Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

  • Temple 66 librairie 22 12 16Librairie Marian Goodman, 66 rue du temple (IIIe) (photo VlM)

     

    Cette boutique a la sobriété, le charme discret et le dépouillement qui conviennent au Marais. Elle remplace un local qui a hébergé un grossiste en maroquinerie et elle n'est pas la seule. A cet emplacement, face au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme, on assiste ces dernières années au remplacement des commerces de gros par des activités qui s'adressent à un public varié.

    Au n° 64, "Parlux" a disparu. Il reste son enseigne en drapeau sur toute la hauteur du premier étage mais la marque a été effacée.  Ceux qui ont agi auraient dû aller plus loin et retirer l'objet en totalité. Il est en infraction violente aux règles du PSMV (*) qui imposent des dimensions hors tout inférieures à 80 centimètres, un positionnement au-dessous du plancher du premier étage et l'absence de tubes luminescents.

    Temple 66 parlux et qiu (2)Paysage plutôt sinistre de la rue il y a seulement 5 ans (Photo VlM)

     

    A la place, on trouve maintenant "Bobby Pins", un coiffeur glamour qui se qualifie de "hairdresser" pour être dans le vent et un magasin fantaisie qui fait dans les accessoires de mode, le "linen", les cadeaux et l'art de la table.

    Au 66, l'enseigne horizontale "Parlux" et sa devanture indigente ont laissé la place à la nouvelle boutique Marian Goodman qui combine librairie et galerie d'art.

    C'est le 14 janvier 2017 seulement que la librairie démarrera. Il s'y produit actuellement une exposition qui occupe la totalité des deux salles. Sur les cimaises, une artiste qui laisse perplexe : Annette Messager. Son exposition "A mon seul désir" atteste d'une obsession des organes génitaux féminins. Seins, pubis, vagins, utérus et trompes de Fallope agrémentés de phallus intrusifs ici et là, y règnent en abondance. Tout ceci sublimé par des intentions qui "articulent ce voyage intérieur au cœur de la féminité" et "marquent un affranchissement radical vis à vis de la forme et un acte créateur joyeusement libérateur". A voir pour se faire sa propre idée…

    Au passage, nous rendons hommage au designer qui a créé la devanture de ce nouveau magasin. Elle s'intègre parfaitement à l'architecture de l'immeuble qui est de bonne facture. Nous rappelons à ce propos que l'association a édité en son temps et tenu à jour un guide en forme de triptyque qui s'intitule : dépliant enseignes & devantures dans le Marais

    GS

     

    (*) PSMV : plan de sauvegarde et de mise en valeur

     

  • Supreme q-fils 16 12 16Les clients du "Supreme", 20 rue Barbette (IIIe), dont la file débute rue des Quatre-Fils et alimente la boutique en mode "batch-processing" (par paquets) (Photo JF-LB)

     

    Dans une lettre ouverte du 16 décembre 2016 adressée au Préfet de police de Paris, à la Maire de Paris et au Maire du IIIe arrondissement, Jean-François Leguil-Bayart (*) dénonce les pratiques commerciales de "Supreme" et de "Urban Decay" qui lui a récemment emboité le pas (notre article du 10 décembre).

     

    (*) J.F. Leguil-Bayart est professeur au Graduate Institute (Genève), directeur de la chaire d’études africaines de l’université Mohamed VI (Rabat), président du fonds d’analyse des sociétés politiques, chercheur associé au CERI-SciencesPo (Paris) et journaliste à Médiapart.  

     

    Nous reproduisons son courrier R/AR, qu'il nous a demandé de publier :                                                                                             

    Monsieur le Préfet de Police,

    Madame la Maire de Paris,

    Monsieur le Maire d’Arrondissement,

    Je vous mets en demeure, par la présente, à la fois comme particulier résident et comme président du syndicat des copropriétaires de l’immeuble du 97 de la rue Vieille-du-Temple, de faire cesser les atteintes à la tranquillité, à la sécurité et à l’ordre publics dont le magasin Supreme, sis au 20 de la rue Barbette, se rend coupable depuis son ouverture, le 10 mars.

