Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

  • Location coute durée charles V 05 04 14Les locataires saisonniers ont envahi le Marais avec leurs célèbres et bruyantes "valises à roulettes" (Photo VlM)

     

    A lire aujourd'hui :

    A New-York, une nouvelle loi menace l'avenir de la location saisonnière et de Airbnb ("Le Monde" 22 octobre 2016 – Jérôme Marin)

    Même sujet sur le site suisse d'information "Le Temps"

    New-York, San Francisco, Paris …. réalisent que le développement anarchique de la location meublée saisonnière est dangereuse pour l'équilibre de leur habitat. Parce qu'ils échappent à l'impôt, les loueurs et les plateformes privilégient cette pratique en lieu et place de la location classique, meublée ou non.

    Les plateformes Internet sont au cœur de cette activité économique. Une activité dite "numérique" qui en côtoie d'autres en nombre croissant telles que l'achat en ligne (Amazon), la vente aux enchères (eBay), le covoiturage (BlaBlaCar) ou le transport de particuliers (Uber).

    Les gouvernements ont en général la sagesse d'accompagner ce mouvement. En France, le Parlement a voté le 10 octobre 2016 une loi qui complète l'ébauche de 2014. Voici ce qu'il en dit : " La loi pour une République numérique prépare le pays aux enjeux de la transition numérique et va permettre de développer l'économie de demain…. Elle a pour ambition d'encourager l'innovation et le développement de l'économie numérique…. protectrice des droits des citoyens….

    Qu'on s'en réjouisse ou non, personne ne pourra s'y opposer car on peut résister un temps au "progrès", on ne peut pas durablement s'opposer à ce qui devient rapidement une vague qui déferle sur toutes les résistances, qu'il s'agisse d’ailleurs de l'économie ou de questions de société.

    En revanche, le législateur doit veiller à ce que cette nouvelle économie ne bénéficie pas de distorsions qui la rendent artificiellement hyper compétitive. Si la location meublée saisonnière a le succès que l'on sait, c'est qu'elle bénéficie d'avantages concurrentiels à caractère légal et fiscal.

    En voulant protéger le locataire, depuis 1982 avec la loi Quillot, les gouvernements qui se sont succédé ont alourdi la gestion des baux locatifs relatifs aux logements nus, avec une pression sur les loyers, la quasi impossibilité de lutter contre les impayés, l'extrême difficulté de récupérer le logement en cas de besoin, tandis que la fiscalité devenait de plus en plus lourde.

    A l'opposé, les locations meublées précaires (au mois, à la semaine, à la nuit), qui ne lient pas aussi indissociablement le locataire au propriétaire, ont bénéficié pendant longtemps d'un abattement sur les loyers de 72 % (!). Il est, depuis le passage au gouvernement de Cécile Duflot, de 50 % mais on sait que cet avantage fiscal a suscité des vocations qui ont prospéré et qui explosent depuis que les plateformes du type Airbnb ou Abritel sont apparues.

    Autre distorsion : la déclaration par le propriétaire de ses revenus au fisc. Personne n'a la naïveté de croire que ces revenus sont déclarés et taxés comme le sont les revenus du travail, des placements financiers ou de la location traditionnelle.

    Si on fait l'addition des conséquences de cette double distorsion, on comprend qu'il n'y ait plus de mise sur le marché de logements destinés à la location classique.

    Locations saisonnières 25 01 16Des résidences ont pris des mesures pour interdire les locations saisonnières (Photo VlM)

     

    Les municipalités, celle de Paris notamment, s'en émeuvent. Ian Brossat, l'Adjoint communiste en charge du logement à la Mairie de Paris, s'y attaque bec et ongles en durcissant les contraintes applicables à la location saisonnière. Il ne parle malheureusement pas de militer pour rendre plus souple la location traditionnelle ou d'en réduire la fiscalité. En cela, son combat est voué à l'échec. Il peut en revanche compenser partiellement le déséquilibre en obtenant que la loi fasse obligation aux plateformes de déclarer au fisc les loyers versés à leurs clients, comme le font désormais les employeurs, les banques et les caisses de retraite.

