Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

  • Pierre au lard 3 date 03 11 11 Pierre au lard boyau 04 01 13

    La rue Pierre au Lard (IVe) commence par un entonnoir qui longe le Café de la Gare (à gauche) et termine sa course, à angle droit, par un boyau dans la rue Saint Merri (à droite).

     

    Ils sont vingt riverains à avoir déposé un recours il y a plus d'un an auprès du Tribunal Administratif contre les permis de construire délivrés par la Mairie de Paris à la "SAS Moovment", dont le président est le gérant du COX, pour un projet de "Bar-Club" de nuit pouvant accueillir plusieurs centaines de personnes. Permis "tacite", obtenu dans un premier temps, confirmé opportunément par un arrêté du Maire de Paris peu de temps après.

    En réponse à la requête des riverains, le Tribunal a d'abord statué en référé. Par ordonnance du 2 décembre 2011, il a suspendu la décision d'accorder un permis de construire, dans l'attente du jugement sur la requête en annulation.

    L'audience "au fond" s'est tenue le 30 novembre 2012 (un an après). Les parties en présence viennent de recevoir la notification du jugement dont lecture a été donnée le 31 décembre 2012. Les deux permis (tacite et explicite) sont annulés ; la Ville de Paris versera 3.000 € à chacun des deux groupes de requérants et 70 € pour les dépens ; les demandes de dédommagement de la "SAS Moovement" au titre du code de justice administrative sont rejetées.

    Ce jugement fait droit à la demande des riverains. Les considérants précisent que le règlement de sécurité dans les établissements recevant du public impose notamment qu'une façade au moins donne sur une voie de huit mètres de large minimum. Dans ce projet, les deux façades donnent sur des voies de 3,09 mètres, très en-deçà de la largeur minimum requise.

    Il reste pour nous tous à comprendre comment l'entourage du Maire de Paris a pu soutenir ce projet contre l'avis unanime du conseil du IVe arrondissement, de son Maire de l'époque Dominique Bertinotti qui s'est donné la peine de motiver son refus en faisant justement valoir l'exiguïté des voies, du Maire actuel Christophe Girard, du chef de l'opposition municipale Vincent Roger, de la Députée Martine Billard ; comment un service de la Préfecture de Police a pu donner son visa de sécurité alors qu'on était si loin des conditions requises. Et que la Commissaire Centrale du IVe, Johanna Primevert, bien consciente des particularités locales, avait elle aussi émis un avis défavorable sur la pertinence d'un projet de cette nature sur ce site-là dans l'arrondissement ?

    Pierre au lard vue du 24 renard 04 01 13

    A ceux qui n'auraient pas compris encore la nature de l'enjeu pour les riverains, aujourd'hui soulagés, voici une vue prise de chez l'un d'eux. Outre l'atteinte aux exigences de sécurité sanctionnée par le tribunal, on perçoit bien à quel point ce projet de grande boite de nuit (bâtiment à couverture métallique, sur deux niveaux, à droite sur la photo) est enchâssé dans un ensemble résidentiel dense, où les nuisances propres à son activité et au flux de clients allant et venant toute la nuit auraient été extrêmement préjudiciables à la fragile harmonie du quartier. Une harmonie que tout le monde appelle de ses voeux mais qui est tributaire du sens de la mesure de chacun. 

    Il faut espérer enfin qu'avec ce dossier et la mobilisation qu'il a provoquée, la Mairie de Paris ainsi que la Préfecture de Police reconnaissent qu'elles sont là pour servir les citoyens et non pas les intérêts commerciaux de quelques uns.

    Yvon Le Gall

    Vice-président pour le IVe

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  • Peninou maoMao Péninou, Maire-Adjoint de Paris, chargé du "bureau des temps" et de "l'accueil du public", organisateur des "états généraux de la nuit" en novembre 2010

                

    Des représentants de "Vivre Paris !" ont rencontré Mao Péninou lundi dernier 3 décembre pour préparer la prochaine réunion de suivi des "états généraux de la nuit".

    Il a été question, une fois encore, de l'état de "saturation" de certains quartiers de Paris en matière d'activités festives. S'agissant du Marais, nous avons rappelé à M. Péninou que le IVe, où les établissements recevant du public sont très nombreux, est encore gérable mais vit sur un équilibre instable, que la création d'une boite de nuit de grande capacité, comme certains le voudraient rue Pierre au Lard, ferait chavirer. Nous lui avons rappelé que la profession, représentée par le SNEG (syndicat national des entreprises gay), y était pour ces raisons opposée.

