Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

  • Rivoli pier import

    "Pier Import", à la "pointe Rivoli", carrefour Rivoli-François Miron (IVe)

     

    Pier Import a vécu. A sa place, McDonald's cherche à implanter un de ses restaurants. Les parents d'élèves du lycée Charlemagne protestent : leurs enfants risquent de fuir la cantine pour manger des big macs, dont la composition d'un point de vue diététique, est critiquée par beaucoup.

    L'affaire fait grand bruit. Au point que la Maire du IVe, Domnique Bertinotti, ait jugé bon d'en parler en conseil d'arrondissement le 11 octobre. Elle s'y oppose et rejoint en cela les parents d'élèves et sans doute la population de l'arrondissement dans sa majorité. Rappelons qu'il y a plusieurs milliers d'élèves de collèges et lycées qui gravitent autour.

    Elle met en avant le nombre déjà élevé d'établissements de la firme de Chicago dans le secteur Halles, Bastille mais aussi rue du Renard, (en voie de transformation en "Mac Café"). Il y a déjà un "Starbucks" sur l'espace St Paul, juste en face. C'est autre chose mais il n'est pas déraisonnable d'essayer d'éviter une "américanisation" à outrance de l'espace St Paul, peu compatible avec son caractère propre, au coeur du secteur sauvegardé du Marais.

    En même temps, il faut reconnaître que McDonald's a fait des efforts : sur sa signalétique, qui est un peu plus discrète, sur la diététique de ses produits, avec l'introduction de fruits et légumes, sur l'élimination des emballages qui dans les débuts se retouvaient inévitablement sur les trottoirs. Il reste que leur étiage dans la côte d'amour des français reste bas. Que nos amis d'outre-atlantique nous pardonnent, l'image qu'on nous véhicule de l'américain obèse dès le plus jeune âge n'est pas pour arranger les choses.

    Il reste que les tout jeunes (et quelques autres) plébiscitent ce mode de restauration, car ils peuvent s'offrir un repas complet pour 5 €. Qui dit mieux ?

     

    Post scriptum du 22 avril 2011

    Pier Import est sur le départ. Selon une représentante du collectif de riverains qui s'oppose à l'arrivée d'un Mac Do', c'est finalement "Confo Déco" (groupe Conforama) qui reprendrait lles locaux. La mobilisation des riverains semble avoir été efficace. On attend tout de même confirmation que cette information est exacte.

     

  • Raidd bar fête musique 2010

    Fête de la musique 2010, rue du Temple (IVe). "il faudra que la fête de la musique retrouve sa véritable vocation". Christophe Girard, élu du IVe, Maire-Adjoint chargé de la Culture, Mairie de Paris.

     

    Ces "états généraux de la nuit" se tiendront les 12 et 13 novembre à l'Hôtel de Ville. Un "comité de pilotage" a été constitué en juillet. Une série d'ateliers se seront penchés entre temps sur des thèmes variés : médiation, culture, transports, réglementation etc …. Nous avons participé, au nom de "Vivre Paris !", aux ateliers "médiation" et "culture de la nuit".

    Mao Péninou, Adjoint chargé de la qualité des services municipaux, s'est vu charger de l'organisation de ces "états généraux". Il a retenu trois thèmes, "la nuit qui fait la fête, la nuit qui dort, la nuit qui travaille". Cette proposition nous a paru sincère et pertinente.

    Le comité de pilotage s'est tenu le 8 juillet. On a découvert alors sa composition. Perplexité de notre part : des associations "de circonstance", créées tout récemment, siégeaient avec nous. Pour avoir droit au chapitre, nous avions constitué "Vivre Paris !", en réunissant des associations qui ont pignon sur rue depuis plusieurs années. D'autres ne sont pas donné cette peine. Simples émanations d'intérêts marchands locaux, elles ont été retenues d'office, dans un premier round dont nous étions absents. On mettra cette approche sur le compte de la précipitation des organisateurs. Ils ont pris le risque de jeter un doute sur l'objectivité de leur démarche.

