Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

  • Arts & métiers brasserie terrasse 
    Carrefour des Arts & Métiers (IIIe), la terrasse sur la terrasse

                                                                   

    Notre note précédente sur le sujet remonte au 4 janvier. Nous sortions d'une réunion au cours de laquelle une délégation du réseau "Vivre Paris !" avait été reçue par plusieurs personnalités de la Mairie de Paris et notamment Mathias Vicherat, Directeur de Cabinet de Bertrand Delanoë et Elisabeth Borne, Directrice de l'Urbanisme.

    Nous nous étions réjouis de la qualité de leur écoute et des inflexions annoncées par rapport à un projet initial que nous avions jugé calamiteux pour les habitants de Paris.

    Le projet remanié vient d'être distribué aux conseillers de Paris en prévision d'un débat – sans vote – qui aura lieu à l'Hôtel de Ville le 28 mars. La décision sera prise par arrêté du Maire de Paris, dans la foulée de ce débat. Les conseils d'arrondissements qui se tiendront avant le 28 mars devraient logiquement mettre le sujet à l'ordre du jour. Ils se tiennent le même soir du 21 mars, dans les IIIe et IVe.

    Cette nouvelle mouture, que nous sommes en train d'analyser, comporte à l'évidence des progrès. Elle rappelle à juste titre en préambule, que les autorisations d'occupation de l'espace public sont données à titre temporaire, précaire et révocable. Elle tire un trait sur les terrasses de 50 centimètres et interdit les bâches en plastique et le chauffage au gaz …. Pour autant, elle comporte encore de sérieux motifs d'inquiétude et des faiblesses quant au traitement des infractions. Nous en ferons officiellement part à nos interlocuteurs et aux conseillers de Paris, pour leur rappeler notre position avant le débat.

    D'ores et déjà, nous voulons mettre l'accent sur un aspect préoccupant du projet. Il s'agit de "chartes" spécifiques à un quartier, un site, une rue, qui seraient proposées par les Maires d'arrondissements et approuvées par le Maire de Paris, à l'inverse de celles que nous avons pratiquées ici et là avec des fortunes diverses, qui n'avaient aucune valeur juridique.

    Ces chartes nouvelle manière deviendraient des documents réglementaires annexés au règlement général. De telles chartes conduiraient à des pratiques discriminatoires, tributaires de la sensibilité des maires d'arrondissements. Elles nous paraissent préjudiciable à l'harmonie d'une ville, qui exige l'égalité des acteurs devant la loi et, en tout état de cause, l'absence de traitements de faveur.

    On s'interroge aussi sur l'oubli du "schéma directeur de 2002 de la Ville de Paris" concernant les déplacements des personnes à mobilité réduite, qui fixe à 1,80 mètre l'espace minimum qui doit être laissé aux piétons. Le projet fixe cet espace à 1,60 mètre seulement.

    Le traitement des quartiers piétonniers pose également de sérieux problèmes. Nos amis des Halles/Montorgueil qui souffrent d'une invasion particulièrement sévère des terrasses dans leurs rues, s'en préoccupent activement.

     

  • Temple 66 parlux nouveau devanture

    Parlux, 66 rue du Temple (IIIe), transmuté en "PAQUETAGE Outlet" tél. 01 40 27 96 72

     

    Richard LIN, chinois d'origine par son père et natif du Marais, préside aux destinées de cette affaire qui était, il n'y a pas si longtemps, un commerce de gros en maroquinerie comme il en existe encore dans le secteur Beaubourg-Temple (IIIe pour l'essentiel et IVe). Encore, mais de moins en moins. Progressivement, les grossistes-importateurs migrent vers la périphérie de Paris, Aubervilliers notamment.

     

    Temple 66 parlux et qiu (2)  

    PARLUX, tel qu'il était il y a trois ans. L'enseigne en drapeau a perdu son nom et la boutique au-dessous s'est transformée en galerie d'art.

     

    Temple 66 parlux nouveau intérieur
    "PAQUETAGE", intérieur de la boutique. Madame LIN et leur fille Julie sont à l'accueil. Parquets, lambris et mobilier bois patiné en font un espace chaleureux qui n'a rien de commun avec l'univers spartiate des locaux de grossistes et de leurs cartons.

