Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

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    Temple 151 porte rue

    Portail sur rue du 151 rue du Temple (IIIe)

     

    Rien ne laisse imaginer en voyant cette photo paisible d'un portail classique du XVIIIème siècle, entouré de commerces typiques de cette portion de la rue du Temple, qu'un litige courait depuis septembre 2010 entre le syndicat des copropriétaires de l'immeuble et la société SHANA, exploitante d'un salon de thé du nom de "Authentici'Thé".

    En réalité, derrière ce portail, s'ouvre une cour qui donne sur un grand local surmonté d'une verrière. Très rapidement, les copropriétaires et habitants se sont rendu compte que, sous couvert de l'exploitation d'un salon de thé bien classique, c'était une boite de nuit avec bar à narguilé qui s'y était développée, ouverte sept jours sur sept, de 18h00 à 02h00 du matin, dans le mépris le plus complet de la sacro-sainte tradition du "five o'clock". 

    Temple 151 entrée salon de thé à gauche
    Cour intérieure et entrée de la boite de nuit, sur la gauche

     

    Le portail sur rue devait rester ouvert ou laisser libre cours aux allées et venues des clients. Dans ce but l'exploitant recruta des vigiles qui firent régner leur loi. Il s'ensuivit un grand désordre et un haut niveau d'insécurité pour les résidents, et beaucoup de bruit dû aux éclats de voix des clients et à la musique abondamment diffusée.

    Défendu par Me Ilana SOSKIN, qui assure par ailleurs notre défense face à la plainte pour prétendues diffamation et injures publiques de notre association à l'égard du COX-BAR, 15 rue des Archives (IVe), le syndicat des copropriétaires obtint le 11/07/2011 un jugement en référé du TGI (tribunal de grande instance) de Paris condamnant sous astreinte de 1.000 € par jour la société SHANA à respecter la destination originale de l'établissement ainsi que la tranquillité des habitants. Pour autant, les termes de ce référé n'ont pas été suivis d'effet.

    Aussi, le président du TGI prit-il une deuxième ordonnance le 26/03/2012 pour liquider la première astreinte en condamnant SHANA à payer 80.000 €, en ré-instaurant l'astreinte. SHANA fit appel. Dans sa décision du 14/02/2013 la cour d'appel condamnait définitivement SHANA en confirmant ce montant.

    La saga judiciaire s'est poursuivie.

    Le syndicat des copropriétaires découvrait en septembre 2012 que SHANA avait cédé le fond à une société du nom de ZADEN, dont le gérant est un ancien employé de SHANA. Une quatrième procédure a donc été lancée, contre SHANA, ZADEN et le propriétaire du local commercial. Le jugement en date du 20/06/2013 prononce la résiliation du bail de ZADEN, l'expulsion par la force si besoin est, le versement d'une somme de 10.000 € au syndicat au titre de l'article 700 du code de procédure civile.

    Ainsi les habitants ont-il été reconnus dans leurs droits. Droit de jouir sans nuisances de leur logement, droit  à la sécurité des biens et des personnes. Il reste à vérifier sur le terrain que l'activité source du litige a réellement et définitivement disparu.

    Notre expérience nous enseigne qu'il y a loin en France entre la condamnation et le retour à l'ordre public. Ceux qui sont condamnés se dispensent souvent d'obtempérer et la République se découvre impuissante.  Ainsi M. Samsam  Bakhtiari, un homme qui pourtant a ses entrées à la mairie de Paris qui l'a chargé des festivités du Pont Alexandre III (cliquer ici). Il présente un compte bancaire à découvert lorsque l'huissier mandaté lui demande de régler les dommages-intérêts qu'il doit au titre de sa condamnation pour tapage nocturne sur l'îlot Charlot, Forez et Picardie (IIIe) (cliquer là).

