Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

  • Quincampoix 57 le lIV ClubLe LIV Club, 57 rue Quincampoix dans le IVe (Photo VlM)

     

     

    On  peut trouver dans l'étymologie du nom de cette rue, les raisons qui font que les avanies pour ses riverains s'y concentrent. Son nom burlesque vient de la locution du français ancien "cui qu'en poist" qui signifie "à qui en pèse" ou "quelque personne que cela peine", qui suggère que cette rue n'est pas propice aux gens qui s'y attachent… (Wikipédia).

    On le croit volontiers si on mesure l'humeur de ses riverains à l'encontre des lieux festifs qui affectent ou ont affecté leur tranquillité. On a parlé du Dr Feelgood dans un précédent article. L'actualité se porte aujourd'hui sur le LIV Club, au 57 de la rue.

    Pour constater qu'il vient de fermer "définitivement". Voilà des mois que les riverains effectuaient démarches sur démarches auprès de la police, de la mairie du IVe et de la DPSP en dénonçant le tapage nocturne, sans obtenir de résultats, et en regrettant que leurs interlocuteurs se défaussent les uns sur les autres pour ne rien faire. Jugement un peu dur sans doute mais qui correspond à un sentiment commun qui a sa source dans la complexité des structures (mairie, technostructures de la Ville, police nationale, services de la préfecture, DPSP…) dont dépend la qualité de vie des parisiens.

    La nouvelle est arrivée par un message de la directrice de cabinet d'Ariel Weil, Maire du IVe. Il est cruel de se réjouir des déboires des autres et nous ne tombons pas dans ce travers mais c'est humain quelques fois : les habitants de l'immeuble et autres riverains sont satisfaits de se dire que leurs misères ont pris fin.

    Ils n'y sont d'ailleurs pour rien, tout comme les autorités du secteur ; le gérant ne payait pas son loyer, le propriétaire des murs l'a fait traduire en justice et condamner à quitter les lieux.

    Ceux qui se sont mobilisés contre ses excès n'ont qu'une aspiration aujourd'hui : qu'on les protège d'un retour à la situation antérieure. Nantis de leur expérience, ils saurons taper aux bonnes portes. Nous veillerons quant à nous qu'ils soient entendus.

     

  • Bourg tibourg la feria terrasse 14 06 18
    La terrasse du café-bistrot-restaurant "Feria Café", angle Bourg-Tibourg/Verrerie, le 14 juin 2018. Des tables et des chaises, tout simplement, et des arbres sur une placette de charme (photos VlM)

     

     

    Le Maire du IVe Ariel Weil dès sa prise de fonction promettait qu'il s'attaquerait aux terrasses qui défigurent la partie terminale de la rue du Bourg-Tibourg. Il a dû pour cela mobiliser les services de la direction de l'urbanisme et du paysage de la rue, dont  les inspecteurs sont les garants de l'esthétique de notre cadre de vie.

    Il y avait fort à faire rue du Bourg-Tibourg. Certains dossiers sont allés devant le tribunal administratif sans que le bon sens et le bon goût y trouve totalement leur compte. Là en revanche, avec le café-restaurant "Feria Café" le résultat est bien à la hauteur des attentes. Sensible aux interventions répétées du Maire, les gérants ont mis fin à une contre-terrasse qui, il faut bien le reconnaitre, était franchement hideuse et faisait du tort à l'établissement lui-même et à la placette de surcroît.

    Ils reconnaissent bien volontiers d'ailleurs que l'intransigeance du Maire leur a rendu service car les affaires sont meilleures depuis….

     

    Bourg tibourg café féria

     

    On a quelques difficultés à reconnaitre qu'il s'agit de la même prise de vue à deux époques différentes ! Nos remerciements vont au Maire et aux gérants de l'établissement. Il est vivement suggéré à tous nos lecteurs de leur exprimer notre satisfaction en allant tout simplement et de préférence consommer sur sa nouvelle terrasse.

    GS

     

     

  • Feelgood

     Dr Feelgood le jour… et  Mr Hyde la nuit !

     

      

    Avec les beaux jours, les nuisances reviennent en force rue Quincampoix….

    L'an passé, le  6 septembre 2017 et le 29 octobre, nous nous sommes fait l’écho des perturbations graves subies par les riverains du Bar "Dr Feelgood" situé au 37 rue Quincampoix (IVe) qui, en interne, organisait des concerts "Heavy-Metal" dans son sous-sol et, en externe, laissait s’attrouper devant l’établissement une clientèle massive et bruyante, consommant de l’alcool malgré l’absence d’autorisation de terrasse dans cette rue piétonne particulièrement étroite et sonore.