     

    Pour Richard LIN, ce mouvement est logique. L'activité est devenue incompatible avec le caractère résidentiel du Marais, centre historique de la capitale, qui appelle la présence de commerces de détail. L'attractivité du Marais, qui s'exprime pleinement maintenant que sa mise en valeur est dans sa phase terminale, en fait le lieu à Paris où les firmes doivent être, à commencer par les plus prestigieuses.

    Il attribue – sans doute exagérément – les changements à la politique de la Ville, qui a voulu et organisé le départ des grossistes sous l'effet des interventions de la SEMAEST, société d'économie mixte que la Mairie de Paris a dotée en capital pour acquérir des murs et des fonds de commerce, avec pour objectif d'y transplanter des commerces de proximité. On connait les résultats. Ils ne sont pas négligeables mais ils ne sont pas la seule explication à un mouvement qui est dans l'ordre naturel des choses.

    On a toujours considéré en effet, que de grands bâtiments en proche banlieue, avec l'espace et l'accessibilité qu'ils offrent, sont mieux adaptés à l'exercice d'un commerce qui exige entreposage et livraisons massives. Cette prédiction se réalise mais on a quelque peu sous-estimé l'attachement des commerçants à leur domiciliation actuelle au coeur de Paris. On constate qu'ils partent mais gardent généralement un "pied-à-terre". L'évolution du prix au m² dans le quartier les incite à conserver un capital qui s'apprécie chaque année tout comme le droit au bail. De plus, et au prix d'un investissement modéré, un magasin ordinaire peut aisément devenir un "showroom" pour la mise en valeur des articles de leurs collections.

    Richard LIN, quant à lui a pris cette option. Son affaire est à Fontenay-sous-Bois et il déclare sa boutique "Outlet". Ce qui veut dire "vente au détail sortie d'usine de fins de séries qui bénéficient d'un rabais de 40 % sur le prix en magasins". "Fins de séries" ne signifie pas qu'il s'agit de rossignols démodés mais réellement de produits de qualité dont il est resté quelques exemplaires à l'issue d'une campagne de ventes en magasins.

     

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  • Elzévir 16 meert 01 12 10

    MEERT, chocolatier, pâtissier, confiseur a ouvert sa boutique le 1er décembre au 16 rue Elzévir (IIIe) tél. 01 49 96 56 90

     

    On annonçait déjà son ouverture prochaine dans le numéro de l'été 2008 de notre journal "Vivre le Marais !
    L'article évoquait l'espoir qu'il n'y ait aucune malédiction sur ce local, à l'enseigne de "Hétéroclite", en déshérence depuis des années. Les faits ont failli nous donner raison puisqu'il a fallu patienter près de trois ans. C'est désormais chose faite.

    Cette maison est l'héritière d'une grande lignée de confiseurs chocolatiers qui remonte à DELCOURT, qui créa son entreprise à Lille en 1761. Sa renommée se répandit rapidement mais c'est au XIXème siècle, lorsque l'affaire est reprise par MEERT, que la gamme de produits prit l'importance que nous lui connaissons aujourd'hui.

    MEERT est désormais célèbre pour ses gaufres. Mais il propose aussi, rue Elzévir, du chocolat sous toutes ses formes, des gourmandises (caramels, guimauves, pâtes de fruits, mendiants, pain d'épices, nougats, berlingots ….) et, parce que c'est Noël, des marrons glacés.

    Cette boutique est là pour nous faire oublier que la gourmandise est un péché "capital" (mais oui !). Dans son décor raffiné style XVIIIème flamand, le plaisir des yeux prépare les papilles aux délices de la dégustation.

     

  • Pierre au lard 3 verrière

    Vue de dessus de la verrière qui sert de toit au local que les promoteurs veulent transformer en "bar-club" sur trois niveaux.

     

    La pétition, remise hier soir à Mme Dominique Bertinotti, exprime le refus des riverains de subir les nuisances prévisionnelles d'un bar-club dans ce local, dont on voit bien ici à quel point il est enchâssé dans les immeubles d'habitation.

    Sont concernés, les habitants du 12 rue St merri, 16 rue St Merri (immeuble Paris Habitat Ville de Paris), 20 rue du Renard, 22 rue du Renard et 24 rue du Renard (IVe).

    Ce nouveau projet, a fait l'objet d'une demande de permis de construire dont on a déjà parlé, enregistrée le 27/10/2010. A notre connaissance, il est toujours en cours d'instruction.

