Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

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    Cox attroupement 18 12 13 Mercredi 18 décembre 20h45, 15 rue des Archives (IVe)

           

    Nouvel épisode de l'existence mouvementée du COX. Nous révélions en octobre que la Mairie de Paris, en réponse à la requête "en légalité" déposée par les riverains et trois associations devant le Tribunal Administratif contre l'Etat pour sa passivité face à l'établissement, faisait l'aveu dans son mémoire destiné au Tribunal que le COX ne disposait plus d'autorisation de terrasse depuis 2003.

    Voilà qu'une autorisation en règle vient de lui être donnée par la Direction de l'Urbanisme, mais "à l'essai" pour trois mois ! A dater du 9 décembre 2013. Pour une décision aussi insolite, l'avis du Maire de l'arrondissement Christophe Girard et du Préfet de Police ont été sollicités et visiblement obtenus.

    Le COX s'est empressé de montrer tout le cas qu'il fait de cette mise à l'épreuve. Il n'a changé en rien son comportement et nous a gratifiés le 18 décembre 2013 d'une célébration comme aux plus beaux jours. Il n'est pas nécessaire de la décrire, les photos parlent d'elles-mêmes.

     

    Cox attroupement vapeur 18 12 13Enfumage des utilisateurs de la voie publique, qu'ils soient consentants ou non, projection de logo publicitaire sur la façade monumentale du Cloître des Billettes, édifice cultuel de l'autre côté de la rue, le tout dans un tapage de circonstance (Photos VlM)

     

    Le lendemain 19 décembre se tenait la réunion de suivi des "états généraux de la nuit" à l'Hôtel de Ville. Les facéties du COX, faute du recul suffisant, n'ont pas été rapportées. Heureusement. L'atmosphère constructive dont nous nous sommes réjouis, aurait beaucoup souffert de cette nouvelle provocation.

    Il reste aux autorités publiques, Mairie de Paris et Préfecture de Police, à tirer les conclusions d'un comportement inapproprié quand viendra l'échéance du 9 mars 2014, fin de la période d'essai. Dans l'immédiat, c'est un pied-de-nez qui leur est adressé, à moins que ce ne soit ce "doigt d'honneur" de très bon goût, arboré par le COX sur sa devanture du square Ste Croix.

      COX doigt d'honneur  23 12 13
    Le collectif Archives/Ste Croix

     

  • Picardie jacket's 04 12 13

     

    Sa page Facebook nous l'apprend aujourd'hui 4 décembre : le bar-club Jacket's, 20 rue de Picardie (IIIe) déménage. Voici son message : "For obvious reasons, Jackets is relocating to a venue more suited to rock 'n roll debauchery. Thank you for your patience and support and see you in 2014 for a beer or 10".

    Il faut dire qu'à partir du 4 décembre, il se trouvait contraint sous peine d'astreinte de 300 € par jour, de rebâtir le mur porteur qu'il avait fait démolir sans autorisation….

    Les habitants qui vivent au-dessus et qui se sont battus pour que cesse le tapage nocturne, n'auront pas la larme à l'oeil. Addy Bakhtiar, le propriétaire de l'établissement va chercher fortune ailleurs. Une fortune qui semble du reste lui faire défaut puisqu'il s'est déclaré insolvable face à l'obligation de verser 2.000 € de dommages-intérêts aux riverains en application d'une décision de justice.

    La rue de Picardie a retrouvé sa quiétude depuis la décision de fermeture administrative de ce bar. Il reste aux riverains à exercer leur vigilance à l'égard de ceux qui prendront la suite. Ils savent désormais que le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, et le Commissaire Central de l'arrondissement soutenu par la Préfecture de Police de Paris, ne plaisantent pas avec les désordres nocturnes qui perturbent la vie des habitants. Il reste une interrogation, cependant : Anne Hidalgo a affirmé, si elle était élue, qu'elle créerait des quartiers festifs, notamment dans le Marais. Nous sommes suspendus aux explications qui lui ont été demandées et aux réponses qu'elle donnera.

    Le collectif Charlot-Picardie-Forez        

       

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    675d9dc0-9f32-11e1-8ed9-d7bef2049404-493x328Le haut de la rue Montorgueil (IIe)

      

    La Mairie de Paris, sur avis du Maire de l'arrondissement Jacques Boutault, face à la mobilisation de tout un quartier, a décidé de refuser l'installation de l’enseigne McDonald’s rue Montorgueil en haut de la rue des Petits Carreaux (IIe), sur le fondement des dispositions du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris, afin de préserver le caractère de la rue et le commerce de proximité.

