Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Actualité

  • Rencontre Clic gauche dans l'image pour agrandir (Photo VlM)

     

    Plus vraie que nature ! C'est la découverte des passants de la rue Michel Le Comte (IIIe) ce mercredi, abandonnée sur le trottoir au milieu de détritus variés. N'était-ce l'absence de tête et de bras, et une académie trop parfaite, on aurait juré que cette femme mutilée était réelle. La rencontre méritait une photo.

     

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    Eglise Saint-Louis en l'Île (IVe) dont un morceau en fonte de la croix du clocher s'est détaché.

     

    A nouveau les projecteurs sont fixés sur le mauvais état des édifices religieux de la capitale. Ce n’est pas cette fois le World Monuments Fund qui l’indique, ni SOS Paris ou l’Observatoire du Patrimoine (notre article du 04 novembre 2013), mais un des 96 édifices religieux dont la ville est propriétaire qui s’est lui–même manifesté puisqu’un morceau de la croix en fonte surmontant le clocher de l’église Saint-Louis en l’Ile (IVe)s’est détaché samedi dernier. Heureusement il n’y avait personne à l’endroit où est tombée la pièce qui pesait 3,5 kg !

    La mairie contacté à ce sujet a indiqué avoir prévu sur la mandature 80 millions € pour restaurer les édifices les plus menacés mais le planning des travaux ne sera connu que dans quelques mois. Des efforts ont été faits certes pour la façade de l’église Saint-Merri (notre article du 15 octobre 2014) mais il reste beaucoup à faire pour ce monument qui demeure encore très fragile. Si Saint-Paul Saint-Louis, Saint-Gervais Saint-Protais (IVe) ont bénéficié de restaurations récentes, d’autres édifices religieux de notre quartier comme l’église Saint Nicolas des Champs (IIIe) qui figure parmi les 10 édifices religieux les plus menacés de Paris ont besoin de campagnes de travaux. Or ceux-ci seront d’autant plus lourds et coûteux s’ils tardent. Les estimations tournent autour d’un demi-milliard d’€ nécessaires sur les 15 prochaines années afin de mener les travaux de restauration. Alors que le budget de Paris a augmenté de 59% en 10 ans, le budget alloué aux bâtiments religieux a baissé de 27 % !

    Parmi les solutions pour pallier le manque de moyens pour restaurer les édifices religieux,  sachant qu’il y a  aussi l’entretien et la remise en état de marche pour certains d'entre eux de près de 300 orgues, quelques solutions et idées sont proposées comme la pose de bâches publicitaires lors des travaux. Elles remplaceraient pendant les travaux les filets de protection que nous voyons fleurir ici ou là pour éviter les accidents. Le diocèse de son côté collecte des fonds pour les églises les  plus menacées que sont Saint-Merri, la Madeleine et La Trinité qui vient d’être récemment classée.

    Peut-être, comme nous l’avons déjà souligné, faut-il que la ville revoie à la baisse  certaines dépenses moins utiles et diminue certaines subventions dont l’intérêt reste à démontrer, afin de renforcer son "plan églises" qui n'est pas à l'aune de l'enjeu. En période de disette et de contraction des dotations de l’État, les restrictions doivent s’appliquer à tous.

    Alors faites encore un effort mesdames et messieurs les élus…

    Dominique Feutry

     

     

    Voici le texte du communiqué du Maire du IVe arrondissement qui a été lu au dernier Conseil d'Arrondissement en  référence à cet chute :

    "Communication du Maire 31 mars 2015 : incident grave à l¹Eglise Saint-Louis-en-l¹Ile le
    28 mars 2015.

    A 14h30, un élément d¹environ 3 kilos s¹est détaché de la croix en fonte qui orne cette Eglise. Le Père Olivier de Cagny a immédiatement prévenu la  police, qui s¹est déplacée et a identifié l¹origine de la chute. Les pompiers sont ensuite intervenus pour tester la solidité de la croix avec
    une perche, ce qui a permis d¹écarter tout danger immédiat.

