Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Actualité

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    Un agent de surveillance dresse un PV pour stationnement irrégulier (Photo Metro)

     

    Un bilan incomplet puisqu’il ne concerne que les 11 premiers mois de l’année 2012, mais assez exhaustif des contraventions dressées à Paris vient d’être communiqué. Celui-ci amène des commentaires nombreux car la progression est assez significative. Certes le prix des amendes a grimpé en 2011, 17€ contre 11€ faisant croître les encaissements. Cependant l’activité des agents verbalisateurs en 2012 aura sans doute continué à augmenter sur le même rythme qu’en 2011, soit + 7%. Le chiffre record de 3 millions de PV sera vraisemblablement « tangenté » ! Cela représentait en 2011, pour la Ville de Paris qui encaisse 25% des recettes, 63 millions € (+34% par rapport à 2010). 25% vont à la Région et les 50% "restants" au Syndicat des Transports d'Ile de France. On peut s’étonner de tels chiffres.

    Certains disent que les conditions de travail des agents de surveillance  qui établissent l'essentiel des amendes sont de plus en plus difficiles depuis l’arrivée des PV électroniques qui permettent des économies de temps et donc d’en dresser davantage. D’autres mettent en avant la disparition des places de parking en surface (moins un tiers en 10 ans) et la nécessité de tenter de juguler l’indiscipline des conducteurs.

    Sans vouloir faire de Paris et du Marais un espace entièrement piéton, le stationnement sauvage comme le fait de rouler là où c'est interdit constituent les incivilités les plus courantes sujettes à verbalisation. En effet, elles gênent les piétons notamment les personnes qui ont des difficultés pour se déplacer, mais aussi les commerçants, les artisans, les transports en commun… Il est anormal de stationner sur un trottoir, sur un passage clouté, devant un porche, de tordre ou desceller des potelets pour garer son véhicule. Est-il normal de bloquer la circulation dans laquelle se trouvent des livreurs, des transports en commun, des véhicules prioritaires tels que les pompiers ou les ambulances…? N'est-il pas dangereux que des deux roues, motorisés ou non, roulent sur les trottoirs effrayant les passants ou que des automobilistes s'engagent dans les couloirs de bus, alors que c'est interdit ? Combien de fois des places de stationnement réservées aux personnes handicapées sont squattées.

    Verbaliser plus n'est donc pas une action vaine. C'est un une forme de prévention contre les comportements égoïstes et tant mieux si cela rapporte d’autant plus à la Ville, à la Région et au Syndicat des Transports.

    Dominique Feutry

     

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    La rue des Rosiers (IVe), un lieu très fréquenté par les touristes


    Les responsables de l’hôtellerie parisienne ont le sourire. Malgré les prévisions pessimistes sur la baisse de fréquentation, le taux d’occupation des hôtels n’a pas faibli en 2012 comparé à 2011. Et cela en dépit d'un constat plus mitigé pour le reste de la France.

    Les chiffres sont encore meilleurs lorsqu’il s’agit des établissements 4 et 5 étoiles. Nous rappelons qu’un hôtel de ce type est prévu rue Bourg l’Abbé (IIIe) dans les anciens locaux des Bains Douches, le permis ayant été délivré par la mairie.

    Cette stabilité des nuitées à Paris n’est pas le fruit d’une baisse des prix – ceux-ci ont plutôt crû – il est dû au retour des américains (une progression de 11,4% a été enregistrée sur les 11 premiers mois de l’année) qui représentent au total 1,3 millions de personnes. Les japonais reviennent aussi (+ 6,2%) et leur nombre se rapproche de ce qu’il était avant Fukushima. Le plus fort taux d’accroissement est inattendu car il concerne les suisses (+20,3% au 30 novembre 2012).

    Quant aux touristes Chinois, leur nombre n’a pas changé par rapport à 2011. Le tourisme parisien se porte donc plutôt correctement ce qui en ces temps de crise est plutôt rassurant pour le commerçants en particulier, alors que par ailleurs les grands hôtels comme Le Ritz, Le Crillon ou Le Plazza sont en travaux et que les jeux olympiques de Londres apparaissaient comme un lourd handicap.

    Notre quartier est aussi un bon baromètre. Nous y côtoyons jour après jour de nombreux visiteurs dont beaucoup ne parlent pas français et les musées sont très visités. Des efforts ont été entrepris pour augmenter l’offre hôtelière, l’offre Musées, la qualité des grandes expositions (voir notre article du 6 septembre 2012) .