    On se souvient d'un projet similaire dans le IVe, à la "pointe Rivoli", de la mobilisation des riverains et de la sagesse dont avait fait preuve la direction de McDonald's en renonçant à son projet.

    Bien que ce dossier ne concerne pas explicitement le Marais, nous souhaitons lui faire écho car il est très emblématique de ce qu’il est possible d’obtenir lorsque les habitants s’opposent à un projet qui dénaturerait une rue. S’il avait abouti ce dossier aurait donné des idées à d’autres pour faire de même, tuant purement et simplement à terme un esprit, une ambiance et le caractère propres à ces lieux qui ont une histoire, annihilant finalement ce qui en fait leur richesse et leur attrait.

    Le collectif qui s’est constitué, «Pas de MacDo géant dans le quartier Sentier– Montorgueil», soutenu par le Maire du IIe arrondissement vient d'obtenir une victoire qui est à la hauteur de sa détermination ancrée sur une certaine qualité de vie et la non standardisation progressive des commerces. La Mairie a donc suivi ses habitants en se fondant sur le dispositif de protection de l’artisanat et du commerce de proximité prévu par le plan local d’urbanisme de la capitale et dans lequel entrent les rues Montorgueil et des Petits Carreaux.

     

    1_123125_122975_2208780_2219163_090625_food_mcdfrtn_jpg_CROP_original-originalLe MacDo des Champs Elysées

     

    Cet exemple s’ajoute désormais aux « combats » des parisiens qui ne veulent pas voir leur ville ou leur quartier abîmé. Rappelons à ce sujet l’action menée par les riverains de l’Ilot Charlot-Forez-Picardie (IIIe) (notre article du 13 novembre 2013) qui a abouti à des condamnations puis à une fermeture administrative.

    Les autorités, comme les entrepreneurs, doivent comprendre que tout n’est pas possible, qu’il y a des limites à ne pas franchir. Les habitants veillent et "Vivre le Marais !" répondra toujours présent pour soutenir les actions qui lui sembleront utiles à défendre afin de préserver une qualité de vie et une certaine tranquillité à laquelle tout citoyen a droit.

    Dominique Feutry

     

  •  ViewmultimediadocumentLe nouveau magasin de style néogothique "Anecdote", 47 rue des Francs-Bourgeois (IVe)   (Photo VlM !)  

     

     Dans un article daté du 12 mars 2013, nous évoquions le « turn-over » des magasins de la rue des Francs-Bourgeois (IIIe et IVe) dont la plupart devenaient, s'ils ne l'étaient pas déjà, des boutiques de prêt à porter. Nous citions notamment le commerce « L'art du bureau » situé au N° 47 qui fermait après plusieurs décennies de présence. Depuis quelques semaines c'est une enseigne de prêt à porter féminin dénommée « Anecdote » qui le remplace.

    Ce qui nous a attiré dans ce magasin, n'est pas son activité, devenue habituelle dans cette rue, mais sa vitrine. En effet elle peut être qualifiée de néogothique et son côté décalé, à cet endroit, surprend d'autant plus qu'elle est neuve et que l'on en voit rarement de nos jours. D'un vert pâle discret, des sculptures oblongues en relief  se déploient entre les vitrines, tels des entourages de vitraux étroits. La porte d'entrée est surmontée d'une curieuse pièce ouvragée. A l'intérieur par contre, la décoration est plutôt « art nouveau », un joli mélange qui attire davantage encore notre curiosité.

    En fait, après avoir pris des renseignements, la compréhension devient plus aisée. « Anecdote » est la déclinaison française de la marque japonaise « Axes femme » (mention qui d'ailleurs figure en plus petits caractères sous l'enseigne de la boutique). Il est donc facile à des milliers de kilomètres de l'Europe de mélanger les styles entre les pays et les époques puisque la façade fait plus penser à certaines boutiques dans des quartiers de Londres ou de Bruxelles plutôt que Paris. Certains des monuments de la capitale ont toutefois été construits ou modifiés en style néogothique comme par exemple l'église Saint-Laurent (boulevard Magenta Xe) ou le beffroi de la mairie du Ier arrondissement ( place du Louvre).