    Tout aussi surprenante, l'absence d'objectifs explicites pour ces "états généraux" et de processus pour réglementer le déroulement des discussions et la prise de décisions éventuelles. Mao Péninou semble, a priori, se contenter de la perspective que ces "états généraux" débouchent sur des orientations générales à long terme. Pourquoi pas ? Il se pourrait que chacun y trouve finalement son compte.

    Le premier atelier, consacré à la médiation a semblé consensuel. On a suggéré la création de cellules dédiées à cette tâche.  Mais sur ce sujet, le consensus est plus apparent que réel. Pour les habitants, la médiation doit s'exercer à l'apparition d'un problème, le bruit d'un établissement par exemple. Pour les professionnels de la nuit, la médiation est attendue pour adoucir l'application de sanctions. Evidemment, les habitants n'en veulent pas dans cette acception-là. Ils ont déjà tellement de mal à obtenir des sanctions qu'ils admettraient mal qu'elles puissent être différées ou atténuées.

    Le dernier atelier était consacré à la culture. Il a été ouvert par Christophe Girard, adjoint au Maire de Paris pour la Culture. Christophe Girard pétille d'intelligence et d'humour. Cet égaré en politique a su incarner la culture à Paris dans ce qu'elle a de plus large, dans l'espace, dans le temps et dans la forme. Autant dire qu'il considère que la culture doit vivre la nuit comme le jour. Il est d'ailleurs l'inventeur de la "nuit blanche", tout comme Jack Lang a été l'inventeur de la "fête de la musique".

    Il a fait passer dans sa courte introduction le message que les activités de nuit doivent rester respectueuses de la tranquillité des riverains. Détail important, la nuit pour lui (comme pour nous) commence au coucher du soleil. Elle englobe donc tous les spectacles traditionnels qui nous sont familiers : cinéma, théâtre, concerts, restaurants, dîners en ville, conférences, expositions, discothèques et ne se définit pas uniquement comme la nuit des nignt-clubs qui commence à deux heures du matin pour aller au-delà du lever du jour.

    Dans ce contexte, y a-t-il un déficit de culture dans les nuits parisienne ? Son adjointe a répondu par la négative en donnant une série de statistiques de fréquentation à Paris et en province qui montrent, avec des rapports de 1 à 100,  la domination écrasante de la capitale. Cette donnée, associée au fait que Paris est la ville la plus visitée au monde et une des plus dense en habitants, milite fortement pour une déconcentration de la culture vers la périphérie de Paris pour commencer et vers la province ensuite. Le projet de "grand Paris" ou "Paris métropole" arrive à point nommé. Cessons de raisonner sur Paris intra muros – et a fortiori Paris centre historique -, et décentralisons la culture.

    L'assistance s'est efforcée de définir ce qu'elle entend par "culture". On a vu tout de suite l'enjeu : la distraction, le divertissement, appartiennent-ils au domaine de la culture ? Pour certains, le mixage de trois disques par un DJ qui crée une ambiance, en fait partie. C'est naturellement la voie ouverte "au tout et n'importe quoi" mais l'assemblée, avec sagesse et de façon unanime, s'est défaussée d'un combat stérile en optant pour une définition sans frontière de la culture. Après tout, les huit notes monodiques de la musique de "touche pas au grisbi", trônent sans complexes au panthéon des chefs-d'oeuvre aux côtés des "variations Goldberg".

    L'intérêt de ne pas cloisonner la culture, c'est aussi d'y faire entrer des populations de jeunes par une porte, quelqu'étroite qu'elle soit, en leur permettant ensuite de circuler en s'enrichissant à l'intérieur. Chacun suivant son inclination pourra trouver la forme de son choix dans un parcours individuel  d'initiation.

    Il faut ajouter à ce "rapport d'étape" que les discussions se déroulent dans une atmosphère amicale avec des gens qui privilégient l'argument à l'invective. C'est donc une occasion pour ceux qui se sont toujours croisés sans se parler, en s'insultant quelques fois, de se rencontrer enfin et de se connaître. On découvre alors qu'il n'y a pas que des exploitants avides et des riverains grincheux.

