Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

  • Bretagne subway déco 02 11 12

    Le nouveau décor du mur d'angle Bretagne-Debelleyme (IIIe)

     

    Le gérant du Subway dont la devanture est rue Debelleyme, en perd son latin : il ignore qui est venu la nuit installer ce décor. C'est tout aussi sauvage, plutôt mieux qu'avant mais la technique utilisée laisse peu augurer de la pérennité de l'oeuvre. Il s'agit de bandelettes de papier façon momie de Ramsès II, vaguement collées sur leur support. Elles commencent déjà à se détacher. On peut parier que des passants sournois prendront plaisir à tirer dessus pour les décoller et que le beau visage qu'on aperçoit en filigrane (et en penchant la tête) ne tardera pas à subir le sort de l'homme invisible. Film fantastique dont les anciens se souviennent, réalisé en 1933 par James Whale, avec Claude Rains, dont la tête disparaissait progressivement quand il retirait les bandelettes qui le rendaient visible ….

    Les tags latéraux en revanche ont disparu, victimes de l'impitoyable société de nettoyage appointée par la Ville (pour obtenir une intervention cliquer ICI). Une vue générale de l'immeuble montre un ensemble qui a un certain charme, en dépit de ce panneau publicitaire que la Mairie de Paris s'acharne à vouloir maintenir, et des tags au-dessus de 4 mètres qui échappent malencontreusement au cahier des charges du prestataire.

    Bretagne subway immeuble 02 11 12                        Mur aveugle où persistent les traces du trompe-l'oeil dont la partie basse, le fameux "café ancien", a disparu

     

    Pour mémoire,le décor précédent :

     

    Bretagne devanture subway 07 10 12

    et celui d'avant :

    Bretagne subway déco 20 06 12

    On vous épargne d'autres qui ont précédé et font partie de cette saga calamiteuse.

    On appréhende le prochain. En attendant que le Maire Pierre Aidenbaum, dont la rue de Bretagne est un peu son enfant, (et dont on affirme que la gestion du mur en question dépend de lui), prenne les choses en mains et nous montre qu'il sait être un défenseur éclairé des beaux-arts.

    Gérard Simonet

     

  • Poitou 35 bar lounge coktails 01 11 12

    "Noma", 35 rue du Poitou (IIIe), un bar-lounge-coktails, restaurant sushis, dont l'activité a cessé il y a quelques mois

     

    Rien ne laisse soupçonner le moindre problème de voisinage avec cet établissement, rien si ce n'est l'incertitude des riverains face à son devenir. On voit que le local est "à louer". Un nouveau débit de boissons pourrait s'y établir.

    Echaudés par ce qu'ils constatent un peu partout dans Paris, avec ce concept nouveau du "bar dehors", ils redoutent l'arrivée d'un nouveau bar et les conséquences pour leur tranquillité.

    Sylvain, la tentaine, vit au 37, l'immeuble voisin. Avec ses voisins, ils ont placé un calicot qui annonce : "Non à l'ouverture d'un bar au 35".

    Poitou 37 calicot 01 11 12Rue du Poitou, 37

     

    Faute de faire régner l'ordre dans la ville, la Mairie de Paris et la Préfecture de Police portent la responsabilité d'une psychose qui s'installe chez les parisiens. Ils connaissent trop le sort de quartiers sinistrés par une fréquentation nocturne dont le comportement échappe à tout contrôle. Voir l'article de "Vivre Paris !" : bilan catastrophique des actions contre les nuissances sonores des bars rue Jean-Pierre Timbaud (XIe)

    Rien d'étonnant dans ces conditions qu'ils manifestent leur inquiétude avant la lettre. Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, qui connait particulièrement bien les lieux, et le Commissaire de Police Yves Lafille, sont prévenus. Sans doute ne peuvent-ils rien à ce stade mais si les choses tournaient mal, que les riverains se rassurent, on peut penser qu'ils seraient prompts à la riposte.

