Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

  • Navette

     

    Le pont Charles de Gaulle entre la gare d’Austerlitz et la gare de Lyon sert actuellement, dans un couloir de circulation dédié, de piste d’essai pour de navettes de la RATP entièrement autonomes. Ce spectacle curieux qui avait déjà eu lieu sur les berges de la Seine l'an passé duplique celui qui a été mené à Lyon à l’automne (par la filiale Keolis de la SNCF) ou dans les rues de MCity la ville artificielle conçue par l’université du Michigan, pour tester les véhicules sans conducteur. La ville de Bordeaux devrait mener rapidement des essais elle aussi.

    Le matériel utilisé à Paris est fabriqué par une société française Easymile qui n’est pas la seule dans ce secteur spécifique du véhicule autonome.

    Ces véhicules électriques peuvent transporter 12 personnes et vont rouler pour ce test durant 3 mois. Leur vitesse est de 20km/h. La RATP interrogée à ce sujet précise que « … ces systèmes de navettes…ne roulent pas en plein trafic mais dans des environnements contrôlés. » Au travers de ces essais il y a clairement la volonté de « pouvoir desservir rapidement des sites fermés, comme des lieux industriels pour transporter des employés.» Les évolutions technologiques permettront certainement à terme d’aller plus loin.

    Ajoutons que les navettes sont pilotées à l’aide de capteurs qu’il n’y a donc pas de chauffeur et elles ne polluent pas, mais le code de la route continue d’interdire les véhicules sans conducteur sur les voies de circulation…

    Peut-être tenons-nous là pour l’avenir et sans que ce soit la seule solution,  celle qui permettra d’avoir des transports autonomes silencieux, non polluants et sécuritaires ?

    Dominique Feutry

     

  • Haudriettes 2 sidecar av 18 01 17Side-car "Métro-Tour" stationné dans le Marais (Photos VlM)

     

    On en voyait encore au début des années 50 à la ville et à la campagne car c'était un moyen économique de se déplacer à plusieurs, quand les voitures, notamment les fameuses "tractions avant Citroën", étaient réservées aux plus aisés. Puis sont arrivées, avec la société de consommation et le début des trente glorieuses, les voitures conçues "pour le peuple", comme la 4CV Renault et la 2CV Citroën, la FIAT 500, la Coccinelle de Volkswagen (littéralement "la voiture du peuple") qui toutes offraient 4 places protégées. Elles ont envoyé les side-cars aux oubliettes du rétro. On les qualifie volontiers de "vintage".

    Dans le bloc occidental, en tout cas. Car derrière le rideau de fer une certaine tradition militaire du side-car s'est perpétuée, avec un constructeur qui tient encore le haut du pavé : le russe URAL. Il produit 200 véhicules/an, dont 20 pour la France. C'est cette marque qu'on retrouve chez Métro-Tour.

    La société qui exploite le concept de promenade-commentée dans Paris pour une ou deux personnes en side-car a un an et demi d'existence. Elle a commencé avec deux véhicules. Elle en possède dix aujourd'hui. Trois "gentlemen siders" l'animent : Julien, Rémi et Charly. Elle propose des circuits de une heure et demi ou plus, qui sont des visites guidées. Le Marais en fait naturellement partie. Pour deux personnes, le prix de base est de 89 €. Le point de départ est la place de la Concorde mais il peut être fixé ailleurs sur demande pour des circuits plus longs.

    Haudriettes 2 sidecar ar 18 01 17 Vue arrière du side-car URAL

     

    La promenade commentée, qui se fait à deux dans 90% des cas, donne droit à revêtir l'équipement réglementaire, casques, gants et blousons "Chevignon", la marque qui sponsorise le service. On est prêt alors pour une visite de Paris et du Marais dans un environnement rétro ! Dans le "panier", ou sur le siège arrière de la moto, dont on nous précise qu'il a été conçu pour éviter toute promiscuité (bien séparé du siège conducteur…).