     

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    Touristes et parisiens sur les pelouses, place des Vosges

     

    Espérons que le prochain salon du tourisme (15 au 18 mars) confirmera la tendance. Pour les habitants et les riverains d’un quartier aussi touristique que le Marais, il faut veiller à ce que la propreté soit encore améliorée car des efforts sont possibles, en particulier les week-ends où les sorties nocturnes ne restent malheureusement pas sans trace sur la voie publique. Le Maire adjoint nouvellement en charge de la Propreté, Mao Péninou doit être particulièrement vigilant sur ce point et pousuivre la chasse aux tags et aux affiches sauvages.

    De même, il faut veiller à ce que les cars de touristes respectent les aires de stationnement qui leur sont réservées et évitent de faire tourner leur moteur inutilement pour maintenir la climatisation ou le chauffage, alors que les voyageurs visitent les musées. Enfin, autre point d’importance, le bruit. Plus les visiteurs sont nombreux et plus il y a de bruit. Nous avons évoqué à plusieurs reprises ce sujet (voir nos articles des 25 juin 2012 et 31 janvier 2013), nous continuerons à surveiller son évolution afin d'intervenir auprès des autorités chaque fois que nécessaire.

    Dominique Feutry

     

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    Terrasse équipée de parasols chauffants au gaz


    La Mairie de Paris a pris un arrêté le 6 mai 2011 qui interdit l’usage des chauffages au gaz extérieurs dans le cadre du nouveau règlement sur les étalages et les terrasses (voir notre article du 26 janvier 2013). Les installations nouvelles devaient recourir au chauffage électrique et les anciennes avaient jusqu’en juin 2013 pour se conformer au nouveau texte.

    Cette décision de portée environnementale et sécuritaire, que nous avons soutenue dans le cadre de "Vivre Paris !", a été décriée par les organisations professionnelles, mais a été maintenue. Le Comité Français du Butane et du Propane (CFBP) a porté le litige devant le Tribunal Administratif de Paris. Ce dernier vient, par un jugement du 24 janvier dernier, d’annuler les dispositions prises par la Mairie. Le Tribunal argue du fait que la position de la ville ne reposait sur « aucune étude sérieuse sur le niveau et les effets des émissions de de dioxyde de carbone consécutives à l’usage de ces appareils ».  

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    Parasols chauffants dans un passage parisien

             

    Une étude conjointe de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) et du Réseau de Transport d’Electricité (RTE) effectuée en 2007 démontre par contre que les dispositifs au gaz ne sont pas plus polluants que les chauffages électriques. De surcroît la consommation de GPL et de gaz naturel n’émet pas de particules et  peu d’oxydes d’azote appelés NOx. Sur l’argument des risques d’incendie et d’explosion, le tribunal a constaté au travers d’études qu’aucun incident significatif n’est arrivé avec ces chauffages au gaz.

    Ce dossier est donc reparti à la case départ et la Mairie a l'intention de faire appel. En ce qui nous concerne, nous considérons qu'il est absurde de gaspiller des hydrocarbures pour chauffer l'atmosphère. Nous constatons de plus que ces chauffages permettent d’installer des clients aux terrasses pour qu'ils puissent fumer. C'est regrettable pour la santé publique. Le chauffage électrique, de ce point de vue, ne vaut pas mieux mais il a le mérite de ne rejeter strictement aucun résidu de combustion "in situ" et de ne pas contribuer au déficit de notre balance commerciale.

    Dominique Feutry

     




  • Turenne 39 cour et gloriette
    La "Gloriette" du 37 rue de Turenne (IIIe)

     

    Entre les immeubles situés rues de Sévigné, des Francs-Bourgeois et de Turenne s'étend un grand espace constitué de jardins, terrasse et anciens ateliers, dominé par un lanterneau à l'allure de clocheton, auquel les habitants ont donné le nom de "gloriette".

    Une quarantaine de résidents se sont regroupés dans une association : "Au calme de la gloriette" pour protéger le calme et la tranquillité dont ils bénéficient. Ils craignent que ne s'implantent dans cet espace des activités entrainant des nuisances diverses incompatibles avec la sérénité actuelle.