    En résumé, face au développement de l'économie numérique, il importe de donner à chacun sa chance d'occuper la place qui est la sienne en veillant à une application juste et équilibrée des contraintes fiscales et réglementaires.

    Pour le moment, on n'en est pas encore là !

    Gérard Simonet

     

  • IMG_2881Table et sièges au pied Tour Eiffel 235 rue Saint-Martin (IIIe) (Photo VlM) 

     

    Au détour d’une promenade dans notre quartier, on peut découvrir un restaurant installé 235, rue Saint-Martin (IIIe) dont les propriétaires ont eu l'idée étonnante de choisir comme thème pour le mobilier, la Tour Eiffel. Ainsi tous les pieds des tables et des sièges représentent-ils en miniature la célèbre tour, une façon d'attirer le chaland.

    C’est à voir car le travail est fort bien réalisé.

    L’emblème de Paris n’en finit pas d’être décliné en toutes sortes d’objets usuels et décoratifs plus de 127 ans après son inauguration !

    Dominique Feutry

     

  • Camper déchiréeCamper déchirée

     

     

     

     

     

     

     

     

    Affiches sauvages Camper et Maison Kitsuné "dans leur colle", sanctionnées par des riverains rue des Archives (IIIe) (Photos VlM/AL, cliquer gauche pour agrandir)

     

    Il est choquant dans cette affaire de constater une fois de plus que plusieurs marques, qu'on va à regret qualifier de "prestigieuses", s'associent pour confier à un prestataire le soin de coller sur le même lieu au même moment une série d'affiches coordonnées mais sauvages.

    Interrogé, le préposé annonce travailler pour une entreprise. On le croit bien volontiers mais il prend soin de garer sa camionnette (sur le trottoir) quelque 100 mètres plus loin par précaution.

    En cours

    On le voit ici en pleine action, sur le point de terminer son intervention. On nous rapporte qu'avant de quitter les lieux, il photographie son ouvrage et rejoint son véhicule pour poursuivre sa mission.

    On a rien contre lui. Il essaie de gagner sa vie comme il le peut. Que dire en revanche de cette association de marques qui financent une action contraire à la loi. Doit-on parler "d'association de malfaiteurs" ?

    Nous transmettons le dossier à la Mairie de Paris. Si elle a une once d'amour-propre et le sens de ses responsabilités vis à vis de ses administrés, si M. Mao Péninou, Maire-Adjoint en charge de la propreté, n'apprécie pas d'être ridiculisé, elle devrait mettre immédiatement en œuvre les moyens qui lui permettent de dissuader les commanditaires de bafouer la loi et agir pour que ces affiches qui défigurent le cadre de vie du Marais, centre historique de Paris et secteur sauvegardé, soient rapidement retirées.

    En attendant, si ces marques étaient boycottées par le public, elles n'auraient que ce qu'elles méritent…

     

     

  •    Hotel-amelot-de-bisseuil-parisLe porche et la porte d'entrée restaurés de l'Hôtel Amelot de Bisseuil 47 rue Vieille du Temple (IVe) (photo VlM) 

     

    Nous relations dans un article du  17 septembre la vente 47, rue Vieille-du-Temple (IVe) de l'Hôtel Amelot de Bisseuil appelé aussi Hôtel des Ambassadeurs de Hollande pour 69 M€ par son propriétaire filiale du groupe Dumenil Leblé. Nous apprenons aujourd'hui que l’acquéreur serait un  belge  qui  a pour ambition d'aménager un des plus beaux monuments du Marais en hôtel de luxe (Le Parisien, Eric Le Mitouard 27/09/16).

    Il y a fort à parier que la restructuration sera lourde et nous espérons qu'elle sera menée dans les règles de l'art car aménager une bâtisse de 2.000 m2 construite au XVe puis remanié aux XVIIe et au XVIIIe n'est pas une  mince affaire. .

    Il est question de transformer le rez de chaussée en espace d’accueil, d'installer un spa, un restaurant… pour une ouverture en 2018 si tout se passe bien.

    Osons parier sur la sagesse du nouveau propriétaire, sur celle des architectes qui seront à pied d’œuvre et sur tous ceux qui ont la charge de  protéger et de respecter notre patrimoine.