    Site Internet : retro-tour.com

    Tél : 01 85 39 07 07

     

  • A1100 Vue des contre-terrasses, le long de l'immeuble et plus loin au milieu de la place du Bourg Tibourg (IVe) (Photo Marais-Quatre)

     

    Un article récent du Parisien faisait état du mécontentement des propriétaires de bars restaurants bénéficiant d'une autorisation de terrasse, à l'annonce de l'augmentation de la redevance décidée par la Mairie de Paris. Chacun sait que le montant de cette dernière est très bas, notre association l'a souligné à plusieurs reprises. En effet, excepté les établissements situés dans les sites les plus touristiques de la capitale où la redevance est majorée, partout ailleurs celle-ci est rapidement amortie par les recettes générées par les tables installées en terrasse.

    Il n'y a pas lieu de sortir nos mouchoirs, mais plutôt de s'insurger une nouvelle  fois contre les abus de terrasses,  c'est-à-dire celles qui ne respectent pas les surfaces autorisées, celles qui ne sont pas autorisées ou celles qui défigurent leur environnement immédiat.

    Le IVe arrondissement est bien loti sur ce plan. Deux endroits en particulier sont concernés, la place du Marché Sainte-Catherine et la placette prolongeant la rue du Bourg Tibourg. Nous nous sommes exprimés à à maintes reprises sur les terrasses autorisées des établissements qui s'y trouvent. Non seulement elles sont disgracieuses mais elles apportent des nuisances multiples, notamment du bruit pour les riverains, une occupation significative du domaine public et des rapports quotidiens souvent houleux avec les habitants.

    Le paroxysme reste cependant l'espace à l'extrémité de la rue du Bourg Tibourg où les bars/restaurants sont "dotés" d'une double terrasse (voir nos articles des 6 novembre 2014 et 11 janvier 2015). Nous venons d'apprendre par la mairie du IVe, à l'origine de l'action en justice diligentée contre l'un d'eux, à savoir l’Étincelle, que celle-ci n'avait pas prospéré, le procureur ayant classé le dossier "sans suite" (*).

    Très contrariée par ce "revers", la mairie du IVe réfléchit à la façon d'agir, sachant que la Direction de l'Urbanisme peut toujours refuser le renouvellement de l'autorisation.

    La Mairie de Paris a montré dans cette affaire qu'elle n'entend pas fermer les yeux sur les libertés que prennent certains établissement avec l'espace public quand ils se l'approprient. Nous souhaitons plus généralement qu'elle ne soit pas tentée d'appliquer une politique plus favorable aux terrasses dans le but d'augmenter des recettes dont elle a bien besoin. Une attitude qui aggraverait les nuisances pour les riverains et rendrait la tâche difficile aux équipiers de la nouvelle brigade contre les incivilités.

    Dominique Feutry

     

    (*) C'est l'illustration des carences de la Justice dans notre pays. Quand les autorités administratives font leur travail et le conduisent à leur terme, le Procureur de la République réduit leur rôle à néant en décidant qu'il n'y a "pas lieu" de porter l'affaire devant le tribunal compétent. Voir notre article à ce sujet du 24 décembre 2015.

     

  •   P1080020Stand publicitaire… du "Point Virgule" sur le trottoir opposé à son implantation 14 rue Sainte-Croix de la Bretonnerie (IVe)  

     

    La salle de spectacles « le Point-Virgule » situé 7 rue Sainte-Croix de la Bretonnerie (IVe) à l’angle de la rue du Bourg Tibourg a étendu son périmètre en ce dimanche 8 janvier en s’installant sur le trottoir d’en face, devant le 14, avec tente, appareils de chauffage, ballons, banderoles publicitaires, etc…

    Bien que déclaré et autorisé, ce type d’installation pour organiser en soirée (et plus tard encore) des cocktails est de plus en plus fréquent sur nos trottoirs.