     

    ViewmultimediadocumentUn salon dit "à la cathédrale" de pur style néogothique, époque Napoléon III 

     

    Les japonais, nous le savons, aiment Paris et plus particulièrement la rue des Francs Bourgeois puisqu'au même N° 47 est installé un magasin Muji et que bientôt, au 39, à l'emplacement de l' ancienne Usine des Cendres, la marque Uniqlo va ouvrir son « flag ship »  (voir notre article du 16 mars 2013). Il est à souligner à ce propos que les travaux n'en finissent pas et qu'ils « empoisonnent » les riverains, les passants et les transports en commun (bus 29) notamment le matin, à l'heure où les jeunes se rendent à leurs cours et les adultes à leur travail. 

    Quant aux autres commerces qui ne manqueront pas de s'installer dans cette rue devenue si attirante, nous serons curieux de savoir quel style ils choisiront pour se singulariser sans rompre l' unité présente des lieux.

    Dominique Feutry

        

  • Charlot 57 porche et nanashi 15 11 13

     

     

     

    Le tour de l'îlot commence par le beau porche fin XVIIème siècle du 57 rue Charlot. C'est ici et autour que vivent une cinquantaine de riverains qui souffrent depuis des mois du tapage nocturne d'établissements qui se sont établis à la place du restaurant italien "Innamorati" et d'un espace de bureaux. Les travaux sur la devanture  durant l'été 2013, qui avaient ét refusés par la Mairie de Paris, n'ont pas reçu non plus l'approbation de la copropriété. Un procès au civil est en cours.

     

    Forez 3 nanashi 15 11 13

    Rue du Forez.

    Cette terrasse fermée disgracieuse est celle du restaurant japonais Nanashi. On constate son immensité. La scansion des ouvertures (le rythme) d'origine n'a pas été respectée. La Mairie de Paris a dressé procès-verbal. Il est spécialiste des "Bentos" (repas à emporter). Ouvert tard le soir, il donne accès à des caves pour des fêtes qui s'avèrent très bruyantes. Ces caves sont communes avec le café "rock-bar" voisin, le "Jacket's", créant ainsi une fréquentation supplémentaire. L'idée du propriétaire était d'en faire une boite de nuit. Il en a été dissuadé pour le moment par la résistance manifestée par les voisins.

     

    Picardie forez calicots 15 11 13

     

    Rues du Forez et de Picardie
    Nanashi fait l'angle. Les voisins du dessus ont accroché des calicots aux fenêtres qui dénoncent le tapage nocturne. La Préfecture de police de Paris vient de lui imposer une fermeture administrative de trois semaines. Même sanction pour le bar adjacent en sombre sur la photo, le Jacket's. Fermé jusqu'au 29 novembre.

     

    Ces deux établissements appartiennent au même industriel de la nuit Adrien Samsam Bakhtiari, alias Addy Bakhtiar, propriétaire aussi du Showcase sous le pont Alexandre III rive gauche et attributaire récemment par le Maire de Paris, qui manifestement le porte dans son coeur, de l'exploitation de son pendant rive droite.  Déjà condamné pour tapage nocturne par le tribunal de police à payer 2.000 € de dommages-intérêts aux riverains de l'îlot Charlot, il invoque son insolvabilité pour se défausser. Comprenne qui pourra ! Pierre Aidenbaum a refusé de le recevoir ces jours-ci. L'Hôtel de Ville serait bien inspiré d'agir de même.

     

    Picardie forez pérée carrefour 15 11 13Carrefour des rues du Forez, de Picardie et Pérée.

    Derrière nous, le Carreau du Temple. En sous-sol, un café est prévu. Le Maire Pierre Aidenbaum s'est hasardé à annoncer qu'il pourrait y avoir une terrasse sur la rue, ouverte jusqu'à 02h00 du matin. Compte-tenu du calvaire que vivent les habitants avec ce qui existe déjà, ceux qui ont entendu cette déclaration en ont perdu la voix.

    Une pétition est en cours contre cette idée qui est mal-venue dans les circonstances actuelles. Comment le Maire peut-il soutenir les riverains dans leur démarche pour que leur quartier retrouve le calme et se faire le promoteur, en même temps, de l'ouverture d'un nouveau lieu festif susceptible d'apporter des nuisances additionnelles ?

    D'une manière plus générale, Il faut qu'il soit attentif à ne pas laisser se développer dans ce quartier une mono activité exclusivement orientée vers les bars et autres débits de boisson. Il n'y a pas que l'alcool dans la vie.

