Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

  • Hocquart rvp dos 13 05 14Rencontre de Frédéric Hocquard (à l'extrême gauche de la photo) avec des membres du Réseau "Vivre Paris !" en mai 2014, après sa désignation comme responsable de "la nuit" à la mairie de Paris (Photo VlM)

     

     

    En réaction à notre article du 3 janvier qui dénonce l'aide apportée par la mairie de Paris et les services que dirige M. Hocquard à un bar du IIIe qui s'est distingué depuis des mois par les perturbations qu'il crée dans son quartier, l'élu du XXe, nommé Adjoint à la Maire de Paris en octobre 2017 en charge de toutes les questions relatives à la vie nocturne et à l'économie culturelle nous envoie le message suivant :

     

    Chers amis du réseau Vivre Paris !

    Tout d'abord permettez moi de vous présenter meilleurs vœux pour l'année qui commence.
    Pris à partie, une nouvelle fois, dans votre newsletter, je me permets de vous répondre brièvement pour rétablir certaines vérités et certains faits.

    Je n’ai aucunement lancé une souscription en faveur de l’insonorisation du bar La Mutinerie mais j’ai relayé leur campagne de crowdfunding. Ce qui n'est pas la même chose.

    Il m’a semblé en effet positif de relayer la démarche d’un établissement qui, en butte à des problèmes de tapage nocturne avérés, décide de faire dans l’urgence des travaux et en appelle pour ce fait à la générosité du public.

    Si tout les établissements qui sont dans le même cas réagissaient de la même manière, nous aurions certainement moins de conflit de voisinage.

    Comme vous le savez, mon point de vue n’a pas varié depuis 3 ans : Paris doit rester une ville où l’on peut sortir et s’amuser le soir, mais pour cela, il faut respecter le voisinage et ne pas empêcher les gens de dormir. Les actions de régulations, de sensibilisation et de médiations, issues du conseil de la Nuit, que la Ville (et la préfecture de Police) mettent en place depuis trois ans vont toutes dans ce sens.

    Toutes les mesures et initiatives d’insonorisation et de prises en compte des nuisances pour le voisinage sont donc bonnes à prendre et à accompagner. Ici, ce bar se propose de faire un crowdfunding pour cela. Il me semble donc utile de le relayer afin que les activités se poursuivent tout en prenant véritablement en compte la tranquillité des riverains.

    Bien cordialement

    Frédéric Hocquard

     

    Nous sommes désireux d'entretenir des relations constructives avec lui-même et son équipe mais il faudrait qu'au préalable chacun se souvienne que la nuit 5 % de la population est active contre 95 % de gens qui veulent dormir pour se reposer de leur journée de travail et de déplacements fatigants. A la mairie de Paris, on ne se préoccupe au titre de la nuit que de ceux qui l'exploitent ou la consomment : bars, boites de nuit, industriels de l'alcool et du matériel sonore, et fêtards. C'est pour eux qu'on a mis en place à grands frais l'équipe de Frédéric Hocquard qui ne compte pas moins de six personnes (alors qu'elle n'existait pas avant 2014).

    S'agissant du bar "La Mutinerie", ce n'est qu'après de multiples plaintes de riverains ponctuées de fermetures administratives temporaires pendant trois ans que les gérants de l'établissement contraints par la Préfecture de Police ont décidé d'entreprendre l'insonorisation de leur local. Les présenter comme des gens vertueux qui se préoccupent du bien-être général fait tout juste naitre chez nous un sourire entendu…

    Il y a aussi la question du fichier de destinataires de l'appel au financement de ce bar, dans lequel certains d'entre nous se sont reconnus, un fichier qui est détourné de sa vocation initiale qui est la communication entre la mairie et ceux qui participent aux travaux sur la nuit à Paris. Il n'a jamais été prévu, et qu'en penserait la CNIL, que cet outil et son usage financés par l'impôt, soit mis à disposition d'intérêts privés dont le comportement est mis en cause depuis trois ans par la police.

     

    Nous sommes prêts à rencontrer M. Hocquard pour en parler et essayer avec lui d'établir des relations qui fassent aux habitants la place qui doit être la leur dans le débat sur les activités nocturnes de Paris. C'est le vœu que nous formulons avec ardeur en ce début d'année 2018 en réponse à M. Hocquard et il ne dépend que de lui de l'exaucer. Nous regrettons de dire que ce n'est pas encore le cas aujourd'hui.