    Au même moment, nous recevons une assignation à comparaitre devant le juge des référés émise par la "société BRV" et Monsieur Frédéric Hervé (gérant du COX) à l'encontre de l'association et de son président.

    Nous réfléchissons à notre défense.

     

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     Voici la photo qui nous a été envoyée par Marie-Catherine

    Pierre au lard vue 3D mc weil

    (Cliquer dans les photos pour agrandir)

  • Sévigné 3 agence initiales   

    L'agence immobilière "Initiales", 3 rue de Sévigné (IVe) tél. 01 70 08 66 99

     

    Pour essayer de comprendre le marché dans lequel nous baignons, nous nous sommes entretenus avec Alexandre Urwicz qui dirige cette agence immobilière du IVe, active sur l'ensemble du secteur du Marais.

    Ce qui ressort de ses déclarations, c'est la rareté des biens offerts à la vente, eu égard à une demande qui croit régulièrement. Il s'ensuit un déséquilibre, qui pousse les prix irrésitiblement à la hausse.

    Selon la chambre des notaires, le prix du mètre carré en moyenne a franchi le seuil des 10.000 € dans le IVe tandis qu'il frole les 9.000 € dans le IIIe (Ste Avoye). Attention : la rareté des transactions rend cet indicateur volatil. Un achat isolé peut changer radicalement une statistique.

    Qui sont les acheteurs ? Sept sur dix sont des étrangers, italiens en tête, suivis par les belges. Les américains se sont faits discrets depuis la baisse du Dollar mais ils sont aux aguets prêts à revenir à la faveur d'une baisse de la devise européenne. Les trois restants sont généralement des jeunes que leurs parents aident financièrement pour leur primo accession à la propriété.

    Ces étrangers achètent principalement des petits appartements, dont ils font leur pied-à-terre à Paris, la capitale qu'ils plébiscitent en dépit de ses "nuits qui meurent lentement" ….. (air connu). Quand ils ne l'occupent pas, ils le louent meublé à la semaine autour de 25 €/m² (100 €/m²/mois), trois fois plus cher qu'une location nue.

    Cette pratique explose. Sans doute est-ce une réponse à la pénurie de chambres d'hôtel dans notre quartier mais les résidents permanents en font les frais : ils ont vocation à devenir de moins en moins nombreux. Le phénomème se vérifie déjà dans le IVe. Le IIIe n'est pas à l'abri.

    Pourtant, dans les villes de plus de 200.000 habitants, le code de la construction dans son  article 631.7 interdit la location meublée dans des logements qui ont le statut d'habitation. En toute rigueur, l'exercice de la location en meublé, professionnelle ou non, implique la conversion préalable des biens en locaux "commerciaux". Il faut pour cela l'accord de la mairie de la ville. Elle le donne aisément pour la transformation du "commercial" en "habitation", rarement l'inverse.

    En pratique, cet article du code n'est pas appliqué et on ne connait à son sujet aucun cas de sanction,  aucune jurisprudence. Il n'y a donc pas de raison que le mouvement s'arrête.

    Autre catégorie d'acheteurs : les "impatriés", des français qui ont épargné en s'expatriant et qui rentrent au bercail. Le prix ne les fait pas reculer. Le logement qu'ils recherchent, en vue souvent de leur retraite, est une fin en soi.

    On a bien compris qui sont les acheteurs. Outre l'attrait de Paris et de son centre historique, ils profitent du niveau exceptionnellement bas des taux d'intérêts. On sait que les mensualités de remboursement des crédits, sont directement ou presque proportionnelles aux taux. Un taux divisé par deux, c'est une mensualité qui baisse de façon sensible. Ce qui veut dire, à durée constante, qu'on peut emprunter beaucoup plus.

    Qui sont les vendeurs ? On pourrait penser que l'incitation des acheteurs à transformer leurs disponibilités financières en pierre devrait trouver sa contre partie chez des détenteurs de bien immobiliers, réticents à les vendre pour récupérer des liquidités dont la valeur peut fondre brusquement et dont les rendements sont dérisoires. Certains d'entre eux vendent pourtant. Cet apparent paradoxe s'explique par le fait que les vendeurs sont souvent des personnes qui atteignent l'âge de la retraite et qui distribuent le produit de la vente à leurs enfants et petits-enfants, pour les aider à acquérir à leur tour un logement. Certes au bout de la chaîne on retrouve toujours un détenteur de liquidités mais elles se diluent dans l'espace et dans le temps.