    A ce jour, aucune menace n'est identifiée mais le risque potentiel existe. C'est pour être en mesure de l'affronter, s'il se concrétisait, que nous avons créé une association et demandé un rattachement à "Vivre le Marais !". Cela nous permettra de profiter de son expérience et de son savoir-faire.

    Daniel Sée

    Président de l'association "Au calme de la gloriette"

     

    Nous accueillons avec joie la nouvelle association avec qui nous partageons les valeurs et les aspirations. "Vivre le Marais !" en porte témoignage en devenant  à son tour adhérente de "Au calme de la gloriette"

    L'évènement illustre le fait que notre association cristallise un "mouvement" que nous avons décrit dans un article précédent et qui se caractérise par la recherche d'un art de vivre dans l'un des plus beaux sites urbains du monde

    Gérard Simonet

    Président-fondateur de "Vivre le Marais !"

     

  • Louis XVII Louis-Charles, le dauphin

    13 août 1792, à onze heures du soir, le Dauphin
    Louis-Charles, fils de Louis XVI et de
    Marie-Antoinette, endormi dans les bras d’un homme qu’il ne connait pas,
    pénètre le premier dans la Tour du Temple. La journée a été difficile,
    la traversée de Paris, des Feuillants jusqu’au palais du Grand Prieur dans
    l’Enclos du Temple, longue et douloureuse, en raison de la foule et de la
    chaleur orageuse. La fatigue et le sommeil lui ont fait tout oublier. Il n’a
    que sept ans !

    Son père, Louis XVI, sa mère Marie-Antoinette, sa sœur
    Marie-Thérèse appelée Madame Royale, et sa tante Madame Elisabeth l’ont rejoint
    un peu plus tard, en compagnie de quelques fidèles et de certains membres de la
    Commune de Paris, les "municipaux". Peu à peu, la Tour voit partir ses
    prisonniers pour la guillotine. Seuls vont rester  les deux enfants, enfermés à des étages différents. Ils ne se
    reverront plus de leur vivant.

    Louis-Charles, séparé
    de sa famille, est tout d’abord confié au couple Simon qui prend soin de lui, à
    sa manière. Après le départ de ses gardiens, le petit garçon est abandonné à sa
    solitude, mangeant ou ne mangeant pas selon l’humeur des municipaux. Pendant
    sept mois (19 janvier -1er septembre 1794), personne ne prend soin
    de lui, ne le fait se laver,  ne lui
    coupe les cheveux ni  les ongles, aucun
    médecin ne le visite et la maladie le ronge. Il ne reçoit aucune éducation, n’a
    ni jeu, ni livre, ni lumière, et ne sort
    ni dans le jardin ni sur la terrasse de la Tour. Lui qui aimait tant les fleurs
    et les oiseaux !

    Deux mois après la mort de Robespierre, le 9 Thermidor an
    II, les portes de sa chambre sont ouvertes. Mais il est trop tard. Les efforts
    de ses nouveaux gardiens, Lasne et Gomin,
    et des médecins qui sont mandés
    auprès de lui, quelque temps avant sa mort, ne peuvent le sauver d’une maladie
    douloureuse dont l’enfant a conscience. Il meurt dans les bras de Lasne, le 8
    juin 1795, à l’âge de 10 ans.

    La mort de
    Louis-Charles, Dauphin de France, Louis XVII, a suscité de nombreux
    commentaires [et controverses – NDLR]. Les analyses ADN pratiquées sur des fragments du cœur de l’enfant
    mort au Temple et subtilisé par le Docteur Pelletan, un des médecins pratiquant l’autopsie, ont prouvé que
    l’enfant mort au Temple est bien Louis XVII, fils de Louis XVI et de
    Marie-Antoinette (*).

    Depuis plus d’un mois, des plaques de métal de la Ville de
    Paris, accrochées sur les grilles du
    square du Temple, rappellent ce moment douloureux de notre passé. Il ne reste plus à la Ville qu'à en faire
    mention sur la plaque concernant la famille royale, apposée sur le mur de la
    Mairie et qui, brisée, mérite vraiment d'être changée (dossier en attente depuis plusieurs
    années).

