cet immeuble pré-haussmannien qui jouxte le 5 où un collectif s'est déjà créé (article du 19 juillet 2018) il y a deux mois pour s'opposer à l’implantation d'un KFC (Kentucky fried chicken ou poulet frit du Kentucky…) à la pl;ace de la boutique DALOYAU. Tous deux ont rejoint "Vivre le Marais !" qui accompagne leur combat.

    Plusieurs médias ont rendu compte de la résistance des habitants contre l'implantation chez eux d'un représentant de la restauration rapide (certains utilisent le terme de "mal-bouffe"). 

     

  • Quatre-fils 2 resto toit 04 09 18

    Carrefour  Quatre-Fils/Vieille du Temple (IIIe). La plateforme du nouveau restaurant est visible au sommet de l'immeuble

     

     

    Ce restaurant, Jean-Philippe Nikoghossian, patron du "Café La Perle" qui occupe le carrefour, y pense depuis quatre ans. L'immeuble du 2 rue des Quatre-Fils (IIIe) est propriété de la société, PERIAL Property Management, spécialiste de la gestion d'immeubles et de la location de bureaux aux entreprises. Parmi elles, la subdivision de la direction de la propreté de Paris-centre, en charge des quatre arrondissements qui ont désormais vocation à fusionner.

    PERIAL a conclu avec le patron de "La Perle" un contrat de location du toit. Il a fallu pour cela que l'immeuble soit modifié pour le rendre accessible au public, dans le respect des normes nouvelles en la matière.

    M. Nikoghossian s'est établi dans le quartier en 2003 avec l'ouverture du restaurant   "Les Petits Marseillais" au 72 rue Vieille du Temple. Ceux qui l'ont fréquenté à l'époque se souviennent de leurs "supions" (tout petits calamars) sautés à l'ail et à l'huile d'olive, façon cassolette…

    Peu de temps après, il rachète un bar vieillot au carrefour Perle/Vieille du Temple. Une institution depuis les années 1900 où il s'appelait "Café La Perle". Il avait changé de nom par la suite pour s'appeler successivement "Le Chamois" puis "A la Bonne Heure". C'est le nom qu'il portait en 2000 avant que le nouveau propriétaire lui rende son appellation d'origine de "Café La Perle".

    C'est le rendez-vous d'une jeunesse huppée qui s'y retrouve le soir à l'intérieur et – de préférence malheureusement – sur les trottoirs. La diplomatie du propriétaire de l'établissement n'a pas toujours réussi à apaiser les plaintes de ceux qui en subissent les nuisances en dépit de l'absence de riverains directs.

    On ignore encore le nom du restaurant qui du haut de ses 6 étages offrira un des plus beaux panoramas sur Paris, avec une vue sur le musée Picasso, les Archives Nationales et le centre Georges Pompidou à proximité. On ne connait pas avec précision la date de son ouverture. On sait seulement qu'il ambitionne d'être plutôt haut de gamme avec un accent sur la qualité des produits proposés.

    Son implantation ne fait pas que des heureux. Les gens qui vivent dans les immeubles voisins se sont opposés à son ouverture en raison des craintes qu'il soit d'autant plus bruyant qu'il est à ciel ouvert. Une action en opposition au permis de construire a été entreprise devant le Tribunal Administratif par un groupe de riverains. Ils n'ont pas eu gain de cause et réfléchissent à d'autres recours.

    Notre souhait est qu'un affrontement ne soit pas nécessaire. Le comportement du gérant et des ses clients peut faire que les nuisances attendues soient évitées. Entre eux et les voisins, le contact existe, il faut l'institutionnaliser et éviter avant tout la diffusion de musique amplifiée. Elle est d'ailleurs un non-sens. Les clients qui viendront là pour passer une soirée d'exception dans un cadre intimiste de qualité n'auront que faire d'une musique qui rendrait leurs échanges difficiles et les obligeraient à élever la voix pour se faire entendre.

    GS