Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Actualité

  • Archives trottoir pair 

    Rue des Archives (IVe) coté numéros pairs, les terrasses spacieuses du "Pain Quotidien", des "Marronniers" et des autres, font rêver les commerçants d'en face.

     

    Trottoirs de la rue des Archives, vous alimentez bien des convoitises !

    Dans le creux d'un de ses méandres, qui en font le charme, la rue des Archives abrite l'église et le cloître des Billettes, la maison Jacques Coeur (XVe/XVIe siècles) mais aussi des terrasses spacieuses qui font le bonheur des consommateurs et des commerçants, sans pour autant gêner les passants.

    Il n'en est pas de même en face. Le trottoir qui longe successivement le Daily Monop', Starbucks, le Cox et l'Open café présente une largeur de 3,5 à 4 mètres qui, compte tenu de la place occupée par les réverbères, ne peut offrir réglementairement que 80 à 130 centimètres d'emprise pour des tables et des chaises de bars, en ménageant l'espace minimum de 1,60 mètre pour les piétons.

    Le projet de réduire la chaussée pour élargir ce trottoir, et y établir des contre terrasses, n'a pas, c'est le moins qu'on puisse dire, déclenché l'enthousiasme des riverains qui vivent difficilement les attroupements du soir, malgré la création de couloirs humanitaires qui contiennent à grand peine la foule devant certains établissements.

    Dans ce contexte, la réunion qui s'est tenue le 17 mars a somme toute cristallisé les positions : des habitants qui ne veulent aucune extension de terrasses au détriment de la chaussée, des débiteurs de boissons qui continuent d'afficher leur soif d'étancher celle des autres en accroissant au passage leur chiffre d'affaires.

    Des voix s'élèvent en particulier parmi eux pour suggérer que le square Ste Croix devienne rue piétonne de façon à accueillir des consommateurs, assis ou debout. Ce serait à notre avis en faire le coeur d'un réacteur nucléaire qui aurait tôt fait de désintégrer le secteur.

    Les participants, réunis en mairie, ont été priés de s'égayer pour une promenade d'observation du bas de la rue jusqu'à l'école maternelle. Un participant mentionne leurs commentaires : un inventaire à la Prévert de suggestions de bon sens mais aucun consensus sur la question de fond. En clair, les riverains optent pour le statu quo.

    Pour notre part, soucieux d'élever le débat, nous demandons à la Maire, Dominique Bertinotti et au nouveau Commissaire Central Johanna Primevert de veiller au fragile équilibre que nous nous efforçons de maintenir entre les habitants qui aspirent à vivre tranquilles, en famille quand ils en ont une, et les bars, restaurants, boites de nuit avec lesquels nous entretenons des rapports amicaux, pour autant qu'ils respectent la loi républicaine qui régit les rapports entre citoyens.

    Mots-clés : rue des Archives, réaménagement

                                                                                                                                    

  • Tricycle

     Département de la S.T.E.H. (services de transports écologiques à propulsion humaine), Trip'Up utilise ce genre de véhicules à trois roues pour le transport des colis et des personnes.

     

    Véhicule rêvé pour le Marais : pas de pollution, pas de bruit, faible dangerosité, bonnes performances grâce à l'assistance d'un moteur électrique …, nous sommes ravis de le trouver dans nos rues et prions pour que l'initiative réussisse.

    On peut le commander comme un taxi, pour une course dans Paris. Stéphen Feingold, le fondateur de Trip'Up, avec une flotte de cinq tricycles, propose des courses ou des circuits touristiques dans le Marais. Ce sera un peu plus cher qu'un taxi (5 € de prise en charge plus 5 € par kilomètre), mais plus ludique. Il faut dire que ces engins valent une petite fortune : 10.000 € le tricycle !

    Selon le fondateur, les véhicules sont agréés par la préfecture mais ne sont pas autorisés dans les stations de taxis traditionnels. On doit les héler, ou leur téléphoner : 09 70 40 66 69  et  06 14 11 69 33.