     

    (suite…)

  • FbAttroupement féminin, ballons à l'hydrogène et vigiles le long du 48 rue des Francs-Bourgeois (IIIe) (Photo VlM/ HB)

     

    La nouvelle s'est répandue sur les réseaux sociaux : le fabricant américain de cosmétiques Urban Decay (Groupe L'Oréal) ouvre ce week-end sa première boutique en France dans le Marais, à deux pas de l'Hôtel des Archives, dans le IIIe. Il affirme de ses produits qu'ils "transcendent la beauté et la conjugue avec féminité, audace et plaisir".

    L'essentiel c'est d'y croire et de toute évidence les jeunes femmes qui ont massivement répondu à l'appel sont sensibles à un positionnement marketing qui se veut original au point d'en être provocateur. Jusqu'à la marque elle-même qui littéralement signifie "déclin urbain" ou décadence… un message subliminal à celles qui s'exposent à la décrépitude si elles n'ont pas recours aux bienfaits de ces miraculeux cosmétiques ?

    Les riverains ont été surpris de constater que le trottoir était occupé sur plusieurs dizaines de mètres. Ils l'oublieront si c'est un "one shot" (*) mais n'admettront pas que l'opération se renouvelle au mépris du respect de l'espace public.

     

    (*) une seule fois

     

     

     

  • Supreme 4Rue des Quatre-Fils (IIIe), à hauteur du n° 2, le long de l'arrêt du bus 29 (Photos VlM/JFL)

     

    Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, ces gens n’attendent pas le bus ce jeudi 8 décembre 2016 mais leur tour pour accéder au Graal du skateshop, la marque culte new-yorkaise "Supreme" qui a ouvert son magasin le 10 mars au 20 rue Barbette (IIIe).

    La rue des Quatre-Fils sert de salle d'attente pour les fans qui attendent leur ticket pour avoir enfin le droit d'entrée dans le magasin où ils trouveront les vêtements ou accessoires qu'ils recherchent. Pour les uns, il s'agit de s'équiper, pour d'autres d'acheter en vue de revendre. Certains se présentent même comme des collectionneurs.

    Quatre fils supreme mégaphone 08 12 16Le trottoir juste en face….

     

    Périodiquement, ce commerçant organise des ventes annoncées urbi et orbi sur les réseaux sociaux. Des vigiles sont mobilisés pour faire régner un semblant d'ordre mais le désordre est bel et bien là malgré leur corpulence dissuasive et leurs mégaphones.

    L'attroupement se poursuit rue Vieille du Temple et débouche sur la rue Barbette où les clients entrent dans le magasin par fournées judicieusement calibrées. Ces jours-là, la vie rue Barbette est difficile pour les riverains. Nous en avons parlé dans notre article du 12 mars 2016 qui a fait suite au lancement de l'activité. La police en a été saisie. Il est difficile de comprendre que ce genre de manifestation qui accapare l'espace public à des fins marchandes et à grande échelle, soit tolérée par la Mairie de Paris et par la Préfecture de Police.

    Nous nous préparons à intervenir à nouveau. En aucun cas l'activité économique ne saurait s'exercer au détriment du cadre de vie des citoyens, de l'espace public, et en désaccord avec les lois en vigueur.

     

  • Vieille du t 47 cour int chanel 05 12 16Première cour intérieure de l'Hôtel Amelot de Bisseuil dit "des Ambassadeurs de Hollande", 47 rue Vieille du Temple (IVe) (Photo VlM)

     

    Le magnifique portail sur la rue Vieille du Temple est largement ouvert pour accueillir les curieux qui découvrent que Chanel a choisi de louer cette adresse prestigieuse pour renforcer sa présence dans le Marais.

    L'Hôtel lui-même, avec son corps de bâtiment principal et les trésors qu'il renferme, sa deuxième cour, sa terrasse, ses balustrades et son fronton est désormais isolée par un vaste miroir de la partie avant ouverte au public. Chanel n'a pas décidé de l'occuper. L'interrogation reste donc entière quant à l'identité du repreneur de ce joyau du Marais et de Paris.

    En attendant, on prie pour que cette énorme enseigne qui défigure la cour soit retirée au plus vite.

