Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Actualité

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    Entrée de l' hôtel 11, rue des Gravilliers (IIIe)

    Une façade grise, du verre et des montants en fer peints qui caractérisent souvent les ateliers d'artistes, donnent un aspect moderne à cet immeuble étroit situé au 11 de la rue des Gravilliers. Il s'agit en fait de l'entrée de l' Hôtel Jules et Jim. Ouvert depuis un peu plus d'un an, il se trouve à l'emplacement même qu' occupaient autrefois les établissements R. Pochat spécialisés dans le traitement des métaux précieux et laissés longtemps à l'abandon (cf notre article du 11 mai 2009)

     

    Gravilliers 11 mai 09

     IN MEMORIAM : Les établissements R. POCHAT

    Cinq ans d'études et 19 mois de travaux auront été nécessaires pour parvenir à transformer les lieux en un établissement, non pas de charme, mais "intimiste" tel que l'affirme le publicité. La gageure était ambitieuse puisque tout ou presque a dû être revu, entre démolitions, purge des anciens locaux, pose d'étais impressionnants, renforcement de la façade, construction et réhabilitation. Des tonnes de gravats, de terre (le sol ayant dû être dépollué jusqu'à 5 m de profondeur) et de matériaux sont évacués avant d'effectuer le terrassement, puis de réaliser les fondations des immeubles en béton, dont un de 8 étages, qui abriteront des chambres.

    Les  chambres dont certaines avec balcon sont réparties dans 3 bâtiments  que réunit la cour centrale pavée, sobre et accueillante où chacun peut flâner par beau temps. 

     

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    Cour intérieure avec son feu à l'âtre

    Les travaux ont été exécutés avec beaucoup de soin et le souci du détail, à la suite des études menées conjointement par les architectes y compris l' architecte des bâtiments de France, les décorateurs et les propriétaires. Des "curiosités" ont été installées ici ou là, elles donnent un caractère chic et une note à la fois sophistiquée et "branchée" à l'ensemble, comme ce joli mur végétal (un second va le rejoindre prochainement), cette cheminée à l'âtre dans la cour intérieure pavée, ce bois de pressoir devenu banc ou ces fûts en métal laqués de couleur éclatante qui servent de pots à des buis taillés en boule. Prendre un verre dans cet endroit chaleureux, le feu allumé est apaisant.

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     La réception de l'hôtel 


    Les chambres sont simples et bien conçues, garnies pour certaines d'entre elles d'une coque composite translucide donnant un aspect cocon à la pièce. La décoration est épurée. Nous avons remarqué, lors de la visite, des cadres mettant en valeur des "vestiges " trouvés sur place lors des travaux (morceaux de poteries des siècles passés). Le bar qui donne sur la cour est conçu tel un atelier ancien, une partie du sol est couvert d'un plancher récupéré sur place. Une plaque en verre épais a même été insérée parmi les lattes, ce qui permet d'apercevoir la cave éclairée avec ses bouteilles. Des objets décoratifs côtoient les livres et les revues, un appel à la lecture. Le mobilier oscille entre le style Jean Prouvé et le côté vintage des années 50/60.

    Un des deux maîtres des lieux,Geoffroy Sciard, nous a fait découvrir l'endroit. La qualité de l'accueil qu'il nous a réservé liée à des commentaires passionnés sur l'histoire récente de l'hôtel et plus ancienne concernant le site rendent cette adresse encore plus sympathique. Il nous précise que des événements sont organisés périodiquement chez Jules et Jim, telle cette exposition de sculptures monumentales de Nicolas Lavarenne ou des projections de films dans la salle de cinéma aménagée à cet effet. 

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       Sculpture "le guetteur" de N. Lavarenne 

    Pénétrer dans cet hôtel est donc franchement " bluffant" d'autant que derrière la façade, nous sommes loin d'imaginer ce que nous allons découvrir. Il n'a toutefois pas seulement suffi d'une idée, il a fallu aussi une bonne coopération entre tous les intervenants (la Ville, les Administrations, les Bâtiments de France, les architectes, les décorateurs, les spécialistes et les entreprises), un enthousiasme et une volonté proches de la passion pour mener à bien ce projet de longue haleine. La réussite est au rendez-vous et nous espérons que d'autres établissements de cette qualité et avec ce cachet  le rejoindront.