     

  • Coutures st gervais 24 09 16La rue des Coutures Saint-Gervais (IIIe) qui longe l'Hôtel Salé (musée Picasso) et ses jardins (Photo VlM)

     

    L'association "Culture Cœur Marais" regroupe les dix galeries d'art qui jalonnent la rue des Coutures Saint-Gervais, avec une extension sur la rue Vieille du Temple (IIIe). Sa présidente est Dominique Fiat, propriétaire de la galerie éponyme du 16 de la rue.

    Pendant les travaux de rénovation du musée Picasso, la rue a connu une période agitée avec le défilé des véhicules de travaux publics à travers le portail qui donne accès à l'arrière de l'Hôtel Salé, l'encombrement, le bruit et la poussière. Les choses seraient rentrées dans l'ordre aujourd'hui si la mairie n'avait pas choisi d'en faire une "rue'Golotte", comprenez une rue où on s'amuse. En effet, sur proposition du conseil de quartier Archives, la mairie du IIIe a pris la décision d'en faire un lieu dédié aux enfants de l'école de la rue des Quatre-Fils plusieurs après-midi par semaine (*), un espace où ils pourraient jouer à la balle, à la marelle ou à divers jeux individuels ou collectifs.

    Cette orientation est jugée incompatible avec leur activité, par les galeries d'art qui se sont regroupées sur la rive nord de cette rue qui borde le musée Picasso, son jardin et le square Léonor Fini, lui-même largement ouvert aux activités enfantines avec ses aires de jeu. Déjà, en juin dernier, deux enfants qui jouaient dans la rue ont envoyé leur ballon dans une des galeries et brisé une sculpture céramique d'une valeur de 6.500 €.

    Les galeristes anticipent une baisse de fréquentation des acheteurs, amorcée selon eux par l'inversion du sens de circulation et se préparent à déménager en masse si le projet est mis à exécution. Ils sont choqués comme nous par le fait que des gens sans aucun mandat électif, dans des conseils non représentatifs puissent se faire l'instrument d'une démarche qui n'a pas été vérifiée avec les riverains concernés.

    Nous retrouvons ici une situation comparable à celle de la place Thorigny où le même conseil de quartier, avec la même désinvolture à l'égard des riverains, a obtenu l’abatage de cinq érables anciens et un réaménagement discutable de l'espace entre la maison de retraite de la Perle et le musée Picasso.

    Musée picasso jardin pergola 28 05 14La pergola, fort heureusement retirée à l'arrivée du nouveau directeur général du musée Laurent Le Bon, en 2014

     

    Les habitants de la rue se mobilisent également, comme ils l'ont fait en son temps pour le retrait de la pergola métallique que la direction du musée avait décidé d'installer dans le jardin. Chacun insiste sur l’impossibilité d'assurer la sécurité dans cette rue et la protection des enfants, sachant que des groupes de jeunes s'y sont déjà installés et se livrent, si on en croit les témoins, à des pratiques inappropriées.

    Un courrier dans ce sens circule à destination des services responsables du Préfet de Police de Paris. Le Maire du IIIe en sera naturellement informé. Il est encore temps à son niveau de réaliser la légèreté de la mesure qui lui a été suggérée. Une fois de plus, nous nous tournons vers lui pour lui demander de se méfier des comités "Théodule" et de leurs idées fantaisistes et d'en prendre la mesure auprès des habitants réellement concernés, et de leurs représentants.

     GS

     

    (*) fermeture temporaire à la circulation de 16h30 à 18h00 du lundi au vendredi, de septembre à octobre et de mars à juin. Projet voté dans le cadre du "budget participatif" 2015

     

     

     

  • Nata"Nata Republic", 68 rue du Temple – 75 003 – devanture de la boutique (Photo VlM/FB)


    Les commerces de la rue du Temple dans le quartier Saint Aignan (IIIe) poursuivent leur diversification. 

    Reflet d’un quartier plus ouvert aux promeneurs et aux visiteurs, un nouvel établissement s’est  créé récemment à l’angle de la rue du Temple et de la rue de Braque, Nata Republic, food & store. Ce qui était autrefois un commerce de gros vient d’être ouvert au public pour y déguster ou y acheter des spécialités alimentaires du Portugal et plus généralement du sud de l’Europe.