     

    Pour que votre voix soit entendue dans ce débat, rejoignez l'association. Comment ? Cliquer ICI

     

     

  • Ste croix vieille du t le central Vieille dt t le central

     

     

     

     

     

     

    Après 30 ans de service, le bar-hôtel de tourisme "Le Central", 33 rue Vieille du Temple (IVe) tire sa révérence en offrant une soirée d'adieux le samedi 9 octobre.

    Il offrait 7 chambres et un appartement en plein coeur du centre historique de Paris, au barycentre des musées Picasso, Carnavalet, du centre Beaubourg, de la place des Vosges et bien d'autres centres d'intérêt.

    Il se chuchote que l'immeuble sera transformé en logements (le prix du marché y invite très fort) et le rez-de-chaussée en magasin de prêt-à-porter, pour changer un peu.

    A deux pas de là, au 10 rue Ste Croix, le "Rendez-vous des Amis" a repris des couleurs depuis son incendie il y a quelques mois. Il va pourtant être vendu. Un restaurateur chinois était sur les rangs mais n'aurait pas fait affaire. On a plutôt tendance à s'en réjouir car il s'agit d'un établissement dans la tradition des bistrots parisiens qu'on aimerait conserver aussi longtemps que possible. Les marchands de fringues sont à l'affut mais le propriétaire actuel a des scupules qui l'honorent. Il veut que s'installe là un restaurant comme le sien. Date prévisible : premier trimestre 2011.

    Ste croix 10 rendez vous des amis

     

     

     

     

     

     

     

  • Haudriettes 5 monop' livraison et bus

    Livraison le matin rue des Haudriettes. Il y en a jusqu'à cinq dans une matinée. Trop souvent, les camions stationnent en pleine voie et entravent la circulation et le parcours du bus 29, les pompiers et autres véhicules d'urgence. Cris et concerts de klaxons assurés. Deux-roues sur le trottoir.

     

    Les habitants du quartier ont plébiscité ce nouveau magasin. Il reste à ses dirigeants, pour réussir son implantation, à régler deux problèmes sensibles : le stationnement des camions de livraisons et le respect des horaires conventionnels.

    Sur ce dernier point, le Maire s'est exprimé. Il précise que le bail signé avec le propriétaire du local commercial, la RIVP (régie immobilière de la Ville de Paris), stipule que le magasin doit fermer à 20h00 et ne pas ouvrir le dimanche. Cette dernière disposition est de droit puisque les employeurs ont interdiction de faire appel à des personnes autres que des membres de leur famille pour travailler le dimanche.

    Dans les faits, le magasin est ouvert tous les jours jusqu'à 22h00, y compris le dimanche. C'est affiché sans complexe sur la vitrine.

    Que va faire le Maire ? Président de la RIVP, il peut opter pour la résiliation du bail en évoquant un manquement important à la clause des horaires. Il ne fera pas l'économie d'une procédure judiciaire. Sur l'ouverture le dimanche, une poursuite est sans doute possible au pénal. Va-t-il la déclencher ?

    L'idéal serait un règlement à l'amiable. La personnalité du Maire s'y prêterait bien. S'agissant du gérant, dont nous avons eu l'occasion d'apprécier les bonnes manières, on verra ce qui l'emporte de sa volonté de conciliation ou de ses appétits marchands.

     

  • Interview national public radioLe président de "Vivre le Marais !" répondant pour "Vivre Paris !" aux questions d'Anita Elash, micro à la main, correspondante de "The World", pour le compte de National Public Radio.

     

    Nos amis d'outre Atlantique ont souvent du mal à nous comprendre. Il arrive, comme c'est le cas aujourd'hui pour les terrasses, qu'ils dépêchent un journaliste pour démêler sur place un sujet qui, dans leur logique, leur semble surréaliste.

    Le dossier des terrasses en fait partie. Nous sommes les spécialistes en France des mesures antagonistes : on interdit de fumer dans les salles mais on prie les fumeurs d'aller en terrasse et on ouvre la boite de Pandore. On interdit de consommer debout sur le trottoir mais les attroupements autour de certains bars jouissent d'une impunité surprenante. Aux USA, en Californie et à New-York maintenant, au moins c'est clair : il est interdit de fumer où que ce soit.

