Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Actualité

  • Aidenbaum2Pierre Aidenbaum (Photo VlM)

     

    A ces sujets sur lesquels nous avons communiqué ces jours-ci, Pierre Aidenbaum répond, volant ainsi au secours de la Maire de Paris Anne Hidalgo et de ses Adjoints Julien Bargeton (Finances), Ian Brossat (Logement) et Jean-Louis Missika (Urbanisme).

    Voici le texte intégral de son intervention, qu'il nous demande de publier :

     

    Cher Monsieur Feutry,

    Je tenais à vous apporter quelques précisions et quelques informations en réponse à votre éditorial de novembre.

    Concernant « la liste interminable des subventions aux associations » dont vous considérez qu’elles sont fantaisistes, je vous rappelle que la politique de subventionnement de la ville s’attache à soutenir des projets d’initiative associative qui revêtent toutes d’une dimension d’intérêt général.

    Par exemple, subventions aux associations de parents d’élèves, aux associations sportives et culturelles ayant toutes une activité au profit des habitants de notre quartier. Ces subventions sont systématiquement votées en Conseil d’arrondissement et généralement votées à l’unanimité toutes sensibilités politiques confondues dans l’intérêt général. Les associations bénéficiaires seront intéressées d’apprendre que vous considérez que c’est  de l’argent gaspillé.

    Par ailleurs, je vous précise que le projet de mandature 2014 – 2020 prévoit de développer de manière plus systématique une doctrine en matière de subvention autour de critères favorisant l’innovation, la cohésion sociale mais aussi l’initiative associative et la démocratie locale ainsi qu’une harmonisation des pratiques de subventionnement dans les différents secteurs municipaux. Pour votre parfaite information, sachez qu’un chantier a également été engagé afin d’aider à la diversification des financements associatifs par le développement de logiques de mutualisation entre associations, le mécénat ou encore le crowdfunding.

    Concernant ce que vous appelez « le déficit de 400 millions d’euros », je vous précise que contrairement à ce qu’affirme l’UMP parisienne, ce n’est pas un déficit – à cet égard, vous devriez savoir que les municipalités n’ont pas le droit de présenter un budget en déficit – mais  un manque de recettes dû à une di munition de l’abondement de l’Etat et à l’augmentation de la contribution de Paris au fonds de péréquation.

    Vous pourrez constater dans le budget présenté par la Maire de Paris à la prochaine séance du Conseil de Paris l’absence de déficit dans le budget parisien pour 2015.

    Bien au contraire, le montant de l’investissement prévu pour la mandature de 8,5 milliards d’euros passera à 10 milliards d’euros.

    Seule grande métropole française à augmenter son budget d’investissement et non, comme certains le  prétendent, son budget de fonctionnement.

    Je vous rappelle également l’engagement de Madame la Maire de Paris de ne pas augmenter les impôts locaux durant toute cette mandature et je me permets de vous rappeler également que les impôts locaux parisiens sont de 3 à 5 fois inférieurs à ceux de Marseille ou de Bordeaux par exemple.

    Concernant la « Tour Triangle » qui retient tout votre intérêt, je souhaite également vous apporter les précisions suivantes.

    Ce projet était entièrement financé par le secteur privé, à hauteur de 500 millions d’euros, donc  il ne coutait rien aux contribuables parisiens. De plus, il devrait créer 5000 emplois.

    Quand au vote des élus de droite, dont vous semblez vous réjouir, je vous rappelle que dans la précédente mandature, ils avaient voté « pour ».

    Je n’ai pas souvenir qu’à l’époque « Vivre le Marais » avait contesté ce choix. Mais chacun est libre de changer d’avis.

    Pour notre part, nous voulons un « Paris » innovant, ambitieux, attractif qui garde sa place de grande métropole et qui s’en donne les moyens ; contrairement à d’autres qui critiquent systématiquement et s’opposent à tout.