    Ce nouveau magasin fait face à la belle perspective de la tourelle des Archives au bout de la rue de Braque, et alors que la rénovation de cette petite rue typique du Marais se poursuit, avec la restauration très réussie de l’Hôtel Le Lièvre aux numéros 4 et 6.

    Tranchant sur la plupart des nouveaux commerces alimentaires récemment ouverts dans le quartier, qui proposent des glaces ou des yaourts glacés, l’établissement offre notamment des pâtisseries portugaises typiques, les "nata" (*) (qui donnent son nom à l’endroit), fabriquées sur place quotidiennement, à emporter ou à consommer sur place avec un café.

    FB

     

    (*) Un "pastel de nata" (au pluriel pastéis de nata) est une pâtisserie typique de la cuisine portugaise. Il s'agit d'une sorte de flan pâtissier  parfois dégusté tiède. Elle est apparue au XIXème siècle dans la petite ville de Bélem, dans la banlieue de Lisbonne (Wikipédia)

     

     

  • Vue-paris-tour-eiffelVue de Paris et de la Tour Eiffel

     

    Après la récente publication de l'étude du cabinet américain Price Waterhouse Coopers réalisée tous les 2 ans et dévoilée ce mercredi, chacun y va de sa petite phrase. "ça  y est, Paris retrouve sa place en tête du classement des villes les plus admirées au monde", "Paris se classe à la 4ème place  des grandes villes les plus attractives au monde", "Paris est sur la bonne voie, nous n'avons aucune inquiétude pour la suite"… Chacun se réjouit donc avec toutefois un  bémol, en mai en effet Paris a été classée seulement 9ème capitale préférée des touristes mondiaux selon l'étude menée par les instituts  Ipsos et Stella.

    Dans ces classements à répétition donnés par des organismes différents, sur des critères et des échantillons différents, il est difficile d’y retrouver son latin !

    Ce que nous retenons est que Paris reprend quelques couleurs parmi les grandes capitales mondiales et commence à rattraper, sans l’atteindre encore, son rang passé dans le classement du cabinet Price Waterhouse Coopers.

    L’étude publiée ce 7 septembre « évalue la puissance et l’attrait de ces 30 villes en se référant à six critères : le statut et la réputation internationale de la ville ; le lieu (son aspect extérieur et ses modes de transport) ; la convivialité des habitants, leur diversité culturelle et le sentiment de sécurité qu’ils procurent ; la qualité des activités proposées ; les opportunités économiques et éducatives offertes. »

    Si Paris se classe en très bonne place sur l’aspect extérieur et la qualité des activités proposées, en revanche, sur les questions des logements abordables et la convivialité des habitants, la capitale n’apparait pas dans les cinq premières places. Les marges de progrès sont donc importantes. Il faut souligner aussi que le critère de la propreté n’est pas pris en compte, ce qui pénaliserait Paris. Enfin l'étude a été réalisée avant les derniers attentats qui indéniablement auraient influé sur le classement.

    Ajoutons surtout que Paris n’est plus que 3ème et non plus 1ère pour son "capital intellectuel et d'innovation" et est freinée « par son environnement entrepreneurial.», par le fait aussi qu' « il est toujours difficile de transformer les chercheurs en entrepreneurs »  ajoute l’étude.

    Ainsi notre capitale est pénalisée pas son manque d’attractivité économique où elle n’est plus que 8ème après avoir été en seconde position en 2012  !  Paris est même en queue de peloton pour les critères de croissance du PIB (25e) et la croissance de l'emploi (28e).  On sent là, outre les effets de la crise économique qui touche tout le pays,  les effets pernicieux de la politique municipale qui préfère privilégier la fête avant le développement économique.

    Dominique Feutry

     

  • Studio Étudiante qui occupe un studio du IIIe en colocation (photo VlM)

     

    Si l'on en croit le quotidien "Le Monde" et son article du 28 août sur le logement étudiant,  le loyer moyen pour un studio de 11 m² dans le IIIe se situe autour de 800 € par mois. L'agence Century 21, qui vient de publier une enquête sur le dossier, affirme que c'est "le prix le plus cher de France".  Elle ajoute que le IVe est également très recherché et qu'il ne faut pas compter se loger pour moins de 600 € pour une surface identique.