    Réseau "Vivre Paris !"

     

  • Un de ces espaces de travail au 64-66 rue des Archives (IIIe)  (photo WW)

     

     

    Après avoir installé un espace de co-working de 12.000 m² pouvant accueillir jusqu’à 2.400 créateurs dans l'ancien siège d'Areva rue Lafayette (IXe), la compagnie WeWork, basée à New York, qui a déjà réalisé d'autres investissements de ce type dans une trentaine de villes dans le monde, récidive. Outre la rue du Colisée et les Champs Elysées (VIIIe), c'est le 64-66 rue des Archives (IIIe) qui a été retenu. 

    Depuis quelques semaines 1.200 bureaux sont disponibles dans l'immeuble de 7.000 m2 dénommé "Cœur Marais". La location d'un bureau coûte 750 €/mois et celle d'un poste de travail oscille entre 360 et 450 €/mois.

    Déjà des noms d'entreprises connues ont investi les lieux tels AccorHotels, John Paul et Onefinestay. deux firmes qui offrent des prestations de conciergerie haut de gamme.  

     

      AAAA"La Place" un des nouveaux commerces au N° 19 rue des Gravilliers (IIIe) (photo VlM) 

     

    Parmi les évolutions du quartier, notons une nouvelle fois la poursuite de la transformation rapide de la rue des Gravilliers (IIIe). Ainsi après les nombreux magasins nouveaux que nous avions cités (nos articles des 6 mars et 25 juillet 2017) c'est un joli commerce à la façade couleur sang de bœuf mêlant annonces immobilières et vente de mobilier vintage, "La Place", qui a ouvert au N° 19. 

     

  • La récolte vue générale
    Magasin "La Récolte", carrefour Grenier St Lazare/Beaubourg (IIIe) (Photos VlM)

     

     

    Pour sa deuxième implantation à Paris, après une première ouverture dans le quartier des Batignolles en 2014, le magasin "La Récolte" a choisi la bordure du Marais, à l'angle des rues Beaubourg et du Grenier Saint-Lazare, le long de la sortie de métro Rambuteau. Il remplace un restaurant asiatique. 

    "La Récolte" se définit comme "un magasin indépendant de produits frais et de saison en direct de producteurs qui cultivent le plus naturellement du monde."

    Mathieu Mulliez à l'origine de cette création a fondé celle-ci sur un concept simple " l’origine des produits." Ne reniant pas l'esprit entrepreneurial de l'illustre famille de commerçants du Nord dont il est issu.

     

    La récolte équipe cuisine 27 12 17L'équipe "cuisine" (photo LR)

     

    L'équipe du magasin est formée de jeunes dynamiques et entreprenants. 

    Les produits sont fournis exclusivement… par des producteurs labellisés "Agriculture biologique" ou "Nature & Progrès", dont tous les noms sont affichés dans les rayons. Les poissons sont pêchés sur les côtes de Boulogne-sur-Mer (et non en pleine mer), les légumes proviennent de quatre maraîchers bretons (réunis sous le nom "Les voisins bio") et le vin est issu de vignes "quasiment toutes en biodynamie, qui prend en compte la vie de la terre". 
     

    La Récolte dispose également d'un "espace cuisine" en son centre, pensé comme un lieu de démonstration ("pour prouver aux urbains que c'est facile de cuisiner") et propose des plats à emporter. En effet, le chef prépare chaque jour des "lunchbox" variées et équilibrées, uniquement avec les produits du magasin. C'est aussi un véritable lieu d’échanges autour de recettes, de suggestions et de pratiques culinaires.
     
    La boutique, très agréable, est répartie en huit espaces : fait maison, fruits & légumes, épicerie, crèmerie, fromagerie, viande & charcuterie, poissonnerie, vins & bières.
     
     
    La récolte devantureDevanture et intérieur
     

     

    Pour les responsables, "le prix des produits, c’est le prix juste." Il permet une rémunération équitable aux producteurs, couvre le transport et la distribution de ces aliments.
     
    Les magasins de produits bio se succèdent dans Paris et dans notre quartier en particulier, recréant un tissu de commerces d'alimentation de proximité, cette évolution satisfait ceux qui regrettaient la fermeture de nos épiceries, boucheries et boulangeries, symbolisant la vie de quartier. Ces commerces répondent mieux aux besoins des consommateurs et ne semblent pas craindre l'explosion de la vente de produits frais par Internet.
     