    On y viendra …. dans dix ans. Avec ce décalage qu'on retrouve systématiquement sur toutes les décisions de bon sens ou de santé publique qui ont été prises dans les pays civilisés et qui sont inévitablement décriées chez nous à leur annonce. Exemple : la limitation de vitesse sur routes, la ceinture de sécurité, les phares blancs et plus récemment l'interdiction (encore partielle) de fumer.

    Anita Elash  attendait essentiellement deux réponses : d'abord la confirmation que "Vivre Paris !" ne veut pas la mort de Paris. Le nom même de notre réseau est un clin d'oeil à "Vive Paris !" Qui a bien pu lui souffler une pareille ineptie ? Il n'est pas très difficile de deviner : ceux qui font des affaires mirobolantes avec la vente de boissons la nuit et qui en veulent davantage. Rappelons que le nombre de visiteurs à Paris cet été a battu tous les records. Il n'a pas été non plus très difficile de lui montrer que nous oeuvrons pour le rayonnement et la réussite économique de Paris, qui reposent sur d'autres critères bien plus valorisants que la fruste consommation nocturne d'alcool.

    Elle a voulu aussi savoir pourquoi nous acceptons chez nous de chauffer les terrasses, c'est à dire l'atmosphère, et pourquoi ce serait un moindre mal d'imposer l'électricité. Nos explications sur la transmission de chaleur par rayonnement dans l'infrarouge, propre à l'électricité, et la transmission par convexion, plus caractéristique du chauffage au gaz, le fait que cette source de chaleur implique une combustion, génératrice de dioxyde et de monoxyde de carbone, et pas l'autre car notre électricité est d'origine nucléaire, l'ont amenée à nous faire répéter deux fois les explications. La vraie question, sous-jacente, est restée sans réponse, car il n'y en pas : "comment est-il concevable, en période d'économie d'énergie, qu'on en vienne à chauffer les rues ?"

    Il n'est pas sûr que ses auditeurs comprendront les finesses du raisonnement parisien. National Public Radio diffuse sur tout le territoire américain, sur le modèle de la BBC anglaise. Nous sommes honorés que notre message aille aussi loin et bien que conscients que nul n'est prophète en son pays nous aimerions que ceux qui prennent pour nous des décisions regardent bien en face nos contradictions et s'appliquent à les résoudre.

     

     

  • Temple 157 orfevrerie lapparra façadeMaison Lapparra, orfèvre-argentier, 157 rue du Temple (IIIe)

                                                                                 

    On trouve LAPPARRA au fond de la cour au 157 rue du Temple dans le IIIe. L'immeuble est XVIIe mais le local de l'artisan est une de ces "verrues" que le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais qualifie de tâche orange, à démolir en cas de cessation d'exploitation de l'occupantOn peut parier sans risque que l'édifice, style art déco, dont le balcon intérieur aurait servi de tribune à Robespierre, gardera droit de cité dans le Marais à l'issue de la révision de son PSMV. En tout état de cause, Lapparra n'est pas près de mettre la clé sous la porte.

    La Maison Lapparra a ouvert grand ses portes les 18 et 19 septembre. Olivier Gaube du Gers, propriétaire de l'affaire, nous a reçus pour une visite de la boutique et des ateliers. Il est absolument intarissable sur son métier et sur son art. Un métier, effectivement, car il y une technique, des hommes et des machines derrière, mais un art car les objets qu'il fabrique sont des merveilles.

    Temple 157 orfevrerie presses

    Temple 157 lapparra olivier gaube du gers

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    On voit sur ces deux photos Olivier Gaube du Gers, pantalon rouge et gilet vert, dans sa boutique qui ressemble à un musée mais qui n'en est pas un (*), et l'une des machines, une presse antédiluvienne pour le formattage des couverts en argent, dont les multiples courroies font les délices de l'inspection du travail. Elle équipe un atelier où une dizaine de compagnons repoussent, façonnent, cisèlent dans un cadre très balzacien.