    Nous avons également évoqué la situation dans le XIe où Mao Péninou nous a avoué qu'elle est devenue hors de contrôle par la police, la mairie et les établissements eux-mêmes.

    Voici ce qu'écrit Jean-François Revah, membre du collectif qui défend les riverains du XIe :

     

    Je
    confirme la dimension sécuritaire des problèmes du XIe, sur la base de faits
    graves et répétés : nombreux vols à l'arraché (sacs à main, portables),
    agressions répétées de la part de toxicos en manque, bagarres sous nos fenêtres
    entre bandes de jeunes dealers (!!), cambriolages de voitures stationnées dans
    les rues, etc. 

    Dans
    notre quartier, ces questions ne sont malheureusement plus de l'ordre
    du "sentiment d'insécurité" ; elles sont une réalité.

    Pour
    donner une idée, rien que cette semaine, un des nos riverains s'est vu poser
    vingt deux points de suture à la main gauche : il s'est protégé d'un coup de
    bouteille cassée administré (en fin d'après midi) par un
    agresseur dans un état second (voire triple) ; mécontent
    d'avoir vu notre ami intervenir pour mettre fin aux violences faites à une
    lycéenne dans la rue, qui venait
    de recevoir un très violent coup de poing en pleine figure, l'agresseur s'en
    est pris à notre ami qui, en se protégeant le visage, a reçu un coup de
    bouteille sur la main ; sa main gauche est marquée d'une estafilade
    impressionnante.

    En dépit de cela, la réaction des autorités publiques ne correspond pas du tout à nos
    attentes : faute d'effectifs, le commissaire du XIe nous a fait savoir que nous
    n'aurions pas de présence policière statique renforcée les jours de grande
    affluence, c'est à dire les jeudi-vendredi-samedi ; venez voir ce qui se passe
    dans nos rues entre 0h30 et 5h00 du matin les fins de semaine…

    Nous
    allons prochainement revenir à l'attaque sur ce point dans une démarche commune
    auprès des autorités publiques avec les commerçants ; ceux ci ont bien compris
    qu'à partir d'une certaine heure la situation n'était plus gérée par personne,
    ni par eux, ni par la police 

     A
    cause de la mobilisation des riverains, les gérants de bar ont commencé à
    améliorer la gestion de leurs clients dans et devant leur établissement,
    jusqu'à la fermeture de 2h00 du matin ; mais, après 2h00, c'est encore plus le
    chaos : les bars et autres discothèques sont extrêmement nombreux et drainent
    une clientèle pas possible ; de surcroît, certains établissements (une bonne
    demi douzaine) ont l'autorisation d'ouverture toute la nuit, ce qui multiplie
    les allées et venues jusqu'à l'aube…

    Jean-François
    Revah

    Collectif Riverains du XIe

     

  • Forez picardie

    Il s'est déclaré sur cet îlot, entre trois rues : Charlot, Forez et Picardie (IIIe)

     

    C'était un bar-restaurant sans histoires en 2002. Quelques mètres de façade sur la rue du Forez, à l'angle du 57 rue Charlot (IIIe). En 2007/2008, il cède le fond à "Innamorati", un restaurant italien dont le propriétaire abat un mur intérieur et ouvre une porte pour agrandir sa surface le long de la rue, vers la rue de Picardie, au grand dam des habitants de l'immeuble qui assurent que les opérations ont été pratiquées sans autorisation.

    En 2011, les locaux sont repris par "Wilbrick's". Les nouveaux exploitants démolissent un mur porteur et s'agrandissent encore sur la rue de Picardie. Le magasin de luminaires qui fait l'angle Picardie/Forez devient le restaurant japonais "Nanashi", dont le propriétaire est le même que celui de "Wilbrick's".

    Les riverains se plaignent du bruit le soir jusqu'à deux heures du matin. Les locaux ne sont appremment pas insonorisés. La police du IIIe est venue constater, ainsi que le "Bureau d'Action Contre les Nuisances" (BACN) de la Préfecture de Police de Paris. Les inspecteurs de la Direction de l'Urbanisme de la Mairie de Paris sont intervenus quant à eux pour verbaliser les travaux d'urbanisme réalisés sans autorisation.