    Prix des chambres autour de 250 €/nuit, petit déjeuner : 18 €

    Dominique Feutry

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    Porche d'entrée de la Bibiothéque Historique de la Ville de Paris rue Pavée (IVe) 

    Qui imagine en passant rue des Archives, au 24 rue Pavée, qu’il se trouve devant le lieu même où fut ouverte la première bibliothèque publique de la Ville de Paris, il y aura très bientôt 250 ans, le 13 avril 1763, date de son inauguration ? Cette institution a connu bien des vicissitudes mais elle a, malgré des déplacements au cours de sa longue histoire, miraculeusement retrouvé depuis bientôt 45 ans, son emplacement d’origine. La bibliothèque est installée dans un bâtiment historique, l’Hôtel Lamoignon que certains appellent d’Angoulême Lamoignon du nom de ses illustres occupants. Construit à la fin du XVIe siècle dans le style renaissance pour la fille naturelle d’Henri II, Diane de France, la bâtisse revient à son neveu Charles d’Angoulême, fils de Charles IX. A sa disparition en 1650, des locataires s’installent dans les lieux, notamment Guillaume de Lamoignon premier président du Parlement de Paris, la famille Lamoignon en deviendra ensuite propriétaire et entreprend des aménagements réalisés par le célèbre Robert de Cotte. On peut admirer les sculptures d’enfants nus au-dessus du portail construit au début du XVIIIe, l’échauguette à trois trompes XVIIe qui donne sur la rue des Francs Bourgeois et dont on retrouve une réplique plus simple dans la cour de l’Hôtel de Mayenne (cf notre article du 16 septembre 2012). Signalons au deuxième étage un salon orné de lambris à pilastres dans le style corinthien. Une salle au rez- de- chaussée est décorée d’un plafond à poutres peintes de flèches et de carquois. Les statues de Diane de France (1621) et Charles d’Angoulême 1681) sont exposées dans un pavillon de la cour. Elles étaient avant sa destruction à la Révolution dans l’ancienne église des Minimes de la place Royale. Tout cet ensemble est classé depuis 1937.

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    Façade de l'Hôtel d'Angoulême Lamoignon

    L’Hôtel fut un lieu de rassemblement et d’échanges d’idées des meilleurs esprits de l’époque, Bourdaloue, le confesseur de Louis XIV, ou Madame de Sévigné qui venait en voisine, ainsi que Racine sont les plus souvent cités. Lorsque les Lamoignon quittèrent le quartier devenu moins en vogue, un certain Antoine Moriau procureur du Roi et de la Ville de Paris loua l’ensemble pour y installer sa bibliothèque qu’il légua alors à la ville qui l’ouvrit ensuite au public. Peu après la Révolution, la bibliothèque est intégrée à celle de l’Institut. Après divers transferts, les collections intègrent l’Hôtel de ville où elles brûleront avec lui lors de la Commune en 1871. Durant cette période, l’Hôtel appartint à divers propriétaires qui le louèrent. C’est ainsi qu’Alphonse Daudet y résida et tenait salon, les dîners où étaient invités Flaubert ou Tourgueniev ont été décrits par son fils Léon Daudet qui naquit à cet endroit. L’ensemble fut finalement racheté par la Ville de Paris en 1928 et après d’importantes restaurations la bibliothèque actuelle y fut installée en 1968 ! Grâce à différents dons dont celle du bibliothécaire Jules Cousin, cette bibliothèque publique spécialisée sur l’Histoire de Paris est riche de 2 millions de documents.

     

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    L'échauguette à trois trompes (XVIIe)

    Elle est le pendant du musée Carnavalet où se trouvent les collections historiques de la ville de Paris. L’Hôtel de Lamoignon est richement doté, il détient 300 000 volumes dont certains du XVe siècle, 15 000 plans dont les plus anciens sont du XVIe, 500 000 photographies, 20 000 manuscrits dont certains du Moyen Age, un fonds important d’affiches dont certaines concernent la Révolution et des collections théâtrales. Les provenances de toutes ces richesses proviennent de grands noms, Georges Sand, Voltaire, Jules Michelet, Cocteau mais aussi les Fréres Jacques, France-soir, ou Jacques Hébertot qui a laissé son nom à un célèbre théâtre. Notons que le Bibliothéque participe à l'action de la Commission des Travaux Historiques de la Ville de Paris qui comptent depuis sa réinstallation en 1983 une quarantaine de volumes. Les inscriptions sont gratuites et valables pour toutes les bibliothèques de la Ville de Paris. Des visites, des conférences, des expositions sont organisées périodiquement. Il suffit de consulter le site pour trouver les informations correspondantes.