    Je ne vous infligerai pas la longueur de la liste des innovations pour Paris depuis 13 ans, autolib, velib, Place de la République, accessibilité à la culture pour tous…, que le monde entier nous envie et je me réjouis de l’extension en « zone 30 » de tout notre arrondissement qui avait été refusée  par la droite parisienne.

    Alors pas de mauvais procès, on peut être pour ou contre la politique de la Ville de Paris, mais chacun d’entre nous doit s’obliger à l’honnêteté intellectuelle.

    Un dernier mot sur le Carreau du Temple en réponse à ses détracteurs potentiels.

    D’abord un rappel : le Carreau du Temple est ouvert depuis fin avril et en pleine activité de toutes ses salles (sous-sol et auditorium) depuis le 1er septembre.

    Ma seule réponse, dont je suis sur que vous allez publier est le tableau ci-joint de l’occupation des salles au profit des scolaires et des associations de quartiers, donc des habitants du 3ème arrondissement prioritairement.

    Permettez-moi un dernier mot très personnel : nous nous connaissons depuis longtemps, j’ai toujours travaillé en bonne intelligence et honnêteté avec « Vivre le Marais », parfois dans la contestation, mais toujours dans la volonté qui me semblait commune d’agir pour notre quartier, laissons de côté les prises de positions partisanes et politiciennes. J’ai toujours privilégié le dialogue et l’échange à l’invective.

    Je souhaite que pour cette nouvelle année il en soit de même, pour ma part c’est ma volonté et vous le savez.

    Très  bonne année à tous les adhérents de « Vivre le Marais » en attendant de nous retrouver le mardi 13 janvier à 19 heures au Carreau du Temple pour vous présenter les vœux de la municipalité.

    Pierre Aidenbaum

    Maire du 3ème arrondissement

     

    M. Aidenbaum suggère que "Vivre le Marais !" exprimerait des opinions politiques parce que nous n'approuvons pas certaines orientations, décisions et velléités de l'équipe municipale aux affaires. Rien n'a pourtant changé dans notre attitude non partisane qui est celle de la neutralité absolue à l'égard des partis politiques. Notre association y veille scrupuleusement et chacun sait notamment qu'elle a toujours refusé pour sa part la moindre subvention de quelque provenance politique que ce soit.

    Nous continuerons donc à encourager ce qui nous parait bon au regard de la qualité de vie des habitants du Marais et de Paris et à contester ce qui, de ce point de vue, nous parait inapproprié.

    Dominique Feutry


    Complément d'information du Maire à propos du Careau du Temple :

    Le Carreau du Temple en quelques chiffres : période de septembre 2014 à décembre 2014

    Après trois mois de fonctionnement, nous pouvons constater que tous les établissements scolaires bénéficient des équipements de 9h à 17h et que les associations ont vu doublée la durée hebdomadaire de mise à dispositions de créneau (17h – 21h).

     

    Fréquentation

    1139 personnes par semaine

    Nombre d’associations présentes hebdomadairement

    39 associations disposent d'un créneau d’au moins 2 heures

    Nombre de créneaux musique, sport, danse, théâtre

    48 créneaux ouverts

    Nombre d'heures dédiées aux associations

    96 heures dédiées aux créneaux associatifs

    Nombre d’établissements ayant un ou plusieurs créneaux par semaine

    12 établissements scolaires

    Taux de fréquentation associatif du Dojo

    86% d'occupation

    Taux de fréquentation scolaire du Dojo

    80% d'occupation

    Taux de fréquentation associatif du Gymnase

    98% d'occupation

    Taux de fréquentation scolaire du Gymnase

    100% d'occupation

    Taux de fréquentation associatif du Studio de Flore

    85% d'occupation

    Taux de fréquentation scolaire du Studio de Flore

    80% d'occupation

  •  

    TrottoirCurieux panneau rue de Thorigny (Photo M.B)

     

    Un de nos adhérents nous fait part d'une trouvaille, une perle pourrions-nous dire, qui concerne la signalisation au cœur du Marais, à deux pas de l'entrée du Musée Picasso rue de Thorigny (IIIe). Un panneau de signalisation y indique "Trottoir Chevauchable" .