    Rassemblés depuis cette date dans le collectif "Riverains Quincampoix", adhérent de "Vivre le Marais !", les habitants avaient recueilli près de 40 signatures de riverains épuisés et exaspérés et avaient alors saisi la Mairie et le Commissariat du IVe, les services dédiés de la Préfecture (PEC et SISPRI) ainsi que le député de l’arrondissement, Pacôme Rupin.

    Les services de la Préfecture constataient début octobre 2017 que l’établissement enregistré en  "bar restaurant" n’était pas autorisé à organiser des concerts (depuis presque deux ans !) et ne répondait pas aux normes d’isolation phonique requises en cas de diffusion de musique amplifiée. Le bar était alors sommé par les services de la Préfecture d’arrêter les concerts et autres  "événements" ("DJ set") et d’effectuer les mises aux normes nécessaires ("dans un délai de trois mois").

    Après de nombreuses démarches conduites par le Collectif et grâce à l’action des autorités qui s’étaient finalement mobilisées, la situation s’était alors nettement améliorée de novembre 2017 à avril 2018, avec l’arrêt des concerts en interne et de la consommation d’alcool en externe.

     

    Quincampoix

    Rue Quincampoix, vers 20h00, devant l'établissement

    Le répit fut cependant de courte durée puisque, dès l’arrivée des beaux jours, le bar reprennait crescendo ses rassemblements de clientèle qui s’étalent dans la rue verre à la main, crient, s'apostrophent, rient et chantent jusqu’à 2 heures du matin devant le bar portes ouvertes afin que chacun profite de la musique amplifiée…. Les motards, au mépris de la réglementation qui interdit le stationnement de deux roues motorisés sur les voies piétonnes à Paris, garent les grosses cylindrées dans la rue et redémarrent dans un vrombissement insupportable tard dans la nuit.

    Les habitants passent donc à nouveau leurs soirées à ouvrir leur fenêtre pour réclamer un minimum de silence pour pouvoir dormir ou joindre par téléphone la plateforme du « 34-30 » de la Police. Les locataires des appartements concernés préfèrent partir (ceux ayant donné leur congés à l’été 2017 n’ont pas été remplacés) et les propriétaires subissent, au péril de leur santé, ou fuient le week-end où les nuisances atteignent leur pic.

    Nous  le répétons à l'adresse de ceux qui ont autorité en matière de délivrance d'autorisations et de contrôle, la présence d'un lieu festif en milieu résidentiel est insupportable si son insonorisation totale n'est pas assurée et si les consommateurs sont laissés libres de se comporter bruyamment à l'extérieur. Les riverains sont assurés de notre soutien jusqu'à ce qu'ils aient obtenu le droit qui est le leur de vivre en toute tranquillité le soir et la nuit.

     

  • Temple 59 façade 07 06 18

    Bel immeuble de rapport de quatre étages plus attique mansardé, dont l'esthétique, comme c'est souvent le cas, souffre de l'indigence des boutiques au rez-de-chaussée. 59 rue du Temple (IVe) (Photos VlM)

     

    Des travaux ont lieu sur la boutique du rez-de-chaussée qui porte encore le nom de "D.W. Fashion Bag gros, demi-gros". Ils ont commencé par son prolongement en angle droit sur la rue Geoffroy L'Angevin. Le pétitionnaire est la SARL Portfolio Investments, propriétaire des murs, un investisseurs qui achète des locaux commerciaux pour les réhabiliter et les louer ensuite, à raison d'une quinzaine d'opérations de ce type chaque année.

    Rains

    Il y a 18 mois, une de ses réalisations conduisait à l'ouverture de cette boutique 78 rue du Temple, à l'enseigne "RAINS", un vendeurs de vêtements pour la pluie.

     

    Temple 59 angle travaux 07 06 18

    La facture de la boutique "RAINS" nous fait croire que les travaux du 59 rue du Temple seront accomplis dans le respect des règles de l'art du Marais. Nous nous en sommes entretenus avec l'investisseur, pétitionnaire de la demande d'autorisation de travaux. Il assure qu'il va conserver la modénature de la devanture actuelle, qui est vétuste mais intéressante. Il doit cependant renoncer aux volets et on peut le comprendre quand on les regarde de près.

