Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Activités économiques

  • Michel le comte devanture cartons 

    3 rue michel le Comte : un grossiste en … cartons

     Michel le comte 5 linéaire

    Un peu plus loin, une succession de grossistes et, soudain …. une vitrine avec de jolies maquettes.

     

    Désormais, rue Michel le Comte, les vitrines se suivent mais ne se ressemblent plus. 

    La photo du haut illustre ce que nous voudrions cesser de voir. C'est heureusement une espèce en voie de disparition : vitrine et arrière-boutique délabrées, cartons à profusion et livraisons qui encombrent les trottoirs et embouteillent le quartier.

    La photo du bas est notre raison de croire que la diversification des activités est en marche : un cabinet d'architectes s'installe au numéro 5. Massimiliano Fuksas a loué le premier étage pour y installer ses bureaux, et la boutique pour exposer ses maquettes.

    A l'autre bout de la rue, à l'angle Beaubourg, un grossiste en maroquinerie procède à sa liquidation. Personne ne regrettera sa porte à l'angle Michel le Comte, régulièrement encombrée de cartons tels des pylônes de pacotille à l'entrée d'un faux temple égyptien.

    Beaubourg grossiste 

    Reste à savoir qui le remplacera. C'est là qu'on verra si le mouvement amorcé, encore fragile, se confirme.

                                                                                                    

  • Galerie_alexis_lartigue

    La Galerie Alexis Lartigue, 64 rue du Temple (IIIe) tél. 01 42 78 91 16.
    site :  www.artcontemporaingalerie.com / contact : galeriealartigue@9business.fr

    C’est un évènement. Peut-être assistons-nous au crépuscule du monopole des grossistes dans ce quartier du Marais. La galerie Alexis Lartigue, spécialisée dans l’art et le design contemporains, remplace en effet un commerce de gros, dont on aperçoit encore dans la rue l’enseigne perpendiculaire (en infraction) au-dessus de la boutique rénovée.

    Agé de 24 ans, Alexis Lartigue s’est formé à l’école de la vente aux enchères. Dès 2005 il crée une société de marchand d’art et opte délibérément pour l’art contemporain. Habitant du IIIe, il décide cette année de monter sa galerie dans le genre qu’il affectionne, et l’installe rue du Temple.

    La galerie expose des tableaux qui vont de l’hyperréalisme à l’abstrait total, du mobilier et des objets de décoration. On y trouve les signatures d’Arman, de César et ses incroyables compressions, Albert Gleizes, Mendjisky, Salvador Dali, Philippe Starck, Chu Teh Chun ….

    A la croisée des chemins qui relient Beaubourg au Musée Picasso en passant par le Musée de la Chasse et de la Nature, juste en face du Musée d’Art et Histoire du Judaïsme, et à faible distance des Archives Nationales et de Carnavalet, cette galerie est admirablement située et son fondateur, qui croit à un renouveau de la rue du Temple,  mise sur une évolution dont il pourrait bien être le catalyseur.

                                                                               

  • Alain_barbier_enseigneAlain_barbier


    Alain, Maître Barbier, 8 rue St Claude – III –
    Tél. 01 42 77 55 80

                                                                                                                                  

    Si le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du Marais s’étendait aux métiers qui appartiennent à l’histoire, il devrait protéger celui d’Alain et son échoppe.

    Alain est installé dans le quartier depuis longtemps. Il n’a pas envie de dire depuis quand. La coquetterie n’y est sans doute pour rien car il est encore assez jeune. Peut-être veut-il signifier ainsi qu’il se place hors du temps.

    Le temps, pourtant, il en mesure les effets. Le Marais a changé, en mieux dit-il, grâce à la loi Malraux qui a signé sa réhabilitation. Son architecture exceptionnelle est désormais débarrassée des outrages qu’elle a vécus durant des décennies de déshérence. Il cite en exemple le grand immeuble qui fait l’angle Arquebusiers-Saint Claude, dont la façade XIXe d’un blond vénitien, rehaussée de fleurs aux fenêtres, donne véritablement envie de vivre là.

    Ses clients sont des gens du quartier. Nous avons parlé avec eux. Ce barbier c’est pour eux un luxe dont ils ne peuvent pas se passer. Il leur fait partager ses secrets : une crème de sa fabrication, des coupe-choux de collection, rinçage "eau chaude, eau froide" et, pour finir, sa pierre magique, pas philosophale mais presque, la serviette chaude et le talc. Ouf ! Pour un prix qui est très sage.

    Sa boutique est un musée. Elle recèle des trésors : coupe-choux personnalisés, à l’effigie de célébrités (Johnny Hallyday, qui est son client, a le sien), collection de plats à barbe, de blaireaux et de fers à friser. Son arsenal est tellement riche qu’il le loue, sur demande, comme accessoires, au monde du théâtre et du cinéma. Sa boutique elle-même sert quelques fois de cadre au tournage de scènes de films.

    On peut naturellement aller le voir pour une coupe de cheveux au son d’une musique éclectique mais de qualité, bien installé dans un fauteuil de saloon. Vous ne serez pas seuls : on vient chez lui du monde entier car le bouche à oreilles et les guides spécialisés lui font une renommée d’enfer.

    Alain a encore une longue carrière devant lui mais il forme les maîtres-barbiers de demain pour que son métier perdure. Il est une des curiosités du Marais, et pas la moindre !