Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Actualité

  •  Post_file_19502

    Un des slogans de la campagne de la Mairie de Paris contre les déjections canines 

     

    Ramasser les déjections de votre chien c'est obligatoire depuis avril 2002, tel est le titre d’une campagne que mène actuellement la Ville de Paris.

    En effet l’obligation de ramasser a été décrétée par arrêté du Maire du 2 avril 2002. Le ramassage des déjections est obligatoire même dans le caniveau. Des affichettes placées autour des arbres ou des candélabres annoncent à ceux qui sont intéressés que « des éducateurs canins professionnels répondent à toutes vos questions relatives à l'éducation, aux soins et à la propreté de votre chien ». Ces personnes qui ne sont pas là à titre répressif sensibilisent les maitres.

     

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    Une des affichettes qui fleurissent actuellement dans la quartier. Ici place de Thorigny (Photo VlM !)

     

    Il faut rappeler que la Ville fait une campagne deux fois par an et demande plus de civisme à ceux qui ne respectent pas les règles. Des slogans comme « J'aime mon chien, je ramasse », ou « J'en suis responsable » et « J'en prends soin » font florès.

    Chien ramassantEn attendant qu'on ait des chiens comme ça !

     

    Nous disons que cette action est très utile, de telles campagnes rappellent aux propriétaires de nos amis canins que la propreté est à privilégier en toutes circonstances. Dans la communication de la Ville il est même écrit «… veiller à ce que la chaussée ne devienne pas des toilettes publiques canines ». Ce slogan pourrait convenir à une action de plus grande ampleur. il suffirait de supprimer tout simplement le dernier mot de la phrase, car si les chiens sont pointés du doigt il y a aurait fort à dire et à faire à l’encontre de ceux qui prennent effectivement la voie publique pour des toilettes !

    Dominique Feutry

     

  •  

    IMG_3023Impasse de la Planchette (IIIe) : un cloaque 

     

    Présente sur les plans de Paris depuis le XVIIe siècle, l'impasse de la Planchette (IIIe) débouchant sur la rue Saint Martin face à la rue Blondel, tire son nom soit d'une enseigne de magasin, soit d'un petit pont qui servait à franchir un égout. Depuis plus d’un an l'impasse est recouverte de graffitis. Les services dévolus à leur enlèvement alertés sont venus et ont effectuées à plusieurs reprises leur effacement. Toutefois ils ne sont pas intervenus sur les murs d'accès au parking privé qui s'y trouve et sur lesquels les tags pullulent appelant d'autres tags et surtout force saletés.

    L'endroit est en effet fréquenté par des SDF qui en ont fait leur petit QG, leur squat. Le bruit la nuit est fréquent du fait de l'alcoolisation des intéressés et malgré les interventions du Commissariat du IIIe, ils reviennent sachant que le propriétaire du lieu, qui n'a pas souhaité donner suite à des pourparlers amiables, n'a cure de ces problèmes de voisinage qui deviennent, il faut le dire, préoccupants…

    Des lettres adressées à la Mairie et à la Direction du Logement et de l'Habitat, par les riverains au cours de l'été ont été suivis de peu d'effet comme d'ailleurs la déclaration d'insalubrité faite parallèlement.
    Un rendez-vous a néanmoins été obtenu le mois dernier à la Préfecture. Il s'en est suivi une rencontre avec le Directeur de cabinet du Maire du IIIe arrondissement à qui il a été rendu compte de la situation déplorable et d'insalubrité dans laquelle se trouvaient les habitants de l'impasse… Depuis lors c'est le statu quo.

     

    IMG_2624Déchets, tags, squat … l'état actuel de l' Impasse de la Planchette (IIIe)

    La difficulté dans ce dossier est que la parcelle concernée par le squat, la saleté et les tags, appartient à une personne privée. Certes pour ce qui est du bruit, de la sécurité des personnes et des biens ainsi que de l'insalubrité, les autorités sont compétentes pour agir, ce qu'a fait à plusieurs reprises la Police du IIIe mais au-delà, il faut que le propriétaire soit partie prenante, ce qui n'est pas le cas à cet endroit… Il reste aux riverains la solution d'une action judiciaire coûteuse et longue pour contraindre le propriétaire à installer un dispositif, par exemple une grille, fermant l'entrée permettant d'accèder au parking …

    Certaines dispositions légales devraient être revues afin de contraindre les propriétaires ne se sentant par concernés à prendre les mesures pour remédier à des situations telles que celle que nous décrivons et qui créent une véritable souffrance pour le voisinage immédiat.

