Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Actualité

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    Mao Péninou, élu du XIXème arrondissement, Maire-Adjoint de Paris (photo VlM)

    Dans le cadre des réunions périodiques que nous avons au sein de "Vivre Paris !" avec les administrations et les élus, notre délégation a rencontré Mao Péninou, Adjoint au Maire de Paris, nouvellement en charge de la propreté et du traitement des déchets. Le but était de faire un tour d’horizon, ce que nous avions institué de manière périodique avec son prédécesseur François Dagnaud, sur les sujets qui nous préoccupent et qui sont de son ressort (cf entretiens du 1er avril 2011).

    En ce qui concerne la lutte contre les graffitis, tags et affichettes collées, nous avons souligné les progrès effectués depuis l’arrivée de nouveaux sous-traitants (Paris est divisé en 5 lots, chacun étant attribué à une entreprise différente). Néanmoins nous n’avons pas caché que des progrès étaient encore à faire car la plupart des effacements de tags et enlèvements des affichettes se font sur demande et tous les parisiens ne savent pas qu’il faut prévenir l’entreprise en charge de cette action via internet ou par téléphone.

    Nous lui renouvelons notre demande de s’attacher à l’entretien du mobilier urbain même celui qui appartient à la Poste (cf notre article du 7 avril) ou à France Telecom (lors du renouvellement des contrats voire même au travers d’avenants spécifiques) et de faire une campagne de prévention sur le sujet sans oublier un rappel sur les déjections canines qui après un net progrès repartent à la hausse…

    Mao Péninou nous répond que la réglementation rend difficile l’enlèvement au-delà de 4 m de hauteur. Il reconnaît que jusqu’à présent les entreprises ont dû enlever le stock de graffitis les plus visibles qui étaient en retard de traitement et qu’elles devraient à l’avenir enlever les tags graffitis et affichettes au-delà des seuls signalements faits par les habitants, en privilégiant les tags les plus récents comme nous l'avons préconisé (mode LIFO : last in, first out).

     

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    Square Ste Croix (IVe). En choeur, c'est plus convivial ! (photo riverain)

             

    Il nous annonce une grande campagne de sensibilisation qui sera centrée non pas sur les graffitis mais les épanchements urinaires qui deviennent un véritable fléau dans les villes, en particulier à Paris. A ce propos, il annonce l’arrivée de nouveaux modèles de sanisettes, l’étude d’horaires d’ouverture plus tardifs que 22h00 et l’installation de toilettes mobiles durant l’été aux endroits les plus fréquentés de la capitale.

    De même, à partir de la rentrée prochaine, et de façon progressive, seront installées trente mille nouvelles poubelles testées qui résisteront à des engins explosifs. Nous insistons auprès de notre interlocuteur pour qu’il trouve une solution aux flyers de plus en plus sophistiqués (il suffit de les jeter à terre et ils adhérent au sol), aux coffres des bouquinistes qui sont à nouveau « tagués », la difficulté semble tenir au fait que ces coffres sont la propriété de leurs exploitants, mais une maintenance minimum doit être assurée.

    Nous lui signalons l’affichage sauvage, dans nos rues, le week-end, pour des campagnes de vente (p. ex. de tapis) et que nous avons dénoncé récemment (cf article du 9 avril). Nous n’avons pas pu obtenir d'indication sur le coût du nettoyage à l’issue des soirées festives qui ne semble pas individualisé. Nous avons appris que la RATP ne triait pas ses ordures !

    Nous sommes convenus à l’issue de cet entretien cordial de refaire un point tous les semestres. Notre message était de montrer qu’il fallait mettre en œuvre des actions et poursuivre les progrès constatés dans certains domaines afin de contrer le sentiment général que Paris est sale, ce qui, à l’approche des élections, constitue un mauvais point du bilan de l’équipe municipale.