    Nous avons affaire aujourd'hui à un litige qui présente plusieurs facettes judiciaires :

    • Les propriétaires ont assigné l'exploitant au civil devant le Tribunal de Grande Instance de Paris pour travaux entrepris sans l'autorisation de l'assemblée générale de l'immeuble. L'audience se tiendra le 28 mars 2013
    • La Direction de l'Urbanisme a dressé un procès-verbal destiné au Procureur de la République. Nous sommes dans une affaire pénale qui peut faire l'objet de poursuites en correctionnelle. Les habitants ont la possibilité de se porter partie civile par lettre adressée au Procureur de la République.
    • Le BACN a dressé un procès-verbal pour nuisances sonores nocturnes. C'est un dossier pénal du ressort du Tribunal de Police. Les prévenus sont MM. Dov Attia et Adrien Samsam Bakhtiari. Les riverains se sont portés partie civile en qualité de plaignants et de victimes. L'audience est prévue au 1er février 2013. "Vivre le Marais !" pourrait les suivre en vertu de ses statuts et du fait que les riverains concernés sont pour plusieurs des membres de l'association

    Ce dossier, que nous suivons avec beaucoup d'attention, est symptomatique des dérives festives qui menacent la qualité de vie des habitants du Marais. Elle étaient plutôt le fait du IVe, jusqu'à maintenant, mais le IIIe pourrait bien subir le même sort si les habitants n'y prennent garde. Comme l'ont fait les riverains des rues du Forez et Charlot, ils doivent saisir les autorités compétentes en matière d'urbanisme (Mairie de Paris) et de police (commissariat et BACN) sans compter les poursuites éventuelles au civil pour les litiges de copropriété. Nous attendons aussi que le Maire de l'arrondissement, Pierre Aidenbaum, garant de l'ordre public, assume d'orchestrer leur résistance et d'user de sa vigilance pour éviter que de nouveaux foyers s'alument.

    Gérard Simonet

     

     

  • FRAN_SF_20110089_2001
    Camions de déménagement sur le site de Paris (IIIe)                

     

    Depuis le 22 mai dernier, les fonds des archives nationales postérieurs à 1790 partent vers leur nouvelle destination à Pierrefitte sur Seine. Le transport, en provenance de l’Hôtel de Soubise et de Fontainebleau, est prévu respectivement durant 9 mois et 16 mois, soit deux ans au total. Il s’agit d’une tâche immense puisque 250 km environ de documents vont être ainsi déplacés. Les cartes, les plans et les photographies seront déménagés en dernier car ils sont destinés à rejoindre des salles spécialement aménagées.

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    Le nouveau bâtiement de Pierrefitte conçu par l'architecte Massimiliano Fuksas

                        

    Cette opération, la plus importante en la matière depuis l’après-guerre, est préparée depuis 5 ans au travers de la Mission du Chantier du Fonds. Les implications sont multiples. Il a fallu tout d’abord dépoussiérer, reconditionner et désinfecter des kilomètres de documents, tout en respectant un classement selon 6 thématiques (Education-Culture, Exécutif-Législatif…).Ensuite les transports (des centaines de camions sont à pied d’œuvre) sont assurés par une entreprise spécialisée en appliquant des principes de sécurité et sous la surveillance des personnels des Archives nationales. Trois à 4 quatre kilomètres de fonds arrivent chaque semaine dans leur nouveau bâtiment.

    Les salles de lecture de Pierrefitte ouvriront début 2013 (elles ont été ouvertes en avant-première lors des dernières Journées du Patrimoine). En attendant les fonds sont communiqués via des navettes et retournent à Paris lorsque des lecteurs veulent les consulter. Le coût de cette opération est important, 19 millions d’€, mais nombre d’archives étaient en danger faute de pouvoir être conservées dans de bonnes conditions.

    Quant à la Maison de l’Histoire de France qui devait remplacer les espaces libérés, jugé "extrêmement coûteux et un petit peu contestable" par le nouveau Ministre de la Culture, le projet, économies budgétaires obligent, a été remisé comme d’autres (l’Hôtel de Nevers, la Comédie Française, et l’Hôtel de la Marine). Le coût était estimé à 60 millions d’€ (le même montant que les travaux de réfection du Carreau du Temple). Cette déclaration a donc sonné la fin des polémiques sur le contenu de ce musée, l’arrêt des grèves et de l’occupation des locaux par le personnel mécontent. En revanche, rien n’est annoncé sur la destination des salles libérées de la rue des Francs-Bourgeois. Il a juste été dit que l’espace retrouvé permettrait des nouvelles collectes, notamment celles des minutes des notaires interrompues par le manque de place.