    Le collectif Charlot-Forez-Picardie (photos VlM – clic gauche dans l'image pour agrandir)

     

    Nota Bene : l'afflux désormais journalier de "commentaires" fantaisistes et probablement malfaisants (hackers) nous a conduits, pour un temps au moins, à exiger des déposants leur identification. Merci de ne pas nous en tenir rigueur. Nous reviendrons à un mécanisme plus convivial dès que ce problème sera réglé.

    "Vivre le Marais !"

                       

     

  • Consommateur debout

    J'ai eu le plaisir de rencontrer il y a presque quatre ans Eric Labbé, celui qui "fait le buzz" en ce moment avec l'élection d'un "maire de la nuit". Nous partageons, je peux le dire car il n'y a en cela rien de diffamatoire, le même intérêt pour la cosmologie. La passion de l'espace-temps cher à Einstein, l'infini et les étoiles. Pas celles que voit ce consommateur en levant pour la nième fois son verre. Les vraies, qui reproduisent peu ou prou notre soleil à des milliards de milliards d'exemplaires.

    Eric Labbé organise des évènements et il a montré qu'il sait le faire. C'est lui, en 2010, qui avait eu l'idée de cette pétition sur le thème des "nuits parisiennes qui meurent en silence". Initiative soutenue à la Mairie de Paris par Ian Brossat, puis par Mao Péninou, Maire-Adjoint chargé du Bureau des Temps, à qui Bertrand Delanöe avait confié la tâche d'organiser des "états généraux de la nuit".

    Le cahier des charges de M. Labbé vis à vis de ceux qu'il défend se résume à quelques objectifs : représenter par un "maire de la nuit" les gens qui veulent se divertir à Paris et par voie de conséquence ceux qui leur en procurent les moyens, c'est-à-dire les propriétaires de lieux nocturnes, les débitants de boissons et les fournisseurs de matériel de sonorisation ; rendre l'exploitation des établissements plus aisée en allégeant leurs obligations et les sanctions en matière de maintien de l'ordre et de respect du voisinage. Accessoirement, essayer d'obtenir des subventions de la Ville ou de la Région, sur nos impôts, pour financer des travaux d'insonorisation.

    On retrouve les mêmes arguments qu'en 2010 pour le même but poursuivi, pour une même cible : les élus de Paris. Alors, il convient de rappeler quelques vérités.

    Rappeler d'abord que les gens qui "font la fête" à Paris sont minoritairement des parisiens qui vivent et votent à Paris. Les candidats à l'élection du Maire de Paris ne doivent pas s'y tromper ! Lors de la séance d'ouverture des "états généraux de la nuit", le 12 novembre 2010, Luc Gwiazdzinski, géographe d'un cabinet d'études commandité par la Ville, nous apprenait qu'à partir de minuit, 95 % des parisiens sont couchés et veulent dormir. Il en résulte que la majorité (75 % selon certaines sources) des noctambules de Paris ne sont pas des parisiens.

    Ce même cabinet d'études soulignait que pour 1.000 établissements de nuit dans Paris intra-muros, il n'y en avait que 60 dans la couronne. Chacun sait qu'il y a 10 millions d'habitants en périphérie pour 2,2 millions à Paris. On constate la disproportion des ratios. Paris regorge d'activités nocturnes, dans un habitat résidentiel très dense donc inadapté, mais trône au milieu d'un désert.

    Alors, nous disons à ceux qui veulent bien nous entendre : ne vous acharnez pas à vouloir étouffer la plainte des parisiens qui ne peuvent pas se reposer la nuit, ne leur demandez pas de partir à la campagne quand le bruit les rend fous, n'essayez pas de convaincre les pouvoirs publics qu'ils doivent ignorer la protestation légitime de ceux qui souffrent. Nous disons nous, au contraire, qu'ils doivent être encore plus défendus.

    Observons que les défenseurs de la nuit débridée ne font aucun cas d'autres activités nocturnes au moins aussi respectables : les restaurants, le cinéma, le théâtre, l'opéra, les concerts, les soirées en ville, les évènements culturels, les expositions, les nuits thématiques, les séminaires…. Autant d'activités qui ne créent généralement pas de nuisances. Voilà ce qu'un Maire éclairé, soucieux de hausser le niveau de sa ville, doit soutenir et ne pas se borner à promouvoir la bamboche de M. Eric Labbé et de son allié "Culture Bar-Bars".