     Dominique Sabourdin-Perrin

    Auteur du livre "Les oubliés du Temple", Editions Persée



    Coeur louis XVII

     (*) NDLR : en toute rigueur, les analyses ADN attestent qu'il s'agit du fils de Marie-Antoinette et donc, très vraisemblablement, du fils de Louis XVI. C'est désormais l'hypothèse officielle. Le coeur (photo ci-dessus) a été déposé en 2004 dans la chapelle des Bourbons de la Basilique Saint-Denis.

                          

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    General electric buildingBuilding General Electric New-York, photo David Shankbone

     

    General Electric, conglomérat américain dont les activités couvrent des domaines aussi variés que la production d'électricité, les réacteurs d'avions, l'électroménager, le matériel médical, la finance, l'immobilier et la chaine télé NBC, représente une capitalisation boursière de 48 Milliards de USD pour un chiffre d'affaires de 150 Milliards de USD.

    Archives 66 façade 08 12 12Immeuble "Nouvelles Galeries" 66 rue des Archives (IIIe)fin XIXème siècle

    En 2007, sa filiale "real estate" (immobilier) IPBM achetait pour 144 Millions d'€ les immeubles Galeries Lafayette de la rue des Archives dans le IIIe. La surface est considérable : 22.500 m² qui s'étendent de la rue des Archives, numéros 64 et 66, jusqu'au 5 de la rue Charlot, par dessus la ruelle Sourdis. Les façades portent encore la marque de leur dernier locataire, la société d'intermédiation commerciale "LaSer Cofinoga", qui a quitté les lieux voici plus d'un an.

    Sourdis ruelle 28 01 13Bâtiments du 5 rue Charlot, côté ruelle Sourdis

     

    Surprise : le géant General Electric, via sa filiale immobilière IPBM, vient de déposer une demande de permis de construire auprès de la direction de l'urbanisme de la Mairie de Paris pour une vaste restructuration de son ensemble immobilier ET la réalisation d'une CRECHE de 40 berceaux qui occuperait le rez-de-chaussée sur ruelle Sourdis d'un de ses batiments (dossier PC-075-103-12-V1036)

    On se demande évidemment quelle mouche l'a piqué et quel serait le statut de cet équipement.

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, nous dit qu'il est prématuré de s'en préoccuper. On peut cependant deviner ce qui se concocte à la lumière des informations officielles de la Mairie de Paris. Dans sa délibération du 31 décembre 2012, le Conseil de Paris approuvait le PSMV révisé du Marais. On trouve en page 17 du texte la mention d'une crèche qui doit être créée par la Ville au 64-66 rue des Archives (IIIe). Il ne fait aucun doute qu'il s'agit du même objet.

    A défaut de confirmation, on en conclut à la probabilité qu'un arrangement ait été trouvé avec le Maire du IIIe pour que General Electric restructure ses batiments en vue de les louer en réservant à la mairie la jouissance (ou la propriété) d'un espace de plain-pied pour l'installation d'une crèche.

    La démarche serait adroite de la part du Maire pour autant, ce qui est vraisemblable, qu'on ait encore besoin de crèches dans le IIIe après qu'il y en ait eu plusieurs de construites. Ajoutons que l'emplacement de cette crèche serait bien adapté, loin de tout trafic automobile. Il faut rappeler que AIRPARIF met très sérieusement en garde contre la pollution de l'air aux dioxydes d'azote et aux microparticules cancérigènes, en recommandant l'éloignement des personnes à risque (et singulièrement les enfants en bas-âge) à 40 mètres au moins de toute circulation automobile. Dans le cas présent, une crèche lovée le long de la ruelle fermée Sourdis semble présenter les meilleures garanties possibles.

    Il reste à ouvrir les paris sur l'issue de l'affaire. Notre analyse a le mérite en tout cas de l'intelligibilité. Nous attendons que M. Aidenbaum veuille bien nous en dévoiler tous les aspects.

    Gérard Simonet

     

    Post scriptum du 1er février 2013 : Pierre Aidenbaum, Maire du IIIe, nous répond :

     

    Monsieur  le Président, cher Gérard Simonet,

    J’ai
    lu avec intérêt votre article mis en ligne le 29 janvier sur le site
    Internet de « Vivre le Marais !», concernant le projet de crèche au sein
    de l’ensemble de bureaux, acquis par le groupe General Electric au
    64-66, rue des Archives, donnant également sur la ruelle Sourdis. Je tiens à vous apporter, ainsi qu’à vos lecteurs- au travers d’une diffusion sur votre site–  les précisions suivantes :

    En préambule, oui, il y a encore un besoin de places de crèches dans le 3ème
    arrondissement, comme c’est le cas à l’échelle de Paris et de tout le
    pays d’ailleurs. C’est la raison pour laquelle, avec ma première
    adjointe chargée de ce secteur Camille Montacié, et la Mairie de Paris,
    nous travaillons constamment au développement de l’offre de places de
    berceaux pour les familles du 3ème. Comme
    vous le relevez vous-même, cet emplacement serait assez idéal, car
    protégé de la circulation automobile et de la pollution.