    Temple 59 détail volets 07 06 18

    Détail de la devanture et des volets

     

    Le locataire est connu : il s'agit d'une boutique "Fitness" qui va vendre des équipements et des vêtements de salles de sport. Rien donc qui puisse constituer une menace pour la tranquillité des voisins. Il reste à ce commerçant-locataire à déposer un dossier auprès de la mairie concernant ses enseignes. Espérons qu'il opte pour la sobriété qui sied au centre historique de Paris. En toute rigueur on ne devrait rien craindre puisque le dossier passe normalement entre les mains de l'ABF mais nous savons tous que sa charge a été considérablement accrue sans que ses moyens aient suivi. Elle n'est malheureusement pas pour cette raison à l'abri d'une inattention…

     

  • Nd nazareth 40 terrasses cosmo coltrane 07 06 18

    Rue N.D. de Nazareth numéros 38 et 40, un café et un restaurant propriétés de la société LGA, le Coltrane et le Cosmos, en bordure de l'entrée de rue du Pont aux Biches (IIIe)

     

     

    On ne le dit pas assez aux commerçants, il n'est donc pas inutile de le rappeler, une autorisation de terrasse, en application du règlement des terrasses et étalages de la Ville de Paris du 6 mai 2011 (négocié avec nous dans le cadre de "Vivre Paris !" par l'actuelle ministre des transports Elisabeth Borne alors Directrice de l'Urbanisme), est accordée "à titre temporaire, précaire et révocable. Elles peuvent en conséquence, être supprimées, dans le cas de leur non-respect par leur bénéficiaire, ou pour des motifs d’intérêt général. Les autorisations sont délivrées à titre personnel pour les besoins du commerce exercé par le bénéficiaire".

    Dans le cas qui nous intéresse, les motifs invoqués par la Direction de l'Urbanisme de la mairie de Paris (DU) sont sérieux : non respect  à plusieurs reprises des limites de l'emprise accordée sur les trottoirs et dépôts de matériels sur la voie publique sans autorisation, le tout constaté pas des procès-verbaux établis par des agents assermentés.

    Par un arrêté du 23 décembre 2016, la Maire de Paris, Anne Hidalgo, sur demande du Maire du IIIe Pierre Aidenbaum sensible aux plaintes des riverains, décidait en conséquence de ne pas renouveler l'autorisation de terrasse dès le 1er janvier 2017. C'est cet arrêté que l'exploitant a contesté en exerçant un recours devant le Tribunal Administratif.

    On mesure ici les inconséquences de notre État de Droit. Celui qui bénéficie d'une faveur et ne s'en montre pas digne se sent autorisé à faire condamner l'autorité dont il détient cette faveur…. Il est heureux que le Tribunal Administratif n'ait pas fait droit à cette prétention.

     

    Copie du jugement du Tribunal Administratif de Paris

     

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      Archives 6 devanture 02 06 18 (2)
    Carrefour rue des Archives/rue de la Verrerie (IVe)

     

     

    Au rez-de-chaussée du 6 rue des Archives et du 13 rue de la Verrerie, et au premier étage, s'étendait un café qui s'appelait "La Comète". Nous écrivions de lui le 3 janvier 2010 qu'il servait "le café le moins cher du Marais".

    Avec un express ou une noisette en salle/terrasse à 1,90 €, le café de "La Comète" attirait des clients et son patron Gérard Mahr s'en glorifiait en ajoutant que son plat du jour n'était qu'à 10,50 €. Les choses ont bien changé depuis, alors qu'on nous serine qu'il n'y a plus d'inflation… 

     

    La comète"La Comète" des années 2010

     

    Il y a deux ans, "La Comète" disparaissait du ciel du Marais pour laisser la place à un magasin qui abrite des activités éphémères mais on savait que le local avait vocation à servir d'extension à l'hôtel "Villa Mazarin" qui se trouve tout contre. Il s'agit d'un quatre étoiles dont la qualité a souffert jusque là de l'exiguïté de l'espace dont il dispose, et pour partie d'une résidence hôtelière. 

    Il vient donc de fermer pour des travaux qui vont assurer son extension et la fusion des statuts au 6 rue des Archives, sur l'ancien local de "La Comète". L'immeuble qui comporte six étages et un niveau de sous-sol va devenir un hôtel de tourisme quatre étoiles avec création d'un deuxième sous-sol et couverture de la cour intérieure par une verrière. Le rez-de-chaussée rue de la Verrerie sera modifié pour accueillir un restaurant gastronomique. Les façades sur rue et sur cour seront ravalées et les chiens-assis du 6ème étage modifiés. La surface créée nette sera de 250 m².