    Les services de la Ville de Paris ont été informés de cet incident. Je me  suis également rendu sur place afin d¹échanger avec le Père Olivier de Cagny et lui apporter personnellement mon soutien. Dès hier matin, 30 mars, une réunion a été organisée sur place avec les services concernés, dont la
    Direction des Affaires Culturelles et le Département des Edifices Cultuels et Historiques et demain 1er avril, une vérification globale de l¹Eglise sera effectuée en présence d¹agents de ces deux services par une entreprise spécialisée, avec des nacelles et une équipe d¹alpinistes.

    Je n¹ai néanmoins pas attendu que cet incident survienne pour me préoccuper de ce problème de sécurité publique.

    J¹ai ainsi demandé lors de l¹élaboration du Programme d¹investissement de la mandature (PIM) fin 2014 que les travaux concernant cet édifice soient pris  en compte en priorité. Cette demande a bien été retenue par la Maire de Paris dans le cadre de ce programme. La ligne budgétaire est actée et je
    suis avec attention l¹élaboration du calendrier d¹intervention, soutenant  depuis longtemps sa mise en place le plus tôt possible.

    En attendant les travaux d¹ampleur, des filets de sécurité ont été posés autour de l¹Eglise et du clocher et des visites régulières sont organisées. La dernière visite remonte au 28 octobre 2014. Le compte-rendu indique que les filets et le corsetage ont été renouvelés, qu¹une purge a été effectuée
    et que l¹état général est inchangé depuis la précédente vérification. La croix sommitale ne donnait alors pas de signe de dangerosité et aucune faiblesse n¹avait été décelée.

    Des précautions ont donc été prises pour sécuriser le périmètre de l¹Eglise-Saint-Louis-en-l¹Ile, et je tiens à exprimer mon soulagement quant à l¹absence de conséquences plus dramatiques suite à ce grave incident.  Aussi je suivrai avec une attention particulière l¹évolution de cette situation. Je tiens également à remercier toutes les personnes intervenues tout au long du week-end et jusqu¹à aujourd¹hui, notamment le Père Olivier  de Cagny, la police, les pompiers et les services de la Ville."

     

  • Archives 51 fontaine haudriettes avant terrasse zoomCarrefour Archives/Haudriettes et sa fontaine. C'est à deux pas de là que nous sommes nés. (Photo VlM)

     

    Vous avez dit 1 000 000, oui un million, mais c’est extraordinaire ! Vous n’êtes bien entendu pas obligés de nous croire et pourtant c’est la réalité.

    Les chiffres recensés par les systèmes ad hoc ne trahissent pas. Le blog de Vivre le Marais ! créé par Gérard Simonet à qui revient l'essentiel du mérite, a bel et  bien été visité 1 million de fois depuis sa création et ce score « historique » a été atteint ce jour. C’est formidable dirons certains, étonnants dirons d’autres. Mais cette réalité est le résultat d’un travail quotidien entrepris depuis maintenant huit ans qui porte ses fruits, d’autant que sur les deux dernières années,  le nombre moyen de consultations journalières a continué à s’accroître.

    Difficile d’imaginer au départ que nous rencontrerions un tel succès. Sans doute est-ce le fait que nos articles intéressent et posent les vraies questions avec un double objectif : le respect et la sauvegarde du patrimoine historique dont nous sommes dépositaires, et la défense et l’amélioration de la qualité de vie des habitants du Marais.

    D’ailleurs, ne nous y trompons pas, si notre association compte beaucoup d’adhérents, si elle est autant sollicitée par les journalistes, les médias plus généralement, les étudiants ou les cabinets chargés de faire des études sur le Marais, c’est qu’elle fait partie du paysage local. Elle est le porte-parole des riverains qui veulent préserver un certain art de vivre et de qualité de vie et un développement harmonieux des deux arrondissements concernés.