    Le quadrilatère conservera le Musée des Archives Nationales et les 55 kilomètres d’archives déjà présentes (celles antérieures à la Révolution). Attendons donc la fin de cette gigantesque opération de transfert et peut-être qu’ensuite nous apprendrons ce qu’il est envisagé pour occuper tous ces mètres carrés et volumes ainsi dégagés.

    Dominique Feutry

     

  •  
    Grenier st lazare 36 hôtel georgette 20 11 12

    Hôtel Georgette, 36 rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe)

     

    Au 36 rue du Grenier Saint Lazare (IIIe) et après de longs mois de travaux, un nouvel hôtel, "l’Hôtel Georgette", vient d’ouvrir ses portes. Il remplace un vieil établissement situé au même endroit.

    D’aspect moderne et agréable ce commerce a construit une terrasse fermée, une sorte de "véranda", qui lui permet de disposer sur la rue d’un espace supplémentaire qui abrite la réception et aménage une salle pour les petits déjeuners.

    Le règlement des terrasses de la Ville de Paris prévoit en son article 2.1: "une terrasse fermée est une occupation délimitée du domaine public de voierie couverte et close destinée limitativement aux exploitants de débit de boissons, restaurants, glaciers et salons de thé pour la restauration sur place de leur clientèle". Comme ce commerce n’est ni un restaurant ni un débit de boisson, cette extension ne devrait pas être autorisée. Au vu de sa taille, il est plus que probable qu'elle dépasse le seuil du tiers du trottoir utile.

    Nous nous étions réjouis du réaménagement de la rue du Grenier Saint lazare par la Mairie de Paris. Nous sommes moins enthousiastes de constater que les nouveaux espaces qui ont été dégagés suscitent l'appétit de marchands qui se soucient peu de l'équilibre, qu'il faut pourtant préserver, entre leurs intérêts et la qualité de vie des habitants

    Nous avons donc signalé cette anomalie à la Direction de l’Urbanisme et à la Police. Nous attendons leur réponse avec intérêt.

    Dominique Feutry

     

  • Cox attroupement 23 03 12 recadRue des Archives et square Ste Croix (IVe) occupés, vendredi 23 mars 2012

     

    Le cabinet d'avocats retenu par les riverains, dans un courrier adressé en fin de semaine dernière au Préfet de Police de Paris avec copie au Maire d'arrondissement Christophe Girard, rappelle que quatre plaintes pour troubles réguliers à l'ordre public avec occupation des trottoirs et de la chaussée et tapage nocturne ont été déposées courant janvier 2012 auprès du Commissaire Central du IVe.

    Une de ces plaintes a fait l'objet de suites. Il s'agissait de tapage nocturne émanant du FREEDJ, un bar de nuit du 35 rue Ste Croix. Après constatation, la Préfecture lui a infligé neuf jours de fermeture administrative, ramenés à six par souci de conciliation.

    Les trois autres qui concernent le COX-BAR et l'occupation du trottoir de la rue des Archives et des trottoir et chaussée du square Ste Croix (une rue qui débouche sur la rue des Archives), ont été instruites par le Commissariat du IVe qui a conclu sur une demande de retrait de l'autorisation de terrasse. Cette information a été confirmée par le Commissaire du IVe en réunion de mairie avec les conseils de quartiers le 9 octobre. Depuis le mois d'avril, la mesure proposée est bloquée par la Préfecture de Police, qui n'a pas jugé bon de s'en expliquer avec les riverains.

    Les riverains attendent désormais une réponse concrète de la Préfecture pour que cesse enfin une situation choquante qui donne le sentiment d'une démission de l'Etat. A défaut, ils envisagent  de saisir la juridiction administrative d'une demande de réparation formée contre lui.

    Nous sommes à leurs côtés pour les soutenir, en compagnie de l'association-amie "MARAIS QUATRE" et de l'association "Les Droits du Piéton", toutes membres de "Vivre Paris !".

    Dominique Feutry

     

     

  • Yin et yangReprésentation symbolique du yin et du yang

     

    On évoque le yin et le yang dans la cosmologie chinoise, quand deux éléments s'opposent, sont en interdépendance ou s'engendrent l'un l'autre.