    L'exemple des débordements de terrasse comme celui du bruit la nuit par les clients alcoolisés d'établissements ouverts très tard ressortissent de la même problématique. Sans verbalisation et décisions administratives fermes, il sera difficile d’éradiquer le phénomène. Certains des candidats déclarés pour les prochaines élections municipales ne semblent pas aller dans cette voie…            

    Les électeurs l'ont déjà noté !

    Domlnique Feutry

     

  • Consommateur debout

    J'ai eu le plaisir de rencontrer il y a presque quatre ans Eric Labbé, celui qui "fait le buzz" en ce moment avec l'élection d'un "maire de la nuit". Nous partageons, je peux le dire car il n'y a en cela rien de diffamatoire, le même intérêt pour la cosmologie. La passion de l'espace-temps cher à Einstein, l'infini et les étoiles. Pas celles que voit ce consommateur en levant pour la nième fois son verre. Les vraies, qui reproduisent peu ou prou notre soleil à des milliards de milliards d'exemplaires.

    Eric Labbé organise des évènements et il a montré qu'il sait le faire. C'est lui, en 2010, qui avait eu l'idée de cette pétition sur le thème des "nuits parisiennes qui meurent en silence". Initiative soutenue à la Mairie de Paris par Ian Brossat, puis par Mao Péninou, Maire-Adjoint chargé du Bureau des Temps, à qui Bertrand Delanöe avait confié la tâche d'organiser des "états généraux de la nuit".

    Le cahier des charges de M. Labbé vis à vis de ceux qu'il défend se résume à quelques objectifs : représenter par un "maire de la nuit" les gens qui veulent se divertir à Paris et par voie de conséquence ceux qui leur en procurent les moyens, c'est-à-dire les propriétaires de lieux nocturnes, les débitants de boissons et les fournisseurs de matériel de sonorisation ; rendre l'exploitation des établissements plus aisée en allégeant leurs obligations et les sanctions en matière de maintien de l'ordre et de respect du voisinage. Accessoirement, essayer d'obtenir des subventions de la Ville ou de la Région, sur nos impôts, pour financer des travaux d'insonorisation.

    On retrouve les mêmes arguments qu'en 2010 pour le même but poursuivi, pour une même cible : les élus de Paris. Alors, il convient de rappeler quelques vérités.

    Rappeler d'abord que les gens qui "font la fête" à Paris sont minoritairement des parisiens qui vivent et votent à Paris. Les candidats à l'élection du Maire de Paris ne doivent pas s'y tromper ! Lors de la séance d'ouverture des "états généraux de la nuit", le 12 novembre 2010, Luc Gwiazdzinski, géographe d'un cabinet d'études commandité par la Ville, nous apprenait qu'à partir de minuit, 95 % des parisiens sont couchés et veulent dormir. Il en résulte que la majorité (75 % selon certaines sources) des noctambules de Paris ne sont pas des parisiens.

    Ce même cabinet d'études soulignait que pour 1.000 établissements de nuit dans Paris intra-muros, il n'y en avait que 60 dans la couronne. Chacun sait qu'il y a 10 millions d'habitants en périphérie pour 2,2 millions à Paris. On constate la disproportion des ratios. Paris regorge d'activités nocturnes, dans un habitat résidentiel très dense donc inadapté, mais trône au milieu d'un désert.

    Alors, nous disons à ceux qui veulent bien nous entendre : ne vous acharnez pas à vouloir étouffer la plainte des parisiens qui ne peuvent pas se reposer la nuit, ne leur demandez pas de partir à la campagne quand le bruit les rend fous, n'essayez pas de convaincre les pouvoirs publics qu'ils doivent ignorer la protestation légitime de ceux qui souffrent. Nous disons nous, au contraire, qu'ils doivent être encore plus défendus.