    En France, chez nous, une saisie sur compte bancaire infructueuse le jour "J" sur le compte "C" vaut pour le jour "J" seulemement et n'a aucun impact sur les autres comptes du débiteur. Il faut donc recommencer et régler à nouveau des honoraires d'huissier. En Belgique, juste à côté de chez nous, la saisie sur un compte "C" se propage sur l'ensemble des comptes du débiteur et reste valide sur une durée raisonnable. Le débiteur peut difficilement y échapper. Mme Christiane TAUBIRA, Ministre de la Justice, devrait se pencher sur cette faiblesse de nos institutions à moins qu'elle ne trouve que cette mesure est juste.

    Dans ce cas, nous devrons nous résigner à constater que tout est conçu chez nous pour faciliter la tâche des filous.

     

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    Affiche annonçant les ateliers du BHV

    Nous l’annoncions dans nos « colonnes » dans un article du 18 octobre dernier, la direction du grand magasin a donné récemment des informations sur la mutation en cours de l’enseigne.

    Le BHV sera effectivement rebaptisé BHV-Marais à la rentrée prochaine. Il est souligné que cet ajout de Marais au nom d’origine est la confirmation de l’ancrage de l'enseigne dans un quartier où elle s’est installée en 1856. Pas question donc de vendre l’immeuble pour le transformer en bureaux comme le bruit a pu courir à un moment, pas question non plus de supprimer le fameux rayon bricolage qui propose 40 000 références et attire 5 millions de visiteurs par an.

    Les  responsables de l’établissement qui ont en fait lancé la mue de ce commerce emblématique, il y a tout juste un an, font un premier bilan. Après la modification de l’espace beauté et la création d’un important rayon chaussures femmes, il est indéniable qu’il y a une montée en gamme qui privilégie certes la mode femmes, mais aussi certains fondamentaux qui sont maintenus, comme la maison au travers du bricolage et aussi l’art de la table. Ainsi, début 2014, tout un étage lui sera dédié avec épicerie fine, école de cuisine… Même le restaurant connaîtra une évolution avec des pâtisseries franco japonaises et un bar à saké …Si le rayon livres est conservé, en revanche disques et DVD ont été supprimés.  

    BHimagesCAUVEWEG
    L'espace chaussures femme

    Quant aux ateliers qui rencontrent un franc succès, ils seront plus nombreux et spécialisés dans le bricolage, le tricot ou la cuisine. Il a été enfin indiqué que les façades allaient être rénovées.

    Lorsque la mue du BHV-Marais sera parachevée, pas moins de 35 millions € auront ainsi été investis. Le dirigeant du magasin résume l’évolution de son bateau amiral par l' expression suivante :

     «…rester un grand magasin atypique, diversifié, tout en ciblant une clientèle d’urbains créatifs.»

    Nous souhaitons que cette évolution réserve encore de beaux jours à ce lieu emblématique du Marais.

    Dominique Feutry

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    Presse IMG00613-20130630-0855
    Le magasin "Les Archives de la Presse" 51, rue des Archives (IIIe) (Photo VlM!)

     

    Ouvert voilà  20 ans, le magasin des Archives de la Presse situé  51, rue des Archives (IIIe) vient de fermer ses portes.  

    Faisant face aux Archives Nationales, cette véritable institution spécilisée dans la vente, dans tous les domaines, de tous les magazines, hebdomadaires et mensuels  du 19 ème siècle à nos jours proposait revues, journaux et livres. Une sorte de lieu de mémoire de la presse où l'on aimait flâner dans une ambiance a la fois désuéte et emplie de l'odeur du vieux papier. Il était possible de trouver des vieux "Jours de France" (la seule revue, disait Marcel Dassault qui l'a créée, qui ne parle que de choses positives et de bonheur), mais aussi l'Aurore, Life, Modes et Travaux ou bien le Miroir du Cyclisme. Des revues aussi bien courantes que des numéros rares, attiraient connaisseurs et curieux.

    L'arrivée d'internet a porté préjudice à ce type de commerce. Le lieu moins fréquenté devenait celui où l'on venait chercher le journal du jour de sa naissance ou de celui à qui l'on souhaitait en faire cadeau.