    Malgré ses recherches notre lecteur n’a pas  trouvé dans le dictionnaire le terme CHEVAUCHABLE. Que peut donc siginifier ce terme ? Faute d'être à cheval peut-être que l'instigateur de l'expression qui n'est sans doute pas à cheval sur le bon français a voulu signifier que l’on peut être à cheval, mais sur le trottoir ? Un peu étroit cependant  même pour un bon cavalier et un petit cheval ! Ou bien est-ce sur le trottoir et sur la chaussée ? Ce n’est pas très commode pour les piétons, donc il doit s’agir de voitures, ou de camions de livraisons, ou d’autocars ?

    Quid, alors, des piétons ? Est-ce une plaisanterie, ou une nouvelle élucubration bien curieuse de l'administration de la ville de Paris ?

     

  • Girard christophe 28 02 14Christophe Girard  (Photo VlM)

     

    Interpelé par un riverain  de la rue Saint Merri sur le déroulement des travaux, interrompus depuis quelques jours, et sur les balbutiements d'un conseil de quartier qui a apporté plus de confusion que de clarté, le Maire a choisi d'intervenir pour mettre les choses au point.

    Nous avons reçu de lui le message ci-dessous :

    Le chantier qui a commencé pendant les vacances de la Toussaint visait à démolir le plus gros de l’œuvre durant l’absence des enfants. Ce chantier a toutefois pris du retard compte tenu de difficultés, évoquées lors de la réunion publique, dues à la complexité de l’œuvre à démolir, la fontaine étant imbriquée dans le tunnel (NDLR : tunnel dont on a découvert l'existence à l'occasion des travaux). Ces difficultés ont obligé l’entreprise à prendre d’ultimes précautions techniques pour éviter tout impact sur le tunnel.

    Nous attendons un calendrier précis de fin des travaux de la part de la Direction de la voirie qui doit effectuer l’étanchéité de la fontaine. Les espaces verts travaillent également sur un projet de végétalisation.

    De toutes façons l’inversion de la rue était programmée depuis le départ pour début janvier et le fait qu’elle reste fermée jusqu’à l’inversion du sens  a au moins un avantage, c’est qu’il habitue les gens à ne plus emprunter la rue Saint-Merri pour se rendre dans le Marais.

    Je tiens également à souligner que les directeurs des écoles Saint-Merri et Renard ainsi que de nombreux parents d’élèves, apprécient cette accalmie.

    Sur votre déception quant à la portion de fontaine démolie, je la comprends. La réunion publique s’étant essentiellement centrée sur la question de l’inversion ou de la fermeture de la rue, je n’ai peut être pas eu l’occasion de m’étendre sur les enjeux de cette première action municipale.

    En tant que Maire d’arrondissement, je suis contraint par un budget limité et je ne suis pas en mesure d’entreprendre, sans l’aval de la Mairie centrale, de gros travaux tels que la fermeture du tunnel, mon souhait initial que je sais complexe et couteux.

    J’ai donc, sur le budget espace public alloué à la Mairie d’arrondissement, décidé de marquer la première étape de la reprise de cet espace et de sa sécurisation. Le projet consiste à réduire, autant que faire se peut la fontaine, sans toucher à la structure du tunnel, pour retrouver une certaine visibilité et requalifier cet espace. Je travaille en parallèle avec la Maire de Paris et son Adjoint, Christophe Najdovski sur une potentielle prochaine étape qui irait de pair avec les travaux sur l’établissement Saint-Merri.

    Mon Premier Adjoint, qui a eu effectivement un empêchement mardi dernier, sera évidemment votre interlocuteur privilégié sur ce dossier qu’il suit de près en étroite collaboration avec le Conseil de quartier Saint Merri et son Président Alain Genel.