    Aussi "Vivre le Marais !" est-il un interlocuteur représentatif pour les autorités locales (Mairies d’arrondissements, Mairie centrale et ses Directions opérationnelles, Commissariat centraux et Préfecture de police…) voire incontournable sur certains sujets. En 2009, son président a été nommé membre de la commission locale du secteur sauvegardé du Marais, nomination renouvelée en 2014.

    Mais restons modestes, ce travail de fond que nous avons mené doit être poursuivi et ancré davantage afin d’asseoir plus largement encore notre crédibilité. Compte tenu des enjeux dont nous parlons sans cesse, le défi est de taille mais nous restons sereins. Nous allons donc continuer à semer, à  défendre les intérêts de ceux qui ne peuvent se battre seuls. Notre appartenance au réseau "Vivre Paris !" nous permet aussi d’échanger et d’agir de concert sur l’ensemble de la ville lorsque c'est nécessaire.

    Le soutien de nos adhérents, toujours plus nombreux, et celui de nos lecteurs, de plus en plus assidus, sont sans doute le meilleur encouragement que nous puissions recevoir.

    En espérant que nous pourrons annoncer les 2 millions de visiteurs dans un délai encore plus court que celui ayant permis d’atteindre ce premier million, toute l’équipe de "Vivre le Marais !" remercie chacune et chacun d’entre vous.

    Dominique Feutry

     

    Post-scriptum :

    C'est aujourd'hui 30 mars 2015 à 15h42 que nous avons accueilli notre millionième visiteur

     

  • Arbalétriers rive 56-58 vieille du TempleMaison en encorbellement, passage des Arbalétriers (IIIe) ; l'état indigne de la "rive ouest"

     

    Certains copropriétaires excédés et désespérés viennent de  créer l' association " Pour la sauvegarde du passage des Arbalétriers Paris-le Marais" tant ils sont dans une situation de non-droit et d'impuissance face aux vandales qui se servent de ce passage comme bon leur semble, en toute impunité.

    Une page Facebook avec le même intitulé permet de se rendre compte de l’étendue des nuisances, salissures, tags, dépôts d’ordures et autres avatars auxquels doivent faire face non seulement les copropriétaires mais aussi les habitants de ce secteur, les passants et touristes qui sont atterrés par l’état du passage.

    Aucun soutien de l’administration  (mairie, préfecture de police..) n’a été apporté, seule une sensibilisation a pu être faite par "Vivre le Marais !" au travers de nombreux articles. Dans le plus récent (20 mars 2015) nous rappelions que « nous avons pesé de tout notre poids pour sa réhabilitation. A l'est on a été écoutés (la rive orientale est en excellent état), mais l'autre rive est restée dans un état déplorable. Les copropriétaires concernés sont forcément responsables. Ils vivent dans un secteur prestigieux mais refusent de s'acquitter de la responsabilité de sauvegarde qui est la leur. Quant à la mairie, elle joue les Ponce Pilate. Combien d'années faudra-t-il attendre pour que la sagesse s'impose ? »

    Ce nouveau cran dans le mise en œuvre d’actions vise à obtenir la réhabilitation complète de cette ruelle chargée d’histoire et "Vivre le Marais !" soutient bien entendu cette initiative.

    Dominique Feutry

     

  • IMG_0316Installation du 1er kiosque "Lulu dans ma rue" prés du métro Saint-Paul  (IVe) (Photo EP)

     

    « Lulu dans ma rue ». Cette dénomination peut faire sourire et pourtant si le test qui démarre est concluant les kiosques qui lui seront dédiés comme celui qui vient d'être installé place Saint Paul pourraient se  multiplier dans la capitale (5 prévus par arrondissement en 2017), puis dans d'autres villes françaises.