    Observons que les défenseurs de la nuit débridée ne font aucun cas d'autres activités nocturnes au moins aussi respectables : les restaurants, le cinéma, le théâtre, l'opéra, les concerts, les soirées en ville, les évènements culturels, les expositions, les nuits thématiques, les séminaires…. Autant d'activités qui ne créent généralement pas de nuisances. Voilà ce qu'un Maire éclairé, soucieux de hausser le niveau de sa ville, doit soutenir et ne pas se borner à promouvoir la bamboche de M. Eric Labbé et de son allié "Culture Bar-Bars".

    Car Paris et ses nuits ne meurent pas. Paris est la ville la plus visitée du monde (27 millions de touristes en 2012, autour de 35 millions en 2013 – source Wikipédia). Si Paris meurt, que dire des autres ? Paris souffre plutôt d'hyperactivité. Bientôt, il sera impossible de prendre le métro, les taxis sont introuvables, il est même difficile de marcher dans les rues les week-ends. Si Paris est la ville de loin la plus fréquentée, personne ne veut croire que tous ces gens ne sortent pas le soir. C'est bien ce qu'on observe du reste en parcourant la ville la nuit.

    Les candidats à la Mairie de Paris doivent bien réfléchir. S'ils écoutaient les sirènes de "Culture Bar-Bars", et si le gouvernement et ses ministres décidaient de les suivre, ils développeraient sans doute l'économie de la nuit. Mais les parisiens s'en iraient. Paris s'acheminerait vers une sorte de ville "Club Med". On en perçoit les prémisses dans le IVe arrondissement. C'est le plus agité du Marais. Il perd ses habitants (6,84 % de baisse entre 1999 et 2007). A l'inverse du IIIe, plus sage, qui progresse chaque année. Certes les mouvements sont lents, comme les aiguilles de l'horloge, mais l'heure tourne.

    Dans les immeubles, on constate déjà que les habitants traditionnels sont remplacés par des visiteurs, sympathiques au demeurant avec leurs valises à roulettes, qui profitent d'un contrôle insuffisant de la location meublée saisonnière, le nouvel eldorado des propriétaires qui voient dans cette pratique la seule façon de faire un investissement rentable dans l'immobilier – et la loi Dufflot n'est pas encore promulguée !

    Les candidats déclarés nous laissent perplexes à ce stade. Anne Hidalgo veut nommer un Maire-Adjoint à la nuit. Un de plus, nous répond Nathalie Kosciusko-Morizet qui la raille sur le fait qu'il y déjà trop d'Adjoints, dont le coût individuel serait de 600.000 € par an. Ajoutons qu'il existe déjà un Maire-Adjoint faisant fonction de Maire de la Nuit. C'est Philippe Ducloux qui a repris les fonctions précédemment tenues par Mao Péninou pour le suivi des "états généraux de la nuit".

    Nous attendons avec intérêt que les autres se prononcent. On commence à percevoir leur intérêt pour les thèmes que nous défendons. Il faut qu'ils aillent plus loin, il faut que les ténors (ou sopranos) revoient aussi leurs positions, trop ambigües à notre gré.

    Nous tenons cependant à les rassurer. Il n'est pas indispensable de trancher dans le vif. Chacun s'accorde à dire que dans le Marais, qui est un véritable laboratoire en la matière, les choses se passent bien car chacun respecte l'autre. Notre association n'y est sans doute pas étrangère. Il y a tout juste, on va dire, UN abcès par arrondissement. Dans ce cas on le traite avec l'aide des mairies, de la police et de la préfecture et, s'il le faut, des tribunaux. Mais attention, l'équilibre est fragile et chacun en est conscient. Il n'y a pas de place pour l'implantation de nouveaux "lieux festifs" susceptibles de faire pencher intempestivement la balance. On l'a vu pour la rue Pierre au Lard, l'Îlot Charlot et la place Thorigny.

