Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

  • Temple 61 devanture 10 03 12

    Maroquinier 61 rue du Temple – 2 rue Geoffroy L'Angevin (IVe). Tags et décrépitude.

     

    Encore une banque ? Est-ce possible, il y en a déjà trois au carrefour ? Caisse d'Epargne, LCL (Crédit Lyonnais) et CIC. Dans le quatrième angle, tout de même, une brasserie, le Celtic. On n'a rien contre les banques, même si leur côte a souffert en ces temps de crise, mais dans les parages, de Beaubourg à Archives, on en compte déjà cinq.

    Cette nouvelle agence sera la sixième, un peu en retrait du carrefour, dans ce local commercial qui fait l'angle Temple/Geoffroy-L'Angevin, un maroquinier qui n'était pas un grossiste. On avait senti sa fin prochaine. Tout pimpant à sa création en mars 2009, on l'avait vu ces temps-ci se dégrader sans que ses gérants n'aient semblé s'en émouvoir. C'est souvent le signe d'un changement en vue. Tags et décrépitude sont de mauvais augure : quand ils montrent leur nez, la dernière heure est proche.

    On nous annonce en effet le départ du commerce actuel et la création à sa place d'une agence bancaire à l'enseigne de CM CIC SERVICES. Tout laisse penser qu'il s'agit "d'activités auxiliaires de services financiers, hors assurance et caisses de retraite". Quelque chose qui diffère de l'activité d'une agence bancaire classique. On en saura plus bientôt. On trouve déjà à Nantes une société de ce type, membre elle aussi du groupe Crédit Mutuel CIC.

     

  • Gravilliers 11 (2)
    "R. Pochat", 11 rue des Gravilliers (IIIe), il y a trois ans. Les vestiges d'un atelier de traitement des métaux.

                                            

    L'immeuble est resté à l'abandon pendant des décennies. On voyait mal, d'ailleurs, ce qu'on pouvait en faire. Certains ont osé. Une société immobilière au nom curieux "d'Ornithorynque" a déposé un permis de construire dont la longue gestation a abouti à la réalisation d'un hôtel : "Jules & Jim".

    Le projet avait des airs de gageure. On comprend mieux sa faisabilité quand on en connait les détails. En effet, la parcelle est très étroite sur rue mais elle s'étend et elle s'évase dans les profondeurs en annexant en partie l'immeuble voisin du 7 de la rue.

    Gravilliers 11 jules & jim 12 01 12Façade de l'hôtel "Jules & Jim", janvier 2012. Ne manquez pas d'admirer l'enseigne ancienne sur l'immeuble d'angle, rue des Vertus, à gauche : "La Table de l'Oncle". (Pour agrandir, cliquez jusqu'à deux fois dans l'image). Observez que l'architecte a choisi de rappeler, sur la nouvelle façade, les lignes verticales sur trois niveaux qui caractérisaient l'atelier Pochat. C'est un clin d'oeil à la mémoire industrielle du lieu. Il faut espérer que l'hôtel ne gache pas l'esthétique du bâtiment et la quiétude des riverains par des enseignes inappropriées.

                              

    L'intégration de cette façade dans le bâti du XVIIIème siècle environnant n'est pas l'incongruité que certains dénoncent. Il est vrai que tout jugement en la matière est subjectif et que chacun est en droit d'apprécier le résultat ou de le honnir. Pour ce qui nous concerne, en dépit de notre attachement aux vieilles pierres, nous n'hésitons pas à donner aux architectes et aux commanditaires de cette réhabilitation un satisfecit pour leur audace mesurée à vouloir marier l'ancien au contemporain.

    Pour l'avoir empruntée ce matin, nous témoignons que cette rue n'est plus le sujet qui a enflammé les réunions d'arrondissement au début des années 2000, sur le thème du monopole des grossistes-importateurs. Certes les grossistes sont toujours là. On les reconnait au caractère agressif de leurs enseignes qui ne sont ni du meilleur goût ni conformes à la réglementation du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du Marais. Mais l'activité de leurs boutiques est calme. On sait qu'un grand nombre d'entre eux ont quitté le quartier des Gravilliers pour se regrouper à Aubervilliers où ils disposent de tout l'espace  nécessaire à l'exercice de leur activité. Ils restent ici pour garder une vitrine et aussi parce qu'ils sont conscients qu'un bail ou la propriété de murs dans le Marais est un bon placement, si l'on en juge par l'évolution du foncier.