    Dominique Feutry

     

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    Ces affiches ont proliféré une fois de plus, quartier Ste Avoye (IIIe), les samedi et dimanche 6-7 avril 2013

     

    Le week-end du 2 février dernier puis celui du 9 mars et ce dimanche 7 avril, toutes les rues aux alentours de la rue de Braque, de la rue aux Ours à la rue des Archives, de la rue Saint Martin à la rue Rambuteau et la rue du Temple, des Arts et Métiers à Beaubourg, étaient envahies, telle une déferlante, par des affiches en grand nombre de couleur orange fluorescent invitant les passants à venir acheter des tapis "à la tonne !" dans une salle louée au 11 rue de Braque.

    Ces poses d’affiches sur les potelets, les poteaux de signalisation, les feux rouges sont totalement interdites. Comme le précise la Mairie de Paris sur son site : « L’affichage est interdit sur les arbres, le mobilier urbain et sur les immeubles privés sans autorisation écrite du propriétaire. La loi autorise l’enlèvement immédiat des affiches sauvages sans mise en demeure préalable du responsable : c’est l’enlèvement d’office par les services municipaux.»

    Ces panneaux publicitaires enlaidissent notre quartier qui n’a manifestement pas besoin de cela, il y a déjà suffisamment de tags, d’affiches collées sur les locaux inoccupés. Certains sont ainsi posés qu'ils gênent le passage, voire obstruent la vue notamment lorsqu’il faut traverser un carrefour, lieu de prédilection des colleurs d’affiches. Se conduire ainsi sans être verbalisé ne peut qu’inciter d’autres contrevenants à agir de la sorte. Nous avons pourtant alerté à chaque fois le Commissaire de Police du IIIe arrondissement mais force est de constater que le fautif ou les fautifs ont recommencé de façon insolente à deux reprises et risquent de revenir à nouveau si rien n’est fait. Nous venons d’informer le Maire du IIIe sur ces agissements.

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    Le local des "Arches du Marais", rez de chaussée du 11 rue de Braque (IIIe)


    Plus les semaines passent et plus l’affichage est devenu abondant comme si l’impunité était un encouragement à aller toujours plus loin ! Ces écarts à la réglementation ne doivent plus être tolérés.Trop c’est trop ! Quel spectacle que notre Marais et ses environs immédiats bariolé pour la cause des tapis ! On se croirait à l’approche d’un champ de foire ou d’un cirque, ce qui aurait, reconnaissons le, plus de sens.

    Notre quartier exceptionnel mérite mieux et n’est-ce pas finalement une incitation pour tous ceux, nombreux, qui agissent dans la légalité ! Nous réitérons donc avec force notre demande d’endiguer au plus vite ces pratiques que l’impunité ne peut qu’encourager et perpétuer. Ce serait d'ailleurs inciter la population à le faire elle-même, avec les risques d'altercations qui en découlent.

    Dominique Feutry

     

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    La maison des Célestins, futur restaurant "Les Nautes" , quai des Célestins (IVe)

     

    Le temps pluvieux et froid que nous connaissons a pu jouer, mais ce n’est pas la seule raison qui explique combien, pour le moment, les quais de la Rive Droite n’attirent pas les passants. Les feux tricolores sont bien installés, les voies sont moins fréquentées par les voitures mais le reste des dossiers est à la peine. Qu’il s’agisse de la promenade de 1,5 km (qui rejoint la mairie et le port de l’Arsenal) ou du square installé près de l’Hôtel de Ville et réaménagé à grands frais (transats en bois, installations pour pique-nique) , c’est un peu le désert…

    En fait la greffe ne semble pas prendre et cela d’autant plus que les installations prévues sont soit à réétudier, soit en retard sur le planning annoncé. Ainsi le projet qui prévoyait l’installation de bateaux verts avec un ponton dédié aux énergies nouvelles et à l’écologie urbaine a été rejeté par les ABF, sans doute jugé trop futuriste pour le cadre où il s’insérera.