    Le permis de construite a été attribué le 7 mai 2018. On peut le contester pendant deux mois en exerçant un recours auprès de la mairie de Paris, direction du permis de construire. Pour ce qui nous concerne, ce projet qui élève le niveau et la capacité de l'hôtel existant nous parait dans la ligne de l'évolution générale du secteur vers le luxe et la valeur ajoutée, illustrée par la politique mise en œuvre par le BHV/Marais. 

    Elle ne fait certainement pas l'unanimité mais dans le cas présent, quels que soient nos regrets d'avoir vu disparaître une brasserie que nous aimions, nous n'avons pas d'objection à assister à la renaissance d'un hôtel qui améliore ses prestations et devrait éclipser la présence d'un magasin éphémère dont les activités changeantes et les stands de restauration rapide installés sur le trottoir présentaient quelques inconvénients pour le voisinage.

    GS

     

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    Arbalétriers dét

    Passage des Arbalétriers, à hauteur du 36 rue des Francs-Bourgeois (IIIe)

     

     

    Le passage des Arbalétriers (IIIe), déjà défiguré par un manque de surveillance des occupants et l'absence d'entretien d'une façade et de la chaussée est maintenant défoncé (suite de notre article du 6 mars 2018). De statut privé, il est à la merci des intérêts du Centre Culturel Suisse (CCS) et du propriétaire d'une boutique de créateurs. Il est aussi  victime de l'incurie des propriétaires-riverains qui n'ont manifesté au fil du temps aucun respect pour ce lieu historique, un des  rares vestiges du Moyen-Âge à Paris.

    Ruelle pavée éventrée et façades recouvertes de graffiti immondes, voilà dix ans au moins que nous dénonçons l'absence d'entretien d'un site en plein cœur du Paris historique. Non sans succès car voila dix ans un habitant propriétaire d'un appartement au 34 de la rue des Francs-bourgeois, Albert Mandil, entreprenait de convaincre les propriétaires concernés par la rive Est, notamment le CCS, de procéder au ravalement de sa façade et obtenait satisfaction.

    Cet homme qui avait rejoint l'association est décédé récemment. Nous lui rendons hommage car il fait figure de bienfaiteur à l'inverse des propriétaires qui s'étrillent depuis des années pour rejeter sur d'autres le coût de l'entretien de ce passage.

    Il faut rappeler que plusieurs immeubles en revendiquent la propriété, du 56 au 68 rue Vieille du Temple et au 38 rue des Francs-Bourgeois. Il a fallu 16 années de procès pour que la justice statue sur la répartition des charges d'entretien du passage sans se prononcer néanmoins sur la nature d'un organe de gestion qui aurait la charge d'en assurer le suivi. Des années qui ont paralysé toute velléité d'entretenir ce patrimoine, ont enrichi une horde d'avocats et créé une animosité durable entre les personnes concernées.

     Le transfert de propriété du Centre Culturel Suisse vers la Confédération Helvétique survenu entre temps semble avoir précipité les évènements : conscients des dangers encourus par les piétons qui empruntent le passage de jour pour se rendre au local d'exposition du CCS à cause d'un sous-sol défoncé et éviscéré de ses canalisations, les suisses ont obtenu une décision de justice pour engager les travaux "à frais avancés".

    C'est la raison du grand désordre auquel nous assistons aujourd'hui. Peut-être est-il tout de même le signe d'un renouveau si un sursaut de dignité pousse ensuite les propriétaires à s'entendre pour faire ravaler la façade qui leur fait honte et décident d'une surveillance efficace la nuit avec fermeture de la grille. On aimerait que le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum et la Directrice des affaires culturelles à la mairie de Paris, Claire Germain, se prennent par la main et exigent que chacun assume ses responsabilités et cesse d'agir en béotien soucieux de ses seuls intérêts pécuniaires et mercantiles.

     

    Arbalétriers géné

    La boutique "Éphémère" à l'intérieur du passage
     
     
    Des riverains du passage, conscients du risque encouru par les clients du magasin "Éphémère" et du CCS, qui doivent slalomer sur une chaussée défoncée et encombrée, ont fait appel à la police pour interdire l'accès au passage pendant la durée des travaux.
     