    Nous publierons avec plaisir les réponses des uns et des autres. Mme Kosciusko-Morizet a déjà fait l'honneur de sa visite aux associations réunies en formation "Vivre Paris !" ; Mme Hidalgo a été officiellement invitée à nous rencontrer, les autres sont les bienvenus. M. Labbé aussi, avec qui nous ne partageons pas toutes les analyses, mais nous savons en discuter dans la bonne humeur.

    Sachant que si la conversation s'échauffe, nous avons toujours la ressource d'aller faire un tour dans les galaxies.

    Gérard Simonet

     

  •   661b972a821ce3ede2ac36941c7dce43_QA5L'entrée des urgences de l'Hôtel Dieu rue de la Cité (IVe)

     

    Nous l’annoncions dans un article du 14 mai 2013 et les médias ont largement diffusé l’information, le service des urgences de l’Hôtel Dieu n’est plus depuis le 4 novembre.

    Triste décision pour le plus ancien hôpital de Paris que la disparition des urgences qui sont le poumon voire le cœur de l’activité d’un établissement hospitalier. Etablissement qui couvrait 9 arrondissements sur un périmètre accueillant 20 millions de touristes par an…

    Tout a été dit concernant cette décision. Les positions entre les partisans et les non partisans de l’arrêt des urgences ne sont pas conciliables et les politiques ont été interpellés sur le risque de saturation des urgences à Paris. Bien sûr un centre de consultation de médecine générale effectif depuis le mois dernier a été maintenu à cet endroit et sera ouvert 24 heures sur 24.

    Notre avis est qu’entre ceux qui refusaient le transfert des urgences, ceux qui voulaient le retarder et ceux pour qui cette fermeture-évolution était inéluctable, c’est la Direction de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris qui a eu le dernier mot ! L'arrivée annoncée de Martin Hirsch à la tête de cette dernière va-t-elle modifier le cours a priori scellé de ce dossier ?   

    En attendant sans doute de nouveaux développements, il est dommage pour les habitants de notre quartier et du centre de Paris de devoir désormais aller se faire soigner plus loin de leur domicile. Espérons simplement que l’offre de soins n’évoluera pas défavorablement pour les parisiens faute des moyens financiers et donc d’équipements suffisants pourtant nécessaires pour pouvoir assurer une médecine de qualité.

    Dominique Feutry

     

  • Boutault réunion terrasses zoom

    Jacques Boutault (photo VlM), élu de Paris "Europe Ecologie-les Verts" et Maire du IIe arrondissement vient de déposer une motion devant le Conseil de Paris en vue de sa réunion des 12-13 novembre, pour demander le maintien de la placette Renée Vivien (IIIe) et de son jardin en l'état.

    Le texte de la motion :

     

    Vœu relatif à la place Renée Vivien

    Rattaché
    au projet de délibération 2013 DU 258

     

    déposé par Jacques BOUTAULT et les
    élu/es du groupe Europe Ecologie – Les Verts et Apparentés

     
    Vu la délibération DU 258 donnant avis sur le projet de Plan de
    Sauvegarde et de Mise en Valeur du Marais (3e et 4e) ;

    Considérant que la parcelle qui correspond à la place Renée Vivien (IIIe) est
    déclarée constructible dans le nouveau PSMV et réservée pour y construire une
    crèche ;

    Considérant les aménagements réalisés sur cette parcelle (bancs,
    plantations, fresque, etc.) qui participent à l’animation du quartier ;

    Considérant que cette place est un espace public de respiration
    apprécié des habitants, qui ont clairement exprimé leur attachement à ce lieu
    lors de l’enquête publique ;

    Considérant la nécessité de ne pas surdensifier cette zone du Marais
    qui est particulièrement construite et pauvre en espaces verts ;

    Considérant qu’il est préférable de mobiliser le bâti existant pour
    créer des équipements de proximité ;

     

    Aussi, sur proposition de Jacques BOUTAULT et des élu/es du groupe Europe Ecologie – Les
    Verts et Apparentés, le Conseil de Paris émet le vœu que l’emplacement
    de la place Renée Vivien soit déclaré non constructible et soit réservé à
    l’aménagement d’un espace vert.