    La présence d'un hôtel aux Gravilliers est l'un des signes que la rue, comme ses consoeurs Chapon et au Maire, est entrée dans la diversité pour laquelle nous avons tous milité. L'inversion du sens de circulation, décidée par le Maire Pierre Aidebaum, pour qui cette rue a été un casse-tête, a bien accompagné le changement. Ce matin vers 10h00 il n'y avait ni voitures de livraisons, ni aucun véhicule du reste, ni vacarme conséquent et subséquent. Bref, un paradis.

     

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  • Archives 43 comptoir archives bas retour

    C'était en 2010 dans le IVe. Bache plastique gonflée comme une baudruche pour accueillir plus de monde, règle "un tiers/deux tiers" à l'avantage des piétons ignorée, profusion d'ardoises et de mobilier de desserte sur l'espace public …. On avait affaire à l'archétype de l'exploitant désinvolte. Histoire sans paroles (19 juin 2011).

    Archives 43 comptoir archives nouvelle terrasse 30 11 11
    Novembre 2011. La terrasse est désormais délimitée par des parois rigides. C'est un  progrès considérable pour les piétons et pour le paysage de la rue qui avait trop souffert de ces "rideaux de douche" inesthétiques en plastique. Même dans le Marais, secteur sauvegardé où les exigences en matière d'urbanisme sont fortes, ils avaient fleuri ça et là.

    Pour autant les dispositions du nouveau "règlement des étalages et terrasses" de la Ville de Paris, en vigueur depuis le 1er juin 2011 et auquel nous avons été associés dans le cadre de "Vivre Paris !", sont-elles respectées ?

    Pas vraiment. Voici ce que nous constatons : des tables et des chaises ajoutées au-delà de l'espace autorisé, plusieurs ardoises et du mobilier de décoration au carrefour, emprise de la terrasse en équerre non conforme : elle occupe la moitié environ du trottoir et les deux tiers – au lieu du tiers – de l'espace "utile" (qui s'entend hors obstacle, ici le pied d'un feu rouge). La largeur minimum de 1,60 mètre pour les piétons n'est pas respectée.

    Archives 43 desserte et ardoises Archives 43 retrour rambuteau 01 11 11

     Entrée de l'établissement                        Retour "en équerre"

     

    Que penser du résultat ? Incontestablement, il y a un progrès. Cela étant, la Direction du Permis de Construire et du Paysage de la Rue de la Mairie de Paris, doit-elle tolérer voire régulariser ce qui est en contradiction avec le règlement ? Pourquoi pas si on cède à l'esprit de tolérance qui caractérise la majorité d'entre nous, certainement pas si la Directrice de l'Urbanisme entend faire respecter l'image qu'elle a donnée d'elle-même en déclarant en juin avec fermeté que son nouveau règlement, contrairement à celui de ses prédécesseurs, serait LUI appliqué.

    Nous reconnaissons qu'il n'est pas raisonnable de donner un signal qui sera immédiatement interprété par les exploitants comme une invitation à s'affranchir des contraintes du règlement. Dans le cas présent, la mairie peut considérer que l'emprise ne dépasse pas la moitié de la largeur du trottoir et qu'à ce titre elle peut déroger à la "règle générale". Il reste le feu rouge qui réduit considérablement le passage. Doit-on engager des dépenses publiques pour le déplacer ou le supprimer ? Elargir le trottoir ?

    Cette affaire a valeur de test et il faut reconnaitre qu'elle n'est pas facile à régler. Le "conseil de rue des Archives" mis en place par la Maire du IVe Dominique Bertinotti, qui rassemble des habitants, des commerçants et des associations, se réunit prochainement. Nous suggérons qu'il émette un avis.