     
  • Haudriettes 5bis devanture 25 05 18Devanture du grossiste "SOLANO", 5bis rue des Haudriettes (III)

     

     

    C'est une surface importante qui s'étend derrière cette devanture du magasin de maroquinerie en gros du 5bis rue des Haudriettes (IIIe). Aussi, dès que les habitants de l'immeuble et les nombreux résidents de cette rue, au 3, au 5 mais aussi dans le lotissement des 4-6-8 autour de l'Hôtel de Bondeville et dans les immeubles aux deux extrémités, ont appris le départ du grossiste, une question était sur toutes les lèvres : qui va le remplacer ?

    L'épouvantail aux yeux de tous était bien entendu la création d'un lieu festif. Il faut dire que les riverains sont gâtés dans cette rue de 100 mètres de long : il n'y a pas moins de 5 établissements de ce type, dont deux qui bénéficient d'une autorisation de nuit. De fait, la nuit notamment au petit jour vers 4-5 heures du matin les cris et hurlements, appuyés de coups de klaxons sont fréquents au point que vouloir dormir sans boules Quiès relève du défi.

    Le pire ne se produira pas. Selon les habitants de l'immeuble, dont il faut rappeler qu'il s'agit d'une copropriété contrairement aux 3 et 5 qui appartiennent au bailleur social de la Ville de Paris RIVP, c'est une agence immobilière qui a décidé de louer le local.

    Nous en sommes enchantés et nous lui souhaitons la bienvenue car il n'existe pas d'activité à notre connaissance qui soit en toute objectivité moins gênante que celle-là… et périodiquement utile de surcroît.

    Néanmoins, le moment est venu pour nous de rendre hommage à la société SOLANO qui était là depuis plusieurs années. Nous devons dire merci à ses dirigeants car ils ont veillé en tout temps, en dépit de leur activité d'import-export, à ne pas gêner leur entourage par les livraisons en pleine voie comme le font d'autres commerces, avec les nuisances qui en résultent. Leur discrétion a été exemplaire. Nous leur souhaitons de prospérer là où leur activité les conduit désormais.

     

  • Pastourelle 20 façade 20 05 18Montmorency 37 façade 20 05 18

     

     

     

     

     

     

       

          A gauche, l'immeuble central sur une seule travée et trois étages au n°20 de la rue Pastourelle. A droite le n°37 de la rue de Montmorency (IIIe)

     

     

    On a du mal à l'imaginer mais c'est une réalité : ces deux adresses ont fait une demande de transformation en "hébergements hôteliers" auprès de la direction de l'urbanisme de Paris.

    Pour le 37 rue de Montmorency, il ne s'agit pas de la totalité de l'immeuble mais de deux appartements sur cour intérieure, au premier et au second étages, tous deux propriétés de la même personne. Rue Pastourelle c'est la totalité de l'immeuble qui est concernée, une construction étroite sur trois niveaux, qui ne fait pas particulièrement penser à un hôtel…

    Pour la quinzaine en cours, la Ville de Paris signale deux autres demandes : au 49 rue N.D. de Nazareth, rez-de-chaussée et premier étage et au 7 rue Ste Apolline pour un deuxième étage.

    A ce rythme, nos quartiers qui sont tous visés par le phénomène auront quelque peu changé de visage d'ici peu. Il est logique d'estimer que la quasi totalité des appartements à statut commercial et une part significative des rez-de-chaussée auront pris ce virage, contre lequel les autorité municipales ne peuvent rien au nom de la liberté du commerce. Tout au plus peuvent-elles imposer une démarche déclarative et l'obligation de s'acquitter des taxes et impôts en vigueur.

     

    Roi de sicile 31 hôtel le compostèle 22 05 18L'hôtel "Le Compostelle", 31 rue du Roi de Sicile (IVe)

     

    Nous avons interrogé un hôtelier traditionnel pour savoir ce qu'il en pense. Bruno Bertez est gérant de l'hôtel "Le Compostelle". Il nous livre d'abord un commentaire macro-économique :

    "Le développement de ce que l’on appelle l’économie du partage est lié à l’appauvrissement relatif de nos sociétés. Les uns ont un revenu insuffisant et ils ont besoin de le compléter, les autres ont un pouvoir d’achat qui ne permet pas de satisfaire leurs besoins, ils cherchent à dépenser moins d’argent et s’orientent vers des prestations dites économiques".

    Il relève que l'évolution constatée a des avantages et des inconvénients

    "Pour résumer, l’avantage consiste en ceci que l’on élargit des marchés en descendant en gamme, en touchant des clientèles de niveaux plus bas. Les inconvénients sont symétriques des avantages".

    "Les prestations bon marché élargissent la clientèle potentielle et beaucoup de gens qui commencent par un AirB&B finissent à l’hôtel".