    Car Paris et ses nuits ne meurent pas. Paris est la ville la plus visitée du monde (27 millions de touristes en 2012, autour de 35 millions en 2013 – source Wikipédia). Si Paris meurt, que dire des autres ? Paris souffre plutôt d'hyperactivité. Bientôt, il sera impossible de prendre le métro, les taxis sont introuvables, il est même difficile de marcher dans les rues les week-ends. Si Paris est la ville de loin la plus fréquentée, personne ne veut croire que tous ces gens ne sortent pas le soir. C'est bien ce qu'on observe du reste en parcourant la ville la nuit.

    Les candidats à la Mairie de Paris doivent bien réfléchir. S'ils écoutaient les sirènes de "Culture Bar-Bars", et si le gouvernement et ses ministres décidaient de les suivre, ils développeraient sans doute l'économie de la nuit. Mais les parisiens s'en iraient. Paris s'acheminerait vers une sorte de ville "Club Med". On en perçoit les prémisses dans le IVe arrondissement. C'est le plus agité du Marais. Il perd ses habitants (6,84 % de baisse entre 1999 et 2007). A l'inverse du IIIe, plus sage, qui progresse chaque année. Certes les mouvements sont lents, comme les aiguilles de l'horloge, mais l'heure tourne.

    Dans les immeubles, on constate déjà que les habitants traditionnels sont remplacés par des visiteurs, sympathiques au demeurant avec leurs valises à roulettes, qui profitent d'un contrôle insuffisant de la location meublée saisonnière, le nouvel eldorado des propriétaires qui voient dans cette pratique la seule façon de faire un investissement rentable dans l'immobilier – et la loi Dufflot n'est pas encore promulguée !

    Les candidats déclarés nous laissent perplexes à ce stade. Anne Hidalgo veut nommer un Maire-Adjoint à la nuit. Un de plus, nous répond Nathalie Kosciusko-Morizet qui la raille sur le fait qu'il y déjà trop d'Adjoints, dont le coût individuel serait de 600.000 € par an. Ajoutons qu'il existe déjà un Maire-Adjoint faisant fonction de Maire de la Nuit. C'est Philippe Ducloux qui a repris les fonctions précédemment tenues par Mao Péninou pour le suivi des "états généraux de la nuit".

    Nous attendons avec intérêt que les autres se prononcent. On commence à percevoir leur intérêt pour les thèmes que nous défendons. Il faut qu'ils aillent plus loin, il faut que les ténors (ou sopranos) revoient aussi leurs positions, trop ambigües à notre gré.

    Nous tenons cependant à les rassurer. Il n'est pas indispensable de trancher dans le vif. Chacun s'accorde à dire que dans le Marais, qui est un véritable laboratoire en la matière, les choses se passent bien car chacun respecte l'autre. Notre association n'y est sans doute pas étrangère. Il y a tout juste, on va dire, UN abcès par arrondissement. Dans ce cas on le traite avec l'aide des mairies, de la police et de la préfecture et, s'il le faut, des tribunaux. Mais attention, l'équilibre est fragile et chacun en est conscient. Il n'y a pas de place pour l'implantation de nouveaux "lieux festifs" susceptibles de faire pencher intempestivement la balance. On l'a vu pour la rue Pierre au Lard, l'Îlot Charlot et la place Thorigny.

    Nous publierons avec plaisir les réponses des uns et des autres. Mme Kosciusko-Morizet a déjà fait l'honneur de sa visite aux associations réunies en formation "Vivre Paris !" ; Mme Hidalgo a été officiellement invitée à nous rencontrer, les autres sont les bienvenus. M. Labbé aussi, avec qui nous ne partageons pas toutes les analyses, mais nous savons en discuter dans la bonne humeur.

    Sachant que si la conversation s'échauffe, nous avons toujours la ressource d'aller faire un tour dans les galaxies.

    Gérard Simonet

     

  •  IMG00234-20131103-0923Le magasin Mona Lisait désormais fermé 17 bis rue Pavée (IVe) (Photo VLM!)

     

    Mona Lisait, une quasi institution dans la vente de livres, de magazines, d'affiches, de peintures et même de faïences a tiré le rideau. Le magasin du 9 rue Saint Martin (IVe), le plus ancien dans le quartier et celui du 17bis rue Pavée (IVe) en face de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris présentent des affichettes indiquant qu'ils sont à céder.