     

    Il y a quelques imperfections dans ce voeu. Par exemple, il n'y pas lieu d'aménager sur la placette un espace vert puisqu'il y est déjà mais plutôt d'en améliorer la qualité et l'entretien. Ceci étant, il nous est agréable de constater que des groupes politiques, dans la perspective des municipales, privilégient la qualité de vie des parisiens et ne s'égarent pas dans des discours qui font l'apologie de la bamboche des nuits parisiennes et de la consommation immodérée d'alcool, notamment par les jeunes.

     

     

  •  IMG00234-20131103-0923Le magasin Mona Lisait désormais fermé 17 bis rue Pavée (IVe) (Photo VLM!)

     

    Mona Lisait, une quasi institution dans la vente de livres, de magazines, d'affiches, de peintures et même de faïences a tiré le rideau. Le magasin du 9 rue Saint Martin (IVe), le plus ancien dans le quartier et celui du 17bis rue Pavée (IVe) en face de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris présentent des affichettes indiquant qu'ils sont à céder.

    En effet, la société qui contrôlait les 11 magasins que compte l'enseigne (8 à Paris) a été déclarée en liquidation judiciaire le mois dernier. Un plan de reprise a échoué. Il est vrai que lors de son dernier exercice l'entreprise affichait une perte qui représentait le tiers de son chiffre d' affaires, ce dernier ayant lui-même diminué de 15 % en un an, nécessitant un apport en fonds propres que le groupe familial actionnaire, qui a créé l'affaire en 1987, ne souhaitait plus assurer.

    Outre la crise que traverse que l'industrie du livre après la fermeture de Virgin et d'autres comme Del Duca ou la librairie Charlemagne rue Saint Antoine (IVe) (voir notre article du 18 octobre 2012), ce sont 50 salariés qui ont perdu leur emploi, ce qui ne peut que nous attrister.  Il reste un maigre espoir dans le cas où une offre de dernière minute serait arrivée avant la date limite fixée au 5 novembre.

     

    IMG00236-20131103-0949Le magasin Mona Lisait lui aussi fermé 9 rue Saint Martin (IVe) (Photo VLM!)

     

    Le quartier perd donc une à une ses librairies. Mona Lisait avait l'avantage d'offrir un large choix de livres à des prix attractifs qu'il s'agisse d'histoire, d'art, de littérature ou des livres d'enfants ou de cuisine. Selon les arrivages et les stocks achetés, il était possible de trouver des exemplaires neufs comme des années cinquante, voire plus anciens encore, ainsi que des revues qui n’étaient plus éditées. Les locaux très étendus et disposés sur plusieurs niveaux de la rue Pavé permettaient aux touristes, aux passants, aux habitués et aux chineurs de découvrir tout en flânant des titres recherchés ou des exemplaires de qualité ainsi que des éditions inconnues. Il n'était pas rare de dénicher des partitions de musique, des cartes de géographie, des cartes postales, des peintures et sculptures dites « d'art brut ». Un foisonnement de marchandises qui attiraient le chaland mais nécessitaient de lourds financements en des lieux bien placés et donc plus coûteux à louer.

    Que pouvons-nos espérer désormais à ces emplacements et notamment celui très étendu de la rue Pavé ?

    Les prétendants ne vont pas manquer compte tenu du nombre de touristes qui s'y bousculent. Des habitués nous diront que les secteurs du prêt à porter ou de la restauration seront intéressés, renforçant ainsi la mono activité grandissante du quartier (notre article du 30 juin 2013 concernant la rue des Archives)…

     

    Jardin-francs-bourgeois-rosiersJardin des Rosiers à l'arrière de l'Hôtel de Coulanges (Maison de l'Europe) 35-37 rue des Francs Bourgeois (IVe)


    Il existe aussi une autre solution, l'ancien maire du IVe arrondissement, Dominique Bertinotti, voulait faire à l'emplacement du magasin une entrée dans le jardin des Rosiers, au moins dans la seconde partie. Peut-être que cette cession des locaux va relancer le dossier, tout le moins si la Mairie du IVe marque toujours son intérêt pour cette réalisation ?