     

    Mots-clés : Trip'Up, tricycles taxis, STEH, Stephen Feingold

                                                                                                                

  • Pastourelle 35 avec grilles 

    L'immeuble de France Telecom, 35 rue Pastourelle (IIIe), à l'angle rue du Temple. Depuis une dizaine de jours, sur demande du Maire Pierre Aidenbaum, les arcades sont condamnées par une grille.

     

    Depuis plusieurs mois, les arcades étaient occupées par une douzaine de personnes sans domicile, qui y avaient établi le leur dans les conditions précaires que nous connaissons. La vie des riverains alentour était devenue difficile à cause de l'insalubrité et de l'insécurité qui en résultaient.

    Avec beaucoup d'humanité, et en prenant son temps, le Maire, avec l'aide de la police, du SAMU social, des maraudeurs d'Emaüs et des services de la Propreté de Paris, a réglé la situation au mieux de chacun des cas sociaux identifiés. Sauf un, le Maire en convient, que par discrétion il n'a pas souhaité décrire.

    Les arcades dûment évacuées, nettoyées et désinfectées, ont été alors interdites d'accès par les grilles que nous voyons sur la photo.

    De façon provisoire, bien entendu.

    Nous indiquions, dans un article du 7 novembre 2008 blog/2008/11/index.html, qu'une décision de la Ville de préempter le bâtiment, sur une vente conclue entre France Telecom et une société de rénovation (avec une décote de 40% sur le prix convenu), avait conduit les parties devant les tribunaux. La Ville fut déboutée en première instance. La décision de la Mairie de Paris de faire appel, repoussait l'issue de l'affaire aux calendes grecques, avec des risques évidents que la situation s'envenime avec les occupants des arcades et les riverains. On pouvait même craindre la transformation de l'immeuble en squat.

    Aux dernières nouvelles, le Maire aurait décidé d'interrompre la procédure d'appel et de laisser la transaction immobilière s'exécuter, en contrepartie de l'engagement du rénovateur de céder à la Ville, après travaux, une part importante de l'immeuble (on parle de 25% de la surface habitable) à un prix compatible avec une offre de logements à loyers modérés.

    C'est le résultat d'un pragmatisme bien inspiré vers une issue où chacun est gagnant. Les travaux pourraient être achevés d'ici vingt mois. Les grilles seront déposées dans l'intervalle, quand les travaux seront au stade où les arcades seront fermées définitivement, l'espace intérieur (qui n'appartient pas à la Ville mais au propriétaire, dans ce cas) étant récupéré à usage d'habitation ou d'activité économique.

    Mots-clés : 35 rue Pastourelle, Temple, grille sur arcades, France Telecom, préemption Mairie de Paris, logement social

     

  • Réaumur 39 art nouveau  

    Le IIIe, c'est pour les trois-quarts le secteur sauvegardé du Marais, avec son architecture majoritairement XVIIe et XVIIIe siècles mais c'est aussi, en lisière et sur les artères qui le quadrillent, une grande variété de styles, notamment "Art Nouveau", comme cet immeuble remarquable du 39 rue Réaumur (voir "album photos"), mais aussi haussmannien, "Art Déco" et ce qu'Alexandre Gady qualifie "d'architecture bavarde", à propos de la rue des Archives.

     

    Sociologiquement, aussi, le IIIe est diversifié. Les classes moyennes et modestes y sont très présentes, en dépit d'un mouvement de "gentryfication" rampante, tandis que l'activité économique s'oriente vers le luxe et la valeur ajoutée, au détriment d'un artisanat qui appartient de plus en plus au passé, et de commerces de proximité qui souffrent autant de la désaffection des ménages, dont le mode de vie et de consommation change, que de la concurrence d'autres acteurs.