    Parmi les vendeurs, c'est conjoncturel, on trouve aussi en ce moment des irlandais qui réalisent leur plus-value en vue de faire face à une situation qui a de bonnes raisons de les inquiéter.

    Au sein de la compétition parisienne, le Marais ne cède la palme qu'aux VIe et VIIe arrondissements. Faut-il se réjouir de sa côte d'amour ? Certainement car elle consacre un environnement architectural, historique et culturel remarquable. Mais il faut que le Marais reste vivant. Non pas à la manière d'un parc d'attractions qui brasse des foule sans cesse renouvelées, mais avec des gens qui en font leur domicile permanent et alimentent l'économie locale et les commerces de proximité.

    De ce point de vue, et pour le moment, le IIIe qui regagne des habitants paraît mieux loti. Le IVe a un défi à relever : éviter que son image de quartier agité, alors qu'on ne dénombre qu'un nombre limité de points chauds, le desserve au point que ses habitants, la mort dans l'âme, finissent comme certains que nous connaissons, par le quitter pour laisser la place à des oiseaux de passage.

     

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    "Hôtel Central", 33 rue Vieille du Temple, angle Ste Croix de la Bretonnerie.

    Il a suffi de quelques jours pour effacer l'histoire de cet ensemble immobilier et créer pour lui un style nouveau qui suit la tendance lourde du Marais : évolution vers le commerce de luxe dans un habitat qui séduit de plus en plus les étrangers en quête d'une résidence secondaire à Paris.

     

    AVANT (octobre 2010)

    Vieille du t le central avant (2)

     

    APRES (novembre 2010)

     Vieille dt t ex le central angle

     

    En quelques jours, la physionomie de l'immeuble et du commerce en rez-de-chaussée a changé. L'hôtel, qui occupait tout l'immeuble du XVIIème siècle, une ancienne maison d'accompagnement des grandes demeures de prestige qui sont nombreuses dans ce secteur, a été un haut lieu de la culture gay. Il vient de perdre ses drapeaux et change de mains et de destination. Ce sont des logements qui seront créés à sa place.

    Vieille du temple 33 thomas sabo

     

     

    Quant au "bar le Central", dont les soirées à thème avaient un caractère suranné (pas de musique techno "mais de la variété française et internationale"), il laisse la place à une boutique de luxe : une bijouterie à l'enseigne de "Thomas Sabo".

     

     

     

     

  • Debelleyme 38 le pamphlet
     

    Restaurant "Le Pamphlet", 38 rue Debelleyme (IIIe), cette rue qui est un vestige du grand projet d'Henri IV : la place de France (voir notre article du 1er mai 2010)

     

    On rangera bientôt cette devanture dans l'armoire des souvenirs. Le "Pamphlet" a jeté l'éponge. C'était un des rares restaurants gastronomiques du Marais. Un peu cher, mais on y mangeait avec des couverts en argent une nourriture traditionnelle de qualité, venue de la France profonde. "Dame, la qualité se paye, rue Debelleyme comme ailleurs !"

    On se console en apprenant l'arrivée prochaine d'un magasin Poilâne.

    Le pain Poilâne remonte à 1930, quand son créateur Pierre Léon Poilâne (oui, c'était vraiment son nom) tenait boutique au 8 rue du Cherche-Midi, dans le VIe. Il eut deux fils, mais c'est Lionel, lui-même boulanger, qui en est l'héritier. Son autre fils, Max, est boulanger également mais son pain ne rivalise pas vraiment avec celui dont la renommée est désormais internationale.

    Lionel développa l'entreprise dès 1970 avec une nouvelle boutique au 49 boulevard de Grenelle (XVe) et la mise en place d'un large réseau de distribution en France et à l'étranger.

    En 2002, Lionel et son épouse trouvaient la mort dans un accident d'hélicoptère sur l'île des Rimains, au large de Cancale. Aujourd'hui, c'est leur fille Apollonia qui a pris les rênes.

    Poilane apollonia

    Cette jeune femme de 30 ans est diplômée de la Harvard Business School. Nous espérons qu'elle viendra nous offrir prochainement, à l'occasion de l'ouverture de sa nouvelle boutique, le beau sourire qu'elle affiche ici. Nous l'accueillons chaleureusement et lui souhaitons tout le succès que ses produits (et sans doute elle aussi) méritent.