    Le dossier est donc à revoir pour cette installation appelée « Green River » qui devait voir le jour cet été. Le retard concernant l’ouverture du restaurant « Les Nautes » dans la maison des Célestins est aussi patent, le permis de construire n’a été accordé qu’en février dernier. Ce petit bâtiment qui est sur 2 niveaux avec 450 m2 de terrasses fait face à l’Ile Saint Louis. Il a été construit en 1861 à la demande de la Direction des Secours de la Préfecture de Police de Paris pour les besoins de la navigation. Les exploitants de l’établissement espèrent ouvrir en juillet.

     

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    La péniche Marcounet le long des quais

    Seule la péniche dénommée Marcounet est en place. Construite dans les années vingt, elle a été transformée pour devenir, comme l’explique la publicité, un lieu festif et culturel où il est possible d’organiser des soirées, des séminaires, des cocktails ou bien des mariages. Elle remplace, alors que cela n'était pas prévu, le bateau-librairie qui n'a finalement pas vu le jour.

    Tous les protagonistes attendent beaucoup de l'arrivée des nouvelles installations et de l'ouverture du restaurant mais commencent à penser que cette voie, qui n'offre aucune boutique, reste classifiée en boulevard urbain par les promeneurs. Seule l'opération Paris-Plages, si le soleil est au rendez-vous, apportera la fréquentation espérée, mais cela ne durera que quelques semaines. Si à l'avenir ces premiers constats se confirmaient, ils montreraient que les travaux menés en amont de ce projet d'aménagement coûteux auraient mérité d'être davantage approfondis.

    Dominique  Feutry

     

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    Façade de l'immeuble des Bains Douches 7 rue Bourg L'Abbé (IIIe) 

    La presse a levé un peu le voile sur la transformation en hôtel de luxe de l'ex-boîte de nuit des Bains Douches située rue Bourg l’Abbé (IIIe), lieu de fête qui a connu ses heures de gloire dans les années 80 – 90. Cet endroit célèbre dès après sa construction en 1884, où se sont rendus des personnages connus mais aussi des forts des halles qui y prenaient leurs douches, est devenu un établissement de nuit à partir de 1978.

    Il a dû fermer ses portes il y a 3 ans, à la suite d’un arrêté de péril, l’immeuble étant fragilisé consécutivement à des travaux illégaux effectués sans aucune autorisation (pas d’accord du propriétaire, pas de permis et pas de déclaration en Préfecture !). La discothèque, décorée par Philippe Starck, qui a vu démarrer David Guetta et accueilli des artistes et personnalités du moment a donc dû arrêter son activité. La porte d’accès a même alors été murée. Il faut donc désormais rénover l’endroit sans en changer l’esprit ainsi que le souhaite le propriétaire.

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    Plaque toujours visible à côté de la porte d'entrée des anciens Bains Guerbois

                

    La solution de l’hôtel de luxe s’est ainsi imposée mais selon semble-t-il un concept inédit (les termes « bohême » et « inventif » sont avancés) qui reste confidentiel pour l’instant. Seuls quelques noms de décorateurs ont été rendus publics, comme Denis Montel dont le cabinet est en charge de l’aménagement des magasins Hermès ou Tristan Auer qui rénove les Hôtels du Louvre et Le Crillon.

    Pour les restaurants, serait retenu le nom du chef du Shangri, Philippe Labbé. On parle aussi comme source d'inspiration, du modèle du Château Marmont de Los Angeles (lieu mythique hollywoodien imitant le château d'Amboise où sont venues de nombreuses vedettes, de James Dean à Jim Morrison en passant par Elisabeth Taylor). L’ouverture est programmée pour l’été 2014.

     Images douches CANHF5I7Un exemple de "Street Art" à l'intérieur du bâtiment


    En attendant le lancement des travaux, le lieu a été transformé en résidence d’artistes. Le propriétaire a autorisé une quarantaine d’artistes  du « Street Art » à s’exprimer dans l’ensemble des locaux (3 000 m2), mais ce n’est « visitable » que sur le web puisque la sécurité du public ne peut être assurée…

    Augurons d’un bel établissement qui saura préserver l’esprit des concepteurs de cet édifice du XIXe siècle, tout en offrant des prestations étendues, puisqu’il est même question que s’y déroulent des concerts privés. La rue va être ainsi rehaussée, ce qui est plutôt positif pour l’activité et l’animation du quartier. Beaucoup se souviennent des nuisances nocturnes notamment en matière sonore mais aussi de propreté ainsi que de ce petit jeu qui consistait en sortant des « Bains » à monter sur une voiture en stationnement et de passer de l’une à l’autre, de toit en capot et de capot en toit, de façon à rejoindre ainsi l’autre extrêmité de la rue. Bien entendu les carrosseries étaient toutes à revoir !