    Comme l'indique l'affiche de la vitrine, un stand sera néanmoins dédié aux Archives de la Presse au Bon Marché (niveau-1). Elles ne disparaîtront donc pas totalement.

    Nous savons enfin que les locaux de la rue des Archives vont être occupés par une galerie d'art et non par une marque de mode.

    Il n'empêche que ce magasin, comme nous l'avions signalé pour la Librairie Charlemagne elle aussi désormais fermée (notre article du 18 octobre 2012), assurait la diversité des commerces de nos rues, diversité qui évolue vers une mono activité, celle de la mode.

     

    Dominique Feutry

  • Aux ours 10 le dépôt 24 06 13"Le Dépôt", 10 rue aux Ours (IIIe)

     

    "Le Dépôt" retrouve sa vocation d'il y a dix ans : une vraie boite de nuit pour homosexuels. L'annonce en a été faite pour la fête de la musique le 21 juin. Un de ses espaces, celui du rez-de-chaussée, comporte désormais une piste de danse de dimension respectable. Plus de petits salons particuliers à ce niveau. En revanche, la deuxième volume leur est consacré. Aucune autorisation n'a été nécessaire pour ce changement

    Alain Calleew, le gérant et Emmanuel Perna son bras droit qui nous a piloté, accueillent plusieurs centaines de clients chaque nuit. Jamais aucun riverain ne s'est plaint auprès de nous de nuisances sonores ou autres. Il est vrai que le bâtiment est rationnel, volumineux, bien insonnorisé et que la gestion des flux de clients est facilitée par la largeur des voies, qu'il s'agisse de la rue aux Ours ou du boulevard de Sébastopol et de la rue Etienne Marcel.

    Enfin, le détail a son importance, l'hôtel de police du IIIe est mitoyen ! Comment ne pas rester dans ces conditions à l'intérieur des clous ?

     

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    Territoire

    Nous avons parlé à plusieurs reprises (nos articles des 04 avril et 14 mai 2013) des boîtes aux lettres de la Poste souillées par les tags. Le Directeur du courrier, saisi par nos soins, nous a annoncé un projet d'accord avec la Régie de Quartier Paris-Centre pour les remettre au propre.

    Nous avons donc profité de ce dossier pour aller à la rencontre des responsables et animateurs de la régie dont le siège est 58, rue Vertbois (IIIe). Elle a été créée en 2007 et couvre les 4 premiers arrondissements. Nous avons eu un échange intéressant au cours duquel nous avons appris que Paris comptait 10 régies dont l'objectif était de répondre à des besoins propres à leur secteur géographique en matière d'entretien de locaux, de partie communes d'immeubles, de bungalows de chantier (comme actuellement aux Halles), de la voierie, de petits travaux d’entretien et de bricolage chez les particuliers. Pour ce faire sont recherchés souvent via Pôle Emploi ou Emmaüs des salariés « éloignés » du marché du travail et qui doivent être aidés dans leur projet d'insertion professionnelle. A leur arrivée les salariés reçoivent une formation technique qui leur permet d'acquérir des compétences professionnelles. Cela nécessite des stages et un encadrement quotidien assurés par la régie. Chaque salarié est ainsi suivi dans son projet.

    Regie1
    Association loi de 1901, la régie fonctionne avec 6 salariés et reçoit l’aide de bénévoles. Vingt personnes sont en parcours d’insertion avec des contrats oscillant entre 4 et 24 mois. La régie dispose actuellement de 20 clients (parmi lesquels ERDF, des bureaux et des commerces, des syndicats de copropriété, la Mairie de Paris…). Elle réalise un chiffre d’affaires qui dépasse 500 000 € (les prestations étant facturées), elle bénéfice par ailleurs d'exonérations de charges sur les contrats d'insertion (Etat, Région, Département), un complément est assuré par d’autres recettes issues de manifestations diverses (repas de quartier, bourse aux vélos…)  et de cotisations d’adhérents. Ce qui lui permet d'autofinancer son budget. Des idées sont en réflexion pour organiser d’autres manifestations permettant de trouver des recettes complémentaires afin de développer de nouveaux types de services pour de futurs parcours professionnels.