    Il y a dans cette information une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c'est que nos jeunes étudiants, ainsi que ceux qui débutent dans la vie active, ne peuvent espérer se loger dans nos quartiers sauf à le faire en couple ou en colocation entre personnes qui disposent individuellement d'un revenu confortable ou d'une aide de la famille. Les difficultés commencent au moment de la recherche. Sur ce marché, c'est le monde à l'envers : le bailleur fait la loi et c'est lui qui choisit son client. Il exige systématiquement des garants dont la surface financière est l'élément déterminant du choix du locataire.

    La bonne nouvelle, c'est que ce résultat sanctionne le haut niveau d'attractivité du Haut-Marais. Il y a plusieurs raisons à cela. Faut-il le rappeler, le Marais a la chance d'être au centre de Paris. C'est le lieu privilégié, du fait de sa position et de la disponibilité des transports publics, pour ceux qui doivent se déplacer.

    C'est aussi le cœur historique de Paris où foisonnent des monuments et des bâtiments qui portent témoignage d'un patrimoine qui comprend des vestiges du moyen-âge, des traces de la renaissance et, surtout, de l'architecture des XVIIème et XVIIIème siècles avec un nombre impressionnant d'Hôtels particuliers comme Soubise et Rohan, Sully, Amelot de Bisseuil, Coulanges… Sans oublier cette perle de l'époque d'Henri IV qu'est la place des Vosges et quelques immeubles haussmanniens, art nouveau et art déco (mieux vaut éviter de parler de la période après-guerre qui nous a laissé hélas des horreurs comme le gymnase Michel le Comte ou l'école-piscine Saint Merri !)

    Il est clair que la décision des pouvoirs publics, dès 1962, de lancer le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, qui a fait d'un secteur délabré, massacré par les activités marchandes, insalubre, ce qu'il est aujourd'hui, n'est pas étranger à la flambée des prix. Fallait-il pour autant le laisser croupir ? Le détruire, comme le suggérait Le Corbusier ? La réponse est dans la question !

    Il est tout aussi évident que la politique conduite par les Maires d'arrondissements a eu son influence sur l'évolution du marché immobilier. Dans le IIIe, le réaménagement des rues Baubourg, de Bretagne, Turenne, du carrefour des Arts & Métiers, de la rue des Archives au niveau de la Poste, de la rue Rambuteau (commune avec le IVe) a induit un positionnement différent des commerces avec une montée en gamme. Les habitations ont suivi avec un nombre croissant de rénovations/réhabilitations qui en ont élevé la valeur foncière.

    La politique des Maires en matière de logements sociaux, dont on peut observer de notre point de vue qu'elle s'est faite  de manière intelligente en associant largement les intérêts privés, a pourtant pesé elle aussi sur les conditions du marché. En forçant la main des investisseurs privés à céder 25 ou 30 % des rénovations à des bailleurs sociaux à des prix inférieurs au marché, elle a poussé à la hausse, par effet de péréquation, le prix des logements non aidés. On en a des exemples avec le 108 rue Vieille du Temple ou l'Hôtel du Grand Veneur, 60 rue de Turenne (IIIe).

    On peut légitimement en conclure que la puissance publique est responsable, en partie, de l'envolée des prix. Il serait absurde pourtant de l'en rendre coupable car l'amélioration du cadre et des conditions de vie des citoyens doit être le souci permanent des élus. La gentrification d'un ensemble urbain à la suite de sa mise en valeur n'est certainement pas sans conséquences mais il faut savoir considérer tous les aspects du changement et dresser un véritable bilan. S'agissant du IIIe, et au risque d'être contredits, nous considérons que sur un quart de siècle maintenant, ce bilan est positif.