    Le postulat de départ est qu'il est souvent difficile pour les particuliers de trouver quelqu'un pour lui assurer de petits services. Poser des cadres ou des tringles à rideaux, remplacer un carreau cassé, refaire une prie électrique ou remettre un joint à un robinet est souvent difficile et s'apparente à un parcours du combattant. En prime lorsque l'artisan idoine a été trouvé, le coût parait disproportionné par rapport à l'importance de la réparation et l'énergie dépensée, conséquence du cout horaire facturé, plus les déplacements, plus les taxes…

    Voulant concilier rapidité à trouver à proximité de votre domicile, un artisan, un réparateur ou une personne pouvant assurer certains types de services (ménages, commissions, garde d'enfants….) et coût réduit, l'idée est venue de mettre en place toute une organisation ad hoc avec des points d'accueil comme ce kiosque nouvellement installé. Une  sorte de conciergerie ouverte au public. L’enjeu est d’améliorer la qualité de vie des citadins par des services de proximité (bricolage, nettoyage, petites livraisons…). Tel est l’enjeu de Lulu dans ma rue

    L’initiative Lulu dans ma rue, soutenue par la mairie du IVe, est intéressante. Son concepteur,  Charles Edouard Vincent est le fondateur d’Emmaüs Défi qui se définit comme "un chantier d'insertion,un laboratoire d’innovations sociales recherchant les meilleures solutions pour lutter contre la grande exclusion et permettre à chacun de retrouver sa dignité et sa place dans la société."

    L'idée consiste non seulement  à combler un vide pour les citadins, mais aussi de pouvoir permettre à des particuliers de créer leur micro entreprise. Ils seront en effet formés conseillés, accompagnés et suivis de telle sorte que les services de conciergerie qu’ils rendront soient irréprochables. Si les travaux n’étaient pas de qualité, la pérennité du dispositif serait vouée à l’échec.

    Les artisans ayant déjà pignon sur rue ne seront pas lésés ou concurrencés bien au contraire puisqu’ils rechignent pour des raisons compréhensibles à effectuer ce type de petits travaux et quand ils les acceptent, le prix facturé est alors prohibitif pour les consommateurs pour les raisons évoqués ci-dessus. En revanche pour des  travaux plus importants, ils seront toujours sollicités.

    Notons enfin que les services proposés par Lulu dans ma rue ont vocation à être enrichis en fonction des besoins qui seront exprimés par les utilisateurs.

    Nous souhaitons pleine réussite aux promoteurs de ce projet intéressant et ô combien utile dans nos quartiers. 

    Dominique Feutry

     

  •   Le modèle d'abribus avec une ouverture à l'arrière dont près de 2000 implantations sont prévues 

      

    Mal abrités, exposés aux 4 vents, trouvant difficilement l'affichage des horaires  des bus, les usagers des abribus, s'ils reconnaissent une belle ligne à ce mobilier urbain (notre article du 14 novembre 2014),  n’en sont pas moins critiques quant à ses fonctionnalités pratiques.

    Ils regrettent les anciens abris qui les protégeaient mieux de la pluie ou du froid.

    Ils ne comprennent pas notamment pourquoi une partie de la paroi arrière est ouverte ?

    Alors que la Maire de Paris a inauguré cette semaine ce nouvel  équipement, les responsables  de la filiale SOPACT (groupe Jean-Claude Decaux)  qui a conçu le mobilier, ont répondu à ces objections.

    Ils soulignent d'abord que des études poussées ont présidé à leur conception allant jusqu'à adapter le matériel de chaque lieu d’implantation à son environnement spécifique. L'ouverture de la vitre arrière est voulue afin de faciliter l'accès aux handicapés, aux parents avec des  poussettes. En compensation pour une meilleure protection les toits (photovoltaïques) ont été agrandis. Si des éclairages intelligents, des ports USB pour recharger les portables existent, les parisiens ne retrouvent pas le confort attendu qui devait être supérieur à celui des précédents abris ! Même les bancs sont jugés trop étroits.

    Un des abribus de la ligne 29 comparé à l'ancien modèle en encadré

     

    Ces remarques assez fréquentes, il faut en convenir, ne doivent pas être négligées. Les concepteurs de ces installations (près de 2 000 sont prévues dans la capitale) devraient tenir compte de toutes ces remontées. Outre les tests (voir notre article du 27 novembre 2013), ont-ils vraiment travaillé en amont de concert avec un groupe d’utilisateurs ? La Mairie avait-elle inséré cette obligation dans le cahier des charges qu’elle a établi ? Les passagers des bus sont en droit de se poser la question !