    Il s'agit cependant d'une concurrence qui peut être déloyale car la location saisonnière n'est pas soumise comme les hôtels à des normes sévères d'hygiène, de sécurité, d'accessibilité, d'entretien et de maintenance. On constate par exemple la prolifération à Paris des punaises de lits. La location saisonnière n'y est pas étrangère.

    Bruno Bertez n'est pas pessimiste dans ses conclusions : "Finalement, tout cela se régularisera de soi-même par la concurrence, la réglementation et la transparence, mais demandera du temps. »

    Nous sommes aussi de cet avis. La mutation que nous vivons en ce moment est une révolution certes mais une révolution douce et pacifique. "L'homme connecté" (homo connecticus) qui est apparu avec les smartphones et Internet a rendu possible l'instauration d'une économie de partage avec une meilleure utilisation de nos investissements (résidence principale, résidence secondaire, voiture, bateau ou autres bien). Le partage peut même s'étendre à la consommation (cuisine, moyens de transports … ).

    Notre environnement en est forcément modifié. Il faut être capable d'en accepter les nouveaux contours, pour autant que le cadre législatif et administratif soit adapté au fil de l'eau et sans délais excessifs.

    GS

     

  • BraqueLe groupe d'animation du collectif "rue de Braque"

     

     

    Une étape importante a été franchie dans le conflit qui oppose l'exploitant du bar-restaurant "Le Braque" et les riverains regroupés en collectif associé à "Vivre le Marais !". La Préfecture de police de Paris a mandaté le 16 mai son service spécialisé le P.E.C. (pôle études et contrôle) et sa Directrice Natalie Vilalta pour des mesures de transmission de bruit entre les salles de l'établissement et l'appartement du résident le plus exposé.

    Les techniciens ont détecté de nombreuses "fuites" dans un immeuble qui est ancien et dont la construction ne se prête pas à l'insonorisation. Selon les riverains, ils ont mis en évidence des émergences constitutives d'une infraction au code de santé publique qui interdit de dépasser 3 décibels la nuit, sachant que dans l'échelle logarithmique des sons, 3 décibels correspondent à un doublement de la puissance sonore admissible.

    Les riverains ont été reçus par le Commissaire Central du IIIe, Vincent Gorre. Il leur a annoncé que l'établissement incriminé se voit privé de son autorisation de nuit et devra donc fermer au plus tard à 2h00 du matin. C'est une bonne nouvelle mais les habitants redoutent que l'exploitant se livre à un simulacre d'insonorisation et continue à perturber leur vie par la musique qu'il diffuse et par les vociférations de sa clientèle dans ses murs et dans la rue. Ils ne perçoivent pas non plus la pose de "limiteurs de son" comme une réponse à leurs tourments dans la mesure où c'est le propriétaire du local qui en détient la clé…

    En marge de ces évènements, une audience au civil se tiendra cette semaine au Tribunal de Grande Instance de Paris, intentée par la copropriété du 11 rue de Braque. Elle reproche à l'exploitant, outre ses nuisances, des infractions au règlement de copropriété et le non-paiement de ses charges.

    Au même moment, les immeubles voisins réalisent qu'ils sont eux aussi concernés par le comportement du bar-restaurant "Le Braque". Ce lundi 21 mai ils se sont réunis en "assemblée constituante" pour acter l'élargissement du collectif aux numéros 7, 8, 8bis et 9 de la rue. D'autres sont susceptibles de les rejoindre.

    Nous ne cesserons pas de dire qu'on n'aura jamais la paix dans Paris si on oublie que des activités festives bruyantes sont difficilement compatibles avec la présence de riverains qui ont droit à dormir la nuit. Nous avons la chance heureusement de bénéficier de la protection des autorités que sont le Préfet de Police et les Commissaires d'arrondissements et, depuis quelques mois, de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la Mairie de Paris. Les Maires d'arrondissements, quoique dépourvus de pouvoirs en la matière, n'en ont pas moins d'influence car leur avis est toujours pris en considération.

    Ce qui reste étrange à nos yeux, c'est qu'une entité agisse à l'Hôtel de Ville pour promouvoir la fête à Paris et l'ouverture des espaces publics la nuit sans préjudice de la tranquillité des habitants et qu'il faille déployer des efforts considérables au sein de "Vivre Paris !" pour que leurs droits fondamentaux soient reconnus et préservés. Reconnaissons tout de même qu'on a noté une inflexion de leur part depuis peu à ce sujet. Nous aurons l'occasion d'en reparler.