      Vieille du t 47 chanel & wolford 05 12 16

    Sur la rue, on a désormais côte à côte deux magasins de luxe, Wolford et Chanel. Il y aura des commentateurs pour  regretter cette montée en gamme ; nous sommes tentés de leur répondre : voyez ce qu'étaient ces bâtiments et le paysage de la rue il y a quelques années, du temps où Oliviers & Co tenait une boutique d'huiles fines !

     

    Vieille du temple amelot de bisseuil vue généraleHôtel Amelot de Bisseuil en 2008 (Photo VlM)

     

     L'histoire à rebondissement de ce monument historique ne fait que commencer !

    GS

     

  • Bac 01 09 16
    Un soir de septembre à la Butte aux Cailles (XIIIe)

     

    Nos amis de la Butte aux Cailles (XIIIe), membres comme nous de "Vivre Paris !", ont eu des doutes quand ils ont vu paraitre une pétition associant une élue de l'arrondissement, Nathalie Laville, en charge du commerce, de l'artisanat et des professions libérales, destinée à soutenir un bar frappé par un retrait d'autorisation de terrasse.

    Il s'agit d'un des établissements les plus problématiques pour les riverains et agressif de surcroît à l'égard de ceux qui les défendent. Il a fait l'objet d'une mesure de fermeture administrative de 15 jours il y a peu. La semaine dernière, alors qu'il était encore fermé, il affichait une lettre de la direction de l'urbanisme (DU) de la mairie de Paris lui annonçant le retrait de son autorisation de terrasse, pour cause "d'exploitation en violation de la tranquillité publique et débordements".

    En même temps, sur Facebook, il se prévalait d'une pétition de soutien lancée avec l'élue "Les Verts" Nathalie Laville . Contactée par écrit par l'association des riverains de la Butte aux Cailles, l'élue a répondu :

    LavilleNathalie Laville

     

    "Vous avez parfaitement raison de douter de la véracité de ce soutien parce que c'est effectivement un faux. Je me rapproche de PlugIn Café et de change.org afin de clarifier cette situation".

    "….. après m'être entretenue avec la gérante de l'établissement et après avoir été sur le lien, [je précise] NDLR. que mon nom n'apparaît qu'en tant que destinataire de la pétition et non pas en tant que signataire. Mais la façon dont change.org<http://change.org> permet la mise en page sur Facebook est très équivoque, j'en conviens ! Ainsi, j'ai demandé à ce que mon nom n'apparaisse plus, ce qui devrait être fait dans les plus brefs délais.
    Veuillez agréer mes sincères salutations,

    Nathalie Laville"

    Deux conclusions s'imposent : il ne faut pas désespérer des services de la Mairie de Paris et de la Police quand il s'agit d'assurer la tranquillité publique. Il arrive que les associations qui en ont pris la défense face aux abus des commerces qui vivent de l'alcoolisation des foules et de leurs dérives obtiennent la simple application des lois qui réglementent la vie dans la cité. Il faut également se méfier de l'information que les réseaux sociaux véhiculent. Il est devenu trop facile de tricher en faisant passer des vessies pour des lanternes, notamment en manipulant habilement des identités.

     

    Dernière nouvelle dans le IIIe : l'opposition municipale s'est abstenue sur le changement du nom du "square du Temple" en "square du Temple-Elie Wiesel"

     

     

  • IMG_20160921_140537-600x600  Vue du concept store "Empreintes" 5 rue de Picardie (IIIe)   

     

    Au 5 rue de Picardie (IIIe), au débouché rue de Bretagne, un grand magasin très sobre attire le regard. Flambant neuf, gardien à l’entrée, d’allure sobre et de couleur neutre, le blanc, une nouvelle enseigne « Empreintes », après d'importants travaux de rénovation, s'est en effet installée voilà quelques semaines et propose une foultitude d'objets de fabrication artisanale 100% française.

    « Une sorte de marché exposant plusieurs centaines d’objets de créateurs, réalisés en pièces uniques ou petites séries, dans leur atelier installé en France…, art de la table, décoration, art de vivre, bijoux, meubles, luminaires, mobilier, accessoires, curiosités… », sur un espace de plusieurs niveaux soit plus de 600m2 au travers d’un mise en scène très étudiée et intéressante. « La vente se fait en circuit court, sans intermédiaires et la distance entre les créateurs, leurs savoir-faire et le grand public. »

     

    Un-bien-joli-decor-pour-manger-sain-dans-un-concept-store_square500x500Vue du bar d'Empreintes

     

    Tout en visitant, il est possible de prendre un café, de s’arrêter à la bibliothèque ou à la salle de projection. Des espaces de repos sont prévus afin de se détendre. Un véritable « concept store » intéressant à voir.