    Gérard Simonet

     

  • Cox attroupement 06 04 12 a 20h45 recad
    Soirée ordinaire au COX, vers 21h00, avril 2012. Au centre, la rue des Archives, et son affluent en haut à gauche : le "square" Ste Croix de la Bretonnerie, une rue qui fait le tour par derrière du pâté de maisons pour finir rue Ste Croix (IVe). En haut à gauche, un "Starbucks" et plus au fond un restaurant américain style années 50, "HD Dinners", invisible et inaccessible du fait de la foule

     

    Le phénomène d'attroupement le soir devant cet établissement de la rue des Archives (IVe) ne date pas d'hier. Dans le passé, jusqu'en 1995, c'était un bar de quartier comme il y en avait tant. Les nouveaux exploitants en ont fait un concept fondé sur un "business model" original : accueillir les clients sur l'espace public, debout leur verre à la main, sur le trottoir ou sur la chaussée.

    En 2009 les riverains ont réalisé que la situation n'était plus tenable. Tant pour les habitants du square Ste Croix très gênés pour rentrer chez eux, que pour les passants de la rue des Archives, obligés de se dévier de leur route en empruntant la chaussée, comme on le voit très bien sur la photo. Et bien sûr pour les riverains habitant l'immeuble concerné ou les immeubles de l'autre côté de la rue. Subir tous les soirs un attroupement aussi dense, la musique et le bruit des voix qui vont avec, n'est évidemment pas un sort enviable.

    La Maire du IVe, Dominique Bertinotti, s'était efforcée en réponse à la contestation, de trouver une solution d'aménagement de la rue capable de satisfaire l'exploitant et les riverains. C'est peu de dire que la tentative s'est soldée par un échec. La signature par les parties concernées d'une "charte des bons usages de la rue des Archives" en 2010 a porté un apaisement momentané mais rien n'a changé aux positions des uns et au comportement des autres. Les réunions du "conseil de la charte", censées en assurer le suivi, se sont espacées au point de sombrer dans l'oubli.

    Plusieurs plaintes ont été déposées au commissariat de police et instruites par ses fonctionnaires. A ce jour, la Préfecture de Police n'a pas donné suite à leurs conclusions. Poursuivre dans une attitude qui attesterait de la faiblesse de l'Etat, ferait de ce bar le bénéficiaire d'un privilège indû que les citoyens ne peuvent accepter. Que dire aussi des conclusions que ne manqueraient pas de tirer les autres établissements ?

    Le nouveau Maire du IVe, Christophe Girard, a reçu les représentants de "Vivre le Marais !" et de "MARAIS-QUATRE". Il les a assurés de sa volonté de faire en sorte que la Loi soit respectée dans son arrondissement. On apprend aujourd'hui qu'il pourrait décider de créer un "vase d'expansion" légitimé, aux consommateurs du bar en leur offrant de l'espace public sur le square Ste Croix. A charge pour les exploitants de faire respecter les nouvelles limites.

    Les riverains s'interrogent sur les raisons qui feraient que la municipalité (aux frais du contribuable ?) cède ainsi devant un "fait accompli". Va-t-on ensuite, sur ce précédent, accorder les mêmes faveurs à tous les établissements qui reproduisent le modèle du COX ?

    Enfin, empêchera-t-on le COX de repartir du territoire concédé pour élargir à nouveau son domaine sur ce qu'il reste d'espace public, sachant que cette politique a été au bout du compte payante ?

    Yvon Le Gall, vice-président chargé du IVe

     

  • Blog-BHV-12-10-2012.jpg

     Le bazar de l'Hôtel de Ville – le BHV – une institution dans le Marais

     

    Comme tous les ans à la rentrée d’automne, de nouveaux commerces s’installent ou sont aménagés dans notre quartier qui en compte beaucoup. Sans vouloir reprendre de façon exhaustive toutes ces transformations, nous évoquerons quelques cas représentatifs qui expliquent les récentes évolutions.
    D’une manière générale, les magasins de mode et les galeries d’art continuent à fleurir au détriment des magasins traditionnels et de bouche. Ces derniers restent concentrés dans des secteurs bien déterminés tels que le rue de Bretagne, la rue Rambuteau et la rue Saint Antoine.