    La Maison Lapparra a reçu le label d'Etat "Entreprises du Patrimoine Vivant". "Elle est l'un des derniers ateliers-bastions de l'artisanat installés dans le centre historique de la capitale". Conservatoire de métiers, de modèles, de dessins, d'outils et de machines dans le domaine de l'orfèvrerie, elle défend avec son maître Olivier Gaube du Gers, un métier prestigieux où la France se distingue. Reconnue par les "grands" (et les riches) de ce monde qui la couvrent de commandes, elle participe à la transmission aux générations futures d'un savoir-faire d'excellence.

    (*) la boutique est ouverte à la vente au détail. Visitez le site Internet

     

     

  • Terrasse laurent jeanin-naltet

    Une terrasse parmi tant d'autres cet été.

                                                                                                                                                        

    L'avant-projet de règlement des étalages et terrasses nous a été adressé pour examen au mois d'août par la Directrice de l'Urbanisme (DU), Elisabeth Borne. Nous avons de multiples raisons de le contester en raison des conséquences négatives qu'il aurait sur la qualité de vie à Paris. Il a toutes les apparences d'un document rédigé pour satisfaire les revendications des commerçants.

    Voici les sujets de litige. Les premiers sont une détérioration de la situation actuelle :

    • passage minimum pour les piétons réduit à 1,60 m, c/ 1,80 dans le "schéma d'accessibilité" approuvé en 2002, confirmé en 2005 par Lyne Cohen-Solal Maire-Adjoint auprès de Bertrand Delanoë
    • possibilité d'accorder des autorisations de terrasses de 50 cm, c/ minimum 60 cm actuellement. Ceci veut dire en pratique que tout le trottoir est annexé.
    • atténuation de la règle "un tiers pour les terrasses/deux tiers pour les piétons" par l'indication que cette règle s'applique "en principe". Les lois et règlements ne s'appliquent pas "en principe". Ils s'appliquent tout court. Est-on prêt  à accepter, à la Mairie de Paris, que les impôts locaux soient payés "en principe" ?
    • les terrasses peuvent couvrir 50 % du trottoir, s'il a la taille requise. Auparavant, une telle décision était soumise à l'avis motivé du Préfet de Police. Cette contrainte est supprimée.
    • Dans les zones piétonnes (ex. rue Montorgueil, rue St Denis), suppression de la règle du tiers pour les piétons. Il suffit de laisser 4 mètres de chaussée libre pour les véhicules de sécurité et autres, quelle que soit la largeur de la voie. Ceci entérine le fait que des terrasses puissent occuper la totalité des trottoirs.
    • la terrasse est désormais définie comme un espace laissé libre à l'exploitant pour son activité personnelle. Définition actuelle, à laquelle nous sommes très attachés : c'est un espace où il est autorisé à installer des tables et des chaises pour ses consommateurs. La DU veut-elle maintenant autoriser la consommation debout verre à la main sur l'espace public, en dépit des dérives et des nuisances constatées ?
    • la réglementation en vigueur exige que les matériels soient rangés la nuit à l'intérieur de l'établissement. Le projet n'en fait plus état.
    • les "chevalets", interdits aujourd'hui mais tolérés s'ils restent dans l'emprise de la terrasse, ne le seraient plus. Autant dire qu'ils seraient permis.
    • Disparition de l'obligation pour les propriétaires de s'assurer que "l'exploitation des installations n'apporte aucune gêne pour le voisinage et tout particulièrement entre 22h00 et 7h00 du matin" (art 26 du règlement actuel).
    • un point positif : les chauffages au gaz sont interdits. Mais pas les autres.
    • autres points positifs (car il y en a) : prise en compte de "la qualité architecturale et patrimoniale du paysage bâti et non bâti", vérification que le commerce est en mesure de fonctionner en l'absence de terrasse, pour le cas où l'autorisation serait retirée, meilleure prise en compte de la position des arbres pour le calcul de l'espace disponible.