    Je
    ne souhaitais pas communiquer largement sur ce projet avant qu’il ne
    soit totalement bouclé, mais je peux d’ores et déjà vous dire que le
    principe d’une crèche au sein de l’ensemble de bureaux est acté, et ce
    n’est pas par hasard : lorsque j’ai rencontré les représentants de
    General Electric à propos de cet immeuble, c’est moi qui leur ai demandé
    d’y intégrer une crèche de 40 berceaux, demande qu’ils ont acceptée.
    Nous pouvons tous nous en réjouir pour le 3ème et ses familles !

    Naturellement, nous informerons plus en détail les habitants au fur et à mesure de l’avancée de l’opération.

    Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

     Pierre Aidenbaum,

    Maire du 3ème arrondissement de Paris

     

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    519461_un-camion-transportant-les-nouvelles-cloches-de-notre-dame-traverse-la-place-de-l-etoile-a-paris-le-31-janvier-2013Les camions transportant les nouvelles cloches de Notre-Dame

     

    Comme nous l’annoncions dans notre article du 21 novembre dernier, à l’occasion des festivités organisées pour le 850e anniversaire de Notre Dame, il a été décidé de changer une partie des cloches de la vénérable cathédrale afin de restituer l’ensemble, tel qui existait avant sa destruction, à la fin du XVIIIe siècle. Il faut savoir que 100 000 cloches ont été fondues à la Révolution pour fabriquer de la monnaie et des canons.

    Les 9 nouveaux carillons sont arrivés hier, 31 janvier à Paris, sur des camions escortés par des motards, de la Porte Maillot à Notre Dame où elles ont été accueillies par leurs « sœurs » en place sonnant à toute volée.

    L’ensemble pèse tout de même la bagatelle de plus de 23 tonnes. La plus grosse cloche (6 tonnes et 2 m de diamètre) fondue à Asten en Hollande sera installée à un endroit de la Tour Sud qu‘avait prévu Viollet-Le-Duc ! Elle rejoindra le Grand Bourdon, vieux de 330 ans, qui reste en service et que chacun s’accorde à dire qu’il est un des plus beaux d’Europe. Les 8 autres cloches ont été fabriquées en France, à Villedieu- Les-Poêles, l’ancienne capitale de la dinanderie dans le Manche, dans un four du XIXe siècle. Elles ont nécessité un an de travail. Elles sonneront dans la Tour Nord.

    Il est prévu qu’elles entrent en fonction en sonnant pour la première fois dans la Tour Nord où elles seront installées le dimanche des Rameaux. Rendez-vous donc le 23 mars prochain aux amateurs qui souhaiteront entendre pour la première fois l’ensemble campanaire tel qu’il tintait au XVIIIe siècle.

    Dominique Feutry

     

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    Eclairage de la façade de l'Hôtel de Ville de Paris pour la Nuit Blanche

     

    Un arrêté du Ministre du Développement Durable vient de réglementer l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels. Il entrera en application le 01 juillet prochain. Ainsi les éclairages de façades de bâtiments non résidentiels devront être éteints au plus tard à une heure du matin et ceux des magasins aussi. En tout état de cause pour ces derniers, les lumières devront cesser de les éclairer une heure après la fin de leur occupation. Le texte s’applique également aux locaux à usage professionnel (bureaux, ateliers et usines) qui devront voir leur éclairage intérieur éteint une heure au plus tard après la fin de leur occupation.