    Dominique Feutry

     

  • Peninou maoMao Péninou (photo VlM)

     C'était notre interlocuteur pour les "états généraux de la nuit", qui se sont tenus en novembre 2010, et les réunions bi-annuelles de suivi. Elu du XIXe au conseil de Paris en 2008 et nommé Maire-Adjoint chargé du "bureau des temps" et de la qualité des services municipaux, il a changé de fonction en  février 2013 et devient notre interlocuteur en charge de la propreté de Paris.

    Il remplace à ce poste François Dagnaud, devenu Maire du XIXe, avec qui de nombreux échanges avec "Vivre Paris !" ont eu lieu ces dernières années

     

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    Philippe Ducloux (photo VlM)

     Elu conseiller de Paris dans le XIe, Philippe Ducloux vient d'être nommé Maire-Adjoint en remplacement de Mao Péninou, avec les mêmes responsabilités, notamment le suivi des "états généraux de la nuit". Il devient notre interlocuteur à ce titre. Nous l'avons rencontré le 27 mars dans son bureau pour une prise de contact, dont on espère qu'elle inaugure des relations détendues et constructives.

     

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    Elisabeth Borne (en compagnie de Bertrand Delanoë)

    Elisabeth Borne était la directrice de l'urbanisme à la Mairie de Paris. C'est avec elle et ses adjoints que  "Vivre Paris !", a négocié le nouveau règlement des étalages et terrasses en 2011. Polytechnicienne, ingénieur du corps des ponts & chaussées, elle quitte ses fonctions pour la région Poitou-Charent dont elle est devenue la préfète en février.

    Nos interlocuteurs à la direction de l'urbanisme, sont désormais Denis Pétel, directeur adjoint de l'urbanisme et Denis Caillet, sous-directeur du permis de construire et du paysage de la rue. Une rencontre est prévue avec eux le 18 avril.

    Gérard Simonet

     

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    La-Tour-Vagabonde
    Le théâtre "La Tour Vagabonde"

    Une construction bizarre a fait son apparition depuis peu dans le jardin de la Cité des Arts, 18 Quai de l’Hôtel de Ville (IVe).  Il s’agit d’un théâtre en bois, le pendant non prévu de la salle éphémère de la Comédie Française dans les jardins du Palais Royal. Elle étonne tant par sa forme circulaire que par l’emplacement où elle a été autorisée à s’installer face à l’Ile Saint-Louis.

    Ce bâtiment de 12 m de diamètre et près de 11 m de haut est en tous points dans l’esprit des théâtres anglais des XVIe et XVIIe siècles. Les spectateurs disposés en cercle au sol et dans les gradins sont au plus près des acteurs et de la scène. Le "Théâtre des Muses" qui a fait l’objet d’un article (31 janvier 2013) de "Vivre le Marais !" avait adopté cette disposition des spectateurs, mais ceux-ci étaient debout alors que dans le cas présent ils seront assis sur des chaises ou des bancs.

    Certains poussent la comparaison jusqu’à dire que ce théâtre installé temporairement est analogue au fameux "Globe Theater" de Londres sous l’ère élisabéthaine. Appelée la « Tour Vagabonde », cette salle de spectacle est née en suisse avec la vocation d’être nomade. Il faut 4 jours pour la monter tel un meccano. L’accès aux gradins se fait par un escalier intérieur.