    Dominique Feutry

     

  • Jardin temple haudriettes 02 11 13Le square Temple-Haudriettes (IIIe), dit place Renée Vivien, à l'emplacement de "l'Echelle du Temple", où les condamnés de droit commun sous l'autorité des Templiers étaient supliciés. L'Ordre a détenu un pouvoir de Haute Justice (droit de condamner à mort) même à l'extérieur de l'enclos jusqu'en 1674.

     

    Le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, en cours de révision, en fait un espace constructible. Il faut souligner qu'il l'était déjà au titre du plan de 1996 mais la mairie avait opté pour un aménagement en forme de placette avec espace vert. Un nom du reste lui a été donné : place Renée Vivien, en mémoire d'une femme poète du XIXème siècle, disciple de Sappho.

    Une fresque de Catherine Feff – "L'esprit des Lieux" – a été peinte sur le mur pignon qui la délimite et un peu de verdure est venue compléter cet espace qui a la vertu de donner de la respiration au quartier.

    Va-t-on tout détruire ? et pour construire quoi ?

    L'indigence architecturale du gymnase Miche le Comte juste en face nous rend méfiants. La mairie a abandonné le projet absurde d'une crèche à cet endroit-là au profit d'emplacements plus pertinents, notamment le 64-66 rue des Archives. Elle parle désormais d'un "équipement" collectif, sans en préciser la nature. Mais elle admet que l'existence, sous le sol de la place, de ces commodités que sont l'assainissement, l'électricité, le gaz, le téléphone, la fibre optique et le chauffage urbain ne facilite pas la démarche et reconnait sotto voce que le statu quo est l'issue la plus raisonnable.

    Ce qui ne l'empêche pas de qualifier de "téléguidé" le déluge des protestations qui se sont exprimées auprès du commissaire-enquêteur et dont elle n'a d'ailleurs fait aucun cas. Il appartient aux riverains de répondre s'ils se sont sentis contraints d'une quelconque manière, pour dire ce qu'ils avaient à dire ; en d'autres termes s'ils sont des drones ou des citoyens libres de leur comportement.

    Nous tenons à rappeler pour notre part que le rôle de notre association est d'informer et, si un sujet fait débat, d'argumenter. On ne peut "téléguider" que si on distribue des récompenses : un poste, un logement, une subvention … Ce n'est pas notre cas.

    Nous encourageons à rester confiants tous ceux qui de leur plein gré ont exprimé leur refus de voir leur quartier se densifier encore plus et perdre une part de son âme. Qu'ils soient prêts à agir avec nous le moment venu s'il le fallait. Nous avons la conviction rassurante ceci dit, quel que soit le résultat des prochaines élections, que le bon sens s'imposera.

    Gérard Simonet

  •  
    JpgLe projet de la Tour Triangle Porte de Versailles (XVe) 

     

    En ce début d’automne, le Sous-Directeur Général de l’UNESCO en charge du patrimoine mondial a émis de sérieuses réserves sur la politique menée par le Conseil de Paris concernant les immenses tours qui risquent d’encercler la capitale. Il souligne l’impact visuel qui sera durablement affecté alors que nous sommes une des rares villes de cette taille au « modèle 6 étages » encore préservée dans le monde. A ce titre d'uilleurs, les berges de la Seine sont classées au patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Pointant déjà la forte densité de Paris, il a égrainé un à un les inconvénients liés à ce type de construction souhaitée, notamment ceux liés à une forte consommation d’énergie.

    Plusieurs chantiers sont déjà au stade de projet avancé.

    Ainsi deux immeubles d’habitation de 50 m de haut sont en cours de construction dans le quartier Massena-Bruneseau (XIIe) près du périphérique et  4 tours de bureaux devraient à l'avenir les rejoindre. L' une d'entre elles atteindrait une hauteur de 180 m conséquence  de la révision du PLU qui limitait à 37 m la hauteur des contructions depuis la polémique qui avait suivi la réalisation de la Tour Montparnasse (210 m).