    Du lundi au samedi de 11h à 19h

     

  • BarcelBarcelone, l'église de la Sagrada Familia de Antoni Gaudi

     

    En 2010, à l'époque des "états généraux"de la nuit", Barcelone et Berlin étaient citées comme des modèles par les industriels de la nuit qui militaient pour que Paris leur ressemble. Leurs "nuits" étaient présentées comme la référence en la matière, tant la beuverie y régnait en maitre !

    De gros moyens ont été mis à disposition des nouveaux élus à la Mairie de Paris en 2014 : création d'une délégation à la nuit auprès du Premier Adjoint Bruno Julliard, mise en place d'un "conseil de la nuit" confié à l'élu du XXe Frédéric Hocquard, avec deux conseillers pour cette mission auprès de lui Thierry Charlois et Gilles Srédic…

    Pendant ce temps, les villes tant enviées se ravisaient que leur situation était devenue intenable et cédaient à la pression de la population pour qu'un combat soit déclenché contre les dérives d'un tourisme qui n'avait plus rien de culturel. Il en fut ainsi de Barcelone dont la Maire Ada Colau, à la tête d'une coalition de gauche, a fait de la maitrise du tourisme de masse dans tous ses états une de ses missions prioritaires.

     

    Ada colauAda Colau, Maire de Barcelone

     

    La location saisonnière, avec toutes ses dérives, est apparu comme une des composantes du problème avec en prime une évasion fiscale qui crée pour la ville un manque à gagner. La Maire a décidé de s'y attaquer aussi. Airbnb et Homeway ont été ciblés, avec des mesures qui paraissent assez dissuasives si elles sont appliquées. Boursorama en a fait un article aujourd'hui ; à lire.

     

  • Tapis Tapis Tapis

     Quel est le prix à la tonne ?

     

    Un groupe de riverains s'est mobilisé ce 16 novembre pour retirer ces panneaux qui défigurent la rue de Turenne (IIIe et IVe). Nous en avons informé la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection), la nouvelle unité de 1.900 personnes (*) que la Mairie de Paris vient de créer pour lutter contre toutes les incivilités dans la capitale. 

    Rappelons que cette façon de faire de la publicité est interdite à Paris au titre du règlement de la publicité. Il n'est pas difficile aux forces de l'ordre d'intervenir puisque l'adresse du point de vente est indiquée sur le panneau. Nous serions reconnaissants à la DPSP de faire le nécessaire et d'éradiquer cette pratique qui enlaidit la ville.

    Nous ne croyons pas que l'activité de vente en elle-même soit illicite, dans la mesure où chacun est capable de ne pas croire ce qu'on lui raconte et de faire la part du boniment dans une réclame commerciale à sensation, même trompeuse. C'est évidemment le mode de communication employé que nous condamnons.

     

     (*) L'effectif sera de 3.400 personnes si la réforme du statut de Paris est mise en œuvre et si les agents de sécurité chargés du stationnement (" les pervenches") rejoignent la DPSP comme c'est prévu.

     

     
  •    MaxresdefaultFaçade illuminée lors de la manifestation des 160 ans du BHV Marais

     

    La façade du BHV Marais a pris ses allures de fête et c’est ce soir 16 novembre  que les illuminations seront allumées.

    Fait plutôt rare à Paris, sachant que le thème des décors et des animations est  la montagne,  une descente aux flambeaux  de 60 moniteurs de L’École de Ski Français de Val d’Isère est prévue. Jusqu’au 31 décembre de nombreuses activités destinées aux clients sont annoncées parmi lesquelles  des cours de ski  et des ateliers pour les enfants. 

    Le BHV Marais devient le temps des fêtes de fin d’année  le lieu de convergence des  « montagnards » et  le BHV Marais clôt ainsi  les festivités de ses  160 ans d’existence.