    Il nous est souvent rétorqué que la rue étant piétonne cela n’apporte aucune, voire peu de gêne. Rappelons que le bruit nocturne en particulier est source importante de problèmes de santé et qu’il est regrettable que les autorités soient plus enclines à favoriser ce type de manifestation et la fête en général plutôt que de limiter et de réguler la montée des nuisances qui découlent de celles-ci.

     

  •   A0102Magasin IGN, 50 rue de la Verrerie (IVe) 

     

    Plus jeune, je suis passé plusieurs fois à Saint-Mandé à la boutique IGN (Institut national de l'information géographique et forestière) et aussi une autre boutique IGN située dans le centre la France, au milieu de nulle part.

    Avec grand plaisir, j’avais vu l’ouverture d’une boutique IGN 50 rue de la Verrerie, près du BHV (voir article du 22 octobre 2010)

    J’y traînais des fois, en admirant les cartes en relief, les cartes à différentes échelles dont les cartes IGN.

    Mais la boutique s’était diversifiée avec plein  de cartes mondiales, d’atlas, de guides de randonnées, de vieilles cartes de Paris, de guides géographiques et historique comme les cartes de la bataille de Verdun ou des plages du débarquement.

    L’ambiance était sympa, le sous-sol regorgeait de cartes détaillées de tous les coins de la France, on pouvait passer du temps à regarder, à admirer, à s’émerveiller, à voyager.

    C’était un endroit super sympa pour pouvoir faire des cadeaux de toutes sortes. 

    En ce début janvier, alors que j’allais d’un pas résolu vers la boutique IGN, de la rue de la Verrerie (IVe) pour me trouver un guide pour visiter un pays asiatique, une tristesse infinie m’a envahi  lorsque j’ai vu le panneau de la fermeture du magasin, de son déplacement vers un nouveau Georoom, plus loin, très loin, à Saint-Mandé, il faut prendre le métro, la ligne 1,vers l’Est, un autre voyage.

    Il reste aussi Internet avec son catalogue en ligne, mais il manque le côté papier, le côté tactile, on ne s’évade plus autant.

    François Riche 

     

  • EuroFan zone Euro 2016, illustration "Le Parisien"

     

    Il est une réalité qu'on nous enseigne sur les bancs de l'école : on n'additionne pas des choux et des carottes. De la même manière, on ne compare, additionne ou soustrait que des grandeurs homogènes. Manifestement les médias l'ignorent ou feignent de l'ignorer : ils nous servent tous à l'unisson une information qui est de la bouillie, à propos des "retombées" de l'Euro 2016.

    Voici ce qu'on lit : l'Euro 2016 a "rapporté" 1,22 milliards d'€. Traduisons : le chiffre d'affaires cumulé toutes origines confondues, autour du tournoi, aurait atteint 1,22 milliards d'€. Admettons que ce chiffre, difficile à établir car c'est la somme d'activités dispersées, soit plausible. On peut penser qu'il a généré un profit (mais peut-être une perte) chez les acteurs économiques qui en ont bénéficié mais il n'en est pas fait état. En indiquant "rapporté" on laisse tacitement croire qu'il s'agit d'un bénéfice pour la collectivité ce qui n'est pas du tout le cas.

    On cite également le chiffre de la TVA générée : 70 millions d'€. Il n'est pas compatible avec le chiffre précédent puisque la TVA normale étant de 20 % du montant HT, elle pourrait atteindre 220 millions d'€. Certes le taux n'est pas uniformément de 20 % puisqu'il existe des taux réduits. Néanmoins, il faut vraiment faire des contorsions pour expliquer que de 220 millions, la TVA constatée chute à 70. On en conclut plutôt que les chiffres de "retombées" qu'on nous donne à gober sont douteux.

    Par ailleurs, et ce n'est pas la moindre surprise, ce que les médias ne communiquent pas car ils ne veulent pas gâcher la fête, sauf certains comme "Le Monde", c'est le chiffre de 200 millions d'€ qu'a couté l'Euro 2016 aux pouvoirs publics, c'est-à-dire au budget de l’État et des communes, dont Paris. Les chiffres homogènes qu'on peut vraiment comparer ce sont ces 200 millions d'€ et et les 70 millions d'€ de TVA recouvrée. Soit un déficit pour la nation de 130 millions d'€.