    Dominique Feutry
     
     
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    JO 

    Une loi qui offre des privilèges aux "sponsors" qui auront exceptionnellement la possibilité d'afficher leurs marques sur des monuments historiques… (Forbes)

     

     

    A Paris, l'affichage et la publicité sont heureusement réglementés par le RLP ("Règlement Local de la Publicité"), un texte qui a vocation à préserver l'environnement et le patrimoine de Paris des excès des annonceurs et de leurs prestataires de services de communication, en matière d'affichage notamment. Un règlement qui est régulièrement ignoré ou défié par des officines qui ont pignon sur Internet et qui n'hésitent pas à couvrir de placards des murs entiers de bâtiments et monuments historiques.

    L’Hôtel de Ville, en la personne de Mao Peninou, Adjoint d'Anne Hidalgo pour la propreté, nous annonçait au cours de notre dernière rencontre qu'il entendait réformer ce règlement en vue de le rendre plus protecteur. Le processus est engagé. La Ville va initialiser une procédure de révision, dans le cadre du code de l'environnement avec la perspective d'un vote par le conseil municipal en … 2019 (il y a de beaux jours d'ici-là pour les vandales !)

    Archives 57 affiches taguées 23 01 17Échantillon de mur victime des colleurs d'affiches et de leurs mandataires (Photo VlM)

     

    Nous serons dans les temps tout de même pour les Jeux Olympiques de 2024. A la réserve près que pour ces jeux, le CIO (comité international olympique) impose à la France des dérogations (voir analyse de la "Tribune de l'Art" sous la signature de Didier Rykner). Et nous voila partis dans un parcours législatif qui a pour but de satisfaire des exigences qui ont un air de chantage mais que certains de nos députés n'hésitent pas à relayer, à l'image de Aude Amadou (LREM) qui a déclaré : "Pas de sponsors, pas de recettes, pas de JO possible : on peut le regretter, mais c'est aussi simple que ça".

    Eh oui ! Faut-il pour autant leur donner notre culotte ? Les habitants de Boston, Hambourg, Rome et Budapest ont dit non. Il est vrai que les citoyens de ces villes ont été consultés. Pas les parisiens ….

    Nous nous en sommes ouverts auprès de notre Députée de Paris Élise Fajgeles au cours d'un entretien le 14 décembre et nous avons constaté à cette occasion, avec quelque déception, que la représentation nationale n'est pas en résonance avec les parisiens dont on sait qu'il sont nombreux à dénoncer l’accueil des JO de 2024 dans leur ville. A propos des nuisances que nous redoutons, bercés ou anesthésiés par le discours ambiant, il est apparu que nos élus en méconnaissent les réalités.

    Mme Fajgeles s'est plu à souligner que la charge sera partagée avec la Seine Saint-Denis, sans se préoccuper des proportions. Il faut donc remettre les choses à leur place : il y aura 39 sites olympiques dans Paris intramuros et 44 sites d'entrainement soit 83 sites  dont un grand nombre sur des monuments tels que le Champ de Mars et les jardins du Trocadéro, les Champs Élysées, le Grand Palais, le Petit Palais, les Invalides… Le CIO fait obligation de "remettre" les sites un an avant le démarrage des JO. Si on considère qu'il faudra un an de préparation, ceci nous promet des désordres et des encombrements pendant les deux ans qui précèdent les JO,  des nuisances qui viendront s'ajouter à la situation critique que nous connaissons aujourd'hui en matière de circulation et qui a peu de chance de s'améliorer d'ici là !

    ContrepIllustration "Contrepoints"

     

    Il y a d'autres dispositions dans ce projet de loi d'exception : des passe-droits pour accélérer les travaux d'urbanisme en Seine Saint-Denis et une tentative de modération à 200.000 € (*) par an (on ne sait pas si c'est net ou brut) des salaires des membres français du COJO (comité d'organisation des JO) qui, tout en affirmant vouloir avant tout servir la France et le sport, n'en sont pas moins sensibles au lucre qu'ils en attendent.

    GS

     

    (*) le bruit avait couru, démenti par la suite, et véhiculé par le "Canard Enchainé", que le directeur du COJO, Tony Estanguet, recevrait 450.000 € par an

     

  • VueEnsemble57 rue des Archives (IIIe), 29 novembre 2017 (photo VlM)

     

     

    Quarante huit heures chrono : le temps qu'il a fallu aux services de la propreté de la Ville de Paris pour enlever ces affiches sauvages commanditées par un annonceur qui n'ignore rien du caractère illégal du service qu'il souscrit auprès d'un prestataire qui se flatte de contourner la loi.