     

     

     

  • Haudriettes 3 miller's bar

    "Le Miller"s", bar américain, 3 rue des Haudriettes (IIIe). Une salle au rez-de-chaussée et 150 m² en sous-sol.

     

    C'est un des bailleurs sociaux de la Ville, la RIVP (régie immobilière de la ville de Paris) qui héberge ce bar au pied des immeubles de rapport que la Ville a acquis en 2001, au prix de 130 Millions de Francs. Il faut parler maintenant au passé car le bar, en cessation de paiement depuis de nombreux mois, vient de mettre la clé sous la porte.

    On ne le regrettera pas beaucoup car il n'apportait rien à la vie sociale du quartier. Rien que de l'agitation et du bruit certains soirs où se déroulaient des soirées à thèmes ou des karaokés bien arrosés qui rejetaient sur le trottoir une foule d'autant plus bruyante que la nuit avançait.

    La RIVP n'est certainement pas mécontente de l'issue car son locataire ne payait pas et elle ressentait de ce fait l'amertume de mal gérer l'argent public, c'est-à-dire le nôtre. Il convient de rappeler que les bailleurs sociaux reçoivent de la Mairie de Paris des subventions d'équilibre. A titre d'exemple, en 2008, la RIVP a reçu 47,2 Millions d'€. De quoi créer des devoirs envers les riverains-contribuables.

    On se rappelle qu'un groupe d'habitants, avant les vacances, s'était élevé contre une autre société de la Ville, la SEMAEST, qui n'avait rien trouvé de mieux, dans le cadre de sa mission de diversification des commerces du quartier, que de louer un ancien local de grossiste en maroquinerie rue des Gravilliers à un bar, "La Trinquette", qui a longtemps empoisonné les habitants de la rue, la nuit, avec le bruit de ses consommateurs attroupés sur la chaussée (il semble qu'il y ait eu des progrès depuis, grâce au suivi attentif de la police).

    Dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui, la disparition du "Miller's" est a priori une bonne nouvelle. Dans une rue qui fait guère plus de cent mètres de long, de la fontaine néo-classique de Pierre-Louis Moreau-Desproux, décorée d'un bas-relief de Philippe Mignot, jusqu'au carrefour de la rue du Temple, on compte six débits de boissons dont deux de nuit, pour 400 habitants environ. La norme de la préfecture de police de Paris est "une licence IV pour (justement) 400 habitants". A l'échelle de cette rue, nous subissons six fois la norme !!! L'occasion se présente de passer à cinq !

    Cette occasion, nous souhaitons qu'elle soit saisie. Nous avons adressé le 3 novembre une lettre au Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, avec copie au Directeur de la RIVP, pour que la recherche d'un remplaçant s'oriente vers un commerce qui contribue à la qualité de vie de la rue. Le statut public du propriétaire lui commande de faire un choix citoyen qui respecte les attentes des habitants-contribuables. Nous avons la conviction que le Maire du IIIe, (dont il se trouve qu'il est Président de la RIVP), et la RIVP, y seront sensibles. Nous attendons leur réponse. Nous nous ferons un plaisir de la publier.

     

  •   En selle marcel devanture

    "En selle Marcel", 34 rue du Grenier St Lazare (IIIe) – tél. 01 44 54 06 46 – [Photo B. Urvoy ]

     

    Spécialiste, à l'origine, de la communication dans le monde de la finance, Bruno Urvoy a décidé récemment de prendre un virage sur les jantes en montant une affaire qui réconcilie la vente, la technique, le service et la passion, autour de la "petite reine", c'est-à-dire la bicyclette, mais pas n'importe laquelle, celle des années 50, 60 et 70, avec tout le chic de ses peintures, ses accessoires et ses pièces chromées.

    On admire sur le trottoir un étalage de "beaux vélos" qu'il se procure en chinant. Les peintures sont d'origne, ainsi que les chromes. Bruno Urvoy se contente de les nettoyer et de remplacer les pièces usées. Ses vélos semblent neufs mais affichent un style "vintage" qui fait craquer les nostalgiques de leur jeunesse ou de celle des parents.

    Grenier st lazare en selle marcel détail Grenier st lazare 34 en selle marcel magasin intérieur

     

     

     

     

     

    Alignement de beaux vélos sur le trottoir et Bruno Urvoy dans sa boutique

     

    L'achat d'un vélo d'époque n'est pas ruineux. Il faut compter 300/400 € environ. Jusqu'à 900 € pour un modèle d'exception.