    Dans cet arrondissement très dense (jusqu'à 450 hab/ha dans le secteur Beaubourg-Temple c/240 en moyenne à Paris - source ETUDE APUR 2007 ), l'immobilier est devenu cher. Le IIIe ne rivalise pas encore avec les VIe, VIIe ou son proche parent le IVe, mais on a vu le m² neuf dépasser les 11.000 € et l'ancien, qui valait à peine 1.200 € en 1982, atteindre 6 à 7.000 € aujourd'hui.

    Ceux qui ont acheté au bon moment, des logements "à rafraîchir", ont la satisfaction (toute théorique car s'ils vendaient ils devraient se reloger aux conditions actuelles) de disposer d'un patrimoine, mais ceux qui n'ont pas la chance d'être logés par la Ville de Paris dans les différents immeubles qu'elle gère, ont vu leurs loyers augmenter comme le prix de l'immobilier et doivent souvent s'exiler pour habiter un logement en rapport avec leurs moyens ou la taille de leur famille.

    Les tendances constatées pour l'arrondissement soulèvent donc des interrogations qui s'ajoutent, dans le IIIe, aux nuisances causées par le monopole des commerces de gros dans sa partie nord-ouest, au gel de plus de 100 logements au profit de l'entreposage de marchandises, et aux dérives festives qui ne se cantonnent plus désormais au points chauds du secteur Archives-Sainte- Croix (IVe) qui s'est vidé en quelques années d'une population qui ne supportait plus la foule et le bruit. Les activités nocturnes se sont étendues vers le IIIe pour s'installer le long de l'axe La Perle, Quatre-Fils, Haudriettes et Michel le Comte et sont considérées par la population comme une menace croissante pour leur tranquillité.

    La zone touristique, symbolisée par la rue des Francs-Bourgeois, vit actuellement une expérience de "piétonnisation" le dimanche. Les riverains se divisent en deux camps : ceux qui approuvent et ceux qui combattent la mesure. La décision finale, en mars, fera nécessairement un perdant. Il faut imaginer pour l'avenir une formule où chacun s'y retrouve.

    Le Maire Pierre Aidenbaum a pris la décision d'organiser un débat général sur le thème de l'avenir à long terme de l'arrondissement. La question posée aux habitants est celle-ci : comment voyez-vous le IIIe dans dix ans ?

    Cette question simple en apparence en contient deux très différentes en réalité, à savoir : à votre avis, où va le IIIe ?  et  dans quel sens voudriez-vous qu'il aille ? Avec un corollaire : comment façonner le changement ?

    Le sujet en tout cas est intéressant. Pour le traiter, le Maire a rassemblé ses proches dans un "premier cercle" : élus de la majorité de l'arrondissement, membres du parti socialiste, atelier local d'urbanisme du IIIe et présidents des anciens conseils de quartiers. Ce premier cercle a produit un "mémoire" bien construit autour de scénarios qui vont du plus conservateur au plus déjanté. Il va servir de cadre aux ateliers-débats qui se tiendront d'ici fin avril.

    Nous y apporterons notre contribution avec l'indépendance d'esprit, l'absence de doctrine et le pragmatisme qui nous caractérisent. En ne perdant pas de vue ces vérités apprises en entreprise que le long terme n'est que la somme des courts termes et que prédire est un art difficile, surtout lorsqu'il s'agit de l'avenir.

    Mots-clés : avenir IIIe arrondissement, Maire Pierre Aidenbaum, urbanisme, Beaubourg Temple, activités festives, mono activité, entreposage

                                                                                                                                                                                                             

  • Hotel lambert vue de la seine 

    L'hôtel Lambert, 2 rue Saint-Louis en l'île (IVe), vu depuis la Seine 

     

    L'Emir du Qatar a acheté au baron Guy de  Rothschild cette somptueuse résidence en 2007. Dans son numéro daté du 19 décembre, le quotidien "Le Monde", sous la plume de Florence Evin, décrit la tempête que déclenche ses projets d'aménagement (création d'ascenseurs, de salles de bains, d'un parking souterain, équipements de climatisation …) dans un bâtiment qui est un chef-d'oeuvre intégral et suggère un respect absolu.