     
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     Intérieur du Théâtre

    La "Compagnie des Milles Chandelles" qui va s’y produire est constituée de comédiens issus pour nombre d’entre eux du cours de Jean-Laurent Cochet. Ils déclament mais chantent aussi sur la musique élaborée à partir de partitions classiques connues. Les représentations programmées sont celles de Shakespeare : En soirée, « Roméo et Juliette » jusqu’au 19 juin et en après- midi, du 21 mai au 07 juin, « Comme il vous plaira ». Il est aussi prévu d’intéresser le jeune public avec un spectacle en matinée inspiré du célèbre auteur anglais.

    Enfin pour être complet, signalons qu'il est aussi possible de suivre des stages de théâtre et une master class. Outre les remorques que l’on aperçoit et qui constituent les loges, une seconde construction, plus petite, jouxte le bâtiment principal. Il s’agit de la « Pinte à Fondue » c’est-à-dire la « Win stub » du théâtre où les passionnés de beaux vers pourront échanger autour d’une raclette ou d’une soupe. Si certains ont pu dire que cette salle était un véritable bijou, nous comprenons mieux pourquoi elle a pu s’installer dans un endroit aussi prestigieux que le Marais. Augurons d’un beau succès pour les représentations prévues comme cela fut le cas à Metz, Nancy, Dijon ou Fribourg.

    Dominique Feutry

     

     

  • Judicaël "Musiciens du silence", huile sur papier, de Judicaël

     

    Judicaël expose en l'église de Saint-Louis en l'Île, du 16 mars au 1er avril, ses encres et ses huiles. 

    Je m'étais dit en découvrant ce dessin qui illustre l'évènement, qu'un de ces soirs sur les grandes orgues de l'église un concert serait donné avec des oeuvres muettes, où l'interprète méditerait devant ses claviers et son pédalier en gardant silencieusement les mains dans le dos et les pieds repliés. Il serait permis toutefois d'applaudir bruyamment.

    Pour ne rien vous cacher, j'ai été tenté de classer cette artiste parmi ces provocateurs qui, à défaut de talent, voguent sur la vague du temps présent, sur le jeunisme ambiant, et se font les apologistes des tags ou graffiti qui défigurent nos villes et coûtent chaque année en France aux contribuables la bagatelle de 100 millions d'€ pour leur nettoyage .

    Tags tableauDécouvert dans un restaurant du quartier : un amoncellement de tags, présentés et encadrés comme une oeuvre d'art ! (photo VlM)

    Le promoteur de l'exposition m'en a dissuadé. "Venez à l'exposition pour voir l'ensemble des oeuvres, parlez avec l'artiste et faites votre article ensuite".

    Je m'y suis rendu et j'ai découvert que ces "musiciens du silence" sont une multitude de déclinaisons d'un visage d'enfant qui vont du chérubin angélique au démon dont les traits épais et bouffis, maculés de sang, disent l'horreur d'un spectacle dont il est témoin.Judicaël putto

     

     En compulsant l'iconographie de l'artiste, on réalise qu'elle est hantée par la vision de corps entassés dans un désordre qui témoigne autant de la cruauté des bourreaux que de leur absence totale de respect pour ceux qu'ils ont supprimés. On pense évidemment à l'holocauste, mais c'est dit nulle part.

    Dans un autre genre, Judicaël ouvre l'éventail de ses talents et nous offre des encres, plus classiques, sur le thème des portes et fenêtres de Venise.

     

    Judicaël veniseVenise : fenêtre avec balcon et ferronnerie

     

    Ainsi va l'art. Une amie professeur d'arts plastiques me disait récemment : "en peinture, tout a été inventé". C'est sans doute le cas également en musique et peut-être en littérature. Aussi est-on tenté de qualifier d'art toute forme d'expression qui permet à l'individu de "dire" quelque chose, dans n'importe quel langage, pourvu qu'il y ait des gens pour s'en émouvoir.