     

     

  • Orage mairie iv (2)
    Nuit sur fond d'orage dans le Marais. Photo A.U. droits réservés

                                                                                                                                  
    Préparez vous cette année encore à subir cette initiative, dérivée des "états généraux de la nuit" qui se sont tenus l'an dernier à l'Hôtel de Ville.

    Le message des organisateurs aux parisiens était clair : si vous voulez dormir la nuit, entre le 14 et le 20 novembre, partez de Paris. Les réactions indignées de "Vivre Paris !" les ont conduits, à 9h52 le 12 novembre, à retirer cette déclaration. Les commentaires de "Vivre Paris !" n'ont cependant pas été publiés ce qui a fait dire à nos amis que la Mairie de Paris ajoutait la censure à l'outrance. On note toutefois qu'à 12h09, ces commentaires apparaissaient enfin !

     On peut voir cette annonce sur le site de la mairie de Paris, rubrique "BLOGS", article "POUSSE LE SON" (sic). La phrase retirée était : "c’est du 14 au 20 novembre alors si vous avez envie de passer des nuits calmes mieux vaut poser tout de suite votre semaine de vacances au fin fond de votre campagne préférée."

    Bien que la phrase en question ait opportunément disparu, l'entourage du Maire de Paris n'a pas hésité pas à évoquer des déplacements de population. Bigre ! Dans quel système de pensée vivons-nous à Paris ?

    Merci quand même au directeur de la publication du site d'avoir retiré ces propos méprisants qui sonnaient très mal aux oreilles des parisiens.

    Au même moment, on nous annonce la création d'une "Association de Médiation pour un Usage Optimal de la Nuit (AMUON)" avec comme objet – pas très clair – de  "permettre l'ouverture d'un dialogue à travers une médiation innovante, mieux adaptée aux aléas de nuits capitales pas comme les autres".  

    On observe que ses dirigeants sont tous des professionnels du spectacle et de la nuit.

     Pour faire bref, on crée le bazar et simultanément un organisme pour atténuer les effets du bazar. On peut être sûr dans ces conditions d'avoir le bazar ; il y a fort à craindre qu'il s'avère ensuite impossible de gérer la relation avec les riverains. Et on trouve naturellement, dans les sources de financement de cette association, une fois de plus et malgré la crise, des subventions d'origine publique, notamment de la commune, c'est-à-dire nos impôts.

    Voilà à quoi certains adjoints de Bertrand Delanoë consacrent leur temps : tout faire pour développer la fête la nuit à Paris, en ne se préoccupant de la qualité de vie des parisiens que pour leur dire : "dégagez".

    En cette période où la situation de notre pays est grave, on est rassuré de constater qu'il y a au sommet de la capitale, des gens qui se préoccupent de questions sérieuses. Il est clair qu'en proposant à notre jeunesse des nuits endiablées arrosées d'alcool, ils éliminent leurs angoisses et les préparent efficacement à un avenir meilleur.

     

    Post-scriptum # 1 du 16 novembre 2011

    Nos craintes étaient fondées. Une subvention de 50.000 € a bien été attribuée à l'association "Nuit Vive" qui organise les "Nuits Capitales". Voir Délibération Conseil de Paris

    Il est intéressant, du reste, à la lumière de ce qui se passe aujourd'hui, de relire les débats de juin 2010 autour de la conclusion d'une convention avec l'association "Nuit Vive" car ils rendent bien compte de la dérive festive impulsée par le Maire de Paris en 2010 et en désigne les acteurs : MM. Ian Brossat, président du groupe communiste et élu du XVIIIème arrt, Mao Péninou, élu du XIXème, Maire-Adjoint chargé du "Bureau des Temps", Christophe Girard, Maire-Adjoint à la Culture, élu du IVe, Jean-Bernard Bros, maire-Adjoint chargé du Tourisme, élu du XIIIème.