    Des suggestions que  nous avions faites dans notre contribution de juillet n'ont sans doute pas été portées à l'attention des auteurs du projet. Il s'agit de :

    • l'attribution de l'autorisation à une personne physique (au lieu d'une personne morale). Avantage : la terrasse, qui n'est qu'une tolérance et non un droit d'utiliser l'espace public, n'est pas un élément constitutif de l'actif immatériel du commerce mais une faveur consentie à une personne qui est tenue responsable de sa bonne utilisation
    • obligation d'effectuer une étude d'impact du bruit comme condition préalable à l'attribution d'une autorisation de terrasse.
    • avis favorable du Maire d'arrondissement exigé
    • retrait de l'autorisation en cas d'infraction répétée ou aggravée
    • interdiction des bâches en plastique, en particulier dans le secteur sauvegardé du Marais.

    Enfin, il est dit dans cet avant-projet que les situations conflictuelles seront réglées par des chartes. C'est de l'inconscience ou pure tactique. Une charte n'a pas de valeur juridique. Renoncer à la loi et aux moyens de la faire appliquer, faire appel à ce cache-misère qu'est la charte, c'est faire comme Ponce Pilate : s'en laver les mains.

    Nous sommes invités le 8 octobre par Lyne Cohen-Solal, Maire-Adjoint de Paris, chargée du commerce et de l'artisanat pour un échange de vues. C'est elle qui a autorité sur les autorisations de terrasses et étalages. Nous attendons beaucoup de cet entretien mais nous avons quelques préventions. Mme Cohen-Solal peut-elle concevoir un règlement équilibré alors qu'elle est l'autorité de tutelle à Paris du commerce et des commerçants. Que Mercure nous pardonne, il y a là une forme de conflit d'intérêt potentiel qui nous inquiète.  Nous saurons à l'issue de la rencontre si nos craintes étaient justifiées ou pas.

     

     

  • Boutault réunion terrasses

    15 septembre 2010, "La Cantine" (IIe), réunion du réseau "Vivre Paris !", Le Maire du IIe, Jacques Boutault, s'exprime devant une salle archi-pleine. Camille Montacié, première adjointe au Maire du IIIe, était également dans la salle. Absents du débat, les Maires du 1er et du IVe.

                                                                                                                                                       

                                                                                                                                                          

    Plus de cent personnes se sont retrouvées hier à "La Cantine", à l'appel du réseau "Vivre Paris !" pour une présentation de l'avant-projet de règlement élaboré par la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris.

    Anne Penneau (Riverains de la Butte aux Cailles, XIIIe), Elisabeth Bourguinat et Gilles Pourbaix (ACCOMPLIR, 1er, IIe), Philippe Jacquinot (Quartier Latin Passionnément, Ve et VIe) et Laurent Jeannin-Naltet (Drois du Piéton) se sont succédé pour montrer les dangers pour les habitants, usagers de l'espace public, des mesures nouvelles qui sont proposées. Face à leur nocivité, les "avancées" contenues dans le texte nous paraissent bien minces.

    Le débat descend maintenant dans les arrondissements. Outre le Maire du IIe, Camille Montacié, au nom du Maire du IIIe, a pris également la parole pour inviter les habitants, directement et à travers leurs associations, à exprimer leur sentiment sur la situation actuelle et sur les changements proposés.

    Le "Comité de Pilotage" des "états généraux de la nuit, qui s'est tenu trois heures plus tôt à l'Hôtel de Ville sous la présidence du maire-Adjoint de Paris Mao Péninou, s'est également saisi du dossier en en faisant le thème d'un des ateliers.

    Les membres de "Vivre Paris !", dont "Vivre le Marais !" fait partie, avaient devancé l'appel en proposant cet été une version du règlement qui favorise une meilleure distribution de l'espace public entre exploitants et riverains. Les services de la Ville de Paris n'ont sans doute pas eu le temps de l'examiner car les dispositions de leur avant-projet ne s'en inspirent guère.