    A l'un comme à l'autre nous disons à ces vandales "Dans le Marais, passez votre chemin !". La population est attentive au respect du patrimoine dont elle est dépositaire. Vos affiches seront enlevées et l'opprobre pèsera sur les produits et les boutiques dont vous êtes censés faire la réclame.

    Précisons que la signalisation de cet affichage a été effectuée sur l'application "DansMaRue" de la mairie de Paris dont voici à nouveau le lien .  Si vous constatez d'autres affiches du même genre, utilisez l'application pour les faire retirer. On peur regretter à ce propos que l'inspection ne soit pas effectuée par la mairie elle-même et qu'il faille que les citoyens s'en mêlent…

    C'est néanmoins un service qui fonctionne généralement bien. En demandant l'enlèvement nous défendons nos quartiers car une affiche qui ne dure pas ne sert en rien les intérêts de l'afficheur et de l'annonceur, qui sont touchés au portefeuille qui leur sert de cœur.

    Notre mise en garde ne signifie pas qu'ils peuvent agir impunément en dehors du Marais. Le "Règlement Publicité de la Ville de Paris" est valable partout mais il appartient à nos amis d'autres arrondissements de réagir comme il se doit avec l'aide des services municipaux, comme nous le faisons ici en remerciant et complimentant au passage les services de la Ville.

     

  • 28 juin

    28 juin 2017. Chacun célèbre l'intervention de la mairie qui a délimité les terrasses ouvertes avec des croisillons

     

    29 novembre

    10 novembre 2017 : le Café de droite, "Joséphine", absorbe les croisillons dans une terrasse fermée qui n'a pas d'autorisation

     

    30 nov

    30 novembre 2017 : comme s'ils s'étaient donné le mot, le Café de gauche, "La Terrasse Ste Catherine", installe sa propre terrasse fermée non autorisée

     

    Va-t-on vers une situation où l'emporte l'impunité ? Des procès-verbaux ont été dressés, nous dit-on, transmis vers le Procureur. Les contrevenants pourraient être traduits en justice et les riverains reconnus partie civile ou plaignants. Le nouveau Maire Ariel Weil va faire l'expérience du feu. Notre Député, Pacôme Rupin (LREM) de son côté, se propose d'agir sur la loi en faisant durcir les sanctions par une action au parlement.

    Chapeau en tout cas à cet acte de culot de la part des commerçants qui font preuve d'une incivilité étonnante !

    Le Collectif de riverains de la place

     

     

  • Haudriettes 4 marquage sol 27 11 17Marquage au sol en cours à hauteur du numéro 4 de la rue, face au Monop' (Photo VlM)

     

     

    L'affaire a commencé il y a deux ans quand la RATP, excédée de constater que son bus 29 était bloqué tous les matins entre 6h15 et 7h00 par les livraisons du Monop' du 5 rue des Haudriettes (IIIe), a demandé à la mairie de Paris, direction de la voirie, de "sanctuariser" ce tronçon du parcours du point de vue du stationnement de façon que les camions de livraisons ne soient plus contraints, les places de livraisons étant indûment occupées, de stationner en pleine voie.

    Christophe Najdovski, l'adjoint aux déplacements à l'Hôtel de Ville, en a accepté le principe mais il a fallu deux ans pour que la décision soit exécutée. Deux ans à l'issue desquels la RATP, lasse de subir les blocages, décidait en septembre 2017 de dérouter le trajet du bus au mépris de ses clients dès lors privés de certains arrêts (notre article du 22 septembre 2017).

    Si on en juge par la nature des travaux entrepris ce 25 novembre, la situation pourrait radicalement changer : l'espace qui longe l'hôtel particulier du n° 4 est frappé d'une double ligne blanche ce qui signifie qu'il est rigoureusement interdit, de nuit comme de jour, d'y stationner. Les contrevenants iront nous dit-on droit à la fourrière…

    L'espace à hauteur du n° 10 est modifié : il comporte désormais une place "handicapés" et le reste va être aménagé en parking vélos. Si on compte bien, il ne restera plus aucune place de stationnement autre que livraisons strictes dans cette rue.