    Parmi ces promoteurs de l'agitation nocturne et du bruit qui l'accompagne, Yves Pozzo di Borgo, élu "Nouveau Centre" du VIIe, a fait figure de moine convers en surprenant son auditoire par son revirement. Il est vrai que depuis le plaidoyer de sa collègue de la mairie du VIIe Martine Namy-Caulier, élue UMP, en décembre 2009 pour "plus de tolérance quant à la verbalisation excessive des étalages et terrasses" (voeu déposé puis retiré en catastrophe !), on ne sait plus bien à Paris qui se sent responsable de défendre la qualité de vie et la santé des parisiens.

                                                                                                     

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  • Berlin porte brandebourg
    Berlin, la porte de Brandebourg

     

    L'an dernier à cette époque, le Maire de Paris, sous la pression insistante des professionnels de la nuit qui brandissaient une pétition sur le thème de "Paris, ses nuits meurent en silence...", confiait à son Adjoint Mao Péninou le soin de les revitaliser à travers des "états généraux de la nuit" qui se sont tenus, on s'en souvient, les 12 et 13 novembre 2010.

    "Les nuits meurent …", c'est le contraire de ce que nous observons sur le terrain. On n'a jamais vu autant de monde le soir et la nuit à Paris – Paris n'est-elle pas la ville la plus recherchée au monde avec quelque 35 millions de visiteurs par an ?  Ceux dont l'intérêt est de vendre des boissons alcooliques et des appareils de sonorisation en veulent encore plus. Ils ont donné Berlin et Barcelone en modèle et demandé une aide à la Ville et à la Région (c'est-à-dire à nous-mêmes) pour qu'enfin nos nuits puissent concurrencer les leurs.

    Il se trouve qu'on constate actuellement une forte réaction de rejet dans ces villes à l'égard de la fête et des beuveries qui l'accompagnent. Voici ce qu'en dit le très sérieux magazine allemand " der Spiegel" dans son édition du 12 septembre 2011.

     

    Berlin : une ville à bout de nerfs

     

    Des loyers élevés, du tourisme bon marché – les Berlinois vivent dans une métropole mais ils aimeraient avoir « une ville à eux ».

    Histoire d’une ville qui se demande à qui elle appartient : à ses habitants ou bien au monde entier ?

    (D'après Wiebke Hollersen et Dirk Kurbjuweit : Berlin, die überreizte Stadt, der Spiegel : 12/09/11)

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    Les Berlinois doivent faire face à un nouveau défi : Berlin, à la fois capitale du monde et ville à vivre. L’économie de la ville reposant pour une très grande part sur le tourisme, les arguments des gens de l’hôtellerie, de la restauration et de l’immobilier semblent imparables.

    Cependant, on assiste à un mouvement de protestation jusque-là jamais vu de la part des résidents berlinois.

    On compte actuellement plus de 20 millions de nuitées par an à Berlin, et on en attend 30 millions cette année. L’année dernière, ce même nombre a augmenté de 10,2%, pour la première moitié de 2011, on enregistre une augmentation de 6,5 %.

    Berlin attire comme un aimant, on aime Berlin malgré sa laideur. Berlin n’attire pas par ses vieilles pierres, mais par son atmosphère.

    Par ailleurs, un des thèmes des dernières élections municipales était l’augmentation des loyers, qui semble aller de pair avec l’augmentation des touristes. Les loyers du centre ville ont augmenté de 14% en deux ans. 20 % de la population qui vivait à Prenzlauerberg a dû émigrer à la périphérie de la ville ne pouvant plus payer les loyers. C’est un des effets de la « boboisation » de ces quartiers que certains déplorent et dont d’autres se satisfont. C’est une conséquence aussi de la rénovation de ces quartiers.

    Depuis quelques années, on assiste à la naissance sauvage d’un nouveau Berlin de touristes et de nouveaux arrivants. On entend de plus en plus parler de Berlin comme d’un gigantesque Disneyland.

    Les protestations des riverains se multiplient : contre le bruit, contre la hausse des loyers, contre le nouvel aéroport.

    D. Dagan a vu se transformer son immeuble en hôtel sans la moindre intervention des services publics. 10 appartements sur 21 sont loués à des touristes qui font la fête tous les soirs, qui jettent leurs ordures dans le hall d’entrée. Rien que dans la rue Wilhelmstraße (Mitte), on compte 257 appartements de vacances illégaux. D. Dagan a créé une association de riverains qui lutte pour un Berlin aux Berlinois.