    Dominique Feutry

     

  • Cox od 24 05 11Occupation de l'espace public, rue des Archives (IVe)

     

    Six riverains, qui résident autour du carrefour Archives-Ste Croix de la Bretonnerie, soutenus par trois associations, "Marais-Quatre", "Les Droits du Piéton" et "Vivre le Marais !" sont signataires d'une requête en légalité déposée par leur avocat devant le Tribunal Administratif, contre la carence des pouvoirs publics à faire respecter l'ordre public autour de certains établissements du Marais.

    Cette action fait suite à une série de plaintes contre le comportement du "COX-Bar", qui sert ses clients bien au-delà de sa terrasse de 7,2 m² sur la rue des Archives et jusqu'aux trottoirs et chaussée du square Ste Croix de la Bretonnerie. Ces plaintes avaient été déposées fin 2011 par des riverains auprès de la police du IVe. Elles avaient conduit le Commissaire Central à soumettre au Préfet de Police une demande de retrait d'autorisation de terrasse à la Mairie de Paris. Le préfet n'a pas donné suite.

    L'Hôtel de Ville aurait pu décider seul de cette mesure. L'entourage de Bertrand Delanoë n'a pas souhaité le faire. On a d'ailleurs senti dans cette affaire que chacun se renvoyait courageusement la balle.

    Il ne restait qu'une issue aux citoyens qui dénoncent une situation inacceptable depuis plusieurs années et regrettent l'inaction des pouvoirs publics : porter cette constatation de carence devant la justice administrative. Il y a plusieurs fondements à cette action, notamment le règlement concernant les terrasses et étalages de la Ville de Paris et l'arrêté préfectoral interdisant la consommation d'alcool sur la voie publique et la vente à emporter, mais aussi des dispositions des Codes applicables et une série de décisions en Conseil d'Etat.

    Le "conseil de rue des Archives" qui avait été constitué par la Maire Dominique Bertinotti pour le suivi de la "charte des bons usages de la rue des Archives" s'est avéré totalement inopérant. Le nouveau Maire Christophe Girard a abordé le sujet avec nos représentants il y a quelques mois et s'est engagé à proposer des solutions. Nous attendons toujours de les connaitre.

    Yvon Le Gall

    Vice-président IVe

     

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    Une automobile roulant entre une bicyclette et une moto à Paris

     

    On en parle peu mais les accidents de deux roues sont loin d'être anodins dans Paris. Ainsi une jeune cycliste est décédée dans le XIe arrondissement boulevard Richard Lenoir, le 31 janvier dernier, renversée par le conducteur d'un camion qui ne l'a pas vue dans son rétroviseur en raison de l'angle mort.
    La circulation des deux roues et des bicyclettes en particulier reste un problème face aux camions, aux bus et aux automobiles.

    Si aucun accident mortel de cycliste n'avait été enregistré en 2011, 2 s'étaient produits en 2010, 6 en 2009 et un en 2012.
    Dans son apport annuel 2012 sur les accidents de la circulation à Paris, la Préfecture de Police constate que 39 personnes ont perdu la vie, contre 51 en 2011 et que le nombre d'accidents corporels est passé sous la barre des 7000, une première depuis 10 ans. Ces accidents ont tout de même blessé 7930 personnes, soit 400 de moins qu'en 2011. Or la moitié touche les usagers des deux roues motorisées alors que 1875 piétons sont concernés.

    Le problème de l'angle mort à l'origine de l'accident rappelé ci-dessus sonne comme un avertsisement sur la dangerosité de rouler à 2 roues dans les grandes agglomérations. Des formations et des stages existent tels par exemple les "vélos-écoles" de la Fédération Française des Usagers de Bicyclettes ou celle de la Mairie de Paris appelée « Remise en Selle ».
    Il n'empêche que les imprudences, ainsi que nous l'avons déjà écrit (cf notre article du 09 juin 2012), des conducteurs de deux roues ou des automobilistes sont fréquentes et source d'accident.

    Nous ne répéterons jamais assez aux conducteurs de vélos, de motos ou de voitures que lorsqu'ils roulent, ils ne sont plus seuls, les risques qu'ils courent et font courir alors à leurs congénères sont réels et très nombreux. Ils doivent donc être très vigilants et très respectueux des autres bien entendu, mais aussi du code de la route, de la signalisation et de la réglementation.