    Il y a là aussi un atelier de réparations pour cycles actuels ou anciens. Tout le monde n'utiise pas Vélib'. Ceux qui sont propriétaires de leur deux-roues trouvent ici quelqu'un pour changer leurs patins de freins, "dévoiler" (*) une roue ou régler un dérailleur.

    Les accessoires sont sélectionnés dans une optique "idées cadeaux" pour les fans de la bicyclette. Un nécessaire "réparation de crevaison", par exemple, évoque davantage un bijou fantaisie que la boite classique de rustines, dissolution, rape et démonte-pneus.

    Merci à Bruno Urvoy de nous offrir une activité économique qui participe à la diversification que nous souhaitons, au moment où il y de vraies raisons de regretter la prolifération d'autres formes de commerces.

     

    (*) Dévoiler : régler la tension des rayons d'une roue de façon que son périmètre soit plan et qu'elle "tourne rond"

     

    Post scriptum du 2 mai 2011 : "En Selle Marcel" a changé d'adresse

                                                                                                                                

     

  • Gaspillage-2

    Au moment où nous recevons notre taxe d'habitation, en forte hausse une fois de plus par rapport à l'année précédente, déficit de la Ville oblige, nous prenons connaissance d'un article sur le blog "Nuits Capitales". Il nous apprend que le collectif "Nuit Vive" qui s'est créé à l'initiative des professionnels de la nuit, a reçu 70.000 € de subvention de la Mairie de Paris, plus 18.000 € de la Région Île de France pour "donner aux parisiens l'envie de sortir" et organiser cinq nuits festives consécutives du 17 au 21 novembre.

    De son côté, Mao Péninou, organisateur des "états généraux de la nuit" a obtenu de la Ville un budget de 30.000 € pour mener à bien une démarche dont l'intérêt reste à prouver.

    Le total atteint la somme de 118.000 €, prélevés sur les contribuables parisiens. On est tenté de se dire que pour inciter les gens à sortir, sachant que les sorties coûtent cher, et qu'ils n'en ont pas forcément envie, il aurait mieux valu leur laisser cet argent pour qu'ils le dépensent à leur gré !

    Il est choquant de constater qu'avant même que soient tirées les conclusions des "états généraux", des mesures comme celles-ci, qui font appel à la bourse des parisiens, et peuvent une fois encore contribuer à perturber leurs nuits, soient déjà mises en oeuvre, alors qu'on est censé se réunir pour en parler.

    Il y a dans les subventions de la Ville (1 Milliard d'€ environ par an) (*) des aides institutionnelles dont la pertinence ne souffre pas la critique. Il y a des interventions qui sont parfaitement légitimes pour des motifs de nature sociale. Mais quand on nous impose des ponctions au profit de professionnels qui tirent leurs revenus de l'alcool sous toutes ses formes, nous disons à Bertrand Delanoë : "Monsieur le Maire, nous vous avons élu, puis réélu brillamment, acceptez vous que nous soyons bernés ?".

    "Ces gens là vous trompent aussi. Paris ne meurt pas, Paris première destination mondiale n'a jamais été aussi visité. Les touristes ont atteint un nombre record cet été. Les bars, les restaurants, les théâtres, les rues sont bondés chaque soir au point que la tranquillité des riverains, vous le savez, pose un problème croissant". Ceux dont les affaires marchent mal doivent s'en prendre à eux-mêmes et décider de mesures qui s'imposent. Le contribuable parisien n'a aucune raison de leur servir de béquille, a fortiori s'ils pourrissent leurs nuits.

    S'ils les respectent, en revanche, "la nuit qui dort" et "la nuit qui s'amuse" vivront en bonne entente.

    Nous sommes pour beaucoup d'entre nous passés par l'industrie. La "com" et la manipulation, nous les avons vécues. S'il y a des gens à la Mairie de Paris ou ailleurs qui veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes, nous leur disons tout de suite qu'ils perdent teur temps. Les "états généraux de la nuit" ne seront utiles que si ceux, comme nous, qui en sont les invités de la onzième heure, sont traités autrement que des figurants appelés à servir d'alibi à la concertation.

     

    (*)  voir année 2004 "Ville de Paris", car c'est la seule année où le total est donné. Il est peu vraisemblable  qu'il ait baissé entre temps

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