    Excepté quelques cas, les bars et les restaurants se maintiennent en nombre et font plutôt l’objet de rénovation, le plus souvent lors du changement de propriétaire. Par contre la vague porteuse des opticiens et de petites surfaces alimentaires de proximité semble avoir atteint le maillage souhaité.

                                                                                                                                                                    
    UGG Australia, première boutique en France
                                      
    UGG Australia rue Vieille du Temple

    Quelques changements symboliques sont à signaler. A la Bonne Renommée, l’atelier de couture réputé pour ses pièces uniques, installé depuis 1977 dans le Marais et depuis 1983 au 29 rue Vieille du Temple  fait place à la marque de chaussures UGG Australia qui ouvre ainsi son premier magasin en France. Gageons que cette adresse conservera le prestige de son aînée.   
                                                                                                                                                       
                                               
      La librairie Charlemagne

    Au 100, rue Saint Antoine, la Librairie Charlemagne, une véritable institution qu’ont fréquentée des générations d’élèves et d’habitués, est devenue un nouveau point de vente de vêtements de le marque MAJE.
    Situé au n° 36, l’Hôtel Georgette qui remplace l’hôtel du Séjour, donne à la rue du Grenier Saint- Lazare un coup de jeune avec cet établissement ultra moderne.
                
    Signalons aussi des rumeurs concernant le BHV. Il semblerait que ses sous-sols perdent leurs rayons bricolage au profit de la mode au grand dam des affidés de ce lieu qui a plus de 150 ans. Le nom même de l’enseigne serait changé afin de coller davantage à la montée en gamme que souhaiteraient les dirigeants. Certains parlent déjà d’un petit cataclysme aussi important qu’une " journée sans pain " ou que " Paris sans la Tour Eiffel "
    Une affaire à suivre…mais qui démontre que les commerces doivent évoluer avec notre société, les nouvelles habitudes des clients, le lieu où ils se trouvent et la situation économique.
                                                  
    Dominique Feutry
                   
    Post Scriptum du 27 octobre 2012 :
                     
    la Directon du BHV vient de nous faire savoir que le rayon bricolage serait finalement maintenu et que la BHV serait rebaptisé "BHV Marais" à partir de septembre 2013.             
                                                                                                         
                                                                                          
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                             Vue du marché et de l'Estaminet ds Enfants Rrouges (IIIe)

     

    Situé au 39 rue Bretagne (IIIe) et bénéficiant de deux autres entrées, rue de Beauce et rue Charlot en plein quartier du Marais dit "Bobo", le Marché des Enfants Rouges, enchâssé, voire presque caché, entre des immeubles, est une véritable institution. Près de son emplacement actuel existait depuis 1536 et jusqu'en 1772, l'Hôpital-Orphelinat des Enfants Rouges créé par la soeur de François Ier. Cet établissement recueillait des orphelins de l'Hôtel Dieu. Ces derniers, vêtus de Rouge en signe de charité chrétienne, ont finalement donné leur nom au marché.

    Le Marché des Enfants Rouges est né en 1615 par lettres patentes de Louis XIII. En effet, le quartier prend alors de l'importance et il est nécessaire d'installer un marché. Le Petit marché du Marais était au départ une halle en bois reposant sur 16 piliers de chêne. Il est équipé d'un puits,  puis d'une étable dite "vacherie" comprenant 12 vaches qui donneront leur lait au quartier jusqu'en 1914. Devenu Marché du Marais du Temple. Passant entre les mains de différents propriétaires dont l'astronome de Louis XIV  Jean-Dominique Cassini, objet de spéculations qui n'ont jamais pu se réaliser, le marché qui entre temps a pris le nom de Marché de Beauce puis de Marché des Enfants Rouges, sera cédé à la Ville de Paris en 1912. Son classement à l'ISMH (inventaire supplémentaire des monuments historiques) est intervenu en 1982.