    On constate qu'elle est en voie de s'installer rue du Temple, dans cette partie où les grossistes-importateurs sont encore en quasi monopole. Au n° 111, un commerce a ouvert récemment. Sans la moindre autorisation, il a refait une devanture à l'enseigne de "CHARIS". Dans Paris et a fortiori dans le secteur sauvegardé du Marais, toute modification de devanture doit faire l'objet d'une demande auprès de la Direction de l'Urbanisme, Sous-Direction du Permis de Construire et du Paysage de la Rue (voir notre documentation à ce sujet). Dans le cas présent, on ne s'en est pas préoccupé.

     

    Temple 111 charis 12 11 12"CHARIS", bijouterie fantaisie, 111 rue du Temple (IIIe)

    Un contrôle de la Mairie de Paris a été effectué en août avec constat. Le commerce a alors déposé une demande de régularisation. Demande rejetée par l'Architecte des Bâtiments de France constatant que l'enseigne n'est pas conforme au règlement du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. Une injonction de dépose a été adressée au commerçant.

    Que peut-il se passer maintenant ? Au-delà du délai accordé, des poursuites pénales sont prévues : rédaction d'un procès-verbal qui va chez le Procureur de la République et émissions d'astreintes. S'il décide de ne pas le classer, il y a jugement avec sanctions à la clé. Une association comme la nôtre est habilitée à se porter parie civile.

    Il serait naturellement plus simple et plus citoyen que le commerçant tire la leçon des évènements. Il suffit qu'il s'inspire d'un autre commerce qui s'est ouvert à deux pas et en face de chez lui, à peu près au même moment : "STRADA CAFE". C'est un modèle de discrétion et de bon goût. Il remplace avantageusement un autre grossiste et c'est déjà en soi une grande nouvelle ; la confirmation que la diversification, qui s'impose déjà dans la partie IVe de la rue, est en marche dans cette portion du IIIe qui paraissait vouée à la mono-activité.


     


    Temple 94 strada café et voisinage              

    "STRADA CAFE", du café BIO, des viennoiseries et de la petite restauration, 94 rue du Temple (IIIe). Notez l'intégration harmonieuse de la devanture dans l'architecture de l'immeuble et l'extrême discrétion de la toute délicate enseigne en drapeau.

     

    On conviendra que les deux éléments décrits s'opposent. Ils se sont engendrés l'un l'autre puisque le café succède à un grossiste. Pour les besoins de la cause, on dira enfin qu'ils sont en interdépendance car le grossiste sera trop heureux d'aller là boire son petit café du matin. On est bien dans le yin et le yang. Et ne dites pas que la symbolique est tirée par les cheveux. C'est le prix à payer pour rêver un peu !

    Gérard Simonet

     

  •                          Les Ruchers du crédit Municipal                       

     

    Depuis 2010, 4 ruches ont été installées sur le toit du Crédit Municipal rue des Archives, mais elles ne sont pas déposées contre un prêt sur gage, elles participent simplement au développement des ruches dans les villes, les abeilles étant moins exposées aux pesticides.

    Connaissons-nous bien d'ailleurs l'histoire de cette vieille institution ? 

    C'est en Italie à Pérouse, en 1462 qu'est né le premier Mont de Piété destiné à combattre les pratiques de l'usure qui sévissaient alors, en proposant des prêts à faible taux. Le premier établissement est apparu en France à Avignon à la fin du XVIème siècle et à Paris en 1637. On doit son arrivée dans la capitale à Théophraste Renaudot, médecin, gazetier, créateur de l'ancêtre de "Pôle Emploi" mais aussi Commissaire Général des Pauvres du Royaume.

    L' Hexagone compta alors jusqu'à 58 établissements mais à la disparition de Richelieu et de Louis XIII, ses protecteurs, ils seront fermés. Ils ne réapparaîteront qu'en 1778, car les usuriers régnaient à nouveau en maître et pratiquaient des taux prohibitifs de 120 % l'an !  Le Mont de Piété de Paris ouvre rue des Blancs Manteaux dans un des bâtiments qu'il occupe encore aujourd'hui. Après une interruption de 2 ans pendant la Révolution, l'institution rouvre ses portes en 1797 pour ne plus jamais fermer et acquiert le monopole du prêt sur gage en 1804 par décision de Napoléon Bonaparte.