    Cordialement

    Christophe Girard

     

    Les riverains sont invités à poster leurs commentaires à cette déclaration. On apprécie quoiqu'il en soit que le Maire se soit manifesté à la suire d'un "conseil de quartier Saint Merri" particulièrementd décevant

     

  •  

    3810baa9f2c4e755a9be442c384ed22cVoyage du maréchal Pétain et de l'amiral Darlan à Villefranche-sur-Saône et Lyon en septembre 1941 : les enfants sur le perron de la mairie © Archives nationales / Carole Bauer

     

    Une exposition, depuis peu à l'affiche des Archives Nationales, est consacrée à la Collaboration (1940-1945). La première du genre sur ces tristes années qui ressurgissent a l'occasion du 70ème anniversaire de la Libération de Paris.

    Plusieurs thématiques ponctuent le parcours proposé aux visiteurs, le gouvernement de Vichy, les partis collaborationnistes, les autorités allemandes.

    Les Archives Nationales ont pris le parti de décrire, sans fard et sans rien occulter, les événements, le quotidien des français et l'atmosphère qui régnait alors.

    Lettres de dénonciation, statut des juifs annoté de la main du maréchal Pétain en passant par les adhésions à la légion des volontaires français contre le bolchevisme, ce sont pas moins de 600 documents souvent inédits, photographies, vidéos, objets qui permettent tout en l'illustrant, une lecture ou une relecture de cette période noire de notre histoire.

    Jusqu'au 2 mars 2015 
    60, rue des Archives (IIIe) de 10h00-17h30 sauf le mardi et de 14h00-17h30 le week-end

     

  • ImagesInterpellation d'un cycliste (Photo Le Monde)

     

    Le Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR) qui s’est réuni lundi dernier recommande « d'étendre aux agglomérations le principe d'amendes minorées adaptées aux cyclistes » en se fondant sur un dispositif qui a été expérimenté à Strasbourg qui a abaissé le nombre d’accidents de bicyclettes de 37% sur un an.

    Ainsi il ne sera plus possible de passer un stop ou un feu rouge en bicyclette, sans risquer un PV au même titre que les automobilistes ou les cyclomotoristes. Le code de la route est le même pour tous. Le Conseil rappelle en effet que147 cyclistes ont été tués, la mortalité suite à des accidents de bicyclette est en hausse de 6 % cette année, Il est aussi réclamé par les spécialistes et surtout les membres du CNSR que soit mise en œuvre au titre de la prévention une campagne de sensibilisation sur le respect des règles de conduite.

    Notons que la Préfecture de Police de Paris a mené fin septembre une opération de sensibilisation pour informer les cyclistes des dangers de la route. 2013 avait vu 679 accidentés cyclistes et un tué. Les 7 premiers mois de 2014 totalisent déjà 450 blessés soit 800 probables en année pleine !

    Une infraction au Code de la route commise avec un vélo n’a aucun effet sur le retrait de points sur le permis. Mais un cycliste peut être verbalisé de 11 € pour une infraction de 1ère classe et de 22 à 35 € pour une contravention de 2 ème classe. Ces montants devenant 90 à 135 € pour une infraction de 4 ème classe et être majorés si le « verbalisé » ne s’exécute pas pour payer dans un délai de 45 jours.

    Eclairage intéressant, une étude d’ OpinionWay / MMA sur un échantillon de plus de 2 100 cyclistes révèle que 60 % d’entre eux se sentent plus en danger à vélo qu'à pied ou en voiture et 46 % disent avoir déjà eu au moins un accident. Parallèlement ces cyclistes avouent à 88 % avoir commis une infraction. 71 % ne cachent pas avoir circulé sur les trottoirs, 42 % avoir grillé les feux rouges et 49 % avoir emprunté des sens interdits.