    Marion Mayr et Karsten Mierke luttent eux contre O. Winter, propriétaire de la chaîne d’hôtels « A&O », entre autres, et qui a très vite compris quel attrait représentait Berlin, d’abord pour les groupes scolaires, ensuite pour les touristes "easyjet". Marion et Karsten, Berlinois ordinaires qui vont au travail le matin et souhaiteraient dormir le soir, appellent la police toutes les nuits, ou rédigent des rapports sur le bruit : les bus s’entassent devant leur maison, les filles s’interpellent par les fenêtres de l’hôtel, les garçons grimpent sur les gouttières, les touristes titubent dans les rues et urinent dans les buissons, jettent et cassent les bouteilles de bières par terre.

    A Kreuzberg, les écologistes ont appelé les riverains à une réunion avec le mot d’ordre : « au secours, les touristes arrivent ! »

    Ce qui était autrefois le Berlin mythique et d’avant-garde est devenu la « partytown », constituée de restaurants, bars et bars à cocktails, qui étendent leur « happy-hour » jusqu’au matin, d’épiceries ouvertes toute la nuit offrant un choix immense de bières et transformant de ce fait les rues en bars géants. La moitié du Wrangelkiez est déjà conquis, de grandes parties du quartier Friedrichshain, la Oranienstraße à Kreuzberg et l’Oranienburgstraße à Mitte. Cette « partytown » commence à s’étendre vers Neukölln, quartier pauvre habité principalement par des immigrés. Là aussi, le combat a commencé.

    Les agents immobiliers suivent les bars à la trace. D’abord ils laissent s’installer les bars et de là naît une « infrastructure subculturelle ». E. Skjerven, agent immobiler norvégien, est entré dans la danse il y a 5 ans. Il a déjà acheté plus de 14.000 appartements sur une zone qui s’étend de Pankow jusqu’à Zehlendorf. Il place l’argent de riches Norvégiens qui espèrent que les loyers vont augmenter, mais l’église norvégienne aussi a investi. Il est aussi question d’un fonds danois qui achète maison sur maison pour ensuite revendre après très forte augmentation les appartements séparément.

    Berlin est devenu pour beaucoup trop cher et trop bruyant.

    La ville a fait savoir il y a peu qu’une quinzaine de clubs étaient menacés de fermeture, suite à des plaintes du voisinage.

    Pour reprendre une célèbre phrase d’Hans Magnus Enzensberger : « Le touriste détruit ce qu’il cherche, au moment où il le trouve. »

    Synthèse et traduction : SD

     

  • Terrasse arts & métiers

    Terrasse arts & métiers dégagée 17 10 11
    Carrefour des Arts & Métiers (IIIe), en juin 2011 photo du haut, en octobre (de la même année), photo du bas

     

    Est-ce l'effet du nouveau règlement des terrasses ? d'une intervention du Maire du IIIe ? du froid ? d'une prise de conscience de l'exploitant de l'établissement qu'il était allé un peu loin ?

    Vraisemblablement rien de tout cela, à moins qu'on ne nous confirme l'une de ces hypothèses. Il y a eu des travaux de voirie pour le réaménagement du carrefour. Il a fallu dégager le trottoir. Va-t-on en rester là ou assistera-t-on, dès la fin des travaux, au retour inexorable de la rangée supplémentaire et illicite de tables et de chaises ?

     

  • Pierre au  lard photo mc weil 
    "Voyage au bout de la nuit" ! C'est par ce boyau de 2 mètres de large que des centaines de clients transiteraient chaque nuit pour fréquenter le "bar-club", dont l'entrée est au fond à gauche, face au Café de la Gare et au Théâtre Essaïon. Le 25 septembre 2010, un incendie se déclarait dans le bâtiment de gauche. Les pompiers ont été contraints de déployer la grande échelle le long de la rue, à l'horizontale, depuis la rue St Merri.