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    Angle rues des Archives et des Francs Bourgeois


    A contrario, les lampes des commerces pourront être allumées à partir de 7 heures du matin ou une heure avant le démarrage de l’activité si celle-ci est plus matinale. Les Préfets pourront délivrer des dérogations soit en fonction de la période de l’année (veille de jours fériés chômés ou illuminations de Noël), soit lors d’événements exceptionnels, soit « dans les zones touristiques d’affluence exceptionnelle ou d’animation culturelle permanente ». La liste de ces zones est établie par le Préfet après avis d’un certain nombre d’instances. Ce texte complète le décret de juillet 2012 qui imposait l’extinction des enseignes lumineuses des commerçants entre une heure et six heures du matin, mais il ne s’appliquait qu’aux nouvelles enseignes, les autres devant se mettre en conformité en juillet 2018 au plus tard. Bien entendu tout éclairage qui touche la conservation des biens n’est pas concerné.

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    Le quartier de La Défense de nuit


    Nous avons souligné dans un article très récent (26 janvier 2013), combien l’éclairage public représentait une poste de dépenses élevée pour les communes et pour Paris en particulier. Cette décision vient donc à propos, elle concerne tout à chacun. En effet, elle permet de diminuer les dépenses d’énergie inutiles dues par exemple au salarié qui quitte son bureau sans éteindre la lumière ou à la personne chargée du nettoyage qui laisse les lampes allumées comme signe distinctif des bureaux où elle a effectué le ménage. Combien de tours de bureaux restaient de ce fait entièrement illuminées toute la nuit. Le décret met fin à cette pratique. De même les façades des monuments devraient pour un certain nombre d’entre elles ne plus être éclairées, passé une heure du matin, sauf dérogation.

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    Etablissement ouvert tard la nuit rue des archives

    C’est sur ce dernier point qu’il nous appartient d’être vigilant. Car si le but est bien de réduire les nuisances lumineuses (ce que certains appellent pollution lumineuse) et de diminuer le montant de la consommation d’énergie, la réglementation doit s’appliquer à tous et nécessiter une surveillance ad hoc. Qu’en est-il sur ce point ? Le décret ne dit rien et le Ministre ne s’est pas exprimé à ce titre. Il faudra pourtant des moyens, le civisme des uns et des autres ne suffira pas à lui seul. Notre quartier est concerné au premier chef. Il sera vraisemblablement classé dans l’un des critères définis plus haut pour bénéficier d’une dérogation. Le nombre d’établissements concourant à la réputation de lieu de fête du Marais qui ferment leurs portes à une heure du matin est limité. Peu d'entre eux participeront à la réduction de la facture énergétique et à celle de la pollution lumineuse. Nous risquons donc de ne pas bénéficier, sinon très partiellement, des effets de cette nouvelle réglementation. Une autre façon de montrer que le Marais est une zone à part, et qu'il peut dans certains cas, déroger aux lois et réglements.

    Dominique Feutry

     


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    Couverture du document officiel du réglement des terrasses de le Ville de Paris (disponible sur Internet)

     

    La Mairie de Paris vient de publier dans son bulletin officiel daté du 18 janvier 2013, un arrêté (N° 2013 P 00113) créant une zone de rencontre sur le tronçon de la rue Rambuteau compris entre St Martin et Sébastopol (cf article du 5 janvier 2013) dont l'aménagement va se poursuivre jusqu’à la rue des Archives (cf article du 08 décembre 2012). Cet arrêté est important car le Maire de Paris reconnaît la « forte circulation piétonne sur l’ensemble de cette artère ». Son classement en « zone de rencontre » implique des obligations pour les conducteurs de véhicules à moteur mais aussi pour les commerçants.

     

     

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    Les véhicules devront rouler à 20 km/h puisque les piétons sont prioritaires sur la chaussée, les trottoirs élargis sont de ce fait moins marqués. De même, les dimensions autorisées pour les terrasses, ne doivent pas être augmentées par la Ville à la faveur des élargissements de trottoir. Afin de respecter la Plan d'Accessibilité à la Voirie et à l'Espace public (PAVE) voté par le Conseil de Paris en septembre 2012, dans le cas d'élargissement des trottoirs, la largeur gagnée doit être acquise au cheminement des flux de piétons et non au bénéfice des activités privées riveraines. 