    N’est-ce pas le sentiment d’immunité et un certain égoïsme ambiant qui expliqueraient ce phénomène ? Il n’empêche que si davantage de contraventions sont dressées et si les forces de police en ont les moyens alors peut-être aurons-nous une circulation plus respectueuse de la part de certains cyclistes qui sans scrupule roulent où bon leur chante. Une façon de réconcilier les piétons et les cyclistes qui estiment alors que s’y ajoute la question des motos (voir notre article du 4 décembre 2014), que l’espace réservé aux marcheurs a souvent été amputé au profit des adeptes du vélo.

    Dominique Feutry

     

  • Pompiers templeVoitures de pompiers rue du Temple (IIIe) (Photo VlM)

     

    8250 soldats du feu, telle est l’importance des effectifs de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris qui couvre Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne.

    Il serait malheureusement question d’amputer son budget de fonctionnement pour 2015. La baisse serait significative, près de 330 millions € en moins! Ce budget est financé à la fois par l'Etat, la Ville de Paris, les départements dela  petite couronne et les 123 villes de l'agglomération.

    Alors que la brigade des sapeurs-pompiers est intervenue plus d’un demi-million de fois l’an passé (12% des interventions de l’ensemble du territoire national), cette décision, si elle était appliquée, ne manquerait pas d’entraîner, selon les informations diffusées par les médias, une réduction d’équipements nouveaux pourtant utiles, la fermeture pure et simple de plusieurs centres de secours de la région parisienne (100 ont été fermés en France en 2013), voire la facturation de certaines interventions aux secourus.

    Il est même question de supprimer des effectifs alors que la France a déjà perdu 15 000 pompiers volontaires en 10 ans sur un total de 193 000 que complètent les 40 000 pompiers professionnels dont 20% pour Paris (source : Direction de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises).

    Des recettes liées à l'augmentation du tarif des fourrières pourraient être utilisées pour compenser en partie  cette baisse de budget.

    Avec cette compression d’un budget qui touche un sujet, ô combien des plus sensibles, lié à la sécurité et à la santé des citoyens, ces nouvelles ne sont pas sans inquiéter. Nous sommes face, en effet, à une situation jamais vue de soi-disant difficultés budgétaires, alors que les subventions sont distribuées en abondance à des associations diverses par nombre de collectivités et que les investissements immobiliers annoncés sont d’une ampleur inégalée (voir nos articles des 01 novembre, 06 et 08 novembre 2014) ! Comprenne qui pourra…

    Dominique Feutry

     

  •  IMG_0756Anne Hidalgo entourée de Ch. Girard, Y. Cordier, F. Hocquard lors du 1er "Conseil de la Nuit" (Photo JFR) 

     

    A grands renforts de publicité, la Maire de Paris a invité au premier Conseil de la Nuit tous ceux qui de loin ou de près sont liés à la nuit à Paris, qu'il s'agisse d'élus (plus d'une dizaine étaient présents), des représentants des administrations (Préfectures de Police et de Région), ou encore d'associations d'habitants, ("Vivre le Marais !" et plusieurs membres du réseau « Vivre Paris ! » étaient présents), d’associations de commerces de la nuit, d'organisations professionnelles, d'organismes spécialisés ou de personnalités qualifiées.

    Après une introduction de Christophe Girard soulignant combien Anne Hidalgo « tenait de façon impressionnante ses engagements de campagne »,  cette dernière a dit se réjouir de la mise en œuvre de ce conseil, « illustration de la démocratie parisienne », sur un sujet controversé, entre ceux qui estiment  que Paris est une ville morte la nuit et ceux qui dénoncent le tapage nocturne.