    Ceux qui pensaient exploiter ces chiffres pour nous persuader qu'il faut poursuivre dans le même sens avec les J.O. de 2024 en seront pour leurs frais. On ne nous fera pas prendre des vessies pour des lanternes. Ou alors, s'il est démontré que notre analyse pèche par manque d'information, qu'on nous le dise, nous voulons bien faire amende honorable. Mais  attention !  ne croyez pas qu'il suffit pour convaincre les parisiens, de leur jeter de la poudre aux yeux !

    GS

     

  •   Location coute durée charles V 05 04 14 Les touristes louent pour une grande part sur les plateformes de location saisonnière (photo VlM)

     

     

    Les performances 2016 de l’Hôtellerie viennent d'être dévoilées au travers d’une étude réalisée par l’Observatoire MKG Consulting.

    L’année, comme on pouvait l’imaginer à la suite des attentats a été mauvaise (voir nos articles des 28 juin et 24 août 2016) et si la chute de l'activité dans ce secteur a été de plus de 35 % en Île de France, c'est à Paris que l'on constate la baisse la plus forte du revenu moyen par chambre soit -14,6%, les établissements les plus luxueux ont davantage souffert car ils sont surtout occupés par la clientèle étrangère qui s'est faite plus rare.

    La situation était un peu meilleure sur la fin de l'année et redonne espoir, mais il est déjà question que certains établissements mettent la clé sous la porte…

    Les locations saisonnières ne sont pas citées comme l'autre cause significative de la baisse d'activité de l’hôtellerie, ce qui est étonnant ! Or on le sait, le développement depuis plusieurs années de ce type d’hébergement, nous l'avons écrit maintes fois, a créé une concurrence déloyale qui nuit au secteur qui perd des emplois, voit ses revenus diminuer et retarde ou empêche les investissements ou y renonce.

    Pour empêcher cette activité de plonger, il était temps d'y remédier par des mesures adaptées comme l'ont fait d'autres villes dans le monde. La loi ALUR et la loi sur l'économie numérique comportent des dispositions qui vont dans ce sens si elle sont efficacement appliquées. Le secteur hôtelier de son côté doit innover pour contrecarrer et répondre  à ces évolutions et les contrecarrer. 

     

  • Pastourelle 24 paul smith 04 01 17Paul Smith au 24, devanture "en applique", enseignes discrètes, couleur "classique".

     

    Cette rue du IIIe offre à la vue deux paysages distincts. : A l'est elle abrite une série d'hôtels particuliers qui ont tous fait l'objet de réhabilitations avec création de logements en copropriété. On n'en voit que les murs d'enceinte et les portails, avec une exception toutefois aux numéros 15 et 17 de part et d'autre de la ruelle Sourdis qui se distingue par la présence de tourelles.

    La portion ouest, bordée par la Poste, est le domaine de boutiques qui surprennent par leur nombre, leur variété et la qualité de leur décoration.

    Paul Smith, créateur anglais de vêtements et accessoires pour hommes et femmes, au "style éclectique", ouvrait la boutique du haut il y a juste un an. C'est la quatrième à Paris. Son choix de la rue Pastourelle est un pari que cette voie a un vrai un potentiel d'attraction des promeneurs.

     






    Pastourelle 26 charlie 05 01 17Charlie – Horloger – 26 rue Pastourelle. Autre devanture en "applique" respectueuse des règles du Marais

     

    La peinture est encore fraiche. La boutique a ouvert en octobre. C'est la première de Charlie Watch, horloger "fashion", à Paris. La décoration est réussie mais il n'a échappé à personne que Charlie-Watch a déployé une campagne d'affichage sauvage à hauteur notamment du 57 rue des Archives dont le mur pignon est placardé d'une douzaine de ses affiches. Que ses propriétaires ne s'étonnent pas si les riverains du Marais lui tiennent rigueur de cette agression visuelle qui peut d'ailleurs donner lieu à des amendes conséquentes de la part de la Mairie de Paris.