    J'ignore combien d'entre nous seront sensibles à ces oeuvres et à son auteur. Je reconnais en toute franchise que, dans cette salle d'exposition attenante à l'église, en présence de l'artiste qui explique son art avec passion, enveloppé d'une musique sotto voce qui diffuse Parcifal ou Tristan, même si je continue à m'interroger sur le caractère singulièrement provocateur d'une partie de la collection, cette  visite a été et restera un moment fort de ma journée.

    Gérard Simonet

     

     

  • Arbalétriers rive 56-58 vieille du TemplePassage historique des Arbalétriers (IIIe). Vue de la rive Ouest, insultée et défigurée par des tags

     

    C'est un "jour de colère" pour une riveraine du passage des Arbalétriers, voie privée mais ouverte au public, et un appel au secours qu'elle nous envoie :

    "Vous ne seres pas étonnés de savoir que je partage entièrement votre avis sur le passage des Arbalétriers, car ce que vous voyez sur cette photo est aussi…….ma cuisine ! Nous avons récemment acheté cet appartement par amour du Marais et j'ai le coeur brisé de voir cet encorbellement saccagé de la sorte.

    Aujourd'hui encore j'ai stoppé un camion énorme qui tentait de se garer dans le passage en menaçant de briser les encorbellements. Maintenent il y a deux camions garés qui cognent les structures. Je suis impuissante devant ce désastre. Dites moi ce que je peux faire pour m'aider car il faut faire quelque chose. Nous devons protéger ce passage historique des tagueurs et des camions".

     

    Arbalétriers camions mcst 14 03 13

    C'est nous qui poussions un cri d'alarme en juilet 2010 pour demander aux propriétaires des immeubles de la rive Ouest (56-58 rue Vieille du Temple) de mettre de l'ordre dans ce décor indigne de l'importance historique (*) du lieu et de l'intérêt architectural de constructions qui remontent au moyen âge ; notamment cette pièce en encorbellement qui, sa propriétaire nous l'apprend, abrite aujourd'hui sa cuisine !

    C'est d'autant plus regrettable que la rive Est est minutieusement entretenue et préservée par les propriétaires du 34 rue des Francs-Bourgeois et, parmi eux, le Centre Culturel Suisse.

    Arbalétriers rénovéLa rive Est (vertueuse) du passage

    Cette dame qui nous interpelle nous demande de l'aide. Le meilleur conseil que nous puissions lui donner est de porter le sujet devant son conseil syndical et devant l'assemblée générale des copropriétaires. Et sachant que le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, nous lit et que l'Architecte des Bâtiments de France doit avoir des hauts-le-coeur en passant par là, nous les invitons à joindre leurs efforts pour que (1) une injonction de ravalement soit adressée aux copropriétaires et (2) il leur soit vivement recommandé de réglementer la circulation et de fermer la grille d'accès le soir. D'autres lieux similaires ont connu la même fortune (passage Ste Avoye, impasse de l'hôtel d'Argenson …), ils sont arrivés à cette conclusion et ils s'en réjouissent.

    Gérard Simonet

     

    (*) Ce passage était au XVème siécle un cheminement de l'hôtel Barbette, résidence secondaire de la reine Isabeau de Bavière, en dehors des limites de Paris, vers l'hôtel St Paul où résidait son époux le roi Charles VI, à travers une poterne de l'enceinte Philippe Auguste. C'est là, selon certains, que fut massacré le duc d'Orléans en 1407, victime des sbires de son cousin Jean sans Peur, duc de Bourgogne.

     

     

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     Choeur de la Garde Républicaine

     

    Nous avons donné récemment des informations sur les expositions du printemps dans le Marais. Nous parlons peu des nombreux concerts qui nous sont offerts dans des lieux parfois inattendus.
    Ainsi l'Hôtel de Soubise propose tout au long de l'année des concerts les samedis de 18h00 à 19h00 et un mercredi par mois à 12h30. Ces manifestations sont intéressantes car elles permettent en partenariat avec l'Association Jeunes Talents de faire connaître des jeunes musiciens en devenir. Le mercredi 20 mars sont programmées des œuvres pour piano et le mercredi 10 avril pour clavecin. Quant aux samedis 16, 23 et 30 mars il est possible d'aller écouter dans la Chambre du Prince des petites formations.