    Le Conseil de la Nuit est défini comme « une instance qui participera à la gouvernance de la ville ». Il doit permettre de trouver des solutions concrètes pour ceux qui travaillent la nuit et ceux qui font le fête mais aussi pour ceux qui veulent dormir. Rappelant que la Nuit à Paris a une histoire, citant les « espaces pacifiés existants » (les voies sur berges), la nuit Blanche…, la Maire estime qu'il faut que « les différentes fonctions de la nuit, y compris le sommeil, soient conciliées. » « Mon rôle de Maire, » ajoute t-elle, « est d'être un médiateur, comme le sont certains maires africains dans des situations de conflit autrement plus graves que celles que nous rencontrons à Paris ». En conclusion, Anne Hidalgo propose « de ne pas rester dans des ‘postures’ et de considérer les sujets avec objectivité afin de trouver le chemin pour résoudre les problèmes. »

    Index

    Nuits parisiennes. Toulouse Lautrec

     

    Bruno Julliard estime quant à lui que, contrairement à ce que prétendent certains, la nuit festive à Paris est toujours aussi intense et voit émerger de nouveaux lieux de vie nocturne. En revanche, « il ne faut pas comparer l’offre qu’on peut trouver dans une ville comme Berlin et celle qu’on peut trouver à Paris, ville particulièrement dense, » reconnaît-il. Il présente ensuite la liste des thèmes qui seront débattus dans les groupes de travail de ce conseil : activités culturelles et festives, sécurité, discrimination, problèmes sanitaires… en soulignant que ces groupes devront permettre à tous les acteurs de débattre, dans leur diversité.

    IMG_07578L' assistance présente à la Mairie du IVe lors du 1er Conseil de la Nuit (Photo JFR)

     

    Son conseiller à la nuit, Frédéric Hocquard, exprime la volonté de la Mairie de Paris de conforter la dynamique de la nuit (12 000 établissements ouverts à Paris, dont 9 000 avec autorisation de terrasse et 800 avec autorisation de nuit), tout en assurant une meilleure régulation. Il faut, selon lui, développer l’attractivité de la ville en diversifiant et valorisant la vie nocturne, ouvrir la nuit à tous et faire que les différents droits puissent coexister. Il indique  les sujets déjà passés en revue avec les adjoints des mairies et l’administration,  qu'il s'agisse de la médiation, du problème de l’alcoolisation massive des jeunes, de l’ouverture nocturne des parcs et jardins, des nouveaux lieux festifs, de la prolongation de l’ouverture en soirée des équipements sportifs, de la propreté.

    Les deux directeurs de cabinet représentant les deux préfets présentent ensuite l’action de leurs
    administrations en matière de police et de prévention et leur engagement dans ce Conseil de la Nuit.

    Bruit oreillers la nuit

    Viennent ensuite les questions et remarques des participants. Les représentants de « Vivre Paris ! » rappellent que le réseau n’est pas contre la fête dès lors que le  droit au sommeil pour tous est respecté, car il s'agit d'un problème de santé publique. Ils demandent un engagement ferme à cet égard de la part de la Maire de Paris. Ils demandent aussi  que le Conseil de la nuit ait pour objet l’application de  la règlementation en vigueur et non son contournement. Ils souhaitent que des agents de la Ville soient présents sur le terrain entre minuit et quatre heures du matin pour pouvoir verbaliser, en lien avec l’action de la police pour faire respecter la tranquillité des riverains, et ils approuvent le projet de campagne de communication contre l’alcoolisation massive  des jeunes. Ils rappellent enfin l’échec du dispositif des Pierrots de la Nuit, dont le réseau était membre observateur et dont il vient de démissionner.

    Plusieurs élus d’arrondissement, issus notamment des Xe, XIe et XVIIIe, montrent par leurs témoignages et leurs préoccupations qu'ils abondent dans nos « revendications ».

    La conclusion de Bruno Juliard nous a laissés sur notre faim quant à la volonté réelle d’appliquer les règlements en vigueur concernant la vie la nuit à Paris. Nous verrons, selon les propositions qui seront faites dans le cadre des travaux du Conseil de la nuit, si nous avons lieu de nous réjouir ou à l’inverse, de nous inquiéter.