    Il fallait peut-être en arriver là. L'image du Monop' auprès des riverains est bonne mais les désordres du matin dûs aux livraisons devaient être corrigés. Attendons de voir si la mesure porte ses fruits…

    Gérard Simonet

     

  • Archives 72 surélévation et hangarRénovation de l'hôtel particulier du 72 rue des archives en 2011 avec "visa conforme" de l'ABF (Photo VlM)

     

     

    On a appris à se méfier du mot "simplification" car c'est une façon de présenter sous un angle sympathique une intention qui n'a pas forcément toutes les vertus. En 2008, le président Sarkozy en a usé pour alléger le dispositif administratif français. S'agissant du Ministère de la Culture, sa politique a conduit à un certain effacement des ABF (architectes des bâtiments de France) devant les autorités territoriales, mairies et directions de l’équipement.

    Le pouvoir des ABF qui était jusque là discrétionnaire (avec reconnaissons le des abus ici ou là), est devenu en théorie "partagé", à ceci près que leurs moyens financiers, sensiblement écornés à cette occasion, n'ont jamais été à la hauteur de ceux des collectivités territoriales qui elles ont la latitude de lever l'impôt et bénéficient d'une large impunité quand leur gestion n'est pas sans reproches.

    On s'en est clairement rendu compte en 2013 avec la révision du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du Marais, processus dans lequel nous avons été impliqués par notre participation au sein de la "commission locale". Il n'y a pas eu de dégâts car la mairie de Paris, s'agissant du centre historique de la capitale, s'est gardée de décisions à l'emporte-pièce comme on en a connu depuis avec la Tour Triangle ou les tours du XIIIe et parce que sans doute Anne Hidalgo n'était pas encore totalement aux commandes et pas encore soumise à la tentation d'apparaitre comme une Maire qui veut tout chambouler ; mais si tel n'avait pas été le cas, les ABF auraient dû céder.

    On a tremblé encore en 2016 quand la loi "CAP" (création, architecture et patrimoine) a été soumise au parlement. Les adeptes de la construction sans contraintes, en dignes béotiens qu'ils étaient, souhaitaient faire fi de l'esthétique des sites, paysages et monuments en reléguant les ABF au rôle de figurants. Le bon sens une fois de plus a prévalu. Des personnalités bien inspirées comme Patrick Bloche et Françoise Férat ont défendu des amendements qui ont évité le pire.

    Aujourd'hui à nouveau c'est le "Canard Enchainé" qui actionne la sonnette d'alarme. Dans un article du 22 novembre, le joyeux palmipède prévient que le projet de loi en cours d'élaboration sur le logement et la construction pourrait supprimer "l'avis conforme" des ABF.

    La Fédération Patrimoine-Environnement commente cette information sur son site en disant : "Nous pensions que les débats riches, nombreux et parfois enflammés qui s'étaient tenus à l'Assemblée Nationale et au Sénat [….. ] avaient démontré la pertinence du positionnement de l'ABF dans le dispositif de préservation et de valorisation des espaces protégés en France…".

    Gérard Simonet

     

     

  • DOQur09XkAEdqmALes pompiers appelés pour l’incendie du 167, rue du Temple (IIIe) le 10 novembre 2017 (photo JC) 

     

     

    L'important incendie qui a eu lieu 167 rue du Temple (IIIe) vendredi 10 novembre vient nous rappeler combien le "Marais des grossistes" peut être dangereux et peut mettre en insécurité tout un immeuble et les bâtiments voisins. 

    Nous avons souligné dans plusieurs articles publiés au cours des dernières années les mesures prises par la mairie de l'arrondissement pour réduire l'emprise des commerces de gros et diversifier l'activité, mais l'effort doit être poursuivi. Ce récent événement qui aurait pu être dramatique (9 personnes blessées et intoxiquées, explosion d’une verrière…) remet cette question au premier plan avec le relogement des habitants qui n’ont pas pu réintégrer leur immeuble trop endommagé.

    L’incendie est venu en effet du magasin du rez-de chaussée et nous savons que dans nombre d’endroits, rue des Gravilliers, rue Chapon et rue du Temple pour ne citer que les plus concernées, les caves regorgent souvent de cartons et servent d’entrepôts de marchandises quand ce ne sont pas les étages eux-mêmes qui sont utilisés pour cela.