    Dominique Feutry

     


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    Illutration d'une nuit parisienne 

     

    Une quarantaine de personnes représentant la Ville de Paris, les préfectures de Paris et de région, des organismes de tourisme, des organisations professionnelles liées à l’activité commerciale de la nuit et le réseau "Vivre Paris !" (Butte aux Cailles, Jean-Pierre Timbaud, Ménilmontant, Accomplir et "Vivre le Marais !") participaient au groupe de travail « Information et promotion de la vie nocturne » dans le cadre des réflexions menées au sein du conseil de la nuit (voir notre article du 4 mars 2015).

    Fréderic Hocquard, conseiller de Paris délégué à la nuit, a introduit les échanges en rappelant que "la vie nocturne n'est pas déclinante" à Paris mais qu'elle n'était pas suffisamment valorisée et qu’il fallait donc la promouvoir. Il a ajouté que ce dossier était travaillé en relation avec le Secrétariat d’État au tourisme qui souhaitait promouvoir la nuit dans les grandes métropoles françaises. A cet égard nous avons appris que les responsables des "Pierrots de la Nuit" étaient en charge pour le compte de ce ministère d'une mission de valorisation de la nuit française à l'international…

    Thierry Charlois, chef de projet sur la politique de la nuit a donné des précisions sur la suite des travaux c’est-à-dire la prochaine tenue d’un comité de pilotage composé uniquement, ce qui est étonnant, de représentants de la mairie et de la préfecture. Ce comité  sélectionnera, parmi les propositions des groupes de travail, les projets qui seront mis en œuvre (pour certains dès cet été). Un suivi est ensuite prévu ; aussi insiste-t-il sur le fait que le conseil de la nuit est une instance pérenne qui se réunira deux fois par an.

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    Le Moulin Rouge

     

    Des différentes interventions, qui se sont déroulées dans un climat serein, nous retenons que beaucoup participaient en réalité pour promouvoir leur « business » ou leurs travaux (livres, sites, publications diverses sur le sujet de la nuit à Paris..). Nous avons également rafraîchi nos connaissances en anglais du marketing, tant les spécialistes réunis ont rivalisé entre les "city breakers", "night trips", "music in Paris", "plug in", "coffee shops", "flyers" et autres  "dance floor". 

    D’une manière générale, beaucoup estiment que Paris est à la traîne sur les villes dites « concurrentes » telles que Berlin, Barcelone et Genève. Elles sont les plus souvent citées et qualifiées d’indétrônables. Or nous savons ce qu’est la réalité depuis la conférence du 10 février dernier organisée par le réseau Vivre Paris intitulée « Nuisances nocturnes : une fatalité » ! (voir notre article du 13 02 2015). Nous avons du reste indiqué aux participants ce que nous pensions de cette compétition artificielle entre métropoles européennes.

    Les touristes intéressés par la nuit ne seraient pas suffisamment informés sur les clubs, les «lieux incroyables et cachés, les légendes parisiennes qui pourraient leur faire découvrir des choses extraordinaires ». Seuls les Folies Bergères, le Moulin Rouge et le Crazy Horse tireraient leur épingle du jeu tant Paris leur est associé, comme le sont les grands monuments. Fort curieusement, ces "atouts à l'international" ont été considérés comme des handicaps occultant la diversité des nuits parisiennes. L’office du tourisme s'est défendu car il lui a été reproché de ne pas assez s'emparer du sujet, ce qui est aussi le cas des médias de la Ville. Le manque de brochures, supports pages web… apparaîtrait comme criant et ce qui existe est rarement traduit en langues étrangères. Pour promouvoir la nuit, des campagnes d’affichage, des flyers, des banderoles et des oriflammes sont préconisés.