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    Ce type d'installation sur le trottoir n'est pas permis

    Cela est d'autant plus important que les termes du règlement instauré à cet égard en juin 2011 pour les terrasses, les contre terrasses et les étales est très précis. Pour l’essentiel, il faut retenir que le droit de passage réservé aux piétons est de 1m 60 et les deux tiers de l'espace utile. En sus des périmètres autorisés, les installations doivent répondre à un cahier des charges précis quant à l’aspect général, aux matériaux devant être utilisés …selon qu’il s’agit d’une terrasse couverte ou fermée ou d’une étale. Nous retiendrons plus particulièrement du règlement de la Ville de Paris que :

    – Une affichette de l’autorisation délivrée doit être obligatoirement apposée sur la vitrine du commerçant. Si elle reprend les dimensions de la surface d’emprise et quelques autres éléments, elle n’est pas toujours très lisible.

    – Aucun mobilier annexe (tapis, chevalets, cendriers jardinières…) ne doit figurer à l’extérieur de la terrasse sauf autorisation spécifique.

    – Les commerçants doivent prendre toutes mesures pour que l’exploitation de leurs installations n’apporte aucune gêne au voisinage notamment entre 22h00 et 7h00.

    – Les dispositifs de chauffage au gaz sont interdits et devraient disparaître. Cette mesure fait d’ailleurs polémique.

    – L’utilisation des bâches est désormais interdite.

    Ce texte constitue pour nous un point d’ancrage pour éviter, voire empêcher les débordements intempestifs de l’occupation du domaine public. Nous resterons vigilants car le nombre de dérogations données ou constatées souvent sans autorisation sont multiples et toutes les règles existantes ne sont pas toujours respectées ou appliquées (cf article du 15 novembre 2012) tant en matière de bruit, de place occupée, de matériaux utilisés que d’enseigne publicitaire … .

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    La terrasse récemment mise aux nouvelles régles du Comptoir des Archives (au 43 de la même rue) ne  laisse pas suffisamment d'espace pour le piétons à l'angle avec la rue Rambuteau du fait de la présence d'un feu tricolore


    Il existe des contrôles, mais ils sont insuffisants (20 000 terrasses sont répertoriées dans Paris) et ils sont rarement opérés le soir ou la nuit. Il faut aussi garder à l’esprit que les frais engendrés par l’aménagement d’une terrasse, la location, plus les taxes payées à la Ville de Paris sont très rapidement amortis. Des articles de presse ont estimé qu’une table sur une terrasse rapportait en moyenne 400 € par jour. Or le loyer annuel au m2 d’un trottoir sur lequel est disposée une terrasse oscille entre, environ 16€ dans un quartier modeste en matière de passage, à moins de 90 € sur les Champs Elysées ! A ce loyer s’ajoutent quelques taxes dues sur le chauffage, les parasols, les enseignes publicitaires….

    Une bonne affaire donc mais qui ne doit pas donner lieu à débordement qui anihilerait tout l'intérêt d'élargir les trottoirs au bénéfice des piétons.

    Dominique Feutry

     

     
    Intéressé par l'association : cliquer ICI

     

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     Elisabeth Bourguinat, secrétaire d'ACCOMPLIR et porte-parole de "Vivre Paris !" et son avocate Me Florence Bourg, au palais de justice de Paris où s'est tenue l'audience d'appel le 29 novembre 2012

     

    Ian Brossat, président du groupe "Parti Communiste Français" à la Mairie de Paris, et depuis novembre 2012 président de la SemPariSeine, société d'économie mixte de la Ville de Paris , en charge notamment de la rénovation du Quartier des Halles, a été l'instigateur des "états généraux de la nuit" en 2010.

    Il avait cru devoir attaquer Elisabeth Bourguinat en 2011 pour propos tenus dans le journal de l'association ACCOMPLIR, qui s'interrogeait sur les raisons pour lesquelles le PC avait voté la vente du forum des Halles à UNIBAIL. Le tribunal de Paris l'avait débouté de sa demande de condamnation de Mme Bourguinat et de l'association ACCOMPLIR, qui avaient été relaxées, et des dommages-intérêts élevés que réclamait M. Brossat.

    Nous annoncions le 17 février 2012 que Ian Brossat, mécontent de la décision du tribunal, interjetait appel. L'audience s'est tenue le 29 novembre 2012. La Cour d'Appel vient d'annoncer aujourd'hui qu'elle confirme la décision de première instance.

    Pour Elisabeth Bourguinat, ce jugement confirmé en appel, montre que "ceux qui s'acharnent à vouloir faire taire des associations citoyennes et leurs représentants en sont souvent pour leurs frais …"

    Gérard Simonet