    Nous vous engageons à le lire : "Le Monde", 19 décembre 2008

    Nous sommes ici en dehors du périmètre du Marais, tel qu'il est défini dans le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), mais le processus de révision qui a été engagé en 2007 prévoit d'en étudier l'extension à l'île Saint-Louis, de façon à protéger les intérieurs qui sont globalement vulnérables dans l'état actuel des choses.

    Ceci dit, Marais ou pas, ce joyau de l'architecture parisienne, "le plus bel hôtel particulier de Paris" ne peut laisser personne indifférent.

    Sans vouloir, ce qui serait démagogique, réduire l'affaire à un combat de l'argent contre la vertu, on comprendrait mal que le nouveau propriétaire s'affranchisse d'une obligation de conservation qui a été respectée par ses prédécesseurs qui nous ont transmis le patrimoine dans son état initial. Idéalement, cet hôtel du XVIIe devrait être un musée, propriété de l'Etat, qui en assurerait la conservation. Mais l'Etat n'a pas d'argent. Il y a longtemps d'ailleurs qu'il n'en a plus et qu'il fait marcher une planche à billets qui est usée jusqu'à la corde.

    S'en remettre à un mécène, dans ces conditions, n'est pas forcément une idée saugrenue. A la condition que ce mécène respecte le patrimoine qui a été remis entre ses mains. Il n'est pas possible de transformer sans précautions un immeuble classé sans l'endommager. Cet hôtel du XVIIème possède des éléments architecturaux et décoratifs, inspirés d'Andrea Palladio (renaissance italienne) dont on possède peu d'exemplaires en France, qui ne doivent pas subir d'outrages au nom du confort des occupants. Le contrôle des travaux par un ACMH (architecte en chef des monuments historiques), Alain-Charles Perrot dans le cas présent, quelle que soit sa compétence et ses scrupules, n'est pas une garantie absolue. N'est-il pas condamné à accepter des compromis ?  (*).

    Le conseil de quartier concerné déclare un peu candidement sur le journal diffusé par la mairie du IVe  "qu'un coup de baguette magique est donné sur l'hôtel" et s'inquiète que la création du parking souterrain soit retardée par les services de l'urbanisme, pendant que la Commission du Vieux Paris s'insurge et demande le blocage des travaux.

    On ne sait pas ce qu'en pense la Maire du IVe, Dominique Bertinotti, qui juge sans doute prudent de ne pas se manifester. Comme les riverains de l'île Saint-Louis, elle a été invitée l'été dernier par les nouveaux propriétaires et peut-être est-elle partie enchantée de sa visite et des explications qui lui ont été données ? Au cabinet de la Ministre Christine Albanel, on marche sur des oeufs.

    Enfin, on apprenait hier soir que le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, dans une lettre datée du 23 décembre, adressée à la Ministre Christine Albanel lui notifiait son refus d'approuver les travaux de voirie pour la réalisation du parking et demandait que l'ensemble du dossier soit "reconsidéré" à la lumière de l'émotion qu'il suscite.

     

    (*) l'ACMH est un architecte privé, choisi sur concours, qui assure la maitrise d'oeuvre des travaux de restauration des monuments historiques. Il est juge et partie du bien fondé, de la nature et des coûts des travaux qu'il estime nécessaires. Sa rémunération est pour l'essentiel composée des honoraires qu'il perçoit sur le montant de travaux. Dans son rapport pour 2005, la Cour des Comptes exprimait des réserves sur cette forme de privilège. Le rôle et le statut des ACMH sont en cours de révision pour assurer leur libre intervention à l'intérieur de l'espace communautaire européen.