    Le IVe mérite une analyse spécifique bien que les conclusions applicables au IIIe puissent se décliner sur le "Marais-Sud" à des degré divers. On peut regretter toutefois que les Maires successifs aient laissé perdurer les dérives qui en font un quartier "agité" avec notamment des attroupements réguliers le soir sur l'espace public autour de certains débits de boissons, qui ont fait fuir ceux qui aspiraient à une existence paisible, notamment les familles (depuis 2009, la population du IVe a baissé de 4,75 %). En libérant des logements, ce mouvement a contribué à la mise sur le marché d'un nombre élevé d'appartements qui proposent désormais de la "location à la journée" à travers des plateformes bien connues comme AirBnB.

    Quand on sait que la location meublée d'une semaine équivaut à un mois de location traditionnelle, on comprend que cette pratique (sur laquelle on s'est plusieurs fois exprimés) exerce une poussée à la hausse sur le foncier en général et sur les loyers en particulier.

    Gérard Simonet

     

  • La-musique-est-omnipresente-dans-les-centres-commerciaux_4060196_1000x500Magasin avec ambiance musicale (photo Sud-ouest)

     

    "Un tournant et une avancée historique", telle est qualifiée la décision récente de la chaîne de magasins Marks and Spencer qui vient d’annoncer « qu'elle allait cesser de diffuser de la musique dans ses magasins à la suite de l'envoi de lettres par des centaines de membres de Pipedown, qui en compte 2.000 ».

    "Dérangé par la musique d'ambiance dans un restaurant où il dînait", le fondateur anglais de « Pipedown » s’emploie à dénoncer la musique d’ambiance dans les commerces ou certains lieux publics, au prétexte qu’elle présente de sérieuses implications néfastes en matière d’audition et de tension artérielle. Le groupe d’adhérents souhaite convaincre d’autres grands détaillants à faire de même que Marks and Spencer aux États-Unis, en Allemagne et en France où il dispose de points d’appui.

    Pourtant selon les professionnels, une musique de fond améliore l'environnement des magasins. Ainsi le silence serait bien pire selon eux et mettraient certaines personnes mal à l'aise, car les autres bruits masqués par la musique seront entendus… ? Toujours selon les spécialistes, instiller une « bonne » musique douce le matin et dynamique le soir « peut augmenter les ventes jusqu'à 20% ».

    Nous restons très dubitatifs sur ces vérités assénées car depuis trop longtemps nous avons tous que nous sommes été mis en condition en entrant dans un grand magasin, la musique, imposée, y est toujours présente, entrecoupée de publicités diverses destinées à booster les ventes. Or de plus en plus, dans un environnement où le bruit est roi, que la musique vous plaise ou non, où écouter de le musique doit correspondre à un niveau de décibels élevé, où les problèmes de surdité se produisent de plus en plus tôt, le bruit est devenu une forme de pollution.

    Nous sommes nombreux à dénoncer par exemple le bruit nocturne. Les élus, les professionnels de la vie nocturne le savent bien et pourtant nous sommes encore peu écoutés du fait des implications mercantiles qui en découlent. Sans doute ce mouvement venu de l’autre côté de la Manche va-t-il contribuer à élargir le spectre de cette nuisance qu’est le bruit, de plus en plus prégnant et de plus en plus nocif à la santé. La mise ne place de mesures adaptées ne pourra pas être indéfiniment éludée…

    Dominique Feutry

     

  • PRADELLE-58-RUE-DU-ROI-DE-SICILE-12Un hôtel de tourisme occupera bientôt l’immeuble 58 rue du Roi de Sicile (IVe)

     

    Le Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris (BMO) du 2 août fait état du dépôt d’une demande de permis de construire au 58 rue du Roi de Sicile (IVe) en vue de changer la destination d’un immeuble de six étages en hôtel de tourisme de 29 chambres avec création notamment d’un patio extérieur en rez-de-chaussée sur cour, ravalement de l’ensemble des façades,  réfection de la toiture et mise aux normes de sécurité . Bilan : 124 m² de surfaces démolis contre 79 créés.

    Cet immeuble au décor très singulier, avec quelques éléments art déco, sans doute construit pour y abriter des bureaux, ne passe pas inaperçu. Sa nouvelle destination va contribuer à sa mise en valeur.

    Notre confrère "l'indépendant du 4e" a publié plusieurs informations à propos du 58 rue de Sicile notamment son article du 25 mai 2016