     

    Pastourelle 30 état d'esprit 05 01 17"État d'Esprit", boutique-galerie design, 30 rue Pastourelle. Il s'agit ici d'une boutique d'intérieur qui présente des objets et du mobilier design de luxe et des pièces vintage des années 60 et 70.

     

    Enseignes et couleurs discrètes comme il convient au Marais, mais le coffrage du rideau métallique, que le règlement du plan de sauvegarde exclut,  est malheureusement resté en place car il préexistait à l'ouverture du nouveau commerce.

     

    Pastourelle linteau 05 01 17L'immeuble du 30 abrite aussi ce local qui est fermé depuis longtemps. Il pourrait lui aussi héberger une activité commerciale. A noter que la devanture "en tableau" (car elle s'inscrit à l'intérieur de l'architecture du bâtiment) est parfaitement conforme aux exigences du plan de sauvegarde. La combinaison d'un linteau massif en bois et des deux colonnes ouvragées qui le soutiennent est d'un effet esthétique assez intéressant. Le rideau métallique est contenu et dissimulé à l'intérieur de cet ensemble.

     

    Pastourelle 32 terra cotta 05 01 17 (1)Terracotta, au 32. Enseigne et couleurs sont de bonne facture mais on regrette que ce coffrage, comme précédemment, ait été conservé

     Comme son nom ne le dit pas, Terracotta est un fabricant de bijoux fantaisie.

     Pastourelle 32 encadreur longueville 05 01 17


    Ets Longueville, au 34. Antiquités, encadrement, décoration dit sa vitrine. Une devanture qui est presque "en tableau" tant sa structure s'inscrit dans la modénature de la façade. Pas de coffrage disgracieux ici.

     

    Pastourelle 36 encadreur mondineu 05 01 17Au 36, atelier Guy Mondineu, une autre boutique d'encadrements

     

    Pastourelle 38 soif d'ailleurs 05 01 17 (2)Au 38, "Soif d'ailleurs", devanture austère qui s'intègre bien dans l'esthétique générale de la rue, propose des vins venus "d'ailleurs"

     

    Particularité de ce caviste  : il ne vend pas de vins français mais assure que sa gamme dépasse souvent en qualité les vins de chez nous. Son magasin n'est pas seulement une boutique mais un centre "œnologique" avec une salle de réception qu'on peut privatiser pour des réunions de famille ou professionnelles.

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    D'autres commerces mériteraient d'être inclus dans cette monographie qui est volontairement limitée. On pourrait citer et commenter aussi : le restaurant du n° 16, la boutique de vêtements d'Ewa Lipinska au 18, le restaurant "La soupe Thaï" au 24, à côté de Paul Smith, le magasin ancien "Dorure Argenture" du 40, la brasserie "Le Roi de Pique" au 48 qui jouxte "Tattoo" dont le style est provocateur à dessein (il n'est pas à coup sûr dans la ligne de l'esthétique du Marais…) et en face un réparateur de montres et horloges Christian Plantin au 35.

    Peut-on imaginer une plus grande diversité sur un linéaire de 150 mètres à peine ? Oui me diront certains, il n'y pas de commerces de bouche… La belle affaire, il y a Manu le boucher rue des Gravilliers, une supérette en tournant le coin rue des Archives, et en faisant 200 mètres vers le nord on arrive dans la  rue de Bretagne qui en regorge.