    En effet, la société qui contrôlait les 11 magasins que compte l'enseigne (8 à Paris) a été déclarée en liquidation judiciaire le mois dernier. Un plan de reprise a échoué. Il est vrai que lors de son dernier exercice l'entreprise affichait une perte qui représentait le tiers de son chiffre d' affaires, ce dernier ayant lui-même diminué de 15 % en un an, nécessitant un apport en fonds propres que le groupe familial actionnaire, qui a créé l'affaire en 1987, ne souhaitait plus assurer.

    Outre la crise que traverse que l'industrie du livre après la fermeture de Virgin et d'autres comme Del Duca ou la librairie Charlemagne rue Saint Antoine (IVe) (voir notre article du 18 octobre 2012), ce sont 50 salariés qui ont perdu leur emploi, ce qui ne peut que nous attrister.  Il reste un maigre espoir dans le cas où une offre de dernière minute serait arrivée avant la date limite fixée au 5 novembre.

     

    IMG00236-20131103-0949Le magasin Mona Lisait lui aussi fermé 9 rue Saint Martin (IVe) (Photo VLM!)

     

    Le quartier perd donc une à une ses librairies. Mona Lisait avait l'avantage d'offrir un large choix de livres à des prix attractifs qu'il s'agisse d'histoire, d'art, de littérature ou des livres d'enfants ou de cuisine. Selon les arrivages et les stocks achetés, il était possible de trouver des exemplaires neufs comme des années cinquante, voire plus anciens encore, ainsi que des revues qui n’étaient plus éditées. Les locaux très étendus et disposés sur plusieurs niveaux de la rue Pavé permettaient aux touristes, aux passants, aux habitués et aux chineurs de découvrir tout en flânant des titres recherchés ou des exemplaires de qualité ainsi que des éditions inconnues. Il n'était pas rare de dénicher des partitions de musique, des cartes de géographie, des cartes postales, des peintures et sculptures dites « d'art brut ». Un foisonnement de marchandises qui attiraient le chaland mais nécessitaient de lourds financements en des lieux bien placés et donc plus coûteux à louer.

    Que pouvons-nos espérer désormais à ces emplacements et notamment celui très étendu de la rue Pavé ?

    Les prétendants ne vont pas manquer compte tenu du nombre de touristes qui s'y bousculent. Des habitués nous diront que les secteurs du prêt à porter ou de la restauration seront intéressés, renforçant ainsi la mono activité grandissante du quartier (notre article du 30 juin 2013 concernant la rue des Archives)…

     

    Jardin-francs-bourgeois-rosiersJardin des Rosiers à l'arrière de l'Hôtel de Coulanges (Maison de l'Europe) 35-37 rue des Francs Bourgeois (IVe)


    Il existe aussi une autre solution, l'ancien maire du IVe arrondissement, Dominique Bertinotti, voulait faire à l'emplacement du magasin une entrée dans le jardin des Rosiers, au moins dans la seconde partie. Peut-être que cette cession des locaux va relancer le dossier, tout le moins si la Mairie du IVe marque toujours son intérêt pour cette réalisation ?

    Dominique Feutry

     

  • Forez picardie angle 25 10 13Attroupement de personnes et leurs motos, angle rues du Forez et de Picardie (IIIe)

     

    La colère est à son paroxysme chez les habitants de l'îlot Charlot-Forez-Picardie tandis que l'agitation nocturne bat son plein. Déjà condamné en février par le Tribunal de Proximité de Paris, le propriétaire des établissements concernés, le "Jackets" – un rock-bar – (ex "Wildricks") et le "Nanashi", ce grand patron de la nuit parisienne redouble d'initiatives qui rendent la vie impossible aux riverains. Avec une demi-douzaine de boites, dont l'aménagement du pont Alexandre III que lui a confié le Maire de Paris Bertrand Delanoë, il devrait pourtant s'estimer comblé et avoir une pensée citoyenne pour ceux qui souhaitent vivre tranquillement chez eux.

    Forez jackets calicot nuiit à nos nuits 22 10 13
    Plusieurs calicots ont fleuri sur les immeubles. Savoir dire avec poésie son exaspération n'est pas à la portée de tout le monde !

     

    Suite aux plaintes diverses enregistrées, une décision de fermeture administrative de ces deux établissements, de respectivement quinze et trente jours, est à l'examen par la Préfecture de Police de Paris. C'est la seule sanction qui puisse toucher sérieusement ces gens-là car ils se déclarent insolvables quand il s'agit de verser les dommages-intérêts auxquels ils sont condamnés.