    Par l’abondance et la convergence des témoignages déplorant les nuisances sonores liées aux pratiques festives nocturnes et, pour la première fois, l’affirmation par des élus parisiens du « droit au sommeil » des Parisiens, nous avons cependant eu l’impression d'avoir été  entendus. Une page semble s’être tournée, en tout cas, par rapport à l’époque où l’ancien Maire de Paris, Bertrand Delanoë, nous avait lancé, lors d’un bilan de mandat, « Si vous voulez dormir, allez vivre à Rodez ».

     

  • PhotoDindon, pintade et poule place des Vosges le 8 novembre 2014 (Photo VlM) 

     

    La place des Vosges accueille actuellement square Louis XIII, une ferme. Des tentes blanches, des barrières servent d'enclos aux volailles et aux animaux a quatre pattes.

    Il faut reconnaitre qu'être réveillé en plein centre de Paris par le chant du coq et les bêlements des moutons ou des chèvres est particulièrement insolite !

    Cette ferme pédagogique initiée par la Mairie de paris n’est pas un avant-gout des volailles ou des gigots qui se retrouveront dans nos assiettes durant les fêtes de fin d’année, elle a pour but de « recréer le lien des parisiens à la nature, et ce, depuis le plus jeune âge ».

    Au total ce sont 15 animaux de basse-cour et des races en conservation bien françaises de chèvres et de moutons qui vaquent au coeur de la capitale.

    Une action intéressante et utile qui nous ramène aux vraies valeurs, la nature, la biodiversité et les produits régionaux. Pendant toute la semaine, des animateurs spécialisés répondront aux questions et recevront les enfants des écoles avec des présentations à la fois ludiques et pédagogiques.

    Dominique feutry

    Infos pratiques :

    Une ferme éphémère à Paris

    Du 8 au 13 décembre 2014 

    Horaires : 12h00-17h30

  • TriangleProjet Unibail de "Tour Triangle" dans le XVe

     

    L'opposition d'E.E.L.V. (Les Verts) à ce projet d'immeuble de bureaux Porte de Versailles et leur collusion avec l'opposition UMP/UDI a conduit à son rejet lors du dernier Conseil de Paris des 1-2-3 décembre. Le vote est contesté devant le Tribunal Administratif mais cet épisode semble avoir laissé des traces sur l'équipe conduite par la Maire Anne Hidalgo. D'autant que d'autres sujets de disputes se profilent comme les tours de Jean Nouvel dans le XIIIe (voir Le Parisien de ce jour)

    Sans doute y a-t-il un lien entre l'évènement et les deux annonces que la Mairie de Paris vient de livrer à la Presse : "La fin du diésel à Paris" et "l'extension du droit de préemption aux appartements isolés", dans certains arrondissements.

    Deux clins d'oeil qui ont une portée politique, le premier en direction des Verts qui sont en pointe dans la lutte contre la pollution de l'air, notamment aux particules fines, le second vers les communistes et leur leader Ian Brossat, Maire-Adjoint en charge du logement à l'Hôtel de Ville.

     

    Brossat twitter  Ian Brossat (Photo Twitter)

     

    Les mesures dont la Maire vient de  faire l'annonce au  "Journal du Dimanche" du 7 décembre 2014 pour réduire la pollution, notamment son programme d'éradication des véhicules diésels et la limitation d'accès des véhicules motorisés dans les arrondissements du centre de la capitale méritent d'être discutées et mises en oeuvre avec la prudence qui s'impose. Nous sommes prêts à rencontrer à nouveau, dans le cadre de "Vivre Paris !", et revoir pour cela Christophe Najdovski, Maire-Adjoint en charge des transports et déplacements qui vient de s'esprimer sur RTL sur le sujet

      IMG00009-20131210-1958Christophe Najdovski et Corine Faugeron (élue E.E.L.V. du IVe) en décembre 2013, rencontre avec "Vivre Paris !" (Photo VlM)