     

                     

                        (Vers 1900)     Entrée rue de Bretagne     (Actuellement)

     

    Aujourd'hui la polémique des années 90 née de la fermeture du marché pour le transformer en parking, crèche et biblothèque est oubliée. Sans la volonté des habitants du quartier et du maire actuel du IIIe arrondissement, ce lieu aurait disparu. Le plus ancien marché de Paris entièrement rénové par l'architecte Florence Bougnoux a rouvert ses portes en 2000, il était fermé depuis 6 ans. Quelques camelots s'étaient installés en attendant, rue de Bretagne, le long du square du Temple.

    Après un début difficile le marché est aujourd'hui extrêment dynamique et un lieu de rassemblement prisé, notamment le dimanche à l'heure du déjeuner où les allées bordant la vingtaine de stands sont souvent bondées. Chacun a le choix entre les plats exotiques (japonais, marocains, libanais, italiens, grecs, antillais), les produits bio et provençaux, le fromager, les fleuristes, les maraîchers, le poissonnier, le charcutier du terroir, les pâtisseries artisanales, la vente de vins, le boulanger et même un commerce de vieilles photographies qui a remplacé un torréfacteur.  

     

    Le potager des oiseaux

     

    Bien entendu le marché compte aussi un restaurant bien connu des habitants du quartier, l' Estaminet des Enfants Rouges où il est possible de se restaurer, comme le propose aussi un certain nombre de stands où sont installés des tables, des chaises et des bancs. Enfin, il ne faut pas oublier de jeter un oeil du côté de la sortie rue de Beauce. Le passage qui relie le marché à cette rue est agrémenté d'un petit square et du Potager des oiseaux, un jardin de 120 m2 de parcelles gérées collectivement par l'Association des Jardiniers du IIIe, chacun des adhérents (environ une soixantaine) pouvant s'exercer ainsi au difficile métier ou passe- temps de jardinier.

    Sans cet ensemble, le quartier des Enfants Rouges ne serait pas tout à fait ce qu'il est aujourd'hui.

    Dominique Feutry

     

  • Montorgueil café 07 02 12
    Une terrasse de la rue Montorgueil (IIe)

     

    Nous venons de l'apprendre par une dépêche de l'AFP qui dit ceci :

    (AFP) La cour d'appel de Paris a confirmé mardi toute une série de contraventions à l'encontre de huit commerçants du quartier piéton de la rue Montorgueil (IIe arrondissement) qui avaient agrandi leurs terrasses au-delà des limites autorisées par la mairie.

    La mairie estime que les restaurants doivent laisser une zone libre de 1,60 mètre sur chaque trottoir pour permettre le passage des piétons, tandis que les commerces mettent en avant le côté piétonnier de l'artère, qui selon eux les autoriserait à élargir leurs terrasses.

    En 2011, le tribunal de police avait condamné huit enseignes, restaurants ou commerces, à diverses contraventions pour avoir "occupé tout ou partie du domaine public en installant en dehors des limites fixées par autorisation une terrasse ouverte excédentaire".

    Les contrevenants avaient fait appel. Mardi, la chambre 4-11 de la cour d'appel a confirmé les décisions de première instance, considérant que la mairie n'avait fait qu'exercer "son pouvoir d'appréciation dans la limite des textes applicables".

    Les commerçants, rappelle l'un des arrêts consultés par l'AFP, considéraient que "les dispositions plus favorables relatives aux voies piétonnes (devaient leur) être appliquées, et non celles plus restrictives (…) concernant le droit commun de la réglementation en la matière".

    En France, les zones piétonnes autorisent en effet une occupation plus large de la chaussée que le droit commun.

    Mais, relève la cour, "l'exploitation d'une terrasse résulte d'une autorisation préalable du maire de Paris", qui dispose en la matière "d'un pouvoir d'appréciation".

     

    Cette décision confirmée en appel met les pendules à l'heure : une terrasse n'est pas un droit, c'est une tolérance accordée par décision de la mairie. Elle est temporaire, précaire et révocable et délivrée à titre personnel. Les gérants d'établissements qui s'attribuent l'espace public pour y exploiter leur commerce doivent s'en pénétrer : nous défendrons quant à nous inlassablement le droit du public à disposer de l'espace qui leur appartient.