    Nous ne pourrons jamais admettre que les accidents sont la rançon du succès de l'usage grandissant des deux roues.

    Dominique Feutry

     

  • Forez picardie zoom

    Le local du restaurant Nanashi, angle Forez-Picardie (IIIe)

     

    Dans un article du 28 novembre 2012, nous décrivions le combat que mènent les riverains du 57 rue Charlot (IIIe) contre le bruit nocturne et les nuisances générées par un ensemble d'établissements festifs qui occupent tout l'espace limité par les trois rues Charlot-Forez-Picardie, résultat d'acquisistions successives et de transformations effectuées par MM. SAM SAM  BAKHTIARI Adrien et ATTIA Dov.

    L'audience s'est tenue comme prévu le 1er février devant le Tribunal de Police de Paris. L'association "Vivre le Marais !" s'est portée partie civile aux côtés des plaignants, la copropriété du 57 rue Charlot. La décision vient d'être rendue en date du 28 février 2013. Le prévenu est condamné à payer une amende de 450 € et 22 € de frais de justice. Il versera de surcroît 2.000 € de dommages-intérêts à la victime et 800 € à l'association.

    A l'appui de leur demande, les plaignants avaient obtenu un procès-verbal de la police du IIIe et des mises en demeure du BACN (bureau d'action contre les nuisances) de la Préfecture de Police de Paris. Pas moins de seize mains courantes avaient été déposées par les plaignants contre l'établissement.

    Nous attendons que les responsables des établissements adoptent désormais un comportement respectueux des riverains. Une récidive serait de leur part très grave car elle ouvrirait la voie à des sanctions encore plus lourdes et à une fermeture administrative.

    Gérard Simonet

     

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    Les serres d'Auteuil construites en 1898 

    Le tribunal administratif de Paris vient de rendre une décision intéressante. Celle-ci enjoint la Ville de Paris à résilier la convention passée avec la Fédération Française de Tennis en juillet 2011. De quoi s'agit-il exactement ?

    Le jugement rendu vise le projet qui consiste à étendre la surface du stade Roland-Garros de 8,6 à 13,5 hectares. "Vivre le Marais !" s'était élevé contre ce projet qui sacrifie un patrimoine exceptionnel, dans un article daté du 10 février 2011. La fronde des riverains et de différentes associations qui sont "vent debout" s'est focalisée notamment sur une des conséquences de cette extension, à savoir la construction d'un court de tennis de près de 5000 places dans les célèbres serres d'Auteuil édifiées en 1898, par Jean-Camille Formigé.

    Sacrifier ces magnifiques constructions de verre et de métal au ton bleuté qui s’élèvent majestueusement dans ce paysage protégé est, il est vrai, osé.
    Le Tribunal a estimé que cette convention (concession d'une durée de 100 ans) était « illégale aux motifs que l’information des conseillers de Paris, lors du vote de la délibération, n'avait pas été suffisante et que le taux de redevance versé à la Ville de Paris, en application de la convention, était manifestement trop faible au regard des avantages de toute nature… ».

     

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    Le stade Roland-Garros

     

    Ceux qui se sont opposés à ce projet ont pu penser au départ qu'ils engageaient une action du « pot de terre » contre le « pot de fer » que peut représenter la Ville de Paris en la circonstance. Pourtant, le bon sens est à la base de cette décision. Il est difficile d'imaginer qu'un site faisant partie du domaine public et de l'intérêt des Serres d'Auteuil, classé de surcroît monument historique, puisse être amputé même pour y construire des installations sportives. Nous ne doutons pas que Roland-Garros doit être à la hauteur des autres tournois du "Grand Chelem". Mais il existe d'autres solutions sur place ou dans d'autres communes proches.
    Il est très possible que la Fédération Française de Tennis et la Ville de Paris fassent appel de cette décision.

    Il n'en demeure pas moins que ce coup d'arrêt donné par la Justice constitue un exemple à méditer pour nos élus qui ne peuvent pas s'exempter de l'avis des riverains et des défenseurs de l'environnement en ce qui concerne notamment les espaces verts et les constructions remarquables qui émaillent nos quartiers. Ce sont les témoins de notre histoire et nous devons les protéger afin de pouvoir les transmettre dans les meilleures conditions possibles aux générations futures.