     

    mots-clés : sauvegarde paris historique, hôtel Lambert, PSMV, île Saint-Louis, commission vieux paris

                                                                                                                            

  • Amelot de bisseuil vue générale  Amelot de bisseuil

     La construction de l'Hôtel, commandée par Denis Amelot de Chaillou, 47 rue Vieille du Temple (IVe) remonte à la seconde moitié du XVIIe siècle. C'est son fils Jean-Baptiste Amelot de Bisseuil qui lui a laissé son nom. Il hébergea les ambassadeurs de Hollande autour de 1715 et connut d'autres occupants prestigieux, notamment Caron de Beaumarchais, qui composa dans ses murs en 1778 son frivole "Mariage de Figaro". A droite, portail et fronton. A gauche, vue générale et magasin Oliviers & Co, spécialiste en huiles d'olives.

     

    Détenu aujourd'hui par une société civile immobilière, la SCI Amelot de Bisseuil, qui gère les biens de la fondation Paul-Louis Weiller du nom de l'industriel et mécène qui fit l'acquisition de l'Hôtel en 1951, ce patrimoine remarquable cherche un nouveau souffle. Plusieurs options sont étudiées actuellement par les propriétaires pour que ces bâtiments en jachère soient désormais le cadre d'activités économiques ou culturelles dignes de ce qu'ils sont.

    La restauration entreprise avant la seconde guerre mondiale, et qui s'est poursuivie ensuite avec le concours et sous le contrôle de Jean-François Lagneau, Architecte en Chef des Monuments Historiques, en a fait un ensemble architectural parmi les plus riches du Marais, même si beaucoup encore reste à faire, notamment le ravalement de la façade et du fronton qu'on voit sur la photo.

    Pierre Kjellberg, dans son "nouveau guide du Marais" en décrit la richesse : "portail avec vantaux en quatre parties, sculpté par Thomas Regnaudin, fronton où sont représentées des figures de la guerre et de la paix. Au revers, Romulus et Remus. Vantaux décorés de médaillons d'enfants tenant des masques de méduses. Les bâtiments s'organisent autour d'une cour d'honneur étroite avec balcon à balustres de pierre et fronton soutenu par quatre termes d'enfants, et seconde cour plus vaste avec façade élégante percée de quatre niches ornées de statues. L'intérieur conserve quelques pièces exceptionnelles avec décors et plafonds intacts ou bien restaurés".

    Oliviers & Co, distributeur mondial d'une carte de  25 crus exceptionnels d'huiles d'olives, tient boutique au rez-de-chaussée. Rose-Marie Fournier, qui gère le magasin, craint pour la pérennité de son bail. Dans le doute, le président Albert Baussan a décidé de le déplacer. Pour l'installer où ? nous en sommes ravis, dans le local de la fameuse pharmacie du 36 rue des Francs-Bourgeois (IIIe). On se souvient qu'elle défraya notre chronique avec la tentative de Tara Jarmon d'y implanter un magasin de vêtements, dont le projet de devanture sur l'Hôtel Poussepin  souleva l'indignation des copropriétaires et autres amoureux du Marais.

    Oliviers & Co promet de conserver la devanture en l'état, comme l'exigent les Bâtiments de France. Ils se contenteront, ce qui est admis, de remplacer le bandeau "pharmacie" par leur propre enseigne. C'est l'épilogue d'un combat amorcé en août dernier par les riverains, soutenu par notre association, contre un projet qu'ils désapprouvaient.  www.vivrelemarais.typepad.fr/blog/2008/08/index.html  (archives, article du 30 août 2008).

    Nous restons très attentifs au devenir de l'Hôtel lui-même. Pour en avoir parlé avec le président de la société qui le gère, nous avons le sentiment qu'il agira dans le respect du cadre architectural du Marais et avec le souci de protéger les riverains d'une atteinte à leur environnement.