     

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    Cathédrale Sainte Croix des Arméniens rue du Perche (IIIe)

    La cathédrale Sainte Croix des Arméniens 13, rue du Perche (IIIe) a mis en place l' Heure Musicale du Marais qui permet aux mélomanes d'assister à des concerts la plupart des samedis et dimanches de l'année. Le dimanche 17 mars par exemple 3 concerts seront donnés successivement à 15h, 17h00 et 18h00 (harpe flûte alto, piano clarinette alto et violoncelle piano).
    L'église des Blancs Manteaux est connue pour les spectacles musicaux qui y sont donnés. Les programmations les plus proches annoncées sont celles des dimanches 17 mars à 18h00 (Chœur d'enfants d'Estonie) et 24 mars à 16h30 (chœur anglais). A noter la prestation du Chœur de l’École Militaire que l'on pourra écouter le mardi 20 mars à 20h30.

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    Concert dans l'église des Blancs Manteaux

    Plus épisodiquement ou lors d'événements tels la semaine du Marais Chrétien qui se déroulera du 16 au 24 mars, des concerts sont à l'affiche dans plusieurs églises comme Saint-Denys du Saint Sacrement ( 68 bis, rue de Turenne IIIe) où nous pourrons entendre le samedi 23 mars à 20h30 le Chœur de l'Armée Française et de la Garde républicaine (Mozart et Bach). La veille, le Camerata de Cracovia proposera à la même heure Mozart et Vivaldi. L'église des Billettes dont nous devons souligner l'excellente acoustique a inscrit Monterverdi au programme du concert du vendredi 22 mars à 20h30 et le lendemain à 20h00 des pièces de Haydn, Schubert et Beethoven interprétées par le Chœur de Chambre les Temperamens. L'église Sainte Élisabeth a invité l'Ensemble Mirae Voces le samedi 16 mars à16h00 ( Vivaldi, Telemann et Bach) et le Quatuor de Paris à 20h30. (Haydn, Beethoven).

    Nous laissons à chacun faire son choix puisque nous avons cette chance d'être dans un quartier où les possibilités sont multiples

    Dominique Feutry

     

     

     

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    La piscine Saint-Merri (IVe) sans nageurs

                

    Paris compte 38 piscines municipales dans lesquelles rien ne va plus. En effet des problèmes techniques fréquents, des rénovations qui s’éternisent font que près d’une piscine sur cinq reste portes closes … La presse rapportait récemment que le Conseil de Paris, face à l’ampleur du phénomène, avait demandé un audit (coût 350 000 €) afin d'avoir une idée réelle de la situation. L’adjoint au sport de la Ville explique que l’âge moyen des piscines est de 48 ans. Alors la vétusté conjuguée à des normes d’hygiène renforcées auxquelles s'ajoute une fréquentation très élevée expliqueraient la situation. Ce n’est pourtant pas la fatalité qui a entraîné la fermeture de la piscine de Halles depuis l’été dernier mais les dangers (chutes de béton) qu’il y aurait à y barboter durant les gigantesques travaux en cours dans le secteur.

    Cette situation n’aurait-elle pas dû être anticipée plus tôt et faire l’objet d’une meilleure organisation et d’un plan précis pour la résoudre ? D’autant que la fronde des maîtres-nageurs qui se prolonge depuis mai dernier complique passablement le dossier. Ces derniers, à l’occasion de la réforme des rythmes scolaires, sont en conflit avec la Mairie sur les heures d’apprentissage de la natation aux scolaires qu’ils partagent avec les professeurs de la Ville de Paris. Des questions salariales sont en cause également.

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    Aussi en pleine période de vacances scolaires, la piscine Saint-Merri est-elle fermée!

    Finalement qui pâtit de ces bévues ? Les usagers et les jeunes en particulier. Une situation que "Vivre le Marais !" dénonce dans une lettre envoyée en date du 12 mars au Maire du IVe Christophe Girard.

    Dominique Feutry