    L’ édification de la Tour Triangle est prévue à la Porte de Versailles (XVe). Son implantation fait débat. Le Commissaire Enquêteur n’a-t-il pas souligné les risques qui pèseront sur l’activité du Parc des Expositions dont l’emprise sera amputée de 7 000 m2, de même que les questions d’ombre dans les bureaux et l’afflux de 50 000 salariés dans un quartier où la circulation est particulièrement encombrée.

    Quant à la tour prévue aux Batignolles (XVIIe) pour y installer dès 2017 le Palais de Justice, elle atteindra 160 m et sera construite en partenariat public-privé avec Bouygues.

     

    Jpg

    Le futur Palais de Justice aux Batignoles (XVIIe) 

     

    Beaucoup estiment la formule de partenariat contestable, voire aberrante, puisque Bouygues paie la construction pour loue ensuite les locaux au Ministère de la Justice. Sans doute une bonne affaire pour l’opérateur.

    D’autres pointent du doigt la modification à doses homéopathiques du PLU, via la procédure de révision simplifiée, quartier par quartier, ce qui permet d’esquiver un débat général qui aurait été bien nécessaire car des sondages révèlent que la majorité des parisiens sont contre les tours. Le débat sur ce sujet à l’occasion des élections municipales montre les différences de point de vue entre les candidats déjà déclarés. Certains y sont favorables et d’autres y sont opposés.

    Il n’empêche et sans vouloir paraître ringard que Paris risque de perdre gros si les projets prévus arrivent à leur terme. Tout d’abord le quartier de La Défense ne manque pas de tours et Paris n'est donc pas exangue comme cela a été dit pourtant ! Est-il judicieux de gâcher le paysage unique de Paris si l’on voit poindre de n’importe quel endroit de la capitale, y compris le Marais historique, une cohorte de gratte-ciels comme les tours d’une citadelle ? Citadelle qui créera alors une rupture dans la perspective du Grand Paris pourtant souhaité et indisposera les parisiens à l'image du mur des fermiers généraux qui a coûté cher à ses instigateurs lors de la Révolution.

     

    Jpg
    Les tours Duo de Jean Nouvel sur la Zac Paris Rive Gauche (XIIIe)

     

    Il ne serait pas impossible que l’UNESCO, très critique à ce sujet, sorte Paris de sa liste des villes inscrites au patrimoine mondial de l’humanité. Paris risquerit alors de perdre très vite son statut de capitale la plus visitée au monde

    A-t-on d'ailleurs aujourd’hui les moyens de se lancer dans des investissements aussi colossaux alors que le coût des grands chantiers tels celui des Halles ou celui de la salle de concert de la Vilette voient leur   budget initial exploser et sont de plus en plus vivement critiqués ?

    Dominique Feutry

     

  •  Parc royal 12 hôtel de croisille 26 10 13Parc royal 10 hotel de vigny 26 10 13

     

    Les hôtels de Croisille (à gauche) et de Vigny (à droite) situés au 12 et 10 rue du Parc Royal (IIIe) se suivent mais ne se ressemblent pas.

    Nous avons déjà relaté une tranche de la saga de ces monuments, depuis 2007, date où l'Etat propriétaire décidait de les vendre :

    On en sait encore un peu plus aujourd'hui. L'information de 2013 est confirmée. La Mairie de Paris est d'accord pour accorder le permis de construire. Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum a demandé et obtenu que le promoteur réserve à la location deux appartements de 70 m² chacun, à 16 € le mètre carré. Cet engagement porte sur neuf années. Au-delà de cette échéance, le propriétaire sera libre de les vendre ou de les louer au prix de marché.

    Rue du Parc Royal, face au square Léopold-Achille et à ce tarif-là, les candidats-locataires seront nombreux. C'est la mairie du IIIe qui les choisira.

    Rue de Montmorency, au numéro 26, la situation est tout autre mais l'issue pourrait être semblable.