    Gérard Simonet

     

    mots-clés : Amelot de Bisseuil, Ambassadeurs de Hollande, Marais, monuments historiques, Vieille du Temple, Oliviers & Co, pharmacie

                                                                                                                                            

  • Pastourelle 35 nov 08 

    Le trop fameux immeuble à l'angle Temple-Pastourelle, dont les arcades sont évacuées de leurs occupants chaque jour par les forces de police et nettoyées de leurs immondices par la Propreté de Paris.

     

    Le bar qui lui fait face, "Le Roi du Café", ne décolère pas. Ce ballet quotidien et les nuisances qui l'accompagnent ne font pas ses affaires, pas plus qu'il ne réjouit des riverains, à qui les arcades sont interdites de fait, et qui redoutent un nouvel incendie, comme en février 2008, où le feu à un parc de deux-roues a mis leur immeuble du 119 rue du Temple, juste en face, en danger sérieux.

    L'immeuble, vide, appartient à France Telecom qui a décidé de le vendre. Un rénovateur a fait une offre. La Mairie de Paris a exercé son droit de préemption à un prix qui est inférieur de 40%. France Telecom a refusé et l'affaire est allée devant le Tribunal Administratif. Le jugement est tombé : la Mairie de Paris doit s'aligner sur le prix de l'offre ou renoncer à préempter.

    Soucieux de ne pas perdre la possibilité de réaliser des logements à caractère social dans cet immeuble qui comporte une dizaine d'appartements, le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, a engagé des négociations avec le repreneur potentiel. Habile et conciliant, il a obtenu en principe que le rez-de-chaussée lui soit réservé, ainsi que les sous-sols, et que un tiers des appartements lui soient cédés à un prix préférentiel, compatible avec une offre de logements à loyers modérés. C'est mieux que le PLU (plan local d'urbanisme) de Paris qui fixe cette obligation à 25% de la surface habitable.

    Il est légitime, pour Pierre Aidenbaum, de se demander dans ces conditions s'il faut poursuivre la procédure d'appel, avec le risque de perdre à nouveau. Il s'engagerait alors dans une voie qui n'aurait pas de chances d'aboutir à la mise de logements sur le marché avant 4 ou 5 ans. A l'opposé, le repreneur s'engage à livrer l'immeuble rénové sous 20 mois et à commencer immédiatement les travaux, ce qui aurait pour effet de libérer le quartier des nuisances que nous subissons du fait de l'état d''abandon de l'immeuble.

    Pierre Aidenbaum a donc la possibilité de régler le problème au mieux de l'intérêt général. Il lui reste à finaliser sa négociation et à convaincre l'Hôtel de Ville de le suivre.

                                                                                                                                      

  • Résidence la perle 

    Résidence de la Perle, rebaptisée "Madeleine Béjart", 2 rue de la Perle (IIIe)

     

    Avec le conseil de quartier concerné, nous demandions depuis trois ans que la façade de cette maison de retraite pour personnes âgées, décrépie et décrépite, soit ravalée, à la fois par souci de dignité à l'égard de ses pensionnaires et pour sauvegarder l'esthétique d'un ensemble immobilier qui accompagne l'Hôtel Salé (musée Picasso).

    La Direction des Affaires Sociales de Paris dont elle dépend, a mis du temps à réagir à une intervention du Maire mais ces échaffaudages témoignent que les travaux sont désormais engagés.

    Que ceux qui savent me pardonnent de rappeler que l'Hôtel Salé doit son nom à Pierre Aubert de Fontenay, Fermier des Gabelles, pour qui il fut construit en 1656 par l'architecte Jean Boullier de Bourges. La gabelle était l'impôt sur le sel. D'où le surnom d'Hôtel "Salé" qui lui est resté.

    Il a hébergé l'Ecole Centrale de Paris (Ecole Centrale des Arts & Manufactures), à sa création en 1829, avant qu'elle n'aille occuper les bâtiments de l'actuel IIIe, dans le rectangle des rues Montgolfier, Conté, et Vaucanson, avant son expatriation, au vert, à Chatenay-Malabry.