    Dominique Feutry

     

     

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    La façade de la boutique sans nom du 42, rue de Sévigné (IIIe). (Photo VLM)

     

    Au N° 42 de la rue de Sévigné (IIIe), face au lycée Victor Hugo, est installée depuis peu une nouvelle boutique, peinte de couleur bleue assez doux, et qui attire l’œil du passant car aucun nom n'est inscrit . La curiosité aidant, il suffit donc de bien regarder, s'ouvre alors à nous un long local de 65 m2, un espace très sobre, une sorte de petite galerie.

    Nous sommes en présence d'un nouveau concept de magasin entièrement consacré aux modèles haut de gamme de la marque Adidas ! Plutôt mode et moins sport, il s'agit de la première implantation de ce type à Paris. D'autres ont déjà été réalisées à Londres et à Berlin. Les murs intérieurs sont cirés mais abîmés d'apparence, une fausse verrière dont des spots reconstituent la lumière du jour est supportée par des poutrelles métalliques. Le plâtre, le béton et l'acier dominent. Le must est donc de se retrouver dans une boutique Adidas sans imaginer qu'elle pouvait être implantée à cet endroit. Le nec plus ultra de l'abstraction en matière de vente… et cerise sur le gâteau, il existe derrière cette surface de vente, un autre espace de 340 m2 masqué par une cloison d'acier. Il sera consacré aux animations artistiques.

     

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    Intérieur de la boutique N° 42 rue de Sévigné (IIIe)

    Pour l'anecdote, précisons que le groupe Adidas était à l'origine une petite entreprise de pantoufles appartenant à un savetier bavarois du nom de Dassler. Lorsque les 2 fils héritent de l'affaire, ils fabriquent  des chaussures de sport. Le nom de la marque est la réunion du surmon "Adi" d'un des frères prénommé Adolphe et de "Das", 1ère syllabbe de Dassler. A la suite de démêlés avec les autorités américaines consécutifs à la Seconde Guerre Mondiale, les deux frères deviendront des ennemis et lorsqu'ils pourront reprendre les rênes de l'affaire après que leurs femmes respectives aient assuré une sorte d'intérim durant leur absence, l'un d' eux préféra partir et créer sa propre entreprise. Il s'agit de Puma !

    Un "remake" de cette mésentente familiale s'est aussi produit en France entre les frères Veron puisque l'un d'eux restera à la tête des voitures miniatures Majorette alors que son frère créera Norev (Veron en verlan) qui deviendra son concurrent direct ! Pour revenir à Adidas, nous nous souvenons de la reprise de cette affaire par Bernard Tapie puis des différents développements qui s'en suivirent et des difficutés, surmontées depuis lors, de l'entreprise. Aujourd'hui Adidas qui contrôle aussi Reebock est cotée en Bourse depuis 1998.

    Nous nous réjouissons de l'arrivée de cette enseigne, parmi les 10 marques les plus connues au monde, qui a choisi notre quartier pour implanter en France son nouveau concept, ce qui démontre que le Marais est aussi autre chose qu'un ensemble muséal.

    Dominique Feutry

     

  • Halles canopée 18 02 13 

    Structure métallique de la Canopée (photo VlM)

     

    La Canopée fait
    couler de l’encre

    La charpente métallique de la
    Canopée étonne par son caractère massif. De l’avis de Sybille Vincendon,
    journaliste à Libération, « Cet
    entrelacs de poutres métalliques a l’air taillé pour porter une centrale
    nucléaire. Tout est mastoc, lourd, pesant, présent ».
    Rappelons que
    cette structure de 14,50 m de haut sera aussi lourde que celle de la Tour
    Eiffel, qui pèse 7 000 tonnes. Est-ce vraiment nécessaire ou est-ce un
    défaut de conception ?

    Berger et Anziutti, les
    architectes de la Canopée, ont en tout cas été récompensés en janvier par un
    prix parodique, « Le Gérard de l’architecte
    qui te chiade une superbe perspective que je te dis pas comment elle chie la
    classe pour le concours, mais une fois que tu vois le projet pour de vrai
    aujourd’hui, tu te demandes s’il se serait pas un peu foutu de ta gueule par
    hasard  (sic)».

    A propos de perspective, il est maintenant clair que,
    contrairement à ce que prétendait l’image virtuelle présentée par les
    architectes de la Canopée lors du concours, l’église Saint-Eustache disparaîtra
    presque entièrement derrière le nouveau bâtiment.