    D’ailleurs dans certains commerces, des panneaux sont apposés ici et là mentionnant qu’il est interdit de fumer… 

    Le sujet des risques d’incendie demeure, malgré la baisse de densité de la mono activité des grossistes qui caractérisait ce secteur du Marais. Nombre de commerces ont changé de destination et  les commerçants se sont regroupés dans des communes en banlieue Nord où l’accessibilité est plus facile que celle des rues étroites et encombrées du Marais. 

    Il importe donc, plus que jamais, aux services compétents, de contrôler et de faire appliquer strictement les règles de sécurité en vigueur. Les conséquences d’une vigilance insuffisante peuvent en effet se révéler dramatiques comme elles auraient pu l’être le 10 novembre sans l’intervention rapide et efficace des pompiers.

    Dominique Feutry

     

  •   F8b23f2b6baeca2a8617879db7fff809La salle du théâtre Déjazet et son magnifique plafond peint (Photo TD) 

     

      

    La pièce actuellement à l'affiche, « Le malade imaginaire », salué par la critique, met sous  les projecteurs  le théâtre Déjazet situé  à l'extrême limite du Haut Marais (IIIe).

    Installé sur le boulevard du Temple au n° 41, non loin de la place de la République. Il est le dernier d’une longue série qui au cours du XIXe siècle attiraient de nombreux spectateurs. Avant d’être un  théâtre ce lieu était une salle de jeu de Paume construit à la fin du XVIIIe siècle  par Bélanger à la demande du  Comte d’Artois. Transformé en  établissement de bains  à la Révolution puis désaffecté il devient pendant une courte période un  café-concert avant  que n’y soient donnée des opérettes. Des travaux sont entrepris ensuite, nous sommes en 1854,  par deux associés qui achètent les murs  et  font transformer  la salle de telle sorte qu’elle puisse accueillir plus  de 800 spectateurs.  Le nouvel ensemble est appelé « Folies  Nouvelles »!    De nombreuses pièces, souvent des créations, y sont joués, notamment semble-t-il,  « Oyayaye ou la Reine des îles », une œuvre aujourd’hui oubliée d’Offenbach. 

     

    Dej L'entrée du théâtre Déjazet 41 boulevard du Temple (IIIe)

     

    C’est en 1859 que la comédienne Virginie Déjazet se voit autorisé à exploiter le a salle qui adopte son nom qui est toujours  le sien aujourd’hui « Théâtre Déjazet » bien qu’après  la  Commune, la dénomination « Folies Nouvelles » ait été reprise, Puis celle  « Troisième Théâtre-Français » pouvant accueillir alors jusqu’à 1 00 personnes suite à de nouveaux travaux. De faillites en changements  et travaux de mise aux normes,  de nombreux comédiens et directeurs se succèdent ensuite. L’électricité est installée en 1895. Au début du XXe siècle, le Vaudeville redonne des couleurs au théâtre où de  de nombreuses pièces  remportent de francs succès. La pièce « Le tire au Flanc » dépasse ainsi la millième représentation et bien plu après des reprises ultérieures ! La concurrence du cinéma va porter un coup fatal tel que le théâtre Déjazet devient un cinéma en 1939. Second balcons et  loges  sont  alors supprimés.

    Lorsque Jean Bouquin s’intéresse au lieu et rachète le bail en1977, la Banque de France étant alors propriétaire des murs, il est question de fermeture et de création d’un supermarché. Ce n’est qu’au prix de nombreuses démarches administratives couplées à d’importants  travaux que Le France, nom donné en 1964 au cinéma redevient le  théâtre Déjazet  où se produit Coluche tout en  maintenant un temps l’activité cinéma.  Après un essai de Music-hall. Fermé pour des questions de  sécurité, l’ensemble est loué en 1985 par des « amoureux de la chanson » et après de nouveaux aménagements le TLP-Déjazet  ouvre en 1986. Nombreuses sont alors les célébrités qui s’y produisent de Léo Ferré en passant par Maurice Baquet, Leny Escudero,  Mouloudji,  Georges Moustaki, Claude Nougaro,  Véronique Sanson et bien d’autres.

    Aujourd’hui Jean Bouquin pilote toujours ce rescapé des théâtres du « Boulevard du crime » là où étaient concentrées une multitude de salles qui furent détruites lors des aménagements menés par Haussmann. Le théâtre, monument historique depuis 1999, tourne toujours et attire les talents.

    Dominique Feutry

     

    Sources diverses (Site du théâtre. Déjazet, Dictionnaire des rue de Paris J. Hillairet, Wikipedia…)