    Montmorency 26 façade 26 10 13

    L'immeuble est en déshérence depuis plusieurs années. Il a d'abord été squatté puis en 2011 ses propriétaires concluaient un accord avec la mairie du IIIe au terme duquel ils s'engageaient à le réhabiliter pour le louer par appartements à un tarif social, sur la base d'une convention de neuf ans.

    Nous avons suivi l'histoire de cet immeuble. Notre article de mars 2010 faisait le point de la situation à cette époque. Elle a peu évolué depuis. Les travaux commencés en 2011 sont suspendus sine die faute d'argent. Aucune cession n'est annoncée. Que va-il se passer ?

    Première hypothèse : les propriétaires (privés) trouvent un financement pour sa réhabilitation et mettent en oeuvre la convention. Ils semblent reculer devant le modèle économique proposé par la mairie  et pourraient bien y renoncer. On touche ici du doigt la difficulé pour ne pas dire l'impossibilité de louer "social" en rénovant au prix de marché pour le foncier et pour les travaux.

    Deuxième hypothèse : la Ville de Paris offre un prix pour l'acquisition de l'immeuble. S'il est trop bas, les propriétaires déclineront et pourraient avoir les tribunaux pour eux s'ils allaient en justice. S'il est "acceptable", l'opération sera évidemment déficitaire et ce sont les contribuables parisiens qui paieront. Perspective devant laquelle les classes moyennes commencent sérieusement à renacler à Paris après les hausses vertigineuses d'impôts qu'elles ont subies ces dernières années.

    Troisième hypothèse qui a notre préférence : un promoteur achète l'immeuble à un prix qui satisfait les deux parties et fait son affaire de sa vente ou location par appartements. La mairie impose une part de social. Peut-être réussira-t-il à résoudre la péréquation qui consiste à augmenter le prix de la surface libre pour baisser celui de la partie encadrée, mais il faut que la Ville soit souple sur les contraintes qu'elle lui impose.

    Le pire serait évidemment que chacun campe sur ses positions, les uns par idéologie les autres par réalisme économique.

    Gérard Simonet

    (Photos VlM)

    Post-scriptum du 3 décembre 2013

    Deux permis de construire ont été accordés par la Mairie de Paris en date du 05/11/2013 :

    • sous la référence PC 075 103 13 V0019 au bénéfice de la SARL MANGROVE, pour un changement de destination partiel d'un bâtiment de bureaux en habitation (7 logements créés) avec ravalement des façades inscrites sur rue cour et jardins, remplacement des menuiseries et pose d'une grille sur porche et reconstruction d'un perron
    • sous la référence PC 075 103 13 V0020, même bénéficiaire ), pour une réhabilitation d'un immeuble de bureaux et changement de destination en habitation  (12 logements créés) avec ravalement des façades et démolition de murs porteurs

    Ces deux bâtiments sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques

                   

     

  • Hôtel d'argenson impasse rg 26 10 13L'impasse de l'hôtel d'Argenson, à hauteur du 20 rue Vieille du Temple (IVe) –

    Cliquez jusqu'à deux fois dans l'image pour savourer le caractère exécrable du décor

     

    Nous osons à peine en parler car nous avions claironné sa réhabilitation il y a deux ans déjà … et voilà où nous en sommes aujourd'hui ! On finira pourtant par avoir raison. On nous assure que cette fois est la bonne : les travaux ont été votés et plus rien ne s'oppose à leur lancement.

    Rappelons qu'il s'agit d'un passage privé où la Ville n'a pas de raison – ni le droit – d'intervenir. Le nom de "cloaque" lui va comme un gant. Il n'existe pas dans le Marais de lieu plus dégradé que celui-ci. Comme toujours, laideur et dénuement attirent les badauds. On voit ici des gens qui photographient ces murs, comme ils le feraient face au spectacle de la misère et de l'insalubrité dans les slums de Bombay….

    Le syndicat des copropriétaires est maintenant déterminé à y mettre fin. Une grille avec contrôle sera placée à l'entrée. Comme au passage Ste Avoye dans le IIIe. Les barbouilleurs iront taguer ailleurs.

    Gérard Simonet