     

    Et pourtant, à l'issue d'un quatrième round avec la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris, les promoteurs du projet obtenaient le 2 septembre 2011 un permis de construire "tacite" pour le "bar-club" qu'ils se proposent d'ouvrir (voir notre article du 20 septembre).

    Devant l'émotion suscitée par ce projet auprès des riverains et de nombreux habitants du Marais, nous avons accepté d'être leur porte-parole et de former auprès du Maire de Paris, Bertrand Delanoë, un recours gracieux pour l'annulation du permis. Que le promoteur ne s'étonne pas si son numéro vert a été boudé ; il est clair que ce n'est pas auprès de lui que des habitants déstabilisés vont aller chercher soutien et réconfort !

    Il convient de préciser ce qu'est un permis "tacite". Le nouveau code de l'urbanisme stipule qu'une demande de permis de construire qui n'a pas fait l'objet d'un rejet dans les six mois de son dépôt, est "tacitement acceptée". C'est à cette disposition du code de l'urbanisme, qui date de 2007, que les promoteurs du "bar-club" (avec piste de danse) doivent de pouvoir procéder aujourd'hui aux travaux.

    De notre point de vue, ayant pris connaissance du dossier d'urbanisme, nous considérons qu'un accord explicite n'aurait pas été donné, tant il reste dans le dossier d'objections, de réserves et de zones d'ombre. Objections de la Maire du IVe, Dominique Bertinotti et de son conseil municipal, auxquelles il n'est pas répondu, réserves de la Direction de la Voirie et des Déplacements, qui ne sont pas levées, incertitudes liées aux conditions d'intervention des pompiers en cas d'incendie…

    Nous avons relevé un vice de forme qui pourrait bien entrainer la nullité du permis : une incohérence entre le descriptif du projet et le contenu détaillé du dossier. Par ailleurs, nous contestons le fait que la Mairie de Paris ait donné son accord pour la "réhabilitation d'un bâtiment […] en vue de l'installation d'un bar-club" alors que le Préfet de Police de Paris et le Procureur de la République ont exprimé leur opposition à l'exploitation d'une licence IV par cet établissement, du fait de la proximité d'écoles maternelle et primaire et d'un centre de sports. Le pétitionnaire a déclaré au "Parisien" qu'il avait une botte secrète. Peut-être a-t-il l'intention de servir de la limonade ou du Canada Dry ?

    Nous attendons que le Maire de Paris nous réponde. Il arrive qu'il reste coi. Nous sommes prêts, le cas échéant, à faire face à cette éventualité.

     

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    Post-scriptum du 12 octobre 2011 :

    M. Frédéric Hervé a souhaité exercer son droit de réponse à cet article. Le voici : 

    DROIT DE RÉPONSE DE MONSIEUR FREDERIC HERVE

    J’entends exercer mon droit de réponse à la suite de la publication de l’article intitulé « « Bar-club » rue Pierre au Lard (IVe) : « Vivre le Marais ! » introduit un recours gracieux auprès du Maire de Paris » publié le 7 octobre 2011 sur le blog de Monsieur Gérard Simonet  http://vivrelemarais.typepad.fr.

    Je tiens, en qualité de promoteur participant au projet du nouvel établissement nocturne de la rue Pierre au Lard, à rectifier plusieurs informations erronées figurant dans cet article

    En premier lieu, je précise à vos lecteurs que l'entrée du WOO CLUB se situera dans le côté large de la rue Pierre au Lard, laquelle débouche dans la rue du Renard dont la taille est particulièrement imposante.

     Ainsi, contrairement à ce qui est indiqué dans la légende accompagnant la photographie publiée dans cet article, « le boyau de 2 mètres de large » qui y est présenté n’est en réalité destiné qu’à desservir une sortie de secours du futur établissement et non à accueillir les clients de celui-ci.

    En outre, parmi les services consultés sur les mesures de sécurité mises en oeuvre dans le cadre du projet du WOO CLUB, les services de sécurité de la Préfecture de Police de Paris tout comme les pompiers de la ville de Paris ont émis un avis favorable. Les conditions de sécurité du futur établissement sont donc parfaitement remplies.