    Archives 43 piéton à la canne
    Imaginez que des clients s'attablent sur cette portion de terrasse. Comment peuvent faire les gens, notamment les plus fragiles, pour passer ?

     

    Cette affaire, aux allures de saga, témoigne du fait qu'une collaboration déterminée entre le Maire d'arrondissement, ici Jacques Boutault d' Europe Ecologie les Verts, et le Commissaire Central, ici Francis Vincenti, sont capables de venir à bout des résistances les plus féroces. Le Commissaire, cité au procès, a fait à la barre la déclaration (à lire absolument) que nous reproduisons ici
                                                                                                                                       

  • Préfecture police font wallace 11 05 12

    Fontaine Wallace devant le Préfecture de Police de Paris, 9 boulevard du Palais (IVe)

     

    Le bar de nuit le "FREEDJ", 35 rue Ste Croix de la Bretonnerie (IVe), dont le gérant du COX détient une part significative, vient d'être frappé d'une mesure de fermeture administrative de neuf jours, à compter du 12 mai 2012, par le Préfet de Police de Paris.

    Elle fait suite à un procès-verbal de la police et à une série de plaintes déposées fin janvier par des riverains du carrefour Archives-Ste Croix (IVe). Des résidents qui souffrent la nuit du comportement bruyant des clients qui stationnent sur le trottoir et la chaussée et des occupants de l'immeuble qui en avaient assez de passer des nuits blanches à cause du bruit interne à l'établissement

    La fermeture n'est pas une fin en soi. Elle n'a de sens que si elle contribue à rétablir un équilibre dans le quartier entre ceux dont l'activité se déroule la nuit et ceux, nombreux dans notre urbanisme très dense, qui travaillent le jour et veulent se reposer la nuit. Parvenir à cet équilibre et le maintenir dans le Marais est une gageure car c'est un quartier résidentiel où toute activité bruyante se propage dans des structures de bâtiments anciennes et où les bruits extérieurs se répercutent en s'amplifiant dans des rues étroites qui font caisse de résonnance.

    Trois conditions au minimum sont requises pour que règne un semblant d'harmonie. Au dessus de tout : éviter la concentration. Des lieux de vie nocturnes sont gérables s'ils ne sont pas les uns sur les autres. On peut ainsi espérer limiter les flux de personnes qui vont de l'un à l'autre car elles se trouvent diluées dans l'espace à défaut de l'être dans le temps. Ensuite, évidemment, insonoriser les locaux qui diffusent de la musique. Et, troisièmement, disposer d'un service d'ordre qui fait la police à l'entrée et à la sortie. Les "Pierrots de la Nuit", inaugurés à grand frais pour le contribuable par la Mairie de Paris, sont à cet égard une douce plaisanterie dont chacun convient.

    On l'aura compris, le nombre et la densité sont des données capitales. C'est pour cette raison, entre autres, que nous sommes opposés à l'ouverture d'une boite de nuit de grande capacité au 1-3 rue Pierrre au Lard (IVe). Quand ses promoteurs auront pris la mesure réelle du problème, les solutions se dessineront d'elles-mêmes et nous pourrons peut-être enfin envisager une entente cordiale.

     

    Post-scriptum du 31 mai 2012

    Dans un souci de conciliation, le Préfet de Police a ramené la sanction de 9 à 6 jours.

    En revanche, le "Bureau d'action contre les nuisances" de la Préfecture de Police, statuant sur des "nuisances sonores causées par l'activité de l'établissement" en réponse à la plainte d'un riverain, a dressé un procès-verbal de 5ème classe pour infraction au code de l'environnement. Il a été transmis au Parquet du Tribunal de Grande Instance de Paris

     

     

  •     Temple 103 rez de chaussée 09 05 12

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Immeuble 103 rue du Temple (IIIe)

     

    Cet immeuble fait l'angle entre les rues du Temple et de Montmorency. Il date de 1740 et fait l'objet d'une incription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Conçu comme un immeuble "de rapport", il offre de beaux volumes sous arcades de pierre en plein cintre et un portail avec une imposte en demi-cintre qui abrite une ouverture de petite taille. Les fenêtres des étages sont généreuses et agréablement réhaussées de garde-corps en fonte.