     

    L'extension du champ du droit de préemption par la mairie aux appartements privés lorsqu'ils sont mis en vente (qualifiée aussi de préemption "dans le diffus") apparait comme une concession faite à Ian Brossat et au groupe communiste de la Mairie de Paris. Il s'agit d'une disposition qui permet au Maire de Paris d'intervenir dans un processus privé de vente d'un logement. Dès que ses services sont informés d'une "déclaration d'intention d'aliéner" (DIA), ils bloquent la transaction en cours et se substituent aux acheteurs. Le prix est  fixé par les Domaines. Généralement 30 à 40 % au-dessous du prix de marché.

    Le vendeur a fort heureusement le droit de refuser mais il ne peut plus vendre son bien. On conçoit le drame qu'une telle situation peut créer s'il s'agit d'un particulier qui vend pour acheter ailleurs ou plus grand, et qui peut se trouver ainsi bloqué dans un parcours personnel ou professionnel. Le vendeur peut cependant saisir le Tribunal Administratif. La jurisprudence montre qu'il lui est généralement fait droit mais ce sont des mois voire des années de perdues, un délai incompatible avec l'urgence qui prévaut dans ces cas-là.

    Cette mesure, si elle est réellement mise en oeuvre sera vécue comme liberticide et donnera lieu à de nombreux litiges. Elle ne concerne pas le Marais a priori mais 30 imeubles par exemple sont visés dans le IIe arrondissement. On essaiera de savoir ce que son Maire E.E.L.V. Jacques Boutault en pense.

    Gérard Simonet

     

  •  AppartLe livre "L'Appartement communautaire. L'histoire cachée du logement soviétique" Ed du Sextant

     

    Parmi les sujets que souhaitent porter au prochain conseil les élus de Paris, l'un d'eux rappelle un livre fort intéressant et édifiant paru en 2007 aux Éditions du Sextant dont nous recommandons la lecture, son titre évocateur est le suivant :

    L'Appartement communautaire. L'histoire cachée du logement soviétique

    Il est le résultat d'un immense travail de la chercheuse Katerina Azarova qui a travaillé à partir de nombreux témoignages. Le livre, comme l'explique la notice établie lors de sa parution, « lève un énorme et salutaire pan de voile. Car, parmi les réformes du gouvernement bolchevique après la révolution de 1917, le partage des « mètres carrés habitables » est sans doute la plus radicale et a les effets les plus immédiats sur la vie des citadins. En décembre 1918, les appartements des immeubles de rapport et les hôtels particuliers sont divisés en parties individuelles et en parties communes. Conçue au départ comme provisoire, l’habitation communautaire devient peu à peu le logement le plus répandu dans les grandes villes : c'est là le rappel permanent de la précarité économique, cachée derrière les façades des immeubles et donc facilement supprimée de l’image affichée du pays socialiste »… 

    « Un enfer au quotidien : le téléphone commun, placé dans l'entrée de l'appartement, d'où il n'est pas possible de passer un coup de fil sans que l'ensemble des habitants du logement n'entende les plus infimes secrets ; la cuisine ou la salle de bains, toujours en désordre parce que personne ne se sent vraiment responsable de sa propreté, etc. l'appartement communautaire vient de loin, si l'on peut dire. Il est la traduction concrète du grand mouvement utopique, notamment français, du XIXe siècle. On y trouve les idées de Fourier (le phalanstère), de Bakounine, la nostalgie du Mir, la vieille communauté foncière russe ».

    Et si les idées de Fourier redevenaient tendance à l'Hôtel de Ville ! Mais au fait nous avons changé de siècle voilà 14 ans déjà…il ne s'agit que d'un projet d'extension des préemptions d'appartements soit, dans un premier temps, 250 immeubles parisiens représentant 8 000 logements visés.

    Dominique Feutry