    Auparavant, en 1671, il fut lui aussi le siège de l'ambassade de la république de Venise en France. 

    Il subit actuellement une cure de rajeunissement avec la réfection totale des façades sur rues, cour d'honneur et jardin. Les travaux se déroulent en quatre tranches de 8 mois chacune. Il est fermé en ce moment en réouvrira ses portes au public le 24 octobre, pour un temps.

                                                                                                                                      

                                                                                                                                      

  • Aidenbaum2

    Candidat à un troisième mandat à la mairie du IIIe, Pierre Aidenbaum nous a reçus ce 19 février dans son bureau, où il pose devant une peinture XIXe du carreau du Temple.

     

    A 65 ans, ce routier de la politique, ancien président de la LICRA, ex président de la Fédération Française du Prêt à Porter, père de trois enfants et habitant du IIIe qu’il connaît comme sa poche, brigue un troisième mandat de Maire du IIIIe.

    A la question : "si vous étiez appelé à la Mairie de Paris, quel est le poste d’adjoint qui vous conviendrait le mieux ?" il répond sans hésiter : "le développement économique". Mais il ajoute : "je ne cumulerai pas deux mandats car Bertrand Delanoë s’y oppose et, si je devais choisir, j’opterais pour la mairie d’arrondissement, car c’est là que je me sens bien".

    Il regrette lui aussi que les Verts "notre allié naturel" n’ait pas voulu faire alliance au premier tour mais n’exclut rien pour le second tour, ni personne, "s’il y a accord sur un programme" sur lequel des négociations sont toujours possibles entre les deux tours.

    On en vient aux dossiers plus spécifiques aux quartiers. Il confirme qu’il s’est porté acquéreur, au nom de la Ville de Paris, de l’immeuble  XVIIe siècle du 35 rue Pastourelle, propriété de France Telecom, désormais vidé de ses occupants. Ses pseudo arcades sont de fait interdites aux piétons à cause des motos qui s’y garent et des nuisances dues à la présence d’occupants qui s’y sont établis dans des conditions critiques d’hygiène et de salubrité. La remise en valeur de cet immeuble permettrait la création de logements et rendrait à cette portion de la rue Pastourelle, l’environnement décent auquel elle aspire depuis des années.

    Nous l’attendions sur les mesures annoncées pour le 17 janvier sur le secteur Beaubourg Temple. A ce jour, on constate que des panneaux 15km/h ont été placés à l’entrée des rues transversales, avec des ralentisseurs rue Chapon, mais l’essentiel n’est toujours pas fait. "Sur les créneaux horaires de livraisons (10h00-12h00 et 14h00-18h00), le syndicat des transporteurs routiers, invoquant le règlement marchandises signé le 28 juin 2006 avec la Ville de Paris, s’y oppose. Des rencontres ont eu lieu et le président du syndicat s’est montré compréhensif. Il est possible que nous parvenions à un accord dans les semaines qui viennent". Rien n’est moins sûr, cependant.

    Même contretemps à propos de l’inversion du sens de la rue des Gravilliers et son interdiction à la circulation (sauf riverains et livreurs). La Préfecture doit se prononcer et la Ville de Paris voter une décision. "Après les élections municipales".
    Quant aux ordures ménagères et la fréquence de leur enlèvement, la décision est actée." Il faudra seulement patienter quelques semaines encore".
    Il rappelle qu’un bilan sera établi au bout de six mois. "Si la situation ne s’est pas améliorée, nous prendrons des mesures plus draconiennes".

    Il faut ensuite mentionner trois projets structurants pour l’action municipale : L’îlot "Barbette", avec les hangars LISSAC et Centre Culturel Suisse, la rue Rambuteau et le réaménagement de la rue des Archives entre Haudriettes et Pastourelle.