    L'immeuble a un frère siamois et symétrique au numéro 101. Qu'on a du mal à reconnaitre comme tel aujourd'hui. Qu'on en juge :

     

    Temple 101 rez de chaussée 09 05 12

    Immeuble 101 rue du Temple (IIIe)

     

    Il a pourtant bénéficié d'une réhabilitation récente comme celui qui lui fait pendant. Que s'est-il passé ?

    Dans la nuit du 31 juillet au 1er août 2011, alors que notre vigilance s'était assoupie dans la torpeur des douces nuits méditérranéennes, des encombrants entreposés comme tous les soirs sur le trottoir, ont pris feu. Accident, mégot, main malveillante ? On ne le saura sans doute jamais. Il était 5h00 du matin. Un de nos adhérents dormait au-dessus, chez lui. La boutique et l'entresol ont été dévastés par les flammes. Les pompiers ont pu intervenir rapidement ; ils ont évité que l'incendie se propage dans les parties hautes de l'immeuble et fasse des victimes.

    Notre témoin n'en a pas parlé. Il a sans doute attribué le sinistre à la fatalité. Puis il a eu connaissance, plus récemment, de l'incendie similaire que nous avons relaté au 78 rue du Temple, qui a pris sa source la nuit dans une cave-entrepôt, sur des cartons contenant des marchandises inflammables. Une habitante de l'immeuble nous confiait dernièrement cette déclaration des pompiers  : "si nous étions intervenus dix minutes plus tard, l'incendie aurait totalement dévasté votre immeuble car ses murs sont à pans de bois". 

    Les observateurs constatent autour d'eux que de nombreux espaces sont affectés au stockage de marchandises et d'emballages et ils savent que la rapidité d'intervention des pompiers n'est pas garantie. Il leur est arrivé de relever la présence de pétards. Les riverains craignent maintenant pour leur sécurité et celle des personnes qui vivent dans un environnement similaire. En témoignage cette photo d'une entrée de cave au 101 :

    Temple 101 couloir cave 09 05 12
    Autre constatation : en dépit de la hausse du foncier, on dénombre encore dans le voisinage, des immeubles qui au lieu d'être habités sont remplis du haut en bas de cartons, comme celui-ci, au 88 rue du Temple, juste en face de l'immeuble incendié :

    Temple 88 immeuble haut (2)

    Nous en référons au Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, pour lui demander qu'un audit soit lancé pour répertorier les zones les plus critiques du quartier et décider d'actions à entreprendre. C'est une démarche de prévention mais également de protection de sa responsabilité dans l'hypothèse, que nous ne voulons naturellement pas envisager, où un drame plus grave encore que ceux que nous avons vécus viendrait à se produire.

    Les habitants du quartier s'étaient largement mobilisés au début des années 2000 sur ce thème mais le déplacement progressif des grossistes-importateurs vers Aubervilliers, qui est incontestable, a tempéré leurs préventions mais n'a pas mis à l'abri encore ces quelques foyers de désastre potentiel qui perdurent. En dresser l'inventaire serait un premier pas vers l'apaisement des craintes exprimées par les riverains.

     

    Pour agrandir les images et distinguer des détails, cliquez gauche jusqu'à deux fois dans les photos

    Intéressé par l'association : cliquer ICI

     

  • Beaubourg 70 opticien 29 03 12
    Magasin d'optique, 70 rue Beaubourg (IIIe)

     

    Personne ne se plaint que les magasins d'optique se soient multipliés comme des petits pains dans le Marais, car ils enrichissent le paysage de la rue et ne sont porteurs d'aucune espèce de nuisance. Sans compter leur utilité quand on a besoin de lunettes ! Celui-ci, ouvert en octobre 2011, a particulièrement soigné sa devanture. Conformément aux souhaits de l'Architecte des Bâtiments de France, il a repris dans ses vitrines les lignes verticales et les protections en fer forgé qui évoquent l'Art Déco dont  l'immeuble, qui doit dater des années 1925-30, subit vaguement l'influence.