     

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    La fête la nuit est souvent synonyme de forte alcoolisation

     

    Un des représentants d’un incubateur de start-up dédiées à la promotion de la nuit a rapporté cette phrase emblématique qui résume bien les préoccupations de ceux qui assistaient aux discussions : « Ce qui manque dans la vie à paris c’est l’after » ajoutant « Il faut un travail d’ingénierie pour mettre en avant la nuit à Paris». Un autre a complété ces déclarations en affirmant « La nuit n’est pas un sous-produit des activités de jour ». A un moment un participant a même suggéré d’assouplir la réglementation sur la vente d’alcool dans l'espace public, afin de pouvoir en offrir sur les lieux où des événements sont organisés. Un autre a affirmé que la nuit parisienne ne devait pas être une suite de grands événements car cela tuait les petits bars ("Boire un verre de vin rouge au comptoir, ça c'est la France, n'en déplaise aux riverains qui se plaignent du manque de professionnalisme des petits établissements de quartier").

     

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    La fête la nuit est souvent synonyme d'attroupements bruyants

     

    "Vivre Paris !" a rappelé, comme d'habitude, ne pas être contre la vie nocturne tout en soulignant toutefois que vouloir promouvoir la nuit à Paris n’était pas si nécessaire dès lors que Paris était la première destination touristique du monde. Il faut en fait que cette vie se passe dans des espaces dédiés qui ne gênent pas les habitants. Faut-il s'en étonner ? Seul "Vivre Paris !" s'est fait le porte parole des préoccupations des habitants sur ce point… D’autre part, s'il faut "faire converger et promouvoir les chartes et labels liés à la vie nocturne " (une des actions proposées par la Mairie de Paris), il importe que ces homologations soient entourées du plus grand sérieux, ce qui n'est pas la cas aujourd'hui.  Il est aussi indispensable que les gérants des établissements de nuit reçoivent une formation professionnelle ad hoc qui intègre le respect de la réglementation en vigueur. Nous avons enfin rappelé les ravages de l’alcool, un sujet de santé publique qui ne devait pas être passé sous silence.

    Frédéric Hocquard a conclu en saluant ces travaux et en affirmant qu’ils permettaient l’ouverture d’un espace dynamique qui conduisait à faire évoluer les politiques publiques.

    A suivre

    Dominique Feutry

     

  • 520x520_10b1c4c79558b8f9ef212cad9735b70824d3bdc6Les Bains Douches 7 rue du Bourg-l'Abbé (IIe). La tête de Bacchus devient l’emblème du nouvel établissement  (Photo JPD)

     

    Les Bains Douches rouvrent après des mois de travaux et deviennent à la fois hôtel de luxe, restaurant, salle de concert et boîte de nuit. Rappelons nous qu'un incendie en novembre dernier avait retardé le chantier (nos articles des 23 mars 2013 et 24 novembre 2014).   

    L’établissement du 7 rue du Bourg-l’Abbé (IIIe) ne sera donc  plus seulement un night-club. En effet, les "Bains" qui retrouvent leur lustre se définissent désormais comme un "club urbain à géométrie variable".
     
    A  l’intérieur, une décoration de type piscine, avec un sol carrelé, a guidé le choix des architectes Vincent Bastie, Denis Montel et Tristan Auer qui ont installé des décorations à la fois XIXème et modernes. Quant à Bacchus qui domine le portail d'entrée, il est devenu l’emblème des lieux.
     
    L'hôtel compte 39 chambres dont plusieurs suites cinq étoiles et un appartement-terrasse de 80 mètres carrés.
     
    Le chef Philippe Labbé, ex chef du Shanri La Paris, a signé la carte du restaurant.
     
    Une nouvelle vie commence donc pour les Bains Douches, l'arrivée de ce 5 étoiles fait partie des signes qui montrent que le quartier évolue vers le haut de gamme, sujet de critiques de temps à autre de la part de certains habitants qui n'apprécient pas toujours cette transformation. Pour leur part, les riverains n'ont qu'une  seule préoccupation, l'insonorisation de la salle de concert et de la boîte de nuit. Ils ne veulent plus revivre les souffrances de la période passée du club à la mode qui oubliait leur existence même.
     