    Dans un courrier adressé le 23 octobre 2013 aux plaignants, le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum déclare qu'il a "demandé au Préfet une intransigeance et une grande fermeté à l'encontre des bars et restaurants qui rendent la vie des riverains insupportable".

    Il s'engage également à intervenir auprès de la Direction de l'Urbanisme pour des travaux effectués sans les autorisations requises, en demandant qu'elle dépose plainte, et signale à son attention une installation interdite de terrasse sur un trottoir de moins de 2,2 mètres.

    Il conclut en assurant qu'il fera tout pour ramener la quiétude dans ce quartier, très éprouvé nerveusement depuis plusieurs mois.

     Le collectif "Picardie Forez"

     

    Post scriptum du 30 octobre 2013

    Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum nous prie de publier sa réponse à notre article :

     

    "Suite à la publication de plusieurs articles sur le site "Vivre le Marais !" concernant le 3e arrondissement, je me permets de vous transmettre un certain nombre d’informations.

    Tout
    d’abord, je vous confirme que suite à une pétition des riverains de
    plusieurs établissements situés rue de Picardie et rue Forez, j'ai
    renouvelé mes interventions auprès du Préfet de Police et du Commissaire
    de Police du 3e arrondissement pour que leurs services
    rétablissent la quiétude du quartier avec une grande fermeté à
    l’encontre des bars et restaurants qui rendent la vie des riverains
    insupportable. Vous trouverez ci-joint la lettre que j’ai fait parvenir à
    l’ensemble des habitants de ces rues.

    Ensuite,
    je tiens à réaffirmer avec force l’action de la municipalité pour la
    tranquillité des habitants. Les établissements nocturnes se doivent de
    respecter le droit  au calme des riverains. Aussi, aucune autorisation
    de terrasse ouverte n’a été donnée aux établissements de la rue de
    Picardie entre la rue de Bretagne et la rue Pérée, le trottoir étant
    inférieur à 2,20m. De même, la Mairie du 3e arrondissement
    comme la Ville de Paris ont donné un avis défavorable pour la demande de
    permis de construire concernant la modification de devanture du
    restaurant Nanashi. Le gérant ayant malgré tout procédé aux
    modifications refusées, la Ville de Paris a déposé plainte sur ma
    demande.

    Enfin,
    concernant les questions de sécurité, j’ai toujours été favorable à
    l’installation des 24 caméras, dont la localisation a été étudiée en
    collaboration avec la Préfecture de Police. Aussi, je ne peux que me
    réjouir, qu’après un formidable travail des forces de police judiciaire
    et grâce au concours d’une caméra implantée à proximité l’auteur de
    l’homicide d’un employé d’un établissement sensible de la rue des
    Haudriettes survenu en décembre 2012 ait pu être confondu. Cependant, je
    partage votre opinion sur l’importante baisse des effectifs de police
    dans Paris avec 2500 postes supprimés sous le précédent quinquennat.
    Comme vous le savez, avec Bertrand DELANOE et Anne HIDALGO, nous
    militons auprès du Préfet de Police pour qu’il récupère ses effectifs au
    nom de la sécurité des Parisiennes et des Parisiens.

     

    Pierre AIDENBAUM

    Maire du 3e arrondissement"

     

  • Boutique-ephemere-marc-by-marc-jacobs
    La boutique "Marc by Marc Jacobs"  – 13, rue des Archives (IVe)

     

    Depuis peu est installé, 13 rue des Archives (IVe), un magasin "Marc by Marc Jacobs". Il remplace un café Starbucks.

    Il s’agit en réalité d’une boutique éphémère appelée aussi pop-up store. Le couturier y présente sa collection automne-hiver 2013. Passé les fêtes de fin d’année, cette boutique disparaîtra. 

    La ligne "Marc by Marc Jacobs" ne dispose que d’un magasin permanent 19, place du Marché Saint Honoré (Ier). Cette implantation temporaire, dédiée au prêt à porter féminin et masculin et aux accessoires, est en lien avec le changement de dénomination du BHV qui s’appelle désormais BHV Marais (voir notre article du 6 juin 2013).

    Située au début de le rue des Archives, la boutique dispose d’un salon de thé en partenariat avec l’Atelier de l’Eclair que certains n’hésitent pas à qualifier de « première pâtisserie haute couture entièrement dédiée à l'éclair».