     Par ailleurs, je tiens à préciser à vos lecteurs que le début d’incendie qui s’est déclaré le 25 septembre 2010 ne s’est pas produit dans le local aujourd’hui concerné par le permis de construire du WOO CLUB, mais dans les locaux de l'ancien restaurant alors dénommé Curieux – Spaghetti bar.

    Je suis dès lors particulièrement surpris de constater que cet article tente de créer un lien artificiel entre le projet du WOO CLUB et les responsabilités antérieures d’un autre gérant d'établissement. 

    De plus, contrairement à ce qui est indiqué dans cet article, le numéro vert que les promoteurs du projet ont mis en place pour pouvoir répondre aux interrogations des riverains continue de fonctionner à ce jour. Plusieurs d’entre eux se sont, en effet, vus apporter les réponses souhaitées après avoir composé le numéro en question.

    Enfin, je tiens à préciser à vos lecteurs que le projet du WOO CLUB a reçu et continue de recevoir le soutien de plusieurs milliers de personnes, heureux qu'un nouveau lieu nocturne ouvre enfin ses portes dans le centre de Paris. 

     Aussi, il me semble qu’il est temps qu’un vrai dialogue s’instaure.

     (2.466 signes espaces compris – 42 lignes)

    Fin du droit de réponse. 

    Voici notre propre réponse à ce droit de réponse :

    Le blog auquel il est fait référence n'est pas "le blog de M. Simonet" mais celui de l'association "Vivre le Marais !" membre de "Vivre Paris !", comme il est précisé clairement dans l'en-tête de chaque article.

    D'accord avec votre observation. Observez les termes de notre article, ils ne contredisent en rien les vôtres. Le 9ème commentaire du 8 octobre 2011, signé "Vivre le Marais !", corrige à propos certains témoignages de lecteurs qui pourraient avoir mal compris.

    Au sujet des conditions de sécurité, nous prenons acte de vos propos. Il reste les réserves et objections exprimées à ce sujet par la Maire du IVe, Mme Dominique Bertinotti, auxquelles il n'a pas été répondu.

    Notre reportage sur le début d'incendie du 25 septembre 2010 avait pour but de souligner les difficultés d'intervention des pompiers sur la zone. La circulation dans la partie nord-sud étroite de la rue Pierre au Lard est impossible ; elle est difficile aussi dans la partie est-ouest affluente à la rue du Renard et en particulier à l'aplomb du n° 3, là où se trouvent l'entrée et la façade du bar projeté.

    Enfin le soutien que vous recevez de la part de ceux qui veulent faire la fête auprès de nos amis riverains n'est pas pour rassurer ceux qui craignent légitimement pour leur tranquillité. L'équation est pourtant déséquilibrée : ceux qui s'amusent se renouvellent peu ou prou tous les soirs. Ceux qui essaient de dormir avec du bruit sous leurs fenêtres sont chaque nuit les mêmes à subir le bruit et autres nuisances.                                                                                 

    Fin de notre réponse

     

  • Vieille du temple 18 boulangerie malineau 

    Impasse de l'hôtel d'Argenson et boulangerie Malineau, qui affiche le slogan "La passion du bon pain", 18 rue Vieille du Temple (IVe)

     

    Cette impasse, que les gens concernés nous pardonnent, n'est pas très reluisante. Une inscription gravée nous indique d'ailleurs qu'elle était jadis qualifiée de "cul-de-sac" d'Argenson. Ouverte à tous les vents, elle accueille aussi à bras ouverts toute la gamme des pollueurs urbains : afficheurs sauvages, tagueurs, passants indélicats qui soulagent leur vessie et se débarassent  de ce qui les encombre.

    Aussi apprend-on avec satisfaction que les propriétaires de l'immeuble qui borde l'impasse côté 18 rue Vieille du Temple, ont demandé l'autorisation de procéder à son ravalement. Il n'est pas clair si les deux rives ou une seule sont concernées.