    Dominique Feutry
     
  • AaLe voile de pollution recouvre Paris depuis plusieurs jours (Photo Atlantico)

     

    Il est dommage de constater que la pollution de l’air est de plus en plus fréquemment présentée comme une fatalité contre laquelle nous ne pourrions pas grand-chose et sur laquelle nous aurions peu d’emprise tout en ramenant le plus souvent le sujet à une question politique. Chacun donnant néanmoins son avis, indiquant les causes, critiquant ce qui est fait ou préconisant telle ou telle solution, sans être pour autant un spécialiste du domaine. Or ce sujet n’est pas seulement parisien, ni français, il est mondial et influe sur notre santé à tous. 

    Voilà bien longtemps que professeurs et experts, ainsi que des célébrités, nous mettent en garde. Les diverses conférences sur le climat dont il a été tant parlé n’ont rien résolu et montrent combien il est difficile sur ce sujet que les pays s’entendent afin de mettre en œuvre des solutions communes. Au niveau de notre pays, les échanges des politiques, des élus sur cette question cruciale pour notre avenir sont affligeants et illustrent bien le trou béant qui existe entre le besoin de décisions concrètes et les moyens mis en œuvre pour y parvenir. 

    Toutes les énergies devraient pourtant être mobilisées compte tenu de l’enjeu  qui nous fait face et le souci de ne pas laisser une telle épée de Damoclès au-dessus de la tête des générations futures. L’exemple de la longue prise de décision concernant le stationnement alterné pour limiter tant que faire ce peut la pollution en dit long sur la difficulté pour les politiques et les élus de s’entendre et sur les arcanes de l’administration.

    Nous devons méditer cet épisode et réfléchir tous ensemble sur les moyens de mobiliser toutes les énergies pour mener le combat contre la pollution atmosphérique, ce mal qui nous ronge à petit feu…Pourquoi ne pas lancer des états généraux contre cette pollution rampante qui réuniraient autour d'objectifs communs tous les acteurs, usagers, spécialistes et élus ?

    Dominique Feutry

     

  • 520x520_10b1c4c79558b8f9ef212cad9735b70824d3bdc6Les sculptures d'Agnès Baillon, Galerie Felli 127 rue Vieille du Temple (IIIe)

     

    Parmi les nombreuses expositions des nombreuses galeries qui sont installées dans notre quartier, nous recommandons celle qui se tient à la Galerie Felli 127 rue Vieille du Temple (IIIe) où sont exposés, jusqu’au 12 avril, des personnages réalisés par l’artiste Agnès Baillon.

    Née en 1963, elle passe son enfance sur le causse du Larzac. Installée à Paris depuis 1982, Agnès Baillon obtient son diplôme des Beaux-Arts en 1989 dans l’atelier de peinture de Leonardo Cremonini. C’est dans le cadre de ses études qu’elle commence alors la sculpture et se libère du poids de la peinture.

    Le texte de présentation de son exposition précise que « ses premières expositions associaient peintures et sculptures. Les corps étaient peints (très souvent des baigneurs), tandis que les têtes étaient sculptées et présentées sur des socles. À partir de 1990, elle se consacre exclusivement à la sculpture (sculpture réalisée en résine, bronze et papier mâché). Agnès Baillon a ainsi façonné un monde à son image, intime, sensible et silencieux, Ses oeuvres ont été présentées à Paris depuis la fin des années 1990 par la Galerie Marie Vitoux, puis Lefor-Openo, enfin la galerie Felli et en province (Lyon,Poitiers, Limoges) mais également à l’étranger (USA, Allemagne, Grèce.) Son travail est représenté dans des collections privées comme la collection Treguer, la Fondation Frissiras d’Athènes (Grèce) et le Wurth Museum (Allemagne) ».

    Une exposition de personnages curieux, à la fois prenante et surprenante mais qui interpelle aussi.

    Dominique Feutry