    Le Maire entend s’y consacrer, pour que des jardins et un cheminement historique, culturel et touristique soit rétablis entre Barbette, Vieille du Temple et Francs-Bourgeois, comme le prévoit le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais ; pour requalifier, en accord avec la mairie du IVe, la rue Rambuteau et conforter ses commerces de proximité, et en finir avec l’effet repoussoir de la rue des Archives à hauteur de la Poste, ses trottoirs défoncés et ses camions tagués qui envahissent l’espace piétons.

    Dans le sillage de notre lettre ouverte à propos de la surveillance du secteur sauvegardé, il admet que des moyens humains pourraient être affectés à cette mission dans les deux arrondissements du Marais.

    L’idée (et une pré étude) de parking résidentiel est lancée. Pierre Aidenbaum révèle "qu’il se situerait entre Arts & Métiers et mairie. Le moment venu, il sera soumis à référendum sur l’ensemble de l’arrondissement".

    Des personnes âgées ou fragiles se sont plaintes des risques qu’elles encourent en passant sur l’esplanade de la mairie, fermée à la circulation, à cause des jeunes gens qui jouent au ballon. P. Aidenbaum envisage d’aménager cette aire de jeu en créant, par une dalle, une continuité entre la mairie, la rue et le jardin du square.

    Deux autres réalisations importantes sont prévues : le réaménagement de la place de la République et du carrefour des Arts & Métiers (projet Michel Cantal-Dupart), pour laisser dans les deux cas plus de place aux piétons.

    En matière de démocratie participative, Pierre Aidenbaum ne se gargarise pas du concept mais il entend bien renforcer le rôle des CICAs (conseils d’initiatives et de concertation d’arrondissements) [NDLR : avec les associations] et revoir l’organisation et le fonctionnement des conseils de quartiers.

    La cerise est pour la fin : Bertrand Delanoë entend déconcentrer la responsabilité de la propreté dans les arrondissements et appointer des inspecteurs pour verbaliser les propriétaires de chiens indélicats (*), dès potron-minet  et après la tombée de la nuit. Il est triste, tout de même, qu’il faille en venir là dans un pays qui se veut civilisé.

    (*) le qualificatif s’adresse aux propriétaires, pas aux chiens

     

  • Galerie_alexis_lartigue

    La Galerie Alexis Lartigue, 64 rue du Temple (IIIe) tél. 01 42 78 91 16.
    site :  www.artcontemporaingalerie.com / contact : galeriealartigue@9business.fr

    C’est un évènement. Peut-être assistons-nous au crépuscule du monopole des grossistes dans ce quartier du Marais. La galerie Alexis Lartigue, spécialisée dans l’art et le design contemporains, remplace en effet un commerce de gros, dont on aperçoit encore dans la rue l’enseigne perpendiculaire (en infraction) au-dessus de la boutique rénovée.

    Agé de 24 ans, Alexis Lartigue s’est formé à l’école de la vente aux enchères. Dès 2005 il crée une société de marchand d’art et opte délibérément pour l’art contemporain. Habitant du IIIe, il décide cette année de monter sa galerie dans le genre qu’il affectionne, et l’installe rue du Temple.

    La galerie expose des tableaux qui vont de l’hyperréalisme à l’abstrait total, du mobilier et des objets de décoration. On y trouve les signatures d’Arman, de César et ses incroyables compressions, Albert Gleizes, Mendjisky, Salvador Dali, Philippe Starck, Chu Teh Chun ….

    A la croisée des chemins qui relient Beaubourg au Musée Picasso en passant par le Musée de la Chasse et de la Nature, juste en face du Musée d’Art et Histoire du Judaïsme, et à faible distance des Archives Nationales et de Carnavalet, cette galerie est admirablement située et son fondateur, qui croit à un renouveau de la rue du Temple,  mise sur une évolution dont il pourrait bien être le catalyseur.