    Revers de la médaille, toutefois : la boulangerie disparait. Elle est remplacée par un commerce de "cosmétiques frais faits main". "Le patron prend sa retraite" nous dit la vendeuse. C'est un commerce de bouche qui cède sa place à une boutique de luxe ; c'est aussi une charmante enseigne en drapeau qui va disparaitre :

    Vieille du temple 18 enseigne malineau 

    Certains s'en affligeront. Il convient de garder son sang-froid. Le renouvellement des commerces répond à une réalité économique contre laquelle il ne faut pas forcément s'élever en rappelant que ce sont des consommateurs comme nous, par leurs habitudes d'achat, qui attirent ou dissuadent les commerces. La société "LUSH Cosmétiques" qui prend la suite a surement quelque chose à apporter à notre quartier et à l'environnement. Voir ce qu'en dit la presse-magazine.

    L'arrière boutique, qui est actuellement le laboratoire de la boulangerie, fait 70 m², pour 40 m² de surface de vente. La date prévue pour l'ouverture du magasin est le 10 décembre 2011. C'est de notre point de vue excessivement optimiste. Nous parions pour le printemps 2012.

    On espère que LUSH ("Lush" sous-tend l'idée de luxuriance végétale) acceptera de s'engager à entretenir cette impasse qui ne demande qu'à arborer son charme de vieille ruelle du Marais, et séduire riverains et touristes au même titre que le passage des Arbalétriers, rue des Francs-Bourgeois dans le IIIe.

     

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  • Archives 43 occupation portail 

                                        Archives 43 piéton à la canne 

    Archives 43 rambuteau 19 06 11 

    Archives 43 desserte et ardoises 
    Cette brasserie du IVe fait très fort. Au rythme où elle se déploie, elle occupera bientôt le carrefour en entier !
    (cliquer dans les images pour agrandir) 

     

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  • Pastourelle 35 dumas devanture 
    Freemoôs, 35 rue Pastourelle (IIIe), vient d'ouvrir ses portes dans les anciennes arcades de la rue Pastourelle, nouvellement aménagées, au pied d'un immeuble totalement réhabilité. Tél. 01 42 77 01 71 – Internet : www.freemoos.com

     

    Devant l'entrée, Frédéric Dumas qui lance avec Thierry Braun un commerce de vélos à assistance électrique et un ensemble de produits dérivés autour du concept.

    Il y a deux ans seulement, ce site posait de nombreux problèmes sociaux. Propriété de France Telecom, vidé de ses habitants, il a été offert à la vente mais un conflit s'est développé avec la mairie de Paris, désireuse de le préempter sans en payer le  juste prix (revoir l'article du 6 février 2009).

    Très rapidement une forte tension est apparue avec les riverains, exaspérés par l'état sanitaire des trottoirs rue du Temple et rue Pastourelle, où des sans-abri s'étaient installés dans des conditions déplorables. En même temps, un espace potentiellement habitable se trouvait gelé faute d'un accod entre les parties prenantes.

    On sait que la sagesse a prévalu. Elle nous vaut cet évènement que nous saluons à plus d'un titre : Il consacre une diversification de l'économie du quartier, monopole il y a peu de temps encore des grossites en maroquinerie ; Il participe à la promotion d'un mode de transport doux et non polluant ; Il crée quelques emplois et contribue à vivifier un secteur livré trop longtemps à la saleté et aux tags ; Il s'intègre harmonieusement dans le paysage de la rue par l'esthétique de sa devanture et de son enseigne.

    Les vélos proposés à la vente sont d'origine diverse. Généralement européenne, souvent française. Une technologie nous a particulièrement fascinés : il s'agit d'un cycle baptisé "le Cardan". Le moteur électrique se cache dans le moyeu avant (c'est donc une "traction avant"), la liaison entre le pédalier et le moyeu arrière, qui dissimule une boite de vitesses à train épicycloïdal, se fait par un arbre avec pignons d'angle protégés par un carter étanche.

    Freemoos le cardan 

    "Le Cardan", vue de l'arbre de transmission, qui remplace la chaîne

                                              

    Les vélos sont vendus entre 700 et 2.000 €. Vitesse de croisière : 25 km/heure. La Mairie de Paris subventionne actuellement l'achat de vélos électriques en accordant une subvention qui va jusqu'à 400 €.