    Les présentateurs ont mis le doigt, par ailleurs, sur une anomalie qui s'apparente à du conflit d'intérêt. C'est l'Adjointe au Maire de Paris, Lyne Cohen-Solal, chargée du commerce, qui arbitre les autorisations de terrasses, contre l'avis le cas échéant des Maires d'arrondissements, bien placés pourtant pour apprécier la sensibilité des situations. Le visa d' Anne Hidalgo, (Urbanisme), d'Annick Lepetit,  (Déplacements, Espace Public), et de Véronique Dubarry, (Personnes Handicapées), n'est pas davantage requis. On comprend dans ces conditions que le nombre et la surface des terrasses aient explosé cet été. On comprend aussi l'amertume des riverains dont la satisfaction passe après les intérêts marchands.

    Le texte "powerpoint" de la présentation peut être consulté ICI. Nous vous incitons à vous rendre aux réunions-débats en mairies d'arrondissements, aux dates que nous nous ferons un plaisir de vous indiquer dès qu'elles seront établies. De notre côté, nous sommes invités le 8 octobre à une réunion d'échanges avec Lyne Cohen-Solal, à l'Hôtel de Ville.

                                                                                                            

                                                                                                                                                      

  • Distributeurs billets LCL

    La carte bancaire fait partie de notre univers quotidien : retraits, achats chez les commerçants, ordres à distance. Attention, la fraude vous guette !

                                                                                                                                                               

    Nous répugnons ici à personnaliser nos articles. C'est au nom et en direction des adhérents, très nombreux, de "Vivre le Marais !" que je m'exprime. Il y a quelques mois j'ai fait une exception pourtant en postant sur Internet l'histoire de ma participation en 1961-62 à la fin de la guerre d'Algérie comme S/lieutenant appelé du contingent. Je voulais apporter mon tribut, modeste, à l'histoire de cette période et espérer que des lecteurs de ce blog viendraient vers moi pour partager des souvenirs, des analyses et des photos.

    La démarche a réussi au-delà de mes espérances. La notoriété du blog, très référencé dans tous les moteurs de recherche, m'a apporté des contacts avec de nombreuses personnes avec qui j'échange désormais.

    Durant l'été, j'ai été victime d'une fraude à la carte bancaire. Fort de l'expérience précédente, j'ai pensé qu'il était, sinon de mon devoir, pertinent en tout cas d'en faire part à tous ceux qui me lisent, pour qu'ils évitent le piège, et à la communauté bancaire pour qu'elle mette un terme à une anomalie flagrante qui défie le bon sens.

    En effet, les procédures actuelles font que des commerçants demandent par téléphone nos coordonnées bancaires pour enregistrer une commande. C'est le cas, par exemple, pour la réservation d'une chambre d'hôtel. Vous donnez donc, et parce que vous n'avez pas le choix, votre n° de carte, sa validité et, c'est là où le bât blesse, un "cryptogramme" composé de trois chiffres qui figurent au verso. Ce "code" est censé constituer l'indice que vous acceptez la transaction commerciale et le paiement de la chose.

    Très bien. Mais ces information sont passées "en clair". Rien, sinon sa conscience, n'interdit à votre interlocuteur d'en faire un usage criminel. C'est-à dire d'utiliser votre profil bancaire pour effectuer des achats pour son compte ou pour compte de tiers en vous faisant payer la note.

    Les transactions par Internet, quant à elles, font appel à une procédure identique mais la différence est que le protocole d'échanges est sécurisé (https) et que les ordinateurs interdisent la vision en clair des données échangées. C'est donc très vraisemblablement dans les échanges par téléphone que se produisent les fuites.

    C'est ce qui vient de m'arriver. J'ai découvert courant août sur mon relevé bancaire une transaction frauduleuse émanant d'un certain M. Prete (Italie), qui a commandé à mes frais deux ordinateurs à APPLE COMPUTER INT'L, pour un montant de près de 2.500 €. APPLE, Service des Fraudes, que j'ai réussi avec beaucoup de difficultés à avoir au téléphone, m'a gentiment annoncé que la commande avait été exécutée, et livrée à une adresse dont ils pensent maintenant qu'elle était éphémère pour ne pas dire fictive.

    Confidence de mon interlocuteur : il y a en ce moment dans la nature des listes de profils bancaires qui résultent de l'exploitation de fuites, conséquence d'un dispositif qui porte en germe ses propres dérives et la prolifération de ce type de fraude.