    Si le succès est au rendez-vous de cet essai, il sera intéressant de l'analyser. Il sera tout aussi intéressant de connaitre quelle activité sera retenue après le départ du couturier. Enfin nous pouvons féliciter ceux qui ont eu cette idée de diversifier le bas de la rue des Archives qui mérite mieux qu’une succession de bars-restaurants.

    Dominique Feutry

     

  • Trois bornes 37 XIe attroupement 16 10 13Un établissement de la rue des Trois Bornes (XIe)

    Le sens de nos actions dans le Marais, c'est de faire en sorte que cet état de la rue des Trois-Bornes dans le XIe arrondissement, ne soit pas chaque soir notre lot.

    On retrouve là-bas les mêmes attroupements la nuit rues Jean-Pierre Timbaud, Oberkampf, St Maur … avec les mêmes dérives : alcoolisation, cris, rixes, dégradation de l'environnement et déchets sur la voie publiques. Sans oublier le bruit d'une musique  "d'ambiance" qui envahit les immeubles et empêche les habitants de dormir.

    La situation n'a fait qu'empirer ces derniers mois. Les "Pierrots de la Nuit" s'y sont cassé leurs ailes d'anges et la Mairie de Paris s'avoue dépassée par les évènements. C'est donc sur la Préfecture de Police que revient la charge de rétablir l'ordre.

    Déjà, la fermeture administrative pour neuf jours du bar "Quartier Général" rue Oberkampf est actée. Elle fait partie des premières mesures
    résultant de l'action collective  des riverains. Chacun perçoit qu'il s'agit d'un symbole important concernant un établissement
    jusque là perçu comme intouchable.

    Aujourd'hui 16 octobre, le "Collectif Jean-Pierre Timbaud", appuyé par "Vivre Paris !", écrit au Garde des Sceaux, au Ministre de l'Intérieur et au Ministre de la Santé.Nous lui apportons notre soutien sans réserve.

    Il est par ailleurs reçu par le Directeur de Cabinet du Préfet, Nicolas Lerner. Un manifeste en forme de propositions pour apaiser les nuits du "Village Timbaud" lui sera remis. Nous en publions le contenu pour qu'il soit clair aux yeux de tous à quel point il faut être actifs et vigilants pour que les quartiers où nous vivons ne glissent pas, faute de mesures prises à temps, vers un état de crise où le retour au calme s'avère hasardeux.

    Manifeste des riverains


    Le 18 octobre 2013

    Réponse du Directeur de Cabinet de Philippe Ducloux, Maire-Adjoint de Paris, chargé du dossier

    Monsieur le Président de l’association « Vivre le marais » ,

    Je
    me permets de revenir vers vous suite à votre mail du 16 octobre
    dernier concernant les riverains du secteur de la rue Jean Pierre
    Timbaud,

    En
    premier lieu, il n’est pas exact de dire que la Mairie « s’avoue
    dépassée par les évènements ». La ville de Paris a toujours souhaité
    favoriser le développement
    de services nocturnes à Paris (pour ceux qui travaillent la nuit) tout
    en préservant la tranquillité des habitants .

    Des
    actions ont été mises en place, et en particulier  depuis les Etats
    Généraux de la Nuit 2010 : dispositif des correspondants de nuit, les
    chartes locales
    des usages dans plusieurs quartiers de Paris et le dispositif de
    prévention des risques nocturnes « Fêtez Clairs », les Pierrots de la
    Nuit, les commissions de médiation « nuit » dans chaque arrondissement,
    les « Chill Out » …

    La ville est et restera mobilisée sur les problématiques de Nuit.

    Ensuite
    , si il est exact de dire qu’il y a eu une réunion en préfecture de
    Police, je tiens à préciser que celle-ci avait pour objectif la mise en
    place d’un dispositif particulier de sécurité sur le secteur précité
    . La compétence « sécurité » qui revient exclusivement, à Paris, à la
    Préfecture de Police.  Il est utile de vous préciser également que la
    Mairie du 11ème arrondissement
    et la mairie de Paris étaient présentes à cette réunion.

    Je
    mets Jean-François REVAH, Président de l’association des Riverains de
    la Rue Jean-Pierre Timbaud, en copie de ce mail car je crois savoir
    qu’il vous rendra
    destinataire très prochainement d’un compte rendu de son association
    sur notre réunion en préfecture.

    Vous en souhaitant bonne réception et restant à votre disposition,

    Très cordialement à vous,

    Le directeur de cabinet de l'adjoint au Maire de Paris Philippe DUCLOUX, en charge des questions liées à la vie nocturne