    Il est l'une des 35 agences en France de la Mutuelle OREADE PREVIFRANCE, une complémentaire santé qui a des contrats avec la Mairie de Paris, le Centre Georges Pompidou, la Bibliothèque Nationale de France, le louvre, le Musée d'Orsay, etc … Ses implantations sont décidées, comme ici, en raison de la concentration de clients à proximité. L'agence Beaubourg est spécialisée dans l'optique, au service de ses adhérents mais aussi de tout public. Des accords personnalisés avec des fournisseurs de verrres (ESSILOR par exemple) et de montures, lui permettent si l'on en croit ses dirigeants, de proposer des prix compétitifs.

    Beaucoup d'entre nous s'interrogent sur le foisonnement de ces commerces dans les quartiers du centre. En ce moment, un autre opticien prépare son ouverture au 66 rue Vieille du Temple (IIIe) qui viendra concurrencer ceux que nous connaissons déjà rues des Archives, du Parc Royal, Rambuteau, Beaubourg et du Temple. A croire que s'il y a beaucoup de bobos chez nous, ils sont tous miros …

    Vieille du temple 66 opticien 29 03 12Le magasin en travaux à gauche, 66 rue Vieille du Temple (IIIe) sera lui aussi un opticien. S'il choisit une teinte claire pour sa devanture, il mettra davantage en valeur le restaurant qui le jouxte, "Robert et Louise", spécialiste de la bonne cuisine française au feu de bois (01 42 78 55 89, propriétaire Pascale Georget).

     

    Comment expliquer plus sérieusement  la prolifération des magasins d'optique ? On disait il y a quelques temps : la vente d'une seule paire de lunettes dans une journée permet de couvrir les frais fixes du commerçant. D'après Jérôme Troy, le manager d'OREADE avec qui nous en avons parlé, la concurrence est telle maintenant que cette affirmation est devenue largement inexacte. Il explique aussi l'engouement pour ce type d'activité par l'importance du marché qui bénéficie de la diversité des produits : lunettes fantaisie qui deviennent des accessoires de l'habillement (pour les femmes surtout) et lunettes de soleil (même remarque) qui ne s'adressent plus seulement aux habitants du secteur mais aux visiteurs et aux touristes de passage, dont on sait qu'ils sont très nombreux chez nous.

    En un sens, le marché de l'optique s'apparente à celui de la mode et de la création. Rien d'étonnant dans ces conditions qu'on le voie suivre le rythme d'ouverture des magasins de prêt à porter dans les rues du Marais.

     

     

  • St antoine valises roulettes floutée 12 03 12
    Ces valises à roulettes symbolisent un phénomène qui explose à Paris : la location de courte durée d'appartements meublés.

                             

    Ils envahissent les résidences parisiennes, ces touristes qui trainent leur valise derrière eux. Ils vont et viennent dans les immeubles qui résonnent souvent, quand il n'y a pas d'ascenseur, du boum-boum des roulettes sur les marches d'escaliers. Ils viennent de tous les horizons. Paris est une tour de Babel où les langues entendues, dans le métro, dans la rue, n'évoquent plus rien de ce que nous connaissons.

    Grâce à Internet, ils ont trouvé le studio dont ils rêvaient dans le Marais : immeuble ancien, poutres et pans de bois, escaliers cirés. Ils passent leurs vacances dans le saint du saint, le cœur du Paris historique, dont ils savent qu'il est riche en animations en tout genre. La facture est plus douce qu'à l'hôtel. On peut davantage se serrer dans un studio ou un deux pièces et on peut faire sa cuisine soi-même ce qui évite la composante restauration qui pèse lourd dans les dépenses de séjour à l'hôtel.

    On comprend clairement qu'il y ait une "demande". D'où provient l'offre ?

    Elle ne peut être que diverse mais une typologie simplificatrice peut être dégagée : (1) les propriétaires d'un "pied-à-terre" à Paris qui cherchent à en réduire le coût voire gagner quelques sous et (2) les investisseurs avertis qui ont acquis le bien en vue de sa location meublée, sans intention de l'occuper, dans une vision productiviste.