    Nous souhaitons que la remise à neuf de la grande boîte aux lettres de la Poste du 67 rue des Archives (IIIe), en cours de négociation, aboutisse favorablement et dans un délai raisonnable car elle est dans un état indigne. En attendant, nous constatons que les boites aux lettres que nous avions qualifiées de "lambda" (celles des coins de rues) ont retouvé leur couleur d'origine. Est-ce le signe que l'accord a été conclu ?

    Boite lettres propre rambuteau temple 18 06 13Boite aux lettres carrefour Temple/Rambuteau (IVe)

    Dominique Feutry

     

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    Pieds de table chauffants

     

    Dans un article du 13 février 2013 dernier nous avions évoqué les parasols chauffants extérieurs au gaz que la Mairie de Paris venait d’interdire dans son nouveau règlement des terrasses afin de favoriser le chauffage électrique plus écologique. Ces dispositions ont été annulées comme nous l’avons relaté par le tribunal administratif en date du 24 janvier, faute d’étude suffisamment étayée entreprise par la Mairie.

    Depuis lors Vivre le Marais ! a été contacté par l’entreprise Mobika qui commercialise, comme d’autres établissements d’ailleurs, des tables chauffantes. Le procédé est nouveau et pallie en grande partie les inconvénients du parasol chauffant dans la mesure où une table consomme 24 fois moins qu’un parasol !

    Comment cela fonctionne-t-il ?

    Les pieds de ces tables sont en fait munis d’une lampe qui chauffe la matière et non l’air ce qui provoque moins de déperdition d’énergie. Le pied résiste à l’eau. L’alimentation électrique se fait au moyen d’une simple prise électrique. L’ampoule a une autonomie de 5 à 7 000 heures. Un détecteur permet de déclencher le chauffage ou de le mettre en veille lors de l’arrivée ou du départ du client.

    Certains établissements de notre quartier sont déjà munis de ce nouveau mobilier. Mais comme tout ce qui est nouveau, la bataille fait déjà rage car les annonceurs sont nombreux à proposer ce type de produit…

    Il n’empêche que si ces tables sont aussi prometteuses que veut bien l’affirmer la publicité, il s’agit d’une avancée environnementale qui est loin d’être négligeable.

    Dominique Feutry

     

  • St merri who's et école 10 05 13L'école et le centre sportif St Merri, à gauche. En face, le bar-restaurant le "WHO's", partie du projet

     

    Le Maire du IVe, Christophe Girard, doit donner son avis sur la cinquième demande de permis de construire formulée par la SAS Moovment pour la création d'une boite de nuit qui cette fois engloberait les bâtiments du bar-restaurant le WHO's, 14 rue St Merri et l'ancienne galerie d'art, inactive depuis plus de cinq ans, des 1-3 rue Pierre au Lard (IVe).

    Un fait nouveau s'est produit aujourd'hui : on apprend que les parents d'élèves des écoles maternelle et primaire de la rue Saint Merri s'engagent et lancent une pétition que nous reproduisons ci-dessous.

    Texte de la pétition :


    "Chers parents,

    Chouette ! Un projet de construction de boite de nuit vient d’être déposé, juste en face de l’entrée de notre école (Who’s Bar) ! 300 à 700 places !
    Oui, vous avez bien lu.

    Le Maire de Paris doit décider ou non d’accorder le permis de construire en juin.
    Les riverains s’y opposent et nous nous joignons bien sûr à eux.

    Si
    vous ne voulez pas l’an prochain, quotidiennement, amener vos enfants
    en enjambant les flaques d’urine et le vomi de 700 fêtards qui viennent,
    eux, juste de sortir (fermeture 7h du matin), signez cette pétition en ligne. Tous les détails sont dedans. Cela ne vous prendra que 90
    secondes. Décochez (Invalidez – NDLR) les deux cases en dessous de « signer » si
    nécessaire.

    Votre voix compte ! Ne laissons pas les conditions d’accueil de nos enfants se dégrader encore davantage !