    GS

    (Photos VlM)

     

     

  • St antoine valises roulettes 12 03 12Symbole des locations saisonnières : les touristes et leurs valises à roulettes (Photo VlM)

     

    Le Parisien d'aujourd'hui 3 janvier 2017, dans un article fouillé de Philippe Baverel et Marie-Anne Gairaud, nous présente les statistiques INSEE pour 2016 qui concernent la population de Paris et son évolution de 2009 à 2014. La baisse est de 6 pour mille. Autant dire qu'elle est globalement stable, avec de faibles fluctuations spatiales toutefois entre arrondissements. Ceux du centre sont les plus affectés par la baisse relative : 1% pour le IVe, tout comme les 1er et IIe, alors que le IIIe résiste avec une baisse de seulement 3 pour mille.

    Ces chiffres ne sont pas cohérents avec la politique de densification qui est conduite depuis 2008 à Paris. Où est l'erreur ? Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum l'a bien identifiée : "les effets de la location saisonnière se font aussi sentir au cœur du Marais. Beaucoup de propriétaires de studios et deux-pièces louent désormais via Airbnb car ils disent avoir moins de problèmes de paiement ».

    Ayons le courage de le dire autrement : la location ordinaire est devenue si risquée (non-paiement des loyers, impossibilité de récupérer le bien …) et la taxation si lourde que les propriétaires s'en éloignent au profit de la location meublée touristique. On murmure même que certains bénéficiaires de logements de la Ville dont c'est la résidence secondaire de facto sinon de jure ont recours discrètement à cette activité juteuse.

    La réalité de la situation se dissimule derrière le fait que ceux qui habitent ces logements ne figurent pas dans les statistiques de l'INSEE. Ils n'en sont pas moins présents à Paris et singulièrement dans le centre qui reçoit des dizaines de millions de visiteurs chaque année.

    Faut-il s'en préoccuper ? Paris étant la ville la plus dense d'Europe en dépit de l'effritement de sa population officielle et sachant qu'elle est dans le monde la plus visitée avec quelque 60 millions de touristes par an qui génèrent, sur la base de 4 nuitées par personne, 530.000 individus supplémentaires présents dans la ville, en progression constante dans le temps, il n'y a pas péril en la demeure !

    L'attitude qui nous semble raisonnable est de cesser la densification à tout prix. A tout prix car la production de logements neufs étant virtuellement impossible, l'Hôtel de Ville procède à des transformations coûteuses de bâtiments inadaptés dont la location restera structurellement déficitaire et fait payer la note, via un accroissement de la dette (pour le moment), aux parisiens moyens qui ne bénéficient d'aucune faveur publique.

    La réplique de la Mairie de Paris à l'explosion des locations touristiques nous semble en revanche justifiée dans la mesure où elle s'applique à réglementer une activité qui prospère actuellement dans un épais brouillard. Chacun a le droit de se livrer au commerce qu'il choisit, pour autant qu'il l'exerce dans la transparence et en respecte le cadre administratif et fiscal. De ce point de vue, la nouvelle loi sur l'économie numérique, qui fait obligation aux plateformes de déclarer les revenus des loueurs (comme c'est le cas pour les salaires, pensions et revenus financiers) introduit une justice qui faisait jusqu'à présent défaut.

    Gérard Simonet

     

  • RvpIllustration "Vivre Paris !"

     

     En 2016 encore, les discussions à la Mairie de Paris autour des nuisances nocturnes ont ramené à la surface un serpent de mer : « la règle de l’antériorité » qui consiste à empêcher les riverains de se plaindre des nuisances qu'ils subissent s'ils se sont installés après l’établissement qui en est responsable.

    Il est hallucinant de constater l'énergie déployée par les professionnels de la boisson et de la nuit (notamment "Culture Bars Bar", soutenu par les "Pierrots de la Nuit"), qui ont l'oreille de certains à l'Hôtel de Ville, pour briser la résistance des parisiens attachés à leur tranquillité et à leur droit absolu au sommeil réparateur.

    Le réseau "Vivre Paris !" s'y oppose fermement sur de multiples fondements. Ses animateurs, dont une de leurs armes est l'humour, se sont livrés à une enquête-fiction dont nous vous invitons à prendre connaissance.