     

    Entrée historique rue des Blancs Manteaux

    Le développement est contrasté au gré des événements économiques et politiques durant le XIXe siècle, plusieurs succursales ouvrent nénamoins dans Paris. Avant la première guerre mondiale, l'activité est en déclin et l'établissement doit évoluer. Ainsi en 1918, il devient Crédit Municipal de Paris et s'oriente vers les activités bancaires. Durant la guerre de 39-45, l'établissement marche au ralenti. Ce n'est qu'en 1984 qu'il devient une banque à part entière et en 1992 qu'il est rattaché à la Ville de Paris qui en devient l' actionnaire unique.

     Entrée actuelle, 55 rue des Francs-Bourgeois (IVe)

                   

    Sur le plan architectural, les bâtiments imposants sont de style classique. Ils comprennent d'anciennes parties du couvent des Servites de Marie (cf notre article du 01/09/2012 consacré à l'église des Blancs Manteaux). Lors des journées du patrimoine, il est possible de découvrir certaines parties de l'ensemble immobilier: la tour Philippe Auguste de la fin du XIIe, la façade de l'ancien hôtel de Nouvion construit en 1680 et démoli en 1880, les cours Théophraste Renaudot et Framboisier de Beaunay construites par les architectes Charles-François Viel  et Emile Blanchard à la fin du XVIIIe. Le grand escalier avec ses quatre imposants faisceaux licteurs mérite le détour. On remarquera aussi les vantaux de la  porte d'entrée principale qui sont XVIIIème et classés à l'ISMH (inventaire supplémentaire des monuments historiques) depuis 1926. 

     

    CRÉDIT MUNICIPAL DE PARIS

     L'escalier avec ses quatre faisceaux de licteurs  

     

    Une rareté à ne pas manquer lors de ces visites, la machine à étuver les matelas … En effet au XIXème siècle les matelas, très nombreux, étaient acceptés en dépôt mais passaient dans cette machine avant d'être remisés. Les bicyclettes ont eu aussi un certain succès par la passé ainsi que les armes qui ne sont plus acceptées depuis la Révolution de 1848 où les émeutiers se sont emparés des armes gagées!

    Vue de la tour de l'enceinte de Philippe Auguste (IVe)

     

    Depuis quelques années le vin est pris en dépôt. Il faut aussi souligner que depuis le début de la crise que nous traversons, le nombre de visiteurs fréquentant chaque jour le Crédit Municipal est passé de 400 à près de 800. Ils bénéficient d'un prêt d'un an égal à la moitié de la valeur du bien confié (bijoux, argenterie, fourrures, porcelaines, tableaux, pièces de monnaie, bronzes, instruments de musique…entreposés sur des kilomètres de rayons). 90% des objets sont récupérés par leurs propriétaires, les autres sont vendus aux enchères sur place tel ce pastel de Renoir vendu en 2008.

    Lors des périodes de grande pauvreté, les biens sont rendus gratuitement et donnent lieu à ce qui est appelé un dégagement gratuit. 30 ont ainsi eu lieu entre 1777 et 1914. Quelques personnages célèbres ont eu recours au  prêt sur gage. Le prince de Joinville le fils de Louis Philippe qui a déposé sa montre pour honorer des dettes de jeux. Honteux, alors que sa mère s'étonnait de sa disparition, il lui répondit "je l'ai laissé chez ma tante" d'où l' appellation célèbre. Victor Hugo, Degas, Monet, Nadar ou Verlaine ont eu besoin des services du Mont de Piété. 

    Méditons enfin sur cette phrase de Théophraste Renaudot qui affirmait que "l'expérience a appris que, dans les affaires de la vie, un secours venu à propos avait toute l'importance d'un trésor".

    Mieux vaut être toutefois abeille que cigale.

    Dominique Feutry

     

  • Jean pierre timbaud rue des trois bornes nuit sept 2012Rue des Trois Bornes, une nuit de septembre, dans le XIe

     

    La situation est devenue ingérable dans le XIe. Nos amis du "Collectif Riverains du XIe", membres comme nous de "Vivre Paris !" ont essayé de mettre en oeuvre les dispositions que la Mairie de Paris et la Préfecture de Police, avec la contribution de Bruitparif, ont proposées dans le sillage des "états généraux de la nuit". Les conclusions sont rapportées dans un document dont nous vous invitons à prendre connaissance, présenté comme un "bilan au 30 septembre 2012".