    Vos élus.

    PS :
    pour rappel, ce projet a déjà été refusé deux fois. Mais le
    propriétaire tient absolument à faire la nouba tous les jours devant
    l’école. Il est influent. Il s’accroche. Il a des sous".
            
    Fin du texte de la pétition

    Nous soutenons cette initiative et son objectif. Elle intervient après une réunion qui s'est tenue ces jours-ci à la mairie du IVe entre les riverains du collectif  "Pierre Aulard" et le conseil de quartier Saint Merri, pour un échange sur ce projet.
                       
    Dominique Feutry
                 
  • 1927
    Affiche de l'opération "Nomades mai 2013"

     

    Pour la 5ème année consécutive et durant 3 jours, du vendredi 24 au dimanche 26 mai, des événements vont émailler le quartier du Haut-Marais (dénomination inventée par "Vivre le Marais !" et reprise par le secteur de l'immobilier) dans le cadre de l'opération "Nomades".  150 sont annoncés !

    Il sera ainsi possible de visiter des ateliers d'artisans dans des domaines variés (mode, lutherie,  bijouterie, design…). Des vernissages des concerts, des expositions seront organisés. Des galeries de peinture,de photographies,  des musées s'associent à l'événement. Ainsi le musée des Arts et Métiers a prévu des parcours thématiques. D'autres auront lieu aussi aux musées Cognacq Jay ou Carnavalet. Plusieurs églises organiseront des récitals (église arménienne rue Charlot ) et des visites (Saint Nicolas des Champs rue Saint Martin). 

    Enfin les plus jeunes ne seront pas oubliés, des spectacles de marionnettes et des contes sont annoncés.

    Pour obtenir de plus amples renseignements une adresse mail est mise à disposition par la mairie du 3°: linda.bryman@paris.fr  ainsi qu'un numéro de téléphone 01 53 01 75 45.

     Alto
    Affiche pour la journée de l'alto


    Nous signalons aussi, en partenariat avec  le Conservatoire du Centre, une journée (le mercredi 23 mai) consacrée à l'alto (issu de la "viola da braccio"), cet instrument méconnu et pourtant indispensable dans un orchestre symphonique ou un orchestre de chambre.

    Nous souhaitons que le temps soit redevenu enfin clément afin que la fête ne soit pas gâchée.

    Dominique Feutry

     

  •   Navette_ORSONI
    Les fameuses navettes provençales

     

    Pour les non initiés la navette ne signifie pas grand chose. Pourtant il s'agit d'un «incontournable» des spécialités provençales et de Marseille en particulier. Biscuit sablé, la navette est associée aux fêtes de la chandeleur qui se déroulent à l'abbaye Saint-Victor située juste en dessous de Notre Dame de la Garde, face au Vieux Port.

    Plusieurs traditions sont attachées à ce biscuit. La plus courante est celle de la barque qui conduisit les Saintes Maries (3 femmes portant le nom de Marie chassées de Palestine) jusqu'en Camargue sur le site actuel devenu aujourd'hui les Saintes Maries de la Mer.
    La navette symbolise par sa forme oblongue cette embarcation, c'est du moins l'idée qu'a eue au XVIIIe siècle le fondateur de la célèbre maison du Four à Navettes.
    Supplantant les crêpes, les navettes sortant de cette maison situées à deux pas de l'abbaye sont bénies par l'archevêque de la cité phocéenne lors de la procession de la chandeleur qui se déroule dans les rues de la ville afin de protéger ses habitants.

     

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    Bénédiction des navettes par l'archevêque de Marseille lors de la fête de la Chandeleur 

     

    Il existe en Provence plusieurs sortes de navettes de plusieurs tailles et toutes les boulangeries-pâtisseries en proposent. La navette de Marseille la plus classique est parfumée à la fleur d'oranger. Elle existe aussi nature et sans fleur d'oranger, c'est la navette provençale qui est plus tendre mais se conserve moins longtemps. Elle est faite à base de farine, de sucre, de beurre et d'œufs. Ma bonne connaissance de Marseille me conduit à ne pas recommander le célèbre biscuit du Four à Navettes mais plutôt celui de la boulangerie Aixoise, 45 rue Davso (Ier), derrière l'Opéra. Le gâteau davantage parfumé à la fleur d'oranger est plus agréable à déguster car plus tendre.