    Il serait abusif de condamner moralement les premiers. Ou alors, il faudrait en vouloir à tous les parisiens qui ont leur résidence secondaire dans le Luberon ou en Corse et qui n'hésitent pas à la prêter, moyennant "contribution financière", à des gens qu'ils connaissent plus ou moins.

    On est tenté d'être moins tendre à l'égard de riches nationaux ou étrangers qui investissent en vue de louer à la petite semaine car la difficulté de se loger à Paris est due en partie à la faible motivation des propriétaires à louer leur bien vide ou meublé sur la base d'un bail ordinaire. Il ne faut pas se tromper toutefois, un rendement financier plus faible n'est pas la raison essentielle mais plutôt le risque de non-paiement des loyers et l'absence de liquidité du bien, dans les faits, le jour où on a envie de le vendre ou de l'occuper.

    Les commentateurs mettent en avant régulièrement le rendement des locations meublées courte durée. Il est exact que le loyer "brut" atteint deux ou trois fois celui d'un appartement en location longue durée mais, ramené à l'année, compte tenu d'un taux d'occupation qui n'est pas de 100%, la recette est moindre et le rendement obéré par des charges incontournables de gestion (entrées-sorties, nettoyage, publication sur Internet …).

    Il n'y a donc pas de justification morale à condamner la pratique. Quel est d'ailleurs le "code" qui le justifierait ? Il convient d'ajouter que ces locations pallient l'insuffisance ou la cherté excessive de l'hôtellerie traditionnelle. En ce sens, elles favorisent le tourisme et pèsent de leur poids dans les statistiques qui font de Paris la ville la plus visitée au monde avec  un chiffre de 35 Millions de personnes/an.

    En revanche, il n'est pas choquant que les pouvoirs publics réagissent. A l'Hôtel de Ville, on considère que la location meublée courte durée contrarie une politique du logement qui vise à développer l'offre locative traditionnelle. De ce point de vue, il existe une alliance objective avec les professionnels de l'hôtellerie qui y voient une concurrence jugée déloyale.

    Aussi la Mairie de Paris a-t-elle réactivé en 2009 l'article 631.7 du code de la construction  qui, pour les villes de plus de 200.000 habitants, interdit la location meublée dans des logements qui ont le statut d'habitation. Chargée du contrôle de la "destination" des logements, elle exige désormais que tout changement du statut "habitation" vers celui de "commercial" fasse l'objet d'une déclaration, et elle oppose généralement à ce changement des conditions qui sont dissuasives. Le propriétaire se trouve dès lors en infraction si un logement n'ayant pas le statut commercial est proposé par lui en location meublée courte durée.

    Les habitants propriétaires-résidents ne sont pas opposés par principe à ce que d'autres propriétaires, non résidents, se livrent à cette pratique pour autant que le règlement de copropriété autorise l'utilisation commerciale du logement. Dans le cas contraire, il appartient au syndic et au conseil syndical de faire en sorte que chacun en soit averti et que le règlement soit respecté.

    Si on en juge par des réactions recueillies auprès d'un certain nombre d'entre eux, tout est affaire de mesure. Si le phénomène est marginal, il n'est pas dérangeant. S'il prend des proportions excessives, des nuisances sont dénoncées : sonores (arrivées/départs tardifs, fêtes et vie nocturne bruyante), dangers de fuites d'eau ou de gaz dues à des robinets mal fermés, insécurité (large diffusion des codes d'accès), dégradation du standing de l'immeuble, allées et venues ou syndrome "hall d'hôtel", travaux fréquents de remise en état, etc … On reproche aussi aux visiteurs leur absence de soins à l'égard du cadre de vie et des parties communes.

    Au-delà des aspects fiscaux propres à l'activité et à ceux qui s'y livrent, des amendes  administratives lourdes sanctionnent le non-respect de l'obligation de déclaration de l'usage commercial. Pour autant, la procédure de verbalisation ne nous parait pas encore bien établie.

     

    Autre article qui date de novembre 2010 : Le marché de l'immobilier dans le Marais

     

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