    Trois bornes soirée trottoir 2012Jean pierre timbaud soirée privée sept 2012

     

     

     

    Rues des Trois Bornes et Jean-Pierre Timbaud – XIe, "dîner trottoir" et soirée privée en octobre

     

    Il est important que vous perceviez la détresse et la colère des habitants qui ne demandent qu'à vivre normalement chez eux. Vous comprendrez mieux sans doute notre combat, dans nos deux arrondissements du Marais, pour que la situation reste sous contrôle, comme elle l'est aujourd'hui si l'on exclut la seule et unique pierre d'achoppement que nous nous efforçons de surmonter.

    Il est utile que nous vous donnions cette information sur nos voisins pour que vous ne pensiez pas que  notre action a un caractère isolé et obsessionnel. C'est simplement parce que nous pensons que Paris doit rester une ville "à vivre", avec des habitants, et non pas un parc d'attractions dévolu aux touristes ou visiteurs en goguette en quête de beuveries nocturnes. Cette réflexion sera un enjeu important des élections municipales de 2014. Comme à l'ordinaire, nous resterons politiquement neutres mais très engagés sur ce thème. Au sein de "Vivre Paris !" et avec, nous l'espérons, votre soutien actif.

    Gérard Simonet

     

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    Dsc01736-1

    Petit passage, long de 160 mètres et large d'un peu moins de 3 mètres, traversant les immeubles situés dans le IIIe entre la rue Saint-Martin (au N° 139) et la rue Quincampoix (au N° 82), cette voie par laquelle accédaient les artistes a été percée
    par Jean-François Boursault qui ouvrit, rue Quincampoix le théâtre Mo
    ière. Boursault a exercé des professions aussi diverses que celles d'avocat, d'auteur dramatique ou de comédien, il était surtout un incroyable homme d'affaires. Après avoir dirigé les théâtres de Marseille et de Palerme, il profita d'un décret facilitant la création de théâtre pour créer cette salle qui fut construite en 2 mois! L'inauguration, sous le haut  patronnage de Molière, eu lieu début juin 1791 et on joua le Misanthrope. Très luxueuse la salle comptait trois rangs de loges, un paterre et tout un poutour tapissé de glaces. Malheureusement la période était très mouvementée et malgré une succession de directeurs, l'insuccés était au rendez-vous. Après s'être appelé de différents noms dont Théâtre des Sans-Culottes puis de la Rue Saint-Martin, c'est sous la dénomination de Théâtre des Variétés Nationales et Etrangéres qu'il fut fermé en 1807 après la parution d'un décret de Napoléon ordonnant la fermeture des petits théâtres. 

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    La grande salle 

    Le théâtre est alors vendu et le lieu est divisé en deux sur sa hauteur. Il est transformé en salle d'armes, en salle de bal et en salle de culture physique. Puis un magasin de papier s'y installe. Des travaux sont engagés en 1831 afin de permettre la réouverture mais il ne parvient pas à se relancer. Il fermera définitivement un an plus tard. Différents commerçants s'y installèrent et au fil du temps l'ensemble fut démantelé.

    Maison_poesie_1 Entrée du Théâtre
     

    Inscrit à l'ISMH (inventaire supplémentaire des monuments historiques) en 1974 à la suite de la mobilisation de passionnés voulant faire revivre cette salle, la Ville de Paris en devint propriétaire et engagea de très importants travaux pour y installer la Maison de la Poésie qui compte deux salles. L'une de 180 places présente un aspect  XVIIIème siècle, l'autre de 30 places est instalée dans de magnifiques caves voûtées. Depuis son ouverture en 1995, la Maison de la Poésie propose au public des oeuvres et des textes très variés d'auteurs classiques mais aussi récents.

    Indiscutablement le passage connaît un certain dynamisme depuis la "réouverture" du théâtre. Les commerces colorés, les pavés de guingois donnent cet aspect village au coeur de Paris qui plait aux touristes. L'endroit invite à flâner devant les boutiques d'artisans dont un atelier de moulages des mains et des pieds ou celle d'un atelier de souliers. il est aussi possible de se restaurer au calme, ce qui contraste avec la foule pourtant toute proche qui se presse autour du Centre Pompidou. 

    Dominique Feutry