    Mon banquier, LCL Crédit Lyonnais, reconnaît que je suis la victime d'une fraude et m'affirme que je serai remboursé. En attendant, mon compte est à découvert et passible d'agios. Qui me seront rétrocédés, me dit-il. Mais quand ? Vivre avec un découvert de cette importance n'est pas confortable.

    Je n'accepte pas cette situation et l'attitude de la banque. Le mécanisme qu'elle a mis en place pour le paiement à distance est défaillant. Elle doit assumer et re-créditer mon compte immédiatement. Charge à elle de se retourner vers le fournisseur ou vers la carte VISA et son assurance. Je suggère que nous manifestions tous ensemble ce genre d'exigence quand l'occasion malheureusement se présente.

    Cet article a deux buts : dire à la communauté bancaire que nous devons en aucun cas être les boucs émissaires de leurs inconséquences et passer un message à tous nos lecteurs pour qu'ils refusent de se prêter à des transactions de ce type, tant qu'elles ne feront pas l'objet d'un processus de contrôle parfaitement sécurisé.

    Transmettez l'information autour de vous. C'est une mission de salut public !

    Post-scriptum # 1 

    Sensible à nos arguments et à la vague de réactions que cette affaire a suscitée, la banque LCL Crédit Lyonnais, en date du 7 septembre, a régularisé le compte en le créditant des sommes injustement prélevées. Dont acte ; je remercie la direction de LCL de sa réaction somme toute assez rapide.

                                                                                                                                            

                                                                           
                                                                             

  • Terrasse sur rue

    Pour que cette vue d'une rue du centre de Paris reste une caricature et une exception, la Mairie de Paris s'emploie actuellement à refondre le règlement de la Ville en matière de terrasses et étalages.

                                                                                                                                            

    "Vivre Paris !", réseau d'associations de riverains dont "Vivre le Marais !" fait partie, travaille depuis  plusieurs mois sur le dossier. Peu de temps avant les vacances, un projet portant sa signature a été envoyé à la Direction de l'Urbanisme et du Paysage de la Rue pour faire valoir un point de vue soucieux de préserver l'accès et l'usage de l'espace public aux habitants et favoriser leurs déplacements.

    La Direction de l'Urbanisme nous a adressé un "avant-projet" début août. Elle attend de nous des observations avant le 20 septembre. "Vivre Paris !" fera part dans les temps de sa position officielle. Dans l'immédiat, on peut formuler quelques commentaires "à chaud".

    La démarche de la Mairie de Paris montre qu'elle souhaite un échange avec nous, et nous nous y prêterons volontiers. Le signal est positif mais plusieurs dispositions du projet nous inquiètent, en l'état. Si le passage réservé aux piétons reste bien 1,60 mètre avant le premier obstacle, de nombreuses exceptions qui n'existaient pas précédemment font leur apparition, en matière notamment de contre étalages et contre terrasses permanents.

    On voit même apparaître la possibilité de "terrasses fermées en zones piétonnes". Quant à la règle : un tiers pour la terrasse et deux tiers pour les piétons, elle semble s'être tout bonnement évaporée.

    A travers cette ébauche, le Maire de Paris donne à première vue le sentiment de vouloir quelque peu sacrifier les habitants de sa ville aux appétits des commerçants. Leurs demandes de terrasses ont déjà bondi en un an de 37%. Les abus aux autorisations en vigueur sont fréquents et nous les dénonçons régulièrement. Croire que l'élargissement de ce qui est, rappelons le, une tolérance et  non pas un droit, conduise les exploitants à se plier de gaîté de coeur aux nouvelles règles, témoignerait d'une naïveté dont nous ne croyons pas la municipalité capable.

    Après l'échec de la concertation sur la transformation des Halles et l'atmosphère délétère qui en résulte, nous croyons qu'il y a dans cette affaire l'opportunité de prendre un meilleur chemin et de réconcilier les parisiens avec leurs élus. Il faudra pour cela écouter nos arguments et, de façon raisonnable, faire en sorte que la mouture 2010 du règlement ne consacre pas une régression de la qualité de vie à Paris.