    Autre polémique, au cours de l’opération
    « portes ouvertes » du prototype de la Canopée, la SemPariSeine, qui
    conduit le projet, s’est fait prendre en flagrant délit de propagande. Une
    vidéo postée sur Youtube montre l’un des guides expliquant aux visiteurs que,
    certes, le projet actuellement réalisé aux Halles coûte cher (1 milliard
    d’euros) mais que celui qui avait été proposé par l'architecte Jean Nouvel en 2004, « avec des jardins suspendus et une
    piscine sur le toit »
    , coûtait 4 milliards d’euros. A côté, le projet
    actuel paraît presque donné… Sauf que le projet de Nouvel de 2004 n’a jamais
    été évalué à 4 milliards d’euros, mais "seulement" à 300 millions
    d’euros.

    La SemPariSeine a reconnu ce dérapage et nous a indiqué avoir donné
    aux animateurs la consigne de répondre désormais que « Le projet proposé par le cabinet Seura-Mangin, retenu par la
    Ville de Paris, était le moins coûteux des 4 projets présentés en 2004 et le
    plus simple à réaliser, notamment pour le maintien du fonctionnement, en
    sécurité, de la gare RER et du Forum pendant les travaux. »
    Rappelons
    pour mémoire que le projet Seura-Mangin n’était censé coûter, lui, que 200
    millions d’euros. Sachant que le projet atteint aujourd’hui 1 milliard, on
    mesure l’incroyable dérive financière…

    Dernière polémique en date, le
    syndicat CGT des bibliothécaires de la Ville de Paris nous a alertés sur le
    fait que les crédits d’achats de livres seront les mêmes en 2013 qu’en 2012,
    alors que trois nouvelles bibliothèques sont en train de se constituer (Pajol,
    Saint Lazare et Canopée). Lors de la fermeture de la bibliothèque
    jeunesse des Halles, nous avions demandé en vain que les 25 000 documents
    qu’elle possédait soient mis à l’abri en attendant sa réouverture. Seulement
    10 % de ces documents ont (en principe) été préservés, tout le reste étant
    parti à la déchèterie. « On en
    rachètera des neufs »,
    nous répondait-on à l’époque…

    Elisabeth Bourguinat

    Secrétaire d'ACCOMPLIR, membre de "Vivre Paris !"

     

     

  • 300cibles-cea96 Cible de tir croate (Musée de la Chasse et de la Nature) 

                   

    L'arrivée prochaine du printemps correspond aussi à celle de nouvelles expositions dans les musées du Marais ou de ses environs immédiats. Nous en avons sélectionné quelques unes où nous vous conseillons de vous rendre tant par leur originalité que par l'intérêt des pièces exposées.

    Signalons une  très intéressante exposition à l’Hôtel de Soubise (60, rue des Francs Bourgeois, IIIe) intitulée  « Le Pouvoir des actes » qui se tiendra du 27 mars au 24 juin. Seront exposées des « pièces spectaculaires et parlantes …montrant comment l’acte constitue la manifestation par excellence du pouvoir souverain. »   

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    Diplôme de Frédéric II (1234)

     

    Autre thème de visite très surprenant, près de 100 robes issues des collections du Musée Galliera, ainsi que des photographies et des dessins montreront les coulisses des célèbres ateliers de couture parisiens dans la salle Saint-Jean de l’Hôtel de Ville, 5 rue Lobau (IVe). 

    Au Centre Pompidou, une rétrospective très attendue sera consacrée  aux travaux d’Eileen Gray, artiste designer qui a marqué le XXème siècle en matière d’arts décoratifs et d’architecture moderniste. Des peintures, des maquettes, des laques, des décorations intérieures et des photographies seront montrées au public afin de mieux comprendre l’œuvre singulière de cette grande créatrice irlandaise. Au même endroit et aux mêmes dates (du 27février au 3 juin), une dation importante qui enrichit les collections du Musée permettra de voir  20 tableaux signés par le peintre Jesùs Rafael Soto. Inspiré notamment par Mondrian, cet artiste fait partie de ceux qui ont renouvelé en Europe l’art cinétique  (les œuvres comprennent des parties en mouvement). 