     

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    Magasin Première Pression Provence 7 rue Sainte Croix de la Bretonnerie (IVe)

     

    A Paris, dans le Marais il est possible depuis peu de trouver ce fameux biscuit fabriqué selon une recette concoctée par Pierre Hermé dans le magasin « Première Pression Provence» spécialisé dans les produits de Provence qui se trouve au 7, rue Sainte Croix de la Bretonnerie (IVe).
    Nous ne pouvons que vous encourager à vous y rendre, ne serait-ce que pour découvrir cette pâtisserie si particulière du sud de la France qui embaume le fleur d'oranger et vous sera proposée en sachet ou en boîte.

    Dominique Feutry

     

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    Ex Bar en cours de transformation en magasin de mode 40, rue  Vieille du Temple (IVe) (Photo VlM!)

     

    Qu’il s’agisse des commerces des principales artères du Marais ou des nouvelles implantations dans les rues proches du Marché du Temple dont on nous dit qu’il exerce une grande attractivité sur le secteur du prêt-à-porter, nous constatons tous les jours des nouveaux travaux de transformation et de réaménagement de magasins (lire notre article du 12 mars 2013).

    Cet état de fait traduit le désormais continuel « turnover » qui caractérise la vente de proximité qui doit faire face à la fois à la crise économique, à la concurrence de la vente par internet, à l’évolution des goûts et des modes de consommation des clients mais aussi à un phénomène nouveau. Il s’agit de la volonté de plus en plus marquée des enseignes d’exploiter en direct des magasins sous leur nom, de façon à améliorer leur marge faute de pouvoir améliorer leur chiffre d’affaires. Bien entendu cette tendance ne se fait pas au bénéfice des clients car les prix ne baissent pas pour autant.

     

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    Magasin en cours d'aménagement rue des Guillemites (IVe ) (Photo VlM!)

     

    Ces travaux menés ici et là donnent il est vrai du travail aux entreprises spécialisées de rénovation et d'installation de boutiques. Nous sommes cependant étonnés de la rapidité avec laquelle ces changements sont opérés et du peu de temps, malgré les prix très élevés du quartier, pendant lequel ces fonds de commerce restent vacants. Nous assistons, sans vraiment nous en rendre compte, à une évolution nouvelle de la manière de faire des affaires. Une grande mobilité, sorte de « zapping » de l’exploitant de telle sorte que si le lancement d’une activité ne réussit pas, la fermeture est immédiate malgré la qualité de l’emplacement et la place est reprise pour vendre d’autres produits. Le cas extrême étant celui où l’exploitant du point de vente reste le même mais les biens proposés à la vente sont autres!

    Le phénomène pourrait être assimilé à une sorte de bal où les temps des danses ne sont plus respectés afin de laisser place à un emballement  qui donne le tournis.

     

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    La boulangerie fermée du 52, rue des Gravilliers (IIIe) (Photo VlM!)

     

    Le plus triste de cette frénésie concerne les commerces de bouche. Ils disparaissent les uns après les autres car ils ont bien du mal à trouver un repreneur pour y maintenir la même activité. Celle-ci est souvent jugée trop pénible. Nous en voulons pour preuve la dernière boulangerie de la rue des Gravilliers (IIIe), au N° 52. Elle a fermé (elles étaient 3 dans un passé récent) il y a quelques semaines. Les riverains craignent, à leur grand dam, qu’elle ne devienne un commerce de gros, une galerie d'art ou pourquoi pas  une boîte de nuit…Nul ne sait en réalité ce qu’il adviendra…?

    Nous espérons seulement que la Mairie du IIIe restera vigilante et fera tout son possible pour que cette boulangerie revive !

    Dominique Feutry