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    Fauteuil d'Eileen Gray

    Le musée Cognacq-Jay propose, du  18 avril au 13 juillet,  une exposition temporaire intitulée « Souvenirs du XVIIIème siècle du Sculpteur Jules Dalou ». Ce grand artiste inspiré par le siècle de lumières, ami de Rodin, très mêlé à la Commune, est l’auteur de décorations de l’Hôtel de la Païva sur les Champs Elysées, de nombreux bustes de célébrités  mais aussi de l’ensemble appelé le « Triomphe de la République » au centre de la place de la Nation.

    N’oublions pas non plus, les beaux jours étant de retour, les expositions  en cours qu’il ne faut pas manquer. Celle consacrée aux cibles de tir anciennes souvent peintes par des auteurs anonymes qui se tient au Musée de la Chasse et de la Nature (62, rue des Archives IIIe). Nous vous rappelons enfin l’exposition exceptionnelle qui débute le 27 février  jusqu’au 30 juin, dénommée « La valise mexicaine » où pourront être vus les négatifs retrouvés  de Capa sur la guerre civile espagnole (voir notre article du  20 janvier 2013).

    De bonnes visites en perspective. N’hésitez pas à faire part de  vos commentaires sur le blog.

    Dominique Feutry

     

     

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    Plaque en métal de boîtier électrique ancien pouvant être dangereuse

     

    Récemment un chien est mort électrocuté en marchant sur une plaque en fonte d'un boîtier électrique ancien, dans une rue du XXe arrondissement. La personne qui tentait de le secourir est restée en observation à l’hôpital car elle a reçu, elle aussi, une décharge électrique. Au détour de cet incident qui n’est pas banal et qui aurait pu être bien plus grave encore, la presse s’en est fait d'ailleurs l’écho, nous apprenons que nos rues compteraient encore 3000 de ces vieux modèles de boîtiers électriques datant des années cinquante et même pour certains de la Seconde Guerre Mondiale. Le nombre de 4800 appareils est parfois avancé.

    Nous apprenons aussi que des explosions avec ces modèles de coffrets se sont produites dans un passé récent, elles étaient dues à une oxydation du métal qui aurait généré du gaz à l’intérieur des coffrets…

    Ces boîtiers électriques, le plus souvent en fonte, situés à quelques dizaines de centimètres de profondeur, ont des couvercles qui affleurent à la surface de la chaussée. Ils font la jonction entre le transformateur du quartier et les alimentations d’immeubles. Leur étanchéité s’est érodée et l’humidité pénètre dans l’ensemble. Ils se détériorent, des câbles se dénudent et peuvent alors être en contact avec le boîtier et le mettre sous tension électrique provoquant les événements que nous venons de décrire ou que nous pouvons imaginer. Leur dangerosité potentielle ne peut donc pas être écartée d'autant que métal et eau, particulièrement conducteurs, n’ont jamais fait bon ménage en matière d’électricité. Heureusement les semelles des chaussures des piétons constituent un isolant protecteur, en revanche une main nue, telle la patte du chien, n'est pas protégée.

     

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    Boîtier électrique en façade, plus récent mais éventré


    Les responsables d’ERDF qui gèrent le réseau de distribution d’électricité en France affirment avec insistance que ces matériels sont entretenus, visités annuellement et qu’ils sont isolés. Leur remplacement serait d'ailleurs progressivement en cours, ce que réfutent certains. Alors qui croire ?

    Bien entendu une enquête est diligentée. Il faut savoir aussi que les nouveaux équipements ont un coffrage plastique et sont accrochés aux façades des immeubles. On ne compte plus ceux qui ont été éventrés et qu'on a sommairement enveloppés de ruban adhésif. Il y a près de deux ans, nous avons exposé aux responsables de la voirie notre préoccupation devant l'état de certains de ces matériels, victime d'un vandalisme criminel.

    Nous ne pouvons que rallier l’avis de ceux qui souhaitent qu’une campagne de sécurisation soit menée à l’aune de cet accident et que les équipements anciens soient changés sans attendre. Perdre son chien est très ennuyant mais nous n’osons pas imaginer ce qui se produirait si un enfant ramassait un objet sur une plaque sous tension ou si une personne appelée à effectuer des travaux entrait en contact avec ce matériel défectueux. La Mairie et la Préfecture de Police attendent les conclusions du rapport sur cet événement. Nous serons très intéressés de connaître les mesures qui seront prises à la suite des conclusions qui seront formulées.

    Dominique Feutry